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AG/11512

Après-2015: l’Assemblée générale examine les moyens de promouvoir l’éradication de la pauvreté par le plein emploi et un travail décent pour tous

23/5/2014
Assemblée généraleAG/11512
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                         

Soixante-huitième session                                  

88e & 89e séances plénières

matin & après-midi


APRÈS-2015: L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXAMINE LES MOYENS DE PROMOUVOIR L’ÉRADICATION

DE LA PAUVRETÉ PAR LE PLEIN EMPLOI ET UN TRAVAIL DÉCENT POUR TOUS


L’Assemblée générale s’est attachée aujourd’hui, lors d’une réunion de haut niveau, à examiner les moyens à mettre en œuvre en vue de promouvoir, dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, l’élimination de la pauvreté par le plein emploi et un travail décent pour tous.


« Les gens ne disent pas: « Faites-moi la charité ». (…)  Ils disent: « Nous voulons des emplois.  Nous voulons être productifs.  Nous voulons avoir les outils pour bâtir notre propre avenir », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, au terme de cette réunion au cours de laquelle se sont exprimées une cinquantaine de délégations, dont plusieurs conduites par des ministres.  Il a dessiné quatre perspectives pour faire de l’emploi une priorité.


Ainsi, il faut, a dit M. Ban, s’assurer d’une croissance inclusive qui intègre les femmes et les jeunes et garantisse des socles de protection sociale; investir dans les ressources humaines, l’éducation et les soins de santé; investir dans le développement durable; et permettre une meilleure information sur la réalité des marchés du travail.


En inaugurant ce matin la séance, au nom du Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, M. John Ashe, le Vice-Président de l’Assemblée, M. Michel Tommo Monthé, avait souligné que l’élimination de la pauvreté était au cœur des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et qu’elle occuperait une place tout aussi importante dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015.


Si depuis 1990, 700 millions de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté, il n’en demeure pas moins, a-t-il observé, que « les progrès sont marqués par des disparités, que ce soit à l’intérieur des pays ou entre les pays eux-mêmes ». 


Aussi convient-il de mener à son terme le travail entrepris dans le cadre de la mise en œuvre des programmes relatifs à l’atteinte des OMD, ceci, à un an de la date butoir fixée pour leur réalisation, en répondant aux nouveaux et aux anciens défis, a préconisé M. Tommo Monthé. 


Une croissance génératrice d’emplois apparaît donc comme une condition sine qua non à remplir si l’on veut réduire la pauvreté, a noté le Vice-Président de l’Assemblée générale, pour qui les futures stratégies de lutte contre la pauvreté doivent tenir compte de la situation spécifique de certains groupes vulnérables, comme les femmes, les jeunes et les personnes âgées.


Reflétant l’avis exprimé par nombre de délégations au cours du débat qui a suivi, le représentant de la Bolivie, parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a plaidé pour une réduction des inégalités tant au sein des pays qu’entre les différents pays.  Il a préconisé l’adoption et la mise en œuvre de stratégies qui permettent d’inclure les groupes les plus vulnérables de la société dans les efforts de développement et l’appareil de production. 


Au nom des pays les moins avancés (PMA), le représentant du Bénin a fait observer que ceux-ci luttaient encore contre la pauvreté tout en étant confrontés à d’importantes dynamiques démographiques, et donc, à des perspectives sombres concernant l’emploi des jeunes.


Le délégué du Lesotho, qui prenait la parole au nom du Groupe des États d’Afrique, a fait état des déséquilibres qui existent entre les zones rurales et urbaines et a souligné l’importance capitale d’investir dans le développement durable des régions rurales en tant que stratégie viable de la lutte contre la pauvreté. 


Plusieurs délégations, comme celle de l’Union européenne, ont exprimé leur adhésion à la recommandation de l’Organisation internationale du Travail (OIT) portant sur les socles de protection sociale, lesquels représentent, a dit cette dernière, un véritable investissement dans le développement humain.  L’Union européenne estime que le dialogue social, en particulier entre les organisations syndicales et le patronat, a besoin d’être promu, de même que l’autonomisation des femmes, a ajouté en conclusion le représentant européen.


Nombre d’orateurs ont insisté sur le fait qu’une éducation de qualité, ainsi que la formation et le développement des compétences, favorisaient le travail décent.  Certains ont plaidé en faveur d’une plus grande cohérence des politiques macroéconomiques, commerciales et sociales à tous les niveaux.


Le débat a été suivi, dans l’après-midi, d’une table ronde sur le thème: « Promouvoir l’élimination de la pauvreté au moyen du plein emploi et du travail décent pour tous dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015 ».


D’autre part, ce matin, l’Assemblée générale, sur proposition du Conseil économique et social (ECOSOC), a élu la République de Corée membre du Comité du programme et de la coordination pour un mandat prenant effet le 23 mai 2014 et s’achevant le 31 décembre 2016*.  La candidature de la République de Corée était présentée par le Groupe des États d’Asie-Pacifique.


Organe subsidiaire de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC, le Comité du programme et de la coordination a été établi en 1962 et est chargé de la planification, de la programmation et de la coordination.


* A/68/302/Add.21


RÉUNION SUR LE THÈME « PROMOUVOIR L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ AU MOYEN DU PLEIN EMPLOI ET DU TRAVAIL DÉCENT POUR TOUS DANS LE CADRE DU PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT POUR L’APRÈS-2015 »


Déclarations


S’exprimant au nom du Président de l’Assemblée générale, M. John Ashe, M. MICHEL TOMMO MONTHÉ (Cameroun), Vice-Président de l’Assemblée générale, a déclaré que l’éradication de la pauvreté était au cœur des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et qu’elle occuperait une place tout aussi importante dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015.  La réunion d’aujourd’hui sera une contribution à la seconde Décennie pour l’éradication de la pauvreté (2008-2017), a-t-il expliqué.  M. Tommo Monthé a rappelé que les estimations les plus récentes de la Banque mondiale confirment que l’OMD no 1, qui consiste à réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population mondiale dont le revenu est inférieur à un dollar par jour, a été atteint au niveau global en 2010, cinq ans avant la date butoir.  Depuis 1990, a-t-il relevé, 700 millions de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté.  « Toutefois, les progrès sont marqués par des disparités, que ce soit à l’intérieur des pays ou entre les pays eux-mêmes », a regretté M. Tommo Monthé.  Il y a toujours environ 1,2 milliard de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour, la plupart en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, a-t-il observé.


Aussi devons-nous mener à son terme le travail entrepris dans le cadre des OMD, à un an de la date butoir fixée pour leur réalisation, en répondant aux nouveaux et aux anciens défis, a préconisé le Vice-Président de l’Assemblée.  Certains de ces défis sont liés à la montée en puissance du chômage et au creusement des inégalités.  Une croissance génératrice d’emplois apparaît donc comme une condition sine qua non à remplir si l’on veut réduire la pauvreté.  Promouvoir le développement industriel et la diversification économique, ainsi que la croissance dans la productivité agricole et les investissements dans le développement de l’infrastructure, peut aider à créer davantage d’emplois et, en dernière instance, à réduire la pauvreté, a noté M. Tommo Monthé.  Les futures stratégies de lutte contre la pauvreté doivent tenir compte de la situation spécifique de certains groupes vulnérables, comme les femmes, les jeunes et les personnes âgées, a préconisé le Vice-Président de l’Assemblée générale.


Prenant la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ(Bolivie) a appelé à réduire les inégalités tant au sein des pays qu’entre les différents pays.  Il a déclaré que l’emploi est un déterminant crucial de la croissance économique et sociale et du développement.  Il a dit que seule une croissance inclusive et équitable nous permettra de lutter contre la pauvreté, et a appelé à l’adoption et à la mise en œuvre de stratégies permettant d’inclure les groupes les plus vulnérables de la société dans les efforts de développement et l’appareil de production.  Malgré la baisse du nombre de personnes pauvres vivant avec moins de 2 dollars par jour, la grande majorité des travailleurs vivant dans le monde en développement restent employés dans le secteur informel, qui est vulnérable, a indiqué le représentant avant de lancer un appel en faveur de l’adoption d’une stratégie mondiale qui assurerait un emploi décent et productif tant aux femmes qu’aux hommes.


M. IOANNIS VRAILAS, de l’Union européenne, a déclaré que l’éradication de la pauvreté, la réduction des inégalités et la prospérité pour tous étaient des éléments déterminants des politiques de l’Union européenne (UE).  Si des progrès ont été accomplis dans ce cadre, les bienfaits de la croissance économique sont encore néanmoins inégalement répartis, a-t-il cependant reconnu, avant de dire que les besoins des personnes et groupes les plus vulnérables devaient être pris en compte, y compris au travers d’une approche respectueuse des droits de l’homme. 


Il a tout particulièrement insisté sur l’importance de mettre fin au chômage, en particulier celui des jeunes, qui a atteint des niveaux sans précédent dans plusieurs pays, et il a préconisé la promotion du travail décent pour les jeunes gens.  Dans ce contexte, a affirmé l’observateur de l’Union européenne, l’Appel à l’action sur le chômage des jeunes et le Pacte mondial pour l’emploi lancés par l’Organisation internationale du Travail (OIT) constituent des outils précieux.   L’Union européenne, a dit M. Vrailas, adhère également à la recommandation de l’OIT sur les socles de protection sociale, qui sont un véritable investissement dans le développement humain.  Dans ce contexte, a poursuivi M. Vrailas, tout individu a droit à une sécurité sociale, comme le stipule l’Article 22 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Et le dialogue social, en particulier entre les organisations syndicales et le patronat, a besoin d’être promu, de même que l’autonomisation des femmes, a ajouté en conclusion le représentant européen.


Au nom des pays les moins avancés (PMA), M. JEAN-FRANCIS ZINSOU (Benin) a dit que l’éradication de la pauvreté devait rester la première priorité du programme de développement pour l’après-2015.  Il a rappelé que malgré les progrès au niveau international, 47% des habitants des PMA vivent dans l’extrême pauvreté.  Pour ces pays, l’emploi décent et le renforcement des capacités de production est vital, a estimé M. Zinsou.  Il a jugé indispensable la promotion d’une croissance inclusive génératrice d’emplois ainsi que l’apport d’un appui aux micro et aux petites entreprises.  Compte tenu du long chemin qui reste à parcourir par les PMA pour atteindre les objectifs d’éradication de la pauvreté, M. Zinsou a appelé à l’adoption d’un principe universel de traitement préférentiel mais différencié au profit de  ces pays.


M. JOSE MOLINAS VEGA, Ministre de la planification du Paraguay, a rappelé que l’élimination de la pauvreté était la principale priorité que s’est assigné son pays.  Il a mis l’accent sur la nécessité, pour chaque pays et pour la communauté internationale, d’avoir un objectif global de développement, ce qui aiderait à concentrer les politiques nationales dans des domaines essentiels, comme celui de l’élimination de la pauvreté extrême.


Trois changements importants sont indispensables au niveau mondial, a ajouté M. Vega.  Il a ainsi insisté sur l’universalisation de politiques d’appui à la jeunesse, et a recommandé à cet égard que l’on en investisse dans les premiers 1 000 jours de la vie de chaque enfant.  De même, convient-il, a estimé le Ministre, de se concentrer sur une éducation de qualité pour tous.  Enfin, une troisième transformation exige la promotion de la créativité, de l’entreprenariat, et de l’innovation.   


M. ERROL MCLEOD, Ministre du travail et du développement des petites et moyennes entreprises de Trinité-et-Tobago, a souligné notamment que les politiques de développement adoptées par son pays étaient centrées sur les personnes afin qu’aucun citoyen ne soit laissé sur la touche durant la marche vers le développement.  Il a également indiqué que Trinité-et-Tobago connaissait une croissance inclusive caractérisée par la création d’emplois durables et de qualité, ceci dans un souci de promouvoir le travail décent et ses quatre piliers stratégiques.


Le Ministre a souligné qu’il ne pourrait y avoir de développement sans travail et de travail sans développement.  Il a souligné le rôle clef que joue le travail décent dans l’élimination de la pauvreté et la dignité de l’homme.


M. AMIRAM MAGID (Israël) a déclaré que les OMD ont démontré que nous avions le pouvoir d’améliorer les vies de centaines de millions de personnes.  Notant qu’aucun pays, riche ou pauvre, ne peut se permettre de gaspiller ses ressources humaines, le représentant d’Israël a dit que la lutte contre le chômage est le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté.  Il a indiqué qu’il est important d’investir dans l’éducation et l’autonomisation des femmes, tout en rappelant qu’en général, les femmes consacrent la majeure partie de leurs revenus à l’éducation de leurs enfants.  Israël considère que les entrepreneurs sont la colonne vertébrale de toutes les économies, et que le renforcement des capacités et l’éducation sont la meilleure garantie d’une future croissance durable.  Beaucoup de solutions peuvent être trouvées au sein même des communautés touchées par la pauvreté ou le manque d’emplois, a-t-il dit.   


M. ASOKE KUMAR MUKERJI (Inde) a noté qu’à travers le monde, 1,3 milliard de personnes vivent dans la pauvreté absolue, dont beaucoup en Inde.  Un emploi décent est un préalable à l’inclusion sociale, a-t-il dit.  Il s’est inquiété que la reprise économique fragile qui a eu lieu après la crise financière mondiale de 2008 ne soit pas suffisante et que la situation de l’emploi reste de ce fait toujours précaire.  Une main-d’œuvre ayant des compétences est un objectif incontournable à atteindre par chaque pays pour pouvoir promouvoir une croissance durable et inclusive, a estimé le représentant.  Il a jugé indispensable que des transferts de technologie propices au développement soient effectués.  Les gouvernements doivent mettre en place un environnement propice au développement des entreprises, a-t-il ensuite préconisé.  Les obstacles aux échanges continuent d’avoir un effet négatif sur la croissance des emplois dans les pays en développement, a ensuite constaté le représentant.  Il a déclaré qu’il est difficile, pour les agriculteurs des pays en développement, de faire face à la concurrence des produits alimentaires provenant des pays développés sur les marchés mondiaux ou locaux, car ces produits bénéficient des importantes subventions agricoles versées par les pays riches à leurs producteurs.  Le représentant a ensuite appelé la communauté internationale à faciliter le mouvement des travailleurs qualifiés des pays en développement vers les pays développés.


Mme KATARINA LALIĆ SMAJEVIĆ (Serbie) a déclaré que pour la Serbie, l’élimination de la pauvreté s’inscrivait dans le cadre plus large du développement national et de l’intégration européenne.  Elle a fait état de progrès importants dans son pays, citant notamment une diminution de la mortalité infantile et maternelle.  Néanmoins, des déséquilibres subsistent entre les populations urbaines et rurales, et entre les riches et les pauvres, a-t-elle indiqué.


Pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), la Serbie compte sur la perspective offerte par le processus d’intégration européenne, a poursuivi Mme Smajević.  De même, a-t-elle ajouté, les objectifs devraient être élaborés dans des plans à long terme clairs et dans la recherche de solutions durables qui soient applicables.  Il convient également d’améliorer la coordination, la coopération et la synergie entre les différents partenaires, conformément à la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement, a ajouté la représentante.


M. DMITRY I. MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) a déclaré que l’éradication de la pauvreté constituait la priorité pour la promotion du développement durable.  Il est essentiel de garantir le plein emploi et un travail décent à tous, a-t-il dit, précisant que la Fédération de Russie s’attachait à être une partie active à travers sa participation à la coopération multilatérale dans les domaines social et de l’emploi, en particulier dans le cadre de l’Organisation internationale du Travail (OIT). 


Le représentant a insisté sur l’attachement de la Fédération de Russie à la coopération internationale dans le domaine du développement, qui s’est intensifiée de manière constante.  Il a ainsi parlé de la contribution de la Fédération de Russie à l’aide au développement au niveau international, ainsi qu’à la mise en œuvre de programmes et de projets dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’éducation, de la santé, du renforcement du potentiel économique et industriel des pays bénéficiaires, de la défense de l’environnement, de la bonne gouvernance et de l’allègement de la dette extérieure des pays les moins avancés (PMA).


M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a déclaré que la communauté internationale s’est engagée à promouvoir un développement économique équitable et inclusif à Rio, lors de la Conférence Rio+20.  Il a jugé qu’il est essentiel d’assurer aux gens un accès à un emploi décent pour leur garantir une certaine sécurité de revenus et une protection sociale.  Il a prévenu que les forces du marché ne peuvent fournir à elles seules les conditions de la création d’emplois décents si les gouvernements ne mettent pas en place des politiques économiques et sociales inclusives.  Depuis 2003, 43 millions de Brésiliens sont sortis de la pauvreté, a indiqué le représentant en précisant que l’accès à un emploi décent a été décisif pour éliminer la pauvreté et les inégalités qui lui sont liées.  Il a précisé que 46 millions de travailleurs brésiliens travaillaient sur des contrats formels en 2011, ce qui représente une augmentation de 50% en neuf ans.  Sur la même période, le taux de chômage est passé de 11,6% à 5,5%, ce qui représente presque une situation de plein emploi, a précisé le représentant.  


Mme LU MEI (Chine) a estimé que le programme de développement pour l’après-2015 devrait se concentrer sur l’élimination de la pauvreté dans le contexte d’un développement durable.  Tout en notant les progrès accomplis depuis 2000, la représentante de la Chine a relevé que 1,3 milliard de personnes vivent toujours avec moins de 2 dollars par jour à travers le monde.  Nous devons fixer un objectif spécifique pour l’après-2015 en ce qui concerne l’élimination de la pauvreté et nous assurer que la communauté internationale augmente le niveau de la coopération internationale à cette fin.  Les États doivent accorder une attention prioritaire au développement économique et social et adopter des politiques macroéconomiques privilégiant l’emploi, a préconisé la représentante.  Il faut créer un environnement international favorable aux pays en développement pour leur permettre de lutter contre la pauvreté, a-t-elle insisté.  Bien que nous ayons réussi à diminuer de moitié le nombre de Chinois vivant dans la pauvreté depuis 2000, il reste encore 100 millions de pauvres en Chine, a-t-elle précisé en soulignant la volonté et la détermination dont fait preuve la Chine pour s’attaquer à la pauvreté rurale. 


M. MD. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a affirmé qu’il était essentiel que l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015 prenne en compte l’importance de la création d’emplois par le biais de la mise en place de politiques favorables à la création d’un environnement favorable et de stratégies d’avenir.  La croissance économique doit être inclusive et mettre en œuvre des stratégies basées sur l’égalité entre les sexes, a-t-il dit. 


Le représentant a fait état de la situation précaire dans laquelle sont les pays les moins avancés, dont la croissance démographique est importante.  Il a insisté sur l’importance de lier la coopération internationale et le partenariat mondial pour le développement pour aider ces pays à mettre en œuvre le développement pour tous. 


M. MASOOD KHAN (Pakistan) a mis l’accent dans sa déclaration sur la nécessité d’adopter une approche holistique pour éliminer la pauvreté.  Il a souligné l’importance de mettre sur pied un cadre global et national offrant des possibilités aux pays pour qu’ils puissent encourager le développement. 


De même, il convient de bâtir des cadres de promotion du bien-être afin d’empêcher que les pauvres ne soient condamnés dans une spirale de pauvreté extrême.  Les Nations Unies ont un rôle à jouer en tant que catalyseur et contributeur aux politiques d’aide, a-t-il conclu.


M. GUILLERMO RISHCHYNSKI (Canada) a souhaité que des objectifs de croissance soient inclus dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il a dit qu’il est important de promouvoir une croissance inclusive ciblant les pauvres.  Nous devons encourager la création d’emplois, et nous devons veiller à ce que ces emplois soient décents, à ce qu’ils garantissent un revenu décent et une protection sociale à leurs détenteurs, a préconisé le représentant.  Nous devons accorder une attention aux femmes et aux jeunes dans le programme de développement pour l’après-2015, car ils sont touchés de manière disproportionnée par le chômage, et nous devons éliminer les abus en rappelant que le travail des enfants n’a pas sa place dans le monde que nous voulons en 2030, a-t-il ajouté.  Il a appelé les gouvernements à créer un environnement favorable au développement du secteur privé en estimant que 9 emplois sur 10 dans le monde en développement sont le fait du secteur privé.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) s’est félicité que le nombre de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour a baissé dans les six régions en développement de la planète au cours des 5 dernières années.  Néanmoins il a relevé que les résultats étaient inégaux selon les régions.  La lutte contre la pauvreté en Malaisie a été facilitée par la stabilité politique que connaissent le pays et l’environnement économique de ces 57 dernières années, a indiqué le représentant.  Il a dit la volonté de son pays de faire face aux questions qui se posent aux communautés les plus vulnérables en facilitant l’accès à l’éducation de tous les enfants et en offrant des terres aux populations autochtones. 


M. OLIVIER MARC ZEHNDER (Suisse) a dit qu’il était essentiel que la croissance économique soit inclusive et se concrétise par l’élévation du niveau de vie pour l’ensemble de la population.  L’exclusion sociale et les privations peuvent pousser des individus à des actions qui entravent la promotion d’un développement économique pacifique, a-t-il notamment expliqué. 


Le représentant a mis l’accent sur l’Agenda pour le travail décent, tel que développé par l’Organisation internationale du Travail (OIT) et adopté par l’ONU.  Il a invité les États Membres à porter une attention particulière aux principes fondamentaux du droit du travail.  Il a insisté sur la nécessité d’élaborer des liens directs entre le secteur de l’emploi et un système social et d’éducation inclusif, et de qualité, qui facilite le développement des compétences pour l’accès au marché du travail.


M. KELEBONE MAOPE (Lesotho), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a déclaré qu’un programme de développement qui donne la priorité à la création d’emplois productifs, en particulier pour les jeunes, était crucial.  Le représentant a souligné que l’une des causes de la pauvreté, sur le continent africain, était la structure actuelle des économiques africaines. 


Le Groupe africain considère, a-t-il ajouté, que la création d’emplois demande une croissance économique soutenue et une transformation structurelle des économies africaines, basée notamment sur la diversification de leurs productions. 


Les politiques de formation et d’éducation devraient viser à soutenir le développement économique et à satisfaire les besoins qui apparaissent sur les nouveaux marchés du travail, a préconisé le représentant.  Faisant état des déséquilibres importants qui existent entre les zones rurales et urbaines, il a par ailleurs souligné l’importance essentielle d’investir dans le développement durable des régions rurales en tant que stratégie viable de la lutte contre la pauvreté.


Mme ASTRIDE NAZAIRE (Haïti) s’est félicitée des résultats encourageants obtenus après la mise en place de mesures de protection sociale, depuis trois ans, par le Gouvernement d’Haïti.  Elle a dit que l’éradication de la pauvreté et la promotion du plein emploi ne peuvent être atteintes sans un secteur privé robuste porté par des investissements substantiels, basés sur le long terme.  « Seule PMA de l’hémisphère des Amériques, Haïti a, pour la premier fois à sa tête des dirigeants issus de la communauté des affaires et désireux de passer d’un modèle d’assistanat économique international à l’établissement d’un cadre légal et macroéconomique favorable aux entrepreneurs et aux investisseurs, a indiqué Mme Nazaire.  Elle a dit que les obstacles majeurs qui se posent à la réduction de la pauvreté, et qui ont été identifiés par les experts, notamment l’inégalité des revenus et les précarités environnementales, appellent à plus de responsabilité, de la créativité et de vision.  Pour les relever il faut un État renforcé dans ses missions régaliennes de stratège, de régulation et, à l’occasion de redistribution, a-t-elle insisté.  


M. OD OCH (Mongolie) a noté que la situation économique mondiale actuelle n’a permis de créer que la moitié des 18 millions d’emplois nécessaires, au cours des deux dernières années.  Il a dit que la Mongolie souffrait d’un taux de pauvreté inacceptablement élevé pour un pays qui connaît le niveau de croissance économique actuel.  Il a dit que cette situation est le résultat d’une absence de mesures ciblées en direction des plus vulnérables.  Il a précisé que le taux de chômage de la Mongolie est passé de 11,9% à 7,7% entre 2009 et 2011 et que son gouvernement avait lancé un programme pour la création de 150 000 emplois.  Le représentant a jugé qu’il est impératif pour la Mongolie de diversifier son économie pour être en mesure de créer des emplois. 


M. MARTEN GRUNDITZ (Suède), qui s’exprimait au nom des pays nordiques, a déclaré que ceux-ci étaient engagés dans l’élimination de la pauvreté et au développement de politiques favorisant le travail décent pour tous.  L’élimination de la pauvreté doit être au cœur du programme de développement pour l’après-2015, en particulier en ce qui concerne l’aspect durable de ce développement, a-t-il dit. 


Le délégué a en outre mis l’accent sur la nécessité de renforcer l’état de droit.  Il convient par ailleurs d’investir dans certains pays pour y améliorer l’accès à l’électricité et y développer les infrastructures de transport, a-t-il ajouté.  Enfin, l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes est un des domaines où des progrès sont nécessaires, a-t-il déclaré.


M. HAHN CHOONGHEE (République de Corée) a mis l’accent sur le programme pour un travail décent, élaboré par l’Organisation internationale du Travail (OIT) et qui prône la promotion du plein emploi et de l’emploi productif, la protection sociale, le respect des droits des travailleurs et des principes fondamentaux du travail, et le dialogue social.


La création d’emplois décents exige des efforts et une coopération aux niveaux national et international, a-t-il affirmé.  Il a souligné notamment l’importance de favoriser l’investissement privé en établissant des systèmes financiers et commerciaux ouverts et justes, une attention particulière devant être accordée aux pays les moins avancés (PMA).


M. HAKAN KARAÇAY (Turquie) a dit que le chômage, le manque de protection sociale et le manque d’accès à des services financiers continuent de préoccuper la communauté internationale.  Il a appelé les pays à créer des conditions favorables pour que la croissance soit inclusive et bénéficie aux plus vulnérables.  Il a ajouté que la croissance économique durable et le commerce sont des éléments clefs de la croissance nationale.  Pour y parvenir il faut créer un cadre de commerce multilatéral qui permette à tous les pays d’accéder aux marchés internationaux, a-t-il insisté.  Il a jugé essentiel d’augmenter l’investissement dans de nombreux secteurs tels que ceux des énergies renouvelables, de l’éducation, de l’agriculture et des infrastructures, et a estimé que ces investissements constituent la base d’une croissance économique qui permettra de créer les conditions favorables à la création d’emplois décents.


M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a dit que la création d’emplois est la clef de la lutte contre la pauvreté.  Elle a aussi une dimension sociale en favorisant l’accès à l’éducation à la santé, a ajouté le représentant.  Tout en encourageant l’emploi dans nos programmes nous devons aussi y souligner la nécessité de promouvoir la protection sociale, a insisté le représentant de l’Indonésie.  Il a noté que la protection sociale était un moyen de distribuer les bénéfices de la croissance et a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 contienne des objectifs de protection sociale aux niveaux national et international.


M. OSAMA ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a déclaré que les perspectives concernant l’atteinte des Objectifs du Millénaires pour le développement (OMD) semblaient bien sombres.  Il reste beaucoup à faire pour inverser la tendance négative, a-t-il dit.  Le représentant a ainsi mis l’accent sur la nécessité, entre autres, d’encourager la capacité productive des États concernés, de restructurer la dette, d’élargir le commerce international en éliminant les barrières douanières et les subventions agricoles, de faciliter le transfert des technologies, et de renforcer l’emploi et le travail décent.


Il s’est dit convaincu du fait que les politiques nationales doivent être appuyées par un environnement économique international favorable et par un soutien de la communauté internationale.


M. DAVID DONOGHUE (Irlande) a mis l’accent sur la nécessité de consolider ce qui a été établi à travers les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de répondre aux niveaux défis.  Il a souligné l’importance d’améliorer l’éducation de base, une attention particulière devant être accordée à celle des filles.    


M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) a indiqué que le Président du Kazakhstan a soulevé les questions concernant la création d’emplois décents hier, au cours du Forum économique d’Astana, avant d’exhorter les États Membres à dépolitiser les débats portant sur les sujets économiques et sociaux.  Il a dit que le Kazakhstan était prêt, en collaboration avec les Nations Unies et la Banque mondiale, à créer une plateforme qui permettrait d’élaborer une feuille de route sur l’élimination de la pauvreté.  Le représentant a indiqué que le Kazakhstan avait arrêté des objectifs nationales de développement économiques et sociaux à long terme réunis dans la stratégie appelée « Kazakhstan 2050 ».


Mme PINKIE MOLEKO (Afrique du Sud) a jugé impératif que les objectifs de développement mondiaux prennent en compte les défis particuliers qui se posent aux régions du monde où l’agriculture demeure l’activité économique principale.  Elle a dit que le continent africain a fait de 2014 l’année de l’agriculture en Afrique, dans le souci d’améliorer la sécurité alimentaire du continent et notamment de l’Afrique subsaharienne.  Elle a précisé que l’Afrique du Sud a élaboré un plan de développement national qui expose les moyens à mettre en œuvre pour éliminer la pauvreté en créant des emplois décents dans le cadre d’un développement durable et inclusif.


Mme CRISTINA CARRION (Uruguay) a déclaré qu’il était nécessaire de faire de l’élimination de la pauvreté un objectif en elle-même et de faire en sorte qu’elle ne soit pas édulcorée dans le programme de développement pour l’après-2015.  Elle a plaidé pour la conception et l’adoption d’un programme efficace et inclusif, centré sur l’élimination de la pauvreté, et garantissant la promotion des droits des femmes, des jeunes et des personnes vulnérables et exclues.  La croissance économique doit aller de pair avec l’inclusion sociale, a-t-elle notamment insisté.   


M. PIERRE FAYE (Sénégal) a estimé que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) constituaient l’une des plus ambitieuses initiatives visant à éradiquer la pauvreté et à améliorer de manière conséquente les conditions de vie des populations.  Mais, a-t-il ajouté, en dépit des progrès considérables établis, les attentes ne seront pas à la hauteur des ambitions, à l’horizon 2015.


Le représentant a notamment insisté sur la nécessité de promouvoir des régimes fiscaux plus favorables aux projets d’investissements productifs, de créer des conditions qui soient de nature à améliorer le niveau et la structure de la création d’emplois dans l’économie nationale de chaque pays, tout en assurant une meilleure prise en compte de l’emploi dans les politiques économiques de l’État.  En outre, il convient de renforcer les capacités de gestion des emplois existants dans les secteurs agricoles et informels et d’améliorer la qualité du système de gestion du marché du travail, a préconisé le représentant.


Mme STEPHANIE KAGE (Allemagne) a appelé à adopter une démarche pluridimensionnelle et globale pour lutter contre les causes premières de la faim et de la pauvreté.  Elle a souhaité que soit mis en place un cadre unique et cohérent au niveau international qui intégrerait les fondements du développement durable, comme la santé et l’éducation, et les associerait aux efforts visant à accorder aux travailleurs des revenus justes et décents.  La représentante a mis l’accent sur la nécessité d’instaurer et de respecter des règles promouvant les droits des travailleurs, et notamment ceux des travailleurs migrants. « Nous cherchons à promouvoir des socles de protection sociale pour tous », a précisé la représentante de l’Allemagne avant de mettre l’accent sur l’importance pour les travailleurs de disposer de revenus de base décents qui leur assureraient le minimum en cas de maladie, d’incapacité ou de grossesse.


M. TALAIBEK KYDYROV (Kirghizistan) a souligné qu’il est important de soutenir l’agriculture, qui représente 31% du PIB au Kirghizstan et est une source de revenus pour  3,5 millions d’habitants parmi les 5,5 millions d’habitants que compte le pays.  Il a énuméré un certain nombre de mesures à mettre en place pour lutter contre les catastrophes naturelles en précisant que 90% du territoire kirghize est soumis à des évènements climatiques dangereux.  Les conditions de vie, qui sont difficiles dans les zones rurales, entrainent des migrations vers les villes, a-t-il poursuivi.  Le taux d’emploi des femmes est un des baromètres de la santé économique d’un pays, a-t-il estimé, en évoquant à cet égard la mise en place d’incitations en faveur de l’emploi des femmes.  Il a indiqué que le plan national de développement du Kirghizistan s’appuyait sur la diversification de l’économie et le développement des infrastructures, notamment agricoles. 


M. KAREL JAN GUSTAAF VAN OOSTEROM (Pays-Bas) a dit que la croissance économique doit s’accompagner d’une transformation économique et du développement de secteurs à plus forte productivité.  Il a déclaré que la création d’emplois décents, sûrs et bien rémunérés est un objectif important à atteindre et a estimé qu’il fallait mettre fin à la discrimination contre les femmes à la recherche d’un emploi.  Il a dit que la protection sociale, dont l’octroi de revenus minimum aux travailleurs, doit faire partie d’une stratégie de développement durable qui doit elle-même contribuer à faire avancer la transformation économique de chaque pays. 


M. TUVAKO NATHANIEL MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a déclaré que l’emploi devait être au centre du programme de développement pour l’après-2015.  L’Organisation internationale du Travail (OIT) offre une perspective unique concernant les liens entre l’emploi et la réduction de la pauvreté, a-t-il dit, soulignant en particulier l’importance de la protection sociale.


Le représentant a en outre mis l’accent sur la nécessité d’engager dans le processus des partenaires, comme la société civile, et de promouvoir des initiatives public-privé.


M. JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a estimé que la promotion du plein emploi et du travail décent était essentiel dans le cadre du développement durable.  Des progrès dans ce domaine ne seront possibles que si on s’attaque aux inégalités profondément qui aujourd’hui sont ancrées et caractérisent les sociétés actuelles. 


L’accès à l’emploi et l’augmentation des salaires sont la pierre angulaire du développement, a estimé le représentant, soulignant qu’une attention particulière devait être accordée aux pays qui sortent d’un conflit.  Les problèmes du chômage et de la réduction de la pauvreté sont complexes, mais leur règlement est fondamental pour l’établissement de la paix, de la sécurité et du développement durables, a-t-il estimé.


M. CRISTIANE ENGELBRECHT SCHADTLER (Venezuela) a estimé que la création d’emplois est un besoin urgent.  Le chômage des jeunes et la promotion d’emplois décents en vue de mettre fin à l’emploi de mauvaise qualité doivent être pris en compte dans le cadre des objectifs de développement durable, a préconisé la délégation du Venezuela.  Le représentant a affirmé que le Venezuela avait adopté une approche multidimensionnelle de la lutte contre la pauvreté, traitant ce phénomène à la fois comme un problème économique et un problème social qui découle de l’exclusion, de l’exploitation et des inégalités.


L’objectif à atteindre était de s’attaquer aux causes structurelles de la pauvreté.  Le Venezuela s’est également attaqué aux besoins particuliers des femmes, des jeunes et des groupes vulnérables, a souligné le représentant.  Des programmes sociaux ont contribué à réduire la pauvreté, en intégrant progressivement des groupes historiquement exclus et en créant un cadre générateur de revenus plus équitables et capable de favoriser une redistribution de la richesse.  À la lumière de la crise financière mondiale, l’aide publique au développement (APD) doit être maintenue, a estimé le représentant.  Il est également essentiel de réformer le système économique et financier international afin de s’assurer qu’il soit plus équilibré et équitable, a-t-il conclu.


Table ronde: « Promouvoir l’élimination de la pauvreté au moyen du plein emploi et du travail décent pour tous dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015 »


« Il est préférable d’apprendre à une personne à pêcher plutôt que de lui donner un poisson », a recommandé cet après-midi un des intervenants à la table ronde, qui a été une occasion d’entendre plusieurs pays parler de leurs expériences en matière de création d’emplois décents.  Parce que 839 millions de personnes demeurent dans un état de pauvreté alors qu’elles travaillent, ceci du fait qu’elles gagnent moins de 2 dollars par jour, les intervenants ont mis l’accent sur l’importance de la mise en place de cadres assurant la protection sociale, des minima sociaux et un dialogue social entre tous les acteurs.  Alors que la représentante des entreprises et du monde des affaires a mis l’accent sur l’importance du dialogue social pour promouvoir des emplois décents, celle des syndicats a suggéré la création d’un fonds international pour financer la protection sociale dans les pays en développement.  Plusieurs intervenants ont finalement suggéré l’inclusion de la question du « plein emploi, de nature à améliorer la qualité de vie » dans le programme de développement pour l’après-2015 en insistant sur l’importance de la bonne gouvernance à tous les niveaux de la société.


Animée par Mme MARJON KAMARA, Représentante permanente du Libéria, cette table ronde a été ouverte par des présentations liminaires de MM. ERROL MC LEOD, Ministre du travail et des petites et microentreprises de Trinité-et-Tobago; SÉBASTIEN ETCHEMENDY, Sous-Secrétaire d’État aux politiques de l’emploi du Ministère du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale de l’Argentine; AENEAS CHAPINGA CHUMA, Directeur régional pour l’Afrique de l’Organisation internationale du Travail (OIT); et ANDREW SHEPHERD, Directeur du Réseau de conseil sur la pauvreté chronique de l’Institut pour le développement international (ODI).


« Nous sommes passés de 22 à 7% de chômage en Argentine », a précisé M. ETCHEMENDY en indiquant que cette évolution n’a été possible que grâce à l’établissement d’un dialogue social entre les syndicats, le secteur privé et l’État et à l’adoption de loi protégeant les travailleurs vulnérables.  Nous sommes passés du néolibéralisme à une politique de stimulation basée sur la demande, a expliqué le Sous-Secrétaire d’État argentin en citant l’adoption, la semaine dernière, d’une loi argentine visant à éliminer le travail au noir.  La renationalisation du système des retraites argentin a permis d’augmenter le taux de couverture des pensions de retraite de 75 à près de 100%, a-t-il précisé. 


Au niveau des incitations, le Ministre de la Trinité-et-Tobago a cité la mise en place d’un système d’aide à la création de microentreprises, dont le montant est passé de 780 à 2 300 dollars, et la création d’un programme pour jeunes entrepreneurs âgés de 18 à 30 ans.  Faisant part de l’expérience de l’Afrique, qui a connu une croissance moyenne de 7% au cours de ces 10 dernières années, le représentant de l’OIT a regretté que cette croissance ne se soit pas accompagnée d’une création d’emplois correspondant au taux de croissance de l’économie.  Il a appelé à respecter les droits des travailleurs africains migrants et à tenir compte des besoins spécifiques des pays africains sortant de crise.  Alors que la moitié de la population africaine a moins de 25 ans, il est dans l’intérêt de la stabilité sociale du continent de s’attaquer à résoudre la question de l’emploi des jeunes, a insisté le représentant de l’OIT. 


Au-delà de la pauvreté extrême, il s’agit de s’attaquer tout particulièrement à la pauvreté chronique, a insisté quant à lui le représentant de l’Overseas Développement Institute (ODI), en s’appuyant sur des exemples de processus d’approvisionnement de la population menés au Bangladesh, en Éthiopie, en Égypte, au Kenya et en Inde.  Il ne suffit pas de sortir les gens de la pauvreté si l’on ne s’attaque pas aux causes premières de leur appauvrissement, a-t-il insisté en rappelant que 143 millions de personnes souffrent d’une pauvreté chronique.  Au Burundi et en Thaïlande, la couverture médicale universelle a bien fonctionné pour limiter les incidences de chocs comme ceux causés par les maladies, a-t-il estimé.  Il a dit qu’un certain nombre d’indicateurs sont nécessaires pour mesurer l’efficacité de l’éradication de la pauvreté, dont des indicateurs de gouvernance et de dépenses publiques mesurant par exemple le ratio impôt/PIB.


Estimant que la réduction de la pauvreté sera l’objectif le plus important du programme de développement pour l’après-2015, la représentante de la Chambre internationale de commerce auprès des Nations Unies, Mme Louise Kantrow, a mis l’accent sur le rôle que doivent jouer les entreprises pour mobiliser les ressources nécessaires à l’amélioration des conditions de vie des personnes et au renforcement des communautés.  Elle a appelé à lutter contre le secteur informel et à améliorer les relations de l’État avec les entreprises pour mieux comprendre leurs attentes.


Au nom de la Confédération internationale des syndicats, Mme Fay Lyle a dit que le travail décent s’appuie sur quatre piliers que sont l’emploi productif, les droits des travailleurs, le dialogue social et une protection sociale adéquats et universels.  Lorsque les syndicats sont forts et efficaces, on assiste à une réduction des inégalités, a insisté Mme Lyle en appelant à mettre en œuvre les recommandations de l’OIT.  Elle a aussi proposé la création d’un fonds pour financer la protection sociale dans les pays les plus pauvres. 


Rien n’est possible sans l’implication du secteur privé a, de son côté, dit le représentant du Japon, avant de mettre l’accent sur l’importance décisive de la bonne gouvernance et de l’état de droit. 


Déclarations de clôture


Dans une déclaration de clôture, le Secrétaire général de l’ONU a dit qu’à travers le monde, les gens veulent des emplois et non pas qu’on leur fasse la charité.  Mais alors qu’un grand nombre de travailleurs restent piégés dans des emplois informels, leur offrir des perspectives d’emplois sûrs permettrait aussi de leur offrir une rémunération juste et de bonnes conditions de travail, choses qui, aujourd’hui restent très insuffisantes.  Si la croissance économique est essentielle, nous savons aussi qu’elle n’est pas forcement source de création d’emplois, a reconnu le Secrétaire général.  Parmi les mesures à entreprendre, M. Ban a appelé la communauté internationale, les États, et les entreprises à garantir des socles de protection sociale aux travailleurs; à investir dans les ressources humaines, l’éducation et les soins de santé; et à investir également dans l’économie verte.  Notant que l’accès à un emploi décent est une clef du développement durable, le Secrétaire général a souhaité que la réunion tenue aujourd’hui par l’Assemblée générale aide à placer la question de l’accès à l’emploi décent parmi les priorités du programme de développement pour l’après-2015.


M. ROMAN OYARZUM MARCHESI, Vice-Président de l’Assemblée générale, qui s’exprimait cet après-midi au nom du Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, M. John Ashe, a estimé, en concluant la réunion, que celle-ci avait permis de contribuer à recenser les différentes approches sur la façon dont pourrait être relevé l’énorme défi de l’élimination de la pauvreté et sur celle dont on pourrait se servir pour donner un coup de pouce final à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Profiter de ces expériences sera essentiel pour élaborer un appui international et dynamiser l’engagement en faveur de l’emploi et de la réduction de la pauvreté dans le programme de développement pour l’après-2015, a-t-il déclaré.


Des messages clairs ont été entendus aujourd’hui selon lesquels le développement et l’emploi sont liés et se renforcent mutuellement, a dit M. Marchesi, précisant que l’on ne pouvait s’attaquer à la pauvreté qu’au moyen de politiques d’emploi qui promeuvent aussi des conditions de travail décentes.  Il a également constaté qu’un grand nombre d’orateurs avaient insisté sur le fait qu’une éducation de qualité, la formation et le développement des compétences favorisaient le travail décent.  Certains intervenants, a-t-il ajouté, ont plaidé en faveur d’une plus grande cohérence des politiques macroéconomiques, commerciales et sociales à tous les niveaux.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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