Deuxième Commission: des ressources de base prévisibles et stables sont indispensables pour le succès des activités opérationnelles de développement des Nations Unies
La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a examiné aujourd’hui le point de son ordre du jour relatif aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies. Au cours du débat, des délégations ont souligné que la clef du succès des activités opérationnelles de développement réside dans la disponibilité, la stabilité, la prévisibilité et le niveau des ressources ordinaires qui leur sont consacrées.
De nombreux intervenants ont plaidé pour que les ressources de base, qui représentent pour l’heure 28% des budgets nécessaires à la mise en œuvre des programmes de développement soutenus par le système de l’ONU, puissent recevoir un supplément de contributions financières de la part des États donateurs et la proportion et la valeur réelle qu’elles représentent soient revues à la hausse par rapport à celles des contributions volontaires.
Alors que le financement à partir du budget ordinaire stagne depuis 2009, on constate une augmentation des montants de fonds extrabudgétaires dans le budget de base des Nations Unies au cours des dernières années, ce qui démontre clairement que le déséquilibre ainsi créé n’a pas pour justification une quelconque raréfaction de ressources, mais qu’il résulte d’un manque de volonté politique de la part des principaux pays donateurs, a-t-il été relevé par le représentant du Cameroun. Les activités opérationnelles de développement se doivent d’être conduites de manière impartiale, transparente et non discriminatoire comme le prescrit la Charte de l’Organisation, ont rappelé des intervenants. Le manque de prévisibilité des financements volontaires accroît la fragmentation des activités et entraîne parfois des doublons dans les travaux accomplis par les agences de l’ONU, ont-ils regretté.
De nombreuses délégations ont également rappelé que le paragraphe 71 de la résolution 67/226 de l’Assemblée générale, relative à l’examen quadriennal complet, avait souligné la nécessité pour l’ONU d’accorder la plus grande importance à l’éradication de la pauvreté. Elles ont aussi insisté sur la nécessité de voir les activités opérationnelles de développement des Nations Unies respecter les priorités nationales des pays bénéficiaires, et ce, afin de répondre de manière adaptée aux besoins de développement des pays concernés.
Le représentant du Japon a, pour sa part, dit espérer que le débat sur l’équilibre entre ressources de base et autres ressources ne conduirait pas à une baisse du montant total des fonds consacrés aux activités opérationnelles de développement. Il a en outre indiqué qu’une utilisation efficiente des autres ressources, qui viendraient en complément des ressources de base, pourrait être une éventualité à considérer avec sérieux dans le débat portant sur le financement des activités opérationnelles de développement.
La représentante des États-Unis a demandé de son côté que l’on fasse une bonne distinction entre les différents mandats confiés aux agences, fonds et programmes des Nations Unies, de manière à ce que chaque organisme joue son rôle sans entrer en concurrence avec les autres.
Le représentant de la Bolivie, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G77) a souligné que les 133 États membres du G77 insistent sur l’élaboration de rapports sur la mise en œuvre des recommandations de l’examen quadriennal complet, ainsi que sur celle du rapport du PNUD relatif à la mise en œuvre des recommandations issues de l’évaluation des activités menées par le PNUD dans le cadre de la réduction de la pauvreté. Il a également relevé l’importance de la mise en œuvre de toutes les recommandations qui découlent des évaluations que le système fait de ses activités opérationnelles de développement, afin que « ces évaluations ne se résument pas à des exercices d’inventaires ».
Pour le délégué du Brésil, il est temps que le PNUD « se départisse de son approche essentiellement Nord-Sud », en créant également des bureaux dans les pays développés pour y résoudre aussi bien les problèmes de développement durable que les questions de la pauvreté et des inégalités sociales, de la discrimination, et de la protection des droits des migrants et des personnes déplacées, entre autres.
De nombreuses délégations ont par ailleurs demandé la mise en œuvre de la mesure relative au respect de l’équilibre géographique et du principe du genre dans la nomination des coordonnateurs résidents du système des Nations Unies. Ce sont des fonctionnaires dont le rôle est crucial dans la mise en œuvre des activités opérationnelles de développement à l’échelle nationale, ont-elles estimé.
Demain, jeudi, 30 octobre à 10 heures, la Deuxième Commission tiendra une réunion conjointe avec le Conseil économique et social (ECOSOC) sur le thème « Nouveau partenariat mondial pour le développement et arrangements futurs concernant l’Objectif nº8 du Millénaire pour le Développement ».
* A/69/63, A/69/125, (A/69/125/Add.1, A/69/39, A/69/153
ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE DÉVELOPPEMENT
Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies
Application de la résolution 67/226 de l’Assemblée générale sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (A/69/63-E/2014/10)
Rapport du Secrétaire général
Ce rapport combine à la fois l’analyse du financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies et celle de la mise en œuvre de l’examen quadriennal complet, comme l’a demandé le Conseil économique et social dans sa résolution 2013/5. Ainsi, un nouveau cadre de suivi global et cohérent de l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement a été établi, permettant ainsi de regrouper tous les rapports annuels portant sur la mise en œuvre de l’examen quadriennal en un seul rapport auquel contribuent tous les organismes appartenant au système des Nations Unies pour le développement.
Le Secrétaire général note, dans ce rapport, que le montant total de l’aide publique au développement (APD) continue d’être dépassé par d’autres formes de flux financiers destinés aux pays en développement. En 2012, l’investissement étranger direct vers ces pays représentait 703 milliards de dollars et en 2011 les fonds transférés par les travailleurs, toujours vers les pays en développement, se sont élevés à 196 milliards de dollars. En outre, les flux privés de nature philanthropique s’élevaient au total à 59 milliards de dollars en 2011.
Ces chiffres montrent que le financement alloué aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, qui reste le plus important partenaire multilatéral, avec une contribution de 23,9 milliards de dollars, ne représentait que 17% de l’APD mondiale totale. Dans cette part, le montant total des ressources de base destinées aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies s’élève actuellement à 6,7 milliards de dollars, soit 28%, ce qui met l’accent sur les questions cruciales de masse critique et de recouvrement des coûts.
Le rapport souligne la nécessité, pour le système des Nations Unies pour le développement, de s’engager dans un effort de réflexion interne sur la cohérence des politiques afin de déterminer si elles sont adaptées aux besoins, eu égard à l’évolution de l’ensemble de l’environnement mondial et de la nouvelle conjoncture en ce qui concerne la coopération au service du développement. Les mécanismes gouvernementaux mis en place récemment, y compris la création du Forum politique de haut niveau pour le développement durable et le renforcement du Conseil économique et social, ont décidé de la voie à suivre afin d’améliorer la cohérence de l’action du système dans les domaines des politiques et de la mise en œuvre.
Dans ce rapport, le Secrétaire général rappelle que le processus de réforme récemment entamé a renforcé l’ECOSOC pour en faire le mécanisme coordinateur central des activités du système des Nations Unies pour le développement.
Procédure de sélection et de nomination des coordonnateurs résidents des Nations Unies, y compris leur préparation, leur formation et l’appui fourni à leur activité (A/69/125)
Rapport du Corps commun d’inspection
Dans ce rapport, le Corps commun d’inspection (CCI) formule des recommandations en vue d’améliorer le mode de sélection et de nomination des coordonnateurs résidents. Il est par exemple recommandé aux organismes participants de présenter un plus grand nombre de candidats qui devraient refléter davantage la diversité requise en termes de parité, de représentation géographique et d’organisme d’origine. Ces organismes devraient aussi élaborer des directives appropriées pour repérer, sélectionner et préparer les candidats potentiels aux fonctions de coordonnateur résident. En ce qui concerne le Groupe consultatif interinstitutions, qui joue un rôle déterminant dans la présélection des candidats aux postes de coordonnateur résident, le rapport préconise de réviser selon que de besoin ses procédures opérationnelles.
Le rapport invite aussi le Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD) à envisager de faciliter l’évolution de carrière des coordonnateurs résidents chevronnés et compétents qui ont effectué deux ou trois mandats et obtenu des résultats exceptionnels, en les dissociant de leur organisme d’origine et en les considérant comme des candidats potentiels pour des affectations spéciales par le Secrétaire général ou pour des postes de très haute responsabilité au sein du système des Nations Unies. Par ailleurs, il souhaite que le Bureau de la coordination des activités de développement intervienne davantage comme médiateur impartial pour promouvoir les questions qui revêtent une importance pour l’ensemble du système des coordonnateurs résidents.
Additif au rapport (A/69/125/Add.1)
Cette note présente les vues des organismes des Nations Unies sur les recommandations formulées dans le rapport du Corps commun d’inspection mentionné ci-dessus (A/69/125). Ces organismes notent que les conclusions figurant dans le rapport sont bien fondées, équilibrées et assorties de propositions d’améliorations de la procédure de sélection et de nomination.
Néanmoins, pour certains organismes, le cloisonnement des fonctions dans le système des coordonnateurs résidents n’est pas encore pleinement efficace. Plusieurs d’entre eux ont aussi exprimé des préoccupations quant au rôle fonctionnel des coordonnateurs résidents en général et à leur relation avec le PNUD en particulier. L’un d’eux a suggéré de verser les coordonnateurs résidents expérimentés et très performants dans une réserve de recrutement de hauts fonctionnaires de l’ONU, sans liens administratifs avec leur organisme d’origine, à la disposition du Secrétaire général. Certains ont noté que la réserve de coordonnateurs résidents respectait peut-être l’équilibre entre les sexes et la répartition géographique mais manquait de diversité pour ce qui est des organismes d’origine. Les organismes ont noté, en outre, que le rapport semblait comporter peu de données sur le partage des coûts, hormis ceux de formation des coordonnateurs.
Parmi les recommandations faites, il est conseillé au Secrétaire général d’initier l’examen et la révision, selon que de besoin, des procédures opérationnelles permanentes du Groupe consultatif interinstitutions de façon, tout d’abord, à garantir une procédure de présentation des candidatures plus ouverte pour les candidats figurant déjà dans la réserve de coordonnateurs résidents. Il faudrait aussi que ces procédures permettent d’envisager la possibilité d’intégrer à la procédure, à la demande du Groupe consultatif, des entretiens avec les candidats présélectionnés, afin d’être mieux à même d’indiquer au Président du Groupe des Nations Unies pour le développement s’ils conviennent pour un poste donné. Enfin, il faudrait modifier le système de scrutin actuel en instaurant un nombre minimum requis de voix favorables (de préférence 50% des votants) pour qu’un candidat soit présélectionné pour examen de sa candidature par le Président du Groupe des Nations Unies pour le développement.
Coopération Sud-Sud pour le développement
Rapport du Comité de haut niveau pour la coopération Sud-Sud à sa dix-huitième session (19-22 mai et 6 juin 2014) (A/69/39)
Le rapport indique que le Comité de haut niveau pour la coopération Sud-Sud a tenu sa dix-huitième session du 19 au 22 mai et le 6 juin 2014 au Siège de l’Organisation des Nations Unies.
La réunion s’est achevée le 6 juin et non le 22 mai comme prévu auparavant car les États Membres n’avaient pas pu se mettre d’accord par consensus sur les décisions dès le 22 mai. Le 23 mai, il a été décidé que la session serait reprise le 5 juin pour achever les travaux. Cependant, malgré tous les efforts, il n’a pas été possible d’obtenir pour le 5 juin des installations de conférence, la seule date ultérieure la plus rapprochée où ces installations étaient disponibles étant le 6 juin, lorsque le Comité a conclu ses travaux et déclaré la clôture de la session.
Le Comité a tenu six réunions (de la première à la sixième). Il a également tenu une réunion d’organisation, le 1er mai 2014, qui a été ajournée puis reprise et achevée le 14 mai 2014.
La création du Comité, son historique, sa chronologie et les rapports sur les travaux des précédentes sessions sont présentés dans les rapports du Comité à l’Assemblée générale.
État de la coopération Sud-Sud (A/69/153)
Rapport du Secrétaire général
Le Secrétaire général indique qu’en 2012, les pays en développement ont contribué pour près de la moitié du produit intérieur brut mondial; à l’horizon 2020, la part de la production mondiale de seulement trois d’entre eux (Brésil, Chine et Inde) devrait dépasser celle de l’Allemagne, du Canada, des États-Unis d’Amérique, de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord réunis. En 2025, le Sud devrait compter 600 millions de ménages gagnant plus de 20 000 dollars par an et représenter une consommation annuelle de 30 000 milliards de dollars.
Le rapport souligne que la coopération Sud-Sud pour le développement est devenue l’un des facteurs essentiels des relations internationales. Elle sous-tend l’accroissement des échanges commerciaux et des flux d’investissements étrangers directs (IED) entre pays en développement, qui ont transformé l’économie mondiale.
Depuis la fin de la période 2008-2009, les pays en développement ont exporté beaucoup plus vers des pays de la même catégorie que vers les pays développés et, depuis 2011, le volume total des échanges commerciaux s’est établi à plus de 4 000 milliards de dollars. Les flux d’investissement vers les économies en développement, dont une grande partie provient du Sud, ont atteint un nouveau sommet en 2013, s’élevant à 759 milliards de dollars, ce qui représente 52% de l’ensemble des flux d’investissements étrangers directs. Les pays en développement d’Asie sont désormais bénéficiaires de la majeure partie de l’IED dans le monde.
Dans ce contexte, le Groupe spécial pour la coopération Sud-Sud a été renforcé et est devenu le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud en 2013. Le chef du Groupe spécial a été nommé Envoyé spécial du Secrétaire général pour la coopération Sud-Sud en mai 2014.
Comme un certain nombre de pays en développement ont maintenant tendance à privilégier le recours aux technologies à haut rendement énergétique, le système des Nations Unies a la possibilité et la responsabilité de promouvoir les transferts Sud-Sud de technologies d’énergies renouvelables et de forger des partenariats élargis, canalisant les ressources des secteurs public et privé vers les entreprises viables, aux fins de la création d’emplois ruraux et urbains et de l’éradication de la pauvreté.
Le Secrétaire général note en outre que la coopération Sud-Sud joue un rôle de plus en plus important dans le développement des capacités de production des pays en développement et dans leur trajectoire de croissance de manière durable. Cela exige de renforcer les partenariats avec les gouvernements, la société civile, les milieux universitaires, les institutions financières internationales, les fondations et le secteur privé.
Débat général
M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G77), a plaidé pour un renforcement des activités opérationnelles de développement des Nations Unies qui offrent, a-t-il rappelé, une grande possibilité de soutien aux pays en développement dans leurs efforts visant à réaliser leurs objectifs de développement. Il a noté que ces activités opérationnelles de développement doivent être améliorées en termes d’efficacité, de cohérence et d’impact, et une augmentation des ressources qui leur sont allouées. Il a précisé que ces activités devraient être à la fois universelles, volontaires, neutres, multilatérales et devraient également répondre aux besoins de développement des pays qui en bénéficient, comme le stipule la Charte. Le représentant a en outre souligné que les activités opérationnelles de développement doivent cibler la réalisation d’objectifs sur le long terme. Elles doivent également tenir compte des besoins qu’ont les pays en ce qui concerne le renforcement des capacités.
Le représentant a ensuite rappelé qu’en décembre 2012, l’examen quadriennal complet des activités de développement du système de l’ONU avait permis de relever de manière unanime que le système des Nations Unies devrait, dans le cadres des activités opérationnelles de développement, avoir comme objectif central l’éradication de la pauvreté. Il a souhaité qu’aujourd’hui, près de deux ans après que l’Assemblée générale a adopté une résolution dans ce sens, les Nations Unies publient un rapport sur la mise en œuvre des directives qui y sont contenues. Il a souligné que les 133 États membres du G77 insistent sur l’élaboration d’un tel rapport, et a rappelé aussi que le G77 attendait aussi le rapport du Programme des Nations Unies sur le développement (PNUD), relatif à la mise en œuvre des recommandations ayant découlé de l’évaluation de ses activités dans le cadre de la réduction de la pauvreté. Il a également relevé l’importance de la mise en œuvre de toutes les recommandations qui découlent des évaluations que le système fait de ses activités opérationnelles de développement, afin que « ces évaluations ne se résument pas à des exercices d’inventaires ».
Le représentant a en outre réaffirmé le soutien du G77 et de la Chine aux recommandations issues de la Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud, tenue à Nairobi, au Kenya, en 2009. Il a indiqué que la coopération Sud-Sud est importante pour assurer la durabilité des efforts de développement des pays en développement, et a souligné qu’elle se présente comme un complément à la coopération Nord-Sud, et non comme un substitut à cette dernière. Il a, par ailleurs, appelé à l’intégration de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire dans les politiques et stratégies des fonds, agences et programmes du système des Nations Unies. Le représentant a, de ce fait, demandé l’établissement d’un mécanisme interagences plus formel au sein du Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud, afin de renforcer la place et l’impact de la coopération internationale.
M. TROY TORRINGTON (Guyana), qui a pris la parole au nom des États membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a recommandé de mener les activités opérationnelles de développement des Nations Unies de manière souple, en les adaptant aux besoins des pays impliqués dans les programmes à réaliser. Fournir des financements adéquats et prévisibles fait partie de la stratégie de mise en œuvre des mandats des Nations Unies en matière de développement, a-t-il remarqué. Il a cependant noté le manque de résultats en ce domaine du fait de l’absence de prévisibilité dans les procédures de financement. Il s’est aussi préoccupé du déséquilibre qui existe entre le niveau des ressources budgétaires et celui des ressources extrabudgétaires dans le financement des activités de développement des Nations Unies. Le manque de prévisibilité accroît la fragmentation des activités, a-t-il expliqué. Il a donc demandé que l’aide au développement repose sur une base solide et transparente de financement.
Pour garantir un financement efficace, a-t-il ajouté, il faut également éviter de poser des conditions à l’octroi des ressources, car ces conditionnalités sapent l’efficacité des actions à mener. Les activités opérationnelles de développement des Nations Unies doivent reposer sur une source de financement fiable, a-t-il insisté, regrettant l’insuffisance des niveaux de l’aide publique au développement (APD). M. Torrington a rappelé que le Document final de la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement (PEID), tenue à Samoa, avait souligné l’importance des partenariats. Il a aussi accordé beaucoup d’importance à la coopération Sud-Sud et à la coopération triangulaire. Cela étant, a-t-il demandé, il ne faut pas que ces formes de coopération se substituent à la coopération Nord-Sud.
Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam) a pris la parole au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud Est (ASEAN). Elle a insisté sur la nécessité d’établir des rapports complets sur les activités opérationnelles de développement des Nations Unies. Elle s’est préoccupée de la stagnation constatée en ce qui concerne le financement de ces activités au cours des dernières années, ainsi que du déséquilibre entre ressources budgétaires et extrabudgétaires. Elle a demandé d’accélérer la mise en œuvre des actions qui permettraient d’atteindre la « masse critique » nécessaire pour assurer un bon financement des activités opérationnelles, et de rapidement mettre en place un mécanisme d’évaluation des coûts. Mme Nga a ensuite félicité les fonds et programmes de l’ONU qui ont aligné leurs plans stratégiques sur l’examen quadriennal complet.
Mme Nga a indiqué que le Viet Nam et ses partenaires de l’ASEAN soutiennent les initiatives visant à renforcer la cohérence du système des Nations Unies à tous les niveaux. Elle a plaidé en faveur d’une appropriation nationale solide dans la mise en œuvre de l’approche « Unis dans l’action ». Elle a dit que le Viet Nam et l’ASEAN apprécient, dans ce cadre, les procédures d’achats communs qui ont été adoptées. Les processus de simplification, de rationalisation et d’harmonisation des pratiques restent complexes et les efforts en vue de leur rationalisation doivent encore progresser, a-t-elle cependant estimé.
M. CHARLES P. MSOSA (Malawi), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a souhaité que les préoccupations de la communauté internationale, relatives à l’élaboration d’un nouveau programme de développement pour l’après-2015, « ne fassent pas oublier notre promesse collective de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à la fin de l’année 2015 ». Il a ainsi appelé au renforcement des coopérations Sud-Sud, Nord-Sud et triangulaire, et a demandé la réalisation des promesses faites dans la perspective du développement de l’Afrique. Il a aussi souligné l’importance des activités opérationnelles de développement pour l’Afrique, et a noté que la pauvreté ne peut être éradiquée sur le continent sans qu’il n’y ait de transformations structurelles des économies africaines. Il a ainsi plaidé pour l’industrialisation, la création d’emplois et la mise en place d’infrastructures en Afrique, rappelant que le rapport du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable avait clairement identifié ces préalables.
Le représentant a ensuite rappelé que l’examen quadriennal complet avait permis de relever que l’éradication de la pauvreté est le plus grand défi auquel la communauté internationale fait face. Il a rappelé ainsi que le paragraphe 71 de la résolution 67/226 de l’Assemblée générale, relative à l’examen quadriennal complet, avait souligné la nécessité pour l’ONU d’accorder la plus grande importance à l’éradication de la pauvreté. M. Msosa s’est ensuite inquiété du déséquilibre entre les ressources de base et les autres ressources allouées aux activités opérationnelles de développement, déplorant notamment que les ressources de base ne représentent que 28% du total des fonds mis à la disposition du système de l’ONU. Il a appelé à la prise d’initiatives et d’actions en vue de changer la donne, regrettant que ces déséquilibres soient de nature à freiner la réalisation des objectifs assignés aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies. Il a par ailleurs indiqué que le Groupe des États d’Afrique accorde une grande importance à l’équilibre géographique en ce qui concerne la nomination des coordonnateurs résidents du système des Nations Unies, et que les États africains considèrent qu’il est très important de tenir compte de l’équilibre des genres et de l’agence d’origine de ceux qui accèdent à ces fonctions. Il a conclu en soulignant l’importance de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire.
M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie), s’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), a rappelé que l’examen quadriennal complet, tenu il y a deux ans, avait permis de réaffirmer l’importance de réformer les activités opérationnelles de développement de l’ONU, afin de les rendre plus efficaces sur le terrain. Il a ensuite relevé que les financements de ces activités opérationnelles de développement stagnent depuis 2009, et il a appelé à des actions concrètes afin de résoudre le déséquilibre croissant entre les ressources de base et les autres ressources. Il a en outre regretté que malgré la décision, prise en 2012, par le Conseil d’administration du PNUD, de consacrer au moins 60% des ressources de base des activités opérationnelles de développement aux PMA, il est prouvé aujourd’hui que cette proportion n’a pas dépassé les 52% au cours des deux dernières années. M. Alemu a invité les donateurs à augmenter leurs contributions dans le cadre des activités opérationnelles de développement. Il a par ailleurs noté que dans ce contexte marqué par l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, la place de la coopération Sud-Sud devrait être reconnue. Il a salué la mesure qui renforce le caractère transversal de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire au sein du système des Nations Unies.
M. AMERICO BEVIGLIA ZAMPETTI, délégué de l’Union européenne, a estimé que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement des Nations Unies était toujours une étape importante dans les efforts collectifs qui visent à faire avancer le développement par le biais d’un système des Nations Unies cohérent et efficace. Il a salué le nouveau cadre de suivi global et cohérent de l’examen quadriennal complet, tout en demandant de garder à l’esprit les aspects sexospécifiques dans sa mise en œuvre. Il a par ailleurs exhorté les fonds, programmes et institutions spécialisées à mettre en œuvre des accords de partage des coûts pour soutenir le système de coordonnateur résident. En outre, a-t-il demandé, il faut que le système de développement des Nations Unies mette pleinement en œuvre des procédures opérationnelles permanentes pour les pays qui souhaitent adopter des approches relevant du concept « Unis dans l’action ». Le représentant a également demandé de faire avancer le processus de simplification et d’harmonisation des pratiques, notamment par la rationalisation des mécanismes d’établissement de rapports, de programmation et de financement.
La délégation de l’Union européenne s’est félicitée de l’augmentation des flux financiers vers le système de développement des Nations Unies, au cours des 15 dernières années, notant que cette croissance était liée à l’augmentation de ressources autres que celles de base. Même si les ressources de base sont la pierre angulaire des activités de développement des Nations Unies, a-t-il souligné, l’importance des autres ressources doit être reconnue à condition qu’elles soient alignées sur les priorités nationales et les plans stratégiques des agences de l’ONU. Il a suggéré de donner la priorité à ces autres ressources « parce qu’elles sont prévisibles et souples ». Les États Membres ont une responsabilité commune de financer de manière suffisante et dans les délais prévus les plans de travail et les budgets des agences de développement de l’ONU, a-t-il rappelé. Le représentant a jugé utiles les dialogues organisés par les conseils exécutifs de plusieurs fonds et programmes de l’ONU sur ces questions. Le représentant a aussi souhaité que l’on continue d’appliquer les principes de Busan sur l’appropriation nationale des priorités de développement. Il faut également que le système de l’ONU continue de développer des cadres de gestion axés sur les résultats, a-t-il conclu.
M. LIZWI NKOMBELA (Afrique du Sud) a jugé crucial que les activités opérationnelles de développement des Nations Unies soient alignées sur les priorités nationales des pays bénéficiaires, et ce, afin de répondre de manière adaptée aux besoins de développement des pays concernés. Ces activités dépendent directement des ressources qui leur sont affectées. Ce sont des ressources qui doivent être prévisibles, fiables et stables, a précisé le représentant. Il a demandé à cet égard de résoudre le problème posé par le déséquilibre entre les ressources de base allouées à ces opérations et les autres ressources, expliquant que ces dernières entraînaient une fragmentation et des doubles emplois dans les travaux des agences de l’ONU. Il a également demandé de poursuivre les consultations avec les conseils exécutifs sur les principes applicables à une « masse critique ».
M. Nkombela a, par ailleurs, salué les efforts entrepris par les Nations Unies pour forger des partenariats afin de renforcer la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire. En ce qui concerne le système de coordonnateur résident, il a plaidé en faveur d’une plus grande diversité géographique et sexuelle parmi les candidats nommés. Il a aussi demandé d’harmoniser et de simplifier les pratiques du système de développement des Nations Unies, afin de parvenir à une réduction des coûts. Il faut en outre, a-t-il ajouté, maximiser ses fonctions de renforcement des capacités de développement au niveau des pays.
M. HAHAD MOHMMAD HAJJI (Koweït) a rappelé que son pays a accueilli le troisième Sommet arabo-africain en novembre 2013 afin de promouvoir la coopération Sud-Sud entre les pays africains et les États arabes et construire des partenariats entre les peuples et gouvernements des deux groupes. Il a indiqué que le Koweït avait, lors de ce sommet, accordé un montant total d’un milliard de dollars de prêts à débourser sur cinq ans, ainsi qu’un autre milliard de dollars pour des investissements dans les infrastructures, ceci en coordination avec la Banque mondiale et d’autres institutions financières internationales. Dans le domaine de l’aide au développement (APD), il a indiqué que le Koweït a établi en 1961 le Fonds koweïti pour le développement économique arabe qui a, depuis, alloué 18 milliards de dollars a plus de 100 pays, dont 57% à des pays arabes, 19% à des pays asiatiques, 17% à des pays africains et 3% à des pays d’Amérique latine et des Caraïbes. M. Hajji a précisé que l’ensemble de l’APD accordée par le Koweït entre 1990 et 2003 représente 1,31% de son PIB, soit près du double de l’objectif assigné par l’ONU.
Mme BERIT FLADBY (Norvège) s’est félicitée de la réactivité du système de développement de l’ONU en ce qui concerne le besoin de réformer l’examen quadriennal complet. Elle s’est félicitée que 40 pays avaient déjà adopté l’approche « Unis dans l’action ». Mme Fladby a dit qu’il fallait attendre le prochain rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de l’examen quadriennal complet pour mesurer les progrès accomplis ou en débattre. Elle a salué les arrangements du Groupe des Nations Unies pour le développement sur les partages des coûts du système de coordonnateur résident en regrettant néanmoins que toutes les parties et entités ne s’acquittent pas de la part qui leur incombe en ce qui concerne les ressources budgétaires. Dans ce contexte, elle s’est félicitée des dialogues structurés sur le financement organisés en septembre par le Conseil des chefs de secrétariat pour la coordination, ceci afin d’aligner les ressources financières avec les priorités des différents plans stratégiques. Elle a dit que le système des Nations Unies pour le développement avait un rôle important à jouer dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.
Mme GABRIELA COLÍN ORTEGA (Mexique) a souligné l’importance de l’appui qu’apporte le système des Nations Unies pour le développement aux pays à revenu intermédiaire. Elle a souhaité que ce soutien se poursuive, en se basant sur d’autres critères que celui du PIB par habitant. Elle a prôné à cet égard l’utilisation de critères qualitatifs et multidimensionnels. La représentante a cité les six domaines retenus pour les objectifs de développement fixés dans le cadre de la coopération du Mexique avec l’ONU pour 2014-2019, à savoir l’égalité et l’inclusion; le développement économique productif, la compétitivité et le travail décent; l’environnement durable et l’économie verte; la sécurité citoyenne, la cohésion sociale et la justice; la gouvernance démocratique; et l’alliance mondiale pour le développement.
La représentante a demandé de promouvoir les activités opérationnelles de développement des Nations Unies. Elle a salué le manuel de gestion axée sur les résultats qui permet d’harmoniser les programmes opérationnels des Nations Unies. Elle a aussi vanté les mérites de la coopération Sud-Sud, tout en précisant qu’elle ne devait pas remplacer la coopération Nord-Sud. L’appui technique et financier des donateurs traditionnels reste essentiel pour soutenir les pays du Sud, a-t-elle expliqué.
Mme SITI HAJJAR ADNIN (Malaisie) a salué la décision prise par les agences, les fonds et programmes du système des Nations Unies qui ont aligné leurs nouvelles stratégies et leurs nouveaux plans sur les exigences de l’examen quadriennal complet, dont le dernier en date a eu lieu il y a deux ans. Elle a ensuite déploré le déséquilibre entre les ressources de base et les autres ressources allouées aux activités opérationnelles de développement. Elle a ainsi appelé les donateurs à augmenter le niveau des dons fait en faveur de ces activités, notamment dans le cadre des ressources de base. Elle a en outre relevé que le développement des pays les moins avancés (PMA) relève d’abord de leur propre responsabilité, et a invité les pays développés à soutenir la coopération Sud-Sud, dans le cadre de la coopération triangulaire qui permet, a-t-elle expliqué, de faciliter les initiatives entre pays du Sud. Mais, a-t-elle précisé, cette assistance à la coopération entre pays du Sud ne devrait pas être confondue avec l’aide publique au développement (APD) pour laquelle les pays développés ont pris des engagements qu’ils doivent respecter. Elle a enfin indiqué que la coopération de la Malaisie avec les pays du Sud a permis à ce jour de former près de 27 000 personnes de 143 pays.
Mme JILL DERDERIAN (États-Unis) a estimé que l’examen quadriennal complet achevé en 2012 était une étape décisive: les fonds et programmes des Nations Unies ont, dans ce cadre, examiné leurs budgets, leurs opérations, leurs pratiques et leurs tendances de recrutement. Elle a apprécié que les structures onusiennes qui soutiennent le développement fassent ainsi l’objet d’un examen approfondi, de manière à les adapter aux réalités actuelles. La société civile joue un rôle de plus en plus important dans ce processus, a-t-elle aussi noté.
La représentante des États-Unis a demandé de bien distinguer les différents mandats des fonds et programmes, de manière à ce que chaque organisme joue son rôle sans entrer en concurrence avec les autres. La poursuite de l’examen quadriennal complet nécessite un ancrage de cette procédure dans le programme de développement pour l’après-2015, a-t-elle ajouté. Enfin, elle a souligné l’importance de l’évaluation et du suivi des résultats des activités de développement menées par l’ONU et, à l’avenir, ceux de la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015. La représentante a indiqué que les États-Unis apprécient l’introduction d’une culture de l’évaluation dans le système des Nations Unies.
M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a invité le PNUD à se départir de son approche essentiellement Nord-Sud, en créant également des bureaux dans les pays développés pour y résoudre aussi bien les problèmes de développement durable que les questions de la pauvreté et des inégalités sociales, ou encore celles de la discrimination et de la protection des droits des migrants et des personnes déplacées, entre autres. Il a relevé qu’après-2015, les agences, programmes et fonds des Nations Unies devraient continuer d’offrir leur assistance aux pays en développement, dans le cadre des activités opérationnelles de développement, y compris celles en faveur des pays à revenu intermédiaire. Il a tout de même précisé que ces activités devraient être mises en œuvre dans le respect du principe des priorités nationales.
M. de Aguiar patriota a aussi noté que la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire jouent un grand rôle dans l’éradication de la pauvreté à l’échelle internationale, mais il a prévenu que ces mécanismes ne peuvent en aucun cas se substituer à l’APD. Le représentant a par ailleurs appelé à plus de cohérence et de transparence dans la mise en œuvre des activités opérationnelles de développement, précisant que les États Membres se doivent de définir un cadre adéquat de reddition de comptes, afin de renforcer les ressources consacrées au financement du programme de développement qui sera mis en place après-2015. Le représentant a enfin appelé au respect du mécanisme indépendant d’évaluation de l’efficacité, de l’efficience et des résultats à l’échelle du système, ajoutant que les résolutions du Conseil économique et social (ECOSOC) doivent être mises en application.
M. VADIM PISAREVICH (Bélarus) a noté l’importance des activités opérationnelles de développement des Nations Unies, qui représentent un cinquième de l’aide publique au développement (APD) mondiale. Si le volume de ces activités augmente, il a remarqué que c’était surtout grâce à l’augmentation des ressources extrabudgétaires et non des ressources de base. Cela pose un problème de prévisibilité et de fiabilité au financement de ces activités, a-t-il regretté. Il a aussi suggéré de résoudre la question de la « masse critique » de ce financement. Il a aussi jugé de mettre en place un cadre interinstitutionnel pour la mise en œuvre de ces activités. Le représentant a par ailleurs estimé que la stabilité et le développement des pays à revenu intermédiaire avaient une incidence positive sur le développement des pays à faible revenu, et a conseillé que soient renforcées les interactions entre ces deux groupes de pays. Il a conclu son intervention en saluant la coopération visant à mettre en place un cadre d’aide au Bélarus pour la période 2016-2020.
M. AMIT NARANG (Inde) a dit que les activités opérationnelles de développement de l’ONU devaient être capables de s’adapter aux conditions locales des pays en développement pour venir en appui à leurs plans de développement nationaux sans leur imposer de conditions. Il a noté que la coopération Sud-Sud n’arrête pas de se développer et a atteint un niveau de 19 milliards de dollars en 2011. Il a regretté que la coopération Nord-Sud se soit parallèlement réduite, avant de prévenir que la coopération Sud-Sud devait compléter la coopération Nord-Sud et non la remplacer. Dans ce contexte, le représentant de l’Inde a souhaité que l’on évite, dans le contexte de la définition des objectifs de développement pour l’après-2015, de définir la coopération Sud-Sud comme la principale composante du nouveau partenariat mondial de développement. Il a insisté que la coopération Nord-Sud devait rester au centre de ce partenariat. Il a dit la nécessité d’harmoniser les normes entre les coopérations Sud-Sud et Nord-Sud en estimant que chacun des modèles pouvait apprendre de l’autre.
Mme AL-FADALAH (Qatar) a relevé l’importance de la coopération Sud-Sud dans l’optique du développement durable. Elle a rappelé que le Qatar avait toujours contribué au développement de la coopération Sud-Sud, notamment par les appuis divers qu’il apporte aux pays en développement. Elle a dit que le Qatar poursuivra ses efforts dans la promotion de cette coopération, et elle a invité le système des Nations Unies à promouvoir la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire, notamment dans l’intérêt aussi bien des pays du Sud que de ceux du Nord.
Mme MELISSA ANN MARIE BOISSIERE (Trinité-et-Tobago) a estimé que la création du Forum politique de haut niveau et les récentes réformes de l’ECOSOC sont essentielles pour permettre aux États Membres de parvenir au niveau de coordination nécessaire pour la mise en œuvre des priorités de l’après-2015. Elle a salué les réformes entreprises par le système de développement des Nations Unies en accord avec la résolution 67/226 de l’Assemblée générale. Elle a expliqué que son pays, en tant que pays hôtes de neuf organismes des Nations Unies, dont le PNUD, travaillait toujours à améliorer la synergie entre ses objectifs nationaux de développement et les recommandations de l’ONU. Elle a espéré que la mise en place d’un système de développement des Nations Unies plus intégré se traduira par une meilleure coordination en faveur de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade pour le développement durable des petits États insulaires en développement, ainsi qu’en faveur d’une meilleure mise en œuvre de la Stratégie de Maurice et de « Samoa, la Voie à suivre ».
M. OLIVIER MARC ZEHNDER (Suisse) a dit que la mise en œuvre du cadre de développement durable pour l’après-2015 nécessite une discussion sur les changements requis. À cet égard, il a indiqué que la Suisse suivait avec intérêt le débat « UN fit for purpose » engagé au sein du système des Nations Unies, du monde universitaire, de la société civile et entre les États Membres. Il a salué la récente nomination de M. John Hendra en tant que Coordonnateur principal de la question « UN fit for purpose » et s’est dit persuadé qu’il aidera le Groupe des Nations Unies pour le développement à déterminer les ajustements nécessaires pour répondre au mieux aux exigences du nouvel agenda.
Le représentant de la Suisse a d’autre part estimé que le Forum politique de haut niveau et l’examen quadriennal complet de 2016 sont des mécanismes qui devront permettre aux États Membres d’orienter les choix et changements auxquels il faut procéder afin d’équiper au mieux le système des Nations Unie. La Suisse est convaincue que l’examen quadriennal complet de 2012 a d’ores et déjà fourni des indications sur la direction à prendre, a dit le représentant. Il a estimé que la conduite de l’examen quadriennal complet doit encore progresser, notamment en ce qui concerne la simplification et l’harmonisation des pratiques de fonctionnement de l’appareil onusien ou la conduite de l’évaluation indépendante à l’échelle du système des Nations Unies (UN-ISWE). Il a ajouté que le segment des activités opérationnelles de l’ECOSOC de février 2015 et la résolution de l’ECOSOC portant sur les progrès de la mise en œuvre de l’examen quadriennal complet doivent aider les États Membres en ce qui concerne le suivi de la mise en œuvre des activités opérationnelles de développement.
M. NOBORU SEKIGUCHI (Japon) a salué les progrès que les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies ont connus depuis l’examen quadriennal complet, tenu il y a deux ans. Il a ensuite appelé à l’augmentation des fonds alloués aux activités opérationnelles de développement, et il a espéré que le débat sur l’équilibre entre ressources de base et autres ressources ne conduirait pas à la baisse du montant total des fonds consacrés aux activités opérationnelles de développement. M. Sekiguchi a aussi indiqué qu’une utilisation efficiente des autres ressources, venant complémenter les ressources de base, pourrait être une éventualité à considérer avec sérieux dans le débat sur le financement des activités opérationnelles de développement.
Le représentant a en outre noté que le Japon a toujours été un fervent soutien de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire, ajoutant que cette année marque le soixantième anniversaire du début de l’assistance du Japon aux pays en développement. Il a ainsi salué les succès de la coopération japonaise, comme cela peut être constaté dans le cadre d’un programme de lutte contre la criminalité mené à São Paulo, au Brésil. M. Sekiguchi a expliqué que le taux d’homicide dans la mégapole brésilienne a baissé de 70% en 12 ans, soit de 1999 à 2011, grâce à un programme financé par le Japon. Il a enfin souligné que le succès du programme de développement pour l’après-2015 passera par la coopération entre tous les États, et que le débat sur la distinction à faire entre pays du Sud et pays du Nord est inutile et n’apporte rien de positif dans ce contexte.
M. FRANCIS LORENZO (République dominicaine) a observé une corrélation directe entre l’augmentation de la coopération Sud-Sud qu’octroie et reçoit son pays et les flux d’envois de fonds de l’étranger. Il a estimé que la valeur estimée de la coopération Sud-Sud pourrait être beaucoup plus importante si on tenait compte de toutes ses formes, sachant qu’elles ne sont pas toujours prises en compte dans les rapports pertinents. Environ 55% de cette forme de coopération s’est concentrée sur des projets d’infrastructures, notamment sur les technologies de l’information et des communications, les 45% restants étant consacrés à protéger et à promouvoir les groupes vulnérables comme les femmes et les enfants. Le représentant a demandé de renforcer les capacités du système des Nations Unies pour que celui-ci puisse appuyer efficacement la coopération Sud-Sud, notamment le Bureau des Nations Unies qui est chargé de cette question. Il a aussi jugé utile de développer, au niveau des pays, des systèmes de suivi de la coopération Sud-Sud, avant de rappeler que cette coopération ne doit pas se substituer à la coopération Nord-Sud.
Le représentant a aussi demandé d’adopter une approche différenciée, en tenant compte de critères autres que le PIB par habitant pour déterminer le niveau de développement des pays. Le classement selon ce critère a eu des effets négatifs pour les pays de sa région, a-t-il dit, soulignant la concurrence qui en résulte entre pays en développement, pays à revenu intermédiaire et pays à faible revenu, pour être éligible à des ressources d’aide publique au développement (APD). Il a salué la nouvelle approche adoptée par la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes par rapport aux failles de ces pays en matière de développement. Il s’est aussi félicité des efforts menés par le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud, en prenant à cet égard pour exemple particulier l’organisation de l’« Expo-2014 », prévue du 17 au 21 novembre 2014 à Washington, D.C..
M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a salué le fait qu’en 2012, les activités opérationnelles de développement des Nations Unies aient permis de mobiliser 23,9 milliards de dollars représentant 60% des dépenses totales de l’ONU. Il a en revanche déploré la baisse de l’APD, invitant ensuite les pays développés à respecter leur promesse de consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement. Il a par ailleurs salué le fait que le plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement ait été adapté aux priorités nationales du Mozambique, et qu’il soit mis en œuvre dans le respect du principe « Unis dans l’action ». M. Gumende a par ailleurs émis le vœu que les réformes actuellement menées dans la conduite des activités opérationnelles de développement permettraient que ces activités soient compatibles avec les objectifs du programme de développement pour l’après-2015.
M. RATHANAND VICHAIDIT (Thaïlande) a souhaité que les activités opérationnelles des Nations Unies pour le développement aient un caractère universel, neutre et indépendant, comme requis par la Charte. Il a dit que la Thaïlande a toujours été un partisan de la coopération Sud-Sud et triangulaire, tout en insistant que la coopération Sud-Sud était un complément de la coopération Nord-Sud et non un substitut.Soulignant les initiatives de son pays, il a indiqué que l’Agence thaïlandaise
Mme PHWE MON KYAW (Myanmar) s’est inquiétée de la stagnation du niveau de l’aide publique au développement (APD) depuis 2009. En outre, a-t-elle ajouté, la contribution de base aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies est passée de 48% en 1997 à 28% en 2012. Elle a appelé les pays développés à respecter leurs engagements en matière d’APD. La représentante a ensuite souligné les avantages de la coopération Sud-Sud. Elle a appelé les parties prenantes à aider les pays en développement à réaliser leurs objectifs. L’aide apportée à ces pays doit être conforme à leurs politiques et priorités nationales, a-t-elle précisé.
La représentante a salué l’initiative « Unis dans l’action » qui permet de réduire les coûts, d’éviter les doubles emplois et de renforcer la prise en charge nationale des programmes par les pays récipiendaires. Elle a aussi apprécié le fait que les agences de l’ONU aient calqué leurs nouveaux plans stratégiques sur l’examen quadriennal complet. Mme Kyaw a ensuite salué la reprise, en 2012, du Programme de pays des Nations Unies pour le Myanmar, après 20 ans de suspension. Elle a signalé qu’une équipe de l’ONU s’était rendue au Myanmar l’an dernier. L’équipe de pays détachée au Myanmar a souligné à cette occasion la nécessité d’aligner le système des Nations Unies au Myanmar sur les priorités du Gouvernement, a-t-elle indiqué.
M. MICHAEL DOUGLAS GRANT (Canada), s’exprimant également au nom de l’Australie, a salué les résultats obtenus à la suite de l’examen quadriennal complet et a plaidé pour que les réformes en cours, suscitées par cet examen, permettent de favoriser l’avènement d’un système des Nations Unies plus cohérent et plus efficace. Il a souligné qu’il est important en termes de financement des activités, d’assurer un équilibre entre les ressources de base et les autres ressources. Il a également préconisé que d’autres sources de financement des activités opérationnelles de développement soient explorées, notamment les financements du secteur privé et une plus grande contribution des pays émergents aux budgets nécessaires. Le représentant a en outre souhaité que la problématique homme-femme soit pleinement intégrée dans toutes les étapes d’élaboration et de mise en œuvre des activités opérationnelles de développement du système de l’ONU, et il a plaidé pour un suivi rigoureux de leur mise en œuvre afin d’en renforcer l’efficacité.
M. PIUS TIMBE BAKA ZOLAY (République démocratique du Congo) a indiqué que la coopération Sud-Sud joue aujourd’hui un rôle de plus en plus important dans le développement des capacités de production des pays en développement. Il a ajouté qu’il serait tout aussi louable de renforcer les capacités productives des pays du Sud, afin de leur permettre de parvenir à un niveau de production compétitif au niveau international. Il a souhaité que les activités opérationnelles de développement ciblent des domaines prioritaires tels que le développement d’infrastructures, l’agriculture, l’éducation, le transfert des technologies, la sécurité, entre autres.
M. Baka Zolay a, dans ce contexte, appelé à l’application des 12 recommandations adoptées par le Corps commun d’inspection. En outre, le délégué a relevé que la République démocratique du Congo (RDC), en proie à des conflits internes depuis plusieurs décennies, fait face à plus de défis que d’autres pays du Sud dans la réalisation des programmes et des projets de développement entrepris dans le cadre de la coopération Sud-Sud. Il a invité la communauté internationale à tenir compte du statut de « pays fragile et sortant de conflit » de la RDC, afin de lui apporter une assistance spécifique. Il a précisé que cette assistance devrait aller au-delà de la simple assistance humanitaire, du type de celle qui est déployée en ce moment pour aider le pays à faire face à l’épidémie à virus Ebola.
M. ALI HAJILARI (République islamique d’Iran) a salué la mise en place du nouveau cadre de suivi global et cohérent de l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement de l’ONU. Il a aussi noté que plusieurs entités de l’ONU avaient calqué leurs plans stratégiques sur l’examen quadriennal complet, tant dans la forme que dans le fond. Il a regretté le déclin de l’aide publique au développement au cours de deux années consécutives, 2011 et 2012, et la récente baisse de l’aide au développement qui a aussi, malheureusement, affecté les contributions aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies. Le représentant s’est également inquiété du déséquilibre entre les ressources de base et les autres ressources servant au financement des activités opérationnelles de développement. Les ressources de base sont pourtant cruciales, a-t-il estimé, car elles fournissent un financement de qualité, souple et efficace.
Le représentant de l’Iran a salué le relèvement du niveau des fonctions du haut fonctionnaire qui dirige le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud, qui est maintenant un poste ayant rang d’Envoyé spécial du Secrétaire général sur la coopération Sud-Sud. Il a indiqué que sa délégation prenait note des recommandations figurant au rapport du Secrétaire général sur les moyens de renforcer ce bureau. La coopération Sud-Sud est devenue un élément central des relations internationales, a-t-il souligné, tout en relevant que la nature de cette forme de coopération était différente de celle de l’aide traditionnelle au développement. C’est davantage une expression de solidarité entre des peuples et des pays du Sud, a-t-il expliqué. Il a ajouté qu’il ne fallait pas voir la coopération Sud-Sud comme un substitut mais plutôt comme un complément de la coopération Nord-Sud. L’Iran estime que le système des Nations Unies pour le développement doit soutenir les coopération Sud-Sud et triangulaire dans des domaines stratégiques comme le commerce, l’agriculture, le transfert des technologies et les TIC.
M. WANG MIN (Chine) a dit que la réduction de la pauvreté et la promotion du développement devaient être au centre des activités opérationnelles des Nations Unies. Il a rappelé qu’à travers le monde 1,2 milliard de personnes vivent dans la pauvreté absolue dont un tiers sont des enfants. Il a dit que les fonds et programmes pertinents en matière de lutte contre la pauvreté devaient respecter le principe de l’appropriation des programmes et des projets par les pays. Il a souhaité que la priorité du financement du développement soit de continuer de mettre l’accent sur les objectifs d’aide publique au développement (APD). Il s’est félicité du rythme de développement de la coopération Sud-Sud en souhaitant que cette coopération vienne compléter la coopération Nord-Sud et non s’y substituer. Il a souhaité que le système de développement des Nations Unies fournisse le soutien politique et financier nécessaire à la coopération Sud-Sud en respectant ses buts et principes. Il a souligné l’importance qu’ont le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud et l’Envoyé spécial de l’ONU pour la coopération Sud-Sud pour créer un environnement favorable au développement durable et sain de cette coopération.
Mme KHANIM IBRAHIMOVA (Azerbaïdjan) a expliqué que la coopération Sud-Sud offrait des perspectives pour les pays en développement en nouant des partenariats sur un pied d’égalité. Elle a assuré que son pays faisait de son mieux pour participer à la coopération Sud-Sud. Elle a apprécié que le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable envisage les moyens de mise en œuvre de cette coopération. La représentante a aussi demandé de réfléchir, dans le cadre des discussions sur le programme de développement pour l’après-2015, au flux de l’aide publique au développement (APD) et au problème de la dette.
Plus de 30 pays d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie ont bénéficié de l’aide au développement de l’Azerbaïdjan, a poursuivi la représentante. Elle a ajouté que son pays œuvrait également sur le terrain, en coopération avec des organisations non gouvernementales qui ont une expertise sur des questions particulières. Rappelant ensuite le Plan d’action d’Almaty sur le développement des pays en développement sans littoral, elle a parlé des succès atteints par son pays dans sa mise en œuvre, en signalant notamment la construction d’un réseau ferroviaire qui relie l’Azerbaïdjan à la Turquie et donc à l’Europe.
Mme DILYARA RAVILOVA-BOROVIK ((Fédération de Russie) a salué la consolidation des rapports concernant l’examen quadriennal complet et les examens des plans stratégiques. Elle s’est félicitée que des moyens raisonnables aient été mis à contribution pour rendre plus stable le financement des activités opérationnelles de développement des Nations Unies, notamment pour renforcer les ressources de base. En 2016, on procèdera à une révision des budgets intégrés à mi-parcours, a-t-elle rappelé.
En tant que pays donateur, la Fédération de Russie entend renforcer sa coopération technique en faveur des pays les plus vulnérables, a indiqué la représentante. Elle a demandé que l’on rende les activités opérationnelles de développement plus adaptées aux véritables besoins des pays en développement, car elles sont encore trop souvent liées aux priorités des organismes et des États qui fournissent l’aide. Il faut aligner les activités opérationnelles sur les priorités des pays récipiendaires, a-t-elle précisé. Elle a aussi recommandé d’intégrer la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire dans les activités opérationnelles de développement des Nations Unies.
M. ALAIN WILFRIED BIYA (Cameroun) a rappelé que le programme de développement pour l’après-2015 devrait être un « agenda transformationnel », plaçant au cœur de la problématique du développement la transformation économique des pays du Sud en général, et des pays africains en particulier. Il a ainsi souhaité qu’un accent soit mis sur l’industrialisation, la création d’emplois et les infrastructures. Le représentant du Cameroun a en outre souligné que l’Afrique devrait rester au centre des actions du système de développement des Nations Unies, et a préconisé qu’un volume conséquent d’activités et de ressources, tant financières qu’humaines lui soient accordée.
M. Biya a indiqué que « la disponibilité de ressources ordinaires stables et prévisibles est la pierre angulaire de l’exécution heureuse des tâches dévolues aux agences, fonds et programmes des Nations Unies ». Il a recommandé que la tendance actuelle, qui fait apparaître que les ressources de base représentent 28% des budgets nécessaires alors que les autres ressources en représentent 72%, soit renversée. Il a précisé que l’augmentation des fonds extrabudgétaires dans le budget des Nations Unies au cours des dernières années, montre clairement que le déséquilibre ainsi créé n’a pas pour justification une quelconque raréfaction de ressources, mais qu’il résulte d’un manque de volonté politique de la part des principaux pays donateurs.