En cours au Siège de l'ONU

Soixante-neuvième session
24e & 25e séances – matin et après-midi
AG/AB/4141

Cinquième Commission: mécontentement devant les 190 millions de dollars demandés pour financer « la lourde machine bureaucratique » de la Mission de l’ONU contre Ebola

À moins d’une semaine de la clôture des travaux de la Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, les délégations n’ont pas caché leur mécontentement devant les 190 millions de dollars demandés pour financer « la lourde machine bureaucratique » de la Mission de l’ONU contre Ebola.  Elles ont aussi examiné la proposition de budget pour l’Opération au Darfour et l’organisation du Sommet sur le programme de développement pour l’après-2015 ainsi que les incidences financières des résolutions relatives à l’enquête sur la mort de Dag Hammarskjöld et aux résolutions du Conseil des droits de l’homme.

C’est par une salve de critiques qu’a été accueillie la demande du Secrétaire général visant à obtenir le montant exact de 189 593 900 dollars pour financer, jusqu’au 31 décembre 2015, le Bureau de l’Envoyé spécial pour Ebola et la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola (MINUAUCE).  Cette proposition budgétaire, qui représente sept fois la part du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans le budget ordinaire de l’ONU, manque de clarté et ne donne aucune précision sur la structure organisationnelle, le personnel et les ressources requises, a tranché le représentant du Togo, au nom du Groupe des États d’Afrique.  La « lourde » structure chapeautée par de nombreux postes de direction montre qu’une grande partie des ressources sera en fait affectée au soutien à la Mission et non aux besoins des pays touchés, la Guinée, le Libéria et la Sierre Leone.

Le rapport du Secrétaire général donne trop peu de détails pour permettre à l’Assemblée générale de prendre une décision informée, a renchéri le Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), M. Carlos Massieu.  Le rapport n’explique pas le rôle de coordination de la MINUAUCE et ne dit rien sur les autres principaux acteurs dont l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a dénoncé le CCQAB.  On semble installer la Mission alors qu’elle doit réaliser des cibles en 30, 60 ou 90 jours.  En attendant un budget détaillé au mois de mai 2015, le CCQAB a recommandé d’autoriser le Secrétaire général à engager une somme de 104,5 millions de dollars dont les 50 millions approuvés précédemment.  Le Comité précise que ce montant est 10% inférieur à celui que le Secrétaire général a demandé.

La Cinquième Commission a aussi examiné la proposition de budget de 1,2 milliard de dollars pour l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), couvrant la période  allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015.  Ici aussi, le représentant du Togo s’est dit préoccupé par la « réduction arbitraire du budget » qui s’apparente à un simple « exercice de coupe ».  Il a promis de demander des éclaircissements sur la réduction d’environ 24% du personnel et sur l’absence des projets à impact rapide.  Il a été appuyé par son homologue du Soudan.

La Cinquième Commission a également appris que les travaux du groupe d’experts indépendant chargé d’examiner les nouvelles informations sur la mort de Dag Hammarskjöld, ancien Secrétaire général de l’ONU et d’en évaluer la valeur probante, coûteront 451 100 dollars pour l’exercice biennal 2014-2015. Le représentant de la Suède a souhaité que l’Assemblée générale adopte la résolution pertinente dès la semaine prochaine afin de permettre aux familles des disparus, encore présentes à New York, de vivre ce moment.

Le CCQAB estime d’ailleurs qu’un montant de 400 100 dollars pourra être financé par les crédits déjà ouverts et que les 50 900 dollars restants devraient être tirés du fonds de réserve qui accusera, selon les projections, un déficit de 11,5 millions de dollars, a aussi appris la Commission aujourd’hui.  Cette dernière est appelée, par le CCQAB, à trouver une solution pour financer l’organisation du Sommet des Nations Unies consacré à l’adoption du programme de développement pour l’après-2015, qui se tiendra du 25 au 27 septembre, et dont le coût est estimé à 1,3 million de dollars.

Enfin, la mise en œuvre de quelques 69 résolutions et décisions du Conseil des droits de l’homme nécessitera un montant de 158 300 dollars que le Secrétaire général conseille d’amputer sur les crédits ouverts pour 2014-2015.  Quant au reste, soit 12,3 millions de dollars, il devrait être tiré du fonds de réserve.  Le représentant de Sri Lanka a demandé à la Cinquième Commission de vérifier pourquoi l’Équipe d’enquête du Bureau du Haut-Commissaire aux droits de l’homme avait pratiquement dépensé tout son budget sans s’être rendu une seule fois au Sri Lanka.  Son homologue de l’Érythrée a aussi dénoncé la manière dont sont gérés les fonds du Conseil des droits de l’homme. 

Le représentant de la Fédération de Russie a dit avoir accepté « à titre exceptionnel » de participer aux travaux sans les documents pertinents et traduits dans les six langues officielles de l’ONU.  La représentante de l’Uruguay a déclaré que l’échéance du 24 décembre à midi pour clôturer les travaux de la Cinquième Commission ne devait être dépassée en aucun cas, par respect pour le droit de passer Nöel en famille. 

La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal.

BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE BIENNAL 2014-2015

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur le budget-programme de l’exercice biennal 2014-2015 - Prévisions révisées comme suite aux résolutions et décisions adoptées par le Conseil des droits de l’homme à ses vingt-cinquième, vingt-sixième et vingt-septième sessions et à ses vingt et unième et vingt-deuxième sessions extraordinaires (A/69/670)

Pour établir ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné une version préliminaire du rapport du Secrétaire général sur les prévisions révisées comme suite aux résolutions et décisions adoptées par le Conseil des droits de l’homme à ses vingt-cinquième, vingt-sixième et vingt-septième sessions et à ses vingt et unième et vingt-deuxième sessions extraordinaires (A/69/615).  Le montant total des dépenses découlant des 69 résolutions et décisions ayant des incidences financières s’élève à 52 073 200 dollars, dont un montant supplémentaire de 12 460 200 dollars au titre du budget-programme de l’exercice biennal 2014-2015 et 4 466 800 dollars au titre du projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2016-2017.  S’agissant des dépenses supplémentaires, le Secrétaire général propose qu’un montant de 158 300 dollars soit imputé sur les crédits ouverts pour l’exercice biennal 2014-2015; et le reste, les 12 301 900 dollars, soit imputé sur le fonds de réserve de l’exercice biennal 2014-2015.

Le Comité consultatif compte que les dépenses relatives à chaque mandat seront clairement précisées dans les futurs projets de budget et que l’on évitera le chevauchement des fonctions et le double emploi en matière de ressources.  Il n’a pas été convaincu par les arguments justificatifs accompagnant la demande de services de consultants externes, en plus des deux fonctionnaires de rang P-3 déjà demandés au titre du personnel d’appui auprès des rapporteurs spéciaux.  Il estime que toute tâche spécialisée visée dans une résolution régissant le mandat d’un Rapporteur spécial devrait être exécutée par les deux spécialistes P-3 et recommande donc que les ressources demandées pour les services de consultants, d’un montant de 162 600 dollars, ne soient pas approuvées.  En outre, il recommande qu’à l’avenir les compétences disponibles en interne soient utilisées chaque fois que cela est possible et que l’emploi de consultants extérieurs soit dûment justifié.

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur les incidences sur le budget-programme du projet de résolution A/69/L.42 relatif à l’enquête sur les conditions et les circonstances de la mort tragique de Dag Hammarskjöld et des personnes qui l’accompagnaient (A/69/669)

Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné, pour établir son rapport, la version préliminaire de l’état, présenté par le Secrétaire général, des incidences sur le budget-programme du projet de résolution A/69/L.42 qui appelle à la désignation d’un groupe d’experts indépendant chargé d’examiner les nouvelles informations sur la mort de l’ancien Secrétaire général de l’ONU et d’en évaluer la valeur probante.  Le groupe d’experts devrait commencer en mars ou avril 2015, à New York, des travaux devant durer 10 semaines.  Le montant des dépenses s’élève à 451 100 dollars pour l’exercice biennal 2014-2015.

Le budget-programme ne prévoyant aucun crédit pour le groupe d’experts, le Secrétaire général indique qu’il serait nécessaire d’ouvrir des crédits additionnels.  Mais au vu des dépenses constatées et du solde restant, le CCQAB estime que le montant de 400 100 dollars peut être financé au moyen des crédits ouverts pour l’exercice.  À ce stade, dit-il, il n’a pas d’objection à ce que les 50 900 dollars demandés pour les services soient inscrits pour 2015.  Il recommande donc à la Cinquième Commission d’informer l’Assemblée générale que, si elle adoptait le projet de résolution, ces 50 900 dollars devraient être imputés sur le fonds de réserve.

Déclarations

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme DAYANA RIOS (Bolivie) a appuyé l’enquête sur la mort de Dag Hammarskjöld et accepté toutes ses incidences financières.

M. PER THÖRESSON (Suède) a rappelé avoir présenté, lundi dernier, un projet de résolution sur l’enquête liée à la mort tragique de Dag Hammarskjöld et des personnes qui l’accompagnaient.  Il a déclaré que le mandat de l’ancien Secrétaire général avait été marqué par sa vision et son pragmatisme qui ont conduit à des politiques et des pratiques vulgarisées au point qu’elles sont considérées aujourd’hui comme des acquis.  Le projet de résolution, s’est-il expliqué, est de permettre d’éclairer d’une nouvelle lumière les circonstances de l’accident d’avion, en ressortant des documents et en écoutant les témoins qui n’ont pas reçu l’attention qu’ils méritaient.  Le représentant a invité les délégations à apporter leur soutien au projet de résolution et à en accepter les incidences financières.  L’Assemblée pourrait alors adopter le texte au début de la semaine prochaine, ce qui permettrait, a souhaité le représentant, aux familles des disparus, encore présentes à New York, de vivre ce moment.

Mme LANKA VARUNI MUTHUKUMARANA (Sri Lanka) a jugé illégitime la décision du Conseil des droits de l’homme  visant à établir les responsabilités dans les violations des droits de l’homme dans son pays.  Mon gouvernement refuse d’imprimer un caractère légitime à un processus qui crée un précédent douteux en s’arrogeant le droit de remettre en cause la souveraineté et l’indépendance d’un État Membre de l’ONU, a asséné la représentante, en dénonçant une démarche déplacée et motivée par des considérations politiques.  Le Bureau du Haut-Commissaire aux droits de l’homme a été créé pour promouvoir les normes les plus élevées des droits de l’homme auprès des États Membres et pas pour se livrer à des « chasses aux sorcières » politiques.  Elle a conseillé de favoriser la réconciliation nationale avant de recourir à des structures internationales.  De nombreux observateurs ont vu que le Sri Lanka avait réalisé de grandes choses et « beaucoup plus que d’autres pays dans une situation similaire ». 

La représentante a rappelé que son pays a clairement indiqué au Conseil des droits de l’homme que son pays ne souhaitait pas coopérer avec une enquête menée « de façon arbitraire ».  Elle a regretté que les fonds alloués pour les frais de voyage au Sri Lanka aient été utilisés à d’autres fins et a demandé à la Cinquième Commission de vérifier pourquoi l’Équipe d’enquête du Bureau du Haut-Commissaire aux droits de l’homme avait pratiquement dépensé tout le budget sans s’être pourtant rendu au Sri Lanka. 

M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) a fait part de sa préoccupation face à la manière dont sont gérés les fonds et activités du Conseil des droits de l’homme.  Il a relevé des chevauchements et des doublons dans la mise en œuvre des mandats, appelant de tous ses vœux à la rationalisation des travaux.

Rapport du Secrétaire général sur les prévisions révisées s’agissant du Bureau de l’Envoyé spécial pour l’Ebola et de la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola (MINUAUCE) (A/69/590)

Dans ce rapport, le Secrétaire général ne décrit que les ressources nécessaires au financement des emplois et des dépenses opérationnelles des fonctions de la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola (MINUAUCE) et du Bureau de l’Envoyé spécial pour l’Ebola afférentes à la coordination, à l’assistance et au suivi de l’action engagée par l’ensemble du système des Nations Unies pour faire face à la crise, en particulier en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone.

Le Secrétaire général indique que les ressources additionnelles proposées, dont le montant est estimé à 189 593 900 dollars (net des contributions du personnel), permettront de financer 376 emplois de temporaire au Bureau de l’Envoyé spécial et à la Mission, ainsi que 20 emplois de temporaire en 2014 et 9 en 2015 au Siège, pour assurer des fonctions d’appui.  Elles serviront également à financer diverses dépenses opérationnelles au titre de plusieurs chapitres du budget-programme. 

Les activités opérationnelles d’urgence qui seront exécutées par les organismes, fonds et programmes, dont le montant est estimé à 1,5 milliard de dollars, seront financées par les contributions volontaires, notamment par le Fonds d’affectation spéciale.  Le montant total des ressources nécessaires pour financer l’action immédiate du système des Nations Unies est estimé à quelque 1,7 milliard de dollars.

Le Fonds d’affectation spéciale permettra aux organismes, fonds et programmes de disposer d’un mécanisme pour drainer des ressources en plus de celles que recueillent leurs propres fonds de contributions volontaires.  Au 17 novembre 2014, les engagements et promesses de contributions se montaient à quelque 121 millions de dollars et 13,8 millions de dollars avaient été versés.  Ces sommes serviront à financer la réalisation des priorités opérationnelles les plus immédiates et seront affectées conformément aux décisions que prendra l’Envoyé spécial en collaboration avec un comité consultatif.

Au-delà de l’action immédiate, il faudra aussi appuyer les initiatives qui visent à assurer les services essentiels, préserver la stabilité et empêcher l’apparition de nouveaux foyers d’infection dans d’autres pays.  Les incidences financières de ces fonctions sont actuellement à l’étude, mais le montant des ressources nécessaires pour couvrir à la fois les besoins immédiats et les dépenses ultérieures pourrait avoisiner 4,2 milliards de dollars, selon la rapidité et l’efficacité avec laquelle les communautés internationale et nationales mobiliseront et déploieront ces ressources.

La plupart des activités concernant la fourniture de services essentiels, le maintien de la stabilité et la prévention devraient être financées par des contributions volontaires versées aux organismes, fonds et programmes, par une aide de la Banque mondiale et par des contributions versées au Fonds d’affectation spéciale.  En conséquence, de la phase de l’intervention d’urgence à la phase de développement et de relèvement, le montant de l’action globale des organismes des Nations Unies dans les pays touchés est actuellement estimé à 4,2 milliards de dollars.

Le Secrétaire général invite donc l’Assemblée générale à approuver les crédits additionnels pour 2014-2015, d’un montant de 189 593 900 dollars, et d’ouvrir un crédit additionnel d’un montant de 4 028 600 dollars au chapitre des contributions du personnel, qui sera compensé par l’inscription d’un montant identique au chapitre des recettes provenant des contributions du personnel.

Déclarations

Le Président du CCQAB, M. CARLOS MASSIEU, a jugé que le rapport du Secrétaire général manque de clarté et qu’il donne trop peu de détails pour permettre à l’Assemblée générale de prendre une décision informée sur la structure organisationnelle, le personnel et les ressources nécessaires.  Il a donc recommandé de proroger l’autorisation d’engagement accordée au Secrétaire général et de demander à ce dernier de présenter une proposition budgétaire plus détaillée à la reprise de session.  Le CCQAB estime que le rapport n’explique pas le rôle de coordination de la MINUAUCE et la manière dont elle s’insère dans les efforts du système des Nations Unies.  Le rapport ne dit rien sur les rôles, les responsabilités et les activités des autres principaux acteurs dont l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a dénoncé aussi le CCQAB. 

Le Comité remarque aussi que la structure proposée pour la Mission semble être calquée sur une opération typique destinée à durer alors que la MINUAUCE est une mission qui n’a qu’un seul objectif stratégique et des cibles opérationnelles à réaliser dans les 30, 60 ou 90 jours.  Le CCQAB s’interroge aussi sur la logique qu’il y a derrière le grand nombre de postes créés à Accra plutôt que dans les pays affectés.  Il recommande la rationalisation et la simplification de la structure organisationnelle pour la rendre plus réaliste et mieux adaptée au mandat et aux objectifs.  Le nombre de postes doit être réduit pour ne refléter que ceux qui seront effectivement pourvus.  Le CCQAB s’interroge aussi sur la logique qui consiste à inscrire la Mission dans le chapitre des affaires humanitaires du budget de l’ONU alors que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) n’est en rien responsable de la mise en œuvre du mandat de la Mission.  Le Comité note également que le budget proposé est sept fois supérieur à la part d’OCHA dans le budget ordinaire.  

Le CCQAB recommande d’établir un compte séparé et distinct pour les revenus et les dépenses du Bureau de l’Envoyé spécial.  En attendant un budget détaillé, le Comité recommande d’autoriser le Secrétaire général à engager une somme de 104 582 400 dollars pour le Bureau de l’Envoyé spécial et la Mission, jusqu’en juin 2015, dont les 49 943 600 dollars approuvés précédemment.  Le niveau de l’autorisation d’engagement représente 10% de réduction par rapport au montant demandé par le Secrétaire général pour la période allant du 19 septembre 2014 au 31 décembre 2015.

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme DAYANA RIOS (Bolivie) a appuyé l’idée d’adopter un budget spécifique et d’ouvrir un compte séparé pour la MINUAUCE afin qu’elle puisse disposer d’un budget propre.  Le monde attend de l’ONU, a-t-elle rappelé, qu’elle soit au centre d’une gestion des ressources la plus efficace possible pour répondre aux besoins essentiels des victimes. Or la représentante a jugé que malheureusement les propositions du Secrétaire général ne répondent pas à ces attentes et continue de prôner une structure faite de postes à haut niveau, sans compter les doublons et les chevauchements.  La proposition manque de clarté, a tranché la représentante.  Elle a promis de présenter des propositions pour que la bonne structure soit mise en place, en tenant compte de la structure, des infrastructures et du système actuels, y compris ceux du système des Nations Unies. 

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. KODJOVI DOSSEH (Togo) a déploré, à son tour, que malgré les appels des Etats membres et du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), la proposition du Secrétaire général manque de clarté et de précisions sur la structure organisationnelle, le personnel et les ressources requises pour la MINUAUCE. Il s’est dit inquiet de voir que cette « lourde » structure chapeautée par de nombreux postes de direction fasse penser qu’une grande partie des ressources demandées sera en fait affectée au soutien à la Mission et non, a insisté le représentant, aux besoins sur le terrain. Le représentant a aussi regretté que la proposition du Secrétaire général ne semble pas tenir compte des mécanismes existants dans la région, y compris ceux liés au leadership et au rôle des équipes de pays ou d’autres acteurs du système des Nations Unies. 

Le Groupe des États d’Afrique soutient le budget proposé sous réserve d’ajustements majeurs et à condition que ce budget soit logé dans un compte spécial.  Le Groupe, a promis le représentant, fera des propositions concrètes pour faire en sorte que la majeure partie des ressources soit dirigée vers l’aide financière aux pays touchés, aux équipements, aux vêtements de protection, aux laboratoires mobiles et autres articles nécessaires pour traquer, contenir et éliminer la maladie.  Nous allons appuyer toute initiative visant à mettre en place un mécanisme d’appui à l’amélioration des systèmes de santé. 

Le Groupe des États d’Afrique réclame une chaîne de commandement claire, de la redevabilité et une bonne gouvernance.  L’approche « Unis dans l’action » doit prévaloir dans les activités de la MINUAUCE, a ajouté le représentant, en regardant du côté de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Programme alimentaire mondial (PAM) qui ont l’expertise technique et l’expérience requise dans la gestion des épidémies, a-t-il insisté. 

M. HIROSHI MINAMI (Japon) a déclaré que le Japon avait déjà déboursé pas moins de 55 millions de dollars pour la lutte contre l’Ebola et qu’il entend porter cette contribution à un total de 100 millions de dollars.  Il a aussi détaillé les actions phares du Japon sur le terrain, notamment la contribution directe aux soins des malades, le soutien à la reconstruction des systèmes de santé des pays affectés, tout comme le déploiement de 11 experts médicaux dans le cadre d’une mission de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ou encore le don de plus de 700 000 lots de matériels de protection.  Le représentant a retenu que le CCQAB recommande une autorisation d’engagement pour neuf mois et la création d’un compte distinct et séparé pour les revenus et les dépenses.  Nous allons, a-t-il averti, effectuer un examen minutieux des propositions budgétaires.

M. AMADU KOROMA (Sierra Leone) a remercié la communauté internationale pour son appui à la lutte contre l’Ebola.  Il a rappelé que depuis le début de l’épidémie 6 000 Sierra-léonais ont été infectés dont 1 500 sont morts.  « Deux tiers des personnes touchées ont entre 15 et 55 ans, a-t-il dit, en notant que de nombreux agents de santé figurent parmi les victimes.  Il a précisé que 11 des meilleurs médecins de la Sierra Leone ont été victimes de ce virus.  Au 14 décembre 2014, 1 200 personnes ont été traitées et ont pu quitter l’hôpital, s’est-il félicité, en espérant que la maladie finira par être éradiquée, d’ici à juin 2015.  Pour ce faire, le représentant a dit que son pays avait besoin davantage de ressources humaines, de médicaments et de personnel.  Il s’est particulièrement inquiété des conséquences de l’épidémie sur l’économie du pays, notamment la productivité agricole, avant de souligner l’impact de l’Ébola sur les programmes de développement social. 

M. JUSTIN KISOKA (République-Unie de Tanzanie) a déploré que la proposition de budget ne corresponde pas aux besoins formulés par les États membres et le CCQAB.  Il a, à son tour, prévenu qu’il suivra de très près cette question dans le but de faire en sorte que les ressources de la Mission servent effectivement à la lutte contre l’épidémie, y compris l’appui aux autorités locales dans leurs efforts pour renforcer leurs infrastructures de santé au-delà de la Mission.  La Tanzanie ne saurait accepter que des ressources soient affectées à l’appui d’une lourde structure bureaucratique. 

Rapport du Secrétaire général sur le Fonds de réserve: état récapitulatif des incidences sur le budget-programme et des prévisions révisées (A/C.5/69/16)

Dans ce rapport, le Secrétaire général indique que les dépenses à imputer éventuellement sur le fonds de réserve, soit 25 422 100 dollars, représentent un dépassement de 11 586 100 dollars par rapport au solde disponible du fonds, soit 13 836 000 dollars.  Ce montant ne tient pas encore compte des recommandations que le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) pourra formuler au sujet des rapports du Secrétaire général sur les prévisions révisées suite aux résolutions et décisions adoptées par le Conseil des droits de l’homme et sur les incidences de l’organisation du Sommet des Nations Unies consacré à l’adoption du programme de développement pour l’après-2015 et les dates des réunions du processus de négociations intergouvernementales sur le programme de développement pour l’après-2015.

Déclarations

M. CARLOS RUIZ MASSIEU, Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), a informé la Commission que le Secrétaire général demande la somme de 1 314 900 dollars pour l’organisation du Sommet des Nations Unies consacré à l’adoption du programme de développement pour l’après-2015, qui se tiendra du 25 au 27 septembre, en 17 séances plénières, soit 11 séances de plus qu’habituellement.  S’agissant du fonds de réserve, il a confirmé que le montant total des sommes supplémentaires découlant des nouveaux mandats ne peut être absorbé et donc invité la Commission à faire des recommandations.

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme DAYANA RIOS (Bolivie) a appuyé le montant des ressources nécessaires pour l’organisation du Sommet sur le programme de développement pour l’après-2015, un programme, a-t-elle dit, qui vise à exécuter un mandat fondamental découlant de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable -Rio+20- et à accélérer les efforts pour éliminer la pauvreté et parvenir à un développement durable.  Elle a demandé que tous les mandats approuvés par les organismes intergouvernementaux reçoivent les budgets nécessaires à leur mise en œuvre.

Rapport du Secrétaire général sur le budget révisé de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015 (A/69/549)

Le présent Rapport porte sur le budget de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015, dont le montant s’élève à 1 206 524 100 dollars (1 183 163 700 dollars net).

Le budget révisé prévoit la réduction progressive des effectifs du personnel civil et la transformation de 22 postes d’agent recruté sur le plan international et de 31 postes de Volontaire des Nations Unies en 53 postes d’agent recruté sur le plan national.  Le Secrétaire général demande donc l’ouverture d’un crédit de 1 206 524 100 dollars, dont un montant de 639 654 200 dollars précédemment autorisé pour la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2014. 

Déclarations

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. KODJOVI DOSSEH (Togo) s’est dit préoccupé par cette « réduction arbitraire du budget » qui s’apparente à un simple « exercice de coupe » et qui peut avoir un impact négatif sur le mandat de la Mission.  Il a promis de demander des éclaircissements sur un certain nombre de questions dont celles liées à la réorganisation de certaines structures, à la réduction du personnel d’environ 24% ou à la mise en œuvre des projets à impact rapide.  Le représentant s’est également dit préoccupé par les trois exécutions échelonnées de l’examen stratégique, y compris la composante civile.  Le Conseil de sécurité, s’est-t-il agacé, continue d’empiéter sur le mandat de l’Assemblée générale, s’agissant des éléments administratifs dont la composante civile fait partie.  Nous soulignons la nécessité pour chaque organe de rester dans les limites de ses propres prérogatives, a insisté le représentant.

M. IDREES MOHAMMED ALI MOHAMMED SAEED (Soudan) a souligné la nécessité de parvenir à une stratégie de sortie claire dans des délais qui se traduiraient en chiffres et en pourcentage dans la proposition de budget.  « Nous nous attendons à une baisse progressive du budget jusqu’à la conclusion de la stratégie de sortie » a–t-il insisté.  Il a souligné l’importance des projets à impact rapide pour répondre aux besoins des populations et regretté que le nombre de ces projets ne cesse de diminuer depuis 2012 parce que toutes les ressources prévues n’ont pas toutes été versées.  Il s’est aussi dit inquiet de la pollution, encourageant le personnel du maintien de la paix à recourir à l’énergie solaire.  Il a fermement appuyé l’idée de réduire la composante civile et le nombre des postes internationaux pour les transformer en postes nationaux.  Il a donc regretté que la MINUAD prévoie de supprimer 109 postes nationaux.  

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