Assemblée générale: les délégations célèbrent les vertus du sport et leur apport à l’entente mondiale et entendent l’inde proposer une journée internationale du yoga
« Instrument de tolérance et de compréhension mutuelle », « message de paix », « symbole de l’entente mondiale », « langage universel ». Ce matin devant l’Assemblée générale, les délégations ont unanimement loué les vertus du sport et leur apport à l’entente mondiale, un irénisme qui sera désormais de mise, chaque 6 avril, avec la Journée internationale du sport au service du développement et de la paix, dont la première édition a eu lieu cette année. Le représentant de l’Inde a profité de ce débat pour réitérer la proposition de proclamer « une journée internationale du yoga ».
En ouverture d’une réunion au cours de laquelle sont intervenus 15 États et le représentant du Comité international olympique (CIO), la Vice-Présidente de l’Assemblée générale, Mme Greta Gunnarsdóttir, a rappelé que le sport avait toujours captivé l’esprit humain. « Avec sa langue universelle, le sport rassemble les peuples au-delà des frontières culturelles et politiques autour des valeurs communes d’effort, de solidarité et de respect des autres. »
« Le sport enseigne la tolérance et l’équité », a renchéri le Ministre de la jeunesse et des sports de l’Azerbaïdjan, pays qui accueillera les tout premiers Jeux européens, du 12 au 28 juin 2015, ainsi que les Jeux de la Solidarité islamique en 2017. Le représentant de l’Allemagne a dit partager les propos du Ministre, s’agissant en particulier de la faculté des rencontres sportives à surmonter les discriminations basées sur l’identité sexuelle.
Organisateur de la dernière Coupe du monde de football, le Brésil, a rappelé son représentant, y avait véhiculé un message contre la discrimination et l’intolérance avec la campagne « Dites non au racisme ». Le Brésil, qui organise les prochains Jeux olympiques d’été en 2016, accueillera d’abord en 2015 les premiers Jeux mondiaux des peuples autochtones.
Les bienfaits physiques du sport ont été soulignés par le représentant de l’Inde qui a insisté sur l’« approche holistique de la santé et du sport » en vogue dans son pays. Faisant écho à la proposition faite par le Premier Ministre indien à l’Assemblée générale, le mois dernier, il a souhaité la proclamation d’une journée internationale du yoga, qui pourrait se tenir le 23 juin. « Le yoga, don des traditions anciennes, incarne l’unité de l’esprit et du corps, dans le respect de la nature. »
Une note discordante est néanmoins venue du délégué d’Israël qui a condamné les discriminations frappant les athlètes israéliens. Rappelant le traumatisme qu’a été le massacre commis lors des Jeux olympiques de Munich en 1972, il a dénoncé le fait que des joueurs de tennis israéliens aient été exclus d’un tournoi à Dubaï et qu’une équipe de football israélienne ait été attaquée lors d’un match amical en Autriche.
Nous ne pouvons ignorer le racisme et la haine qui font parfois éruption dans les stades, que ce soit des chants racistes, des insultes ou des gestes hideux tels que le salut antisémite de la « quenelle », a-t-il dit, prônant une politique de tolérance zéro vis-à-vis du racisme. Popularisé par l’humoriste français, Dieudonné M’bala M’bala, le geste dit de la « quenelle » s’effectue bras tendu vers le bas et main de l’autre bras portée à l’épaule. La connotation antisémite de ce geste ne faisant aucun doute pour les autorités françaises, M. M’bala M’bala a été traduit en justice et condamné.
Le discours du délégué israélien dans lequel il affirme que « les enfants israéliens et palestiniens jouaient ensemble au football » avant le début du conflit à Gaza, s’est attiré un droit de réponse du représentant de la Palestine. « Munich a été un accident qui n’a eu lieu qu’une seule fois et qui ne se répétera pas, alors qu’Israël a battu tous les records de violations des droits de l’homme et obtenu toutes les médailles d’or dans cette discipline », a rétorqué le représentant de l’État de Palestine qui a rappelé le meurtre de cinq enfants palestiniens qui faisaient précisément du sport sur les plages de Gaza.
Revenant au « succès éclatant » des Jeux olympiques et paralympiques de Sotchi, les délégations du Bélarus et de la Fédération de Russie ont mis en garde contre le détournement des événements sportifs à des fins politiques et l’érosion du principe de neutralité. Le sport ne doit plus être isolé des enjeux politiques, a répondu le représentant du CIO. « Nous resterons toujours neutres mais nous parlerons avec les gouvernements et les organisations telles que l’ONU. Parler aux responsables politiques permettra d’éviter de créer des fractures et peut-être même de résoudre des difficultés plus facilement », a-t-il dit, en rappelant qu’en avril dernier, le CIO et l’ONU ont signé un accord « historique » sur le renforcement de leur coopération.
LE SPORT AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA PAIX: RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/69/330)
Déclarations
M. AZAD RAHIMOV, Ministre de la jeunesse et des sports de l’Azerbaïdjan, a souligné que « le sport enseigne la tolérance et l’équité et qu’il peut avoir un impact positif sur la cohésion sociale ». Partisan d’une approche pragmatique basée sur la sensibilisation, l’Azerbaïdjan a fait de la promotion du sport une priorité nationale. Créé il y a 20 ans, le Ministère de la jeunesse et des sports s’efforce de promouvoir la participation des jeunes aux championnats du monde. Avec un âge moyen de 30 ans, les jeunes représentent 40% de la population du pays.
Des politiques ciblées et la création d’infrastructures conformes aux normes internationales sont un facteur de succès, a expliqué le Ministre. Plus de 50 installations sportives récentes permettent à tous les Azerbaïdjanais de participer sans frais à des activités qui enrichissent leur vie, notamment les nombreuses personnes déplacées. En outre, l’Azerbaïdjan a déjà inclus dans son calendrier officiel la Journée internationale du sport au service du développement et de la paix, célébrée pour la première fois cette année avec une série de compétitions sportives.
Au niveau international, a poursuivi M. Rahimov, le sport est un outil pour identifier les talents et aider au dialogue et à la compréhension entre les pays. L’Azerbaïdjan est devenu un lieu de destination pour de nombreuses compétitions sportives. Il accueillera les premiers Jeux européens du 12 au 28 juin 2015, à Bakou, lors desquels plus de 6 000 athlètes participeront à 20 disciplines sportives dans un esprit de paix et d’amitié. La Première Dame de l’Azerbaïdjan a été désignée Ambassadrice de bonne volonté de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) pour présider cet évènement. De plus, le pays accueillera en 2016 la quarante-deuxième Olympiade d’échecs, et, en 2017, les Jeux de la solidarité islamique.
M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a déclaré qu’étant donné le caractère noble du sport et sa contribution vitale à l’émergence de nouvelles générations avides de bonne santé physique et mentale, la Tunisie invite les États Membres à faire en sorte qu’une éducation sur l’éthique du sport soit disséminée auprès des jeunes, à travers le système éducatif et les associations et organisations de la société civile afin que les arènes et les rassemblements sportifs ne soient pas utilisés pour l’expression de slogans puisés dans les lexiques du racisme, de la xénophobie et du refus de l’autre.
Dans le souci de perpétuer cette dynamique et afin de faire du sport un moyen de promotion des principes universels mis au service des générations futures, la Tunisie réitère sa disposition à collaborer avec toutes les parties prenantes pour faire valoir les valeurs nobles du sport, en tant qu’outil de rapprochement des cultures, d’inclusion sociale et de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et du programme de développement pour l’après-2015.
Mme ISABELLE PICCO (Monaco) a indiqué que cette année s’était tenue la première célébration de la Journée internationale du sport au service du développement et de la paix, qui a mis en exergue la capacité du sport à transcender les différences, promouvoir la tolérance et la compréhension et viser à l’inclusion de tous. Cette Journée fut également l’occasion, par la signature d’un protocole d’accord, de renforcer la collaboration, déjà étroite entre l’ONU et le Comité international olympique (CIO). La représentante a dit partager l’objectif du CIO de placer le sport au service du développement harmonieux de l’humanité en vue de promouvoir une société pacifique.
Elle a souhaité que le sport reçoive la place qu’il mérite dans le programme de développement pour l’après-2015. Elle a détaillé les différents domaines d’action de la Principauté où le sport et l’activité physique peuvent participer au développement, citant notamment la sensibilisation au travers des activités sportives des écoliers à la thématique de l’accessibilité des personnes handicapées. « Monaco reste convaincue que le sport, en tant que vecteur de valeurs d’opportunités et d’ouverture, peut contribuer à donner aux enfants démunis un accès à un mode de vie sain », a-t-elle conclu.
M. DAVID ROET (Israël) a indiqué qu’en jouant ensemble, les peuples parvenaient à une plus grande compréhension mutuelle. En août, quelque 80 étudiants israéliens et palestiniens ont commencé leur entraînement commun au programme de football du Centre Shimon Peres pour la paix, a-t-il dit. « Quelques jours avant le début du conflit entre Israël et le Hamas à Gaza, les enfants israéliens et palestiniens jouaient ensemble au football. » Des milliers d’enfants de toutes origines apprenaient à surmonter leurs différences grâce aux programmes sportifs du Centre Peres. « Tout le monde aime jouer au football, peu importe la nationalité ou la religion. C’est un message de paix », a-t-il dit, citant les mots du Président Peres. M. Roet a rappelé que Juifs, Arabes, Musulmans et Chrétiens revêtaient la même tunique dans les équipes de sport israéliennes. « Ils jouent ensemble, gagnent ensemble et perdent ensemble. C’est le pouvoir du sport », a-t-il déclaré. Ce pouvoir peut également être observé au Rwanda, où une course cycliste organisée chaque année attire des milliers de personnes de toutes origines. En 2007, la première équipe cycliste rwandaise a été créée, avec en son sein des coureurs hutus et tutsis.
Le délégué a reconnu que le sport n’était pas à l’abri du racisme, rappelant le traumatisme qu’a constitué le massacre des Jeux olympiques de Munich en 1972. « Les athlètes israéliens continuent de faire face à des discriminations », a-t-il déploré, rappelant que des joueurs de tennis israéliens ont récemment été exclus d’un tournoi à Dubaï. Des athlètes de la Tunisie, du Koweït et de l’Iran ont refusé de participer à des tournois de judo et d’escrime aux côtés d’athlètes israéliens, alors qu’une équipe israélienne a été attaquée lors d’un match amical en Autriche. « Nous ne pouvons ignorer le racisme et la haine qui font parfois éruption dans les stades, que ce soit des chants racistes, des insultes ou des gestes hideux tels que le salut antisémite de la quenelle », a-t-il dit, prônant une politique de tolérance zéro vis-à-vis du racisme. « Dans le sport, il n’y a pas de place pour les préjugés, les considérations politiques ou le racisme », a conclu M. Roet.
M. PETER STONE (Australie) a déclaré que l’Australie, avec sa « réputation de nation sportive », est bien placée pour mettre le sport au service du développement. Au cours des cinq dernières années, 49 millions de dollars ont été consacrés à des programmes sportifs. L’Australie travaille avec des ONG dans sept pays du Pacifique, dont Vanuatu et Nauru, pour promouvoir le sport tout en identifiant des défis en matière de développement, tels que la prévention des maladies non transmissibles et l’épanouissement des personnes handicapées. Le but est notamment de sensibiliser les personnes aux risques liés à l’inactivité et de leur donner davantage d’opportunités pour entreprendre une activité physique. De même, les parents d’enfants handicapés dans des villages du Pacifique ont reconnu que ces enfants étaient plus motivés et mieux perçus s’ils participaient à des activités sportives.
M. Stone a souligné l’importance d’intégrer les femmes dans les programmes sportifs communautaires. Il a relevé que ces programmes ont entraîné une augmentation de la consommation de légumes et une diminution de celle du tabac, d’alcool et de boissons sucrées.
M. OMAR HILALE (Maroc) a indiqué que depuis 2008, son pays dispose d’une nouvelle stratégie, permettant d’ancrer la pratique du sport et ses valeurs dans la vie quotidienne, de confirmer le sport comme un droit essentiel et un élément important d’insertion sociale et d’élargir l’accès à la pratique sportive, tout en dynamisant la vie associative sportive. Ceci traduit la volonté constante du Roi du Maroc, de donner une forte impulsion à la dynamique du développement, faisant du sport un élément fondamental pour le développement des capacités et aptitudes personnelles des jeunes, qu’il s’agisse de leur éducation, de leur formation, de leur accès au marché du travail, de leur participation à la vie politique ou de leur contribution aux domaines économique, social et culturel.
Aussi, le Maroc est-il l’un des rares pays au monde dont la Constitution consacre le sport en tant que droit du citoyen et levier du développement humain en harmonie avec les changements profonds que connaît le pays dans les divers domaines politique, économique et social. Il n’y a pas de meilleur moyen que le sport pour inculquer et encourager les valeurs du respect, de la diversité et de la tolérance entre les communautés, les civilisations et les cultures. La paix et la non-violence figurent parmi les valeurs essentielles que nous défendons, a dit le représentant.
M. PRAKASH GUPTA (Inde) s’est félicité de la commémoration, le 6 avril dernier, de la première Journée internationale du sport au service du développement et de la paix. Le sport met en relief la discipline, le leadership, la tolérance et le respect des autres, ainsi que l’autonomisation et l’estime de soi. Il permet de réunir les personnes autour d’un objectif commun et propose des interactions sans recours à la violence. « Le sport est un droit fondamental », a-t-il affirmé.
Conscient de l’impact du sport sur la santé, en particulier pour prévenir les maladies cardiovasculaires et le diabète, et compte tenu de l’urbanisation rapide en Inde, le Premier Ministre, M. Narendra Modi, attache une grande importance à la promotion d’un mode de vie sain. L’Inde, a souligné le représentant, a « une approche holistique de la santé et du sport ». En particulier, le yoga, don des traditions anciennes, incarne l’unité de l’esprit et du corps, dans le respect de la nature. « Œuvrons pour adopter une journée internationale du yoga », a-t-il plaidé, faisant écho à la proposition lancée par M. Modi à l’Assemblée générale le mois dernier. La date du 23 juin ayant été identifiée, il a exhorté tous les États « à travailler ensemble pour faire de cette initiative un succès ».
Le représentant a fait remarquer que le cricket est un sport profitable en Inde, qui a généré des emplois et des revenus. Le Gouvernement propose d’utiliser ce format pour encourager d’autres sports traditionnels comme le badminton. Il a pris de mesures pour rendre plus populaire « cet écosystème des sports », notamment auprès des jeunes, y compris à l’université. Enfin, le représentant a salué la décision du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) de nommer l’année dernière, « la légende indienne du cricket », Sachin Tendulkar, Ambassadeur, chargé de promouvoir l’hygiène en Asie du Sud-Est.
Le sport est une langue universelle, a dit M. Evgeniy ZAGAYNOV (Fédération de Russie), qui a salué le potentiel d’unification immense du sport. Il a néanmoins constaté une érosion du principe de non-politisation et dénoncé le détournement des événements sportifs à des fins politiques. Il a dit apprécier les efforts de l’ONU dans le domaine du sport, en particulier ceux du Bureau des Nations Unies pour le sport. Les Jeux olympiques de Sotchi ont permis de populariser les valeurs olympiques, a-t-il poursuivi, en indiquant que les spectateurs venaient de 126 pays différents, alors qu’un nombre sans précédent de chefs de gouvernement ont visité les lieux. Depuis lors, un Centre de formation des athlètes a été crée à Sotchi, qui devrait bientôt voir éclore un Centre universitaire spécialisé dans l’organisation des grands évènements sportifs.
M. RUSSELL SINGER (États-Unis) a rappelé que son pays est l’hôte d’un large éventail de manifestations sportives. La diversité et l’universalité dans la participation au sport encouragent la paix, la tolérance et le respect de tous, quelle que soit l’apparence. Le sport regroupe tous les segments, autonomise les gens et renforce la tolérance et le respect des autres. Citant plusieurs initiatives nationales faisant du sport un outil du développement et de la démocratie, comme le programme « Sports United », il a souligné que le sport offre un langage universel pour éduquer les gens au respect, à la diversité et à l’équité tout en combattant toutes les formes de discrimination.
M. ABDUL GHAFAR ISMAIL (Brunei Darussalam) a indiqué que dans son pays la participation de chacun à une activité sportive est encouragée, y compris parmi les jeunes et les personnes âgées; l’objectif étant d’avoir une installation sportive à moins de deux kilomètres de chaque agglomération. Nous avons actuellement 673 installations sportives, dont 140 terrains de football, 200 aires de jeux, 260 gymnases, 60 pistes de courses et 13 piscines publiques. Les femmes représentent 60% des athlètes nationaux et ont participé à diverses compétitions sportives internationales et régionales, notamment les Jeux olympiques de Londres en 2012. Les efforts nationaux en faveur de l’intégration sociale ont conduit à la création d’un Plan d’action national pour les personnes aux besoins spécifiques, lequel est mis en œuvre avec le secteur privé et les ONG.
Le programme « Hassanal Bolkiah Trophy Asean Soccer Under-21 Tournament » dont le promoteur est le Sultan lui-même, encourage les jeunes sportifs et les sportifs des pays membres de l’Association des États d’Asie du Sud-Est (ASEAN) à défendre l’esprit du sport et de l’amitié. Un autre programme, le « National Youth Challenge », a pour objectif de cultiver les valeurs du sport chez les enfants dès leur plus jeune âge. Ce programme réunit des jeunes de différents milieux dans un travail d’équipe en faveur des pauvres, des personnes âgées et des personnes aux besoins spécifiques.
Mme ERIKA WATANABE PATRIOTA (Brésil) a déclaré qu’après avoir accueilli la Coupe des Confédérations de football en 2013 et la Coupe du monde de football en 2014, le Brésil organisera en septembre 2015, les premiers Jeux mondiaux des peuples autochtones et en 2016, les Jeux olympiques et paralympiques. La décision de se porter candidat pour organiser ces grandes manifestations sportives était conforme, a expliqué la représentante, à la priorité du Gouvernement de promouvoir le développement durable et l’intégration sociale. En vue de les préparer, le Gouvernement accorde une attention particulière aux dimensions humaine, sociale et de développement qu’elles impliquent.
Le Brésil est un défenseur du potentiel du sport contre la discrimination. Il a travaillé avec la FIFA pour une Coupe du monde qui puisse véhiculer un message contre la discrimination et l’intolérance, grâce à la campagne « Dites non au racisme ». À la vingt-quatrième session du Conseil des droits de l’homme, le Brésil a intégré le groupe qui avait présenté la résolution sur la « Promotion des droits de l’homme à travers le sport et l’idéal olympique ». Dans la même veine, le Brésil a aussi été l’un des coauteurs de la résolution sur les droits de l’homme, l’orientation sexuelle et l’identité sexuelle et un membre actif du Groupe LGBT aux Nations Unies. À l’ouverture des Jeux paralympiques de 2012, le Gouvernement brésilien a signé une Déclaration commune avec les Gouvernements du Royaume-Uni, de la Fédération de Russie et de la République de Corée sur le rôle des jeux dans la promotion des droits de l’homme et les valeurs telles que l’accessibilité, l’intégration sociale, la non-discrimination, l’égalité et le respect. « C’est dans cet esprit que nous souhaiterons la bienvenue aux premiers Jeux mondiaux des peuples autochtones en 2015 et aux Jeux olympiques et paralympiques de 2016 », a conclu la représentante.
Mme MISHAEEL AL-HIJJI (Qatar) a souligné la pertinence du projet de résolution et a salué les valeurs nobles du sport, parmi lesquelles elle a cité la tolérance et le respect de la diversité. Elle a rappelé que son pays venait d’accueillir les Jeux asiatiques et que désormais un Centre de développement pour le sport de très grande qualité est installé à Doha. Le Qatar fait également partie du Groupe des Amis du sport à l’ONU et avec l’organisation de la Coupe du monde en 2022, le pays sera le premier État arabe musulman, de taille modeste de surcroît, à organiser un évènement d’une telle envergure. La représentante du Qatar a détaillé les initiatives prises par son pays pour favoriser la pratique du sport au sein de la société qatarie.
M. CHRISTIAN NELL (Allemagne) a salué le rôle des rencontres sportives qui réunissent des personnes de différentes régions, cultures et religions, et qui aide à surmonter la discrimination raciale ou l’identité sexuelle. Le sport peut contribuer à la réalisation des OMD, a poursuivi le représentant avant de rappeler que son pays appuie des programmes dans des pays en développement en mettant l’accent sur l’égalité entre les sexes, la prévention du VIH/sida, la consolidation de la paix et la prévention de la violence. Le Bureau des Nations Unies pour le sport au service du développement et de la paix joue un rôle clef par des initiatives telles que les camps de jeunesse et l’Allemagne est fière d’avoir déjà accueilli ces camps par deux fois.
Mme HUDA MOHAMED (Éthiopie) a regretté que même si le sport est populaire et est pratiqué dans le pays, il n’a pas encore atteint le niveau espéré et attendu. Le Gouvernement a développé une politique nationale et a mis en place les mécanismes appropriés pour sa mise en œuvre. Le principe de base est la ferme conviction que la pratique du sport est un droit fondamental de tous les citoyens
sans distinction de sexe, d’origines socioculturelles et sans aucune restriction d’aucune sorte. En outre, l’Éthiopie a adhéré aux différentes déclarations et résolutions des Nations Unies sur le sport et les a mises en œuvre. Elle a choisi le sport comme une des priorités du développement et travaille activement pour augmenter sa contribution en l’intégrant dans les politiques nationales de développement et de paix.
« En conséquence, nous avons réussi à amener des changements positifs dans les secteurs de la santé, de l’éducation, du développement de la jeunesse et de l’enfance, du chômage des jeunes et de l’élimination de la pauvreté, de l’égalité des sexes, de l’intégration des personnes vivant avec un handicap, de la protection de l’environnement et de la consolidation de la paix », a énuméré Mme Mohamed. Elle a lancé un appel aux partenaires et aux parties prenantes pour qu’ils poursuivent leur aide aux institutions nationales, en matière de renforcement des capacités dans le sport et l’éducation physique. L’Éthiopie a besoin d’un appui logistique, technique et financier pour le développement des programmes sportifs, a conclu la représentante.
M. EVGENY LAZAREV (Bélarus) a tout d’abord déploré la politisation des événements sportifs avant de souligner la contribution précieuse que le sport peut apporter à l’entente entre les États et entre les hommes. Le sport permet parfois de combattre les préjugés de manière plus efficace que les actions politiques, a-t-il dit. Le délégué du Bélarus a affirmé que les Jeux olympiques et paralympiques de Sotchi avaient été « un succès éclatant » du Mouvement olympique. La politisation du sport est intolérable parce qu’elle viole les valeurs du sport, représente une impasse et contrevient à l’esprit et à la lettre de la Charte olympique, a-t-il insisté.
M. MARIO PESCANTE, Comité international olympique (CIO), a rappelé que les Jeux olympiques, les athlètes qui y participent et le village olympique étaient de puissants symboles d’une entente mondiale. « Ils abattent les murs des différences culturelles et constituent un exemple du respect mutuel et de la non-discrimination ».
Le sport peut changer le monde, mais il ne peut le faire tout seul, a-t-il poursuivi, ajoutant que le CIO allait continuer de se rapprocher des dirigeants politiques et des organisations internationales. Il a souligné que le sport ne devait plus être isolé des enjeux politiques. « Nous resterons toujours neutres mais nous parlerons avec les gouvernements et les organisations telles que l’ONU. Parler aux responsables politiques permettra d’éviter de créer des fractures et peut-être même de résoudre des difficultés plus facilement », a-t-il dit, citant les mots du Président du CIO, M. Thomas Bach.
M. Pescante a souhaité que ces relations soient fondées sur un respect mutuel à même de sauvegarder l’autonomie du sport. « Les principes universels du sport sont basés sur une éthique internationalement reconnue de fair-play, de respect et d’amitié », a-t-il dit, avant de mettre en garde contre les interférences des gouvernements qui neutralisent le sport en tant qu’instrument au service d’un changement positif. Saluant l’accord historique signé en avril entre l’ONU et le CIO sur le renforcement de leur coopération, il a indiqué que son organisation explorait des voies nouvelles pour faire du sport un instrument encore plus puissant au service du changement. « Nous savons que nous avons un rôle à jouer. »
Le délégué a insisté sur les bienfaits du sport, notamment sa contribution à la consolidation de la paix. Il a salué à ce titre le soutien robuste de l’ONU à la trêve olympique lors des Jeux de Sotchi, qui constitue un très bon exemple de la coopération entre le mouvement sportif et les gouvernements pour l’avancement des objectifs communs. « La trêve n’apportera pas la paix dans le monde mais elle envoie un signal fort au monde entier. » En conclusion, M. Pescante a espéré que l’Assemblée générale apportera son soutien pour une telle trêve lors des Jeux olympiques de Rio en 2016.
Droit de réponse
Le représentant de la Palestine a indiqué au représentant d’Israël qu’il aurait aimé venir à l’Assemblée générale pour parler des progrès sportifs et du rôle du sport au service du développement. Malheureusement, a-t-il regretté, la Palestine « passe par une phase difficile » et « l’occupation israélienne domine tous les aspects de la vie, y compris le sport ». La Puissance occupante fait obstruction à la construction des infrastructures sportives et à la circulation des athlètes. Lors de la dernière agression israélienne à Gaza cet été, la Palestine a perdu un athlète et entraîneur célèbre. Le représentant a mentionné les cinq enfants tués alors qu’ils faisaient du sport sur les plages de Gaza. « Munich a été un accident qui n’a eu lieu qu’une seule fois et qui ne se répétera pas, pendant qu’Israël bat tous les records de violations des droits de l’homme et rafle toutes les médailles d’or dans cette discipline. »