Soixante-neuvième session,
33e séance – après-midi
AG/EF/3413

À l’issue d’un vote, la Deuxième Commission adopte un texte réclamant un nouvel ordre économique international fondé sur l’équité, l’égalité, la coopération et la solidarité

La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a eu recours à une procédure de vote au terme de laquelle a adopté, cet après-midi, un texte par lequel elle invite l’Assemblée générale à réaffirmer qu’il faut continuer de s’employer à instaurer un nouvel ordre économique international fondé sur les principes d’équité, d’égalité souveraine, d’interdépendance, d’intérêt commun, de coopération et de solidarité entre tous les États.

Par ce texte intitulé « Vers un nouvel ordre économique international », que la Commission a adopté par 120 votes favorables, 47 votes négatifs et 3 abstentions (République de Corée, Turquie et Ukraine), la Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale de réaffirmer qu’il est nécessaire que les pays en développement participent davantage à la prise des décisions économiques internationales et à la définition des normes économiques mondiales et soient mieux représentés dans les instances compétentes.

En outre, aux termes de ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait que le commerce international est un moteur du développement et d’une croissance économique soutenue, et qu’un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, non discriminatoire et équitable peut stimuler de façon déterminante la croissance économique et le développement dans le monde entier, profitant ainsi à tous les pays, quel que soit leur stade de développement.

Après l’adoption de ce projet de résolution, la représentante des États-Unis, ainsi que celle de l’Italie, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, ont expliqué avoir voté contre le texte parce que celui-ci aurait été inspiré par une première résolution sur la même question datant de 1974, et qui, aux yeux des États-Unis et de l’Union européenne, « ne sied plus aux réalités du monde actuel marqué notamment par la mondialisation, l’innovation technologique et l’émergence de nouveaux acteurs économiques. « Outre ce texte, trois autres projets de résolution ont également été adoptés, tous par consensus, par la Commission.  L’un d’entre eux portait sur la « Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures ».

Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale réaffirmerait en l’adoptant que les changements climatiques constituent l’un des plus grands défis de notre temps, et elle soulignerait que l’adaptation aux changements climatiques est un impératif hautement prioritaire à l’échelle planétaire.

Par ce texte, l’Assemblée générale noterait également que la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) est résolue à adopter, à sa vingt et unième session, prévue à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015, un protocole, un autre instrument juridique, ou un texte ayant valeur juridique arrêté d’un commun accord et applicable à toutes les parties, et à faire en sorte qu’il prenne effet et soit mis en œuvre à compter de 2020.

Par ailleurs, la représentante de la Bolivie, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et la Chine, a présenté le projet de résolution intitulé « Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral: suivi de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral » (A/C.2/69/L.43). 

La prochaine séance officielle de la Deuxième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

PRÉSENTATION D’UN PROJET DE RÉSOLUTION

Groupes de pays en situation particulière: suivi de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral

Mme PAMELA GRACE LUNA TUDELA (Bolivie), qui a pris la parole au nom du Groupe des 77 et la Chine, a présenté le projet de résolution intitulé « Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral: suivi de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral » (A/C.2/69/L.43). 

ADOPTION DE PROJETS DE RÉSOLUTION

Développement durable

c)    Stratégie internationale de prévention des catastrophes

Adoption du projet de résolution intitulé « Coopération internationale pour l’atténuation des effets du phénomène El Niño » (A/C.2/69/L.46)

La Deuxième Commission a adopté, sans vote, un projet de texte aux termes duquel l’Assemblée générale demanderait au Secrétaire général et aux organismes, fonds et programmes compétents des Nations Unies, en particulier ceux qui participent à la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, de même qu’à la communauté internationale, de prendre les mesures qui pourraient être nécessaires pour améliorer encore les services fournis par le Centre international de recherche sur El Niño.  Par ce texte, l’Assemblée encouragerait la communauté internationale à fournir une assistance scientifique, technique et financière et à apporter sa coopération à cette fin, ainsi qu’à renforcer, le cas échéant, les autres centres qui se consacrent à l’étude du phénomène El Niño.

En outre, l’Assemblée générale demanderait à la communauté internationale de fournir d’urgence un appui financier et technique aux pays susceptibles d’être touchés par le phénomène El Niño et de les aider à renforcer leurs capacités d’y faire face.

Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.17.

d)    Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures

Adoption du projet de résolution intitulé « Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures » (A/C.2/69/L.45)

La Deuxième Commission a adopté, sans vote, et tel qu’oralement révisé, le projet de résolution intitulé « Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures ».  Si elle suivait les recommandations de sa Commission, l’Assemblée générale réaffirmerait par ce texte que le changement climatique constitue l’un des plus grands défis de notre temps, s’inquièterait profondément de l’augmentation constante des émissions globales de gaz à effet de serre, demeurerait vivement préoccupée par le fait que tous les pays, en particulier les pays en développement, sont exposés aux effets néfastes des changements climatiques et en subissent déjà de plus en plus les conséquences, notamment les sécheresses persistantes et les phénomènes météorologiques extrêmes, la hausse du niveau des mers, l’érosion du littoral et l’acidification des océans, qui continuent de menacer la sécurité alimentaire et de compromettre les efforts visant à éliminer la pauvreté et à assurer un développement durable, et soulignerait à cet égard que l’adaptation au changement climatique est un impératif hautement prioritaire à l’échelle planétaire.

Par ce projet de résolution, l’Assemblée générale noterait également que la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est résolue, comme elle l’a exprimé dans sa décision 2/CP.18, à adopter à sa vingt et unième session devant se tenir à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015 un protocole, un autre instrument juridique ou un texte ayant valeur juridique arrêté d’un commun accord et applicable à toutes les parties, et à faire en sorte qu’il prenne effet et soit mis en œuvre à compter de 2020.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de prévoir des fonds pour les sessions de la Conférence des Parties à la Convention et de ses organes subsidiaires dans son projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2016-2017.

Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.9.

Déclarations après l’adoption du projet de résolution

Le représentant du Japon a remercié les États Membres qui ont participé aux négociations pour la souplesse dont ils ont fait preuve et a assuré que sa délégation s’associait au consensus sur ce projet de résolution.  Il a espéré que ce texte enverrait un message positif à la COP 10 qui aura lieu à Lima, au Pérou, le mois prochain.  Il a cependant exprimé certaines réserves concernant le paragraphe 4 du dispositif du texte.  Il s’est demandé comment ce paragraphe serait mis en œuvre, et il a estimé que le paragraphe pourrait envoyer un mauvais signal concernant les changements climatiques.  Ce libellé n’a aucun effet sur le mandat, a-t-il estimé.  Il a aussi tenu à rappeler la contribution importante annoncée par le Japon en faveur du Fonds vert pour le climat.

La représentante des États-Unis a pris la parole et a estimé que le paragraphe 4 du dispositif du texte n’avait pas d’effet sur le mandat défini à Durban.

Le libellé du paragraphe 4 du dispositif de la résolution A/C.2/69/L.45 se lit comme suit: « Note que la Conférence des Parties à la Convention a réaffirmé que les travaux du Groupe de travail spécial de la plateforme de Durban pour une action renforcée devaient être guidés par les principes de la Convention ».

Mondialisation et interdépendance

Adoption du projet de résolution intitulé « Vers un nouvel ordre économique international » (A/C.2/69/L.22)

Par cette résolution, adoptée par 120 voix favorables, 47 contre et 3 abstentions (République de Corée, Turquie et Ukraine), l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il faut continuer de s’employer à instaurer un nouvel ordre économique international fondé sur les principes d’équité, d’égalité souveraine, d’interdépendance, d’intérêt commun, de coopération et de solidarité entre tous les États.  Elle réaffirmerait également qu’il est nécessaire que les pays en développement participent davantage à la prise des décisions économiques internationales et à la définition des normes économiques internationales et soient mieux représentés dans les instances compétentes.

L’Assemblée réaffirmerait en outre que le commerce international est un moteur du développement et d’une croissance économique soutenue et qu’un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, non discriminatoire et équitable peut stimuler de façon déterminante la croissance économique et le développement dans le monde entier, profitant ainsi à tous les pays, quel que soit leur stade de développement.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de donner, dans le rapport qu’il lui présentera au titre de la question intitulée « Mondialisation et interdépendance », une vue d’ensemble actualisée des grands problèmes d’ordre économique et de politique générale à résoudre sur le plan international, ainsi que du rôle que peut jouer l’ONU à cet égard, et des moyens qui pourraient être mis en œuvre pour les surmonter.

Déclarations après le vote 

Après l’adoption du projet de résolution dont était saisie la Commission, la représentante des États-Unis a déclaré « que ce texte est déjà revenu plusieurs fois devant la Deuxième Commission, et que cette nouvelle version ne favorisait pas le dialogue entre États, et qu’elle ne tenait pas compte non plus des réalités du monde actuel, ce qui justifie le vote négatif exprimé par les États-Unis sur ce projet de résolution ».  Elle a estimé que la première version de ce texte, adoptée il y a 40 ans par l’Assemblée générale, « est désormais dépassée car il y a eu, depuis lors, l’apparition de nouvelles économies émergentes qui constituent désormais le moteur de l’économie mondiale. »   

La représentante de l’Italie, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a déclaré que les États membres de ce groupe « ont voté contre ce texte du fait que les résolutions 3201 et 3202 de l’année 1974 ne reflètent pas l’ordre international qui prévaut aujourd’hui ».  Cet ordre est marqué notamment par la mondialisation, l’innovation technologique et l’émergence de nouveaux acteurs économiques, a-t-elle dit.  Elle a ainsi estimé que l’utilisation de concepts propres aux années 1970 pourrait envoyer le message selon lequel les Nations Unies ne sont pas outillées pour gérer les problèmes inhérents au monde contemporain.  Elle a par ailleurs déploré que ce texte « ne tienne pas compte du fait que la question de l’ordre économique international est débattue dans d’autres fora tels que les réunions annuelles des institutions de Bretton Woods, le G7 et le G20 ».

Le représentant de l’Australie a pour sa part rappelé que son pays s’était abstenu lors du précédent vote organisé sur cette même question, mais que l’Australie avait voté contre ce nouveau texte « parce qu’il regorge de nombreuses insuffisances. »  Il a par exemple estimé que ce projet de résolution « ne tient pas compte des effets de la crise économique sur certains pays. »

Le représentant de Cuba a estimé que les disparités entre pays développés et pays en développement se perpétuaient à cause d’un système établi à une époque où la plupart des pays en développement n’existaient pas en tant qu’États indépendants.  « Nous vivons la même situation aujourd’hui dans un monde devenu encore plus injuste et dans une situation plus chaotique », a-t-il déploré.  Il a mentionné plusieurs textes, dont la Charte des droits et des devoirs économiques des États, qui ont été adoptés à l’époque, sous l’égide des Nations Unies mais n’ont jamais été respectés.  Il a regretté que les pays développés évitent toujours d’aborder ces questions fondamentales à l’Assemblée générale.  « On a parlé d’une résolution dépassée, mais ce qui est dépassé c’est l’attitude de ceux qui persistent dans leur opposition à cette résolution », a relevé le représentant.  « Le besoin d’un nouvel ordre économique mondial est indéniable », a-t-il souligné.

Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement

Adoption du projet de résolution intitulé « Promotion du tourisme durable, et notamment l’écotourisme, aux fins de l’élimination de la pauvreté et de la protection de l’environnement » (A/C.2/69/L.37)

Aux termes de ce projet de résolution, adopté sans vote par les délégations de la Deuxième Commission, l’Assemblée générale soulignerait que le tourisme durable, et notamment l’écotourisme, peut contribuer au développement durable, en particulier à la protection de l’environnement, et améliorer les conditions de vie des peuples autochtones et des populations locales.

En outre, en adoptant ce texte, l’Assemblée générale demanderait aux organismes des Nations Unies, dans le contexte de la campagne mondiale en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), de promouvoir le tourisme durable, et notamment l’écotourisme, comme un instrument pouvant contribuer à la réalisation de ces objectifs, en particulier ceux qui visent à éliminer l’extrême pauvreté et à assurer la viabilité de l’environnement, et d’appuyer les efforts et les politiques des pays en développement dans ce domaine.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale inviterait également les institutions spécialisées, en particulier l’Organisation mondiale du tourisme, les organismes des Nations Unies et les autres organisations compétentes, à fournir, si la demande en est faite, et selon que de besoin, une assistance technique aux gouvernements pour renforcer les cadres législatifs ou politiques concernant le tourisme durable, y compris l’écotourisme, notamment ceux qui ont trait à la protection de l’environnement et à la préservation du patrimoine naturel et culturel.

Déclaration après l’adoption

Le représentant du Maroc s’est félicité de l’adoption par consensus de ce texte, en soulignant le grand nombre de coauteurs dont il a bénéficié.  Cela montre le grand intérêt porté à l’écotourisme en tant que moteur de développement, a-t-il estimé.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.