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ENV/DEV/1348

Forêts: le FNUF entend la RDC « un des plus grands puits de carbone au monde » et les grands groupes qui exigent l’exécution des engagements liés à la « crise forestière »

10/04/2013
Conseil économique et socialENV/DEV/1348
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Forum des Nations Unies sur les forêts                     

Dixième session                                            

7e et 8e séances – matin et après-midi                      


FORÊTS: LE FNUF ENTEND LA RDC « UN DES PLUS GRANDS PUITS DE CARBONE AU MONDE » ET LES GRANDS GROUPES

QUI EXIGENT L’EXÉCUTION DES ENGAGEMENTS LIÉS À LA « CRISE FORESTIÈRE »


ISTANBUL, 10 avril -- Le Forum des Nations Unies sur les forêts, qui tient sa dixième session à Istanbul jusqu’au 19 avril, a entendu aujourd’hui le plaidoyer de la République démocratique du Congo (RDC), « un des plus grands puits de carbone au monde», et celui des neuf « grands groupes »* qui, présentant pour la première fois un document unique, exigent des États le respect des engagements pris pour trouver une solution à la « crise forestière ». 


Le représentant de la RDC a fait valoir les plus de 155 millions d’hectares de forêts congolaises qui renferment quelque 140 gigatonnes de carbone, faisant de son pays l’un des plus grands puits de carbone au monde.  Voilà pourquoi, s’est-il enorgueilli, la RDC est l’un des pays africains les plus avancés dans la préparation de la stratégie REDD**. 


S’il a ainsi attiré l’attention sur les avancées enregistrées dans son pays depuis 2002, il n’a pas caché les nombreux obstacles qui se dressent sur la route du « Programme national environnement, forêt, eaux et biodiversité (PNEFEB) ».  Il a donc soutenu la création du fonds mondial pour la gestion durable des forêts et jugé « impérieux » de mettre en place immédiatement un mécanisme de facilitation dont une des missions essentielles serait de préparer le terrain au lancement dudit fonds car « nul n’ignore les conditionnalités des mécanismes actuels ».


La solution à la crise forestière devrait commencer par l’exécution des engagements pris, a asséné le représentant du grand groupe des peuples autochtones.  Par le passé, a-t-il rappelé, plusieurs grands groupes ont exprimé la crainte que la négociation d’une convention sur les forêts n’implique une nouvelle décennie perdue sans action décisive.


Dans leur document unique, les grands groupes avertissent que l’« Instrument juridiquement non contraignant relatif à tous les types de forêts »  n’améliorera pas sensiblement la situation actuelle si l’on ne s’attaque pas expressément aux causes profondes de la régression des forêts, à savoir la non-reconnaissance des droits des communautés, des peuples autochtones, des petits exploitants et des femmes; les schémas de consommation et de production non viables et la non-viabilité des flux financiers et commerciaux.


Le représentant du grand groupe des ONG s’est en effet inquiété de la dépendance des États vis-à-vis du marché et de ses règles alors que c’est là, a-t-il affirmé, que réside le problème.  Il a exigé des États qu’ils fondent leurs décisions sur des faits scientifiques avérés. 


Seule à se montrer vraiment critique, la délégation de la Malaisie a dénoncé le caractère « trop simpliste » des propositions présentées par les grands groupes.  Celle de la Bolivie a plutôt dénoncé la thématique de cette session « les forêts et le développement économique », qui promeut une vision « manipulatrice, colonialiste et eurocentrique » et « exclusivement économique », qui ne tient pas compte des trois piliers du développement durable et qui est de surcroît contraire, a-t-il affirmé, aux droits de la « Terre nourricière » et à ceux de « nos communautés ». 


Le Forum des Nations Unies sur les forêts poursuivra ses travaux demain, jeudi 11 avril, à partir de 10 heures.


*     Identifiés à la Conférence de Rio de 1992, les neuf grands groupes sont les entreprises et l’industrie; les enfants et les jeunes; les agriculteurs; les peuples autochtones; les autorités locales; les ONG; la communauté scientifique et technique; les femmes; et les travailleurs et les syndicats.


**    Programme de collaboration des Nations Unies sur la réduction des émissions liées au déboisement et à la dégradation des forêts dans les pays en développement.


PRÉSENTATION DES RAPPORTS


Rapport du Secrétaire général sur les « Contributions régionales et sous-régionales » (E/CN.18/2013/3)


Le rapport, qui se base sur les réponses de 14 entités régionales et sous-régionales, met en relief les mesures prises pour progresser vers la mise en œuvre de l’« Instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts » dans le contexte du thème général de la dixième session du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF), « Les forêts et le développement économique ».  Il met aussi en exergue les progrès accomplis dans la réalisation des quatre objectifs d’ensemble relatifs aux forêts et des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Il détaille les caractéristiques de la coopération et des partenariats régionaux et sous-régionaux visant à faciliter la coopération pour une gestion durable des forêts, y compris la coopération Nord-Sud, la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire.


Les réponses ont montré que les entités étaient déterminées à promouvoir la gestion durable des forêts et conscientes du fait que la mise en œuvre de l’instrument forestier nécessitait un ferme engagement politique.  Mais s’agissant de l’Afrique, par exemple, on note un manque de coordination entre les institutions et leurs mandats contradictoires, ainsi que de lourdes procédures administratives et bureaucratiques.  Mais le Programme de collaboration des Nations Unies sur la réduction des émissions liées au déboisement et à la dégradation des forêts dans les pays en développement (REDD+) a fait avancer les choses.


En Asie, il semble qu’il faille encore définir des normes et approches harmonisées pour la gestion durable des forêts.  Dans la sous-région du Pacifique, l’insuffisance des fonds alloués aux pays insulaires du Pacifique pour mettre en œuvre des programmes et activités de gestion durable des forêts demeure un problème.


Le rapport du Secrétaire général relève de réels progrès.  Dans la région Asie-Pacifique et en Europe, on signale un accroissement des fonds alloués aux forêts, grâce notamment aux efforts résolus déployés au niveau régional pour enrayer la baisse de l’aide publique au développement (APD) affectée à la gestion durable des forêts, bien que l’essentiel de cet accroissement soit destiné aux quelques pays admis à bénéficier d’une aide au titre du programme REDD+, et en ce qui concerne la mobilisation des ressources financières supplémentaires nécessaires pour une gestion durable des forêts.


En Afrique, le Forum forestier africain s’est efforcé d’enrayer la perte du couvert forestier en participant directement –et en finançant la participation de représentants des pays africains– aux forums, réunions et ateliers consacrés à l’objectif d’ensemble  Il a également continué de s’employer à trouver des moyens de réaliser cet objectif en entreprenant des activités visant à promouvoir la gestion durable des forêts et la restauration des forêts dégradées grâce au boisement et au reboisement.  Le Forum s’est également efforcé de sensibiliser les praticiens et les décideurs, aux niveaux national, sous-régional et régional, aux mesures de prévention de la dégradation des forêts.


Le Réseau de la région Asie-Pacifique pour la gestion durable et la remise en état des forêts a lancé un projet national au Cambodge intitulé « Restauration et gestion multifonctionnelles des zones forestières dégradées ». 


L’Organisation du Traité de coopération amazonienne a exécuté un projet régional intitulé « Surveillance de la déforestation, de l’exploitation forestière et des changements d’utilisation des terres dans la forêt panamazonienne » qui visait à aider les pays membres à élaborer et appliquer des systèmes de surveillance de la déforestation et des plans nationaux de surveillance du couvert forestier.


L’Institut forestier européen héberge le mécanisme REDD de l’Union européenne, l’une des diverses initiatives européennes visant à s’attaquer aux causes profondes de la déforestation et de la dégradation des forêts et à promouvoir leur gestion durable dans les pays en développement.  Créé en 2010 par l’Institut avec l’appui financier de la Commission européenne, le mécanisme aide les pays en développement à faire les préparatifs nécessaires pour le programme REDD+ et à le mettre en œuvre.


Le Secrétaire général fait également état des progrès concernant l’objectif d’ensemble sur le renforcement des avantages économiques, sociaux et environnementaux dérivés des forêts; l’objectif d’ensemble 3 sur l’accroissement de la superficie des forêts protégées dans le monde et celle des forêts gérées de façon durable; et l’objectif d’ensemble 4 sur la lutte contre la tendance à la baisse de l’APD.  Il dit par exemple que dans la région de l’Afrique, les questions nouvelles telles que le programme REDD+, l’économie verte et le processus FLEGT pourraient aider à enrayer le  déclin de l’aide publique au développement affectée à la gestion durable des forêts.


Dans la région Asie-Pacifique, le lancement du Réseau de la région pour la gestion durable et la remise en état des forêts est un bon exemple des efforts faits pour mobiliser des ressources financières en faveur de la gestion durable des forêts.


Le rapport s’attarde sur les activités illustrant le lien entre la gestion durable des forêts et les Objectifs du Millénaire pour le développement, avant d’en venir aux partenariats avec les organisations membres du Partenariat de collaboration sur les forêts.


Au titre des enseignements tirés de l’expérience, il apparaît qu’il faudrait davantage démontrer l’importance de l’action menée au niveau international pour formuler des critères et indicateurs.  Il conviendrait de renforcer les interactions entre les processus relatifs aux forêts et les organisations s’occupant des forêts dans le cadre d’initiatives souples qui tiennent compte des besoins et de la situation des pays.  Le Secrétaire général suggère, par exemple, de créer un « partenariat sur les indicateurs forestiers » qui serait une plateforme virtuelle de collaboration.


Il estime aussi qu’il importe de renforcer la participation du secteur privé en Afrique dans des domaines tels que l’exploitation des forêts primaires par les petits agriculteurs, la création de valeur ajoutée pour l’exploitation des forêts primaires et secondaires, le lien entre les ressources forestières et l’eau, le renforcement des capacités et l’acquisition de compétences à différents niveaux, notamment dans les domaines ayant trait aux changements climatiques et la restauration des sols dégradés.


Renforcement de la coopération et de la coordination des politiques et programmes, y compris la formulation de nouvelles orientations pour le Partenariat de collaboration sur les forêts


Rapport du Secrétaire général sur le « Renforcement de la coopération et de la coordination des politiques et programmes » (E/CN.18/2013/8)


Le rapport met en avant de nouvelles possibilités de coopération, à la lumière du thème général de la dixième session, « Les forêts et le développement économique », de l’Instrument concernant tous les types de forêts et des quatre objectifs d’ensemble relatifs aux forêts.


S’agissant de la coopération à l’échelle du système et de la coordination des politiques et des programmes, le Secrétaire général explique les activités du Conseil économique et social (ECOSOC), du Département des affaires économiques et sociales (DAES) et de l’Instance permanente sur les questions autochtones.


Pour ce qui est de la coopération avec les secrétariats des accords environnementaux multilatéraux, les programmes des Nations Unies, les mécanismes de financement multilatéraux et d’autres entités internationales, le Secrétaire général indique que le secrétariat du FNUF n’a pas cessé de travailler en ce sens, et en particulier, avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation internationale des bois tropicaux et les trois Conventions de Rio sur le changement climatique, la biodiversité et la désertification.


Il fait aussi part de l’action menée en faveur de l’Année internationale des forêts, 2011 et de la Journée internationale des forêts.  Il décrit aussi l’appui donné par le secrétariat du FNUF aux grands groupes.  Il souligne que les initiatives prises par les pays, les organisations et les grands groupes, sous la forme de réunions internationales d’experts, contribuent de manière essentielle aux travaux du Forum. 


Ce sont des mécanismes novateurs qui permettent de mieux comprendre d’importantes questions liées à la gestion durable des forêts et à l’arrangement international sur les forêts.  Le Forum a adopté à sa neuvième session un projet de directives pour que ces initiatives soient encore plus porteuses et pertinentes.


Le Secrétaire général revient sur la coopération avec les partenariats et processus régionaux et sous-régionaux, avant de s’attarder sur les questions qui méritent un examen plus approfondi.


Il estime que le Partenariat de collaboration sur les forêts a fait ses preuves au fil du temps et montré qu’il pouvait améliorer la coopération et la coordination des activités dans le domaine des forêts et contribuer aux travaux du Forum.  Si sa valeur est pleinement reconnue et s’il reçoit des directives appropriées de la part du Forum, il devrait pouvoir collaborer avec lui de manière plus fructueuse, en lui fournissant un soutien de fond dans certains domaines, en particulier au regard de l’importance des tâches à accomplir pendant la onzième session du Forum, en 2015.


Le Secrétaire général suggère au Forum d’inviter les organes directeurs des organisations membres du Partenariat à leur demander d’appuyer les activités préparatoires intersessions en vue de la onzième session.


Note du secrétariat du Forum intitulée « 2011, Année internationale des forêts - Activités: tendances et enseignements » (E/CN.18/2013/9)


Cette note présente un panorama du millier d’activités organisées pour célébrer l’Année internationale des forêts; l’Assemblée générale ayant prié le secrétariat du Forum de servir de centre de coordination pour la célébration.


Les milliers de manifestations et de produits de communication qui ont été lancés portaient essentiellement sur la communication avec les collectivités dans le cadre de réunions et d’ateliers, l’éducation et le renforcement des compétences, l’organisation de concours dotés de prix, d’expositions, ainsi que la diffusion de publications sous forme imprimée et sur le Web et des produits audiovisuels, tels que des CD musicaux et des vidéos.


La note parle, entre autres, du prix « Héros de la forêt », lancé par le secrétariat du Forum pour rendre hommage aux personnes « ordinaires » qui œuvrent sans relâche pour entretenir, protéger et gérer nos forêts dans le monde entier.  Elle parle aussi de « Forest for people », une publication établie par la maison d’édition Tudor Rose en collaboration avec le secrétariat du Forum qui comprend des déclarations de ministres et de hauts fonctionnaires d’organisations internationales et des articles provenant de 35 pays.  Les succès décrits dans cet ouvrage montrent comment les personnes, à tous les niveaux, modifient leur relation avec les forêts pour gérer durablement ces ressources vitales.


La note décrit aussi « Web Forêts 2011 », le site multimédia qui présente des diapositives, des renseignements sur le Festival international du film sur les forêts, sur les Héros des forêts, sur les concours et les prix ainsi que des documents promotionnels, dont des photographies, des vidéos, des monographies et des brochures concernant l’Année.  Plus d’un million de pages du site ont été consultées pendant l’Année.


Pendant l’Année, dit la note, on s’est rendu compte que les activités qui décrivaient des histoires personnelles avaient davantage d’écho qu’un simple exposé de faits et de chiffres.  « Informer pour agir », tel a été l’un des éléments moteurs de l’Année internationale, c’est-à-dire que les personnes jouent un rôle critique en modelant leur environnement et en préservant la santé des forêts qui subviennent quotidiennement à leurs besoins.  L’un des messages de l’Année internationale est que chacun, où qu’il soit, peut agir positivement en faveur des forêts.  Les activités de reboisement sont un excellent exemple.


Dans les recommandations de la note, les États sont priés de verser des contributions volontaires pour mobiliser les données techniques et la collecte de l’information dans les pays et de faire mieux comprendre au public les fonctions multiples des forêts.


Rapport du secrétariat du Forum sur le « Cadre 2011 et 2012 du Partenariat de collaboration sur les forêts » (E/CN.18/2013/10)


Le rapport offre une vue d’ensemble des activités menées et des mesures prises par le Partenariat de collaboration sur les forêts en 2011 et 2012 en vue de la réalisation de son double objectif, à savoir appuyer les travaux du FNUF, et renforcer la coopération et la coordination entre les membres du Partenariat dans ce domaine.


Le Partenariat rassemble 14 organisations internationales, instruments et secrétariats s’occupant des forêts.  Depuis près de 10 ans, ils travaillent sur une large gamme d’activités liées au financement forestier, afin d’améliorer la collecte des données et l’accès aux flux financiers forestiers, de faciliter les échanges de connaissances, de renforcer les compétences spécialisées et d’aider les parties prenantes à mobiliser des fonds.  Les mesures prises étaient également centrées sur la création de possibilités de marchés à petite échelle et la promotion des investissements, non seulement dans la production de bois mais aussi pour tenir compte des autres valeurs et avantages des forêts.


L’étude du Groupe consultatif du financement qu’il a initié a été reconnue comme constituant une riche source d’informations pour l’initiative institutionnelle et pour la deuxième réunion du Groupe spécial intergouvernemental d’experts à composition non limitée sur le financement forestier du Forum tenue à Vienne, en janvier 2013.


Le rapport indique aussi que lePartenariat encourage depuis plusieurs années l’adoption d’une approche paysage à travers les divers secteurs, afin d’optimiser les liens entre la gestion des sols, l’agriculture, les forêts et l’eau, d’intégrer la problématique des ressources naturelles et d’assurer la protection de la biodiversité, d’atténuer les effets des changements climatiques et de renforcer la résilience des populations face à des changements imprévus dans l’environnement.


Le Partenariat a d’ailleurs décrété une « Journée des paysages », à la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui intégrerait les forêts et la foresterie dans le programme de développement plus large des paysages en vue du développement durable et de l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation de ses effets.


Durant l’exercice biennal 2013-2014, prévient le rapport, il sera indispensable d’assurer des ressources financières stables pour que les membres du Partenariat puissent appuyer son plan de travail.


Les forêts et le développement économique


Rapport de synthèse du Séminaire international sur les défis de la gestion durable des forêts: intégration des richesses environnementales, sociales et économiques des forêts, qui s’est tenu à Tokyo du 8 au 10 mars 2011. (E.CN/18/2013/14)


Les objectifs de cette initiative étaient de présenter une vue d’ensemble des tendances internationales en matière de gestion durable des forêts depuis la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, comprenant l’examen des moyens et instruments à mettre en œuvre en vue de traiter les problèmes émergents, tels que la réduction des émissions résultant de la déforestation et de la dégradation des forêts dans les pays en développement; et le rôle de la préservation et de la gestion durable des forêts et du renforcement des stocks de carbone forestier dans ces pays (REDD+) et la préservation de la diversité biologique.


Il s’agissait aussi de réfléchir à la mise au point et à l’utilisation des divers moyens et d’instruments nécessaires à une pratique forestière durable, d’échanger des données d’expérience et de partager les enseignements tirés en la matière; d’examiner les difficultés à surmonter et les possibilités offertes, d’envisager d’autres mesures susceptibles de promouvoir la gestion durable des forêts, et de contribuer ainsi aux travaux menés dans ce domaine sur le plan international.


Le rapport de synthèse donne le détail des conclusions et les recommandations auxquelles sont parvenus les participants.


Rapport de synthèse de la Conférence intitulée « Contribution des forêts à une économie verte », organisée par l’Allemagne du 4 au 7 octobre 2011 à Bonn (E/CN.18/2013/16)


L’objet de la Conférence était principalement de parvenir à des conclusions et recommandations sur les moyens d’exploiter le potentiel des forêts pour développer une économie verte.


Les participants ont conclu que grâce aux produits et services qu’elles fournissent, les forêts pourraient aider à surmonter certains des défis qui se posent aujourd’hui à l’échelle mondiale, comme la pauvreté, la faim et le manque d’eau, ainsi que la nécessité de créer des emplois, d’exploiter les sources d’énergie renouvelable, d’accroître l’efficacité énergétique, de réduire les émissions de carbone et de lutter contre les changements climatiques et la diminution de la diversité biologique.


Toutefois, pour que ce potentiel se réalise, il faut définir des politiques innovantes et des mécanismes commerciaux qui attribuent une valeur correcte à toute la gamme de bienfaits qui proviennent des forêts et montrent que les forêts représentent un secteur économique dans lequel il vaut la peine d’investir.  Les investissements dans les forêts et le reboisement et l’innovation dans la production forestière sont des composantes importantes de l’économie verte.


L’économie verte est intersectorielle par nature.  Il en va de même de la question des forêts, qui doit être abordée de façon intégrée, sans fragmentation entre les différents secteurs et les différentes institutions, grâce par exemple à l’élaboration de politiques globales, intersectorielles et interinstitutions.  Les circonstances, les priorités et les capacités nationales doivent être prises en compte de sorte que les États puissent adopter une démarche graduelle et transparente, à laquelle toutes les parties prenantes soient associées et qui inspire la confiance.


Si la valeur des forêts est systématiquement prise en compte lorsque des décisions sont prises à l’échelon national, il pourrait être plus aisé de rapprocher les politiques économiques nationales de celles qui doivent sous-tendre une économie verte tenant compte des impératifs d’élimination de la pauvreté et de développement durable.


Les participants ont fait des recommandations précises et jugé important de s’attarder sur les questions transversales suivantes: la prise en compte systématique de la problématique hommes-femmes; la promotion de la coopération internationale en matière de recherche, de développement, de transfert et de diffusion de la technologie; la mobilisation de fonds supplémentaires de toutes origines pour la gestion forestière durable et la promotion du développement des capacités, notamment celles des pays en développement et des collectivités locales.


Il faut aussi s’attarder sur le renforcement de la participation active de tous les intéressés à la prise des décisions et à leur application; la poursuite du renforcement de la coopération internationale dans l’évaluation et la surveillance des forêts et des produits et services qu’elles fournissent; la reconnaissance des initiatives internationales parrainées par les intéressés et visant à accroître la contribution des forêts à l’économie verte, et l’appui à ces initiatives.


Rapport issu de la réunion tenue à Hanoï du 10 au 13 janvier 2012, intitulée « Passerelle vers une économie verte dans le cadre du développement durable: rôle des marchés et promotion de la gestion durable des forêts » (E/CN.18/2013/17)


L’objectif principal était d’examiner tout particulièrement le rôle des instruments de marché, notamment dans la promotion du commerce international et de la production légale de bois d’œuvre, ainsi que des politiques d’achat des secteurs privé et public dans le contexte de la lutte contre la déforestation et de la promotion du rôle des forêts dans une économie verte.


Dans les messages clefs qui suivent leurs recommandations, les participants disent qu’il est nécessaire de créer les conditions propices à la gestion durable des forêts.  Le rôle du secteur privé comme moteur de la croissance verte doit être souligné car il est le moteur des solutions novatrices et le principal vecteur des changements en profondeur.  Du côté de la demande, les choix de société et les choix personnels concernant le mode de vie et le comportement jouent un rôle essentiel.  La mondialisation a montré l’influence que les consommateurs peuvent avoir sur les fabricants, les fournisseurs et les gouvernements en les incitant à adopter une approche plus dynamique de la production et de la consommation de produits ligneux issus d’une exploitation durable.


Les participants estiment aussi que l’émergence d’une économie verte est l’occasion de mettre au point des plans directeurs et des instruments de marché permettant de lutter efficacement contre la déforestation et la dégradation des forêts, et qui tirent pleinement parti du potentiel qu’offrent les forêts pour ce qui est de contribuer au développement durable à long terme.


Le monde parvient au seuil de viabilité des ressources, et dans certains cas l’a déjà dépassé.  Il est donc indispensable de miser sur des solutions plus novatrices.  Cette prise de conscience est au cœur de l’économie verte qui vise à introduire une perspective plus large dans le processus de prise de décisions.  Les objectifs consistant à créer une plus grande interdépendance entre les processus d’élaboration des politiques, de planification et de suivi peuvent être atteints grâce à une coopération ciblée, des relations intersectorielles, des procédures et des réglementations améliorées et compte tenu du besoin essentiel d’améliorer la performance du secteur et la coopération.


Cela s’applique au niveau national, par le biais de la planification stratégique et de liens fonctionnels destinés à coordonner les activités des ministères sectoriels et autres parties prenantes, y compris la société civile; au niveau local, en garantissant l’accès aux services de base; au niveau international, grâce à une coordination effective en appliquant les accords multilatéraux existants en matière d’environnement et en s’acheminant vers une économie verte.


Rapport final intitulé du Forum de Lviv intitulé « Les forêts dans le contexte d’une économie verte pour les pays d’Europe de l’Est et d’Asie septentrionale et centrale: Forum de Lviv », tenu du 11 au 14 septembre 2012 (E/CN.18/2013/15)


Les réunions du Forum de Lvivse sont déroulées sous forme de sessions plénières et de groupes de travail, permettant ainsi aux participants de mieux se familiariser avec le concept d’économie verte, les possibilités qu’il offre ainsi que les risques émergents.


Les participants au Forum ont également pu découvrir différents aspects de la gestion des forêts en Ukraine, comme la sylviculture écologique, les forêts et les loisirs ou encore le traitement du bois, et ont émis de très bonnes appréciations concernant la qualité de cette gestion.  Le Forum de Lviv sur les forêts a permis d’engager un travail productif visant à instaurer un dialogue approfondi, nécessaire à la mise en place d’une économie verte, et d’intensifier la coopération entre les différents pays de la région désirant entreprendre des changements structurels afin d’améliorer la gestion de leurs forêts.


Des recommandations ont été formulées sur la viabilité du secteur et des produits forestiers; les services rendus par les écosystèmes forestiers et le rôle joué par les forêts pour ce qui est de parvenir à des économies à faible émission de carbone; les possibilités offertes par le secteur forestier en matière d’emplois et de moyens de subsistance; et la gouvernance forestière dans une économie verte.


Le Forum a adopté un ensemble d’orientations et de préceptes, comprenant les 10 grands points suivants: appréhender la valeur réelle des forêts; utiliser toutes les ressources avec efficience; utiliser l’énergie de façon rationnelle; offrir des emplois verts et décents; s’attaquer aux menaces qui pèsent sur les forêts; définir des principes de gouvernance et s’y tenir; actualiser les savoir-faire; innover et mettre en place des partenariats; coopérer au-delà des frontières; et défendre le rôle du secteur forestier dans le contexte d’une économie verte.


Discussions générales


Le représentant du Brésil a évoqué la tenue, du 18 au 22 mars, à Rio, de l’Initiative des grands groupes pour appuyer le FNUF, et au cours de laquelle l’accent a été mis sur la participation de la société civile à la gestion durable des forêts.


Le représentant de l’Irlande, intervenant au nom de l’Union européenne, a évoqué la promulgation récente d’une réglementation de l’Union européenne qui interdit la vente, dans les pays membres de l’Union, de bois d’œuvre issus de coupes illégales.  Il a indiqué que les négociations sur l’élaboration d’un projet d’accord pour le renforcement du système d’application des lois dans la région devraient s’achever cet été.  Une fois conclu, cet accord devrait  permettre d’éviter la fragmentation de l’action liée aux forêts et d’assurer ainsi une meilleure mise en œuvre de l’Instrument concernant les forêts. 


Le représentant a exhorté le FNUF à suivre le près les processus découlant de la Conférence Rio+20 sur le développement durable.  Il s’est félicité de la collaboration entre le secrétariat du FNUF et le secrétariat de la Conférence Rio+20, et a appelé les États membres, les autres parties prenantes et les processus régionaux à commémorer, comme il se doit, la Journée internationale des forêts, le 21 mars.  Le représentant a également insisté sur l’importance qu’il y a à renforcer les capacités des personnes chargées de rédiger les rapports nationaux sur la mise en œuvre de l’Instrument concernant les forêts.


Le représentant de l’Éthiopie, au nom du Réseau international pour le bambou et le rotang, a indiqué qu’à sa dernière réunion, qui s’est tenue en novembre 2012, le Conseil du Réseau avait dit son appréciation pour le travail du Partenariat de collaboration sur les forêts.  Le Réseau, qui compte 50 pays, s’efforce de mettre en œuvre un agenda mondial pour un développement vert et inclusif, grâce au bambou et au rotang, et aux produits non ligneux.  Il existe, a-t-il dit, de nombreux points de convergence entre le Réseau et le Partenariat et d’ailleurs, le Conseil du Réseau vient de soumettre une demande d’adhésion à partir de 2015.


Le représentant de la Bolivie a estimé que la coordination ne servait finalement qu’à consolider les programmes des administrations, en ignorant systématiquement la vision et les attentes des pays en développement.  Il a fustigé l’imposition d’une vision « manipulatrice, colonialiste et eurocentrique ».  Il a voulu que l’on garde à l’esprit la nécessité de parvenir à l’économie définie dans l’article 58 de du Document final de la Conférence Rio+20.  Il a réclamé un ordre du jour holistique et intégré, qui reconnaisse le rôle des forêts dans l’atténuation des effets des changements climatiques ainsi que les liens entre les objectifs de gestion durable des forêts et ceux des Conventions sur les changements climatiques et sur la diversité biologique.


Se limiter au rôle des forêts dans le développement économique est contradictoire avec les objectifs de la Conférence Rio+20, a estimé le représentant.  Cette vision exclusivement économique qui ne tient pas compte des trois piliers du développement durable est contraire à notre vision du développement, et surtout aux droits de la « Terre nourricière » et à ceux de « nos communautés ». 


Le représentant a jugé nécessaire de recueillir et de compiler des informations sur les différents aspects de la gestion durable des forêts.  Il a prôné une gestion holistique des forêts, avec un accent sur le rôle de la sylviculture communautaire et la mobilisation des ressources financières en faveur des pays en développement afin de renforcer les méthodologies d’une gestion durable des forêts.  Il a jugé indispensable la mise en place de réelles synergies entre les programmes de gestion durable des forêts et les programmes de protection de la biodiversité.


Le représentant de la Chine a dit l’importance des quatre objectifs d’ensemble de l’Instrument concernant les forêts.  Il a souligné la contribution de son pays aux efforts régionaux et internationaux.  Dans l’intérêt des objectifs de développement durable des forêts il a appelé à une adhésion massive au Partenariat de collaboration sur les forêts.


Le représentant de la Nouvelle-Zélande a indiqué que le Processus de Montréal avait permis d’élaborer de nombreux critères et indicateurs pour assurer une bonne gestion des forêts.  Le résultat a été la mise à disposition d’un très bon système de collecte d’informations et l’instauration d’une confiance mutuelle qui ont permis aux 12 pays d’établir un réseau de partage de connaissance et de progresser ainsi de manière collective, s’est-il félicité. 


Il a également indiqué que les différents partenariats établis par le Processus avaient permis de trouver des moyens novateurs d’harmoniser la préparation des rapports, grâce à l’allègement des charges administratives. La Déclaration conjointe de janvier 2013 confirme cet engagement des membres à harmoniser leurs travaux.  Le Processus met également l’accent sur le renforcement de la collaboration internationale et l’amélioration de la collecte des données.


Le représentant de la Malaisie a indiqué que son pays s’apprête à conclure un accord de partenariat volontaire (EUFLEGT) afin d’assurer la légalité de ses exportations de bois.  Le représentant a estimé que cette initiative est l’une des plus importantes contributions à la gestion durable des forêts.  Il a fait savoir que son gouvernement est également en train de mettre en œuvre un système de garanties de légalité du bois d’œuvre pour les importateurs de l’Union européenne.


Il a estimé que l’octroi d’une prime verte par les pays importateurs pourrait servir d’incitation à une gestion durable des forêts.  Il a exhorté les États à accorder la priorité, dans leurs politiques d’achat, aux bois d’œuvre et produits ligneux issus des forêts gérées de manière durable.  Sans l’appui de la communauté forestière internationale et une réponse positive des marchés, les efforts déployés par les pays en développement pour exporter du bois issu de forêts certifiées et gérées de manière durable n’auront qu’un succès limité, a-t-il signalé.


Le représentant a par ailleurs estimé que l’appui octroyé aux États semble donner la priorité aux objectifs du Partenariat de collaboration sur les forêts.  Il a appelé le FNUF à créer sa « niche » pour ne pas faire double emploi avec d’autres organisations, faisant observer que la « prolifération d’organisations » éparpille le peu de ressources des pays en développement et détourne l’attention des domaines clefs de mise en œuvre.


Le représentant de l’Iran a présenté un rapport du secrétariat des pays à faible couvert forestier.  Il a indiqué que le Processus de Téhéran, qui a été élaboré en 1999, met l’accent sur les besoins spécifiques de ces pays et sur la spécificité de leurs forêts. En 2011, une réunion s’est tenue en Iran du 15 au 17  novembre pour examiner les conclusions d’une étude préliminaire sur les chances à saisir et les défis à relever en matière de financement. Il a annoncé la tenue, en novembre 2013 à Téhéran,  de la première réunion ministérielle des pays à faible couvert forestier.


Le représentant de la République démocratique du Congo (RDC) a parlé au nom d’un pays qui détient une grande superficie forestière évaluée à plus de 155 millions d’hectares et qui est le deuxième massif forestier tropical au monde.  À ce titre, le pays s’emploie depuis 2002 à la mise en œuvre de son Agenda prioritaire des réformes pour les 20 prochaines années en vue d’une gestion durable des forêts.  Le représentant a fait part des avancées « remarquables » enregistrées depuis 2002, dont la lutte contre l’exploitation illégale de bois avec l’assistance d’un Observateur indépendant international, la mise en œuvre des cahiers de charges sociales pour que l’exploitation du bois profite aux communautés locales et peuples autochtones ou encore la promotion de modèles novateurs de gestion et de financement centrés sur la rémunération des services environnementaux rendus à la communauté mondiale en faveur du développement local. 


Parmi les avancées, le représentant a aussi cité la protection à grande échelle des forêts naturelles qui doivent couvrir à terme 40 millions d’hectares contre 28 millions actuellement, soit 17% du territoire national.  Il a également parlé de la préparation à la conclusion de l’Accord de partenariat volontaire avec l’Union européenne d’ici à 2014. 


La RDC est soucieuse des questions d’environnement et des changements climatiques puisque ses forêts représentent 60% de celles du Bassin du Congo et 10% de l’ensemble des forêts tropicales du monde.  Aussi, les arbres des forêts congolaises renferment-elles 140 gigatonnes de carbone, faisant de la RDC l’un des plus grands puits de carbone au monde.  Voilà pourquoi, s’est enorgueilli le représentant, la RDC est l’un des pays africains les plus avancés dans la préparation de la stratégie REDD. 


Parmi les freins aux progrès, il a cité le problème de la mobilisation des moyens financiers pour la mise en œuvre du « Programme national environnement, forêt, eaux et biodiversité (PNEFEB) ».  Il a donc soutenu la création du fonds mondial pour la gestion durable des forêts et rappelé que la mise en œuvre du Plan de convergence sous-régional de l’espace COMIFAC est évaluée à plus de 2 milliards de dollars.  Il a donc jugé « impérieux » de mettre en place immédiatement un mécanisme de facilitation dont une des missions essentielles serait de préparer le terrain au lancement du Fonds mondial afin qu’en 2015 les résultats de la mise en œuvre de l’Instrument concernant les forêts soient probants.  Nul n’ignore, a-t-il souligné, les conditionnalités des mécanismes actuels.


La représentante des États-Unis a estimé que les manifestations organisées à l’occasion de la Journée internationale des forêts, ne devaient pas se limiter à la seule journée du 21 mars.  Elle a appelé le Partenariat à continuer de promouvoir la Journée du paysage et encouragé la collaboration pour la simplification des rapports et la collecte des données.  Elle a salué le rôle dynamique des organisations régionales.


La représentante de l’Argentine a souligné la participation de son pays aux travaux de la Commission des forêts pour l’Amérique latine et les Caraïbes.  Elle a appuyé le renforcement de la coopération entre le FNUF et les différents processus régionaux, tout en appelant à éviter les doubles emplois et à respecter les spécificités régionales.  Elle a reconnu l’importance qu’il y a à sensibiliser le grand public aux objectifs de gestion durable des forêts et a indiqué que l’Argentine avait lancé un timbre en signe de commémoration de la Journée internationale des forêts.  Le secteur forestier est un secteur clef pour le passage à une économie verte et dans ce contexte, la représentante a invité le Directeur du Partenariat de collaboration sur les forêts à apporter des éclaircissements sur les moyens d’appliquer cette notion d’économie verte à la gestion durable des forêts.  


Le représentant de l’Inde a fait part de la volonté de son gouvernement d’améliorer sa connaissance du secteur forestier. Une initiative pour une Inde verte a notamment été lancée pour, entre autres, assurer le développement durable d’une surface de 10 millions d’hectares. Le représentant a souligné le rôle que joue la Commission forestière de l’Asie-Pacifique dans la création de partenariats.


En guise de conclusion, le Président du Partenariat de collaboration sur les forêts a estimé que le Partenariat avait apporté des éléments très intéressants à la Conférence Rio+20.  Il a également commenté l’approche paysagère qui, a-t-il indiqué, regroupe des questions de territoire et pourrait s’avérer être un cadre approprié pour l’élaboration de mesures cohérentes en matière d’agriculture.  Il a également souligné que les thèmes choisis pour la prochaine période biennale seront absolument déterminants pour le FNUF.


DÉBAT MULTIPARTITE AVEC LES GRANDS GROUPES


Note du secrétariat (E/CN.18/2013/7)


La note décrit les actions menées depuis la neuvième session du Forum et propose un certain nombre de mesures que le Forum souhaitera peut-être examiner dans le but de renforcer encore l’apport significatif à ses débats des grands groupes que sont les entreprises et l’industrie; les enfants et les jeunes; les agriculteurs; les peuples autochtones; les autorités locales; les ONG; la communauté scientifique et technique; les femmes; et les travailleurs et les syndicats.


La note affirme que la participation effective des parties prenantes est essentielle au succès du Forum.  C’est la raison pour laquelle les grands groupes ont été pressés de participer au débat multipartite.  En prévision de ce débat, les coordonnateurs des grands groupes participants ont décidé, pour la première fois, d’établir ensemble un document de travail unique sur « les forêts et le développement économique », thème principal de la dixième session E/CN.18/2013/7.Add.1).


Dans leurs recommandations très exhaustives, ils engagent vivement les gouvernements à s’attaquer aux causes profondes de la déforestation et de la dégradation « alarmantes » des forêts, en respectant pleinement les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme tels que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. 


Parmi les mesures prioritaires, ils citent, entre autres, la reconnaissance et le renforcement des droits des communautés, des peuples autochtones et des familles de petits exploitants en matière de ressources; et l’investissement dans le renforcement des capacités au niveau des communautés et des associations, ce qui mettra un terme à la prédominance des organismes d’État, des sociétés privées, des organisations de donateurs et des ONG internationales.


Les grands groupes estiment aussi qu’il faut aider les institutions locales de recherche et de développement à procéder à la comptabilisation des ressources afin d’établir une base scientifique pour l’indemnisation des prestataires de services forestiers, y compris les communautés, les peuples autochtones et les petits exploitants.


Il faut, poursuivent-ils, quantifier les retombées économiques et l’emploi réel et potentiel le long de toute la chaîne d’exploitation forestière et d’approvisionnement en bois, y compris les produits forestiers non ligneux et les services environnementaux, en prenant pleinement en compte les marchés informels et les utilisations à des fins de subsistance.  Il faut aussi, disent-ils, établir des mécanismes financiers accessibles aux peuples autochtones, aux communautés locales et aux petits exploitants.


Déclarations liminaires


Mme JAN MCALPINE, Directrice exécutive du secrétariat du FNUF, a introduit le débat multipartite, en saluant, une nouvelle fois, la capacité des groupes de se réunir et d’exprimer leurs points de vue dans un document unique, malgré leurs divergences.  La participation très large des grands groupes démontre que le FNUF est certainement le plus ouvert des organes subsidiaires de l’ECOSOC.


Animateur du débat M. SHASHI KANT, de la Faculté de foresterie de l’Université de Toronto (Canada), à déclaré que la viabilité des forêts ne pourra être obtenue que par des actions concrètes.  C’est avec le cœur que l’on prend de telles actions, a-t-il lancé aux acteurs de la communauté des forêts.  


Déclarations des grands groupes


M. PETER DE MARSH, Fédération canadienne des propriétaires de boisés: Coordonnateur pour le grand groupe des agriculteurs et des petits propriétaires forestiers, a expliqué que « loin d’un idéalisme naïf, nous voulons promouvoir des exemples concrets ».  « Nous appelons au bon sens et à des actions concrètes sans mettre en avant aucune idéologie particulière », a-t-il ajouté.  « Alors que nous allons atteindre 9 milliards d’habitants en 2050, il est urgent de tenir compte de la valeur ajoutée des grands groupes » dans la recherche des solutions aux problèmes auxquels est confronté le monde. 


Mme CECILE NDJEBET, Présidente du Réseau des femmes africaines pour la gestion communautaires des forêts: Coordonnatrice pour le grand groupe des femmes, a exhorté la communauté internationale à considérer les femmes comme des partenaires à part entière de la gestion durable des forêts.  Elle a appelé à des réformes en matière de droits fonciers pour garantir les droits de la femme, notamment la femme autochtone.  Elle a réclamé des mécanismes de financement réservés aux femmes et a appelé au renforcement des capacités des femmes, à leur éducation et à leur formation pour leur permettre de participer à tous les aspects de la prise de décisions concernant la gestion des ressources. 


M. TOLULOPE DARAMOLA, Association internationale des étudiants en sylviculture: Coordonnateur pour le grand groupe des enfants et des jeunes, s’est inquiété du manque d’opportunités des jeunes dans la gestion durable de forêts.  Il a évoqué l’organisation, l’année dernière, en Allemagne, d’une conférence sur la participation des jeunes.  Il a appelé le secrétariat du FNUF à tenir compte davantage des jeunes dans l’élaboration de ses politiques et programmes et à faciliter leur participation à ses travaux.  Il a suggéré au FNUF la création d’un programme pour les jeunes au sein de son secrétariat.  L’idée n’est pas de faire venir des célébrités, mais de tendre vraiment la main aux jeunes d’un village du Kenya ou du Bangladesh, s’est-il expliqué.  En attendant, il a appelé les États à appuyer la nomination d’« au moins » un représentant des jeunes au secrétariat du FNUF.  Il a enfin réclamé un cadre mondial pour autonomiser les jeunes en matière de gestion durable des forêts.


M. ANDREI LALETIN, Les amis des forêts sibériennes: Coordonnateur pour le grand groupe des ONG, a dénoncé le manque de volonté politique des États en matière de préservation et de gestion durables de forêts.  Il a constaté une dépendance vis-à-vis du marché et de ses règles alors que c’est là, a-t-il affirmé, que réside l’origine des problèmes infligés aux forêts.  Le représentant s’est également inquiété du fait que le paradigme scientifique se base sur des hypothèses erronées selon lesquelles les forêts peuvent être remplacées par des plantations artificielles, ce qui a favorisé une spéculation donc une menace aux forêts autochtones restantes, a-t-il averti.  Il a exigé des États qu’ils se fondent sur des faits scientifiques avérés.


Il les a encouragés à prendre immédiatement des mesures pour mettre un terme à la destruction des forêts, en jugeant judicieux de réajuster les flux financiers et de modifier les modes de consommation non durables.  Il faut, a-t-il conclu, réinvestir dans des activités qui bénéficient aux écosystèmes et permettent aux exploitants d’avoir accès aux ressources.


M. HUBERTUS SAMANGUN, Coordonnateur régional pour l’Alliance internationale des peuples autochtones et tribaux des forêts tropicales: Coordonnateur pour le grand groupe des peuples autochtones, a appelé à une approche fondée sur les droits et en particulier sur les droits des peuples autochtones.  Il a suggéré la création d’un groupe d’experts sur les savoirs traditionnels en matière de gestion durale des forêts.  Il a particulièrement souligné le contenu du paragraphe 16 du document d’analyse qui précise que la solution à la crise forestière devrait commencer par l’exécution des engagements pris.  Ce paragraphe rappelle que, dans le passé, de nombreux grands groupes ont exprimé la crainte que la négociation d’une convention sur les forêts n’implique une nouvelle décennie perdue sans action décisive pour enrayer et inverser la dégradation des forêts. 


Il a invité le FNUF à exhorter les États à mettre en œuvre le paragraphe 31 du document d’analyse qui précise que lorsque l’exploitation forestière est effectuée sans avoir obtenu au préalable un consentement éclairé et sans réserve, comme par exemple sur l’île de Yamdena, les gouvernements sont priés d’arrêter la destruction des forêts naturelles restantes, de procéder au retrait des entreprises d’exploitation et, de façon générale, de s’efforcer dans toute la mesure possible de mettre un terme à l’accaparement de terres dans les pays en développement.


M. PAUL OPANGA, Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois: Coordonnateur pour le grand groupe des travailleurs et des syndicats de la filière du bois, a dit que la forêt reste un des secteurs présentant le plus haut taux d’accidents du travail.  Il a exhorté le secrétariat de FNUF à s’investir pour garantir un environnement dans lequel les partenaires pourront communiquer pour garantir un emploi stable aux travailleurs de la filière du bois.  La forêt ne doit pas seulement rester verte, elle doit aussi rester décente, a-t-il ajouté, en exhortant les gouvernements à adopter des législations sur l’accès des travailleurs du bois à la sécurité sociale des travailleurs du bois et un salaire décent.


M. SIM HEOK-CHOH, Association des institutions de recherche forestière de l’Asie et du Pacifique: Coordonnateur pour le grand groupe de la communauté scientifique et technique, a insisté sur le rôle des sciences et des technologies dans la lutte contre la pauvreté et pour la protection de la biodiversité.  Il a insisté sur l’importance qu’il y a à partager des informations, à promouvoir la coopération entre scientifiques, à créer des réseaux et à collecter de données fiables.  Il a également souligné la nécessité de créer un environnement propice aux investissements dans les secteurs scientifique et technique, sans oublier l’importance d’améliorer la communication sur les résultats des recherches.


M. GHANSHYAM PANDEY, Président de la Fédération d’usagers de la forêt communautaire au Népal, membre de l’Alliance mondiale de la foresterie communautaire et Coordonnateur suppléant pour le grand groupe des agriculteurs et des petits propriétaires forestiers, a indiqué que 70% des forêts du monde sont gérées par les États ou des grands propriétaires.  Il s’est dit convaincu que les petits propriétaires, les familles, les communautés, et les peuples autochtones peuvent contribuer à résorber la perte du couvert forestier.  Il a réclamé un accès meilleur et plus juste aux marchés pour les petits propriétaires forestiers.  Il a insisté sur le respect du droit de la propriété et de la liberté d’association.  Il a engagé les États à renforcer la contribution des peuples autochtones à la gestion durable des forêts.


Le représentant du secteur de l’industrie a dit la volonté de son secteur de coopérer contre la dégradation des forêts et la déforestation.  Mon secteur, a-t-il affirmé, peut contribuer à la pérennité des forêts et à la sécurité alimentaire des populations qui dépendent des forets.  L’industrie peut produire des articles recyclables sans emprunte carbone, a-t-il dit pour prouver la bonne foi de son secteur. 


Dans son intervention de clôture, M. LAMBERT OKRAH, Coordonnateur suppléant pour le grand groupe des ONG, a remercié les institutions et gouvernements qui ont permis la contribution des grands groupes au débat.


Débat interactif entre les représentants des grands groupes, des États Membres et des organisations membres du Partenariat de collaboration sur les forêts


« La clef de la gestion durable des forêts et de la lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts ne repose pas sur un contrôle centralisé, mais sur la promotion des droits et responsabilités des personnes qui vivent des forêts », a déclaré, cet après-midi, le représentant de la Finlande au cours d’un débat interactif entre les représentants des neufs grands groupes et une trentaine d’États Membres.  Illustrant son propos, il a appelé à la promotion des droits fonciers des populations concernées, combinée à des incitations aux coopératives de producteurs.


« La parité est un prérequis pour parvenir à un secteur forestier durable », a ajouté le représentant de la Suède.  « Toute politique qui ne prend pas en compte les attentes des principaux bénéficiaires est vouée à l’échec », a renchéri le représentant du Sénégal, en citant les efforts de son pays pour répondre aux attentes des femmes, des jeunes et des populations autochtones.  La société civile est en effet un acteur clef pour déterminer les politiques de gestion forestière. 


Le débat a ainsi été l’occasion de rappeler que la situation des forêts ne s’améliorera sensiblement que si on s’attaque aux causes profondes de la régression des forêts, à savoir la non-reconnaissance des droits des communautés, des peuples autochtones, des petits exploitants et des femmes.  Dans ses remarques de clôture, M. Shashi Kant a appelé les gouvernements à mettre en œuvre des politiques qui répondent aux attentes et besoins des communautés et, dans un souci de cohérence, à pratiquer ce qu’ils prêchent.    


Alors que son homologue dePapouasie-Nouvelle-Guinée a semblé privilégier les partenariats public-privé, le représentant du Ghana a indiqué que son pays a mis en place un conseil consultatif de la gestion des ressources naturelles pour faciliter les consultations multipartites au plus haut niveau, avec tous les éléments de la société civile. 


Sur un ton plus critique le représentant de la Malaisie a jugé un peu simpliste certaines propositions des grands groupes, alors que d’autres ne sont tout simplement pas applicables à toutes les régions.  Son homologue de la Guinée a tout de même tenu à souligner l’importance des ONG qui sont là pour dénoncer les manquements et proposer des réponses.  « Nous avons mis de côté notre orgueil et avons pris conscience du rôle déterminant de la société civile », a acquiescé le représentant du Lesotho dont le pays vient de relancer, en collaboration avec les communautés locales, la production de semences pour le reboisement. 


Justement, le représentant du grand groupe des ONG a prévenu que la demande en produits ligneux va doubler d’ici à 2030 et tripler d’ici à 2050.  N’attendons pas la définition des objectifs de développement durable post-2015 pour s’accorder sur des objectifs ambitieux.  Sans prétendre à cette ambition, le représentant du Togo, s’agissant du grand groupe des enfants, a fait état de l’organisation dans son pays et pendant les vacances scolaires, de campagnes de sensibilisation des jeunes à la situation difficile des pays à faible couverture forestière, sur le thème « arbre et protection de l’environnement ».


Aux propos du grand groupe des peuples autochtones sur l’exploitation forestière de Yamdena qui s’effectue sans le consentement éclairé des populations de l’île de Yamdena, le représentant de l’Indonésie a répondu que son pays examinait les droits fonciers dans le but de trouver des solutions qui conviennent à tout le monde. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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