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CS/11127

Afghanistan: le Chef de la MANUA et de nombreuses délégations soulignent l’importance des élections de 2014

19/09/2013
Conseil de sécuritéCS/11127
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

7035e séance – matin


AFGHANISTAN: LE CHEF DE LA MANUA ET DE NOMBREUSES DÉLÉGATIONS SOULIGNENT

L’IMPORTANCE DES ÉLECTIONS DE 2014


Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), M. Ján Kubiš, et de nombreuses délégations ont mis l’accent, ce matin, sur le caractère crucial des élections présidentielle et provinciales de 2014 pour l’avenir politique du pays, sa souveraineté et son unité nationale.


La préparation et la bonne tenue du scrutin seront une occasion de prouver au monde la maturité politique de l’Afghanistan, a, pour sa part, déclaré le délégué afghan.  « Élire un nouveau président est un symbole important qui démontrera qu’en Afghanistan, les luttes sanglantes pour le pouvoir appartiennent au passé. »


Les progrès enregistrés dans le processus de transition politique et en matière de sécurité au cours des trois derniers mois, ainsi que la coopération régionale, ont été au cœur de l’exposé de M. Kubiš, lequel a été suivi d’un débat auquel ont pris part 26 délégations.


M. Kubiš, qui présentait le rapport* du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, sur « la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales », a reconnu que le succès du processus de transition en Afghanistan dépendait de l’appui des pays voisins.  C’est la raison pour laquelle, a-t-il expliqué, qu’il s’est rendu au Pakistan avec le Secrétaire général, et en Iran, à l’occasion de la mise en place d’un nouveau gouvernement dans ces deux pays.


Dans son rapport, M. Ban constate, en dépit de difficultés dans le processus de paix, « une véritable dynamique positive dans le cadre des préparatifs des élections de 2014 ».


En outre, « alors que le processus de transition doit aboutir l’an prochain, les activités menées ont globalement avancé comme prévu, même si la situation demeure caractérisée par l’incertitude ».


M. Kubiš a, dans son exposé, salué le courage et la capacité des Forces de sécurité afghanes à assumer les défis en matière de sécurité, ainsi que la confiance croissante qu’elles inspirent à la population.  Toutefois, a-t-dit, ces forces auront besoin d’un appui international au cours des cinq prochaines années pour achever de se développer et devenir indépendantes.


La phase finale de transition, qui a débuté le 18 juillet dernier, sera « une décennie de transformation », a lancé le représentant de l’Afghanistan, en affirmant qu’elle serait marquée par « le renforcement de la souveraineté et la normalisation de la situation générale ».  « Les Forces nationales de sécurité ont été au cœur de ce difficile combat, prouvant leurs capacités à défendre le pays et en assurer la sécurité », a-t-il également ajouté. 


Plusieurs pays, à l’instar des États-Unis, ont reconnu les progrès réalisés en matière de transition sécuritaire, les Forces de sécurité afghanes assurant désormais la sécurité dans l’ensemble du pays, les éléments de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) exerçant, eux, un rôle d’appui.  « Les prochains mois seront cruciaux pour la transition politique », a estimé la représentante des États-Unis, pour qui un processus électoral transparent et démocratique est essentiel pour la stabilité du pays. 


Pour la Fédération de Russie, la situation en matière de sécurité et militaire en Afghanistan reste préoccupante.  L’instabilité qui prévaut notamment dans le nord du pays dément les scénarios les plus optimistes de la FIAS, a dit son représentant.  Pour lui, « le retrait de toute présence militaire étrangère en Afghanistan pourrait être lourd de conséquences et compliquer gravement la tenue de l’élection présidentielle de 2014 ».


De nombreux États ont aussi exprimé leur préoccupation face à la recrudescence des combats ayant entraîné une augmentation des victimes civiles, en particulier des femmes et des enfants.


Par ailleurs, certains, comme le Luxembourg, ont jugé intolérables la poursuite des intimidations et les assassinats ciblant les femmes dans des positions dirigeantes.


Plusieurs délégations, comme celle de l’Azerbaïdjan, se sont félicitées de la réunion à Kaboul, le 3 juillet, de hauts responsables de la communauté internationale et du Gouvernement afghan sur le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo en vue de faire le point sur la concrétisation des engagements pris et décider des mesures à prendre.


Le Représentant spécial de l’Union européenne pour l’Afghanistan a estimé que la pleine mise en œuvre du Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo était vitale dans le processus de transition.  Il a invité à s’attaquer davantage à la corruption, à promouvoir la croissance économique et à renforcer l’état de droit et le respect des droits de l’homme, en soulignant que le rôle des institutions afghanes dans ce processus était très important.


Enfin, en matière de coopération régionale, le Pakistan a fait état d’une « nouvelle dynamique » dans les relations entre son pays et l’Afghanistan.  « Un Afghanistan pacifique et stable correspond aux intérêts vitaux du Pakistan, a-t-il dit, en reprenant les propos du Premier Ministre pakistanais, M. Nawaz Sharif, lors de sa récente rencontre avec le Président afghan Hamid Karzai. 


Son homologue de l’Iran a, quant à lui, rappelé que lors de la cérémonie d’investiture du Président iranien, M. Hassan Rouhani, le 4 août dernier, les deux pays avaient signé un protocole d’entente sur la coopération stratégique entre le Conseil suprême de sécurité nationale iranien et le Conseil de sécurité afghan, lequel couvre les domaines d’intérêt commun comme le partage d’informations dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les stupéfiants et la criminalité transnationale organisée.


* A/67/981-S/2013/535


LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (S/2013/535)


Déclarations


Présentant au Conseil le rapport du Secrétaire général sur l’évolution de la situation en Afghanistan, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, M. JÁN KUBIŠ, a fait le point sur les progrès enregistrés dans le processus de transition politique et en matière de sécurité au cours des trois derniers mois.


M. Kubiš a mis l’accent sur les questions régionales.  Il a reconnu que le succès du processus de transition en Afghanistan dépendait de l’appui des pays voisins.  C’est pourquoi, il s’est rendu au Pakistan avec le Secrétaire général, et en Iran, à l’occasion de la mise en place d’un nouveau gouvernement dans ces deux pays.


Le lancement de la cinquième et dernière phase du transfert aux Forces de sécurité afghanes des responsabilités en matière de sécurité a été annoncé en juin dernier, a rappelé le Représentant spécial.  Depuis lors, les incidents ont augmenté, atteignant les niveaux de 2012.  La violence se concentre dans des régions essentiellement rurales.


M. Kubiš a salué le courage et la capacité des Forces de sécurité afghanes à assumer les défis en matière de sécurité, ainsi que la confiance croissante qu’elles inspirent à la population.  Toutefois, ces forces auront besoin d’un appui international au cours des cinq prochaines années pour achever de se développer et devenir indépendantes.


Par ailleurs, les élections de 2014 dominent la vie politique en Afghanistan.  Au cours de la période considérée, les préparatifs techniques en vue des élections ont progressé, a expliqué M. Kubiš.  Deux textes de lois importants ont été adoptés et des candidats ont été retenus pour siéger dans les deux organes indépendants d’administration des élections.  Plus d’un million de cartes d’électeurs ont ainsi été délivrées, dont 30% à des femmes.


Le Représentant spécial s’est félicité de l’attention que les autorités afghanes ont portée à la question de la sécurité pendant le déroulement des élections.  Avec le lancement de l’enregistrement des candidats, la campagne politique est maintenant officiellement ouverte, a-t-il annoncé.  À cet égard, la liberté de la presse doit être protégée.


S’agissant de la coopération régionale, M. Kubiš a reconnu l’importance de la visite du Président Karzai à Islamabad.  Le processus d’Istanbul demeure un effort régional important, plaçant l’Afghanistan au cœur même de l’Asie.  L’Organisation de Shanghai pour la coopération a également réaffirmé sa détermination à aider l’Afghanistan.


Rappelant que l’Afghanistan était le plus grand centre de production d’opium du monde, M. Kubiš a recommandé de renforcer la lutte contre les stupéfiants.


Cette semaine, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, a rencontré à Kaboul le Président Karzai, des fonctionnaires de haut niveau, ainsi que des représentants de la société civile et des défenseurs des droits de l’homme.  Si, selon elle, des progrès ont été réalisés dans certains domaines, le Gouvernement afghan doit redoubler d’efforts pour préserver la justice et les droits de l’homme et, en particulier, les droits des femmes.


Enfin, M. Kubiš a déploré l’augmentation du nombre de victimes civiles, tuées en majorité par des éléments opposés au Gouvernement et des groupes criminels armés.  Préoccupé par le sort de plus d’un demi-million de personnes déplacées en Afghanistan, il a souhaité que le financement de l’aide humanitaire soit plus stable et plus flexible.  Il a ainsi salué la création du Fonds humanitaire commun pour l’Afghanistan, qui sera opérationnel en 2014.


« Nous devons aider le peuple afghan à réaliser la paix, la justice, la prospérité et la stabilité à laquelle il aspire », a conclu M. Kubiš.


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a d’abord souligné que la phase finale de transition de la sécurité avait débuté le 18 juillet dernier.  « Les Forces nationales de sécurité ont été au cœur de ce difficile combat, prouvant leurs capacités à défendre le pays et en assurer la sécurité », a-t-il ajouté, en affirmant que la phase finale de transition serait « une décennie de transformation ».  « Cette décennie sera caractérisée par le renforcement de la souveraineté et la normalisation de la situation générale », a expliqué M. Tanin.  Poursuivant son intervention, il a rappelé qu’au début de son second mandat, le Président Karzai avait proposé une nouvelle vision pour le futur économique et politique du pays, en appelant pour sa réalisation au sens des responsabilités de tous les Afghans.  Après avoir rappelé les différents engagements pris conjointement par l’Afghanistan et ses partenaires internationaux, il a souligné la pertinence de ces accords: « Les accords avec nos partenaires n’ont pas pour seul objectif de mettre fin aux guerres, mais plutôt à assurer la sécurité du pays, à protéger son peuple et à ancrer l’ordre démocratique que nous avons créé douloureusement au cours des 12 dernières années ».


Le représentant de l’Afghanistan a ensuite évoqué le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo, notant que l’aide de 16 milliards qu’il prévoit permettra à son pays d’honorer ses engagements, non seulement en matière économique, mais aussi ceux visant le renforcement des droits de l’homme et l’amélioration de la gouvernance.  Pour ce qui est des relations régionales du pays, M. Tanin a rappelé que l’Afghanistan était au cœur du Processus d’Istanbul, initiative dont il a souhaité qu’elle devienne un important forum où rétablir la confiance entre tous les pays de la région, « qui doivent à présent axer leurs relation sur l’instauration de la paix, de la stabilité et de la prospérité partagée ».  S’agissant de la prochaine élection présidentielle, l’Ambassadeur Tanin a vu dans la préparation et la bonne tenue du scrutin une occasion de prouver au monde la maturité politique de l’Afghanistan.  « Élire un nouveau président est un symbole important qui démontrera qu’en Afghanistan, les luttes sanglantes pour le pouvoir appartiennent au passé », a-t-il déclaré. 


M. AGSHIN MEHDIYEV (Azerbaïdjan) a affirmé que l’année 2014 constituerait un tournant dans la consolidation de la souveraineté et l’unité nationale de l’Afghanistan, avec les élections présidentielle et provinciales.  Le succès de ces élections est essentiel pour bâtir des fondations politiques solides dans le pays dans la perspective de la décennie de transformation.  Le représentant s’est félicité de la réunion, le 3 juillet à Kaboul, de hauts responsables de la communauté internationale et du Gouvernement afghan sur le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo.  Assurer la paix et la réconciliation nationales représente un élément fondamental de la stabilité et de l’unité durables de l’Afghanistan, a-t-il dit, en saluant les efforts continus du Gouvernement afghan pour faire avancer ce processus, y compris par le Haut Conseil de la paix et la mise en œuvre du programme de paix et de réconciliation.


De même, le délégué a considéré que des relations et une coopération fortes de l’Afghanistan avec ses voisins immédiats et d’autres partenaires régionaux dans un large éventail de domaines, y compris la paix et la réconciliation, les défis de sécurité régionale, l’assistance humanitaire et au développement, étaient essentielles pour un avenir stable et pacifique du pays et de la région.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a noté qu’à l’approche de 2014, une « année qui déterminera l’avenir politique du pays et de la région », la situation en matière de sécurité et militaire en Afghanistan restait préoccupante.  Pour le représentant, l’instabilité qui prévaut notamment dans le nord du pays dément les scénarios les plus optimistes de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS).  « Dans ce contexte, le retrait de toute présence militaire étrangère en Afghanistan pourrait être lourd de conséquences et compliquer gravement la tenue de l’élection présidentielle de 2014 », a-t-il estimé.  « Toute nouvelle présence internationale dans le pays devra être fondée sur une base juridique », a ajouté M. Churkin.  Il s’est ensuite dit préoccupé par l’ampleur du trafic de stupéfiants qui, « en servant de source de financement du terrorisme, représente une menace claire à la paix et sécurité internationales ».  « Nous rappelons que les responsabilités en matière de sécurité doivent être assumées pleinement par toutes les parties présentes sur le terrain. »  Le représentant russe a en outre jugé que le dialogue avec l’opposition armée devrait être « la seule affaire de Kaboul, et ce, dans le cadre de réconciliation fixé par le Gouvernement ».  Après avoir réaffirmé la nécessité de maintenir le régime de sanctions de l’ONU visant les Taliban, M. Churkin a déclaré qu’après le retrait complet des forces internationales, la MANUA devrait rester « en outre l’unique coordonnateur des efforts internationaux engagés pour stabiliser la région ».


M. MASSOUD KHAN (Pakistan) a fait état d’une nouvelle dynamique dans les relations entre son pays et l’Afghanistan.  Un Afghanistan pacifique et stable correspond aux intérêts vitaux du Pakistan, a-t-il dit, en reprenant les propos du Premier Ministre pakistanais, M. Nawaz Sharif.  Des liens bilatéraux fermes, notamment commerciaux et économiques, sont importants pour les deux pays, a-t-il dit.  M. Khan a souligné que son pays était déterminé à poursuivre les domaines de coopération concernant le commerce, l’énergie et les liens de communication.


Il est important que la criminalité transnationale organisée, le trafic des stupéfiants et le trafic illégal d’armes cessent, a poursuivi le délégué pakistanais.  Il a mis l’accent sur la nécessité de développer des politiques de police plus agressives et de renforcer la présence sécuritaire aux frontières, afin d’empêcher les groupes terroristes de manipuler les deux pays.  Les frappes de drones constituent une atteinte à la souveraineté nationale du Pakistan et une violation du droit international.  Elles causent également des victimes parmi les civils et font obstacle à la lutte contre le terrorisme, a-t-il déclaré.  M. Khan a demandé la cessation immédiate des frappes de drones.  De même, il a insisté sur la nécessité de faciliter le retour volontaire des réfugiés, l’assistance de la communauté internationale étant essentielle à cet égard, et d’accentuer la lutte contre le trafic de stupéfiants. 


M. MARIO OYARZÁBAL (Argentine) a affirmé que le succès des élections de 2014 était fondamental pour renforcer la paix et la réconciliation en Afghanistan et achever le processus de transition sécuritaire et militaire.  Il est important, a-t-il dit, que les élections aient lieu dans un cadre de sécurité appropriée pour permettre au peuple afghan d’exercer ses droits.  Il s’est également déclaré préoccupé par l’augmentation du nombre de victimes civiles, notamment de femmes et d’enfants, tués lors des derniers attentats.


Le représentant a jugé essentiel que les femmes participent pleinement au processus de paix et de réconciliation, ceci devant être une priorité stratégique dans le processus de transition.  Il a par ailleurs souligné l’importance de l’appropriation par les Afghans eux-mêmes du processus de réconciliation nationale.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a formé le souhait que 2014 soit l’année de la tenue d’« élections générales crédibles, acceptables par tous et propices à l’atteinte de solutions politiques et sociales durables ».  « On ne saurait sous-estimer l’importance de ces élections qui, comme l’a souligné le Représentant spécial, constituent le meilleur fondement pour établir la légitimité interne des autorités, réaffirmer les engagements internationaux et donner à tous les Afghans le sentiment d’appropriation de leur démocratie », a ajouté le représentant.  Il a par ailleurs salué les avancées réalisées par les autorités afghanes dans la préparation de la prochaine élection présidentielle, notamment l’établissement d’un cadre électoral législatif robuste et la nomination d’un chef de la Commission électorale indépendante.  « Cependant, la réduction des quotas des femmes dans les instances de décisions et les forces armées est une déception qui souligne la nécessité que les autorités renforcent activement et sans relâche la protection et la représentation des femmes afghanes », a noté le représentant.  « Il faut notamment accroître la participation des femmes aux processus électoraux et de réconciliation et au sein des Forces armées afghanes », a-t-il renchéri.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a salué les progrès réalisés dans le processus d’organisation des échéances électorales de 2014.  L’Afghanistan continue de faire face à des défis en matière de sécurité, y compris à des actes terroristes, a-t-il dit, en notant le nombre important de victimes civiles.  Le représentant s’est félicité de la dynamique de coopération régionale entre l’Afghanistan et les pays voisin, le Pakistan ayant à cet égard, par le biais de son Premier Ministre, M. Nawaz Sharif, un gage de bon voisinage et de coopération.


M. LIU JIEYI (Chine) a salué les progrès réalisés en matière de consolidation nationale et l’entrée du processus de transition dans une étape cruciale pour la prospérité de l’Afghanistan et l’atteinte de l’objectif final d’un État afghan gouverné par les Afghans.  « La Chine se félicite de l’adoption de la loi électorale et de la nomination du président de la Commission électorale indépendante », a ajouté le représentant de la Chine.  Appelant ensuite toutes les parties afghanes à poursuivre les discussions et consultations pour préparer au mieux la tenue d’élections transparentes en vue d’en assurer le succès, il s’est dit préoccupé par la fréquence des incidents violents frappant les civils, y compris des femmes, et qui représentent des violations du droit international et des droits de l’homme.  Le représentant a également réaffirmé l’engagement de son pays à appuyer les Forces armées afghanes.  Il a également noté les progrès réalisés dans le cadre du processus de réconciliation dirigé par les Afghans, en saluant le soutien financier apporté par le Pakistan au Haut Conseil pour la paix, dont il a reconnu le rôle.  Enfin, le représentant de la Chine a estimé que la MANUA devrait rester le principal coordonnateur des efforts internationaux engagés de longue date pour aider l’Afghanistan à se reconstruire et améliorer ses relations avec ses voisins.  « Nous sommes prêts à nouer de nouveaux partenariats avec Afghanistan, à la mesure de nos moyens et dans l’intérêt du pays », a-t-il dit avant de conclure.


M. PHILIPPE BERTOUX (France) a indiqué que la présence de la communauté internationale aux côtés de l’Afghanistan ne s’arrêtera pas à la fin de la transition.  Il a ajouté que les partenaires internationaux de l’Afghanistan, comme la France, ont formalisé, ou sont en train de formaliser avec le Gouvernement afghan le cadre de relations bilatérales différentes fondées sur une coopération militaire et civile renforcée.  « Une nouvelle ère s’ouvre pour l’Afghanistan, porteuse de promesses mais également lourde de risques », a-t-il mis en garde, avant d’inviter la communauté internationale à continuer de renforcer les atouts du pays.  Le représentant a ensuite relevé que le processus électoral afghan doit être exemplaire, et il a rappelé que le 5 avril prochain, les afghans devraient élire un nouveau président.  « Ces élections doivent avoir lieu à la date prévue et elles doivent être crédibles, inclusives, transparentes et pacifiques », a-t-il souligné.  Il a ensuite salué l’ouverture, le 16 septembre, de la période d’inscription des candidats, et a « encouragé toutes les parties à s’approprier le processus électoral et à s’emparer du débat public pour faire entendre leur voix ». 


M. Bertoux a par ailleurs appelé au renforcement des capacités des Forces de sécurité afghanes.  Il s’est dit préoccupé que la recrudescence des combats ait entraîné une augmentation des victimes tant civiles qu’au sein des forces de sécurité.  « Nous sommes choqués par les assassinats de femmes policiers », a déploré le représentant, tout en précisant que l’augmentation et la protection des effectifs féminins de la police afghane sont vitales pour permettre aux femmes afghanes de se sentir protégées à égalité avec les hommes.  Après avoir salué le plan de développement du Ministère de l’intérieur pour augmenter leur nombre, il a estimé que le déploiement d’effectifs policiers féminins dans les bureaux de vote sera essentiel à la participation des femmes au scrutin présidentiel.


Pour le représentant de la France, « l’engagement de tous les partenaires internationaux auprès de l’Afghanistan doit être réaffirmé ».  Dans ce contexte, il s’est félicité du dialogue entamé avec les partenaires de la région qui, a-t-il fait savoir, ont un intérêt direct à la stabilité et au développement de l’Afghanistan, notamment à travers le processus d’Istanbul.  Une initiative lancée en novembre 2011 par 13 pays et visant à soutenir la reconstruction de l’Afghanistan par des appuis notamment dans les domaines de la sécurité, de la santé et de la lutte contre les trafics.  Il a souligné en outre l’importance du cadre régional dans la lutte contre la production et le trafic de drogues et la mobilisation de la communauté internationale dans le cadre du Pacte de Paris qui vise à combattre le trafic de stupéfiants en Afghanistan.


« Les engagements des partenaires internationaux de l’Afghanistan, en particulier des bailleurs de fonds, doivent être enfin affichés clairement », a plaidé le représentant qui a annoncé que la France va débloquer prochainement 2 millions d’euros au bénéfice de la Commission électorale indépendante afghane, par le biais du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Il a également appelé au renforcement du rôle politique de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) afin de faciliter la mise en œuvre des processus politiques dans le pays, notamment à travers la simplification de son mandat, le renforcement des compétences de coordonnateur des Fonds, Programmes et agences spécialisées des Nations Unies.  Il a par ailleurs indiqué que la France était favorable au maintien d’une présence de la Mission sur l’ensemble du territoire afghan.  Il a enfin souligné que seul un véritable processus politique interafghan inclusif permettra de garantir l’émergence d’un Afghanistan stable et pacifié.  Ce dialogue doit être conduit par les Afghans, conformément aux principes définis par eux et entérinés par la communauté internationale à Bonn, Allemagne, le 5 décembre 2011, a-t-il rappelé avant de conclure.    


M. SUL KYUNG-HOON (République de Corée) a souligné qu’il était nécessaire pour l’Afghanistan de relever les trois défis essentiels que constituent les élections, la situation sécuritaire et les droits de l’homme.  Un environnement sécuritaire stable est primordial pour que le processus de transition devienne irréversible, a—t-il dit, appelant toutes les parties à assurer la protection des civils.  De même, le représentant coréen a salué le dialogue constructif entre le Gouvernement et ses partenaires internationaux lors de la réunion, le 3 juillet à Kaboul, de hauts responsables de la communauté internationale et du Gouvernement afghan sur le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo. 


Le représentant a par ailleurs exhorté le Gouvernement afghan à intensifier ses efforts visant à éliminer les actes d’intimidation et de violence à l’égard des femmes dans des positions dirigeantes.


M. OLIVIER NDUHUNGIREHE (Rwanda) s’est réjoui du fait que le Gouvernement afghan contrôle la totalité du territoire et s’efforce de promouvoir le dialogue, la démocratie et la réconciliation.  Le dialogue avec l’opposition doit être transparent et fondé sur la confiance, a-t-il estimé avant de se féliciter, à son tour, de la préparation des élections présidentielle et provinciales d’avril 2014.  Le renforcement des institutions et la nomination du chef de la Commission électorale indépendante  constituent des fondations solides pour vérifier les résultats des élections, a-t-il ainsi indiqué.  Pour le représentant du Rwanda, il est important que les femmes participent de manière accrue au processus électoral.  Enfin, il a considéré que le renforcement de la coopération avec les pays voisins était un élément de stabilisation régionale à long terme.  Le représentant a conclu son intervention en soulignant que, comme le prévoit le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo, l’appui de la communauté internationale restera indispensable pour que le Gouvernement afghan puisse honorer ses obligations dans tous les domaines relatifs au relèvement, à la reconstruction et à  l’appropriation.


Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) a reconnu les progrès réalisés en matière de transition sécuritaire, les Forces de sécurité afghanes assurant désormais la sécurité dans l’ensemble du pays, les éléments de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) exerçant, eux, un rôle d’appui.  Les prochains mois seront cruciaux pour la transition politique, a ajouté la déléguée américaine, pour qui un processus électoral transparent et démocratique est essentiel pour la stabilité du pays. 


Mme Power a insisté sur l’importance du respect des droits de l’homme et de la protection des droits des femmes et des filles.  Les femmes afghanes doivent faire partie de la vie civile du pays en tant qu’actrices dans le processus de prise de décisions.  Il n’y aura pas de progrès en Afghanistan sans que des progrès soient réalisés en faveur des femmes.


L’appui régional et international doit être maintenu pour permettre à l’Afghanistan de bâtir son avenir, a-t-elle dit, en mettant en particulier l’accent sur l’importance de la réunion « Cœur de l’Asie » qui doit se tenir la semaine prochaine à New York.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a condamné les attaques récentes contre les civils, y compris des femmes et enfants, et le « lâche assassinat » d’une femme, officier de la police.  Il a considéré que, dans ce contexte sécuritaire préoccupant, l’appui international aux autorités nationales demeurait essentiel pour mener à bien, et dans les temps, le transfert des responsabilités de sécurité aux forces armées afghanes.  Il a appelé le Gouvernement afghan à encourager une participation accrue des femmes dans les rangs de ces dernières, en affirmant en outre que « les femmes seront un facteur déterminant de succès des prochaines élections provinciales et présidentielle d’avril prochain ».  « Trouver une solution politique aux problèmes qui continuent de déstabiliser le pays et la région demeure le meilleur moyen de parvenir à une paix et une prospérité durables en Afghanistan », a également affirmé M. Lyall Grant.  S’agissant du partenariat entre la MANUA et le Gouvernement afghan, il a reconnu que si celui-ci allait évoluer après le retrait des forces internationales, la Mission devrait maintenir une présence onusienne dans tout le pays afin d’assurer la réalisation de l’ensemble des engagements en matière de protection des femmes et de droits de l’homme, a-t-il ajouté.


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a estimé que l’action de la communauté internationale aux côtés du peuple afghan ne serait véritablement couronnée de succès que lorsque les progrès réalisés depuis 12 ans seraient devenus irréversibles.  Il est nécessaire, comme le recommande le Secrétaire général dans son rapport, a-t-elle estimé, d’énoncer une promesse claire de soutien international à long terme afin de couper court à toute spéculation sur un éventuel vide sécuritaire ou politique après 2014.  Les élections présidentielle et provinciales de 2014 seront cruciales pour l’avenir du pays, a-t-elle dit.


De même, la représentante du Luxembourg, qui a mis l’accent sur l’enjeu décisif de la transition politique qu’est celui de la réconciliation nationale, a souligné l’importance pour le pays de progresser dans nombre d’autres domaines, à commencer par celui des droits de l’homme, en jugeant par exemple alarmante la recrudescence du nombre des victimes civiles du conflit, surtout parmi les femmes et les enfants.  Elle a également jugé intolérables la poursuite des intimidations et les assassinats ciblant les femmes dans des positions dirigeantes.


M. KODJO MENAN (Togo) a estimé que l’annonce de l’ouverture, le 18 juin dernier, d’un Bureau des Taliban à Doha (Qatar), a porté un coup dur au processus de réconciliation interafghan.  Il a convié toutes les parties à reprendre le dialogue avant de saluer le travail du Secrétariat commun du Programme afghan pour la paix et la réintégration de son travail en faveur des ex-insurgés.  Par ailleurs, M. Menan a estimé que la préparation des élections présidentielle et provinciales de 2014 donnait un nouvel élan à la vie politique en Afghanistan avec l’appui précieux du PNUD.  Tout en se félicitant des consultations qui ont abouti à la nomination des membres de la Commission électorale indépendante et de la Commission indépendante du contentieux électoral, le représentant du Togo a regretté que les organisations de la société civile n’y soient pas représentées.     


Compte tenu de l’importance des élections de 2014, M. Menan a suggéré que le Secrétaire général fasse un rapport au Conseil de sécurité sur l’état de préparation desdites élections afin de l’amener à examiner les difficultés potentielles.  Le représentant du Togo a aussi mis l’accent sur l’insécurité dans le pays qu’alimente le trafic des stupéfiants.  La culture de l’opium, a-t-il dit, ne cesse de croître.  Il s’est dit très préoccupé par la sécurité des civils, en notant que l’utilisation des engins explosifs improvisés et l’intensification des combats au sol ont causé des milliers de victimes parmi la population civile.  Il s’est félicité par ailleurs des progrès réalisés contre l’utilisation des enfants soldats.  La signature par l’Afghanistan d’accords avec des pays voisins augure d’un avenir prometteur, a-t-il estimé, avant de saluer particulièrement l’hospitalité continue dont fait preuve le Pakistan à l’égard des réfugiés afghans.    


M. GARY FRANCIS QUINLAN (Australie) a affirmé que des progrès considérables avaient été réalisés dans la transition sécuritaire, les Forces de sécurité afghanes assurant désormais un rôle de chef de file.  Le représentant a également constaté que l’insurrection avait perdu en intensité, tout en constatant qu’elle persistait.  M. Quinlan a mis l’accent sur l’importance des prochaines élections présidentielle et provinciales, auxquelles l’Australie fournira un appui technique essentiel. 


Il a souligné, en outre, la nécessité pour le Gouvernement afghan de maintenir l’élan pour prévenir la violence à l’égard des femmes.  


M. SEBASTIANO CARDI (Italie) a constaté avec préoccupation que la cinquième et dernière phase du processus de transition, qui a débuté en juin dernier, et par lequel l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) doit transmettre aux Forces de sécurité nationales afghanes le contrôle du territoire, s’est accompagnée d’une saison d’affrontements et d’attaques terroristes de haut niveau, et a appelé à la vigilance.  Il n’a pas manqué de rappeler que cette situation sécuritaire restait un élément déterminant au plan politique dans le contexte de l’élection présidentielle à venir.  Toutefois, sa délégation salue le nouvel élan donné au processus électoral par les « autorités de Kaboul » qui viennent d’approuver la nouvelle loi électorale.  L’Italie espère qu’elles prendront les mesures nécessaires pour garantir un processus électoral inclusif, transparent et crédible et qu’il y aura des « règles du jeu » qui permettront de représenter toutes les composantes de la société civile ainsi que les différents partis politiques du pays.  À ce titre, M. Cardi a souligné le rôle important que seront appelées à jouer les Nations Unies par le biais de la MANUA qui devra apporter son soutien aux autorités afghanes pour renforcer la légitimité et l’intégrité des élections à venir.  Il a également insisté sur le rôle crucial de la MANUA tout au long de cette décennie de transformation, notamment pour ce qui est de renforcer les institutions afghanes qui devront graduellement assumer la responsabilité du développement économique et civique du pays.  Ce sont là des sujets qui seront au cœur des débats lors de la prochaine réunion du Groupe international de contact qui aura lieu à New York le 20 septembre, a encore précisé M. Cardi.


Pour l’Italie, il ne saurait cependant y avoir de stabilisation en Afghanistan sans qu’il y ait une réconciliation nationale, et sans la contribution sincère des acteurs clefs régionaux.  L’Italie, a assuré son représentant, apporte son plein soutien au processus de paix, dans un contexte d’appropriation nationale afghane, et espère que cette transition ne sera pas l’occasion de retours en arrière en matière de démocratie, de droits civiques et d’égalité entre les sexes ou encore de concessions aux terroristes.  Au plan régional, l’Italie salue les progrès incontestables faits dans le cadre du Processus d’Istanbul, qu’elle supporte.  À cet égard, M. Cardi a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre les plans d’actions approuvés lors de la Réunion ministérielle d’Almaty en avril dernier, et attend les résultats de la réunion entre officiels de haut niveau qui doit avoir lieu lundi prochain à New York.  Enfin, M. Cardi espère que le climat plus cordial qui marque depuis peu les relations entre l’Afghanistan et le Pakistan sera propice à de nouveaux développements positifs en termes de coopération régionale et de dialogue interafghan.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a jugé que si la situation en matière de sécurité restait fragile en Afghanistan, cela était dû non pas « à la faiblesse des Forces de sécurité afghanes mais plutôt aux menaces constantes que font peser les groupes terroristes ».  Évoquant l’attaque perpétrée le 3 août contre le Consulat indien de Jalalabad, il a réaffirmé la détermination de l’Inde à poursuivre, aux côtés des Afghans et des partenaires internationaux, les efforts engagés pour achever le relèvement et la reconstruction de l’Afghanistan.  Le représentant a affirmé qu’à la lumière des récentes attaques terroristes conduites par les Taliban et des éléments affiliés à Al-Qaida, « les régimes de sanctions de l’ONU visant ces deux groupes doivent rester proactifs ».  « Les modalités d’inscription et de radiation des Listes d’individus et entités doivent être appliquées avec la plus grande rigueur », a-t-il insisté.  Le représentant de l’Inde a ensuite mis l’accent sur la nécessité de définir un nouveau mandat politique pour la MANUA, en lui octroyant notamment un rôle pivot dans l’appui aux institutions.  « Ce nouveau mandat devra conserver des responsabilités humanitaires et en matière de développement, en axant les priorités sur la fourniture de l’assistance », a-t-il préconisé avant de conclure.


M. VÄINO REINART (Estonie) a déclaré que ces derniers mois ont été marqués par une étape significative pour l’Afghanistan dont les forces armées ont pris la direction de la sécurité à travers tout le pays.  Il a salué les progrès des administrations locales pour assumer les responsabilités civiles et la mise en œuvre du processus de réconciliation.  Il a souligné l’importance de la préparation des prochaines élections, en rappelant que des élections libres et équitables étaient indispensables à la transition politique et à la consolidation de la politique.  La communauté internationale doit continuer de soutenir l’Afghanistan durant le processus de transition mais aussi après 2014, afin que les Afghans puissent percevoir les bénéfices des partenariats à long terme engagés à Tokyo et à Chicago, a-t-il estimé.


Par ailleurs, le représentant de l’Estonie a indiqué que son pays était un des plus grands contributeurs de la FIAS et qu’il continuera de soutenir l’Afghanistan après la période de transition.  Il a assuré que le contingent estonien restera sur place jusqu’à la fin de la période de transition.  M. Reinart a précisé que les experts estoniens participaient actuellement aux missions d’entrainement d’EUPOL et de l’OTAN et que l’Estonie était prête à participer à la formation et au financement des Forces de sécurité afghanes après 2014.  En outre, il a précisé que l’Afghanistan était la priorité de l’Estonie en matière de développement et de coopération.  S’appuyant sur l’expérience de son pays qui a été récipiendaire d’aide au développement, le représentant de l’Estonie a fait savoir que son pays mettait l’accent sur la santé, l’état de droit, l’autonomisation des femmes et l’éducation en Afghanistan.  Illustrant son propos, il a indiqué que l’Université de Kaboul mettait en place trois programmes de master dans le domaine des technologies de l’information avec le soutien de l’Université de Tallin.       


M. FRANZ-MICHAEL MELLBIN, Représentant spécial de l’Union européenne pour l’Afghanistan, a indiqué que l’Union européenne finalise actuellement les négociations sur un accord de coopération en matière de partenariat pour le développement entre l’Union européenne et l’Afghanistan.  L’Union européenne contribue actuellement au développement de ce pays à hauteur de plus d’un milliard d’euros, a-t-il précisé.  M. Mellbin a estimé que la pleine mise en œuvre du Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo était vitale dans le processus de transition.  Il a invité à s’attaquer davantage à la corruption, à promouvoir la croissance économique et à renforcer l’état de droit et le respect des droits de l’homme, en soulignant que le rôle des institutions afghanes dans ce processus était très important.


Le Représentant spécial de l’Union européenne a placé beaucoup d’espoir dans les élections prévues en avril 2014 et salué la constitution de la Commission électorale indépendante et de la Commission indépendante des plaintes électorales.  Il a exhorté les autorités afghanes à prendre d’autres mesures en vue de ces élections pour garantir la sécurité des votants et des fonctionnaires, ainsi que pour promouvoir la participation des femmes.  L’Union européenne apporte son soutien à ce processus par le biais du programme d’assistance électorale du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Elle soutient aussi la création d’un système de justice efficace soutenu par une police et des institutions solides.  Ainsi, la mission de police de l’Union européenne (EUPOL Afghanistan) a été prolongée jusqu’à la fin de 2014, a indiqué M. Mellbin.


Il a aussi invité le Gouvernement afghan à ne pas laisser en poste d’anciens hauts fonctionnaires de justice, l’encourageant plutôt à nommer de nouveaux membres à la Cour suprême.  En outre, il a souligné l’importance de promouvoir les droits de l’homme, notamment à travers la Commission indépendante afghane des droits de l’homme.  Il a également plaidé en faveur d’un flux de fonds transparent, aux niveaux national et local.  Enfin, il a demandé aux gouvernements des pays de la région d’inciter tous les groupes à soutenir le processus de paix mené par les Afghans.  Il faut continuer à soutenir le développement des forces de sécurité afghanes, a-t-il ajouté, en espérant la mise en place d’un mécanisme transparent de financement de ces forces pour l’après-2014.


M. KAZUYOSHI UMEMOTO (Japon) s’est d’emblée félicité des progrès réalisés pour la tenue, en 2014, des élections présidentielle et provinciales, notamment de la mise en œuvre de deux cadres juridiques électoraux « essentiels ».  Il a ensuite dit attendre la création d’une commission électorale indépendante et impartiale chargée d’examiner les plaintes.  M. Umemoto a également fait savoir que le Japon « envisage sérieusement » de se joindre aux efforts internationaux déployés dans le cadre de l’initiative « ELECT2 ».  Constatant ensuite qu’en dépit d’améliorations, la situation sécuritaire du pays demeure préoccupante, le représentant a encouragé le Gouvernement afghan à prendre les mesures qui s’imposent pour atténuer les risques.


M. Umemoto s’est également félicité de la tenue du récent sommet entre le Président Karzai et le Premier Ministre pakistanais, M. Nawaz Sharif, et, en particulier, du message d’appui du Pakistan au processus de paix qui a été suivi par la libération de prisonniers Taliban.  Il a ensuite réclamé la mise en œuvre en temps voulu du Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo et a appelé, à cet égard, le Gouvernement afghan à redoubler d’efforts dans les domaines de la lutte contre la corruption, de la finance publique, de l’état de droit et du respect des droits des femmes.  Il a aussi mis l’accent sur l’amélioration de la bonne gouvernance et la mise en œuvre de la stratégie de croissance afghane.


Par ailleurs, M. Umemoto a fermement condamné les attentats terroristes qui ont causé des pertes en vies humaines à travers l’ensemble du territoire, ainsi que les récents actes d’intimidation et les assassinats qui ont plus particulièrement pris pour cible des femmes travaillant au sein du Gouvernement afghan.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a considéré que la mise en œuvre du Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo était un élément clef en vue de créer une paix et une prospérité durables en Afghanistan.  « Le Cadre est également d’une importance capitale afin de garantir un soutien continu de la communauté internationale », a ajouté le représentant allemand, qui s’est ensuite attardé sur la préparation des élections présidentielle et provinciales de 2014.  Il a, à son tour, appelé à la tenue d’élections transparentes, crédibles et inclusives, ce qui implique « la participation des femmes à tous les niveaux du processus électoral ».  Il a ensuite annoncé que l’Allemagne contribuerait à hauteur de 10 millions d’euros à la préparation du scrutin.  Après avoir exhorté le Gouvernement afghan à appliquer la loi sur l’élimination de la violence contre les femmes et à assurer l’autonomie de la Commission afghane indépendante des droits de l'homme, M. Wittig a déclaré qu’après 2014, « l’Allemagne appuierait activement la réalisation des objectifs prévus par le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo ».


M. Y. HALIT ÇEVIK (Turquie) s’est félicité des signes positifs en Afghanistan, notamment dans les domaines de la sécurité et de la coopération.  Soulignant les défis importants qu’il reste pour l’Afghanistan à relever, le délégué de la Turquie a néanmoins jugé qu’il était important de rester conscient de la réalité.  Le renforcement des capacités est essentiel pour compléter l’appropriation locale, a-t-il estimé.  L’appui international en faveur de l’Afghanistan doit se poursuivre, a-t-il déclaré, en plaidant également en faveur d’un ferme engagement régional.  La région, a-t-il dit, doit unir ses efforts pour transformer ses problèmes communs en intérêts communs.  Il a exprimé en outre la reconnaissance de son pays envers les participants au processus d’Istanbul pour leurs annonces de contributions.


M. FRANTIŠEK RUŽIČKA (Slovaquie) a souligné l’importance de ne pas perdre de vue la situation qui prévaut en Afghanistan, « même si la question de la Syrie est particulièrement dangereuse et complexe ».  Il s’est félicité des efforts déployés pour renforcer les capacités des Forces de sécurité nationales afghanes, avant d’insister sur l’importance de poursuivre la formation des Forces de sécurité et de police afghanes.


M. Ružička a ensuite annoncé que le Parlement slovaque avait renouvelé le mandat du personnel slovaque en poste en Afghanistan, ce qui, a-t-il expliqué, devrait établir la base pour l’engagement militaire de la Slovaquie au-delà de 2014.  Le représentant a également fait observer que la sécurité sera une question essentielle pour assurer le bon déroulement des élections présidentielle et provinciales prévues en 2014 et s’est félicité, à cet égard, des progrès « significatifs » réalisés à ce jour par le Gouvernement afghan.  Il a aussi insisté sur l’importance de la réconciliation, qui est essentielle pour réduire le risque de compromettre les élections de 2014.  M. Ružička s’est par ailleurs félicité d’une plus grande implication de la MANUA dans la coopération régionale.


M. GUILLERMO E. RISHCHYNSKI (Canada) a déclaré que les élections de 2014 offraient une occasion historique d’assister à la première passation démocratique et pacifique du pouvoir.  « L’élection libre et juste d’un gouvernement bénéficiant du soutien populaire représente la meilleure garantie de stabilité dans les années à venir.  Une démocratie stable nécessite des institutions ouvertes, transparentes et responsables devant la population.  Au cours des trois derniers mois, le Gouvernement de l’Afghanistan a pris des mesures pour renforcer les fondements de telles institutions », a-t-il ajouté.  En outre, l’instauration d’une démocratie stable nécessite aussi des institutions gouvernementales et une société civile forte qui doivent être résolues à protéger les droits des personnes les plus vulnérables dont les femmes et les enfants en Afghanistan, a souligné M. Rishchynski.  À cet effet, le Gouvernement afghan doit œuvrer à la réalisation de ses engagements en matière de droits de la personne. 


Deux enjeux sont particulièrement importants cet automne, a-t-il aussi estimé.  Le Gouvernement afghan devrait tout d’abord déployer tous les efforts possibles pour soutenir la Commission afghane indépendante des droits de l’homme (AIHRC) afin qu’elle puisse conserver son statut.  Les femmes et les filles afghanes continuent d’espérer que des progrès seront réalisés dans la mise en œuvre de la loi sur l’élimination de la violence contre les femmes (LEVF) et que le rapport du Gouvernement de l’Afghanistan sur l’application de cette loi soit publié.  M. Rishchynski a reconnu que certains cherchent à détourner l’Afghanistan de la voie qu’il s’est tracée mais, malgré tout, les Forces nationales de sécurité du pays continuent de faire preuve de professionnalisme et de démontrer qu’elles sont bien préparées à répondre aux attaques.  « Le peuple afghan mérite l’indépendance à l’égard des seigneurs de la guerre, à l’égard des jeux menés à l’ouest par son voisin, et à l’égard de l’aide.  Le Canada est solidaire de ces voix courageuses », a assuré M. Rishchynski.


M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a axé son intervention sur la question de la coopération régionale et d’autres aspects qui touchent les pays voisins de l’Afghanistan, dont le sien, en soulignant que le succès de la coopération régionale dépendait en grande partie de la stabilité et du développement économique à long terme de l’Afghanistan.  Pour sa part, l’Iran a participé à un certain nombre d’initiatives régionales pour l’Afghanistan, comme le processus d’Istanbul, qui visent à établir plus de connectivité régionale, à améliorer la coopération économique et commerciale, et à combattre le trafic illicite de drogues, le terrorisme et l’extrémisme.  Le nouveau Gouvernement iranien est déterminé à consolider et étendre ses relations avec les pays voisins, dont l’Afghanistan, et poursuivra son dialogue avec les autorités afghanes sur la coopération bilatérale, en particulier dans les domaines de la sécurité et de la lutte contre la drogue, a précisé le représentant.  Lors de la cérémonie d’investiture du Président Rouhani, le 4 août dernier, les deux pays avaient signé un protocole d’entente sur la coopération stratégique entre le Conseil suprême de sécurité nationale iranien et le Conseil de sécurité afghan qui couvre les domaines d’intérêt commun comme le partage d’informations dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les stupéfiants et la criminalité transnationale organisée, a rappelé M. Dehghani. 


Citant le rapport mondial sur les drogues, de juin 2013, qui fait état d’une augmentation de la production de pavots de 15% dont une grande partie en Afghanistan, le représentant de l’Iran a estimé que ces chiffres montrent que le problème de la drogue reste un défi majeur pour le pays et un frein à son développement dans la mesure où l’argent de la drogue est la principale source de financement des terroristes et des groupes extrémistes et illégaux qui cherchent à déstabiliser le Gouvernement afghan.  Cela prouve aussi que les mesures préventives mises en place par la communauté internationale ne sont pas à la hauteur des attentes et qu’il faut adopter des mesures plus robustes en vue de combattre la production du pavot, le trafic illicite des stupéfiants et les revenus qui en découlent, a poursuivi M. Dehghani.  Dans cet esprit, l’Iran a accueilli la septième réunion régionale des unités de renseignements financiers en juillet 2013, qui avait notamment pour objectif d’améliorer la coopération régionale dans la lutte contre le blanchiment d’argent et les transactions financières douteuses.  Les Nations Unies doivent jouer un rôle central dans la coordination des efforts internationaux et régionaux pour améliorer la situation en Afghanistan, en particulier au courant de la période d’après 2014.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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