Soixante-neuvième session,
8e séance – après-midi
AG/DSI/3503

À la Première Commission, des délégations continuent d’appeler à la poursuite du désarmement nucléaire pour garantir la paix et la sécurité internationales

« L’élimination de toutes les armes nucléaires est la seule garantie pour notre survie », a déclaré le représentant de Saint-Marin, résumant la plupart des déclarations entendues cet après-midi devant la Première Commission, chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale.  Pour nombre de délégations, en effet, ces armes continuent de représenter la plus grande menace à laquelle l’humanité est confrontée.  Compte tenu du stock nucléaire existant, il n’est pas impossible que les groupes non étatiques qui, aujourd’hui font la guerre avec de l’armement lourd, puissent s’en procurer un jour, a prévenu le représentant de ce pays, appuyé en cela par le Président de l’Assemblée générale, qui s’est également adressé à la Commission. 

La sécurité mondiale, qui n’a cessé de se dégrader depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale place aujourd’hui la communauté internationale à « nouveau au seuil de la guerre froide, de l’Europe à l’Asie », a estimé pour sa part le représentant du Pakistan, fustigeant les intérêts égoïstes de ceux qui, dotés de tels stocks, veulent dominer le monde aux dépens de la sécurité de tous.

Le chantage et les démonstrations de force de certaines puissances poussent en effet le monde à la course aux armements, a observé de son côté le représentant de la République populaire démocratique de Corée, exhortant notamment les États-Unis à renoncer aux exercices militaires dans la péninsule coréenne et justifiant la possession d’armes nucléaires par son pays par la nécessité de se défendre contre cette attitude agressive.  

Ce climat de tension et les risques encourus doivent aujourd’hui inciter les États dotés à tenir leurs engagements et à détruire leurs stocks d’armes nucléaires, ont renchéri des délégations.  À leur avis, l’utilisation ou la menace d’utilisation de ces armes n’est rien de moins qu’un crime contre l’humanité et le développement de nouvelles armes ou leur déploiement ne répond pas aux objectifs du désarmement, a fait remarquer le représentant du Costa Rica, au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC).

Malgré l’existence du TNP, la menace nucléaire non seulement persiste mais est aggravée par l’absence de progrès en matière de désarmement nucléaire causée par le faible engagement des États dotés dans cette voie, a souligné le représentant de la République islamique d’Iran.  Dire une chose et en faire une autre n’est pas responsable, a-t-il dit, ajoutant que les autres États ont le droit d’obtenir des garanties que ce qui s’est passé à Hiroshima et Nagasaki ne se reproduira pas.

Dans ce contexte, il faudra que la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires qui aura lieu en 2015 donne une nouvelle impulsion et permette aux États dotés de réaffirmer leurs engagements et de parvenir aux objectifs fixés dans ce Traité, a déclaré le représentant du Maroc.  Il y a d’autant plus d’urgence qu’on assiste aujourd’hui à une aggravation des tensions dans le monde, notamment au Moyen-Orient, a indiqué de son côté le représentant de Madagascar.  Le Comité préparatoire à la Conférence doit faire des propositions et accomplir des progrès considérables dans la mise en œuvre du Traité, a estimé le délégué péruvien.  Pour le représentant du Népal, il faudra adopter des « mesures vigoureuses et fiables » pour la sûreté et la sécurité nucléaires. 

Pour la République démocratique populaire lao, les zones exemptes d’armes nucléaires ont contribué au renforcement du désarmement nucléaire régional, à la non-prolifération et au renforcement de la sécurité et de la paix régionales et internationales.  Il est donc important que les États dotés reconnaissent ces zones et offrent des garanties négatives de sécurité aux pays situés dans ces régions.  Il est particulièrement important d’établir une telle zone au Moyen-Orient, car, a prévenu le représentant de la République islamique d’Iran, la possession par Israël de l’arme nucléaire est une menace pour la paix dans la région en raison de la nature agressive de ce pays, qui s’est encore récemment manifestée à Gaza.  

En marge de la question du nucléaire, de nombreuses délégations se sont félicitées de l’entrée en vigueur prochaine du Traité sur le commerce des armes.  Pour le représentant de la Colombie, le commerce illicite des armes légères et de petit calibre entrave les possibilités de développement.  C’est pour cette raison que les États devraient s’engager à un meilleur contrôle et un meilleur traçage de ces armes, dans un esprit de coopération internationale, a dit le représentant du  Paraguay.

La Première Commission poursuivra son débat général demain, jeudi 16 octobre 2014, à 15 heures.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Déclarations

Mme MARITZA CHAN (Costa Rica) s’exprimant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a jugé primordial de réduire le rôle que jouent les armes nucléaires dans les doctrines militaires, afin de parvenir aux objectifs communs d’élimination de ses armes.  Pour la CELAC, l’utilisation de ces armes n’est rien de moins qu’un « crime contre l’humanité », qui exige leur destruction totale.  À son avis, il faut parvenir à l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant interdisant le développement, la possession, le transfert, l’utilisation ou la menace d’utilisation de ces armes, dans un délai mutuellement négocié.  Il faut également avancer sur la question des garanties de sécurité négatives, afin de permettre aux États non dotés de ne pas se sentir menacés par ces armes.  Cela implique aussi, a-t-elle dit, que les États dotés retirent leurs réserves interprétatives au Traité de Tlatelolco, auquel les pays de la CELAC sont parties et qui instaure une zone exempte d’armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes. 

La représentante s’est également félicitée des progrès accomplis par les États-Unis et la Fédération de Russie dans le cadre de l’accord START 2 qui lie les deux pays.  D’autres avancées sont toutefois nécessaires, a-t-elle dit, expliquant que le développement de nouvelles armes ou le déploiement ne répond pas aux objectifs du désarmement.  Elle a par ailleurs réaffirmé que tous les États avaient le droit inaliénable de disposer de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et a souhaité que l’on parvienne à l’instauration d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, qui serait un facteur de paix dans la région. 

Au regard des armes classiques, la représentante de la CELAC s’est dite favorable à la mise en œuvre complète du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects afin de lutter contre le commerce des armes légères et de petit calibre qui continuent de menacer la paix et la stabilité internationales.  Le document final de la deuxième Conférence d’examen dudit Programme souligne les mesures à prendre par la communauté internationale pour endiguer le phénomène, a-t-elle précisé.  

En conclusion, elle a affirmé que la CELAC était favorable à la transparence en ce qui concerne les affaires militaires.  Il faut donc que les États publient et présentent aux Nations Unies leurs dépenses militaires, a-t-elle dit. 

M. ZAMIR AKRAM (Pakistan) a estimé que la sécurité mondiale ne cessait de se dégrader depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.  « Nous sommes à nouveau au seuil de la guerre froide, de l’Europe à l’Asie », a-t-il indiqué, avant de fustiger les intérêts égoïstes de ceux qui veulent dominer le monde.  La sécurité d’un petit nombre d’États ne peut pas être obtenue aux dépens de celle des autres États, a-t-il prévenu, exprimant sa préoccupation face au recours croissant à la cybertechnologie à des fins hostiles.

Estimant que les défis en matière de non-prolifération et de désarmement ne pourraient être traités que par le biais d’un multilatéralisme coopératif, le représentant du Pakistan a appelé au respect du même droit pour tous les États à la sécurité, aux niveaux régional et international.  Il a jugé nécessaire la négociation d’un accord non discriminatoire universel sur la question du déploiement d’un système de missiles antibalistiques et s’est prononcé pour la prévention de la militarisation de l’espace extra-atmosphérique.

Il a par ailleurs proposé la convocation par le Mouvement des pays non-alignés d’une quatrième session extraordinaire sur le désarmement en souhaitant que cette réunion adopte une approche holistique du désarmement nucléaire et de la non-prolifération des armes nucléaires.

M. JASSER JIMÉNEZ (Nicaragua) a estimé qu’il est « injustifiable » que dans le monde d’aujourd’hui, alors que des pandémies comme Ebola frappent et tuent, on investisse autant de ressources pour les armements plutôt qu’à des fins de développement humain.  Le représentant du Nicaragua, pays partie au Traité de Tlatelolco et au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, a également  exhorté l’Agence internationale de l’énergie atomique à renforcer son régime de sauvegarde, afin de protéger les individus et l’environnement des conséquences de l’utilisation des armes nucléaires.  Citant un avis de la Cour internationale de Justice, le représentant a affirmé que l’utilisation ou la menace d’utilisation était un « crime contre l’humanité et contraire à la Charte des Nations Unies ».

Le représentant a également condamné l’utilisation des armes chimiques, saluant en particulier la décision de la Syrie d’adhérer à la Convention sur les armes chimiques et à coopérer avec l’Organisation internationale sur les armes chimiques.  Il serait souhaitable que les États de la région en fassent autant, a-t-il précisé,  Par ailleurs, de l’avis de sa délégation, l’usage des technologies d’information devraient obéir aux principes de la Charte des Nations Unies et ne pas nuire aux pays du Sud. 

M. SAM KAHAMBA KUTESA, Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, a dit l’importance de la Première Commission comme pilier de la paix et de la sécurité de l’ONU.  « Nous n’arriverons pas à tenir notre promesse d’envoyer tous les enfants à l’école, de nourrir ceux qui ont faim, de soigner les malades, de construire les infrastructures et développer l’économie, si les armes, les conflits, et les guerres continuent de détourner notre temps, notre énergie et nos ressources », a prévenu le Président de l’Assemblée générale.  Il s’est particulièrement inquiété des menaces que constituent les armes de destruction massive, en notant les risques croissants de voir de telles armes tomber entre les mains de groupes terroristes.  Il a exhorté les États Membres à travailler de concert afin de prévenir cette menace.   

M. Kutesa a par ailleurs rappelé que la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires a été célébrée cette année pour la première fois le 26 septembre 2014.  Il a souligné l’importance de la Conférence internationale sur le désarmement nucléaire qui devrait se tenir au plus tard en 2018, et a exprimé l’espoir que la troisième conférence sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires, prévue à Vienne en décembre 2014, permettrait de faire avancer l’objectif du désarmement nucléaire.  Il a estimé que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) représentait un engagement important pour prévenir la prolifération, tout en garantissant l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, et a indiqué que la réunion d’examen de mai 2015 permettrait de faire le point sur les trois piliers du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  

Le Président de l’Assemblée générale s’est particulièrement inquiété des conséquences du commerce illicite des armes légères et de petit calibre qui déstabilisent des communautés entières.  C’est pourquoi, il a salué l’importance du Traité sur le commerce des armes (TCA) qui fournit un cadre de régulation du commerce licite de ces armes.

M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a déclaré que les « armes inhumaines » ne sont pas juste stockées quelque part, mais représentent une menace réelle pour l’ensemble de l’humanité.  Cette menace est contenue par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, mais celui-ci n’est pas mis en œuvre, a-t-il remarqué.  La menace perdure, et les États dotés n’arrivent pas à progresser en ce qui concerne leurs obligations juridiques en la matière.  Dire une chose et en faire une autre n’est pas responsable, a dit le représentant, estimant que les autres États ont le droit à des garanties pour que ce qui s’est passé à Hiroshima et Nagasaki ne se reproduise pas.  C’est pourquoi cette question doit être traitée en priorité lors de la Conférence d’examen de 2015 pour s’assurer que les États dotés respectent bien leurs engagements.  De l’avis de sa délégation,  la seule manière de parvenir à une élimination des armes nucléaires est un accord négocié mais juridiquement contraignant.

Le représentant a par ailleurs déploré que la Conférence du désarmement n’avait pu enregistrer des progrès en 18 ans, en raison des blocages exercés par certains pays pour adopter un ordre du jour.  À ce propos, le représentant a affirmé que la possession par Israël de l’arme nucléaire était une menace pour la paix dans la région en raison de la nature agressive de ce pays, qui s’est manifestée lors des récents évènements de Gaza.

Le représentant a enfin rassuré sur le caractère pacifique du programme nucléaire de son pays.  Les délégations qui affirment le contraire le font par esprit belliqueux, a-t-il dit, plaidant pour une résolution politique et négociée de cette question.  La conclusion d’un accord global, juste et négocié permettrait de constater que l’Iran n’a que des visées pacifiques, a-t-il conclu. 

M. KHIANE PHANSOURIVONG (République démocratique populaire lao) a réaffirmé que seule l’élimination totale des armes nucléaires pourrait assurer une garantie absolue contre l’utilisation ou la menace d’utilisation de ces armes.  Il a salué les conférences sur l’impact humanitaire des armes nucléaires à Oslo, en Norvège et à Nayarit, au Mexique, et a annoncé la participation de son pays à la réunion de Vienne.  Le représentant a regretté que 18 ans après son adoption, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires reste toujours sans effet, appelant la communauté internationale d’assurer son entrée en vigueur et exhortant ceux qui ne l’ont pas fait à le signer et à le ratifier dans le plus bref délai. 

M. Phansourivong a également estimé que la création de zones exemptes d’armes nucléaires avait contribué au renforcement du désarmement nucléaire régional, à la non-prolifération et au renforcement de la sécurité et de la paix régionales et internationales.  Il est important que les États dotés reconnaissent ces zones et offrent des assurances inconditionnelles contre l’utilisation ou la menace d’utilisation d’armes nucléaires contre les États situés dans ces zones, a-t-il dit.  Le représentant a par ailleurs informé que la République démocratique populaire lao signerait le protocole additionnel de l’AIEA en novembre prochain. 

Le représentant a aussi évoqué les défis posés par les armes conventionnelles, en particulier à sous-munitions, qui ont des effets dévastateurs sur les populations civiles et a invité les États qui n’ont pas encore adhéré à la Convention sur les armes à sous-munitions à le faire rapidement.

M. OMAR HILALE (Maroc) a salué le processus des conférences sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires et a annoncé que son pays continuerait à y participer.  Le représentant a appelé les États Membres à mettre pleinement en œuvre les objectifs du TNP, qui demeure la pierre angulaire du régime de non-prolifération nucléaire et de l’usage de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, souhaitant à cet égard que la Conférence d’examen du TNP qui aura lieu en mai 2015 s’accompagne de mesures effectives en matière de désarmement.  Il a en outre réaffirmé la nécessité du caractère universel du Traité et de la conclusion d’accords de garanties généralisées entre tous les pays du Moyen-Orient et l’AIEA.

Plaidant pour la tenue, dans les meilleurs délais, de la conférence internationale établissant une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive dans la région, il s’est dit convaincu qu’une telle avancée renforcerait la paix et la sécurité sur le terrain.  Il a par ailleurs déploré les blocages à la Conférence du désarmement à Genève, le Maroc restant attaché à l’intégrité comme au mandat de la Conférence.  Après avoir précisé que rien ne saurait faire obstacle au développement et à l’usage pacifique de l’énergie nucléaire civile, M. Hilale a indiqué que son pays était en pointe dans le domaine de la lutte contre le trafic illicite des matières radioactives et nucléaires: « Le Royaume participe à l’initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire et au processus du Sommet sur la sécurité nucléaire », a-t-il indiqué.

S’agissant du combat contre le terrorisme, il a déclaré que le Maroc, qui a accueilli la deuxième conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières, est convaincu que la sécurité des espaces frontaliers passait par la redynamisation des relations avec les pays voisins et les partenaires internationaux dans le cadre d’un dialogue régulier et positif. 

M. RI TONG IL (République populaire et démocratique de Corée - RPDC) a dit que le désarmement nucléaire demeurait la priorité de l’agenda de désarmement.  Il a regretté la poursuite du chantage et la démonstration de force de certaines puissances et a dénoncé l’attitude d’un pays qui pousse le monde à la course aux armements.  Le représentant a estimé que la paralysie des organismes de désarmement des Nations Unies était imputable à la conduite d’un seul pays qui mène une politique de chantage nucléaire.

Il a exhorté les puissances nucléaires à suspendre immédiatement leurs exercices militaires nucléaires et à renoncer à leur doctrine militaire fondée sur l’arme nucléaire, indiquant que les armes nucléaires de la RPDC étaient destinées à la défense nationale, contre le chantage et l’hostilité des États-Unis et la nature agressive des exercices militaires pratiqués sur la péninsule coréenne.  Le représentant s’est dit hostile à toute militarisation de l’espace extra-atmosphérique et a précisé que son pays continuerait de lancer des satellites qui sont essentiels à son développement économique. 

M. DURGA PRASAD BHATTARAI (Népal) a rappelé l’attachement de son pays au désarmement et à la non-prolifération nucléaire, convaincu que seule l’élimination totale des armes nucléaires pourrait garantir avec certitude leur non-utilisation.  Le Népal, a-t-il toutefois indiqué, soutient le droit d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et réitère son appel à des « mesures vigoureuses et fiables » pour la sûreté et la sécurité nucléaires.

Notre pays, a poursuivi M. Bhattarai, a appuyé l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires dans diverses régions du monde et se joint aux efforts déployés pour parvenir à établir une zone exempte d’armes de destruction de masse au Moyen-Orient.  Le représentant s’est félicité de constater que le Traité sur le commerce des armes avait été ratifié à ce jour par 53 pays, permettant l’entrée en vigueur de cet instrument juridiquement contraignant en décembre de cette année. Enfin, en tant que pays hôte du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement dans la région Asie-Pacifique, le Népal, a-t-il dit, est convaincu qu’il faudrait faire davantage pour revitaliser le « processus de Katmandou » destiné à renforcer, dans cette partie du monde, la coopération et la confiance mutuelle en matière de désarmement.

Saluant l’entrée en vigueur prochaine du Traité sur le commerce des armes (TCA), Mme ANA PENA DOIG (Pérou) a rappelé l’importance de ce Traité pour son pays actuellement en cours de ratification.

Face à l’inquiétude de la communauté internationale concernant la prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre, la représentante s’est félicitée de la tenue de la cinquième réunion biennale des États pour l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.

En tant que signataire de la Convention sur les armes à sous-munitions, elle a indiqué que son pays avait présenté son premier rapport de transparence pour la période allant de mars à août 2013, y compris le nombre d’armes à sous-munitions à détruire par son pays d’ici à 2021.

Rappelant l’engagement du Pérou en faveur du désarmement nucléaire et de la non-prolifération nucléaire, Mme Doig a souhaité que le Comité préparatoire qui aura lieu en 2015 parvienne à des progrès significatifs sur la mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

La représentante s’est par ailleurs félicitée des initiatives contre la circulation illicite des armes légères et de petit calibre entreprises par le Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes, qui siège à Santiago de Chili. 

Mme Doig, dont le pays préside le Code de conduite international contre la prolifération des missiles balistiques pour la période 2014-2015, a salué en conclusion l’adhésion au Code de conduite de trois nouveaux pays issus de sa région, Antigua-et-Barbuda, la République dominicaine et Saint-Kitts-et-Nevis.

« L’élimination de toutes les armes nucléaires est la seule garantie pour notre survie », a déclaré M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin).  Pour sa délégation, un point de non-retour a été atteint, avec des acteurs non étatiques qui mènent des guerres avec des armements lourds.  Compte tenu de l’arsenal nucléaire présent dans le monde, il n’est pas inenvisageable qu’ils puissent s’approprier demain des armes nucléaires, a-t-il prévenu.  C’est pourquoi, à son avis, il faudrait dès aujourd’hui s’orienter vers leur destruction totale, comme cela a été le cas pour les armes chimiques.  Il faut donc que les États adoptent de nouvelles mesures de désarmement, a estimé le représentant.  

M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a précisé que son pays menait actuellement des dialogues de paix, rappelant que la Colombie souffrait depuis plus de 50 ans des conséquences néfastes du trafic illicite des armes légères.  Indiquant que ce trafic entravait les possibilités de développement, il s’est félicité de l’entrée en vigueur, le 24 décembre 2014, du Traité sur le commerce des armes (TCA).

Le représentant a par ailleurs souligné l’importance de la tenue, les 18 et 19 novembre prochains, d’un séminaire régional qui entendra les expériences de 33 pays de l’Amérique latine et des Caraïbes en matière de lutte contre le trafic des armes légères et ses conséquences.  Pour sa part, a-t-il indiqué, la Colombie avait accumulé une expérience considérable dans la lutte contre le fléau des mines antipersonnel, notamment pour ce qui concerne la prise en charge des victimes et la gestion des mines non explosées.

En conclusion, il a annoncé le lancement le 6 novembre 2014 à Bogota du plan national de mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité.   

M. LUIS BENITEZ RODRIGUEZ (Paraguay) a déclaré que l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires constituera un premier pas permettant aux générations futures de jouir d’un monde exempt d’essais nucléaires et d’armes nucléaires.  Il a également estimé qu’étant donné les conséquences du commerce illicite des armes légères et de petit calibre, les États devaient s’engager à prévoir un meilleur contrôle et un meilleur traçage les concernant.  Dans ce domaine, la coopération internationale est primordiale, a affirmé le représentant, assurant que son pays était prêt à se montrer actif dans ce domaine.

Mme HELENA RAJAONARIVELO (Madagascar) a appelé à la revitalisation des travaux de la Conférence du désarmement, dont le rôle exclusif d’instrument de négociations multilatérales des traités doit être préservé.  Quant à la Commission du désarmement, elle doit trouver un consensus sur les recommandations à transmettre à l’Assemblée générale, la Commission étant le seul organe spécialisé dans le renforcement de la diplomatie et de la sécurité, a-t-elle ajouté.  La représentante a ensuite souligné la nécessité de redoubler d’efforts en faveur du désarmement nucléaire et de la non-prolifération, à l’heure où se multiplient les tensions, au Moyen-Orient notamment.  Elle a par ailleurs souhaité que se poursuive la série des conférences en cours sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires, un bon moyen à son avis de sensibiliser l’opinion publique internationale à l’objectif ultime de désarmement nucléaire complet et irréversible.

La représentante a également assuré que son pays respecterait ses engagements au titre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité sur la non-prolifération, sous tous ses aspects, des armes de destruction massive, Madagascar ayant accueilli le Comité 1540 chargé de vérifier l’état d’application de ladite résolution au niveau national.  Sur les arsenaux classiques, Mme Rajaonarivelo s’est félicitée de l’entrée en vigueur prochaine du Traité sur le commerce des armes, la mise en œuvre de cet instrument nécessitant « le respect de la souveraineté de chaque pays ».  

 

 

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