La Deuxième Commission recommande à l’Assemblée de renforcer la cohérence des systèmes monétaire, financier et commercial internationaux afin d’assurer un développement durable
À quatre jours de la fin des travaux, les délégations poursuivent des négociations en vue de parvenir à un consensus sur une vingtaine de projets de texte
La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a, cet après-midi, adopté par consensus quatre projets de résolution dont l’un porte sur le système financier international et le développement, et aux termes duquel la Commission recommande à l’Assemblée générale de considérer qu’il faut poursuivre et intensifier l’action menée en vue de renforcer la cohérence et la cohésion des systèmes monétaire, financier et commercial internationaux.
Si elle suivait les recommandations de sa Commission chargée des questions économiques et financières en adoptant ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il importe de veiller à ce que les systèmes monétaire, financier et commercial internationaux soient « ouverts, justes et non exclusifs, de sorte qu’ils complètent les efforts déployés à l’échelon national pour assurer un développement durable ». Par ce texte, l’Assemblée déclarerait à nouveau qu’il faut « mobiliser des ressources importantes de sources diverses et utiliser efficacement les financements obtenus si l’on veut promouvoir le plein emploi productif et un travail décent pour tous ».
En vertu d’un autre projet de résolution adopté cet après-midi par la Deuxième Commission portant sur la « Promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables », la Commission recommande à l’Assemblée générale de demander aux gouvernements de « prendre de nouvelles mesures pour mobiliser des ressources financières et assurer le transfert de technologie à des conditions arrêtées d’un commun accord, le renforcement des capacités et la diffusion dans les pays en développement et les pays en transition des technologies écologiquement rationnelles nouvelles ou existantes, conformément au Plan de mise en œuvre de Johannesburg ».
Pour rappel, le Plan de mise en œuvre de Johannesburg, adopté en septembre 2002 en Afrique du Sud à l’issue du Sommet mondial pour le développement durable, prévoit un ensemble d'activités et de mesures à prendre afin d'aboutir à un développement qui tienne compte du respect de l’environnement. Ces mesures doivent porter, entre autres, sur l’eau, l’énergie, la santé, l’agriculture et la diversité biologique.
Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée soulignerait en outre qu’il faut accroître la part des énergies nouvelles et renouvelables dans la production énergétique mondiale, de façon à favoriser l’accès universel à des services énergétiques modernes durables, tout en étant conscient que chaque pays détermine le rang de priorité des activités qu’il mène dans les domaines liés à l’énergie.
En adoptant ce texte dont elle va être saisie par la Deuxième Commission, l’Assemblée générale demanderait au Secrétaire général de promouvoir les énergies renouvelables et les pratiques durables correspondantes dans toutes les installations des Nations Unies à travers le monde, et de faire figurer dans le rapport qu’il lui présentera à sa soixante et onzième session les résultats des activités qu’il aura menées à cet égard.
Les deux autres textes adoptés cet après-midi portaient respectivement sur la stratégie internationale de prévention des catastrophes et sur le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et à venir.
Avant de mettre fin à la séance de travail de cet après-midi, le Président de la Commission, M. Sebastiano Cardi (Italie), a rappelé aux délégations qu’après que l’Assemblée a autorisé, le 25 novembre dernier, une prorogation de la date de clôture des travaux de la Deuxième Commission, désormais fixée au 5 décembre, il est impérieux que ce délai soit respecté. À ce jour, 21 textes ont déjà été adoptés par la Commission, a rappelé le Président en signalant qu’il en restait encore une vingtaine en négociations.
La prochaine séance plénière de la Deuxième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.
Questions de politique macroéconomique: système financier international et développement
Adoption du projet de résolution intitulé « Système financier international et développement » (A/C.2/69/L.48)
Aux termes de ce projet de résolution, adopté sans vote par la Deuxième Commission, l’Assemblée générale considèrerait qu’il faut poursuivre et intensifier l’action menée en vue de renforcer la cohérence et la cohésion des systèmes monétaire, financier et commercial internationaux. Elle réaffirmerait qu’il importe de veiller à ce que ces systèmes soient ouverts, justes et non exclusifs, de sorte qu’ils complètent les efforts déployés à l’échelon national pour assurer un développement durable, notamment une croissance économique forte, soutenue, équilibrée, partagée et équitable et la réalisation des objectifs de développement arrêtés au niveau international, dont ceux du Millénaire.
L’Assemblée réaffirmerait qu’il faut s’attaquer résolument aux problèmes que connaît l’économie mondiale afin d’assurer une croissance mondiale équilibrée, soutenue, partagée et équitable, porteuse d’un plein emploi productif et offrant des emplois de qualité. Elle déclarerait à nouveau qu’il faut mobiliser des ressources importantes de sources diverses et utiliser efficacement les financements obtenus si l’on veut promouvoir le plein emploi productif et un travail décent pour tous.
Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.42.
Développement durable
b) Suivi et application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement
Adoption du projet de résolution intitulé « Vers le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et à venir » (A/C.2/69/L.44)
Aux termes de ce projet de résolution, adopté par la Commission, sans vote, et tel qu’oralement amendé, l’Assemblée générale se féliciterait de la désignation de la région des Caraïbes comme une zone spéciale, laquelle a pris effet en mai 2011, conformément aux dispositions énoncées à l’annexe V de la Convention internationale de 1973 pour la prévention de la pollution par les navires telle que modifiée par le Protocole de 1978 y relatif. Elle soutiendrait les efforts que font les pays des Caraïbes pour mettre en œuvre des programmes de gestion viable des pêches et pour respecter les principes du Code de conduite pour une pêche responsable adopté par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Aux termes de ce texte, l’Assemblée noterait avec une vive préoccupation que des espèces allogènes envahissantes telles que Pterois miles et Pterois volitans, connus sous le nom de poissons-lions, constituent une nouvelle menace qui pèse sur la diversité biologique de la région des Caraïbes, et elle engagerait instamment le système des Nations Unies et la communauté internationale à continuer de prêter concours et assistance afin de lutter contre ce problème dans la région.
L’Assemblée générale engagerait la communauté internationale, les organismes des Nations Unies et les institutions financières multilatérales, et inviterait le Fonds pour l’environnement mondial, dans le cadre de son mandat, à apporter un soutien actif aux activités nationales et régionales menées par les États des Caraïbes en faveur de la gestion durable des ressources côtières et marines. En outre, elle demanderait instamment aux organismes des Nations Unies et à la communauté internationale, de continuer de prêter concours et assistance aux pays de la région des Caraïbes pour les aider à exécuter leurs programmes à long terme de prévention des catastrophes, de préparation aux catastrophes, d’atténuation et de maîtrise de leurs effets, de secours et de relèvement, sur la base de leurs priorités de développement, par l’intégration des secours, du relèvement et de la reconstruction dans une conception globale du développement durable;
L’Assemblée demanderait aux États Membres d’améliorer, à titre prioritaire, leurs moyens d’intervention d’urgence et la maîtrise des dégâts écologiques, en particulier dans la mer des Caraïbes, en cas de catastrophe naturelle ou d’accident ou incident lié à la navigation maritime.
Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.8.
Explications de position après l’adoption du texte
Le représentant de la Turquie a expliqué s’être rallié au consensus sur ce texte au vu de l’importance de la coopération régionale dans le domaine du développement durable de la mer des Caraïbes. Il a cependant indiqué que sa délégation se dissociait des références, contenues dans le texte adopté, aux instruments internationaux auxquels la Turquie n’est pas partie, estimant que la résolution n’entraîne dès lors aucune obligation en vertu de ces instruments à l’égard de la Turquie.
La représentante du Venezuela a indiqué ne pas s’associer aux références, contenues dans le texte adopté, aux instruments internationaux auxquels son pays n’est pas partie. Elle a réitéré que ces références ne doivent pas être interprétées comme une modification de la position habituelle de son pays à l’égard de ces traités.
c) Stratégie internationale de prévention des catastrophes
Adoption du projet de résolution intitulé « Stratégie internationale de prévention des catastrophes » (A/C.2/69/L.51)
Par ce texte, adopté sans vote, tel qu’oralement amendé, l’Assemblée générale encouragerait vigoureusement à tenir dûment compte de la réduction des risques de catastrophe et du renforcement de la résilience face aux catastrophes dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015.
Aux termes de la résolution, l’Assemblée générale exprimerait de nouveau sa reconnaissance au Gouvernement japonais, qui a généreusement offert d’accueillir la troisième Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophe et s’est généreusement engagé à en couvrir les frais, et elle se féliciterait des contributions volontaires déjà versées pour faciliter la participation à la Conférence des représentants des pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, et inviterait les États qui ne l’ont pas encore fait à verser des contributions volontaires.
Enfin, l’Assemblée générale préconiserait vivement à nouveau une coordination et une coopération efficaces entre le cadre de réduction des risques de catastrophe pour l’après-2015, le programme de développement pour l’après-2015 et les autres mécanismes intergouvernementaux et relevant des Nations Unies concernés pour créer des synergies.
Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.18.
i. Promotion des sources d'énergie nouvelles et renouvelables
Adoption du projet de résolution intitulé « Promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables » (A/C.2/69/L.54).
Par ce texte, adopté par la Deuxième Commission sans vote, tel qu’oralement amendé, l’Assemblée générale soulignerait qu’il faut accroître la part des énergies nouvelles et renouvelables dans la production énergétique mondiale, de façon à favoriser l’accès universel à des services énergétiques modernes durables, tout en étant consciente que chaque pays détermine le rang de priorité des activités qu’il mène dans les domaines liés à l’énergie en fonction des problèmes particuliers auxquels il doit faire face, des moyens dont il dispose, et de la situation qui lui est propre, y compris la part des diverses sources d’énergie dans sa production énergétique.
Par ailleurs, par ce texte, l’Assemblée générale demanderait aux gouvernements de prendre de nouvelles mesures pour mobiliser des ressources financières et assurer le transfert de technologie à des conditions arrêtées d’un commun accord, le renforcement des capacités et la diffusion dans les pays en développement et les pays en transition des technologies écologiquement rationnelles nouvelles ou existantes, conformément au Plan de mise en œuvre de Johannesburg.
Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale demanderait aux États Membres de dynamiser les initiatives visant à faire de l’accès universel à des services énergétiques modernes durables une priorité, étant donné que ces services aident à éliminer la pauvreté, à accroître la qualité de la vie, à réduire les inégalités, à sauver des vies, à améliorer la santé et à subvenir aux besoins essentiels de l’être humain, tout en réduisant les risques environnementaux, notamment ceux qui sont liés au changement climatique, et elle soulignerait que ces services sont indispensables à l’inclusion sociale et à l’égalité entre les sexes.
Elle demanderait également aux gouvernements de veiller à ce que les femmes puissent avoir accès et recours, sans restriction, et sur un pied d’égalité avec les hommes, aux énergies nouvelles, renouvelables et durables pour accroître leur autonomie économique, et notamment leurs possibilités d’emploi et autres activités lucratives.
Enfin, si elle adoptait ce texte, l’Assemblée générale demanderait au Secrétaire général de promouvoir les énergies renouvelables et les pratiques durables correspondantes dans toutes les installations des Nations Unies à travers le monde, et de faire figurer dans le rapport qu’il lui présentera à sa soixante et onzième session les résultats des activités qu’il aura menées à cet égard.
Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.20.
Explication de position après l’adoption du texte
La représentante du Venezuela a indiqué ne pas souscrire aux références, contenues dans le texte adopté, à la proposition du Secrétaire général intitulée « l‘Énergie pour tous ». Elle a expliqué que cette initiative avait été lancée sans aucun mandat des États Membres et en l’absence de processus de consultation avec eux. Cette initiative, a-t-elle ajouté, ne reconnait pas le processus de négociations lancé par les gouvernements et propose des stratégies qui vont à l’encontre de la souveraineté des États. Elle a aussi estimé que les stratégies promues par cette initiative pouvaient causer des distorsions de marché pouvant entrainer des obstacles à la commercialisation des hydrocarbures et des produits dérivés.
La représentante a également exprimé des réserves à la référence « services énergétiques modernes » qui implique, selon elle, l’utilisation de nouvelles technologies sans qu’aucune évaluation n’ait été menée concernant l’impact de leur application dans un contexte national et dans un cadre de priorités tourné vers le développement technologique.