En cours au Siège de l'ONU

Soixante-neuvième session,
38e séance – après-midi
AG/EF/3418

La Deuxième Commission achève ses travaux en adoptant huit textes dont l’un, entériné après vote, recommande de nouveaux indicateurs de mesure du développement humain

La Commission propose que la Conférence Habitat III ait lieu à Quito, en Équateur, en  octobre 2016

Après 10 semaines de travaux marquées par la tenue de 38 séances officielles, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a achevé ce soir les travaux de sa soixante-neuvième session après avoir adopté les huit derniers textes qui étaient encore en négociations, portant ainsi le total des projets de résolution adoptés à 39, dont 8 par vote, y compris 2 cet après-midi.

Au cours de cette session de travaux, « les États Membres ont dû faire preuve d’équilibre entre la nécessité d’établir de nouvelles avancées ambitieuses pour l’après-2015 et le besoin de ne pas anticiper sur les négociations clefs qui auront lieu l’an prochain », a relevé le Directeur du Bureau d’appui au Conseil économique et social (ECOSOC) et de la coordination, M. Navid Hanif, qui s’exprimait au cours de cette dernière séance.

Le projet de texte relatif aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies a été adopté par les délégations, après une procédure de vote, par 114 voix en faveur du projet de résolution soumis aux États Membres, 7 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Israël, Japon, Norvège et République de Corée) et 44 abstentions.  Ce projet de résolution recommande à l’Assemblée générale d’inviter les États Membres à envisager de mettre au point, avec le soutien de la communauté internationale, des méthodes et des indicateurs complémentaires permettant de mesurer le développement humain en tenant davantage compte de toutes les dimensions pertinentes.

Par le même texte, l’Assemblée générale insisterait sur la nécessité de mieux prendre en compte le caractère pluridimensionnel du développement et de la pauvreté, ainsi que sur l’importance, pour les États Membres et les autres parties prenantes, de définir une position commune sur ce caractère pluridimensionnel et d’en tenir compte dans le cadre des priorités de développement pour l’après-2015.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale se dirait consciente qu’il faut revoir la composition et le fonctionnement des structures d’administration des fonds et programmes des Nations Unies, accueillerait à cet égard avec satisfaction la résolution 2014/14 du Conseil économique et social, et demanderait que ces structures de gouvernance soient revues rapidement.

Par ailleurs, si elle suivait les recommandations de sa Commission en adoptant ce texte, l’Assemblée considèrerait que les organisations du système des Nations Unies doivent continuer de s’efforcer de corriger le déséquilibre entre ressources de base et autres ressources et rendre compte au Conseil économique et social en 2015, dans le cadre de leurs rapports périodiques, des mesures prises à cet effet.

Par le deuxième texte adopté après une procédure vote, par 113 votes positifs, 45 votes négatifs et 7 abstentions (Australie, Canada, Fédération de Russie, Kirghizistan, République de Corée, République de Moldova et Suisse), la Commission recommande à l’Assemblée générale de souligner que la coopération Sud-Sud ne se substitue pas à la coopération Nord-Sud, mais vient la compléter.  En outre, aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prierait le système des Nations Unies pour le développement d’encourager le transfert de technologies vers les pays en développement pour lutter contre la pauvreté et favoriser le développement durable.

Au cours de cette dernière séance de travail, la Commission a aussi adopté, sans vote, un texte dont la mise en œuvre aurait des implications financières de l’ordre de 7 740 000 de dollars, et par lequel l’Assemblée générale déciderait que la Conférence Habitat III se tiendra à Quito en Équateur dans la semaine du 17 octobre 2016.  Le Ministre du logement de l’Équateur, qui prenait part à la séance, a exprimé la détermination de son pays à organiser cette conférence de manière efficace.

Par ailleurs, un autre texte adopté par consensus par les délégations de la Deuxième Commission ce soir recommande à l’Assemblée générale de décider que la conférence d’examen de haut niveau à mi-parcours de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) se tiendra exceptionnellement à Antalya (Turquie) en juin 2016.  L’application de cette décision entrainerait des incidences financières de 368 200 dollars sur le budget de l’ONU, a indiqué le Secrétariat.

Les autres projets de résolution adoptés aujourd’hui par la Deuxième Commission ont trait au suivi de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral, aux technologies de l’information et des communications au service du développement, au suivi de la Conférence internationale sur le financement du développement, et à la mise en œuvre d’Action 21.

La Deuxième Commission a, d’autre part, adopté son projet de programme de travail pour la soixante-dixième session de l’Assemblée générale.

Cette dernière séance de la Commission s’est prolongée tard dans la soirée, sans service d’interprétation, à cause d’une suspension de séance qui visait à permettre aux délégations de parvenir à un consensus sur les deux derniers textes, lesquels ont finalement été adoptés après des procédures de mise aux voix.

Les technologies de l’information et des communications au service du développement

Adoption du projet de résolution intitulé « Les technologies de l’information et des communications au service du développement » (A/C.2/69/L.67)

Aux termes de ce texte, adopté sans vote par les délégations de la Deuxième Commission, l’Assemblée générale engagerait les parties intéressées à poursuivre et renforcer leur coopération pour garantir une mise en œuvre efficace des textes issus des phases de Genève et de Tunis du Sommet mondial sur la société de l’information, par exemple en favorisant les partenariats multipartites aux niveaux national, régional et international, y compris les partenariats public-privé, et en encourageant la mise en place de plateformes thématiques multipartites sur les plans national et régional, dans le cadre d’une action concertée et d’un dialogue avec les pays en développement, notamment les pays les moins avancés, les partenaires de développement et les intervenants du secteur des technologies de l’information et des communications.

En outre l’Assemblée générale se féliciterait de l’offre faite par le Mexique d’accueillir la réunion de 2016 du Forum sur la gouvernance d’Internet et recommanderait que la prorogation du mandat du Forum soit examinée dans le cadre de l’examen d’ensemble de 2015.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale insisterait également sur la nécessité de renforcer la participation de tous les pays en développement, en particulier celle des pays les moins avancés, à toutes les réunions du Forum sur la gouvernance d’Internet et, à cet égard, inviterait les États Membres, ainsi que les autres intervenants, à aider les gouvernements et toutes les autres parties intéressées des pays en développement à participer au Forum proprement dit ainsi qu’aux réunions préparatoires.

Enfin, par ce projet de résolution, l’Assemblée générale estimerait qu’il faut tirer parti des possibilités offertes par les technologies de l’information et des communications en tant qu’éléments essentiels du développement durable et combler le fossé numérique, et elle soulignerait que, lors de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, il faut accorder l’attention voulue au renforcement des capacités afin que les technologies de l’information et des communications puissent être utilisées de façon productive.

Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.11.

La Commission a en outre pris note de la note du Secrétaire général, transmettant le rapport du Directeur général de l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) relatif aux programmes de communication pour le développement (A/69/217)

Suivi et mise en œuvre des textes issus de la Conférence internationale de 2002 sur le financement du développement et de la Conférence d’examen de 2008

Adoption du projet de résolution intitulé « Suivi de la Conférence internationale sur le financement du développement » (A/C.2/69/L.65)

En vertu de ce projet de résolution adopté sans vote par la Deuxième Commission, l’Assemblée générale inviterait tous les États Membres et les autres donateurs potentiels à envisager de verser des contributions généreuses au Fonds d’affectation spéciale pour les activités de suivi de la Conférence internationale sur le financement du développement, afin de financer les préparatifs de la Conférence ainsi que les frais de voyage et la participation des représentants des pays en développement, en particulier des pays les moins avancés.

Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.6.

Développement durable: Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable

Adoption du projet de résolution intitulé « Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable » (A/C.2/69/L.64)

Aux termes de ce texte, que les délégations de la Deuxième Commission ont adopté sans vote, l’Assemblée générale réaffirmerait sa résolution 68/309, dans laquelle elle s’est félicitée du rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable et a décidé que c’était principalement sur la base de la proposition formulée dans le rapport que ces objectifs seraient incorporés dans le programme de développement pour l’après-2015, sachant que d’autres contributions seraient aussi examinées lors des négociations intergouvernementales qui se tiendraient à sa soixante-neuvième session.

Par ce texte, l’Assemblée considèrerait en outre qu’il faut envisager, dans le cadre de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, de réaménager le cycle actuel des réunions du Forum politique de haut niveau pour le développement durable tenues sous les auspices de l’Assemblée générale, afin de garantir un suivi et un examen intégrés et cohérents des progrès accomplis dans la concrétisation des engagements pris en faveur du développement durable, en tenant compte de tous les processus pertinents, notamment de l’examen quadriennal complet.

Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.31.

Le représentant du Brésil, facilitateur des négociations sur ce projet de résolution, a précisé que le paragraphe 13 du dispositif n’avait pas pour objet de constituer un précédent.

Déclaration après l’adoption

Expliquant la position de sa délégation, le représentant du Pakistan en a expliqué les réserves.  Elles sont dues à la manière dont le paragraphe 13 a été rédigé.  Cette disposition prévoit que l’Assemblée générale prierait le Conseil du Cadre décennal de programmation de présenter au Forum, par l’intermédiaire du Conseil économique et social, des rapports actualisés pour qu’il les examine en 2015.

Le représentant du Pakistan a rappelé que l’ECOSOC était un organe institué par la Charte de l’ONU.  Il a aussi souligné que la résolution 67/290, qui définit le format et les aspects organisationnels du Forum politique de haut niveau, prévoyait que le Forum mène des examens périodiques sous les auspices de l’ECOSOC.  Le Pakistan estime que l’idée de voir des rapports soumis au Forum pour examen par le biais de l’ECOSOC, comme le prévoit le paragraphe 13 du dispositif de la résolution L.64, n’est pas cohérente avec le contenu des relations devant exister entre les « trois organes intergouvernementaux ».  L’introduction de tout nouveau langage, a précisé le représentant, ne devrait pas s’écarter de celui définissant les fonctions dévolues à un organe de la Charte, comme l’est le Conseil économique et social.

Poursuivant ses travaux après cette explication de la délégation pakistanaise, la Deuxième Commission a pris note de la note du Secrétaire général sur le mandat du Conseil du Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables (A/69/379).

La Commission a d’autre part pris note du rapport du Secrétaire général sur « La fiabilité et la stabilité du transit des ressources énergétiques et sa contribution à un développement durable et à la coopération internationale » (A/69/309).

Application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) 

Adoption du projet de résolution intitulé « Application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) » (A/C.2/69/L.62)

La Deuxième Commission a adopté ce texte tel qu’oralement amendé, sans vote.  Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale préconiserait de continuer à accorder toute l’attention voulue à l’urbanisation durable dans le cadre de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.  Elle se féliciterait aussi de l’offre faite par le Gouvernement équatorien d’accueillir la Conférence Habitat III, et déciderait que celle-ci se tiendra à Quito dans la semaine du 17 octobre 2016.

En outre, si elle suit les recommandations de sa Commission, l’Assemblée générale inviterait les États Membres, les donateurs internationaux et bilatéraux et les institutions financières internationales à se montrer généreux envers ONU-Habitat en augmentant le montant des contributions volontaires qu’ils versent à la Fondation des Nations Unies pour l’habitat et les établissements humains, y compris au Fonds d’affectation spéciale pour les services urbains de base et aux différents fonds d’affectation spéciale pour la coopération technique.  Elle inviterait également les gouvernements qui sont en mesure de le faire, ainsi que les autres parties prenantes, à fournir un financement pluriannuel prévisible et à augmenter le montant de leurs contributions sans affectation déterminée afin d’appuyer la mise en œuvre du plan stratégique pour la période 2014-2019

Par ce texte, l’Assemblée générale soulignerait qu’il est important qu’ONU-Habitat ait son siège à Nairobi, et elle prierait le Secrétaire général de garder à l’étude les besoins d’ONU-Habitat et de l’Office des Nations Unies à Nairobi, en matière de ressources, afin qu’ONU-Habitat et les autres organismes et entités des Nations Unies sis à Nairobi bénéficient effectivement des services dont ils ont besoin.

Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.15.

La représentante du Secrétariat a présenté les incidences budgétaires qui résulteraient de l’adoption de ce texte par l’Assemblée, notamment du fait des préparatifs et des services d’interprétation à fournir pour la tenue de la Conférence Habitat III en 2016.  Elle a expliqué que l’Équateur devrait rembourser aux Nations Unies les coûts de la tenue de la Conférence en raison du changement de lieu de Nairobi à Quito, et qu’il en est de même pour l’Indonésie, qui organise sur son territoire les réunions du Comité préparatoire.  Le montant total des incidences budgétaires sera donc de 7 740 000 dollars au cours de la période biennale 2016-2017.

Déclarations après adoption

Le représentant de la Bolivie, parlant au nom des États membres du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que ce texte était adopté dans un contexte caractérisé par un niveau d’urbanisation jamais atteint dans l’histoire du monde.  Il a souligné que les responsabilités d’ONU-Habitat au cours des dernières années avaient augmenté, notamment en vue de lui permettre de fournir un appui substantiel et technique aux pays en développement en matière d’habitat et d’urbanisation.  Il a appelé à fournir à ONU-Habitat un budget prévisible et suffisamment substantiel pour que l’agence puisse mener à bien son mandat.  Il a souhaité la bienvenue au Ministre du logement de l’Équateur, présent dans la salle, et l’a remercié pour la décision prise par son pays d’accueillir la conférence Habitat III en 2016.

Le Ministre du logement de l’Équateur a rappelé que l’Équateur est l’un des plus petits pays de l’Amérique du Sud, mais qu’il dispose d’une biodiversité extraordinaire et d’une culture millénaire.  Il a rappelé que Quito avait été une des premières villes figurant au patrimoine mondial de l’humanité, selon la classification de l’UNESCO.  Il a exprimé la détermination de l’Équateur à organiser de façon efficace et décisive la conférence Habitat III qui devra mettre au point un nouveau programme urbain mondial, afin de démocratiser les zones urbaines et le bien-vivre en milieu urbain. 

Le représentant de la délégation de l’Union européenne s’est étonné et inquiété des incidences budgétaires qu’aura la mise en œuvre du texte adopté.  Il a exprimé les préoccupations qu’éprouve l’UE concernant la tenue de certaines consultations et la planification de certains voyages censés être nécessaires.  Se disant aussi étonné par le retard avec lequel la distribution du texte du Secrétariat a eu lieu, il a estimé que les chiffres qui y sont mentionnés « auraient dû être présentés plus tôt et non pas une heure avant l’adoption » du projet de résolution.  La déclaration que nous entendue de la part du Secrétaire ne préjuge pas des consultations qui se tiendront en Cinquième Commission et au Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, a-t-il indiqué.  Il a ajouté que les chiffres mentionnés « ne constituent pas des exigences et ne doivent pas être perçus comme ayant été approuvés par la Deuxième Commission ».

La représentante du Japon a espéré que la conférence Habitat III et son processus préparatoires « seraient un exemple de processus efficace et inclusif. »  En ce qui concerne la déclaration orale du Secrétariat portant sur les incidences budgétaires, elle a exprimé la déception ressentie par sa délégation face à « cette communication de dernière minute ».  Elle a estimé que les faits et chiffres mentionnés ne devaient pas être perçus comme préjugeant les discussions qui devront avoir lieu en Cinquième Commission sur le prochain budget biennal de l’ONU.

La représentante du Canada a dit que le Canada était « préoccupé » par le retard avec lequel les incidences budgétaires du texte adopté ont été présentées.  Elle a déclaré que sa délégation se réservait le droit de faire des commentaires sur la question et a précisé que, pour le Canada, la déclaration du Secrétariat ne doit être vue que comme une présentation de prévisions budgétaires et ne constitue pas le signe d’une quelconque approbation des sommes évoquées par la Deuxième Commission.

La représentante des États-Unis a insisté sur l’amélioration de la transparence des opérations d’ONU-Habitat et sur les efforts que doit faire l’agence pour inclure l’égalité entre les sexes dans ses activités.  Elle a regretté que le Secrétariat n’ait pas pu fournir une déclaration sur les éventuelles incidences budgétaires plus tôt.  « C’est la troisième année que nous faisons part de notre consternation de voir le Secrétariat présenter à la Commission les incidences budgétaires que peut avoir la mise en œuvre d’un texte adopté si tard », a-t-elle dit.  Elle a à son tour estimé que la déclaration du Secrétariat ne préjuge pas des discussions qui auront lieu en Cinquième Commission.  Ce ne sont que des estimations qui ne doivent pas être perçues comme ayant été approuvées par les États Membres, a-t-elle ajouté.

Groupes de pays en situation particulière

a) Suivi de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés

Adoption du projet de résolution intitulé « Suivi de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés » (A/C.2/69/L.60)

Par ce texte, adopté sans vote par la Deuxième Commission, l’Assemblée générale engagerait la communauté internationale à agir de toute urgence et avec détermination pour endiguer l’épidémie d’Ebola qui sévit dans certains des pays les moins avancés d’Afrique de l’Ouest, et qui a mis en évidence la nécessité impérieuse de renforcer les systèmes de santé nationaux et d’améliorer la capacité des pays à faire face aux problèmes de santé publique et aux urgences sanitaires et d’y répondre de manière coordonnée, en particulier dans les pays les moins avancés, conformément aux domaines d’action prioritaires E et F énoncés dans le Programme d’action d’Istanbul afin de permettre à ces pays de prévenir, de déceler et de traiter rapidement les maladies infectieuses et les autres urgences sanitaires, et appelle l’ensemble des partenaires de développement à continuer d’apporter un appui technique et financier pour soutenir les stratégies d’atténuation des risques mises en place par les pays les moins avancés pour faire face aux problèmes de santé publique et aux urgences sanitaires.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale rappellerait l’engagement pris par les pays donateurs, dans le Programme d’action d’Istanbul, de revoir en 2015 leurs engagements concernant l’aide publique au développement et d’étudier la possibilité de consacrer davantage de ressources aux pays les moins avancés et, à cet égard, exhorterait les pays donateurs à considérer les pays les moins avancés comme hautement prioritaires pour ce qui est de l’allocation de l’aide publique au développement, compte tenu de leurs besoins, des difficultés complexes qu’ils rencontrent et de leur manque de ressources.

En outre, l’Assemblée générale appellerait les pays développés, ainsi que les pays en développement qui se disent en mesure de le faire, à prendre des mesures pour atteindre l’objectif consistant à assurer rapidement à tous les pays les moins avancés un accès durable aux marchés, en franchise de droits et hors quota, conformément à la Déclaration ministérielle de Hong Kong.  L’Assemblée prendrait note avec satisfaction que certains pays développés et en développement autorisent l’entrée sur leurs marchés en franchise de droits et hors quota de tous les produits des pays les moins avancés.

Par le texte adopté, l’Assemblée générale remercierait le Gouvernement turc d’avoir généreusement offert d’accueillir l’examen approfondi de haut niveau à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul, et elle déciderait que la conférence d’examen de haut niveau se tiendra exceptionnellement à Antalya (Turquie) pendant trois jours, en juin 2016.

Enfin, aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale inviterait le Comité des politiques de développement à continuer de tenir dûment compte des contraintes et vulnérabilités propres à chacun des pays les moins avancés, y compris les petits États insulaires ou sans littoral, les pays aux écosystèmes montagneux fragiles, les pays ayant des zones côtières de faible élévation, et ceux dont une grande partie de la population vit dans une pauvreté extrême, qui sont tributaires dans une large mesure des exportations de leurs produits de base, ont une faible productivité agricole et souffrent de l’insécurité alimentaire, sont vulnérables aux changements climatiques et environnementaux et aux catastrophes naturelles, sont exposés à des risques de santé publique et à l’insécurité énergétique ou sortent d’un conflit.

Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.26.

La représentante du Secrétariat a présenté les incidences budgétaires qui résulteraient de l’adoption de ce texte.  Elles se chiffrent à 368 200 dollars pour 2016-2017, a-t-elle indiqué.

Déclarations après l’adoption

Le représentant de la délégation de l’Union européenne a précisé que, à son avis, la déclaration du Secrétariat ne représentait qu’une série d’estimations et ne préjugeait pas des discussions à venir à la Cinquième Commission sur le projet de budget 2016-2017.

Le représentant du Brésil a demandé des précisions sur les conséquences des réserves émises par certaines délégations.  C’est une pratique, a-t-il remarqué, qui se généralise sur des textes adoptés par consensus en Deuxième Commission.  Il a rappelé et souligné l’engagement pris par les États Membres de financer les mandats inclus dans les textes adoptés. 

Le Président de la Deuxième Commission a indiqué que chaque délégation était libre d’exprimer ce qu’elle pense des textes adoptés. 

La représentante du Secrétariat a précisé que les réserves émises figureraient dans les procès-verbaux de la séance à cause du caractère officiel de celle-ci.  Elle a ajouté que des discussions plus détaillées se tiendraient en Cinquième Commission sur les incidences budgétaires de la mise en œuvre des résolutions adoptées.

b) Suivi de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral

Adoption du projet de résolution intitulé « Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral: suivi de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral » (A/C.2/69/L.66

Par ce texte, adopté par la Commission sans vote, l’Assemble générale inviterait les pays en développement sans littoral, les pays de transit, leurs partenaires de développement, les organismes des Nations Unies, et toutes les autres parties concernées, à mettre en œuvre, de manière coordonnée et cohérente et avec diligence, les mesures convenues dans les six domaines prioritaires du Programme d’action de Vienne pour les pays en développement sans littoral pour la décennie 2014-2024, à savoir: questions fondamentales de politique en matière de transit; développement et entretien de l’infrastructure; commerce international et facilitation du commerce; intégration et coopération régionales; transformation structurelle de l’économie, et moyens de mise en œuvre à tous les niveaux.

Par ce texte, l’Assemblée générale inviterait les États Membres à intégrer le Programme d’action de Vienne dans leurs stratégies de développement nationales et sectorielles afin d’en assurer la mise en œuvre.

Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.43.

Déclaration après adoption

Le représentant de la Zambie, rappelant que son pays est enclavé, a souligné que le Programme d’action de Vienne se base sur les enseignements tirés des programmes d’action précédents et de la mise en place des programmes destinés à la réalisation des OMD.  Ce programme reconnait de nouveaux défis tels que ceux posés par les changements climatiques, a-t-il relevé.  Il a remercié les pays voisins qui permettent un transit sans heurt de biens et de services à des pays comme le sien afin qu’ils puisent jouer un rôle plus important dans le commerce international.  Il a aussi salué la contribution du secteur privé au renforcement des capacités des pays sans littoral.

Planification des programmes

Le Président de la Commission, M. SEBASTIANO CARDI (Italie), a indiqué qu’aucun sujet n’avait été identifié dans le cadre du point de l’ordre du jour de la Deuxième Commission relatif à la planification des programmes.

Activités opérationnelles de développement

a) Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies

Adoption du projet de résolution intitulé « Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies » (A/C.2/69/L.39/Rev.1)

Aux termes de ce projet de résolution, adopté après un vote, par 114 voix en faveur du texte présenté, 7 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Israël, Japon, Norvège, République de Corée) et 44 abstentions, l’Assemblée générale insisterait sur la nécessité de mieux prendre en compte le caractère pluridimensionnel du développement et de la pauvreté, ainsi que sur l’importance, pour les États Membres et les autres parties prenantes, de définir une position commune sur ce caractère pluridimensionnel et d’en tenir compte dans le cadre des priorités de développement pour l’après-2015, et, à cet égard, inviterait les États Membres à envisager de mettre au point, avec le soutien de la communauté internationale, des méthodes et des indicateurs complémentaires permettant de mesurer le développement humain en tenant davantage compte de toutes les dimensions.

Par ailleurs, si elle suivait les recommandations de sa Commission en adoptant ce texte, l’Assemblée réaffirmerait que les ressources de base, en raison de leur caractère non lié, demeurent la source de financement essentielle des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, et considèrerait que les organisations doivent continuer de s’efforcer de corriger le déséquilibre entre ressources de base et autres ressources et rendre compte au Conseil économique et social en 2015, dans le cadre de leurs rapports périodiques, des mesures prises à cet effet.

Par ce texte, l’Assemblée générale estimerait qu’il importe de renforcer et d’améliorer encore l’exécution des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, qui doit être axée sur les résultats, afin que celles-ci contribuent au maximum à accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015, en particulier dans les pays les moins avancés et les autres pays en développement qui ont pris du retard dans la réalisation de ces objectifs, ainsi qu’à l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.

En adoptant ce texte, l’Assemblée générale se dirait consciente qu’il faut revoir la composition et le fonctionnement des structures d’administration des fonds et programmes des Nations Unies.  Elle accueillerait à cet égard avec satisfaction la résolution 2014/14 du Conseil économique et social, et demanderait que ces structures de gouvernance soient revues rapidement.

Déclarations après adoption

Sans interprètes pour assurer la traduction de leurs déclarations, les représentants des États-Unis, de l’Australie, qui s’exprimait aussi au nom du Canada, de la République de Corée, du Japon, de la Norvège, ont expliqué pourquoi leurs délégations avaient voté contre le texte adopté.

Les représentantes de l’Italie, s’exprimant au nom de l’Union européenne, et de la Suisse, ont pour leur part expliqué leur abstention.

De son côté, le représentant de la Bolivie, parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a fait une déclaration générale.

b) Coopération Sud-Sud pour le développement

Adoption du projet de résolution intitulé « Coopération Sud-Sud » (A/C.2/69/L.40/Rev.1

Par ce texte, adopté par la Commission au terme d’un vote de 113 voix pour, 45 voix contre et 7 abstentions (Fédération de Russie, Géorgie, Kazakhstan, Kirghizstan, Moldova, République de Corée et Suisse) l’Assemblée générale estimerait que la coopération Sud-Sud est un partenariat entre pays égaux fondé sur la solidarité et ne doit pas être envisagée comme une forme d’aide publique au développement, et qu’il faut en renforcer l’efficacité aux fins du développement en continuant d’en accroître la transparence et de développer les responsabilités mutuelles, ainsi qu’en coordonnant les initiatives prises dans ce cadre avec d’autres projets et programmes de développement menés sur le terrain, compte tenu des priorités et plans nationaux de développement.  Elle estimerait aussi qu’il convient d’évaluer l’efficacité de la coopération Sud-Sud afin d’en améliorer la qualité, le cas échéant, en mettant l’accent sur les résultats.

Par ce texte, l’Assemblée générale prierait aussi le Secrétaire général de présenter, au cours de sa soixante-neuvième session, un complément d’informations sur les attributions et les responsabilités du Directeur du Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud, y compris les incidences financières et institutionnelles qui pourraient découler de sa désignation comme Envoyé du Secrétaire général pour la coopération Sud-Sud.

En outre, elle soulignerait que la coopération Sud-Sud ne se substitue pas à la coopération Nord-Sud, mais vient la compléter.  L’Assemblée générale demanderait au Programme des Nations Unies pour le développement et aux autres organismes compétents du système des Nations Unies pour le développement d’aider les pays en développement, à leur demande et d’une manière qui soit compatible avec leur mandat et leurs plans stratégiques, à mettre en œuvre des projets de coopération Sud-Sud.

Enfin, aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prierait le système des Nations Unies pour le développement d’encourager le transfert de technologies vers les pays en développement pour lutter contre la pauvreté et favoriser le développement durable.

Déclarations après adoption

La représentante du Canada, qui s’exprimait également au nom de l’Australie, ainsi que les représentants du Japon, de l’Italie, parlant au nom des États membres de l’Union européenne, des États-Unis et de la Norvège, ont expliqué les raisons pour lesquelles ils ont voté contre ce texte.  La représentante du Mexique et son homologue de la Bolivie, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, ont pour leur part expliqué leur vote positif.

Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale

La Deuxième Commission a adopté le projet de programme de travail de la Deuxième Commission pour la soixante-dixième session de l’Assemblée générale figurant dans le document A/C.2/69/L.68.

Clôture des travaux de la Deuxième Commission

Avant la clôture de la séance et de la session de la Deuxième Commission en cette soixante-neuvième Assemblée générale de l’ONU, des déclarations ont été prononcées par M. NAVID HANIF, Directeur du Bureau d’appui au Conseil économique et social (ECOSOC) et de la coordination, qui a lu une déclaration de M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, ainsi que par M. SEBASTIANO CARDI (Italie), Président de la Deuxième Commission, et par les représentants de l’Union européenne, et de la Bolivie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.