Quatrième Commission: les délégations soulignent l’importance du multilinguisme en tant qu’outil d’élargissement de la portée des messages et projets du DPI
La plupart des délégations qui se sont exprimées, cet après-midi, devant la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission), ont appelé les Nations Unies à renforcer le multilinguisme et la parité entre les six langues officielles dans le cadre des activités de l’Organisation.
Le représentant du Venezuela a estimé que cela contribuerait à élargir la portée des messages de l’Organisation dans le monde. Son homologue du Guatemala a plaidé pour le principe du multilinguisme affirmant que « le principe directeur de la parité linguistique ne peut pas se limiter aux deux langues de travail ». Pour le représentant de l’Iran, cette diversité linguistique doit aller même au-delà des six langues officielles de l’ONU.
À ce titre, les Centres d’information des Nations Unies sont, pour l’Iran et le Liban, un relai privilégié des messages de l’Organisation sur le terrain. Le succès de leur mission dépend toutefois en large partie des ressources humaines, financières et techniques à leur disposition, ont souligné d’autres délégations.
La représentante du Liban a également insisté sur le principe de l’alternance efficace des médias traditionnels et des médias sociaux pour la diffusion la plus large des différents messages et projets de l’ONU. De nombreuses délégations ont partagé cette opinion dans la mesure où une grande partie de la population mondiale n’a toujours pas accès aux nouvelles technologies de l’information.
Pour sa part, le représentant de l’Ukraine a qualifié de « particulièrement cynique », la présentation, par la Russie, d’un projet de résolution portant sur « les progrès dans le domaine de l’informatisation et des télécommunications dans le contexte de la sécurité internationale », à la lumière de « l’agression par l’information » qui traduit « la guerre non déclarée que la Russie mène à l’Ukraine ». « Les médias russes, contrôlés par le Kremlin, ont fait un travail persévérant visant à laver le cerveau des habitants de la Crimée et du sud de l’Ukraine » a-t-il affirmé. Cette déclaration a fait l’objet d’une réplique de la part du représentant russe, qui a accusé les autorités de Kiev de faire tout leur possible pour empêcher la réconciliation nationale. Il a également affirmé que le choix de la Crimée était un choix libre qui n’a rien à voir avec le conflit interne actuel en Ukraine.
La Quatrième Commission se réunira demain, jeudi 23 octobre 2013, à 15 heures, pour conclure son débat général sur les questions relatives à l’information. Elle se prononcera sur deux projets de texte portant sur la question de Gibraltar et la coopération internationale pour l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique.
QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION (A/69/21 et A/69/310)
M. YEHOR PYVOVAROV (Ukraine) a salué le rapport du Secrétaire général ainsi que le rapport du Comité d’information. Il a rappelé que l’information était « un préalable important pour surmonter les crises politiques, économiques et humanitaires ». « La communication entre l’ONU et la communauté internationale restera toujours un instrument fort important pour rapporter à l’opinion publique des messages clefs, faciliter considérablement la mise en œuvre des tâches de l’Organisation et assurer l’efficacité générale de ses activités », a-t-il déclaré, avant de saluer le travail « exemplaire » du Département de l’information.
Revenant sur la situation qui prévaut en Ukraine, le représentant a dénoncé la « politique agressive et visiblement criminelle de la Russie », expliquant que « l’un des prémisses à l’agression de la Russie contre l’Ukraine a été une propagande sans précédent depuis la fin de la guerre froide ». « Les médias russes, contrôlés par le Kremlin, ont fait un travail persévérant visant à laver le cerveau des habitants de la Crimée et du sud de l’Ukraine », a indiqué le représentant, dénonçant une « stratégie de diffusion d’informations fausses ou mensongères » et citant en exemple la coupure de la télévision ukrainienne en Crimée, remplacée par la télévision russe et « la coopération étroite entre les journalistes russes » et les « terroristes de la région du Donbas ».
Dénonçant les télévisions russes d’avoir adopté « le crédo » de Joseph Goebels « plus le mensonge est audacieux, plus on y croit », le représentant a dénoncé une « agression par l’information » qui traduit « la guerre non déclarée que la Russie mène à l’Ukraine ». Dans ce contexte, il a qualifié de « particulièrement cynique », la présentation, par la Russie, d’un projet de résolution portant sur « les progrès dans le domaine de l’informatisation et des télécommunications dans le contexte de la sécurité internationale ». Il a appelé la Russie à « cesser immédiatement la guerre de l’information » et invité les services de l’ONU « à renforcer la surveillance de l’espace international d’information ».
M. GABRIEL ORELLANA (Guatemala) s’est associé à la déclaration faite au nom de la CELAC et à celle faite au nom du Groupe des amis de l’espagnol. Il a salué l’utilisation des nouvelles technologies de l’information par le DPI, mais a également souligné le problème du fossé numérique. Il faut, selon lui, que les médias traditionnels soient préservés, en particulier la radio et la presse écrite qui restent les principales sources d’information dans de nombreux pays en développement. Il a également mis l’accent sur la nécessité de diffuser l’information dans toutes les langues officielles de l’ONU, et en particulier sur les réseaux sociaux.
Sa délégation souhaiterait obtenir des statistiques ventilées par langue et par nombre d’utilisateurs pour les différents supports et produits du DPI, a-t-il indiqué, déplorant que ces statistiques ne soient pas présentées dans le rapport du Secrétaire général. À l’instar des autres délégations hispanophones, le Guatemala réclame la parité linguistique entre les langues officielles de l’ONU sur une base équitable, a-t-il précisé. Pour cela il faudrait, d’après lui, changer l’architecture de la structure de l’information de l’Organisation de sorte qu’elle reflète de manière adéquate la diversité linguistique. Sa délégation attend des propositions novatrices en ce sens de la part du DPI parce que « le principe directeur de la parité linguistique ne peut pas se limiter aux deux langues de travail ». Dans cet esprit, le Guatemala regrette que les communiqués de presse quotidiens ne soient pas disponibles dans toutes les six langues officielles, a conclu le représentant.
Mme CAROL V. ARCE (Costa Rica) s’est associée aux déclarations faites au nom de la CELAC et du Groupe des amis de l’espagnol. Elle a demandé que les Nations Unies et ses États Membres, en particulier les pays en développement, reconnaissent et renforcent le rôle des médias traditionnels pour générer des flux d’information ouverts et transparents, tout en tirant profit des avantages qu’offrent les nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC). Il faut en faciliter l’accès et élargir leur utilisation à tous les secteurs de la population en particulier les jeunes. Pour cela il faut investir dans les infrastructures et promouvoir de bonnes politiques publiques, a-t-elle noté.
Sa délégation estime par ailleurs que l’une des tâches des Nations Unies est d’améliorer l’efficacité de sa communication. Elle félicite les efforts déployés par le DPI pour relever les défis émergents tout en améliorant la coordination interne, en nouant de nouveaux partenariats, compte tenu des ressources disponibles. Elle appuie en outre les initiatives pour garantir un plus grand équilibre entre les six langues officielles de l’Organisation dans tous les supports, déplorant toutefois qu’il restait encore beaucoup à faire dans ce domaine.
M. SHINSUKE SHIMIZU (Japon) a souhaité que le Département de l’information commémore en 2015 le soixante-dixième anniversaire de la création des Nations Unies de la manière qui convient à un tel évènement. Il a demandé au Département de faire en sorte que l’exposition permanente sur les bombardements à l’arme nucléaire de Nagasaki et de Hiroshima retrouve son emplacement initial, en l’occurrence dans le Hall de l’Assemblée générale. « Nous demandons également au Département de faire le nécessaire pour que la cloche de la Paix retrouve sa place dans le Jardin japonais près du Hall de l’Assemblée ».
M. Shimizu a, par ailleurs, apporté le soutien de son pays à un élargissement de l’initiative Impact universitaire des Nations Unies. En conclusion, eu égard à l’importance du rôle que joue l’ONU dans le règlement des nombreux problèmes contemporains, M. Shimizu a plaidé pour une rationalisation dans l’emploi des ressources financières de l’Organisation, estimant que le DPI devait améliorer l’efficacité et la transparence de ses activités.
Mme CAROLINE ZIADÉ (Liban) a noté que la nouvelle réalité est marquée par les smartphones, Google, Twitter et Facebook. Ces médias sociaux instantanés sont la preuve de l’accès rapide à l’information, mais aussi de la vulnérabilité des individus, des cultures et des sociétés et mettent en exergue le besoin de confidentialité.
Pour sa délégation, les Nations Unies et, en particulier le Département de l’information (DPI), doivent jouer un rôle essentiel pour diffuser les messages de portée internationale et lancer un dialogue universel que ce soit sur l’épidémie d’Ebola, la lutte contre le terrorisme ou encore l’ordre du jour du développement pour l’après-2015. Ce rôle sera renforcé, selon elle, par des partenariats stratégiques avec le secteur privé, les médias et la société civile.
Mme Ziadé a insisté sur le principe de l’alternance efficace entre médias traditionnels et les plateformes de médias sociaux pour aider à diffuser plus largement les différents messages et projets de l’ONU. Le DPI doit cependant améliorer le contenu multilingue de ses différents supports, a affirmé Mme Ziadé, insistant sur la publication des communiqués de presse quotidiens dans les six langues officielles.
En tant que pays d’accueil de l’un des centres d’information de l’ONU, le Liban peut témoigner du fait que ceux-ci sont le visage et la voix de l’Organisation sur le terrain. Leur efficacité dépend toutefois des ressources qui leurs sont allouées, a-t-elle souligné.
Saluant la commémoration de la Journée internationale des Casques bleus pour honorer la mémoire et le sacrifice des « soldats de la paix », M. A.K. ABDUL MOMEN (Bangladesh) a rappelé que son pays avait perdu 119 hommes dans différentes opérations des Nations Unies et a demandé qu’un mur commémoratif leur soit consacré à l’intérieur du Siège des Nations Unies, à New York.
Le représentant s’est par ailleurs prononcé pour un renforcement de la coopération de son pays avec le Département de l’information (DPI) pour tout ce qui a trait aux changements climatiques. Après avoir rappelé les spécificités géographiques de son pays, son exposition directe aux changements climatiques et le risque de voir 20% de ses terres inondées par la crue du niveau de la mer d’un mètre, affectant directement 20 à 30 millions d’habitants, il a indiqué qu’il était « temps pour le DPI d’alerter la « communauté internationale » sur les menaces qui pèsent sur le Bangladesh et « les risques d’une migration climatique massive ». « Nous appelons à un renforcement de la coopération internationale en urgence pour soutenir les pays en développement confrontés aux mêmes problèmes », a-t-il précisé, avant de demander au DPI de produire du matériel consacré à l’histoire des États côtiers et aux conséquences des changements climatiques sur ces pays.
Le représentant a salué l’organisation d’une Journée internationale des langues maternelles et demandé au DPI de préparer un timbre-poste commémoratif de cette journée à l’effigie du « Shaheed Minar », monument national érigé à Dhaka pour commémorer les martyrs du mouvement pour la langue de 1952.
Mme NOURA EL ZAABI, Ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis, s’est inquiétée des tentatives des groupes extrémistes et terroristes d’exploiter les technologies de la communication pour stigmatiser les religions et les cultures et inciter à la violence. Elle a estimé que cela constituait une grave menace non seulement pour les États directement confrontés, mais aussi pour la paix et la sécurité internationales en général. Elle a fustigé les tentatives de certains médias visant à discréditer la foi musulmane, précisant que son pays avait adopté une loi fédérale qui punit ceux qui incitent au terrorisme.
Elle a, par ailleurs, appelé à une stratégie internationale pour les médias susceptible de prévenir tout recours aux médias sociaux dans le but d’encourager la violence. Estimant nécessaire d’aider les pays en développement à acquérir des infrastructures de communication, la représentante a appelé à mettre l’accent sur la question palestinienne et les souffrances du peuple palestinien résultant du blocus et de la politique d’agression d’Israël.
M. KPAYE KOFFI BAKAYOTA (Togo) a indiqué que dans son pays, comme dans toute l’Afrique, du moins francophone, la presse privée était un message de l’élite pour l’élite. « La communication se joue dans la petite communauté restreinte de ceux qui, grâce à leur position sociale et culturelle, peuvent se permettre d’approcher la chose politique. » Il a souligné la volonté de son gouvernement d’améliorer la situation de la presse, ce qui s’est traduit par l’adoption de textes et d’un important appui financier aux organes de presse de ce pays. « Ces mesures ont permis un foisonnement de journaux privés, la multiplication des chaînes de radio et de télévision, ainsi que l’apparition des agences de presse .»
M. Bakayota a précisé que le code de presse togolais consacrait une dépénalisation complète des délits de presse. Pour pallier les manquements à la déontologie de certains membres de la profession, le Gouvernement togolais organise des stages de formation à l’endroit des journalistes avec pour objectif de forger dans leur esprit une éthique de l’information, a-t-il poursuivi. En conclusion, le délégué a indiqué que régnait dans son pays un climat apaisé permettant aux journalistes d’exercer leur métier en toute liberté.
M. ALEXEY A.ZATSEV (Fédération de Russie) a salué les efforts du DPI pour intégrer les TIC dans son approche stratégique afin de pouvoir atteindre le plus large public possible. Il a tenu toutefois à rappeler l’importance des médias traditionnels qui restent la principale source d’information de beaucoup de personnes dans le monde. La délégation russe a également mis l’accent sur l’importance du multilinguisme au sein de l’ONU. Elle a également estimé que les Nations Unies étaient la seule organisation internationale à caractère universel, souhaitant que son soixante-dixième anniversaire permette de le souligner. « Malheureusement il reste encore certaines forces qui cherchent à faire oublier le caractère inhumain de l’idéologie nazie », a déploré le représentant.
« Il faut constater que la tribune de l’ONU est utilisée par certains pays pour la propagande » a poursuivi le représentant. « Contrairement à certains États qui attisent le chaos en Ukraine, la Russie n’a cessé de promouvoir le calme. Par contre, les autorités de Kiev semblent faire tout ce qui est possible afin d’empêcher la réconciliation nationale » a-t-il affirmé, précisant que le choix de la Crimée a été un choix libre qui n’a rien à voir avec le conflit interne actuel. Il a également déploré que la catastrophe du vol de la Malaysian Airline n’ait pas été suivie d’effet.
M. ELHAFIZ EISA ABDALLA ADAM (Soudan) a estimé que les médias étaient devenus un facteur déterminant de la politique et du développement économique et social. Il a dit l’importance des Centres d’information de l’ONU et du Département de l’information (DPI) pour la diffusion d’informations capitales sur la décolonisation, la paix, le dialogue entre les civilisations, les objectifs du développement durable, les menaces liées aux changements climatiques et les problèmes liés à la paix et la sécurité internationales.
Il a, par ailleurs, appelé à réduire le fossé numérique entre pays en développement et pays développés. Il a également mis l’accent sur l’importance de respecter les codes de déontologie dans le domaine des médias en rappelant que des erreurs d’information pouvaient entraîner la perte en vies humaines.
M. TAHER M. ALI GHIRANI (Libye) a souligné l’importance de sensibiliser l’opinion publique aux buts et objectifs des Nations Unies, dont la paix et la sécurité internationales. Il s’agit aussi de faire comprendre au monde la nature même des défis auxquels il fait face aujourd’hui, a-t-il remarqué, affirmant que la paix commençait dans les esprits.
Le représentant de la Libye a, par ailleurs, souligné l’importance de la lutte contre les préjugés par le biais de l’information et de la communication. Il a jugé indispensable d’intensifier l’assistance internationale aux pays en développement en matière de renforcement des capacités afin de réduire le fossé numérique entre les pays en développement et les pays développés. Il a également salué les initiatives visant à former des journalistes palestiniens.
M. HENRY SUAREZ (Venezuela) s’est rallié à la déclaration faite au nom de la CELAC et à celle faite au nom du Groupe des amis de l’espagnol. Son pays prône l’établissement d’un nouvel ordre mondial de l’information plus juste et efficace, destiné à renforcer la compréhension et la paix internationales et fondé sur la libre circulation de l’information, a-t-il indiqué. Le représentant a par ailleurs déploré que le monde soit encore loin d’une société démocratique de l’information et a dénoncé la présentation d’informations discriminatoires et biaisées sur les pays en développement. C’est pourquoi le Venezuela encourage la mise en place de moyens d’information alternatifs et communautaires, a-t-il précisé, affirmant qu’il accordait une importance capitale aux appels pour réduire la fracture numérique et à l’adoption de mesures appropriées permettant l’accès de tous les peuples aux TIC de manière équitable. Conscient du potentiel que représentent les TIC dans le domaine de l’éducation et du développement, le Venezuela a équipé ses écoles de six millions d’ordinateurs, a-t-il indiqué, précisant que pour son pays les TIC devaient être des outils pour la promotion de la paix et des droits de l’homme.
Le représentant a par ailleurs salué le travail positif du DPI, estimant toutefois que le travail du DPI serait renforcé par la diffusion de son message dans les six langues officielles.
Les Nations Unies se doivent d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la montée des actes intolérants, violents, terroristes et d’intimidation dans le monde, au moyen d’un traitement impartial de l’information et en mettant l’accent sur les causes de ces divers phénomènes, a affirmé M. HOSSEIN MALEKI (Iran).
Moins d’un an après l’appel du Président iranien, lors de son allocution à la soixante-huitième Assemblée générale, en faveur d’une initiative « World Against Violence and Extremism » (WAVE), M. Maleki a constaté que le Moyen-Orient subissait plus que jamais les affres de groupes terroristes violents. Affirmant que l’émergence de l’État islamique d’Iraq et du Levant illustrait la pertinence de l’initiative WAVE, le représentant a appelé les Nations Unies à en intégrer les principes au sein de ses politiques de l’information. À ce titre, M. Maleki a salué le rôle du Département de l’information (DPI) dans l’organisation, à Téhéran, d’un séminaire sur le thème « UN and a World Against Violence and Extremism (WAVE) ».
Le représentant a par ailleurs condamné les mesures prises par certains pays pour interdire la diffusion de certaines chaînes de radio et de télévision par satellite, au mépris du droit international et de la liberté d’expression et de la presse.
M. Maleki a enjoint au DPI de continuer à encourager et à faciliter le dialogue entre civilisations ainsi que de mettre plus encore l’accent sur les souffrances du peuple palestinien. Le représentant a également appelé à renforcer les Centre d’information des Nations Unies, dont le rôle est de diffuser le message de l’Organisation dans le monde, en les équipant des technologies les plus récentes.
M. Maleki a insisté sur le renforcement du multilinguisme dans le monde, bien au-delà des seules langues officielles de l’ONU.
En conclusion, le représentant a prié le Département de l’information d’accroître la durée et le nombre des participants au programme de stages de journalisme Reham Al-Farra.
Mme SHORNA-KAY RICHARDS (Jamaïque) a salué le Département de l’information (DPI) pour son « excellent travail au cours de l’année écoulée ». Elle a indiqué que son gouvernement investissait massivement dans le développement de l’information et des nouvelles technologies, notamment via l’ouverture de quelques 200 centres d’accès à l’Internet dans tout le pays et le lancement d’un programme « Tablettes à l’école » prévoyant la distribution de tablettes à près de 600 000 enfants scolarisés. Dans ce contexte, elle a salué les efforts du DPI pour renforcer sa présence sur les réseaux sociaux. « Avec l’utilisation répandue de ces médias dans les jeunes générations et en faisant le choix de ces supports pour la diffusion de l’information, le DPI prouve sa volonté d’être innovant pour toucher la plus large audience », a-t-elle déclaré, avant de saluer le travail du DPI sur les changements climatiques, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le programme de développement pour l’après-2015.
Elle a également invité le DPI à mettre les projecteurs sur les petits États insulaires en développement (PEID), soulignant qu’ils ne disposaient pas des ressources nécessaires pour attirer l’attention sur les problèmes auxquels ils sont confrontés et qui nécessitent le soutien de la communauté internationale. En conclusion, elle s’est félicitée des célébrations de la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, indiquant que son pays présenterait son projet de résolution annuel destiné à accroître la sensibilisation sur l’esclavage transatlantique et appelant à la construction d’un monument dédié dans l’enceinte des Nations Unies.
Mme SONIA SUGHAYAR (Jordanie) a rappelé que les bénéfices du développement de l’information et de la communication étaient « nombreux et essentiels pour le développement socioéconomique durable ». « L’information joue un rôle crucial dans la croissance économique, la réduction de la pauvreté, l’amélioration des conditions de santé, l’émancipation des femmes et des jeunes, la résolution des conflits et la sensibilisation aux droits de l’homme », a-t-elle déclaré, avant de saluer « le rôle important » joué par le Département de l’information (DPI) en tant que « plateforme de communication, offrant une information non partisane ». Elle a encouragé le DPI à coopérer davantage avec les médias locaux et nationaux pour « assurer la diversité de ses sources ». « Alors que des groupes terroristes cherchent à faire la promotion de la culture de la violence et de l’extrémisme, l’information diffusée par les Nations Unies peut contrecarrer ces efforts en faisant la promotion d’une culture de la paix, de la tolérance et de la coexistence entre les pays et les peuples », a-t-elle poursuivi.
La représentante a, par ailleurs, souligné la nécessité de soutenir les pays en développement pour renforcer leurs capacités technologiques et numériques, ainsi que leur mise en réseau. Elle a indiqué que son pays était « clairement en faveur de l’inclusion des questions de la liberté de l’information et de l’accès à l’information dans le programme de développement de l’après-2015 ». En conclusion, elle a appelé les Nations Unies à demeurer une source d’information « indépendante, exhaustive et transparente » pour la communauté internationale.
M. CARLOS MARÍA VALLARINO (Argentine) a souligné la nécessité pour les Nations Unies de s’adresser à ses publics dans leur langue maternelle, avant de rappeler que le multilinguisme était un principe inhérent à l’existence même des Nations Unies. Il a appelé à renforcer les centres d’information de l’ONU qui sont des outils vitaux pour diffuser les informations de l’ONU. Il a précisé que le
Centre d’information de Buenos Aires diffusait en espagnol la voix de l’ONU en Argentine et en Uruguay. Le représentant de l’Argentine s’est dit profondément inquiet de constater que le rapport A/69/310 du Secrétaire général ne comporte pas d’informations détaillées sur le multilinguisme dans la diffusion de l’information, bien qu’il soit admis que le principe d’égalité parfaite des six langues officielles reste un objectif à atteindre.
C’est pourquoi le représentant de l’Argentine a demandé des statistiques ventilées sur le recours aux différentes langues pour tous les produits du Département de l’information, dans le souci de recenser les besoins et concevoir des produits répondant à la demande dans la plus grande transparence. Il a rappelé la pertinence du projet de résolution rédigé, en mai dernier, dans le contexte de la trente-sixième session du Comité de l’information qui figure au rapport A/69/21. Il a particulièrement appuyé l’application du paragraphe 72 du projet de résolution contenu au rapport A/69/21 pour que soit donné un accès sans restriction, dans toutes les langues officielles, aux archives vidéo de toutes les réunions publiques officielles ayant bénéficié de services d’interprétation, dans le strict respect du principe d’égalité parfaite des six langues officielles de l’Organisation.
Alors que l’espagnol arrive en deuxième place des langues les plus consultées sur le site Internet, nous sommes déçus de constater que le nombre de pages en espagnol était toujours inférieur à celles en anglais, a déploré le représentant. Il a regretté l’insuffisance de progrès dans le domaine de la publication de communiqués de presse quotidiens dans les six langues officielles et leur publication dans deux langues seulement, en estimant qu’aucun mandat n’appuyait cet état de fait. Il a déploré que l’absence de progrès soit liée à des questions budgétaires, en rappelant que l’Assemblée générale avait demandé de promouvoir l’équité des six langues dans le respect des moyens existants. Le principe de la parité linguistique impose une équité entre les six langues, a-t-il insisté, en affirmant que l’on ne saurait pas invoquer des questions budgétaires pour justifier le manque d’équité.
Il a jugé indispensable de procéder à une redistribution des ressources pour parvenir à un équilibre entre les six langues officielles avant de suggérer une redistribution proportionnelle à la demande publique. Nous disposons des outils et des mandats pour résoudre ces questions, a–t-il ajouter, avant d’appeler à faire preuve d’équité et de créativité.
Mme SOMAIA BARGHOUTI (État de Palestine) a salué les efforts et le programme du Département de l’information pour sensibiliser la communauté internationale sur les droits du peuple palestinien. Elle s’est félicitée de l’organisation de séminaires internationaux sur la paix au Moyen-Orient, en rappelant que le dernier séminaire s’est tenu au Japon en janvier 2014. Elle a aussi salué les activités organisées par les Centres d’information des Nations Unies relatives à la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien.
La représentante a exprimé l’espoir que la « section Palestine » obtiendrait les ressources nécessaires pour élargir la portée du matériel audiovisuel sur la Palestine, rappelant que plusieurs journalistes ont été tués en Palestine lors des opérations israéliennes. Elle a appelé à redoubler d’efforts pour protéger les journalistes palestiniens et étrangers couvrant l’actualité de la région, avant de demander à Israël de mettre un terme à ses exactions en Palestine.
Droits de réponse
Le représentant de l’Ukraine a réagi à la déclaration du représentant russe, expliquant que, dans le contexte actuel, l’Ukraine savait comment utiliser la tribune de l’ONU pour sensibiliser la communauté internationale à la politique ambiguë de la Fédération de Russie. Il a souligné que l’Ukraine avait elle-même lutté contre le fascisme, avant d’accuser la Russie d’avoir simplement « volé » une partie de son territoire. L’Ukraine n’a jamais utilisé et n’utilisera jamais des armes interdites, a-t-il encore assuré. Il a également affirmé que l’enquête sur le vol de la Malaysian Airline qui s’est écrasé en Ukraine était en cours, mais que les complications sont liées au fait que la zone en question était difficile d’accès puisqu’elle est aux mains des rebelles. La seule aide dont l’Ukraine a besoin dans l’immédiat de la part de la Russie c’est qu’elle se retire de son territoire, a conclu le délégué.
Réagissant à l’intervention de l’Observatrice de la Palestine, le représentant d’Israël a déploré les remarques de la délégation palestinienne en ajoutant que ces propos ne font qu’enflammer les hostilités et stigmatiser Israël. Il a dit que l’Autorité palestinienne ne se sert des médias que pour glorifier le terrorisme en déclarant qu’une telle situation entraîne l’assassinat d’Israéliens. Il a indiqué qu’un nourrisson de trois mois a été tué ce matin par des terroristes palestiniens. Il a rappelé que le Hamas contrevient systématiquement à la liberté de la presse en menaçant systématiquement tous les journalistes.