Le Comité des opérations de maintien de la paix s’ouvre sur fond de préoccupations face à l’évolution du mandat de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Comité spécial des opérations
de maintien de la paix
Session de fond de 2014
234e & 235e séances – matin & après-midi
LE COMITÉ DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX S’OUVRE SUR FOND DE PRÉOCCUPATIONS FACE À L’ÉVOLUTION DU MANDAT DE LA MISSION DE L’ONU EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix a ouvert aujourd’hui sa session annuelle avec les interventions de M. Hervé Ladsous et Mme Ameerah Haq, Secrétaires généraux adjoints des opérations de maintien de la paix et à l’appui aux missions, qui ont fait le point sur les mesures prises pour rendre plus efficace l’action des 85 207 militaires, 12 807 policiers et 5 128 civils déployés dans 15 missions à travers le monde. La vingtaine de délégations qui a pris la parole après eux a beaucoup parlé de la Brigade d’intervention de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) que certaines ont vu comme une tendance préoccupante vers l’imposition de la paix.
Bien qu’elles ne représentent que 0,4% des dépenses militaires mondiales, les opérations de maintien de la paix occupent le deuxième rang mondial en termes de forces militaires déployées dans le monde et sans doute le premier en termes de diversité géographique puisque le personnel civil est composé de 161 nationalités différentes, et le personnel militaire et de police issu de 119 pays.
Face à une demande accrue et à des ressources limitées, a expliqué M. Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, la souplesse et l’innovation au Siège et au sein des missions ne sont plus seulement une option mais une véritable nécessité. Faire comprendre aux pays contributeurs de troupes et de police qu’il est parfois nécessaire d’adapter les règles d’engagement et les équipements requis pour mieux répondre aux menaces est la clef, a-t-il souligné.
Avec 170 000 Casques bleus dans 43 opérations en 60 ans, l’Inde a, par la voix de son représentant, jugé malgré tout « perturbant » que des changements « fondamentaux » soient apportés à la manière d’utiliser les opérations de maintien de la paix sans transparence ni discussion, en particulier avec les pays fournisseurs de contingents. Il a reproché à « ceux qui manient le stylo » de chercher à envoyer « ceux qui manient l’arme » dans des situations où des approches politiques et non militaires sont nécessaires pour maintenir et préserver la paix et la sécurité internationales.
L’Inde, qui est présente dans la MONUSCO, la plus grande et la plus chère opération de maintien de la paix avec ses 20 000 Casques bleus et son budget de 1,4 milliard de dollars, n’a pourtant pas été invitée à contribuer à l’évolution du mandat de la Mission qui est passée de l’observation du cessez-le-feu en 1999 à une intervention robuste en 2013. Les pays fournisseurs de contingents voient des troupes déployées pour observer un cessez-le-feu, côtoyer aujourd’hui la Brigade d’intervention dont les troupes « offensives, interventionnistes et partiales » portent le même uniforme qu’eux. Le plus néophyte d’entre nous admettra que ce mélange des genres peut donner lieu à des attaques contre les troupes traditionnelles qui n’ont pas mérité cela.
Nous avons la posture d’attaque robuste en RDC, la posture d’ambivalence évidente au Soudan du Sud et la posture défensive dans le Golan. Laquelle finira donc par prévaloir? a ironisé le représentant indien avant que son homologue du Pakistan, avec ses 150 000 Casques bleus dans 41 opérations en 50 ans, ne réclame une distinction claire entre maintien et imposition de la paix. Le mandat actuel de la MONUSCO doit être l’exception et non la norme. Avec les autres délégations, il a rappelé les trois principes cardinaux des opérations de maintien de la paix, soit le consentement des parties, l’impartialité et la non–utilisation de la force sauf en cas de légitime défense. Des principes, a tranché le représentant de l’Inde, qui sont remis en cause de « manière insidieuse » au détriment des effectifs sur le terrain.
S’il a renouvelé son attachement à ces principes, le délégué de la République-Unie de Tanzanie, dont les troupes font partie de la Brigade d’intervention avec les malawites et les sud-africaines, a souligné que nous sommes confrontés aujourd’hui à une autre réalité que celle qui voyait les troupes du maintien de la paix être déployées après un accord de cessez-le-feu pour faire tampon entre les parties. Contrairement au maintien de la paix classique, où la neutralité des Casques bleus et la séparation des forces pouvaient être invoquées et respectées, les Casques bleus d’aujourd’hui sont souvent déployés dans des zones où « il n’y a ni paix à maintenir ni forces identifiées à séparer ».
La MONUSCO ayant également été dotée d’un drone, le représentant de la Fédération de Russie n’a pas été le seul à plaider pour un meilleur encadrement de l’utilisation de ces technologies modernes. Il a réclamé un rapport sur les aspects juridiques, financiers et techniques de ces technologies dont le recours doit se faire, ont insisté plusieurs délégations, dans le respect de la souveraineté nationale et de la Charte de l’ONU.
Ce système de surveillance aérien sans pilote dont la contribution est « décisive » atteindra sa capacité maximale en avril 2014, a annoncé le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix. Aujourd’hui, les missions sont plus diversifiées et impliquent différents mandats, partenaires et environnements. Elles exigent, a-t-il dit, un mélange de talents et de compétences et partant, une relation triangulaire renforcée entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays fournisseurs de troupes. Le renforcement de cette relation triangulaire a été réclamé par toutes les délégations.
Après l’adoption d’un projet de décision sur les méthodes travail*, la Présidente du Comité spécial, Mme Joy Ogwu, du Nigéria, s’est félicitée de la contribution du Groupe informel à composition non limitée d’amis de la présidence.
Ce matin, le Comité a aussi reconduit dans leurs fonctions de Vice-Président MM. Mateo Estreme de l’Argentine, Michael Grant du Canada, Hiroshi Ishikawa du Japon et Jacek Stochel de la Pologne. M. Mohamed Selim de l’Égypte reprend son poste de Rapporteur.
Le Comité spécial poursuivra son débat demain 25 février à partir de 10 heures.
DÉBAT GÉNÉRAL
Rapport du Secrétaire général sur les dispositions spéciales visant à prévenir l’exploitation et les atteintes sexuelles (A/56/766)
Le Secrétaire général rappelle qu’en 2013, cela faisait 10 ans que la résolution 57/306 de l’Assemblée générale a été adoptée et que sa circulaire sur les dispositions spéciales visant à prévenir l’exploitation et les abus sexuels (ST/SGB/2003/13) a été publiée, après que de graves allégations d’exploitation et d’atteintes sexuelles généralisées commises contre des populations vulnérables ont été portées contre des agents humanitaires en Afrique de l’Ouest.
Au fil des ans, le nombre de cas d’exploitation et d’atteintes sexuelles signalés dans les organismes des Nations Unies a nettement diminué, passant de 373 en 2005 à 88 en 2012. En ce qui concerne plus précisément les opérations de maintien de la paix et les missions politiques spéciales appuyées, le nombre d’allégations signalées est passé de 74 en 2011 à 60 en 2012, bien en-dessous du chiffre de 357 allégations signalées en 2006 et de celui de 340 en 2005.
Même si le nombre des allégations a diminué, souligne le Secrétaire général, les efforts doivent se poursuivre pour appliquer la politique de tolérance zéro. Il rend compte, dans ce rapport, d’un programme d’action mettant l’accent sur trois éléments: garantir la crédibilité de la réponse de l’Organisation en renforçant la transparence et la coopération; renforcer la gouvernance, la surveillance et la répression pour une meilleure responsabilité; et engager une action de sensibilisation en vue de mieux protéger les victimes d’exploitation et d’atteintes sexuelles et de mieux les aider.
Le Secrétaire général fait aussi le point sur les activités interinstitutionnelles et les initiatives communes relatives à la protection contre l’exploitation et les atteintes sexuelles. Dans les annexes de son rapport, il cite les entités des Nations Unies invitées à fournir des informations sur les allégations d’exploitation et d’atteintes sexuelles; explique la nature des allégations par entité des Nations Unies (à l’exception des missions de maintien de la paix et des missions politiques) pour l’année 2012; décrit l’état d’avancement des enquêtes sur les allégations communiquées en 2012 mettant en cause des entités autres que les missions de maintien de la paix et les missions politiques spéciales; et énumère les allégationscommuniquées au Bureau des services de contrôle interne en 2012, mettant en cause des membres du personnel du Département des opérations de maintien de la paix et du Département de l’appui aux missions.
Quatrième rapport annuel du Secrétaire général sur l’état d’avancement de la stratégie globale d’appui aux missions ( A/68/637 et A/68/637.Corr.1)
Dans ce rapport, le Secrétaire général présente les objectifs ultimes assignés à chaque volet de la stratégie globale et la méthode retenue pour les atteindre. Il donne des précisions sur les outils de gestion mis en place pour réaliser l’objectif ultime de la stratégie globale et évalue les résultats obtenus en 2012/13 par rapport aux objectifs fixés. Il fait ressortir également les deux grandes priorités qui régiront l’étape finale de mise en œuvre de la stratégie globale, à savoir veiller à ce que la stratégie globale produise sur le terrain des résultats qui répondent à l’augmentation constante des demandes de solutions innovantes en matière d’appui, et harmoniser efficacement la stratégie globale avec les solutions du Secrétariat à l’échelle de l’Organisation –Inspira et le projet de progiciel de gestion intégré (Umoja)– et les Normes comptables internationales pour le secteur public (Normes IPSAS).
Il reste encore 18 mois avant que ne s’achèvent les cinq ans consacrés à la mise en œuvre de la stratégie globale d’appui aux missions, rappelle le Secrétaire général. La stratégie comprend six objectifs ultimes: le cadre financier et les ressources stratégiques; les ressources humaines; les services partagés; la chaîne d’approvisionnement et de la modularité; la restructuration des processus métier et l’harmonisation avec les autres changements; et la réorganisation et la spécialisation des fonctions.
D’ici à juin 2015, le Département de l’appui aux missions aura défini clairement ses fonctions stratégiques, opérationnelles et transactionnelles, et se sera consacré à des activités plus stratégiques, à savoir le dialogue avec les États Membres, la planification et l’encadrement, et la supervision, le contrôle de la qualité et la vérification des services partagés et des services assurés sur le terrain. Les tâches transactionnelles et opérationnelles qui peuvent être exécutées sans la coopération des États Membres seront transférées aux centres de services et aux services sur place, comme le Centre de services mondial, le Centre de services régional et les Missions elles-mêmes.
Le Secrétaire général souligne que la mise en œuvre de la stratégie est à présent coordonnée au moyen d’un plan de mise en œuvre unique qui permet de suivre les principales activités prévues. Le plan est contrôlé tous les mois par l’équipe de direction du Département de l’appui aux missions et est suivi et actualisé par les instances de gestion.
Rapport du Secrétaire général sur l’application des recommandations du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (A/68/652)
À ce jour, rappelle le Secrétaire général, 68 opérations ont été organisées sur cinq continents et 15 sont déployées actuellement, occupant le deuxième rang mondial en termes de forces militaires déployées dans le monde. Ces missions variées sont assurées par 85 207 militaires et 12 807 policiers venus de 119 pays, et par 5 128 membres du personnel civil venus de 161 pays.
Aujourd’hui, dit aussi le Secrétaire général, plusieurs facteurs influent sur les activités des opérations de maintien de la paix: l’instabilité des environnements dans lesquels opèrent les soldats de la paix; la coopération accrue des Nations Unies avec les acteurs régionaux; et la nécessité d’utiliser au mieux les ressources mises à la disposition de l’ONU.
Après avoir donné le détail des efforts entrepris en ce sens, le Secrétaire général souligne que les opérations de maintien de la paix ont besoin du soutien des États Membres dans un certain nombre de domaines clefs, et en premier lieu dans le domaine politique dans la mesure où la plupart d’entre elles ont pour objectif d’amener les parties à un conflit à parvenir à une paix durable par des moyens politiques. L’appui politique ne suffit cependant pas. Il faut doter les opérations des capacités nécessaires pour faire face à l’évolution constante des exigences, comme protéger les civils, étendre l’autorité de l’État et intervenir dans des situations dangereuses.
Le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’appui aux missions continueront de travailler avec les États Membres en vue d’obtenir les ressources nécessaires sur le plan militaire, policier et civil. Cette année, ils seront aidés par le directeur du nouveau Bureau du partenariat stratégique pour le maintien de la paix. Le Département des opérations de maintien de la paix prêtera par ailleurs une attention particulière à la nécessité de constituer des forces de réserve pouvant être déployées rapidement.
Rapport du Secrétaire général sur les moyens civils à mobiliser dans les situations postconflictuelles (A/68/696–S/2014/5)
L’édification d’institutions nationales solides et la création de capacités nationales résilientes sont essentielles à la consolidation de la paix, souligne le Secrétaire général qui dans son rapport, examine des questions soulevées par les États Membres, met en lumière les résultats obtenus au cours des deux dernières années, relève les enseignements tirés et définit les problèmes qui subsistent et la manière d’aller de l’avant.
S’agissant de la réserve d’experts civils aux fins de la consolidation de la paix, le Secrétaire général estime que la plateforme CAPMATCH illustre comment il est possible de nouer des liens de coopération avec les États Membres pour aider l’ONU à élargir et étoffer la réserve d’experts civils aux fins de la consolidation de la paix au lendemain d’un conflit, en y intégrant notamment des experts, provenant de pays du Sud, dotés de l’expérience voulue en matière de consolidation de la paix après un conflit ou de transition démocratique et, pour une sous-région donnée, des experts provenant de pays voisins du pays considéré.
Cependant, l’essai pilote de CAPMATCH révèle également l’ampleur des efforts et des ressources à mettre en œuvre pour que l’ONU puisse nouer des partenariats étroits avec les États Membres. L’équipe chargée de la prospection des candidats a été en mesure d’établir un solide réseau de contacts dans les États Membres (50 experts se sont inscrits sur la plateforme, 69% d’entre eux provenant de pays du Sud). Mais les États Membres ont identifié un ensemble de difficultés internes tenant à l’identification des domaines de compétence pertinents, aux procédures relatives au détachement et à la réintégration des fonctionnaires nationaux et, pour certains pays, au fondement juridique des déploiements.
Sur la base des enseignements tirés de cet essai pilote, le Secrétaire général dit son intention d’abandonner l’idée d’une mise en concordance automatique; et de renforcer les efforts de prospection au Siège. L’objectif est de faire en sorte que les missions de maintien de la paix et les missions politiques spéciales soient appuyées, au Siège, par une capacité de planification des effectifs et de prospection axée sur le terrain. Les services qui s’occupent actuellement de la prospection des candidats sont surchargés, prévient le Secrétaire général. Il recommande donc d’appuyer le renforcement, dans la limite des ressources disponibles, des moyens dont dispose le Département de l’appui aux missions pour mener les activités de gestion prévisionnelle des effectifs et de prospection de candidats. Il recommande aux États Membres, en complément de ces efforts, d’engager à titre volontaire des ressources techniques et financières supplémentaires aux fins d’intensifier, dans l’ensemble du système des Nations Unies, les activités de prospection de candidats dans les pays du Sud.
S’agissant de l’appropriation nationale du renforcement des institutions, le Secrétaire général recommande à l’Assemblée générale d’encourager l’application des mesures déjà prises et appelle les États Membres à assurer un financement durable et fiable aux activités des Nations Unies visant à appuyer le renforcement des institutions au sortir d’un conflit, en particulier à favoriser l’intégration des efforts du Secrétariat et des organismes, fonds et programmes, comme indiqué ci-dessus.
Pour ce qui est de la coopération Sud-Sud et coopération triangulaire, il demande instamment aux États Membres d’appuyer l’action que déploie le PNUD, en conjonction avec d’autres entités des Nations Unies, pour faciliter les partenariats Sud-Sud et les partenariats triangulaires aux fins de la consolidation de la paix.
Déclarations
M. CHARLES THEMBANI NTWAAGAE (Botswana), Vice-Président de l’Assemblée générale, a rappelé que le maintien de la paix est devenu une des activités principales des Nations Unies et souligné le rôle majeur du Comité spécial pour faire en sorte que les activités de l’ONU répondent aux nombreux défis. Il a regretté, une nouvelle fois, que le Comité n’ait pas été en mesure de s’entendre sur des recommandations, l’année dernière. Il a tout de même reconnu que si les activités de maintien de la paix de l’ONU sont précieuses, elles ne sauraient néanmoins remplacer les efforts de paix et de dialogue authentiques entre les parties en conflit.
M. HERVÉ LADSOUS, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a mis l’accent sur cinq facteurs qui ont un impact sur la manière dont les opérations de maintien de la paix fonctionnent, à savoir forte demande; le niveau plus élevé de menaces nouvelles; la nécessité de partenariats plus étroits avec les parties prenantes internationales dont les organisations régionales et sous-régionales; et l’importance d’un soutien et d’un engagement politiques forts.
La conjugaison d’une demande accrue en matière de maintien de la paix et des ressources limitées doit donner lieu à une réactivité et un engagement tout aussi élevés. La souplesse et l’innovation au Siège et au sein des missions n’est plus seulement une option mais une véritable nécessité. Faire comprendre aux pays contributeurs de troupes et de police qu’il est parfois nécessaire d’adapter les règles d’engagement et les équipements requis pour mieux répondre aux menaces est la clef, a souligné le Secrétaire général adjoint. Aujourd’hui, les missions sont plus diversifiées et impliquent différents partenaires, environnements et mandats. Elles exigent donc un mélange de talents et de compétences et, partant, la relation triangulaire entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays fournisseurs de troupes doit être renforcée.
Illustrant des défis de terrain, M. Ladsous a cité « une irruption dévastatrice » de violence au Soudan du Sud, qui a mis en évidence l’importance de la protection des civils quand les processus politiques se brisent. Au Mali, malgré les efforts, les obstacles au lancement véritable de la Mission persistent. Au mois de mars, a-t-il annoncé, nous aurons atteint 80% du plafond autorisé pour les soldats et un tiers des effectifs civils est recruté. En République démocratique du Congo (RDC), les efforts se poursuivent en coopération avec le Gouvernement pour neutraliser et désarmer les groupes armés. Il a souligné la contribution décisive du système de surveillance aérien sans pilote qui atteindra sa capacité maximale en avril 2014.
Au Darfour, l’année 2013 a vu le plus grand nombre d’attaques contre le personnel de maintien de la paix. À tout cela s’ajoutent les autres exigences au Moyen-Orient, en Somalie et en République centrafricaine. Dans ce contexte, M. Ladsous a mis l’accent sur l’importance des arrangements liés aux forces en réserve pour le lancement des missions et leur renforcement rapide. Il a, à cet égard, jugé essentiels les arrangements sur la coopération entre les différentes missions. M. Ladsous n’a pas manqué de souligner l’importance des technologies modernes pour gagner en efficacité, comme en témoignent les drones en RDC.
Il a annoncé la création du Bureau des partenariats stratégiques du maintien de la paix chargé d’identifier les faiblesses dans la mise en œuvre des mandats de maintien de la paix et de faire des recommandations sur les questions systémiques. Pour assurer la cohésion, il a estimé essentiel de travailler à une approche commune des normes. Parlant de la nécessité d’avoir une police moderne au sein des missions, il a attiré l’attention sur la nouvelle politique qui créera un cadre commun de références pour les 12 750 policiers déployés sur le terrain.
Le Secrétaire général a aussi fait part des efforts en faveur du personnel civil qui représente 95% des effectifs des OMP. Il s’est aussi attardé sur les initiatives liées à l’état de droit, au désarmement, à la démobilisation et à la réintégration (DDR), et à l’action antimine.
Depuis que j’ai pris mes fonctions, a conclu le Secrétaire général adjoint, j’ai essayé de renforcer la coopération entre mon Département, le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes et de police. Il a illustré ses propos en rappelant qu’il a proposé à cinq représentants permanents des principaux pays fournisseurs de troupes à la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) de se joindre à sa prochaine visite dans le Golan. M. Ladsous n’a pas voulu conclure sans rendre hommage aux 14 hommes et femmes morts depuis le début de l’année 2014 dans différentes opérations de maintien de la paix.
Mme AMEERAH HAQ, Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions, a d’emblée déploré que 107 Casques bleus aient perdu la vie en 2013 et 14 autres déjà, depuis le début de l’année. C’est en ayant à l’esprit leur sacrifice que nous prenons conscience du sens pratique de nos délibérations, a-t-elle souligné.
L’année 2013 a été caractérisée par une succession sans fin de nouveaux défis et de nouvelles exigences opérationnelles, a-t-elle poursuivi, arguant que le personnel et les troupes de l’ONU font face à un niveau de risque sans précédent dans l’histoire du maintien de la paix de l’ONU. Elle a imputé cette situation à la multiplication de forces non traditionnelles, notamment au Mali, au Soudan du Sud et en République démocratique du Congo (RDC), mais surtout au fait que l’ONU est de plus en plus souvent prise pour cible dans « l’arithmétique complexe de l’insurrection et du terrorisme ». Elle a insisté sur l’importance qu’il y a à donner la priorité à la prévention et à l’atténuation de risques. Outre le renforcement des installations et les déplacements des convois, Mme Haq a estimé, à l’instar de M. Ladsous, que l’emploi de nouvelles technologies, notamment de systèmes d’aéronefs non habités, doit devenir une composante plus répandue du mode opératoire.
Faisant une mise à jour des progrès réalisés récemment, la Secrétaire générale adjointe a indiqué que le Groupe de travail sur le remboursement du matériel appartenant aux contingents a recommandé à l’ONU de financer les rotations liées au transport des équipements devenus obsolètes. Mme Haq a aussi rappelé que l’Assemblée générale a estimé que le taux de remboursement des pays contributeurs de troupes et de police doit être fixé sur une base empirique et qu’un mécanisme doit être mis en place pour revoir régulièrement ces taux. Un échantillon de 10 pays contributeurs de troupes et de police est en train d’être interrogé à cette fin et les résultats de l’enquête seront présentés à l’Assemblée générale au mois de mars.
Le bien-être des troupes, des effectifs de police et du personnel civil ne saurait être surestimé, a poursuivi Mme Haq qui a fait part des progrès « notables » dans la mise en œuvre de la stratégie globale d’appui aux missions, laquelle évoluera de manière significative en 2014. Après avoir expliqué les mesures prises pour améliorer les services fournis aux troupes, la Secrétaire générale adjointe s’est attardée sur les initiatives liées à une meilleure représentation des femmes dans les missions et à une meilleure diversité géographique. Elle a aussi passé en revue les progrès liés aux dispositions spéciales visant à prévenir l’exploitation et les abus sexuels. Elle a souligné que la coopération avec les pays contributeurs de troupes est essentielle pour que les auteurs d’actes d’exploitation sexuelle soient comptables de leurs actions.
Mme Haq a par ailleurs indiqué que le retrait d’une mission nécessite autant de prévisions et de préparatifs que son lancement. Elle a expliqué qu’outre l’application de la politique sur les transitions de l’ONU, inspiré du succès de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT), le Département d’appui aux missions a également mis à jour le Manuel de liquidation qui répond à des questions relatives à l’élimination et à la donation d’avoirs, ainsi qu’à la gestion financière, du personnel et des archives. Le Département a également élaboré une politique de gestion des déchets pour répondre aux préoccupations liées à l’environnement.
M. MOHAMED SELIM (Égypte), intervenant au nom du Mouvement des non-alignés (NAM), a indiqué que le coût des contingents est une question prioritaire pour sa délégation. Il a jugé essentiel d’assurer la pleine participation des pays contributeurs de troupes et de police au processus de prise de décisions. Le représentant a estimé que l’éventail de plus en plus large des activités des missions nécessite le renforcement de leurs capacités à évaluer la situation sur le terrain.
Les opérations de maintien de la paix ne sont pas une alternative à la gestion des conflits. Elles doivent se fonder sur une vision cohérente et sur des outils adéquats pour arriver à une transition vers un développement, une paix et une sécurité durables. Soulignant l’importance d’un consensus sur les politiques de maintien de la paix, il a appelé le Secrétariat à s’abstenir de prendre des initiatives qui n’ont pas été agréées par l’ensemble des États Membres. Il a demandé que l’on évite d’établir les mandats des pays contributeurs de troupes sans consultation préalable avec les pays hôtes. Il nous faut des mandats clairs et réalistes et, pour ce faire, une coopération plus efficace entre pays contributeurs de troupes, Secrétariat et Conseil de sécurité.
Le représentant a estimé qu’il faut dès le début accorder l’attention requise à la stratégie de sortie d’une mission et renforcer l’intégration entre maintien et consolidation de la paix. L’objectif n’est pas de réduire les coûts mais d’éviter aux pays de sombrer à nouveau dans un conflit, s’est-il expliqué. Le manque des ressources des missions doit faire l’objet d’une réflexion particulière, a-t-il insisté, appelant à l’élimination des doublons entre composante militaire et de police.
Le représentant a conclu en appelant l’ONU à renforcer son appui aux missions de l’Union africaine, entre autres, par un financement prévisible. Il faut répondre aux défis logistiques et administratifs de toutes les missions, a ajouté le représentant avant d’exhorter le Comité spécial à faire preuve de volonté politique. L’accord sur un rapport final est une priorité absolue du Mouvement des non-alignés, a-t-il affirmé.
M. CHAYAPAN BAMRUNGPHONG (Thaïlande), intervenant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a estimé que comme les missions de maintien de la paix se déroulent dans des contextes de plus en plus complexes, les politiques et les décisions stratégiques importantes doivent être adoptées de manière consensuelle grâce à un processus intergouvernemental ouvert et inclusif. Il a dénoncé l’incapacité, l’année dernière, de s’accorder sur un rapport substantiel après les désaccords sur les méthodes de travail.
Il fait observer que près de 4 000 soldats, officiers de police et experts militaires des membres de l’ASEAN sont actuellement déployés dans les différentes missions de maintien de la paix. M. Bamrungphong a donc réclamé la pleine participation des pays contributeurs de troupes aux processus de prise de décisions, surtout pour l’établissement des mandats. Il a insisté sur la coopération entre pays contributeurs de troupes et de police, Secrétariat et Conseil de sécurité.
La protection des civils étant devenue une responsabilité particulièrement lourde pour les opérations de maintien de la paix, il a voulu que le rôle primordial des gouvernements nationaux soit dûment pris en compte dans les mandats. Les missions doivent avoir les ressources nécessaires et un personnel bien formé. Il a estimé que le recours à des systèmes d’aéronefs non habités doit se faire dans le plein respect des principes de la Charte.
S’agissant des capacités civiles des missions, M. Bamrungphong a préféré mettre l’accent sur la Commission de consolidation de la paix et les coopérations Sud-Sud et triangulaire. En sa capacité nationale, il a insisté sur le rôle important des femmes dans le maintien de la paix, notamment pour une meilleure protection des femmes et des enfants. La Thaïlande a l’intention d’augmenter la participation des policières sur le terrain et organisera, en marge du Comité spécial, une manifestation spéciale sur le renforcement de la contribution des femmes à la paix et à la sécurité, a annoncé le représentant.
M. IOANNIS VRAILAS, délégué de l’Union européenne, s’est félicité de l’adoption le 14 février 2014, par la Conseil de sécurité, d’une déclaration présidentielle qui se félicite de la coopération étroite instaurée entre l’ONU et l’Union européenne et invite les deux organisations à continuer de resserrer leurs liens institutionnels et leur partenariat stratégique. Il s’est félicité de ce que le débat sur l’état de droit du 21 février ait été l’occasion de rappeler que le Département des opérations de maintien de la paix et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont été désignés pour constituer la cellule mondiale de coordination des activités policières, judiciaires et pénitentiaires.
Le représentant de l’Union européenne a particulièrement salué les efforts du Secrétariat pour promouvoir l’utilisation des technologies modernes, comme à la MONUSCO. Il a estimé que l’utilisation de ces technologies ne pourra qu’améliorer la protection des Casques bleus. Bien que nous ayons décidé de ne pas négocier cette année les sections du rapport relatives à la protection des civils et notamment celle des enfants, nous continuerons à mettre l’accent sur ces questions, a insisté le représentant de l’Union européenne.
Nous encourageons aussi les efforts en cours pour mettre pleinement en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes la paix et la sécurité ainsi que l’intégration des objectifs de parité dans les formations de la police, des militaires et des civils dans les OMP.
Il a dit l’importance de renforcer les capacités civiles des opérations de maintien et souligné la nécessité des partenariats. Illustrant le partenariat de l’ONU avec l’Union européenne, M. Vrailas, a cité la mission militaire de l’Union européenne au Mali pour appuyer la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
M. ASOKE KUMAR MUKERJI (Inde) a déploré la mort de sept Casques bleus indiens au cours de ces neuf derniers mois. Il a dénoncé le fait que les trois principes cardinaux des opérations de maintien de la paix, soit le consentement des parties, l’impartialité et la non–utilisation de la force sauf en cas de légitime défense, aient été remis en cause de « manière insidieuse » au détriment des effectifs sur le terrain. Ce qui est encore plus perturbant, a-t-il dit, c’est que des changements « fondamentaux » soient apportés à la manière d’utiliser les opérations de maintien de la paix sans transparence ni discussion, en particulier avec les pays fournisseurs de contingents. Qui est responsable de ces changements? Qui met ainsi en danger la vie des vaillants soldats unis sous le drapeau bleu? s’est emporté le représentant qui a dénoncé cette nouvelle tendance à faire des opérations de maintien de la paix des solutions à taille unique à des problèmes politiques profondément enracinés alors qu’elles sont surtout une voie vers le rétablissement de la paix et de la sécurité internationales.
Il a dénoncé la précipitation à intervenir au Soudan du Sud où les Casques bleus ont été pris en étau entre les belligérants, voyant là l’abandon du concept selon lequel une mission est déployée sur la base d’un cessez-le-feu pour séparer les parties au conflit. Aujourd’hui, a-t-il déploré, les Casques bleus sont même accusés de partialité par le Gouvernement sud-soudanais. Les causes profondes d’un conflit ne peuvent être résolues que par un processus politique dans lequel les soldats de la paix n’ont et ne peuvent avoir un rôle légitime à jouer et dont la présence doit impérativement être réclamée par le gouvernement concerné.
Il faut garder à l’esprit cette évidence, a voulu le représentant, maintenant que ceux qui manient le stylo cherchent à envoyer ceux qui manient l’arme dans des situations où des approches politiques et non militaires sont nécessaires pour maintenir et préserver la paix et la sécurité internationales. Le représentant a mis en garde contre le risque de devenir complice de ceux qui exploitent les opérations de maintien de la paix pour replonger le monde dans l’ère de la prédécolonisation.
Une nouvelle fois, il a rappelé que les pays contributeurs de troupes n’ont pas encore eu l’occasion de participer ouvertement à l’élaboration des mandats au Conseil de sécurité, alors que l’expérience d’un pays comme le sien serait pour le moins pertinente. L’Inde, a-t-il rappelé, qui est membre fondateur de la Ligue des nations et de l’ONU, a déployé plus de 170 000 soldats dans 43 des 68 missions que l’Organisation a créées depuis sa création. L’Inde est présente dans la MONUSCO, la plus grande et la plus chère opération de maintien de la paix dans le monde avec ses 20 000 Casques bleus et son budget de 1,4 milliard de dollars.
L’Inde n’a pourtant pas été invitée à contribuer à l’évolution du mandat de la Mission qui est passée de l’observation du cessez-le-feu en 1999 à une intervention robuste en 2013. Les pays fournisseurs de contingents ont été mis devant le fait accompli où l’on voit des troupes, déployées dans une position défensive pour observer un cessez-le-feu, côtoyer aujourd’hui la Brigade d’intervention dont les troupes « offensives, interventionnistes et partiales » portent le même uniforme que les Casques bleus de la MONUSCO.
Même le plus néophyte d’entre nous admettra que ce mélange des genres peut donner lieu à des représailles aussi bien contre les troupes traditionnelles que les troupes interventionnistes, alors que les premières n’auront rien fait pour mériter cela. En cas de représailles qui, au Conseil de sécurité, est prêt à assumer la responsabilité? Le représentant s’est inquiété de la tendance de ce dernier à imposer aux opérations de maintien de la paix un agenda politique, comme la réforme du secteur de la sécurité et le DDR. Ces deux processus ont échoué en RDC et au Soudan du Sud et pourtant, le Secrétaire général ne fournit aucune réponse à cette question, a reproché le représentant.
Revenant sur la sécurité du personnel, il a voulu savoir ce que compte faire l’ONU pour traduire en justice ceux qui ont tué des Casques bleus au Soudan du Sud en avril et en décembre 2013. La publicité faite autour de la réforme du secteur de la sécurité et le DDR au Soudan du Sud a-t-elle contribué à relever le défi des milices? a demandé un représentant qui a dit voir une certaine confusion, y compris au sein du Conseil de sécurité, dans la façon de faire face à la menace des milices et autres acteurs non étatiques sur les opérations de maintien de la paix. Nous avons la posture d’attaque robuste en RDC, la posture d’ambivalence évidente au Soudan du Sud et la posture défensive dans le Golan où des Casques bleus se sont fait kidnapper. Mais laquelle finira donc par prévaloir? a ironisé le représentant.
Il n’a pas manqué de relever le fossé entre les ressources et les exigences en matière de maintien de la paix et, là encore, la grande expérience des pays contributeurs de troupes n’a pas été sollicitée. Il a souligné que le Groupe de travail sur les équipements des contingents n’a fait que jeter la lumière sur les grandes divergences de vues entre ceux qui écrivent les mandats et ceux qui fournissent les troupes. Il a espéré voir des progrès.
M. PETER THOMSON (Fidji) a formulé l’espoir que cette année, le Comité saura éviter le déraillement de ses travaux, comme ce fut le cas l’année dernière. Il s’est dit préoccupé des mandats surchargés des opérations de maintien de la paix qui risquent de mettre à mal leur efficacité. Les missions ne devant pas devenir une présence permanente dans les pays, le représentant a insisté sur l’importance d’élaborer de bonnes stratégies de sortie.
Il a parlé des risques croissants auxquels fait face le personnel des missions et a jugé important de renforcer la coopération entre pays contributeurs de troupes, Secrétariat et pays hôtes lors de la définition des mandats. Le représentant a ensuite souligné l’importance des capacités de déploiement rapide, avant de conclure sur la question des taux de remboursement. Le système de l’ONU ne doit pas s’attendre à ce que les pays contributeurs de troupes financent le maintien de la paix en attendant l’actualisation d’un système de remboursement devenu obsolète, a-t-il prévenu.
M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a souhaité que les mandats des opérations de maintien de la paix soient tous dotés d’une dimension civile et de développement. Il est de plus en plus apparent que ces opérations soient mises en œuvre par des pays en développement qui ont finalement peu à dire sur les mandats, a accusé le représentant. Il a jugé indispensable de consulter les pays fournisseurs de contingents et de police pour améliorer la coopération entre ceux qui élaborent les mandats et ceux qui les mettent en œuvre. Il a jugé tout aussi utile que le Comité spécial soumette à l’approbation des États membres un cadre d’utilisation des données recueillies par les drones pour faire en sorte que la souveraineté nationale d’aucun pays ne soit violée. Comment assurer la compatibilité entre des Casques bleus venant essentiellement des pays en développement et des technologies provenant essentiellement des pays développés? s’est-il demandé. Est-il possible de maintenir le niveau du budget des opérations de maintien de la paix et d’introduire les drones? L’utilisation de cette technologie moderne doit être encadrée avec transparence pour appuyer l’action des Casques bleus et non les remplacer.
M. FRÉDÉRIC MARC-ANDRÉ TISSOT-DAGUETTE (Suisse) a tout d’abord félicité le Bureau et les membres du Comité pour les compromis atteints dans le domaine de l’organisation et des méthodes de travail. Il a fait observer que le maintien de la paix est un partenariat, lequel ne peut exister que si chaque groupe et délégation est capable de comprendre les besoins des autres, de négocier de bonne foi, « et surtout » d’aboutir à des compromis bénéfiques aux femmes et hommes qui travaillent au service de la paix sur le terrain.
Le représentant a évoqué la détérioration de l’environnement opérationnel de la MINUSS et le fait que les soldats de la paix font de plus en plus souvent face à des menaces traditionnelles et non traditionnelles. Il a estimé que cette situation nécessite une gestion stratégique et intégrée de la sécurité, des évaluations régulières et un dialogue constant avec les contributeurs de troupes. Des conditions de sureté et de sécurité élevées doivent également s’appuyer sur une instruction et un niveau d’équipement adaptés. Par ailleurs, a ajouté le représentant, il est clair que l’élément déterminant pour la paix à long terme est la composante civile des missions car, a-t-il souligné, pour une paix durable, il faut trouver des solutions politiques.
Le représentant a également estimé que l’articulation plus précise et plus précoce des tâches de consolidation de la paix doit se poursuivre. Il s’est dit convaincu que le rôle et les capacités de la Commission de consolidation de la paix doivent être développés de manière à lui permettre de contribuer plus significativement à l’avènement de la phase menant au retrait d’une mission. Le représentant s’est par ailleurs félicité de la mise en place du système de cellule mondiale de coordination des activités policières, judiciaires et pénitentiaires au sein du Département des opérations de maintien de la paix et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a estimé qu’au vu de la nature multidimensionnelle des mandats de maintien de la paix, il importe de mettre l’accent sur l’innovation et la flexibilité pour faire face aux transitions difficiles entre les situations de conflit et la paix. Il a souligné que l’appropriation nationale, la volonté politique et les efforts conjoints des gouvernements nationaux et de la communauté internationale sont essentiels pour bâtir une paix durable. Le représentant a réclamé une approche complète et intégrée en matière de rétablissement, de maintien et de consolidation de la paix. Il a insisté sur la nécessité d’appuyer le développement des capacités civiles nationales et de renforcer les institutions des pays touchés par un conflit. M. Percaya a par ailleurs fait observer qu’alors que la plupart des conflits ont eu lieu dans le Sud, les transitions les plus réussies ont également eue lieu dans cette partie du monde et qu’il serait par conséquent judicieux de tirer profit de l’expertise civile des pays du Sud, à commencer par celle de femmes des pays en développement.
Le représentant a estimé que la nécessité, pour les missions, de réagir rapidement à l’évolution de la situation sur le terrain ne doit pas porter atteinte aux principes d’égalité souveraine et d’intégrité territoriale des États. Il a voulu que l’utilisation de drones soit davantage débattue. Il a estimé que la protection des civils ne doit pas conduire les missions à dépasser leurs mandats spécifiques et annoncé que l’Indonésie déploiera prochainement trois hélicoptères MI-17 avec 120 personnes et un bataillon d’infanterie constitué de 800 hommes à l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD). M. Percaya a aussi insisté sur l’importance de bien former les troupes et a appuyé, à cet égard, la rédaction de manuels à l’intention des unités militaires. Il a fait savoir que l’Indonésie est le Vice-Président du Groupe chargé de rédiger le Manuel pour les unités de génie.
M. Y. HALIT ÇEVIK (Turquie) a rappelé que son pays participe actuellement à neuf missions des Nations Unies. L’engagement et le soutien de la Turquie s’étendent à d’autres opérations mandatées par l’ONU et menées par des organisations telles que l’Organisation de l’Atlantique Nord (OTAN), l’Union européenne, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l’Union africaine. Il a ajouté que le Comité spécial reste l’organe le plus important et le plus pertinent pour faire face aux problèmes de maintien de la paix de manière globale. Ce mécanisme a une charge de travail telle qu’il nécessite de nouvelles méthodes travail pour un fonctionnement harmonieux et efficace. À cet égard, il a salué les efforts pour rapprocher les points de vue sur les questions de procédure. Il a aussi salué les efforts des Nations Unies pour faire en sorte que les missions de maintien de la paix soient plus efficaces grâce à une meilleure utilisation des ressources, à des mesures pour mieux évaluer la situation sur le terrain et au renforcement des partenariats.
Une coopération et des consultations plus étroites avec les pays contributeurs de troupes et de police, les pays hôtes, les organisations et la Commission de consolidation de la paix contribueraient aussi à maximiser l’efficacité des missions, a estimé le représentant. Une coopération effective assurerait d’ailleurs une meilleure sécurité au personnel de maintien de la paix et elle appuierait sans aucun doute l’élaboration de mandats réalistes et réalisables.
Il ne faut pas oublier, a poursuivi le représentant, que la meilleure manière de résoudre les conflits est de promouvoir des moyens pacifiques et des outils tels que la médiation. La résolution pacifique et la prévention des conflits sont le moyen le plus efficace et le plus rentable de sauver des vies et d’économiser des ressources déjà limitées, a estimé le délégué qui a estimé que les missions devraient être dotées des mandats, ressources et expertises nécessaires pour développer leurs propres capacités et contribuer au renforcement des capacités locales.
M. WANG MIN (Chine) a constaté que la portée des mandats des opérations de maintien de la paix ne cesse de s’élargir et s’est interrogé sur la meilleure façon de combler l’écart entre leur élaboration et leur mise en pratique. Il a voulu, une nouvelle fois, que le déploiement de la Brigade d’intervention au sein de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) soit une exception.
Les opérations de maintien de la paix doivent strictement respecter les résolutions du Conseil de sécurité et la souveraineté des pays concernés. Elles ne peuvent en aucun cas remplacer les gouvernements nationaux ou les parties au conflit, a-t-il souligné, ajoutant que ces opérations ne sont pas la panacée et qu’elles ne sauraient être la rampe de lancement des interventions extérieures.
Il importe de mettre l’accent sur la reconstruction des sociétés et des institutions des pays concernés, a-t-il estimé, avant de plaider pour que les pays contributeurs de troupe soient entendus et exaucés. Avant de conclure, il a jugé important d’analyser l’aspect juridique de l’utilisation de drones en RDC avant d’en déployer davantage. Il a rappelé que 2 200 Casques bleus chinois travaillent actuellement dans 10 zones d’opérations, ce qui fait de la Chine le plus important fournisseur de contingents parmi les membres permanents du Conseil de sécurité.
Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a précisé que 900 policiers et militaires participaient actuellement à sept missions de maintien de la paix à travers le monde, portant à 45 000 le nombre de militaires argentins ayant participé à un total de 30 missions de maintien de la paix. L’implication de l’Argentine s’explique par le lien de plus en plus étroit entre les opérations de maintien de la paix et la protection des droits de l’homme. Le Groupe informel de la coordination des positions conduit par l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Mexique (Groupe ABUM) poursuivra ses consultations en proposant des réponses alternatives aux différentes questions, a-t-elle promis. Les amendements proposés au chapitre « consolidation de la paix » visent à intégrer les derniers progrès obtenus, a dit la représentante. Au sujet de la question de l’utilisation des nouvelles technologies, en particulier des drones, elle a estimé qu’elles peuvent apporter des capacités supplémentaires à condition que l’on évalue la situation au cas par cas, dans le respect des buts des principes de la Charte et dans le cadre du maintien de la paix.
Elle a appelé à la mise en œuvre de la note 630 que la présidence de Conseil de sécurité a publiée le 29 octobre 2013, après avoir souligné l’importance de la résolution 2086 du même Conseil qui reconnait l’utilité d’une approche multidimensionnelle du maintien de la paix. Elle a souhaité que les manuels de formation prennent en compte la perspective des pays fournisseurs de troupes. Elle s’est félicitée de l’adoption d’un cadre stratégique pour la formation des forces de police et demandé des précisions sur les résultats du nouveau mécanisme d’enquête afin de l’analyser à la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires et à la prochaine session de fond du Comité spécial. Elle a aussi souhaité un débat sur la Brigade d’intervention en RDC qui est autorisée à mener des tâches d’imposition de la paix.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a jugé essentiel que les missions de maintien de la paix aient des mandats clairs, réalisables, quantifiables et adaptés à chaque situation. Il faut améliorer la coopération triangulaire entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays fournisseurs de troupes pour que les préoccupations de ces derniers soient prises en compte. Le représentant a aussi appelé à revoir la façon dont on évalue le coût des troupes afin de rationaliser les taux de remboursement. À ce titre, il a particulièrement souligné l’importance des conclusions du Groupe de travail sur le calcul des montants à rembourser aux pays qui fournissent des contingents. S’agissant du recours aux technologies modernes, dont les drones et les dispositifs armés téléguidés, le représentant a voulu que l’on applique les normes des droits de l’homme pour distinguer les combattants des non-combattants. Le déploiement d’une force d’imposition de la paix est préoccupant car il pose beaucoup de questions sur les moyens d’harmoniser cette démarche avec celle du maintien de la paix, a-t-il estimé, en demandant au Comité spécial d’examiner les implications politiques et juridiques de telles initiatives.
M. SAHEBZADA A. KHAN (Pakistan) a signalé que 150 000 Casques bleus pakistanais ont été déployés dans les missions de maintien de la paix au cours des 50 dernières années. Pendant la dernière décennie, un Casque bleu sur 10 était pakistanais, et 136 Casques bleus pakistanais ont fait le sacrifice ultime au nom de la paix internationale, a-t-il ajouté. Il a également fait observer que sous la présidence de son pays, le Conseil de sécurité a adopté, en janvier 2013, la résolution 2086, qui, a-t-il expliqué, reconnait l’importance d’adopter une approche multidimensionnelle du maintien de la paix.
M. Khan a indiqué que l’impartialité et le non-recours à la force, à l’exception des situations de légitime défense, sont essentiels au succès des opérations de maintien de la paix. Il a souligné que le maintien de la paix diffère entièrement de l’imposition de la paix et a estimé, à cet égard, que les mesures adoptées à titre exceptionnel, comme le déploiement d’une Brigade d’intervention en RDC, ne doivent pas devenir la norme. Le représentant a également fait observer que les mandats complexes, qui prévoient souvent la protection des civils, mettent en danger les Casques bleus qui se retrouvent face à des situations dépassant leurs capacités et leurs ressources. Il a appelé le Comité spécial à examiner avec soin l’ensemble des facteurs qui contribuent à l’insécurité sur le terrain. M. Khan a aussi jugé nécessaire de continuer d’améliorer les stratégies des opérations complexes. Lorsque l’on dit que les mandats doivent être clairs, précis et réalistes et appuyés par des ressources adéquates, il faut le penser, a-t-il lancé.
Le représentant a insisté pour que les décisions concernant la prorogation, la transition et le retrait des missions se fassent sur la base d’une évaluation fondée de la situation qui prévaut sur le terrain. Il a estimé que lors du prochain examen du mandat de la MONUSCO, il importera de ne pas trop l’élargir mais de consolider les avancées.
M. Khan a par ailleurs constaté que les déploiements rapides lors de situations de crise comportent de nombreux défis, notamment en matière de coopération intermission. Il a appuyé l’utilisation de drones par la MONUSCO à des fins de sécurité, tout en estimant que les questions opérationnelles et juridiques qui entourent l’emploi de cette technologie doivent continuer d’être débattues.
Le représentant a insisté sur l’importance de bien former et de bien équiper les Casques bleus et a appelé à des partenariats avec les pays contributeurs de contingents. Il a par ailleurs fait savoir que le Pakistan copréside la rédaction du Manuel d’aviation. Les missions, a-t-il insisté, doivent être dotées des ressources dont elles ont besoin. Il faut un mécanisme « juste, réaliste et permanent » pour examiner et mettre à jour le coût des troupes et du matériel appartenant aux contingents.
M. RIADH BEN SLIMAN (Tunisie) a souligné que l’engagement de son pays dans le maintien de la paix des Nations Unies remonte à 1960. Mais le fait que la dernière session du Comité spécial ait échoué à produire un rapport consensuel pour des raisons de procédure a été une source de préoccupation alors que le rapport a toujours donné une orientation de fond sur la supervision de la politique, a indiqué le représentant. Une forte volonté politique de travailler ensemble sur une base consensuelle doit continuer de guider notre action pour éviter les processus parallèles et pour affirmer le rôle central du Comité, comme le forum approprié pour discuter des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects. Les défis auxquels font face les missions montrent la nature complexe des nouveaux types de menaces à la paix. C’est pourquoi, a dit le représentant, une nouvelle génération d’opérations de maintien de la paix multidimensionnelles doit émerger en accord avec un mandat clair, réaliste et réalisable du Conseil de sécurité.
Une plus grande coordination et interaction entre le Comité spécial et le Conseil de sécurité, la Commission de consolidation de la paix et d’autres organismes des Nations Unies renforcerait l’efficacité des opérations de maintien de la paix. En outre, les pays contributeurs de troupes et de police doivent avoir une plus grande influence en matière de politique et de prise de décisions et jouer un rôle actif dans l’élaboration de stratégies et dans le développement des concepts et des politiques. Ils devraient avoir un rôle quand il s’agit de modifier les mandats des missions, a exhorté le représentant. Il a terminé en souhaitant une plus grande attention aux retards dans les remboursements et compensations aux pays contributeurs de troupes. La Tunisie, a-t-il déclaré, soutient un système d’examen périodique des taux de remboursements.
M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie) a jugé nécessaire que le Conseil de sécurité établisse des calendriers et des objectifs réalistes et respectueux des principes de la Charte et des principes fondamentaux du maintien de la paix. Les mandats robustes ne peuvent être adoptés qu’au cas par cas, en se basant sur la situation de terrain. Il ne saurait y avoir d’automatisme dans ce domaine, a-t-il tranché en jugeant tout autant inadmissible le fait de défendre une intervention extérieure qui cache mal des intérêts politiques. Le représentant a aussi jugé que l’utilisation des drones doit être examinée en prenant en compte les avantages et les inconvénients, dans chaque situation. Il nous faut un rapport sur les aspects juridiques, financiers et techniques de cette technologie, au regard de son utilisation en RDC. Les mandats de maintien de la paix robustes peuvent présenter des risques pour la sécurité du personnel, a-t-il prévenu.
S’il a renouvelé son attachement aux principes du maintien de la paix, M. TUVAKO NATHANIEL MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a néanmoins souligné que nous sommes confrontés aujourd’hui à une autre réalité sur le terrain. Contrairement au maintien de la paix classique, où la neutralité des Casques bleus et la séparation des forces pouvaient être invoquées et respectées, les Casques bleus d’aujourd’hui sont souvent déployés dans des zones où « il n’y a ni paix à maintenir ni forces identifiées à séparer ». Il a dit la détermination et la fierté de son pays à aider le peuple de la RDC à asseoir la paix et la stabilité dans la partie est de leur pays. Il a fermement appuyé le « Cadre de la paix, de la sécurité et du développement pour la RDC et la région » dit « Cadre de l’espoir » et prévenu que si la MONUSCO a l’approche la plus réaliste à tous les niveaux, il n’en reste pas moins qu’à long terme, son succès ne dépendra que de l’engagement véritable de tous les acteurs en faveur des objectifs du processus politique. Le Gouvernement de la RDC doit surfer sur la vague de la bonne volonté et de l’appui politiques qu’il voit aux niveaux régional et international. Il doit avancer dans le dialogue national et l’inclusion ainsi que dans la réforme institutionnelle qu’il s’agisse de la gouvernance, de l’économie, de la défense, de la sécurité ou de l’état de droit.
M. Manongi a prévenu que même si le Groupe de travail sur le remboursement du matériel appartenant aux contingents a approuvé une augmentation de 0,75% du taux de remboursements, il n’en demeure pas moins que les pays contributeurs de troupes assument une part trop lourde du maintien de la paix. Cette situation n’est pas viable et se borner à exiger que les mandats soient exécutés dans la limite des ressources disponibles ne compense pas le déficit des ressources sur le terrain. Le représentant s’est inquiété de ce que le Groupe de travail n’ait pu s’accorder sur la question du per diem quotidien qui est toujours à 1,28 dollar depuis près de 20 ans. Cette somme dérisoire est un mépris pour les sacrifices auxquels les Casques bleus consentent pour l’humanité et sape le moral des troupes. M. Manongi a rendu hommage aux 10 Casques bleus tanzaniens qui ont perdu la vie en 2013.
M. HIROSHI ISHIKAWA (Japon) a mis l’accent sur la nécessité de rechercher l’efficacité des missions pour mieux répondre aux défis de la sécurité, et ce, en élaborant des directives opérationnelles spécifiques et claires et en assurant la promotion d’un cycle d’évaluation systématique. À cet égard, a-t-il dit, le Japon appuie fermement l’initiative en cours sur les manuels de normes de capacités, les manuels d’unités militaires des Nations Unies et se félicite de l’établissement du Bureau du Directeur du Partenariat stratégique pour le maintien de la paix.
M. Ishikawa a également souligné l’importance de la poursuite des efforts en vue de renforcer l’efficacité de l’appui aux missions. Il s’est en particulier félicité des progrès réalisés jusqu’ici par l’initiative actuelle intitulée stratégie globale d’appui aux missions, conduite par le Département des Nations Unies de l’appui aux missions.
De même, il a réitéré l’importance d’ajuster la taille des missions, en particulier lors du retrait et de la fermeture, y compris sa composante civile. Il a insisté sur l’évolution des unités du génie militaire, lesquelles jouent un rôle essentiel au sein des opérations de maintien de la paix. En outre, il a souligné la nécessité d’un renforcement des ressources humaines. En effet, selon lui, afin que les missions puissent accomplir leurs tâches multidimensionnelles, elles ont besoin d’expertise dans les domaines tels que la sécurité, la justice, les activités gouvernementales de base, la revitalisation économique et les processus politiques inclusifs.
M. IHAB HAMED (République arabe syrienne) a insisté sur l’importance qu’il y a à ce que les opérations de maintien de la paix respectent l’intégrité territoriale et le principe de non-ingérence, de consentement des parties, de non-recours à la force et de neutralité. Il a constaté que ces opérations connaissent actuellement une évolution importante, tout en estimant qu’elles ne peuvent se substituer à une résolution durable de conflit. Le représentant a souligné que la protection des civils incombe en premier lieu au pays hôte, responsabilité que les missions doivent s’abstenir de dépasser. Il a souligné que la protection des civils ne doit pas être instrumentalisée pour justifier l’ingérence dans les affaires intérieures des États.
Il a souligné que les opérations de maintien de la paix au Moyen-Orient sont contraintes de rester là depuis des décennies à cause de la politique d’agression d’Israël. Les actes de cet État sont la cause de la présence de trois missions de maintien de la paix dans la région. Le représentant a accusé Israël de mettre directement en péril la vie des Casques bleus en appuyant les activités de certains groupes terroristes. Il est revenu sur l’enlèvement des Casques bleus par des groupes qu’il a qualifiés de terroristes. Mon gouvernement a averti à plusieurs reprises le Département d’appui aux missions de cette situation, a-t-il affirmé.
M. RICARDO ALDAY GONZÁLEZ (Mexique) a estimé que 2013 est devenu emblématique dans le sens où le Conseil de sécurité a modifié une approche traditionnelle du maintien de la paix en décidant d’une Brigade d’intervention en RDC, d’une mission politique avec un mandat élargi en Somalie et de l’envoi de 12 000 Casques bleus au Mali, après l’intervention française. Ces décisions ne sauraient constituer la norme, a-t-il dit, en voulant qu’elles restent l’exception découlant d’une analyse au cas par cas. Il s’est félicité de ce que le Conseil de sécurité ait adopté plus fréquemment des mandats multidimensionnels, comme on le voit pour les Missions en Haïti et en Côte d’Ivoire. La formation des contingents, la publication de rapports, le prédéploiement et l’évaluation des besoins sont des conditions incontournables pour le déploiement efficace des missions, a tranché le représentant en souhaitant que les pays fournisseurs de troupes obtiennent une rémunération équitable. Il est temps d’admettre les limites de la formule « faire plus avec moins ».
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel