L’Assemblée réfléchit aux succès, aux échecs et à l’avenir du programme sur la population et le développement, « un agenda qui a fait de la santé reproductive une priorité »
Vingt ans après l’adoption, en 1994 au Caire, du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, « un agenda qui a fait de la santé reproductive une priorité », plus de 100 chefs d’État et de gouvernement, de ministres, de représentants d’organisations internationales et d’ONG ont répondu présents à la session extraordinaire que l’Assemblée générale a convoquée aujourd’hui pour réfléchir aux succès, aux échecs et à l’avenir du Programme d’action après 2014, aidés par un « Plan directeur »* du Secrétaire général de l’ONU.
En deux décennies, a rappelé aujourd’hui M. Ban Ki-moon, la mortalité maternelle a chuté de 50%. Davantage de femmes peuvent choisir le nombre d’enfants qu’elles auront et le moment où elles les auront. Mais les progrès sont inégaux, a tranché le Secrétaire général, face à la mise en œuvre d’un Programme d’action « qui a fait de la santé reproductive une priorité »: 800 femmes meurent chaque jour des suites d’une grossesse et d’un accouchement et 8,7 millions de personnes recourent chaque année à des avortements pratiqués dans des conditions dangereuses. En résumé, il n’y a eu que peu de progrès dans la vie du milliard d’habitants des pays les plus pauvres.
C’est pourquoi, a expliqué le Secrétaire général, nous nous attaquons à trois défis qui se complètent: l’intensification des efforts visant à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à fin 2015 dont les OMD 4 et 5 sur la santé infantile et maternelle; la définition des objectifs de développement durable (ODD) pour l’après-2015; et la conclusion d’un accord sur les changements climatiques avant la fin 2015.
Le « Plan directeur » que le Secrétaire général a soumis aux délégations pour la suite à donner au-delà de 2014 au Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement reposerait sur cinq piliers à savoir la dignité et les droits de l’homme; la santé; la mobilité et le lieu de résidence; la gouvernance et la responsabilisation; et la durabilité. Le Programme d’action du Caire, « résultat d’un remarquable consensus dégagé entre 179 gouvernements », partait déjà de l’idée que le respect des droits de l’homme et de la dignité de l’individu, et notamment pour les femmes et les filles, et l’égalité des droits et l’accès de tous et toutes aux soins de santé et aux droits en matière de sexualité et de procréation sont une condition préalable du développement.
« Nos prédécesseurs du Caire avaient reconnu que la personne est au cœur du développement durable, a commenté, à son tour, le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). On ne peut parler de développement durable sans parler d’égalité entre les sexes, sans assurer la santé sexuelle et sans permettre aux jeunes de faire entendre leurs voix. Ces questions doivent figurer au cœur du programme de développement pour l’après-2015, a insisté M. Osotimehin Babatunde, dans un appel relayé par le Président de la Bolivie, M. Evo Morales, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.
Le programme de développement pour l’après-2015 doit faire de l’égalité entre les sexes un objectif à part entière et élaborer d’autres objectifs spécifiques sur les droits sexuels, y compris, a renchéri la Ministre de la coopération internationale au développement de la Suède, « celui de pouvoir choisir son conjoint, de pouvoir disposer de son propre corps ou de décider librement quand avoir des enfants ». Mme Hillevi Engstrom a jugé que sur ces « questions cruciales », la communauté internationale a besoin d’un nouveau consensus.
Plusieurs délégations ont rejeté l’idée de renégocier de nouveaux engagements ou le Programme d’action du Caire lui-même. Réduire les discussions sur la population et le développement à un débat sur les modes de contraception et les droits reproductifs, équivaut à « ignorer imprudemment la multiplicité des facteurs de développement interconnectés qui contribuent à cette question », a prévenu le Ministre des affaires étrangère de Saint-Vincent-et-les Grenadines, M. Camillo Gonsalves.
Mais si, a rétorqué l’ancienne Présidente de la Finlande, Mme Tarja Halonen, les gens ne peuvent pas décider eux-mêmes de leurs questions privées, dont les questions de santé sexuelle et reproductive, comment espérer qu’ils s’impliquent dans la gestion de leur collectivité et la protection de l’environnement?
Cette session extraordinaire, a voulu le Président de la soixante-neuvième de l’Assemblée générale, doit offrir à la communauté internationale une occasion cruciale et opportune de partager des idées et de renforcer l’engagement en faveur de l’amélioration des conditions de vie, de l’équité, de la dignité, d’une croissance économique soutenue et inclusive et du développement durable. Les défis du développement exigent de nous, a averti M. Sam Kahamba Kutesa, une réponse coordonnée et systématique, à travers une plus grande coopération, un plus grand partenariat et un leadership mondial.
La session extraordinaire s’est terminée peu après minuit sans avoir entendu, faute de temps, une trentaine de pays. Parmi eux, la Fédération de Russie, les États-Unis et le Sénégal ont exprimé leur mécontentement, peu convaincus par la proposition du Président de l’Assemblée générale de consigner leurs déclarations non lues dans le compte rendu de la session. La représentante du Brésil s’était d’ailleurs étonnée que l’on ait donné la parole à des ONG, sans avoir épuisé la liste des États Membres, après que, bien avant, son homologue du Bélarus eut demandé au Président de l’Assemblée d’exiger des intervenants qu’ils respectent leur temps de parole pour pouvoir entendre tout le monde.
* A/69/62
SUIVI DU PROGRAMME D’ACTION DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT AU-DELÀ DE 2014: NOTES DU SECRÉTARIAT (A/S-29/3, A/S-29/4 ET A/S-29/5)
Déclarations
M. SAM KAHAMBA KUTESA (Ouganda), Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, a estimé que cette session extraordinaire marque le couronnement des deux décennies passées à examiner la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence sur la population et le développement et de son suivi au-delà de 2014. Ces examens ont montré que les pays ont fait des progrès considérables mais le voyage, qui a commencé, en avril, par des études nationales, des conférences régionales et des réunions internationales, ne s’arrête pas aujourd’hui.
Les progrès remarquables dont le monde a été témoin depuis les conférences historiques de 1990 et 2000 ne sont pas à la hauteur des ambitions et des besoins, a tranché le Président. Il faut faire plus pour améliorer la qualité de vie des gens et reconnaître qu’il est essentiel de répondre, avec un sentiment d’urgence, aux conclusions qui montrent que malgré les gains significatifs, obtenus depuis la Conférence du Caire, en matière de réduction de la pauvreté et de croissance économique, beaucoup de gens ont été abandonnés avec des besoins fondamentaux non satisfaits, des droits de l’homme peu respectés et un potentiel inexploité.
La pauvreté, la discrimination et les inégalités des revenus et des richesses menacent la croissance économique et le bien-être des populations, des sociétés et de notre planète. Toutes ces questions sont pertinentes pour les discussions qui se tiendront demain au Sommet sur le climat et au cours du débat général qui suivra. Ces défis communs doivent être relevés dans le programme de développement pour l’après-2015, a voulu le Président.
Les examens de la mise en œuvre du Programme d’action du Caire montrent que l’investissement dans les droits de l’homme, les capacités et la dignité de l’homme est la base-même du développement durable. Il faut donc de toute urgence, en a conclu le Président, trouver une réponse à la mauvaise répartition des revenus et des richesses, à l’inégalité entre les sexes, au manque d’autonomisation des femmes, à la violence sexuelle et à la discrimination. Il faut se pencher sur le potentiel de la formation continue, l’investissement sur le renforcement des capacités des jeunes, les inégalités d’accès à la santé sexuelle et reproductive et sur la faiblesse des systèmes de santé.
Compte tenu de la diversité des structures familiales et des modes de vie, nous devons, a poursuivi le Président, planifier et construire des villes viables et renforcer les liens entre les milieux urbain et rural. L’impact de la dynamique démographique est si important qu’il faut mieux intégrer les plans de développement aux niveaux national, régional et international.
Les défis du développement exigent de nous une réponse coordonnée et systématique, à travers une plus grande coopération, un plus grand partenariat et un leadership mondial que « j’entends promouvoir en tant que Président de cette Assemblée générale », a promis le Président.
Cette session extraordinaire offre à la communauté internationale une occasion cruciale et opportune de partager des idées et de renforcer son engagement en faveur de l’amélioration des conditions de vie, de l’équité, de la dignité, d’une croissance économique soutenue et inclusive et du développement durable, a-t-il conclu.
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, a rappelé que la Conférence du Caire sur la population et le développement s’est conclue par l’adoption d’un programme d’action insistant sur le fait que le développement devait être centré sur les gens. Au Caire, il a été souligné que les sociétés étaient plus productives lorsque les femmes et les filles avaient accès à l’éducation. « En deux décennies, près d’un milliard de personnes ont échappé à la misère », s’est félicité M. Ban, en ajoutant que la mortalité maternelle a été réduite de 50%.
« Nous avons progressé sur le plan de l’égalité des sexes et nous avons atteint la parité dans l’enseignement primaire », s’est-il encore félicité ». Il a aussi noté que davantage de femmes peuvent choisir le nombre d’enfants qu’elles auront et le moment où elles les auront et que davantage de lois permettent à un plus grand nombre d’exercer les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Charte des Nations Unies.
Le Programme d’action du Caire a permis de faire une différence sensible dans la vie des gens, a insisté le Secrétaire général qui a néanmoins regretté que des millions de personnes souffrent encore de la faim et de la pauvreté et meurent de causes que nous aurions pu empêcher. Il s’est inquiété de la hausse des inégalités entre pays et au sein des pays et a noté que depuis 1994, il n’y a eu que peu de progrès dans la vie du milliard d’habitants des pays les plus pauvres.
Alors que nous célébrons le vingtième anniversaire de la Conférence du Caire, M. Ban a dit que nous ne pouvons plus nous contenter d’un développement à court terme. C’est pourquoi, s’est-il expliqué, nous nous attaquons à trois défis qui se complètent: l’intensification des efforts visant à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à fin 2015, la définition d’objectifs de développement durable (ODD) pour l’après-2015 et la conclusion d’un accord sur les changements climatiques avant la fin 2015.
M. Ban a voulu que l’on n’oublie pas qu’une des priorités du Programme d’action du Caire est l’accès à la santé reproductive, en notant que 800 femmes meurent chaque jour des suites de la grossesse et de l’accouchement. Il a aussi rappelé que dans les pays en développement, 8,7 millions de femmes recourent chaque année à des avortements pratiqués dans des conditions dangereuses. Ces femmes ont un besoin urgent de notre protection, a dit le Secrétaire général.
Il faut faire face, a-t-il conclu, aux grandes tendances démographiques, dont l’urbanisation, la migration, le vieillissement de la population et la plus grande population de jeunes de l’histoire de l’humanité. Nous devons respecter notre promesse de protéger les gens, notamment les filles et les femmes, d’éradiquer la pauvreté et de protéger la dignité de tous, a-t-il insisté.
M. OSOTIMEHIN BABATUNDE, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour le développement (FNUAP), a tout d’abord passé en revue les grandes lignes du Programme d’action du Caire, se félicitant notamment des progrès réalisés en matière de réduction de la mortalité maternelle. Il nous reste cependant encore beaucoup à faire, car les femmes et les filles se trouvent encore trop souvent dans des situations particulièrement déplorables, a-t-il souligné.
M. Babatunde a plaidé pour l’équité, rappelant que le droit à la santé est un droit indiscutable. Il a déploré que ce droit ne soit toujours pas une réalité pour une tranche importante de la population mondiale. Des enfants de 10 ans sont mariées avec des hommes de 70 ans et doivent accoucher alors que leur corps n’est pas encore prêt, s’est-il indigné. Des milliers de personnes n’ont toujours pas l’information nécessaire pour éviter d’être infectées par le VIH/sida et de nombreuses victimes de violence sexuelle n’ont toujours pas accès à des services de conseils.
Il est tout aussi inacceptable, a-t-il dénoncé, qu’à l’heure actuelle, plus de 200 millions de femmes n’aient pas accès aux services de planification familiale. M. Babatunde s’est aussi inquiété des répercussions de l’inégalité entre les sexes et de l’aggravation de la violence sexuelle, qui, a-t-il relevé, est souvent utilisée comme une arme de guerre. On ne peut se permettre que la moitié de la population reste à la traîne, s’est-il impatienté.
Le Directeur exécutif du FNUAP a aussi parlé de la situation des jeunes et de l’importance de leur fournir l’éducation et des perspectives nécessaires. Or, s’est-il inquiété, 40% des chômeurs actuels sont des jeunes, plus de huit millions de jeunes ont subi un avortement pratiqué dans des conditions dangereuses et les infections par le VIH/sida persistent dans cette catégorie de population.
M. Babatunde a aussi insisté sur la nécessité de veiller au respect des droits des peuples autochtones, de créer des centres urbains « positifs » et de faire en sorte que la migration profite au développement. S’agissant des changements climatiques, il a appelé à la modification des modes de consommation actuels et a jugé nécessaire de mettre un terme au gaspillage des ressources naturelles.
Nos prédécesseurs du Caire avaient reconnu que la personne est au cœur du développement durable, a-t-il enchaîné. On ne peut parler de développement durable sans permettre aux jeunes de faire entendre leurs voix, sans parler d’égalité entre les sexes et sans assurer la santé sexuelle. Ces questions doivent figurer au cœur du programme de développement pour l’après-2015, a insisté le Directeur exécutif du FNUAP.
M. EVO MORALES AYMA, Président de l’État plurinational de Bolivie, a dit que la pauvreté est un affront à la dignité et que son élimination est le défi qui se pose au monde d’aujourd’hui. Dans un contexte marqué par la volatilité des prix des matières premières et des flux financiers, M. Evo Morales a exhorté les pays développés à appuyer les efforts des pays en développement pour lutter contre la pauvreté et les inégalités. Il les a invités à respecter tous leurs engagements, dont ceux liés à l’aide publique au développement (APD). Il a dit que cette aide devait être débloquée, avant de souligner la valeur ajoutée de la coopération triangulaire. Il s’est félicité de l’adoption, il y a quelques jours, d’une résolution de l’Assemblée générale instituant un cadre juridique multilatéral pour les processus de la restructuration de la dette souveraine.
Le Groupe des 77 et la Chine insistent pour que les questions de population continuent d’être mises en œuvre de manière intégrale et soient au cœur des objectifs de développement pour l’après-2015. La perspective du genre doit guider nos décisions, a-t-il dit, en notant les risques particuliers auxquels font face les femmes enceintes dans certaines régions du monde. Il a précisé que dans ces régions deux tiers des personnes touchées par le VIH/sida sont des femmes. Le Président a particulièrement appelé à la fin des mariages précoces et des mutilations génitales. Il a exhorté la communauté internationale et les organisations pertinentes à fournir les ressources financières et techniques nécessaires pour aider les pays en développement à mettre en place une couverture santé universelle.
M. YOWERI KAGUTA MUSEVENI, Président de l’Ouganda, a indiqué que depuis 1992, son gouvernement avait réussi à faire baisser de manière sensible le taux national de pauvreté. Donnant des exemples des avancées ougandaises, il a expliqué que les personnes infectées au VIH/sida ont accès à des traitements, un quota de 30% des sièges politiques a été réservé aux femmes, la parité dans l’éducation primaire a été atteinte, les travaux pour l’accès universel à l’éducation secondaire ont été lancés et les investissements dans la planification familiale ont été augmentés.
Grâce à toutes ces mesures, s’est félicité le Président, l’espérance de vie est passée de 42 ans en 1990 à 55 ans aujourd’hui, dans un pays où les jeunes, représentant 78% de la population, ont un réel potentiel de moteur économique. Un plan a d’ailleurs été lancé pour permettre à l’Ouganda de profiter de ce dividende démographique.
Mme MICHELLE BACHELET, Présidente du Chili, a rappelé que 842 millions de personnes dans le monde souffrent de malnutrition, sans oublier l’insuffisance pondérale qui frappe de nombreux enfants de moins de 5 ans. Elle s’est aussi inquiétée de la faiblesse des services publics dont le manque d’accès à l’eau potable. Les systèmes de santé doivent s’adapter aux changements démographiques, a-t-elle plaidé, évoquant notamment le vieillissement de la population. Elle a insisté sur l’importance de la redevabilité et le renforcement des capacités pour que les gouvernements répondent vraiment aux besoins de la population. Mme Bachelet s’est dite convaincue que la migration a beaucoup à apporter aux pays d’accueil. C’est la raison pour laquelle le Chili s’est engagé à reconnaître aux migrants leurs droits.
M. MOUSSA FAKI MAHAMAT, Ministre des affaires étrangères et de l’intégration africaine du Tchad, a affirmé que son pays a réalisé des progrès considérables dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire. Outre l’amélioration de la démocratie, le Ministre a cité l’amélioration du cadre juridique pour promouvoir l’accès à la santé et à l’éducation, notamment des femmes et des filles. Il a cité la mise en œuvre des programmes de protection de l’environnement, en faveur des jeunes, pour les droits de la femme et favorables à l’accès à la santé productive. Il s’est particulièrement félicité de l’adoption en 2002 d’une loi qui élargit la gamme des services de santé sexuelle. En 2015, 15% du budget de l’État sera consacré à la santé, a-t-il promis, en réaffirmant l’adhésion du Tchad au nouveau Cadre d’actions au-delà de 2014.
M. KEITH MITCHELL, Premier Ministre de la Grenade, a convenu que les défis en matière de développement exigent, pour les relever, une participation systématique de toutes les parties prenantes, donc un partenariat et un leadership mondial par le biais des Nations Unies. Le Premier Ministre a dit l’engagement de son pays en faveur du Programme d’action du Caire et a appelé à l’inclusion des recommandations du rapport du Secrétaire général et des examens régionaux de la mise en œuvre du Programme d’action du Caire dans le programme de développement pour l’après-2015.
M. GASTON BROWNE, Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, a regretté que les résultats en matière de population et de développement ne soient pas à la hauteur de ce que l’on attendait il y a 20 ans. Le niveau des inégalités entre pauvres et riches, entre les pays et au sein des pays est totalement « insoutenable », a-t-il dit, avant d’appeler les organisations internationales à accorder des prêts à des taux acceptables pour aider les pays en développement à combler leur retard. Il s’est dit effrayé par la réalité du chômage des jeunes, avant de regretter, par ailleurs, que la communauté internationale n’ait pas réagi avec les moyens appropriés à la crise de l’épidémie d’Ebola. Il a exhorté la famille des Nations Unies à mobiliser les moyens nécessaires pour aider les petits États comme Antigua-et-Barbuda à faire face au chômage des jeunes. Ce qu’il faut c’est un effort mondial dans le long terme, a-t-insisté.
M. WUNNA MAUNG LWIN, Ministre des affaires étrangères du Myanmar, a fait part de son attachement à l’exécution du Programme d’action du Caire et a appelé les États Membres à déployer plus d’efforts à cette fin. Il a insisté sur l’importance du partenariat et a annoncé que, pour la première fois en 30 ans, le Myanmar avait organisé, en mars 2014, un recensement national afin de mieux planifier les programmes et mieux répondre aux besoins de la population. Il en est ressorti que la population du pays compte une majorité de femmes et de nombreux jeunes. Des programmes spéciaux seront donc élaborés à leur intention; le recensement ayant aussi permis au Gouvernement de collecter des données, entre autres, sur la mortalité maternelle et la migration.
M. IRAKLI GARIBASHVILI, Premier Ministre de la Géorgie, a indiqué que depuis l’adoption il y a 20 ans du Programme d’action du Caire, son pays avait réalisé des progrès considérables dans l’amélioration des conditions de vie de la population. « Moins de femmes meurent en accouchant, davantage de grossesses non désirées sont empêchées et, de manière générale, les jeunes ont aujourd’hui plus d’opportunités que par le passé », a affirmé le dirigeant géorgien. Il a attiré l’attention sur les efforts entrepris par son pays pour garantir à chaque citoyen un accès universel aux soins de santé de base. « La Géorgie a également lancé une stratégie globale de protection sociale pour intensifier l’assistance portée aux personnes les plus pauvres et les plus vulnérables », a en outre souligné M. Garibashvili. Il a annoncé à cet égard la mise en place d’un fonds de solidarité privé-public doté de ressources non budgétaires pour accroître l’aide aux plus pauvres.
Concernant la situation des personnes handicapées, il a rappelé que son pays avait ratifié la Convention pertinente de l’ONU le 26 décembre 2013. « Le 20 janvier dernier, le Gouvernement géorgien a adopté un nouveau plan d’action en vue d’assurer l’égalité des chances aux personnes vivant avec un handicap », a-t-il encore dit avant de s’attarder sur la situation des déplacés. « Plus de 450 000 personnes ont été déplacées en Géorgie à cause des vagues successives de conflit », a notamment précisé M. Garibashvili, qui a déploré les violations du droit au retour des déplacés géorgiens. « Le principal objectif de mon gouvernement demeure la promotion de l’intégration socioéconomique et l’amélioration des conditions de vie des déplacés jusqu’à ce que leur retour dans des conditions dignes et sûres soit possible », a-t-il déclaré. Il a indiqué, qu’à cette fin, la Géorgie mettait en œuvre plusieurs plans d’action.
Pour M. FAURE ESSOZIMNA GNASSINGBÉ, Président du Togo, 20 ans après son adoption, le Programme d’action du Caire garde toute son importance. Il a fait valoir les efforts togolais dans la plupart des domaines couverts par ce Programme, ce qui s’est traduit par des progrès notables dans le bien-être de la population. Toutefois l’apparition de nouveaux défis liés à la mondialisation, aux différentes crises financières, aux changements climatiques, aux pandémies et à la croissance démographique a mis à mal l’économie et freiné la bonne mise en œuvre des programmes. Le Togo s’est néanmoins doté des moyens nécessaires à la réalisation des objectifs de la Conférence du Caire, notamment d’un cadre institutionnel et juridique favorable à la croissance économique et à l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive.
Entre 1998 et 2013, il a enregistré une baisse de 17% du taux de mortalité maternelle et de plus de 70% du taux de mortalité infantile, ainsi que d’une légère baisse de l’indice de fécondité et d’une diminution notable de la prévalence du VIH. Avec une population où les jeunes représentent 60%, le Togo est face à un défi et, pour le relever, il a opté pour un système de volontariat et une incitation à l’entrepreneuriat pour faire reculer le chômage. Face aux autres défis notamment ceux de la santé maternelle, de la mortalité néonatale et de la planification familiale, le Président a estimé que seule une approche multilatérale pouvait y apporter des solutions, approche pour laquelle l’ONU peut jouer un rôle important, selon lui. Le Togo, a-t-il conclu, adhère entièrement à la position de l’Union africaine sur la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action au-delà de 2014, ce qui devrait se faire en cohérence avec les objectifs de développement durable en cours de finalisation.
Mme ISABEL DE SAINT MALO DE ALVARADO, Ministre des affaires étrangères du Panama, a noté que des millions de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté ces dernières années, avec un accès élargi à la santé et à l’éducation. Elle a appelé à des efforts renouvelés de la communauté internationale pour assurer le plein exercice des droits économiques et sociaux de tous. Elle a espéré que cette session extraordinaire permettra d’amener les délégations à travailler ensemble pour prendre conscience des défis démographiques et être en mesure d’y répondre grâce à un dialogue axé sur l’être humain en tant que sujet et objet du développement. Elle a dit la nécessité de mettre l’accent sur les groupes les plus vulnérables dont les femmes et les filles, les personnes handicapées, les populations autochtones et les personnes âgées.
Elle s’est inquiétée de la persistance de profondes inégalités, arguant que la priorité de son gouvernement est la consolidation du système de protection sociale et un investissement massif dans le capital humain, dont des investissements dans la santé reproductive pour réduire les taux de mortalité maternelle et infantile au sein des populations autochtones.
M. BARNABAS SIBUSIO DLAMINI, Premier Ministre du Swaziland, a déclaré que les grands axes politiques de son pays dans les domaines de la population, du genre et de la santé sexuelle et reproductive étaient ancrés dans les principes de la Conférence du Caire. Il a ajouté qu’au plan législatif, le Swaziland avait adopté ces dernières années un ensemble de lois pour renforcer la protection des femmes et des filles, la lutte contre le trafic des êtres humains et le bien-être des enfants. « Le pays a également adopté en 2005 sa Constitution qui consacre notamment une Charte des droits », a-t-il en outre précisé. À son tour, il a mis en avant les programmes mis en œuvre pour répondre concrètement aux besoins en matière de planning familial comme de santé sexuelle et reproductive de tous les Swazis, « y compris les adolescents ».
S’agissant de la lutte antisida, M. Dlamini a déclaré que les plus récentes enquêtes épidémiologiques indiquaient que la pandémie pouvait être maîtrisée si les moyens d’intervention actuels étaient renforcés. Il a plaidé pour la promotion, auprès des adolescents et des jeunes, « de rites de chasteté et d’abstinence » et a conclu son allocution en exhortant les partenaires au développement à respecter, au-delà de 2014, les engagements financiers pris au titre du Programme d’action du Caire.
Malgré les progrès réalisés depuis 1994 et l’adoption du Programme d’action du Caire, Mme TARJA HALONEN, ancienne Présidente de la Finlande, s’est inquiétée de l’inégalité des progrès, de la violence à l’égard des femmes et des filles, des mariages forcés, des mutilations génitales et des avortements non médicalisés qui restent « la triste réalité ». Si les gens ne peuvent pas décider eux-mêmes de leurs affaires privées, comment espérer qu’ils s’impliquent dans la gestion de leur collectivité et la protection de l’environnement? s’est-elle interrogée. Elle a précisé que la Finlande a versé 58 millions de dollars au FNUAP en 2014, ce qui représente la plus importante contribution finlandaise à un organisme de l’ONU.
Il nous faut maintenant avancer courageusement dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire avec un appui encore plus fort aux services de santé reproductive et sexuelle, a-t-elle insisté, avant d’appeler à tout mettre en œuvre pour que chaque être humain puisse jouir de tous ses droits fondamentaux dont ses droits à la santé sexuelle et reproductive.
M. ENELE SOSENE SOPOAGA OBE, Premier Ministre de Tuvalu, a dit que le développement de son pays était limité par la petite taille du territoire, une population réduite, le peu de ressources naturelles, l’altitude par rapport au niveau de la mer, l’éloignement, les barrières commerciales, l’exposition aux crises mondiales, les catastrophes naturelles et une capacité d’adaptation limitée aux changements climatiques. « Nous n’avons pas besoin d’autres chocs financiers ou d’autres défis environnementaux », s’est-il lamenté, même si son pays, avec l’aide de ses partenaires de développement, a fait des « gains significatifs » dans des domaines du développement et de la population comme l’éducation primaire, la mortalité infantile et la santé maternelle, la parité homme-femme, la lutte contre le VIH/sida, l’environnement et l’éradication de la pauvreté.
Mais compte tenu de la petite superficie du pays, « un tiers de Manhattan », le contrôle de la croissance nette de la population est une priorité, a reconnu le Premier Ministre qui a ajouté que la capitale, Funafuti, concentre 57% de la population en 2014. Cette concentration fait pression sur l’environnement déjà fragile, notamment sur l’accès à l’eau et à la nourriture, et la gestion des déchets, sans compter que pour les jeunes, le principal problème est l’emploi. Le Gouvernement a choisi de les former dans les domaines techniques et maritimes, secteurs les plus offreurs d’emplois.
M. PROSPER BAZOMBANZA, Premier Vice-Président du Burundi, a, après avoir illustré les avancées de son pays en matière de dignité et des droits de l’homme, de santé, de santé sexuelle, et de population et de développement, indiqué que pour les années à venir, il s’agira d’accélérer les progrès vers l’accès universel à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité et la jouissance des droits en la matière, en veillant à l’information et à l’éducation complètes des adolescents et des jeunes. Il s’agira aussi d’adopter et d’appliquer des politiques pour réduire la mortalité maternelle, infantile et néonatale et d’accroître le taux de prévalence contraceptive à 60% au moins à l’horizon 2025. Le Vice-Président a demandé que les conclusions et les recommandations du rapport du Secrétaire général, qui font état d’une « vision novatrice », soient incluses dans le programme de développement pour l’après-2015.
M. RASHID MEREDOV, Ministre des affaires étrangères du Turkménistan, s’est félicité de la décision de l’ONU de lancer un mécanisme de consultations nationales pour définir le programme de développement pour l’après-2015. Il a expliqué qu’en janvier 2013, son gouvernement avait établi le Groupe de travail conjoint Turkménistan-Nations Unies dans le but de préparer et présenter des propositions en la matière. Le Gouvernement a tout fait pour exploiter le potentiel de sa société et mettre en œuvre les objectifs de la Conférence du Caire. Des programmes d’envergure ont été lancés dans les domaines de la santé, de la maternité et de la protection de l’enfance; le Turkménistan travaillant, de manière rapprochée, avec les agences spécialisées de l’ONU dont le FNUAP.
M. Meredov a rappelé que le Turkménistan a été un des premiers pays à adopter un programme national pour la santé reproductive. Le pays a également adopté de nombreuses mesures pour protéger les droits des migrants, des réfugiés et des apatrides, a ajouté le Ministre, avant d’annoncer que, pour l’avenir, son gouvernement compte centrer ses efforts sur les liens entre migration, santé publique, urgences et traite des êtres humains.
M. JOHN DRAMANI MAHAMA, Président du Ghana, a cité des progrès considérables réalisés par son pays pour mettre en œuvre le Programme d’action du Caire. Le Ghana a avancé dans le domaine de la protection sociale et notamment dans l’autonomisation des femmes, reconnues comme agent du changement. La mortalité maternelle diminue constamment depuis 20 ans et a atteint un niveau de 350 morts pour 100 000 naissances en 2010. Plusieurs mécanismes ont été mis en place pour réduire encore la mortalité maternelle et infantile, a assuré le Président, avant de rappeler l’annonce que son pays vient de faire sur la construction de 15 polycliniques qui devraient élargir l’accès à la santé dont la santé sexuelle. La planification familiale du Ghana a en effet permis d’éviter 250 000 grossesses non voulues et 1 500 morts parmi les mères en couche.
M. JUAN ORLANDO HERNANDEZ, Président du Honduras, a dit que son pays mettait l’accent sur les groupes vulnérables dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire au-delà de 2014. Nous avons fait de grandes avancées en matière de réduction de la mortalité infantile et maternelle, a-t-il dit, et l’espérance de vie s’est améliorée. Le Président a mis l’accent sur une loi sur l’égalité des chances et l’objectif de réserver 50% des postes publiques aux femmes. Les lois sur les grossesses précoces et l’emploi des jeunes ont déjà eu une incidence positive sur des millions de jeunes, s’est-il réjoui. Entre 2015 et 2115, la proportion de la population active dépassera le pourcentage de la population dépendante, ce qui créera un potentiel de création de richesses.
M. IVICA DAČIĆ, Ministre des affaires étrangères de la Serbie, a indiqué que le vieillissement de la population est le phénomène démographique le plus remarquable que connaît le pays. Il a aussi expliqué que la situation économique dans laquelle se trouve le pays avait provoqué une baisse du taux des naissances. Le fait que la Serbie compte actuellement un travailleur pour chaque retraité, alors que ce taux était de 4 pour un il y a 30 ans, est particulièrement préoccupant. M. Dačić a parlé de la création, en 2007, du Conseil sur le vieillissement et le troisième âge, chargé d’assurer la mise en œuvre des politiques pertinentes du Gouvernement. Ce dernier accorde également la plus haute attention à l’autonomisation des femmes; le nombre de femmes occupant des postes de direction étant en hausse et le taux de mortalité des femmes enceintes ou en couche correspondant dorénavant à la moyenne dans le reste de l’Europe.
Le Ministre a aussi parlé de la migration, faisant notamment savoir que 30 000 Serbes, en majorité des jeunes et des diplômés du troisième cycle, quittent le pays chaque année. Il est d’autant plus difficile pour nous d’accepter ce fait qu’à la fin du XIXe siècle, la Serbie avait le deuxième influx le plus important d’immigrants au monde, juste derrière les États-Unis, a commenté M. Dačić. Il a appelé les États Membres à appuyer son gouvernement dans l’élaboration de stratégies nationales pour le développement et la population, dont la santé reproductive.
Mme NATALIA GHERMAN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la République de Moldova, a dit avoir constaté que la mise en œuvre du Programme d’action du Caire a connu des résultats positifs dans le pays où l’arsenal juridique a été adapté. C’est le cas de la République de Moldova qui a tenu compte, ce faisant, de son intégration à l’Europe et qui fait des droits de l’homme le socle de toute politique de développement. Le pays, a-t-elle affirmé, est prêt à partager son expérience et ses meilleurs pratiques, en particulier avec les pays d’Europe du Sud. La Ministre a aussi plaidé pour que l’on aide les migrants dans leur quête pour une vie meilleure et insisté sur le fait qu’une bonne politique de développement doit se fonder sur des données fiables.
Mme LEMINA MOMA, Ministre de la population, de la famille et de l’enfance de la Mauritanie, a dit que, dans son pays, la mise en œuvre du Programme d’action du Caire s’est traduite par des stratégies axées notamment sur une politique démographique à l’horizon 2O15. Cette stratégie repose sur le secteur de l’éducation, en particulier celle des filles, les besoins particuliers des groupes vulnérables et la lutte contre la violence contre les femmes et les filles. Le chantier est inachevé, a reconnu la Ministre qui a ajouté que l’objectif ultime est d’améliorer la condition de vie et le bien-être des générations futures.
M. MAHENDRA BAHADUR PANDEY, Ministre des affaires étrangères du Népal, a souligné les écarts importants qui persistaient entre pays dans la réalisation du Programme d’action de 1994, en particulier pour ce qui est des pays les moins avancés (PMA). Il a demandé des évaluations objectives des progrès réalisés et la mobilisation d’un soutien politique pour des actions concrètes aux plans national, régional et mondial. Le Népal, qui a participé à la revue mondiale pour l’après-2014, a mis en place des programmes conformes à ses principes, notamment le Plan sur la population 2010-2013 qui intègre des questions de population et de développement dans les politiques de développement nationaux et sous-nationaux. Pour le Népal, la priorité va à l’élimination de la pauvreté et au développement social et humain ainsi qu’à la protection des droits des groupes les plus vulnérables comme les femmes, les enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées. Le Ministre a mis l’accent sur le dividende démographique et sur la contribution des travailleurs migrants au développement des pays de destination et d’origine.
Mme KAMLA PERSAD-BISSESSAR, Premier Ministre de Trinité-et-Tobago, a souligné les domaines d’activité principaux de son gouvernement, soulignant que l’être humain est placé au centre de tous les efforts. Une portion importante des ressources budgétaires est consacrée à l’éducation et aux programmes en faveur des femmes, en particulier les mères célibataires. Ayant déjà réalisé l’OMD relatif à l’éducation, le but est maintenant celui « d’OMD Plus ». Les enfants nés de familles défavorisées doivent pouvoir compter sur l’aide de leur gouvernement, s’est expliquée le Premier Ministre. Les défis sont là mais les futures générations ont besoin d’égalité et d’équité. Les partenaires au développement doivent donc contribuer au renforcement de la faculté des pays à mettre en œuvre leurs politiques. Des programmes sont développés pour traiter des soins prénataux et néonataux et assurer ainsi que le pays n’abandonne personne à son sort. Des investissements sont également prévus pour renforcer le respect des droits de l’homme car une approche holistique qui reconnaisse l’importance de ces droits et qui tienne compte de la dynamique des populations est plus que jamais nécessaire, a conclu le Premier Ministre.
Mme AIUBA CUERENEIA, Ministre du plan et du développement du Mozambique, a estimé que les droits à la santé sexuelle et reproductive méritent une attention particulière, et par exemple, la création d’établissements auxquels les jeunes auraient facilement accès. Les inégalités entre les sexes commencent à être corrigées au Mozambique mais d’autres progrès sont nécessaires, a reconnu la Ministre. Le respect des droits de l’homme et l’égalité entre les sexes ainsi que l’amélioration des conditions de vie de la population exigent une attention soutenue de la part des gouvernements, a-t-elle prévenu.
Mme LILIANE PLOUMEN, Ministre du commerce extérieur et de la coopération au développement des Pays-Bas, a dit que nous devons être fiers de ce qui a été fait depuis 20 ans notamment dans l’amélioration de l’accès à la santé, en particulier pour les femmes et les filles. Mais nous ne pouvons pas rester les bras croisés et laisser le Programme d’action inachevé car la mortalité de femmes et de filles reste élevée dans plusieurs pays. Il faut renouveler les promesses sur l’éducation sexuelle pour tous, mettre fin aux mariages précoces des jeunes filles et combattre les mutilations génitales féminines. Il faut s’en donner les moyens. Ce n’est pas facile mais il faut avoir un dialogue ouvert sur la base du Programme d’action du Caire, a exhorté la Ministre.
M. MOHAMMED NASIM, Ministre de la santé et du bien-être de la famille du Bangladesh, a indiqué que depuis la Conférence du Caire, son gouvernement avait réussi à atteindre un taux de fertilité de 2,3 par femme. Il a ajouté que 32% des accouchements sont effectués en présence de professionnels et que ce taux devrait atteindre 50% en 2015. Le Gouvernement espère aussi atteindre d’ici à 2015 un taux de 72% de prévalence de contraception et faire passer de 13,5% à 8% les besoins en planning familial qui ne sont pas satisfaits. Le Ministre a expliqué que le Bangladesh centre actuellement ses efforts sur les services grâce à 13 000 cliniques communautaires. Des succès certains ont été rencontrés en déléguant la planification au niveau local, a-t-il précisé.
La priorité est également accordée à la lutte contre le mariage précoce et le Gouvernement s’est engagé à faire respecter la loi contre le mariage des enfants. Des mesures récentes prévoient notamment d’infliger une peine de deux ans aux parents qui contraignent leurs adolescentes à se marier. M. Nasim a souligné que la question du financement représente un défi de taille et a insisté sur la nécessité pour les pays les moins avancés (PMA) d’obtenir un appui financier, technique et technologique afin de répondre aux exigences du développement, à commencer par les maladies non transmissibles et les changements climatiques.
Mme MAHABBAT BEKBOSYNOVA (Kazakhstan) a notamment souligné que son pays avait atteint, dès 2007, l’OMD relatif à l’éradication de l’extrême pauvreté et de la faim. « Cette année, nous avons réalisé l’Objectif 5 en faisant reculer la mortalité maternelle de 55 pour 100 000 naissances en 1999 à 12,6 en 2013 », s’est-elle ensuite félicitée. Après avoir souligné que l’ambition du Kazakhstan était d’offrir à la jeune génération les moyens de réaliser pleinement son potentiel et de répondre aux besoins et exigences de la nouvelle économie, Mme Bekbosynova a mis l’accent sur la nécessité de renforcer l’efficacité des institutions. « L’évolution démographique exige que nous améliorions la planification des villes et leur durabilité et que nous renforcions les liens entre les villes et les campagnes », a par exemple estimé l’oratrice. Enfin, la responsable kazakhe a demandé qu’il soit tenu compte des conclusions et recommandations du Secrétaire général dans l’élaboration du programme de développement pour l'après-2015.
M. MOGES JENSEN, Ministre du commerce et de la coopération au développement du Danemark, a estimé que le Programme d’action du Caire a considérablement amélioré la vie de beaucoup de gens mais que beaucoup d’autres ont été abandonnés à leur sort. Les droits à la santé sexuelle et reproductive sont des conditions préalables à l’élimination de la pauvreté et au développement durable, a tranché le Ministre. Il est impératif de mettre fin aux grossesses non désirées, à la mortalité maternelle, aux mutilations génitales féminines et aux mariages précoces et forcés. Le rapport du Secrétaire général, a-t-il affirmé, montre que les gouvernements ont reconnu que l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive intégrée doit être une priorité dans le programme du développement pour l’après-2015. Une éducation sexuelle complète est un outil très efficace pour lutter contre les grossesses non désirées et pour éviter les morts inutiles dues à un avortement pratiqué dans des conditions dangereuses, l’interruption de grossesse doit devenir légale. Le Danemark, a promis le Ministre, continuera à apporter son ferme appui au Programme d’action du Caire. L’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes doit être un élément central du programme de développement pour l’après-2015, a-t-il insisté.
M. SALIM MUSLIMOV, Ministre du travail et de la protection sociale de l’Azerbaïdjan, a tout d’abord souligné les difficultés économiques découlant de l’occupation par l’Arménie du territoire national. Il a ensuite indiqué que le Président de l’Azerbaïdjan avait incorporé les objectifs du Caire dans sa politique économique. Il a cité les bons indicateurs sociodémographiques de son pays, se félicitant en particulier de l’augmentation de l’espérance de vie. Il a en outre attiré l’attention sur une nouvelle politique démographique visant à conforter les bons résultats enregistrés jusqu’à présent. J’espère que les générations d’aujourd’hui jetteront les bases d’un programme d’action au-delà de 2014 qui soit le plus inclusif possible, a-t-il conclu, promettant que son pays y prendrait toute sa part.
M. TOMMY REMENGESAU, Président des Palaos, a rappelé l’urgence qu’il y a à combattre l’augmentation démographique, porteuse de graves risques tant sanitaires qu’écologiques. « Tant que nous ne regarderons pas en face le défi démographique, nous tournerons en rond », a-t-il prévenu, ajoutant que « la catastrophe nous attend au tournant ». Il a affirmé que si la population mondiale cessait de s’accroître, l’émission de gaz à effet de serre diminuerait, les droits de l’homme seraient mieux protégés, la situation économique s’améliorerait et l’avenir pourrait mieux être planifié. « C’est peut-être le défi le plus important auquel nous devons faire face, plus grave que les changements climatiques ou la persistance des conflits », a-t-il asséné, en en soulignant notamment l’impact pour les petits États insulaires en développement. Il a en conséquence invité les délégués à voir la réalité en face et à faire de la réduction de la population mondiale un objectif prioritaire.
M. ANDRIS PIEBALGS, Commissaire européen au développement, a mis l’accent sur l’importance des droits et capacités individuels en tant que moteurs dans tous les domaines du développement, comme il ressort clairement de l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action du Caire. Cet examen a également prouvé à nouveau que la pauvreté et les inégalités restent les principaux défis à relever. En dépit des progrès considérables dans certains domaines comme la mortalité infantile et maternelle, il ne saurait y avoir de véritables succès en termes de développement sans que les droits de l’homme, l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes ne soient reconnus comme conditions préalables à tout développement inclusif et durable. De plus, tout progrès en termes de développement suppose la pleine participation des jeunes, des personnes âgées et des groupes marginalisés.
Au cours des 20 dernières années, l’Union européenne s’est attachée à promouvoir tous ces aspects ainsi que d’autres actions dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’eau potable et de l’assainissement, ce qui a contribué à une réduction significative des inégalités. Consciente des interrelations entre développement et droits de l’homme, l’Union européenne reste déterminée à s’orienter vers une approche basée sur les droits dans sa politique de développement. L’une des priorités pour le développement durable et l’élimination de la pauvreté pour l’après-2014 doit être l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive dans le cadre de services intégrés et de qualité.
L’Union européenne et ses États Membres poursuivent une politique active de promotion de l’égalité entre les sexes et de tolérance zéro face aux mutilations génitales féminines. L’Union travaille avec ses partenaires dans le monde pour venir à bout de la violence basée sur le genre, y compris les mariages précoces. Pour faire face aux dynamiques de population, elle préconise une approche basée sur les droits et des politiques qui tiennent compte des spécificités de genre ainsi que des investissement dans le capital humain tout au long de la vie. Elle encourage, dans ce cadre, la collecte des statistiques sur la population.
Mme PASCALE BOISTARD, Secrétaire d’État chargée des droits des femmes de la France, a dit que dans la perspective du programme de développement pour l’après-2015, les femmes devraient avoir le droit de disposer de leur corps, donc le droit à l’éducation et à l’information pour pouvoir choisir librement la contraception. La France propose le droit universel à la santé sexuelle et reproductive, a réaffirmé Mme Boistard qui a également réclamé « l’égalité réelle » pour les femmes pour qu’elles puissent maîtriser leur destin.
M. JEAN ASSELBORN, Ministre des affaires étrangères et européennes du Luxembourg, a indiqué que son pays respecte et met en œuvre les principes et les recommandations du Programme d’action de la Conférence du Caire tant au niveau de ses politiques nationales qu’au niveau de ses politiques de coopération au développement et d’action humanitaire. Il a rappelé que l’éradication de la pauvreté reste l’objectif fondamental de tout effort de coopération au développement, mais qu’elle doit être équitable et universelle. Il a plaidé en faveur des droits sexuels et reproductifs et précisé que l’égalité des genres était une priorité transversale de la coopération luxembourgeoise. Nous soutenons aussi, a-t-il ajouté, un grand nombre de projets spécifiques, notamment dans la lutte contre les violences basées sur le genre et les mutilations génitales féminines. Le Ministre a aussi indiqué soutenir les efforts visant à donner accès à une éducation primaire et secondaire de qualité à tous les jeunes et à garantir leur transition dans le monde de l’emploi. Le monde de l’après-2015 doit être libéré de toute stigmatisation et discrimination, a-t-il aussi recommandé.
M. Asselborn a par ailleurs prôné le renforcement des systèmes de santé, afin qu’ils soient complets et permettent d’éliminer les barrières économiques et sociales. Le Ministre a insisté pour que les femmes aient un accès universel et équitable aux soins de santé sexuelle et reproductive sans discrimination ni stigmatisation. Il a parlé de la nouvelle stratégie sectorielle du Luxembourg en matière de santé dans laquelle la santé sexuelle et reproductive sous toutes ses formes prend une place fondamentale et constitue un des piliers de la couverture santé universelle. Le Ministre a ensuite appelé à maîtriser l’urbanisation en appliquant des solutions de développement durable et en trouvant un équilibre entre les poussées migratoires et le respect des droits et libertés fondamentales des migrants.
La crise vient des pays développés mais ce sont les pays en développement qui payent le prix de la pauvreté, s’est indigné M. BRUNO RODRIGUEZ PARILLA, Ministre des affaires étrangères de Cuba. Des millions d’êtres humains déjà victimes de la faim n’ont pas non plus accès à la santé ou à un logement décent. Les riches continuent de spolier les ressources non renouvelables de la planète, mettant en danger l’environnement humain. Pour sa part, Cuba compte tenir ses engagements en matière de développement et de population, notamment dans le cadre du Consensus de Montevideo.
M. GERD MÜLLER, Ministre fédéral de la coopération économique et au développement de l’Allemagne, a rappelé que 300 000 femmes étaient mortes en 2013 en raison de complications liées à un accouchement et que 200 millions de femmes dans les pays en développement n’avaient pas accès à un moyen de contraception. « L’Allemagne a apporté 4,3 milliards de dollars sur les 20 dernières années afin de mettre en œuvre le Programme d’action du Caire », a-t-il poursuivi, en soulignant que la dignité humaine est inviolable et que l’égalité des sexes doit devenir réalité.
M. SÉKOU TRAORÉ, Ministre du plan de la Guinée, a tout d’abord tenu à remercier la communauté internationale pour l’élan de générosité dont elle fait montre dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola qui frappe l’Afrique de l’Ouest. Il a rappelé que 52% des Guinéens sont des femmes, dont une grande majorité d’analphabètes pauvres. « Sept cent vingt-quatre décès de femmes sont enregistrés pour 100 000 naissances », a-t-il déploré, avant de rappeler qu’une grande majorité des femmes de son pays avaient subi des mutilations génitales. Le Ministre a insisté sur la prise en compte de la dynamique démographique dans les politiques de développement. Il a exhorté les pays concernés, s’ils veulent empocher le « dividende démographique », à prendre les décisions qui s’imposent dans les domaines de la bonne gouvernance et de la protection de l’environnement. Concernant le Cadre d’action au-delà de 2014, il a invité les délégués à repenser le rôle de l’Afrique sur la scène internationale.
M. ARNOLD NICHOLSON, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Jamaïque, a dit que, dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, le Programme d’action du Caire doit continuer de donner la priorité à la résilience des populations, la lutte contre les changements climatiques, la santé et l’éducation. La Jamaïque s’est dotée d’un plan d’action pour la population jusqu’en 2015 et rejette l’idée de renégocier le Programme d’action, alors que les engagements pris n’ont pas tous été tenus.
M. GUNNAR BRAGI SVEINSSON, Ministre des affaires étrangères de l’Islande, a dit qu’il faut encore et toujours insister sur l’éducation sexuelle des femmes. Il faut 150 dollars pour former une fille à l’école primaire, a indiqué le Ministre qui n’a pas manqué de saluer le travail du FNUAP, notamment dans la lutte contre les mutilations génitales. À son tour, il a rejeté l’idée de nouvelles négociations et de nouveaux engagements. Il faut d’abord réaliser ce qui a été convenu au Caire, a tranché le Ministre.
Mme HASNA BARKAT DAOUD, Ministre de la promotion de la femme de Djibouti, a indiqué que des quotas avaient été mis en œuvre dans son pays pour remédier aux lacunes constatées dans l’égalité des genres. « La Cour suprême a une femme pour présidente », s’est-elle réjouie avant d’aborder la question de la lutte contre le VIH/sida. Elle a indiqué que les tests de dépistage étaient gratuits et a reconnu une légère féminisation de la maladie. La Ministre a affirmé que « le planning familial avait été sorti du cadre médical pour être rattaché à la politique d’autonomisation des femmes qui est la priorité de mon pays ». Elle a détaillé la lutte contre la violence faite aux femmes, en particulier les mutilations génitales, indiquant notamment qu’un dialogue avec les autorités religieuses avait été mené afin de s’attaquer aux mutilations les plus graves.
Mme JULIE BISHOP, Ministre des affaires étrangères de l’Australie, a rappelé que les femmes payaient le tribut le plus lourd dans les conflits armés, et ce, alors que les normes censées protéger leurs droits sont remises en question. Elle a affirmé que la violence contre les femmes était un fléau mondial, avant de souligner l’engagement de son pays afin que l’égalité des genres, l’autonomisation des femmes et l’accès à la sexualité reproductive et sexuelle soient inclus dans le programme de développement pour l’après-2015. Mme Bishop a indiqué que son pays s’était, en outre, engagé à faire en sorte que 80% de ses activités de développement aient l’égalité des genres comme l’une des priorités. « L’Australie est l’un des seuls pays à avoir nommé un ambassadeur pour la question de l’autonomisation des femmes », a conclu la Ministre.
M. SODNOMZUNDUI ERDENE, Ministre de la population, du développement et de la protection sociale de la Mongolie, a indiqué que son pays avait réalisé des progrès significatifs en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes, se félicitant notamment du fait que le nombre de femmes politiciennes avait triplé. Le pays est doté de plusieurs lois pour protéger les droits de l’enfant et le Président de la Mongolie s’est engagé, en 2013, à mettre un terme à la violence domestique. M. Erdene a aussi parlé de la tenue, en 2013, de la Réunion nationale de haut niveau sur la population et le développement qui a débouché sur l’adoption de la Déclaration d’Oulan-Bator destinée à appuyer les efforts déployés par le Gouvernement pour mettre en œuvre le Programme d’action du Caire ainsi que les Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs à l’autonomisation des femmes.
Au titre des défis qui persistent, le Ministre a indiqué que les efforts réalisés en matière de réduction de la mortalité maternelle et infantile doivent être davantage concrétisés. Une meilleure planification urbaine s’impose et les disparités entre les milieux ruraux et urbains doivent être comblées. L’absence de perspectives d’emplois pousse en outre de nombreux Mongols à migrer.
Mme NGUYEN THI KIM TIEN, Ministre de la santé du Viet Nam, a dit que depuis 20 ans, la mortalité maternelle a baissé de trois quarts et la fécondité a baissé de moitié dans son pays. Le Viet Nam est en passe de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) 4 et 5 relatifs à la santé maternelle et infantile. La priorité actuelle du Gouvernement est de réduire le déséquilibre au sein de la population notamment entre le nombre des jeunes et des personnes âgées, d’élargir l’accès aux services de santé des minorités ethniques et d’introduire des programmes d’éducation sexuelle dans le cursus scolaire.
Mme MAXINE MCCLEAN, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Barbade, a dit que la mise en œuvre du Programme d’action du Caire doit être une priorité du programme de développement pour l’après-2015. Après avoir énuméré les progrès de la Barbade en matière de santé maternelle et infantile notamment les soins rétroviraux gratuits pour les femmes avec pour résultat de maintenir à 2% le taux de transmission mère-enfant, la Ministre a indiqué qu’il faut toujours continuer le combat contre la violence à l’égard des femmes. À cet effet, il faut promouvoir l’égalité homme-femme, a-t-il dit, et dans le cadre du programme pour développement de l’après-2015, il faut renforcer l’accès aux données statistiques.
Mme LI BIN, Ministre de la santé publique et de la planification familiale de la Chine, a rappelé que le programme de planification familiale mis en œuvre dans son pays avait permis la diminution de la population. L’espérance de vie est passée de 69 à 75 ans en 25 ans, s’est-elle félicitée. Elle a affirmé que l’amélioration du sort des femmes en milieu rural, par le biais notamment d’un meilleur accès aux services de base, figurait parmi les priorités de la Chine. Elle a souhaité que les questions démographiques soient incluses dans les discussions relatives au programme de développement pour l’après-2015, tout en demandant que les pays en développement reçoivent un soutien accru. Enfin, Mme Li Bin a indiqué que la Chine appuyait les efforts déployés par les pays d’Afrique de l’Ouest touchés par l’épidémie d’Ebola.
M. SARTAJ AZIZ, Ministre des affaires étrangères du Pakistan, a rappelé que son pays pourrait devenir le cinquième pays le plus peuplé d’ici à 2050, avec plus de 300 millions d’habitants. Il a précisé que le taux de fécondité était en baisse sur les dernières années, ce qu’il a expliqué par la politique de contrôle démographique de son pays. « La lutte contre la mortalité maternelle est un autre des engagements du Pakistan », a-t-il poursuivi. M. Aziz a souhaité que les questions de population et de développement soient incluses dans les discussions relatives au programme de développement pour l’après-2015.
M. LUIS ALMAGRO, Ministre des affaires étrangères de l’Uruguay, a fait part des efforts réalisés par son pays pour réduire la pauvreté et atteindre l’égalité économique et sociale, en créant la plus grande inclusion possible. Ainsi la pauvreté, a-t-il précisé, a été réduite des deux tiers. Il a mentionné le Plan national pour les urgences sociales et le revenu citoyen, destiné à aider la population indigente et les enfants scolarisés, ainsi que le Plan pour l’égalité qui restructure le système de protection sociale. La mortalité infantile s’est également réduite, passant de 12,2% à 8,6% au cours des trois dernières années. Le Ministre a aussi parlé de la santé sexuelle et reproductive dont les services incluent l’avortement et la procréation médicalement assistée. La loi uruguayenne a en outre légalisé le concubinage et le mariage des personnes de même sexe.
M. Almagro a fait part de ce que fait son pays pour protéger les droits des personnes handicapées et des minorités ethniques. L’Uruguay, a-t-il ajouté, promeut l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme, en intégrant la dimension sexospécifique de manière transversale dans toutes les politiques. Une nouvelle loi sur les migrants a permis de faciliter le retour des Uruguayens expatriés. Le Ministre a rappelé, à son tour, le Consensus de Montevideo qui reconnaît les droits sexuels et reproductifs, le respect de l’orientation sexuelle et l’identité du genre, l’éducation sexuelle complète, ainsi que l’importance des services de santé sexuelle et reproductive.
M. URMAS PAET, Ministre des affaires étrangères de l’Estonie, a déploré le fait que pour trop de femmes et de jeunes, l’accès à l’éducation et à la santé soit une illusion. L’Estonie, a-t-il affirmé, travaille à l’égalité entre hommes et femmes et l’autonomisation des femmes et des filles. Quelque 165 millions d’euros ont été consacrés à la lutte contre la violence contre les femmes et dans les années à venir, deux ONG estoniennes vont travailler en Afghanistan pour aider à améliorer l’éducation des femmes, et au Yémen, dans des programmes pour les femmes et les filles risquant un mariage précoce.
Mme CAROLYN RODRIGUES-BIRKETT, Ministre des affaires étrangères du Guyana, a indiqué que son pays accorde la priorité à l’éradication de la pauvreté, l’amélioration des services de protection sociale, l’égalité homme-femme, l’autonomisation des femmes et l’égalité des chances. La Ministre a aussi parlé de l’attention particulière accordée aux personnes âgées et aux exclus. Le Guyana dispose de peu de moyens mais des progrès ont été possibles grâce à l’appui des partenaires. Beaucoup reste à faire s’agissant des investissements dans les jeunes, en particulier la formation et l’apprentissage. Les migrations constituent un autre dilemme sérieux pour le Guyana qui explore toutes les initiatives pouvant faire revenir les compétences guyanaises de l’étranger, a souligné la Ministre.
Mme DATO’ SRI ROHANI ABDUL KARIM, Ministre de la condition féminine, de la famille et du développement communautaire de la Malaisie, a annoncé que la Malaisie a réalisé la plupart des objectifs du Programme d’action du Caire. Elle a ajouté que des politiques et programmes sont mis en place en ce moment afin de faire face à des conditions socioéconomiques en mutation et aux défis auxquels le pays fera face, dans la perspective de son passage à la catégorie des pays développés à l’horizon 2020. Les facteurs du succès des politiques malaisiennes sont notamment la stabilité politique, une fonction publique efficace, une main-d’œuvre qualifiée, des ressources naturelles abondantes et des partenariats efficaces entre le Gouvernement, le secteur privé et les ONG. Tous ces facteurs, a-t-elle relevé, ont conduit à une réduction significative de la pauvreté et à une couverture plus large des services de base tels que la santé et l’éducation.
Selon la Ministre, les politiques et programmes mis en place ont également permis une plus grande participation des femmes, que ce soit dans l’éducation où, par exemple, 68% des nouveaux étudiants à l’université sont des femmes pour 2013-2014, ou dans le domaine du travail où 52,2% des 264 entrepreneurs ayant bénéficié de microcrédits sont des femmes. La Ministre a par ailleurs fait valoir les nombreux succès qu’a connus le secteur de la santé. Ainsi, le pays, s’est-elle félicitée, a l’un des taux les plus bas de mortalité s’agissant des pays en développement, soit 4,6 décès pour 1 000 habitants. En 2013, le pays était crédité d’une espérance de vie de 72,6 ans. Parmi les problèmes auxquels le pays est confronté, Mme Abdul Karim a cité la baisse du taux de fécondité et le vieillissement de la population. Elle a indiqué que des politiques de prise en charge des personnes âgées sont mises en œuvre.
M. ANDRES NAVARRO GARCIA, Ministre des affaires étrangères de la République dominicaine, a dit que l’adoption du Programme d’action du Caire a contribué à élargir le cadre du droit de la personne en République dominicaine, en relevant la conscience humaine dans le développement humain. Il a indiqué que les progrès réalisés par la République dominicaine sont démontrés par l’évolution de son indice de développement. Comme 38% des Dominicains ont entre 10 et 29 ans, le pays a mis l’accent sur les investissements dans les domaines de l’éducation et de la santé, et dans la réduction de la mortalité infantile et maternelle. Il a cité une initiative visant à réduire le nombre de grossesses précoces grâce à une coopération avec la Banque américaine de développement. Il a aussi cité l’objectif d’un accès universel à l’alimentation dans les écoles. Il reste encore beaucoup à faire notamment en ce qui concerne l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Mme LYNNE YELICH, Ministre d’État et des affaires étrangères et consulaires du Canada, a justifié la « clairvoyance » du Programme d’action du Caire par le fait qu’il soulignait l’importance de placer le bien-être de la personne au centre des enjeux de la population et du développement et qu’il reconnaissait que les succès durables seraient réalisés seulement si l’on aborde d’un seul front les questions relative aux populations, aux droits de la personne, à la croissance économique et au développement durable. Pour le Canada, la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants demeure la priorité absolue en matière de développement, engagement réaffirmé par le Premier Ministre lors du sommet « Sauvons chaque femme, chaque enfant » en mai dernier à Toronto. Cet engagement a été prouvé par l’allocation d’un budget additionnel de 3,5 milliards de dollars d’ici à 2020.
La Ministre a également insisté sur la nécessité de mettre un terme à la pratique des mariages précoces et forcés des enfants. Elle s’est dite encouragée de voir certains pays, où ces pratiques ont une forte prévalence, commencer à en parler et à prendre des mesures pour y mettre fin. L’éducation et l’égalité des droits entre garçons et filles sont, selon elle, les pierres angulaires du développement et sont au cœur des programmes de protection de l’enfance canadiens. Le Canada estime qu’une croissance économique et un développement durables sont possibles tout particulièrement lorsque tous les partenaires y participent. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement canadien collabore avec le secteur privé et la société civile pour susciter l’innovation et faire des investissements plus importants dans les pays en développement ainsi que pour élargir la portée de ses programmes et atteindre des résultats durables, a-t-elle expliqué. Le Gouvernement soutient l’idée de systèmes résilients d’enregistrement des actes d’état civil et des statistiques parce qu’ils aident à transformer l’ensemble des programmes de développement durable. Pour le Canada, les orientations définies par le Programme d’action du Caire demeurent d’actualité et les leçons tirées de la collaboration holistique devraient orienter les efforts à déployer après 2014.
Mme DUNYA MAUMOON, Ministre des affaires étrangères des Maldives, a indiqué que son pays est sorti de la liste des PMA pour devenir un pays à revenu intermédiaire grâce à d’énormes efforts de lutte contre les inégalités. La violence à l’égard des femmes reste un défi et le Gouvernement élabore actuellement un projet de loi sur la parité entre les sexes qui traitera de toutes les discriminations dont peuvent être victimes les femmes. La Ministre a cité le lancement d’un recensement, il y a quelques jours, qui devrait permettre aux Maldives d’affiner leur lecture des besoins de la population. Si le capital humain constitue la ressource la plus précieuse d’une nation, les Maldives sont attachées à protéger tout particulièrement les femmes et les enfants pour leur permettre de s’épanouir dans les meilleures conditions.
Mme HILLEVI ENGSTROM, Ministre de la coopération internationale au développement de la Suède, a demandé que le Programme d’action du Caire figure dans le programme de développement durable pour l’après-2015. Elle s’est émue de ce que, chaque année, « 800 femmes meurent au cours de leur grossesse: ces drames devraient être évités grâce aux moyens dont nous disposons ». « Les femmes restent systématiquement discriminées dans toutes les sociétés du monde alors que le développement durable ne saurait être atteint sans la pleine participation de la moitié de la population humaine », a-t-elle souligné. Pour la Ministre suédoise, le programme de développement durable pour l’après-2015 devra faire de l’égalité des sexes un objectif à part entière et élaborer d’autres objectifs spécifiques relatifs aux droits sexuels, « y compris celui de pouvoir choisir son conjoint, de pouvoir disposer de son propre corps ou de décider librement quand avoir des enfants ». Mme Engstrom a estimé que la communauté internationale avait besoin d’un nouveau consensus sur ces questions cruciales.
Mme CECILIA VACA, Ministre du développement social de l’Équateur, a notamment rappelé que, de tout temps, son pays a toujours été soucieux de progrès social et de l’unité. « Ce véritable pacte social et politique a permis, ces dernières années, de réduire de manière considérable l’extrême pauvreté, qui touche aujourd’hui moins de 8% de la population totale ». L’accès universel à l’éducation de base a été réalisé et celui à l’enseignement supérieur a été démocratisé au moyen, entre autres, de la gratuité de l’enseignement et de la promotion du mérite, a expliqué Mme Vaca. Pour cette dernière, les acquis doivent refléter la volonté politique des États de placer au cœur des dispositifs le bien-être de l’être humain, « et ce dès sa naissance ».
M. MICHEL BLOKLAND, Ministre de la santé du Suriname, a indiqué que son gouvernement avait réalisé des avancées notables dans les domaines de l’accès à l’éducation et à la santé maternelle et dans la sensibilisation au VIH/sida. Une législation spéciale a été adoptée pour lutter contre la violence faite aux femmes. Le Ministre a reconnu que le Suriname connaît un taux important de grossesses chez les adolescentes, phénomène qui les empêche d’atteindre leur plein potentiel. La prévalence de maladies non transmissibles est un autre problème en hausse, notamment l’obésité et l’hypertension. Le pays connaît en outre un taux « inacceptable » de violence sexiste. M. Blokland a appelé à un véritable partenariat international pour lutter contre la pauvreté, à l’origine de nombreux maux.
M. OLEG MUSIY, Ministre de la santé de l’Ukraine, s’est particulièrement inquiété des conséquences de la guerre sur la population et les objectifs de développement. Il a fustigé le comportement de la Fédération de Russie qui appuie les séparatistes et les terroristes au mépris du droit des populations. Nous sommes un État pacifiste et nous avons désormais beaucoup de peine à garantir la santé de nos citoyens en raison de la tentative d’occupation de notre territoire par la Fédération de Russie. « Parce que la terre est notre maison commune, le problème de la population ne peut plus être le problème d’un seul pays », a-t-il insisté.
M. GAMINI L. PEIRIS, Ministre des affaires étrangères du Sri Lanka, a expliqué que la population de son pays croît au taux annuel de 0,8% et que selon les projections, d’ici à 2041, 24,8% de la population sera âgée de plus de 60 ans et 15,2% de moins de 15 ans. La population active représentera 60% de la population totale, un « bonus démographique ». Le Gouvernement met donc l’accent sur l’éducation, l’approvisionnement en eau et le développement des zones rurales où vit 80% de la population. Des avancées notables ont pu être réalisées dans les domaines de l’accès à l’éducation primaire et de l’assainissement. Le taux de mortalité maternelle et infantile a également chuté.
M. Peiris a indiqué que le Sri Lanka affronte de nouveaux défis, notamment une hausse des maladies non transmissibles, le vieillissement de la population et la nécessité de répondre à la situation des jeunes. Il a précisé que 39% des dépenses publiques de santé sont consacrées au traitement et à la prévention des maladies non transmissibles et que des stratégies ont été lancées pour prévenir les plus importants facteurs de risque dont le tabagisme, la mauvaise alimentation et le sédentarisme. Le Ministre a aussi parlé du Secrétariat national des personnes âgées qui, a-t-il précisé, a lancé des programmes pour permettre à ces dernières d’accéder à des soins de qualité et à des activités rémunératrices, entre autres. Une campagne nationale a par ailleurs été lancée pour réduire le taux de transmission du VIH/sida de mère à enfant. En outre, 76,9% des jeunes vivant en zone rurale, le Gouvernement déploie des efforts notables pour favoriser leur productivité. Le Ministre a rappelé qu’en 2013, le Sri Lanka avait appelé l’ONU à déclarer « une journée internationale des compétences ».
M. PHANDU T. C. SKELEMANI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Botswana, a, après avoir énuméré les réalisations de son pays, déploré le fait que le statut à revenu intermédiaire du Botswana ait fait diminuer l’appui des donateurs. Des efforts délibérés devraient être faits pour encourager l’appui des partenaires au développement à la mise en œuvre du Programme d’action du Caire au-delà de 2014.
Mme OLGA MARTA SÁNCHEZ OVIEDO, Ministre du plan et de la politique économique du Costa Rica, a cité, parmi les conditions indispensables d’un développement durable et inclusif, l’égalité des sexes, l’accès à la santé sexuelle et reproductive, les droits sexuels et reproductifs ainsi que les droits et l’autonomisation des personnes âgées et des jeunes. Le Costa Rica a beaucoup progressé depuis 1994, grâce à l’adoption de lois, politiques et mécanismes institutionnels sur les thèmes de l’égalité du genre, de la lutte contre la violence faite aux femmes, du VIH, de l’enfance, de l’adolescence et de la vieillesse. Nous assurons la promotion des droits de l’homme dans toutes leurs dimensions, a-t-elle précisé.
Selon la Ministre, il reste un grand chemin à parcourir pour la pleine réalisation des droits de l’homme de toutes les personnes. Elle a souhaité, à cette occasion, réaffirmer les valeurs et principes de la Conférence du Caire et du Consensus de Montevideo. Elle a indiqué que son pays luttait contre la pauvreté, les inégalités et l’exclusion, en promouvant le développement durable, la conservation de la biodiversité, ainsi que l’éducation sexuelle dès l’enfance. Les discussions sur le programme de développement pour l’après-2015 sont le moment propice pour renouveler les engagements nationaux pris au Caire et à Montevideo, a-t-elle conclu.
M. JEAN-PASCAL LABILLE, Ministre des entreprises publiques et de la coopération au développement chargé de la politique urbaine de la Belgique, s’est dit préoccupé par les défis qui subsistent dans la poursuite du Programme d’action. « Il faut une approche inclusive qui intègre tous les individus sans discrimination », a-t-il affirmé, avant de souligner les nombreuses lacunes concernant les jeunes. Les investissements ciblés sur les jeunes dont l’éducation de qualité, y compris l’éducation sexuelle, sont les investissements les plus efficients, a-t-il poursuivi.
Il a également déploré que le taux de mortalité maternelle dû aux grossesses précoces et à la morbidité reste élevé particulièrement. Le Ministre a cité les progrès importants accomplis par son pays au cours de ces 20 dernières années. Il a jugé indispensable de mieux intégrer la dynamique des populations dans la planification du développement, en prenant en compte le défi de la croissance démographique.
Mme MERCEDES DEL CARMEN GULLEN VICENTE, Vice-Ministre de la population, de la migration et des affaires religieuses du Mexique, a dit que l’objectif de l’inclusion sociale constitue la stratégie principale du Mexique pour lutter contre la pauvreté et les inégalités. Elle a cité la garantie d’un accès universel à l’éducation primaire et secondaire et les objectifs ambitieux en matière d’autonomisation des femmes et d’éducation des filles.
M. MONGI HAMDI, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, a indiqué que la Conférence du Caire avait marqué une étape importante sur la voie du développement durable. « À la suite de cette Conférence, des progrès importants ont été réalisés, mais des inégalités persistent, frappant certaines catégories parmi les plus vulnérables de la population, dont les femmes et les filles », a-t-il ajouté avant de rappeler l’attachement de la Tunisie au plein respect des droits à la santé et à l’éducation pour tous et à la réalisation de l’égalité entre les sexes. « Nos politiques nationales de population sont ancrées dans les principes du Programme d’action du Caire », a-t-il souligné, rappelant que son pays avait su, en pleine période de transition, engager les réformes sociales et économiques nécessaires pour parvenir à combler les inégalités les plus intolérables. « Les principes républicains éclairent notre nouvelle Constitution », a-t-il encore dit avant d’estimer que les États Membres devraient saisir l’opportunité de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015 afin d’évaluer l’ensemble des mesures prises aux niveaux national et régional.
M. SAMURA M.W. KAMARA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierra Leone, a indiqué qu’en dépit de l’irruption de la maladie à virus Ebola, des progrès avaient néanmoins pu être réalisés en ce qui concerne l’accès aux soins de santé de base. Le recours aux méthodes modernes de planification familiale a permis de faire baisser le taux de fertilité de 5,1% à 4,9%, tandis que le nombre d’accouchements effectués dans un centre médical est passé de 25% à 56%. Il a aussi indiqué que l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides était passée de 26% à 49%.
M. Kamara s’est félicité du fait que les femmes occupent 12,4% des sièges du Parlement et qu’elles représentent 65,7% de la population active du pays. Un plan d’action national a par ailleurs été élaboré pour assurer la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, ainsi que de la résolution 1820 sur la violence sexuelle. Le Ministre a reconnu la nécessité de renforcer les efforts déployés par son gouvernement pour combattre la mortalité maternelle et infantile. Depuis 2007, les femmes enceintes ou qui allaitent et les enfants de moins de 5 ans ont accès à des soins de santé gratuits. Le niveau de préparation du pays et sa capacité de réaction face à l’irruption du virus Ebola ont été gravement mis à l’épreuve. D’importants enseignements ont néanmoins pu être tirés et la Sierra Leone se félicite de l’appui de ses partenaires internationaux. M. Kamara a rappelé que la Sierra Leone a adopté la Déclaration d’Addis-Abeba sur la population et le développement en Afrique au-delà de 2014.
M. CÉLESTIN VUNABANDI KANYAMIHIGO, Ministre de la planification et de l’évaluation de la mise en œuvre de la révolution de la modernité de la République démocratique du Congo, a rappelé que son pays, qui sort de deux décennies de conflit armé, avait axé ses efforts sur la pacification. Il a cependant fait remarquer que, depuis lors, le pays connaissait une croissance économique élevé, supérieure à 8%, ayant permis la mise en place de vastes programmes de réhabilitation des infrastructures de base. Il s’est réjoui de la baisse spectaculaire du taux de mortalité maternelle, de la hausse du nombre d’accouchements assistés par une personne qualifiée ou encore de l’amélioration de l’éducation primaire « grâce notamment aux programmes gouvernementaux de reconstruction des écoles ». « La Constitution de février 2006 consacre l’égalité entre hommes et femmes, et nous nous attachons désormais à supprimer de notre arsenal juridique toutes les dispositions discriminatoires à l’égard des femmes », a-t-il affirmé. M. Kanyamihigo a déclaré que pour mieux lutter contre le fléau de la violence faites aux femmes, l’accent a été mis juridiquement sur la criminalisation accrue de ces délits. Il a formé le vœu que le programme de développement pour l’après-2015 sera participatif.
M. SIMBARASHE MUMBENGEGWI, Ministre des affaires étrangères du Zimbabwe, a indiqué que l’urbanisation rapide et les migrations font partie des principaux défis des pays en développement. Le Programme d’action du Caire a permis des progrès importants dans le domaine de l’autonomisation des femmes, la parité entre les sexes et l’éducation des filles mais le Zimbabwe doit encore faire de sérieux progrès pour faire face à des niveaux élevés de mortalité maternelle.
Mme MAIKIBI KADIDIATOU, Ministre de la population, de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant du Niger, a déclaré que, 20 ans après l’adoption et la mise en œuvre du Programme d’action du Caire, le Niger a accompli d’énormes progrès dans la réalisation des objectifs liés à la gouvernance, à la santé, à l’éducation et à la promotion de la dignité et des droits de l’homme. Cependant, la croissance démographique de 3,9% par an reste un défi « redoutable ». « Nous sommes engagés à promouvoir une croissance économique accélérée et forte à travers des politiques économiques et sociales dans le cadre du Programme de Renaissance », a affirmé le Ministre, ajoutant « nous sommes résolus à explorer toutes les options pour réaliser ce défi, y compris le dividende démographique ».
Le Niger nourrit de fortes attentes pour le programme de développement pour l’après-2015. Plusieurs éléments doivent servir de base à l’élaboration des stratégies entrant dans ce cadre. Il s’agit, a énuméré Mme Kadidiatou, du renforcement de l’application des textes institutionnels sur la dignité et les droits de l’homme, de la réduction des inégalités entre les différentes composantes de la population, de l’élaboration de politiques économiques de croissance durable basées sur l’éducation technique et professionnelle des jeunes et sur l’emploi, les jeunes étant une frange importante de la population. La Ministre a aussi mis l’accent sur la santé sexuelle et reproductive.
Mme SANDRA EDIEL GUEVARA PEREZ, Ministre du travail et de la prévoyance sociale d’El Salvador, a plaidé en faveur de l’intégration des résultats des conférences régionales d’examen de l’application du Programme d’action du Caire dans le débat sur le futur programme de développement pour l’après-2015. El Salvador, a-t-elle indiqué, est totalement engagé dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire et tient, pour ce faire, compte des accords conclus lors de la première Conférence régionale sur la population et le développement pour l’Amérique latine et les Caraïbes, en Uruguay, qui sont consignés dans le Consensus de Montevideo. Elle a regretté que, malgré les progrès accomplis au cours des 20 dernières années, de nombreuses personnes continuent de vivre dans la pauvreté extrême et à subir de grandes inégalités. Elle a, dès lors, appelé à des mesures d’urgence pour y remédier. Les questions relatives à la population et au développement sont étroitement liées aux réalités économiques, sociales et environnementales, a-t-elle fait remarquer, invitant les pays à renforcer la coopération sur le plan international ainsi que les alliances mondiales, régionales et sous-régionales.
Mme BATHABILE DLAMINI, Ministre du développement social de l’Afrique du Sud, a estimé que beaucoup restait à faire malgré les progrès réalisés. Elle a notamment mis l’accent sur la nécessité de progresser dans l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive. Elle a réaffirmé l’appui de l’Afrique du Sud à l’examen régional de la mise en œuvre du Programme d’action du Caire et à la Déclaration d’Addis-Abeba. Nous avons lancé un programme de planification familiale destiné à améliorer la santé reproductive et sexuelle », a insisté Mme Dlamani, avant de mettre l’accent sur la lutte contre le VIH/sida.
M. TEDROS ADHARNOM GHEBREYESUS, Ministre des affaires étrangères de l’Éthiopie, a indiqué que ces 20 dernières années, son pays a fait des progrès remarquables dans la création des services de base pour toucher les plus vulnérables qui ont d’ailleurs été autonomisés par un accès élargi à de nouvelles opportunités. L’Éthiopie a fait de son mieux pour traiter de toutes les formes de discrimination et protéger les droits fondamentaux des plus vulnérables. Nous avons à présent l’occasion de faire en sorte, conformément aux recommandations de la quarante-septième session de la Commission de la population et du développement, que les caractéristiques essentielles et cruciales des défis auxquels le monde est confronté soient reflétées dans le programme de développement pour l’après-2015. Il faudra ne pas oublier que malgré les gains, les défis sont encore « énormes » et les enjeux élevés. L’inégalité entre les sexes continue d’empêcher l’accès des femmes à la santé reproductive et les pratiques traditionnelles néfastes continuent de compromettre leur bien-être et celui de leurs filles. Le travail n’est pas fini, les progrès sont inégaux et il faut faire beaucoup plus, a encouragé le Ministre.
Après avoir fait état des progrès remarquables que son pays a enregistrés dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire, le Ministre a appelé la communauté internationale à une action ambitieuse et à ne pas se laisser intimider par la difficulté des défis. Nous y arriverons parce ce que c’est une cause qui vaut la peine d’être défendue. C’est dans cet esprit, a-t-il dit, que l’Éthiopie avancera avec la foi que la coopération internationale se renforcera pour réaliser les priorités qu’elle s’est elle-même fixées et en assurer le succès dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire.
Mme EMERINE KABANHSI, Ministre du développement communautaire, de la santé maternelle et infantile de la Zambie, a réaffirmé son soutien à l’examen régional africain pour la définition des objectifs au-delà de 2014. Elle a mis l’accent sur les progrès de son pays en matière d’égalité entre les sexes, et de promotion des femmes et des fillettes tout en reconnaissant qu’il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine en Zambie.
M. SEIF SELEMAN RASHIDI, Ministre de la santé et de la protection sociale de la République-Unie de Tanzanie, a déclaré que son pays était pleinement engagé dans l’intensification des efforts visant à améliorer la fourniture des services de santé dans les maternités. Il a constaté qu’en dépit des progrès dans la réalisation des OMD, 12 millions de Tanzaniens vivent toujours sous le seuil de pauvreté. Déplorant que la pauvreté endémique ait conduit à l’augmentation du nombre de mariages précoces et de morts parmi les jeunes mères, il a assuré que son pays s’efforçait de relever, aux côtés de ses partenaires régionaux et internationaux, le défi du renforcement des structures institutionnelles ainsi que du capital humain et technologique. La mobilisation des ressources est indispensable à la pleine mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, a-t-il martelé.
Mme NATALIA PEDRO DA COSTA UMBELINA NETO, Ministre des affaires étrangères de Sao Tomé-et-Principe, a rappelé que son pays avait contribué à l’enquête mondiale pour l’examen du Programme d’action au-delà de 2014 et a souligné les progrès considérables qu’il a réalisés. Elle a parlé des services intégrés en matière de santé sexuelle et reproductive; de l’augmentation des données démographiques et économiques aux fins de la planification; ou encore du cadre juridique favorable aux questions de genre. Mais, a-t-elle reconnu, à son tour, il reste encore beaucoup pour satisfaire les besoins fondamentaux de la population, dont l’accès à un travail digne, à la protection sociale, à la santé et à l’éducation.
Conscient de l’importance qu’il de tenir compte de la dynamique démographique dans la planification du développement, le Gouvernement de Sao Tomé-et-Principe met l’accent sur la participation systématique de toutes les parties prenantes, en particulier les jeunes qui représentent 38% de la population. Il s’engage à poursuivre ses efforts et appelle à l’inclusion des recommandations de la revue au-delà de 2014 dans le programme de développement pour l’après-2015.
M. MARIO LOPES DA ROSA, Ministre des affaires étrangères de la Guinée-Bissau, a partagé la vision sur les défis que la Guinée-Bissau s’est fixé dont le premier est une croissance à deux chiffres dans les quatre prochaines années. La réalisation de cet objectif passera par la réduction de la vulnérabilité économique et de la pauvreté, et la diversification des sources de revenus ainsi que le renforcement des programmes de sécurité alimentaire et diversification de la production de façon articulée et avec le développement des petites et moyennes entreprises et industries. Le pays s’engage aussi, d’après le Ministre, à élargir l’accès à l’information sur la santé reproductive, la sexualité et la planification familiale, et à développer des programmes de formation et de renforcement des capacités des jeunes. Il s’agira, ce faisant, de créer des emplois, de garantir l’égalité et la parité, d’améliorer la gestion des ressources naturelles et de protéger l’environnement.
Mme ALOHA NUÑES, Ministre des affaires autochtones du Venezuela, a indiqué que son gouvernement a lancé une campagne nationale contre la pauvreté extrême qui s’est accompagnée de politiques macrosociales sur la santé, la nutrition, l’éducation, la sécurité sociale et la coexistence pacifique. Le but était d’éradiquer l’extrême pauvreté d’ici à 2019. S’agissant de l’égalité et de l’équité, un cadre juridique a été mis en place qui fait du Venezuela le premier de la classe de la promotion et de la protection des droits de la femme. Une infrastructure institutionnelle a été créée pour promouvoir l’égalité dans le pays et une nouvelle loi a été promulguée sur l’égalité des personnes infectées par le VIH/sida qui combat toutes les formes de discrimination. De nombreux défis existent et il est important que les OMD soient perçus comme le point de départ et pas comme le point d’arrivée du développement futur de l’humanité.
M. PIERRE MOUKOKO MBONJO, Ministre des affaires étrangères du Cameroun, a indiqué que les initiatives prises par son pays en matière de population et développement permettent aujourd’hui au Cameroun de jouir d’un taux de croissance annuel de 5%. Le pourcentage des femmes élues à l’Assemblée nationale est passé de 17 à 31% en l’espace d’une législature. Le Ministre a jugé important de préserver la cellule familiale, constituée d’une mère et d’un père, et qui est la meilleure garantie de la bonne éducation des enfants. Pour le Cameroun, la poursuite de la concrétisation des objectifs du Programme d’action du Caire est intimement liée à l’éradication de la pauvreté qui ne peut être réalisée sans une solidarité internationale agissante.
Mme NESTORINE SANGARE COMPAORE, Ministre de l’avancement des femmes et du genre du Burkina Faso, a fait part des progrès enregistrés par son pays au cours des 20 dernières années, notamment la réalisation d’une croissance économique soutenue de l’ordre de 6% en moyenne depuis 1984; la réduction de 39% du taux de mortalité maternelle; et l’augmentation du taux brut de scolarisation qui est passé de 33,8% à 81,3% entre 1993 et 2012. Mais, a-t-elle reconnu, de nombreux défis restent à relever au triple plan économique, social et démographique, dont la garantie d’une croissance économique inclusive dans le cadre du développement durable; la réduction de la mortalité infantile et maternelle, la promotion de l’accès des jeunes et des couples à la santé sexuelle et reproductive ou la lutte contre les pratiques culturelles néfastes comme les mariages précoces et les mutilations génitales féminines.
Le Gouvernement mise sur la maîtrise de la croissance démographique grâce à une nouvelle politique de population s’adressant spécifiquement aux questions liées à la fécondité, à la migration et à l’intégration des questions de population dans les plans et programmes de développement. Dans ce contexte, le Burkina Faso salue l’engagement de la Banque mondiale et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) qui ont bien voulu répondre à l’appel du Sahel à travers l’initiation du projet « Investir pour l’atteinte du Dividende démographique dans le Sahel ». Le Burkina Faso, a conclu la Ministre, réaffirme son attachement au Programme d’action du Caire.
M. OMAR SEY, Ministre de la santé et du bien-être social de la Gambie, a souligné les efforts de son pays pour fournir des services de santé à tous les Gambiens à des prix abordables. Il a cité une initiative de la Première Dame de la Gambie, intitulée « Save the babies » visant à améliorer la santé néonatale. Il a précisé que le Gouvernement a investi beaucoup de moyens dans les ressources humaines, matérielles et financières et indiqué que la Gambie est l’un des pays les plus densément peuplés d’Afrique subsaharienne.
M. PHILIP MULLER, Ministre de la santé des Îles Marshall, a indiqué qu’une stratégie de développement sur trois ans qui tient compte de toutes les questions relatives à la population a permis à son pays de faire d’énormes progrès dans la mise en œuvre du programme d’action de la CIPD.
M. FULBERT AMOUSSOUGA GÉRO (Bénin) a assuré qu’à l’instar de nombreux pays, le Bénin n’était pas resté en marge des efforts engagés par la communauté internationale pour mettre en œuvre les décisions du Caire. Il a ainsi rappelé qu’au lendemain de la Conférence, son pays a adopté sa Déclaration politique et établi des stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté. Le Président béninois a également souligné les politiques nationales établies en matière d’éducation, de santé et de promotion du genre, ajoutant que le renforcement de la lutte contre la violence à l’égard des femmes, de l’éducation des filles et de l’autonomisation des femmes constituait des acquis considérables pour le Bénin.
« Ces avancées ne sauraient cependant occulter l’existence de multiples défis liés à la réalisation du dividende démographique, à l’emploi des jeunes, à la mise en place d’un système de protection sociale efficace, à la recherche sur les maladies tropicales et à la prise en charge des migrations internationales », a poursuivi le Président du Bénin. Dans cette perspective, il s’est réjoui du fait que le Cadre d’action à l’examen aborde « de manière cohérente la question des moyens nécessaires au renforcement des capacités individuelles et de résilience des populations ». Le Bénin se joint au concert des Nations, a dit M. Amoussouga Géro, avant d’assurer l’Assemblée de la détermination de son pays à s’investir pleinement dans la réalisation des objectifs définis dans le Cadre.
M. HISHAM BADR, Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, a expliqué que la Conférence du Caire de 1994 avait constitué un virage dans le traitement des questions démographiques, envisagées depuis sous l’angle qualitatif et non plus quantitatif. « Avec 86 millions d’habitants, l’Égypte est l’un des pays africains les plus peuplés ». « Notre Constitution consacre le fait que la démographie est un des éléments de base des plans nationaux de développement, y compris le Plan 2030 qui se concentre sur l’éducation des filles pour éviter les mariages précoces », a-t-il également indiqué. Les jeunes sont le moteur du développement durable, a encore insisté le Ministre égyptien des affaires étrangères.
Mme HENRYKA MOSCISKA-DENDYS, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Pologne, a estimé qu’une meilleure gestion et une innovation constante étaient nécessaires pour protéger tout un chacun contre les discriminations et la violence. « Le Programme d’action du Caire est une plateforme d’action importante qui doit inspirer les politiques les plus importantes au niveau national visant l’amélioration des conditions de vie des groupes humains les plus vulnérables », a-t-elle ajouté avant d’appeler à un ajustement des politiques migratoires au marché du travail et à ses besoins.
M. GIAMPAOLO CANTINI, Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de l’Italie, a déclaré que les femmes et jeunes de tous les pays devaient être en mesure d’exercer leurs droits et tirer pleinement profit des progrès réalisés en matière de développement. « Pour que le monde se développe, il faut lever les obstacles qui entravent l’avancement des plus pauvres d’entre nous, et lutter contre la violence sexiste et l’absence de perspectives ». Pour M. Pistelli, les pays doivent planifier leurs stratégies de développement en les basant sur des statistiques systématiques prévoyant les évolutions démographiques.
M. FERNANDO BOLAÑOS, Vice-Ministre chargé des populations vulnérables du Pérou, a dit que l’un des facteurs les plus cohérents de l’élimination de la pauvreté est l’investissement de fonds publics adéquats dans des programmes sociaux. Il a ajouté que le Pérou a promulgué des lois pour promouvoir les droits de la femme et continuera de s’engager dans la mise en œuvre du Programme d’action en gardant à l’esprit ses cinq piliers.
M. MARTIN DAHINDEN, Secrétaire d’État de la Suisse, a estimé que nous avions une opportunité exceptionnelle au cours de l’année à venir d’ancrer les thèmes liés aux défis du Programme d’action du Caire dans le programme de développement pour l’après-2015. L’occasion est unique pour s’imprégner de l’esprit qui a guidé le consensus « révolutionnaire » de 1994 et, forts de cette volonté « visionnaire », aller de l’avant pour élaborer l’instrument qui nous permettra d’éradiquer la pauvreté, les discriminations et les inégalités, et de rendre accessible à tous un développement durable.
M. SOMCHIT INTHAMITH, Vice-Ministre du plan et des investissements de la République populaire démocratique lao, a indiqué que son pays vise le statut de pays à revenu intermédiaire d’ici à 2020. Il a cité la mise en œuvre d’un système statistique national en vue de mieux appréhender les réalités démographiques, économiques et sociales du pays. Le Programme d’action du Caire est essentiel pour stimuler le développement économique et social dans le contexte de développement durable, a estimé le Vice-Ministre.
M. TOM ALWEENDO (Namibie) a appelé à la détermination des États Membres à mettre en œuvre les engagements pris lors de la Conférence du Caire, il y a 20 ans. Il a mis l’accent sur les politiques menées par la Namibie dans des domaines clefs de la santé reproductive et maternelle et de l’aide aux femmes victimes de violence. « La situation s’est améliorée pour de nombreuses catégories de la population, grâce également à la baisse du taux de natalité, l’un des plus faibles d’Afrique », a indiqué M. Alweendo, qui a précisé que plus de 10% du budget national était désormais consacré à la santé. Il a toutefois reconnu qu’il était difficile d’intégrer les services de santé procréative et reproductive à la problématique des droits de l’homme.
M. X DENG DENG HOC YAI (Soudan du Sud) a déclaré qu’en matière de pauvreté, et d’accès à la santé et à l’éducation, les inégalités les plus marquées n’étaient plus tolérables. « Nous devons trouver, comme l’y invite le Secrétaire général dans son rapport, les moyens de renforcer la résilience des populations pour avancer sur la voie du développement durable », a-t-il dit. Après avoir plaidé pour l’édification de villes durables et le renforcement des liens entre villes et zones rurales, le représentant a assuré que son pays demeurait déterminé à contribuer activement à la mise en œuvre du Programme d’action du Caire. « Pour ce faire, nous devons tenir compte de l’examen auquel nous nous livrons au cours de cette session extraordinaire », a-t-il recommandé.
M. ERSHAD AHMADI, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, a souligné que la nouvelle Constitution de son pays était basée sur les principes de la démocratie, le pluralisme et la reconnaissance de l’importance des droits de l’homme, y compris l’égalité de droits entre hommes et femmes. Reconnaissant que son pays reste confronté au défi de la sécurité, de l’instabilité et de la violence provoquant des migrations internes massives des zones rurales vers les centres urbains, il a affirmé que son gouvernement était résolu à améliorer les conditions de vie dans les villes et plaidé pour le respect mutuel des cultures, traditions et croyances de tous.
M. VALENTIN RYBAKOV, Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus, a dénoncé la propagande en faveur des mariages homosexuels qui compromet l’idée de la démographie en faveur du développement. « Aujourd’hui les bases familiales sont mises en péril et les valeurs familiales mises à mal », a –t-il dit en ajoutant que la famille était le meilleur garant d’un État solide. C’est pourquoi, il a exhorté les États Membres à favoriser la préservation des valeurs familiales traditionnelles.
M. TEWODROS MELESSIE, International parenthood, a déclaré que le Programme d’action du Caire était l’avenir de la paix, la prospérité, l’intégrité de l’humanité. Il faut reconnaître que nous avons accumulé des gains importants en matière de parité entre les sexes et qu’il ne faut plus revenir en arrière, a-t-il dit.
M. ANNE WAIGURU, Ministre du plan du Kenya, a déclaré que son pays garantit l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et des personnes handicapées pour leur permettre de vivre une vie productive.
Pour Mme GISÈLE NGONDO (République du Congo) l’intérêt de cette rencontre réside dans sa capacité à donner une réponse collective à une question brulante, celle de l’accroissement rapide de la population mondiale. Citant un rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) paru au mois d’août 2014, il a rappelé que 40% des enfants dans le monde vivront sur le continent africain à la fin du siècle et que sa population devrait doubler en l’espace de 35 ans. Par conséquent, l’Afrique mérite, selon lui, une attention particulière pour assurer que cette transition démographique ne représente pas un risque mais une opportunité à saisir. La position africaine, adoptée à Addis-Abeba le 26 juin 2013, dans le cadre du processus d’examen du Programme d’action du Caire, devrait permettre à l’Afrique d’exploiter le dividende démographique à travers des outils plus efficaces et une approche systématique, globale et intégrée des questions de population et de développement.
Le Congo soutient le Programme d’action du Caire dans le cadre de la réalisation de ses priorités nationales de développement. Avec quatre millions d’habitants sur un territoire de 342 000 km2, le Congo peut être qualifié de sous-peuplé. Toutefois le pays connaît un accroissement démographique sans précédent puisque sa population a quadruplé avec les implications que l’on sait en matière de politique du développement et de maîtrise de cette croissance démographique. Les politiques actuelles touchent notamment l’autonomisation des femmes et des jeunes et l’égalité entre les sexes, où le Congo a entrepris de maximiser les avantages du dividende démographique en investissant dans la création d’opportunités et la mise en place d’un environnement favorable à l’innovation et à l’esprit d’entreprise.
Mme ANA CRISTINA GONZALEZ VELEZ, Red de salud de las mujeres de America latina y el Caribe, a plaidé pour la construction d’un nouveau modèle de développement durable « véritablement démocratique ». « Les origines ethniques et les diverses orientations sexuelles sont des thèmes qui doivent être débattus dans l’élaboration des programmes de développement à tous les niveaux », a-t-elle dit.
Mme CATHERINE NYAMBURA, Action Health Incorporated, a dénoncé la violence et les mariages précoces qui exposent les femmes aux problèmes de santé les plus graves. Elle a recommandé qu’en Afrique notamment, les États investissent dans cette véritable force de changement que sont les jeunes et les adolescents, qui représentent d’ailleurs l’essentiel de la population et qu’ils veillent à assurer l’accès de toutes et de tous à la santé procréative.
Mme SIVANANTHI THANENTHIRAN, de « Asia Pacific Resource Center for Women », a défendu l’autonomie individuelle et l’indispensable liberté de pouvoir décider avec qui se marier et quand et avec qui avoir des relations sexuelles. « Nous pouvons imaginer un monde nouveau de promesses et d’espoirs », a-t-elle insisté, avant d’appeler à un plan d’action au-delà de 2014 capable d’accélérer la mise en œuvre de tous les objectifs relatifs à la population et au développement en mettant l’accent sur les besoins de tous les groupes marginalisés.
Mme DAREEN ABU LAIL, Global Youth Action Network, a indiqué que les jeunes de moins de 35 ans représentent 3,5 milliards d’habitants. Elle a appelé à la lutte contre l’intolérance et pour le respect des droits de tous les jeunes. Celle qui s’est présentée comme une jeune activiste arabe a fustigé la violence sexiste justifiée abusivement par la religion et la tradition. Nous devons être courageux pour améliorer les conditions de vie des jeunes qui représentent la moitié de la population mondiale.