En cours au Siège de l'ONU

Soixante-neuvième session,
6e séance – après-midi
AG/DSI/3501

Devant la Première Commission, les États demandent plus de progrès dans le désarmement nucléaire et le contrôle des armes conventionnelles

La Première Commission, chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale, a poursuivi aujourd’hui son débat général en entendant 19 États qui ont mis en avant les avancées réalisées dans la lutte contre la prolifération des armes conventionnelles mais réclamé la mise en œuvre complète du Plan d’action de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 2010.

« Les armes légères tuent plus de 300 000 personnes chaque année », a déploré la représentante de la Jamaïque, après avoir rappelé le fléau que constituent ces armes pour son pays et les autres États des Caraïbes.  Si elle s’est félicitée de l’entrée en vigueur en décembre prochain du Traité sur le commerce des armes, lequel, à son avis, devrait avoir le secrétariat à Trinité-et-Tobago, elle a réclamé par ailleurs l’élaboration d’un instrument juridique international contraignant pour assurer le marquage de ces armes.

Même son de cloche du côté des États d’Afrique qui se sont largement exprimés aujourd’hui et qui ont tous mis en avant les conséquences de la circulation de ces armes légères sur la stabilité du continent et sur les populations civiles, qui en sont les premières victimes.  Ils ont été unanimes à saluer l’entrée en vigueur prochaine du Traité sur le commerce des armes, ainsi que le succès de la Conférence biennale d’examen du Programme d’action pour éradiquer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.  Le Burkina Faso, la Tunisie et le Kenya ont pour leur part déploré que les budgets militaires continuent d’augmenter au lieu de servir les intérêts du développement, tandis que le Soudan reprochait aux États producteurs de livrer des armes « à des groupes armés sans foi ni loi ».

De son côté, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a estimé que « les États producteurs d’armes conventionnelles avaient une responsabilité plus importante dans la lutte contre cette prolifération, comme les États dotés d’armes nucléaires ont une responsabilité plus importante en matière de désarmement nucléaire ».

Dans leurs interventions, tous les États ont déploré un manque de progrès dans le domaine nucléaire, appelant les États dotés à remplir leurs engagements et réclamant la pleine mise en œuvre du Plan d’action adopté lors de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération de 2010.  Principal écueil pour les États arabes, le report de la conférence internationale prévue en 2012 pour lancer la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.

Rappelant l’importance de ces zones pour la non-prolifération nucléaire, la Tunisie, le Koweït, le Liban et l’Oman ont particulièrement insisté sur la responsabilité d’Israël dans cet échec, l’invitant à rejoindre le TNP et à soumettre ses installations nucléaires au contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique.  « C’est une urgence pour assurer la stabilité et la sécurité des peuples du Moyen-Orient », ont estimé les Émirats arabes unis, rappelant qu’ils faisaient figure d’exemple dans l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, avec un programme répondant aux normes les plus strictes de transparence et de contrôle international.  Préoccupés par le programme nucléaire de l’Iran, les États arabes ont aussi rappelé le droit inaliénable des pays à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et souhaité que les négociations lancées l’année dernière à Genève débouchent sur une solution pacifique et durable écartant tous les doutes sur la finalité du programme iranien.

S’exprimant également lors de cette séance, le Viet Nam, la Hongrie et l’Italie ont déploré que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires ne soit toujours pas entré en vigueur, appelant les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le texte dans les plus brefs délais.  Ils ont aussi réitéré leur soutien à l’ouverture de négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires.  Motif de satisfaction en revanche pour le Kirghizistan, la ratification du Traité de Semipalatinsk instaurant une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale par les États dotés.

Accueillant avec satisfaction l’organisation de conférences internationales sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires, les intervenants ont estimé qu’elles permettaient de « délégitimer » les armes nucléaires et annoncé leur participation à la troisième réunion internationale qui sera organisée à Vienne en décembre.  Pays hôte, l’Autriche a précisé que cette conférence serait ouverte aux organisations internationales, aux organisations non gouvernementales et à la société civile.  Son représentant a souhaité que cet évènement « contribue à la réalisation de l’objectif suprême d’un monde débarrassé de l’arme atomique ». 

La Première Commission reprendra son débat général mardi 14 octobre 2014, à 15 heures.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Suite des déclarations

M. ABDULAZIZ ALAJMI (Koweït) a déclaré que son pays, qui a ratifié la quasi-totalité des instruments internationaux relatifs au désarmement, estimait qu’il fallait une approche équilibrée en ce qui concerne les trois piliers du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) -la non-prolifération, la destruction des armes nucléaires et les usages pacifiques de l’énergie nucléaire.  Il a également estimé que l’impasse dans lequel se trouvent les organes de désarmement des Nations Unies nécessitait l’élaboration d’idées nouvelles dans ce domaine.

La sécurité du Moyen-Orient ne pourra être assurée sans une adhésion d’Israël au TNP et qu’à condition que ce pays soumette ses installations aux inspections de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), a encore déclaré le représentant.  Quant à la question du programme nucléaire iranien, elle ne peut être réglée, à ses yeux, que de manière politique et pacifique, tous les États ayant le droit de disposer de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Le représentant a également salué la bonne coopération dont a fait preuve l’Iran avec l’AIEA et le Conseil de sécurité de l’ONU. 

M. GYORGY MOLNAR (Hongrie) s’est félicité de l’entrée en vigueur prochaine du Traité sur le commerce des armes et du démantèlement de l’arsenal d’armes chimiques de la Syrie par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) en septembre dernier.  Il a ensuite rappelé que la Conférence du désarmement était le seul organe multilatéral de négociation du désarmement.  Attribuant l’impasse qui règne à la Conférence du désarmement à un manque de volonté politique des États, le représentant a réclamé des efforts collectifs pour revitaliser cet organe, en commençant par l’adoption d’un programme de travail.

Il a par ailleurs souligné l’efficacité des groupes de travail informels nommés pour assister la présidence de la Conférence du désarmement et avancer sur les principales questions à l’ordre du jour.  Il a cité notamment le succès du Groupe d’experts gouvernementaux sur l’élaboration d’un Traité interdisant la production de matières fissiles pour les armes nucléaires.  Rappelant aussi l’importance de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, il a appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à signer et à ratifier le Traité pour permettre son entrée en vigueur.

M. DER KOGDA (Burkina Faso) a déclaré que le désarmement devait rester à l’agenda de la communauté internationale.  C’est pour cette raison que son pays a ratifié les principaux instruments internationaux relatifs au désarmement, dont le Traité sur le commerce des armes et le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Pour leur mise en œuvre, son gouvernement s’était doté de plusieurs mécanismes, dont une Haute autorité sur l’interdiction des essais nucléaires, a-t-il dit.

Le représentant a également estimé qu’il fallait avancer rapidement vers un désarmement nucléaire rapide, afin de débarrasser le monde de ce type d’armes, et pour que les pays en développement puissent bénéficier des retombées pacifiques de l’énergie nucléaire, comme le prévoient les dispositions du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Par ailleurs, les budgets militaires investis par les États devraient être revus à la baisse, afin de dégager des ressources pour les besoins de développement, a conclu le représentant.

Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a rappelé que la priorité de son pays était d’assurer la sécurité et la stabilité pour les peuples du Moyen-Orient et de parvenir à l’élimination totale des armes nucléaires et autres armes de destruction massive.  Estimant qu’il y avait « urgence », la représentante s’est félicitée de l’organisation de deux conférences sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires, et de l’entrée en vigueur du Traité sur le commerce des armes en décembre prochain.

Rappelant ensuite le droit des États à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, elle a insisté sur l’importance de la transparence dans cette utilisation et le respect des engagements pris au niveau international.  Elle a indiqué que les Émirats arabes unis étaient pionniers dans la région, avec le développement d’un programme nucléaire pacifique répondant aux normes les plus élevées en matière de transparence et de sécurité.

Évoquant la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, la représentante a fait part de sa déception quant au report de la conférence prévue à cet effet en 2012 appelant à son organisation dans les plus brefs délais, conformément au Plan d’action de la Conférence d’examen du TNP de 2010.  Elle a également réitéré son appel à Israël, « le seul État de la région qui n’a pas rejoint le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, à le faire, et tous les États de la région à œuvrer ensemble pour l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  

M. ANTHONY ANDANJE (Kenya) a constaté que 20 ans après l’adoption du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, aucun progrès n’avait été réalisé dans ce domaine; au contraire, les budgets militaires ont augmenté, de même que le nombre de vecteurs nucléaires, a-t-il précisé, déplorant que les États dotés n’aient tenu aucun de leurs engagements en matière de désarmement.

Le représentant a également estimé que la communauté internationale devait rester saisie de la question des armes légères et de petit calibre, en raison de leur danger. Les pays producteurs et exportateurs doivent s’assurer que ces armes ne tombent pas dans des mains d’acteurs non étatiques et renforcer les mécanismes de traçage pour un meilleur contrôle de la prolifération de ces armes, a-t-il dit.  Le Kenya, qui, comme d’autres délégations, est préoccupé par les conséquences humanitaires des armes nucléaires, invite tous les États à participer à la prochaine conférence qui se tiendra sur le sujet au Mexique en 2018, a conclu le représentant.  

Mme EL KHANSA ARFAOUI HARBAOUI (Tunisie) a souhaité que de nouveaux efforts soient réalisés en faveur du désarmement pour « libérer des ressources financières qui sont actuellement utilisées pour la fabrication et le maintien des armements et les consacrer au développement économique et social, à la promotion de la démocratie et à la protection de l’environnement ».  Elle a souligné que si le TNP avait permis de ralentir la non-prolifération, il n’avait pas permis de l’empêcher.  En dépit de cette réalité, elle a estimé que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires restait l’outil indisponible de la communauté internationale, appelant les puissances nucléaires à élaborer un instrument international juridiquement contraignant offrant des garanties de sécurité négatives aux États non dotés. 

Rappelant l’importance des zones exemptes d’armes nucléaires, elle a appelé à la création rapide d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, considérant que cette région était « l’une des zones les plus concernées en raison du refus de certaines parties de joindre le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et de placer leurs installations nucléaires sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ».

La représentante a déploré la prolifération des armes légères et de petit calibre qui alimentent les conflits et continuent de porter atteinte à la paix et la sécurité des États, ayant aussi des conséquences dévastatrices sur les populations civiles.  Elle s’est félicitée de l’entrée en vigueur prochaine du Traité sur le commerce des armes et de l’attention portée au Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.  Soulignant que l’Afrique était devenue la région du monde la plus touchée par les conséquences de cette prolifération, elle a souhaité que la communauté internationale mette l’accent sur la coopération régionale et sous-régionale pour s’attaquer à l’offre et à la demande et endiguer les mouvements transfrontaliers.

M. NURAN NIYAZALIEV (Kirghizistan) a émis le vœu que la prochaine Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération de 2015 permettra de se pencher sur les trois piliers qui le composent.  Le représentant a ensuite dressé une liste des priorités qui selon lui doivent être abordées au plus vite par la communauté internationale, à savoir les conséquences humanitaires de l’extraction de l’uranium, la cessation, sans tarder, des essais nucléaires et la mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité sur les armes chimiques à l’horizon 2016.

En tant que pays qui a le premier renoncé à militariser l’espace extra-atmosphérique, le Kirghizistan estime que cette question doit être traitée au sein d’instances internationales, et en particulier de la Conférence du désarmement, a déclaré le représentant.  Le Kirghizistan, État partie au Traité de Semipalatinsk, a également pour objectif l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale, a précisé le représentant, qui s’est par ailleurs félicité de la signature d’un protocole sur les garanties de sécurité négatives par des États dotés.   

Rappelant les dramatiques conséquences de la circulation des armes légères et de petit calibre sur son pays, Mme SHORNA-KAY MARIE RICHARDS (Jamaïque), a salué l’entrée en vigueur prochaine du Traité sur le commerce des armes, insistant toutefois sur la nécessité de se concentrer désormais sur sa mise en œuvre effective.  Elle s’est prononcée pour l’installation du secrétariat du Traité à Trinité-et-Tobago.

Elle a par ailleurs salué les résultats de la Conférence biennale d’examen du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, réclamant toutefois de nouveaux efforts pour parvenir à l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant pour le traçage et le marquage des armes légères et de petit calibre, qui font 300 000 morts dans le monde chaque année.

Dans le domaine des armes nucléaires, elle a souhaité que la Conférence d’examen du TNP de 2015 soit l’occasion pour les États Membres de renouveler leur engagement envers le désarmement nucléaire et de réaliser de nouveaux progrès en matière de désarmement.  Elle a appelé à l’entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, et a plaidé pour l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires, en particulier au Moyen-Orient.  Elle s’est enfin félicitée de la tenue des Conférences d’Oslo et Nayarit sur les conséquences humanitaires de l’usage des armes nucléaires qui permettent de délégitimer de telles armes.

Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam) s’est dite encouragée par les progrès récents en matière nucléaire, notamment les deux conférences sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires ou le soutien apporté par l’AIEA aux États en développement.  Mais d’autres progrès doivent être faits, notamment en ce qui concerne les garanties négatives de sécurité, la ratification du Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires ou encore la démilitarisation de l’espace extra-atmosphérique. 

La représentante a par ailleurs estimé que les États avaient le droit de se procurer des armes classiques pour assurer leur défense.  C’est pour cela que le Traité sur le commerce des armes doit être mis en œuvre de manière équilibrée, a-t-elle affirmé.  En ce qui le concerne, le Viet Nam reste disposé à travailler avec tous les partenaires afin de parvenir aux objectifs de la communauté internationale sur le désarmement, a assuré la représentante. 

Mme MAYA DAGHER (Liban) a demandé la mise en œuvre du Plan d’action de la Conférence d’examen du TNP de 2010 prévoyant l’élaboration d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Elle a réaffirmé l’importance de la convocation d’une conférence sur cette question le plus tôt possible, soulignant qu’Israël était « le seul État de la région qui n’ait pas adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ».  Elle a invité la communauté internationale à faire « pression sur Israël pour qu’il soumette ses installations nucléaires au contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique ».  « Le Liban rappelle le droit inaliénable des États à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques », a-t-elle précisé, saluant la tenue des premières conférences internationales sur les conséquences de l’usage de ces armes.

M. ALEXANDER KMENTT (Autriche) a formé le souhait que les négociations sur le dossier du nucléaire iranien, qui reprendront cette semaine à Vienne, conduisent à une solution durable et acceptable par tous.  « Toutes les inquiétudes de la communauté internationale sur la nature du programme nucléaire iranien doivent être levées », a-t-il déclaré.  À son avis, le Traité doit recouvrer sa légitimité, mise à mal par les activités de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et les difficultés rencontrées depuis 2010 pour organiser une conférence sur la dénucléarisation du Moyen-Orient.

Le représentant a souligné que la crise en Ukraine renforçait le scepticisme de ceux pour qui le désarmement nucléaire était une chimère.  « Nous exhortons tous les États Membres, en particulier les États dotés de l’arme nucléaire, à intensifier les efforts de désarmement nucléaire en cours, et nous appelons à la ratification dans les meilleurs délais du TICEN, en vue de la Conférence d’examen du TNP de 2015 », a déclaré M. Kmentt.  En outre, il a invité les États à participer pleinement aux travaux de la Conférence de Vienne sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires, qui se tiendra les 8 et 9 décembre prochain.  La « Conférence sera ouverte à la participation des organisations internationales pertinentes, aux chercheurs et à la société civile », a-t-il précisé, souhaitant que cet événement contribue à la réalisation de l’objectif suprême d’élimination de l’arme atomique.

S’agissant des armes classiques, il a notamment plaidé pour l’universalisation de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel et de la Convention sur les armes à sous-munitions, les arsenaux visés entraînant un coût humain intolérable. 

M. MOHAMED AHMED AL-SHANFARI (Oman) a déploré le peu de progrès réalisés ces dernières décennies en matière de désarmement nucléaire et de non-prolifération.  Il a fait part de sa préoccupation quant au report de la conférence internationale initialement prévue en 2012 pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, attribuant la responsabilité de cet échec à « certaines parties qui n’ont pas compris l’importance et le but de cette conférence ».

Il a également rappelé le droit inaliénable des États à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et souhaité que les pourparlers en cours à propos du programme nucléaire iranien débouchent sur une issue positive.

Le représentant a par ailleurs réitéré le plein soutien de son pays au Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects. Il a également indiqué que son pays avait déposé les instruments de ratification de la Convention d’interdiction des mines antipersonnel en août dernier.

M. MARGUS KOLGA (Estonie) a rappelé la pertinence des principaux instruments du désarmement multilatéral, le Traité sur le commerce des armes, le TICEN, le TNP et la Conférence du désarmement, appelant à leur universalisation et, le cas échéant, à leur entrée en vigueur.  S’attardant sur la situation de la Conférence du désarmement, il a appelé à la nomination d’un rapporteur spécial chargé d’examiner la composition de cette enceinte internationale où se négocient les traités, et qui est à l’arrêt depuis de nombreuses années.  Les négociations sur l’élargissement de la composition de la Conférence doivent se poursuivre et les résolutions pertinentes être pleinement mises en œuvre, a-t-il indiqué.

S’agissant de la crise syrienne, le représentant s’est inquiété du fait que la mission d’établissement des faits établie par le Directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques avait indiqué le recours systématique à un produit chimique comme arme de combat.  Tous les responsables de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie devront répondre de leurs actes devant la justice, a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le représentant a fait part de la volonté de son pays de contribuer activement au régime de contrôle de la technologie des missiles.  En devenant membre du régime, nous apporterions notre expertise dans les domaines des technologies spatiales et des drones à haute altitude et grande autonomie, a précisé le représentant.  Enfin, il a appelé à  un renforcement de la cybersécurité, une question qui doit d’être débattue ultérieurement par la Première Commission.

M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a indiqué que son pays, pleinement conscient des menaces à la paix et à la sécurité internationales que constituent les armes de destruction massive (ADM), avait fourni un rapport détaillé au Conseil de sécurité sur la mise en œuvre de sa résolution 1540 sur les ADM.  Il a précisé que le Monténégro avait déposé son instrument de ratification du Traité sur le commerce des armes le 18 août dernier.  « Notre ratification est une nouvelle illustration de notre engagement à promouvoir partout dans le monde un commerce responsable des armes », a affirmé le représentant, ajoutant qu’« une fois en vigueur, le Traité contribuera de manière décisive à mettre fin au détournement illégal des stocks d’armes qui alimentent les conflits armés, bafouant ainsi les droits de millions d’êtres humains ».

Il a en outre assuré ses homologues que son pays s’attacherait à accélérer l’universalisation du Traité ainsi que la pleine et entière application de ses dispositions.  Le représentant a souscrit à l’approche axée sur les résultats prônée par le Haut-Représentant pour les affaires de désarmement, Mme Angela Kane, dans l’allocution qu’elle a prononcée lors de l’ouverture du débat général de la Première Commission.

M. FERNANDO WAHNON FERREIRA (Cap Vert) a réaffirmé l’attachement de son pays au multilatéralisme, dans le cadre duquel il est possible de créer les mécanismes efficaces pour parvenir au désarmement global, a-t-il dit.  Ajoutant que les crises relatives à la prolifération nucléaire persistent, représentant une grave menace à la paix mondiale, il a salué l’adoption du 26 septembre comme Journée mondiale de l’élimination totale des armes nucléaires et a confirmé la participation active de son pays à la prochaine réunion sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires, qui se tiendra en Autriche les 8 et 9 décembre 2014.

Sur les armes classiques, M. Ferreira a indiqué que son pays comptait ratifier très prochainement le Traité sur le commerce des armes, dont l’entrée en vigueur est prévue pour le 24 décembre prochain.  Ce Traité permettra de mieux lutter contre la criminalité urbaine et le terrorisme, a-t-il  affirmé, avant de plaider pour un renforcement de la coopération régionale afin d’accélérer la mise en œuvre du Programme d’action sur les armes légères et de petit calibre. 

Pour finir, le représentant a demandé aux membres de la Conférence du désarmement de relancer rapidement cet instrument pour qu’il soit en mesure d’aider à trouver des réponses aux évènements qui menacent la paix et la sécurité internationales.

M. PETER BONNY (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a déclaré que les États dotés de l’arme nucléaire et les fabricants d’armes classiques doivent assumer plus de responsabilité que les autres dans les débats sur le désarmement.  Il s’est félicité de l’élimination des armes chimiques de la Syrie et des progrès sur la question du nucléaire iranien, invitant ces deux pays à apporter à la communauté internationale des gages de leur bonne foi dans ce domaine.

Le représentant a par ailleurs affirmé que son pays déployait des efforts considérables pour limiter le commerce illégal des armes légères et de petit calibre sur son territoire et à ses frontières, mais que ces efforts resteraient sans effet si les pays producteurs ne coopèrent pas pleinement.  La situation en Ukraine, en Iraq ou en Syrie montre également la nécessité de contrôler le trafic des armes légères et de petit calibre, qui ne pourra aboutir qu’avec le concours des pays producteurs et exportateurs, a-t-il conclu.

M. RAYMOND SERGE BALÉ (Congo) a réitéré son appui à « toutes les actions internationales visant à proscrire la fabrication et l’utilisation d’armes nucléaires ».  Il a rappelé que son pays avait ratifié en septembre dernier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, appelant les États qui ne l’ont pas encore fait à signer et ratifier le texte pour permettre son entrée en vigueur.  Il a également salué les efforts déployés pour parvenir à l’élaboration d’un traité interdisant la production de matières fissiles pour les armes nucléaires.  

Évoquant le problème de la circulation illicite des armes légères et de petit calibre, le représentant a salué l’entrée en vigueur prochaine du Traité sur le commerce des armes et réitéré son soutien au Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.  Il a également appelé à l’universalisation de la Convention d’interdiction des mines antipersonnel, ainsi que de la Convention d’interdiction des armes à sous-munition que le Congo a ratifiée en septembre dernier.

M. AHAMTALLA MOHAMED OSMAN (Soudan) a demandé à ce que la conférence sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient se tienne au plus vite, estimant que toutes les installations nucléaires du Moyen-Orient devraient être placées sous le régime de garanties de l’AIEA, y compris celles d’Israël.

Le représentant du Soudan, État partie de la zone exempte d’armes nucléaires en Afrique, a également assuré que son pays s’efforçait, avec des partenaires régionaux, de lutter contre le commerce illicite et la prolifération des armes légères et de petit calibre.  Pour compléter ces efforts, a-t-il poursuivi, les États producteurs devraient s’abstenir de livrer des armes à des groupes armés et le Conseil de sécurité s’assurer que les programmes de démobilisation ou de désarmement sont pleinement appliqués, en particulier dans les pays où des missions de maintien de la paix des Nation Unies sont présentes.  Au lieu d’envoyer des experts internationaux, qui ne traitent pas les conséquences des conflits, le Conseil de sécurité devrait axer son action sur l’élaboration de mesures de développement, a conclu le représentant.  

M. VINICIO MATI (Italie) s’est félicité de l’entrée en vigueur, le 24 décembre prochain, du Traité sur le commerce des armes.  Rappelant que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires restait la pierre angulaire du désarmement et du régime de non-prolifération, il a énuméré les priorités de son pays: pleine mise en œuvre du Plan d’action de la Conférence d’examen du TNP de 2010, mise en œuvre d’un instrument juridique encadrant les garanties de sécurité négatives, entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, lancement de négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles pour les armes nucléaires, établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient après la convocation d’une conférence à cet effet avec tous les États de la région.

Le représentant a également appelé à une solution négociée sur les questions concernant le programme nucléaire de l’Iran, se félicitant de l’accord intervenu à Genève en novembre 2013 et sa mise en œuvre par l’Iran.  Saluant ensuite la destruction de l’arsenal chimique de la Syrie, il a rappelé la participation de son pays à ce processus, aux côtés de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.  Il s’est en revanche dit préoccupé par le fait que la Syrie ne se soit toujours pas pliée aux demandes de l’Agence internationale de l’énergie atomique pour le contrôle de certaines installations susceptibles d’accueillir un programme nucléaire.

Pour conclure, le représentant a rappelé l’adhésion de son pays aux Conventions d’interdiction des armes chimiques, des armes bactériologiques, des armes à sous-munitions et des mines antipersonnel.  Il a enfin souligné la nécessité de préserver la paix et la sécurité dans l’espace extra-atmosphérique, saluant les travaux du Groupe d’experts gouvernementaux sur la mise en œuvre de mesures de confiance et soutenant l’initiative de l’Union européenne pour l’adoption d’un code de conduite international dans ce domaine. 

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