Quatrième Commission: avec d’autres, l’Inde critique la mise à l’écart des contributeurs de troupes dans la prise des décisions liées aux opérations de maintien de la paix
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Quatrième Commission
17e séance – matin
QUATRIÈME COMMISSION: AVEC D’AUTRES, L’INDE CRITIQUE LA MISE À L’ÉCART DES CONTRIBUTEURS DE TROUPES
DANS LA PRISE DES DÉCISIONS LIÉES AUX OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
Plus de 150 000, c’est le nombre d’hommes et de femmes que l’Inde a déployés sur le terrain depuis la première opération de maintien de la paix des Nations Unies, en 1960, s’est enorgueilli le représentant indien avant d’aligner les critiques, en particulier, sur la mise à l’écart des pays contributeurs de troupes dans la prise des décisions liées auxdites opérations. Au troisième jour de ce débat spécifique que mène la Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, l’Inde n’a pas été la seule à réclamer le premier rôle pour les pays comme le sien.
Or, a dénoncé son représentant, l’ordre du jour du maintien de la paix est essentiellement décidé en dehors de l’Assemblée générale. Une situation qui fait que les pays contributeurs de troupes sont jugés par ceux-là mêmes qui ne participent pas aux opérations. Les mandats du maintien de la paix restent « la chasse gardée » d’un groupe de privilégiés, qui isolent le personnel responsable de leur mise en œuvre sur le terrain, semblant ainsi accorder plus d’importance au matériel qu’aux hommes.
Pour améliorer la transparence dans la prise de décisions et l’échange d’informations entre « ceux qui décident et ceux qui exécutent les mandats », le représentant de l’Uruguay, autre contributeur de troupes, a appelé à la créativité. Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix (Comité des 34) doit rester le principal organe de décision et « on ne peut s’offrir le luxe de tourner le dos à la recherche d’accords en son sein », a insisté le représentant, décriant, à son tour, le fait que le Comité n’ait pu dégager un consensus sur le rapport final de sa dernière session.
Devant cette situation, le représentant de Fidji, autre grand contributeur de troupes, n’a pas pu cacher « sa grande déception » d’autant que l’impasse n’est pas du tout due à des questions de fond mais à des questions de format et de méthode de travail. Il a prévenu que la disposition des pays contributeurs de troupes à fournir des hommes dans l’urgence ne « doit jamais être prise pour acquis ». Il a d’ailleurs jugé déraisonnable d’attendre de ces pays, qui souvent petits et en développement, qu’ils subventionnent le budget du maintien de la paix.
C’est bien ce qu’ils font, a-t-il estimé, puisqu’ils doivent payer leur personnel à des taux bien plus élevés que les taux de remboursement pratiqués par l’ONU. Leur engagement en faveur de la paix dans le monde ne doit pas non plus se faire aux dépens de leurs efforts de développement, s’est impatienté le représentant qui a espéré qu’en appliquant la nouvelle méthode de calcul*, le Secrétariat tiendra dûment compte des besoins des pays contributeurs de troupes.
Il faut une plus grande souplesse dans l’application de cette méthode, a renchéri son homologue du Burkina Faso qui a 2 000 hommes dans huit opérations de maintien de la paix. Il a émis des doutes face à une méthode qui établit désormais un lien entre la performance des équipements des contingents et le remboursement au titre du personnel. Cette situation, a-t-il prévenu, pourrait à terme décourager des pays à prendre part aux opérations.
Les pays contributeurs de contingents ne sont pas seulement confrontés aux problèmes de remboursement mais aussi à celui de la sécurité de leur personnel qui doit désormais mettre en œuvre des mandats de plus en plus complexes comprenant une dimension « protection des civils ». Le représentant du Brésil, dont un compatriote commande les troupes de la Mission de l’ONU en RDC, a dit craindre que cette dimension ne devienne « un terme à la mode » pour justifier le recours à la force. L’utilisation de la force, a-t-il tranché, ne peut se faire qu’en dernier recours et elle doit être proportionnelle, précise et limitée et n’avoir pour but que de ramener les parties à la table des négociations.
Sinon qu’en serait-il des principes de neutralité et d’impartialité? La neutralité, a répondu le représentant de l’Éthiopie, ne signifie pas de se positionner entre le mal absolu, comme les groupes terroristes Al-Chabab en Somalie ou Al-Qaida au Mali, et les gouvernements légitimes. L’argument qu’une association trop étroite avec ces derniers pourrait saper la neutralité de l’Organisation n’est pas recevable, a-t-il estimé.
Les Missions de l’Union africaine en Somalie et au Mali doivent donc être dotées des ressources adéquates, a plaidé, à son tour, le représentant du Kenya. Si la communauté internationale ferme les yeux et fait la sourde oreille devant cette réalité, elle prend le risque d’être obligée de transformer, dans un avenir pas si lointain, plusieurs missions en opérations antiterroristes. La Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), a-t-il prévenu, est à ce point faiblement équipée qu’elle ne peut pas mener d’autres opérations. Les rebelles du groupe Al-Chabab en ont déjà profité pour se réorganiser et consolider leur présence dans les zones qui n’ont pas encore été libérées. Le représentant kenyan a espéré que les recommandations de l’évaluation menée par l’Union africaine et les Nations Unies seront approuvées par le Conseil de sécurité.
La Quatrième Commission achèvera son débat général sur les opérations de maintien de la paix demain, jeudi 1er novembre, à 10 heures.
*A/RES/67/261
ÉTUDE D’ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS
Déclarations
M. LEONARDO (Brésil) regrette que les divergences politiques entre États aient empêché l’adoption du rapport final du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (Comité des 34). Les opérations de maintien de la paix sont un instrument important pour notre paix et sécurité collectives. Avec plus de 1 700 hommes déployés dans différentes opérations, le Brésil, a dit son représentant, assume aussi le leadership de la composante militaire de la MINUSTAH en Haïti. Fort de son expérience en Haïti, le Brésil est convaincu que les projets à impact rapide sont l’un des outils les plus performants pour la mise en place d’un environnement sûr et stable.
Face à la complexité croissante des missions de maintien de la paix dont les mandats couvrent désormais des tâches de plus en plus variées allant de la protection des civils aux droits de l’homme, en passant par l’assistance électorale, le représentant brésilien a souligné que cela suppose une meilleure planification et une coordination interinstitutions renforcée. Il s’est dit préoccupé par les questions liées à la sécurité des soldats de la paix et a souhaité des mandats clairs, responsables et réalistes pour chaque mission.
Chaque mission doit être auréolée d’une forte légitimité et, après les dernières discussions sur une possible action unilatérale en Syrie, il a tenu à rappeler le « caractère illégal » de toute stratégie de recours à la force sans l’autorisation préalable du Conseil de sécurité. Il estime que l’Assemblée générale et le Comité des 34 ont un rôle important à jouer s’agissant de cette question.
Abordant également la question de la protection des civils dans le contexte du maintien de la paix, le représentant a défendu l’idée que la meilleure façon de protéger les civils est la prévention des conflits armés et le règlement pacifique des différends. Il a dit craindre que « la protection des civils » ne devienne « un terme à la mode pour justifier le recours à la force ». L’utilisation de la force, a-t-il tranché, ne peut se faire qu’en dernier recours et elle doit être proportionnelle, précise et limitée et n’avoir pour but que de ramener les différents acteurs à la table des négociations.
Le représentant a dit soutenir les efforts du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) visant à intégrer les technologies de pointe dans les opérations. Il convient toutefois, a-t-il mis en garde, que les critères d’utilisation des drones soient conformes à la Charte des Nations Unies. Il a dit craindre que le recours à ces drones ne viole la souveraineté des États et ne mette en danger la sécurité des civils. La question doit être examinée de manière transparente et dans le détail, y compris la question de savoir qui va fournir ces équipements et qui va les utiliser. Il faudra justifier en quoi les informations produites par ces engins sont essentielles. Il faudra aussi éviter qu’elles ne soient transmises à des parties tierces, a encore prévenu le représentant.
M. HIROSHI ISHIKAWA (Japon) a d’abord retracé les 20 années de contribution japonaise aux opérations de maintien de la paix, avant de souligner le rôle croissant des unités de génie militaire, en plus du traditionnel appui aux bataillons d’infanterie. Il a évoqué la nécessité de renforcer les capacités civiles pour permettre aux missions d’accomplir leurs tâches multidimensionnelles. Dans l’environnement actuel, fait de complexité, d’incertitudes et de changements rapides, le Japon propose, a dit le représentant, de renforcer la performance des missions par l’élaboration d’un guide clair et spécifique et la promotion d’un cycle d’évaluation systématique.
Après avoir souligné l’importance des efforts pour renforcer l’efficacité et l’efficience de l’appui logistique aux missions sur le terrain, le représentant a réitéré l’importance qu’il faut accorder au format de la mission, y compris sa stratégie de sortie et sa composante civile. Soulevant une dernière question mais non la moindre, M. Ishikawa a jugé évident qu’un bon leadership est plus que jamais nécessaire pour gérer une communauté vaste et complexe d’acteurs, coordonner et harmoniser les efforts dans le respect de l’appropriation nationale. À cet égard, il a annoncé que les Gouvernements japonais et américain vont organiser la troisième Initiative mondiale des opérations de maintien de la paix, le mois prochain à Tokyo.
Mme PHYO THU ZAR AUNG (Myanmar) a souligné l’importance de favoriser une coordination efficace entre les opérations de maintien de la paix et l’architecture de la paix des Nations Unies. Dans le processus de consolidation de la paix, les agences des Nations Unies et la Commission de consolidation de la paix doivent agir en étroite coordination avec les autorités nationales afin de pouvoir véritablement répondre aux besoins, conformément au principe d’appropriation nationale et de respect des priorités nationales.
Après avoir rappelé l’obligation d’assurer la sécurité des quelque 100 000 Casques bleus dans le monde, la représentante a indiqué que les missions de maintien de la paix doivent observer le principe du consentement des parties, de l’impartialité et du non-recours à la force sauf en cas de légitime défense ou pour défendre un mandat autorisé par le Conseil de sécurité. Avant de conclure, la représentante a déclaré que la fourniture du soutien financier et logistique aux missions est « cruciale ». Elle s’est jointe aux autres délégations pour demander le paiement à temps et sans condition des contributions financières. En dépit de ses contraintes financières, le Myanmar a toujours payé ses contributions à temps et en totalité, a-t-elle fait savoir.
Mme TINE MØRCH SMITH(Norvège) a rappelé l’appui continu de son pays aux opérations de maintien de la paix, en soulignant que des mandats réalistes et des ressources adéquates sont plus essentiels que jamais compte tenu de la complexité des missions actuelles. La Norvège, a poursuivi la représentante, soutient pleinement les efforts consentis par le Secrétariat en vue de donner la priorité à l’efficacité économique et à la performance des opérations.
La Norvège soutient l’introduction des systèmes aériens téléguidés, a-t-elle dit, tout en estimant que des lignes directrices appropriées sont nécessaires pour régir l’utilisation de tels systèmes. L’ONU doit interagir avec l’ensemble des États Membres de façon plus stratégique et à long terme sur la question de la constitution des forces afin d’améliorer la prévisibilité des besoins en contingents.
« Nous devons nous efforcer d’adopter des approches innovantes concernant les composantes de police des opérations de maintien de la paix », a déclaré Mme Smith, avant de se féliciter des partenariats noués avec les organisations régionales, comme l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ou l’Union africaine (UA). La Brigade d’intervention de la MONUSCO est par exemple le fruit de la coopération avec l’Union africaine, a-t-elle souligné. Les opérations de maintien de la paix doivent être planifiées et mises en œuvre avec la pleine participation des femmes et en intégrant une perspective sexo spécifique. La Norvège appelle ainsi les États Membres à nommer davantage de femmes, notamment à des postes de commandement, a rappelé la représentante avant de déplorer, à son tour, l’incapacité de trouver un accord sur le rapport final du Comité des 34.
S’il a pris note des propos du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix qui voulait que l’ONU puisse déployer plus rapidement des hommes et du matériel dans les nouvelles missions, M. PETER THOMSON (Fidji) a appelé le Secrétariat à ne pas perdre de vue la nécessité de fournir un appui logistique et autre aux troupes qui ont déjà été déployées. Les efforts que les pays contributeurs de troupes déploient pour fournir leurs hommes dans l’urgence, avec le travail de planification ou de formation que cela suppose, ne doivent jamais être pris pour acquis. Ces pays fournissent des troupes mais il ne faut pas non plus que leurs hommes aient un sentiment d’impuissance parce qu’il leur manque des éléments habilitants ou des multiplicateurs des forces, comme les hélicoptères ou les véhicules blindés de transport. La solution, a-t-il dit, consiste à mettre davantage l’accent sur les partenariats entre le Secrétariat et les États Membres.
Ceci touche en réalité aux principes généraux du maintien de la paix, a dit le représentant, qui n’a donc pas caché sa « grande déception » face à l’incapacité du Comité des 34 à adopter son rapport final, pas du tout pour des questions de fond mais pour des questions de format et de méthode de travail.
Soulevant un autre problème crucial, il a parlé du taux de remboursement des pays contributeurs de troupes, qu’il a espéré « juste ». Il est déraisonnable, a-t-il dit, d’attendre de ces pays, qui sont souvent petits et en développement, qu’ils subventionnent le budget du maintien de la paix. Or, c’est bien ce qu’ils font puisqu’ils doivent payer leur personnel à des taux bien plus élevés que les taux de remboursement pratiqués par l’ONU. Leur engagement en faveur de la paix et de la sécurité internationales ne doit pas non plus se faire aux dépens de leurs efforts de développement, s’est impatienté le représentant qui a espéré que, dans la mise en œuvre de la résolution 67/261, le Secrétariat tiendra dûment compte des besoins des pays contributeurs de troupes, comme le sien.
M. DANIEL YILMA WORKIE (Éthiopie) a rappelé que son pays était un contributeur de contingents aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, dont récemment à la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA). Compte tenu de la complexité croissante des opérations, qui sont de plus en plus multidimensionnelles, il a estimé qu’il fallait ajuster les politiques qui guident le maintien de la paix de l’Organisation, au risque d’entamer la crédibilité et la confiance dans les opérations de l’ONU. Le débat devrait porter sur l’évolution du rôle du maintien de la paix, le concept du recours à la force et le déploiement de nouvelles technologies. Il devrait tenir compte des avis et préoccupations de tous les États Membres de l’Organisation.
Pour l’Éthiopie, il ne s’agit pas pour autant d’abandonner les principes fondamentaux du maintien de la paix, y compris celui de neutralité et d’impartialité. Toutefois, la neutralité ne signifie pas de se positionner au centre entre le mal absolu, comme les groupes terroristes Al-Chabab en Somalie ou Al-Qaida au Mali, et les gouvernements légitimes. Les opérations dans ces pays doivent assister les Gouvernements et les aider à repousser les terroristes. Par conséquent, l’argument qu’une association trop étroite pourrait saper la neutralité de l’Organisation n’est pas valable, a tranché le représentant. Dans ce contexte, il a souligné le rôle essentiel du Comité des 34 en tant qu’organe fondamental de l’ONU pour la définition des stratégies et concepts du maintien de la paix.
Il a également mis l’accent sur l’importance de la confiance mutuelle et de la coopération entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays contributeurs de contingents, en soulignant que le maintien de la paix est l’affaire de tous. Pour que les opérations puissent s’acquitter de leur mandat et connaître le succès, il est indispensable qu’elles aient les ressources financières, matérielles et humaines adéquates. Les pays disposés à déployer des troupes doivent pouvoir compter sur les moyens nécessaires pour les préparer et les former, en fonction des exigences de chaque mission. Cela signifie à la fois une assistance directe aux pays concernés, mais aussi une mise à niveau des capacités des organisations régionales comme l’Union africaine, a précisé le représentant.
M. WANG MIN (Chine) a déclaré que les opérations de l’ONU ont considérablement participé au maintien de la paix et de la sécurité internationales au cours des dernières décennies. Il faut continuer à améliorer leur fonctionnement pour leur permettre d’être à la hauteur des besoins actuels, a-t-il dit. Les opérations doivent continuer à respecter les trois principes fondamentaux que sont le consentement de l’État hôte, le non-recours à la force et la neutralité, garanties de leur efficacité. L’autorisation par le Conseil de sécurité du déploiement d’une Brigade d’intervention en République démocratique du Congo est exceptionnelle et ne saurait constituer un précédent, comme cela est précisé par la décision du Conseil, a-t-il poursuivi.
Alors que les situations sont de plus en plus complexes, les mandats le deviennent également. M. Wang a ainsi appelé le Secrétariat à utiliser les ressources disponibles de façon optimale, à n’épargner aucun effort pour éviter les doublons et à tout faire pour accélérer le déploiement des opérations. Les États Membres, les pays contributeurs de troupes et le Secrétariat doivent renforcer leur coopération pour ce faire, a-t-il souligné.
L’ONU et les organisations régionales doivent également renforcer leur coopération, car les organisations régionales ont une connaissance plus fine de la situation sur le terrain. La Chine, a dit le représentant, a toujours participé activement aux opérations de maintien de la paix et à leur coût et continuera à le faire. Quelque 1 800 soldats chinois sont déployés à travers le monde.
M. MARTIN VIDAL (Uruguay) a déclaré que la mise en place de mandats complexes dans des situations risquées entraine des changements fondamentaux et des conséquences imprévisibles. Il faut donc rester prudent lorsqu’on envisage des solutions ad hoc qui autorisent le recours à la force. Il faut se garder, a insisté le représentant, d’en faire une nouvelle tendance qui, en outre, comporte un grand risque pour les Casques bleus.
La protection des civils reste une tâche fondamentale, a reconnu M. Vidal, mais il faut trouver des solutions acceptables pour tous les acteurs. L’utilisation de drones peut constituer une réponse constructive, a-t-il argué. Le système du maintien de la paix doit fonctionner de façon optimale, ce qui exige le renforcement de la coopération triangulaire. L’Uruguay, avec d’autres pays Membres, encourage des moyens innovants pour renforcer la transparence dans la prise de décisions et l’échange d’informations entre ceux qui décident et ceux qui exécutent les mandats. Toutefois, a-t-il prévenu, le Comité des 34 doit rester le principal organe de décision. À ce propos, a dit le représentant, « on ne peut s’offrir le luxe de tourner le dos à la recherche d’accords au sein du Comité spécial ». Alors que les Casques bleus mettent quotidiennement leur vie en danger, les États Membres devraient se montrer capables d’assumer la responsabilité collective de jeter les bases d’une nouvelle méthode de travail au Comité spécial, a-t-il conclu.
Mme SALWA GABRIEL BERBERI (Soudan du Sud) a insisté sur le rôle capital du maintien de la paix, comme dans son pays. Elle a remercié le Conseil de sécurité pour avoir prorogé le mandat de la Mission de l’ONU jusqu’au 14 juillet 2014. Elle y a vu le soutien du Conseil à son gouvernement pour qu’il ait le temps de consolider les institutions publiques et de s’assurer des moyens de s’acquitter de ses responsabilités. Au Soudan du Sud, a-t-elle dit, la priorité est toujours de parvenir à une paix durable et globale avec le Soudan, une question qui a toujours été en tête de l’agenda de l’Union africaine. La représentante a imputé le décalage entre les objectifs de paix et de stabilité du Soudan du Sud et ses obligations internationales au regard des droits de l’homme au lourd héritage d’une région longtemps secouée par des conflits qui a vu la prolifération des groupes armés. Le Gouvernement du Soudan du Sud est déterminé, a-t-elle affirmé, à relever ces défis avec l’aide des pays amis et des partenaires internationaux. L’accession aux traités internationaux des droits de l’homme est examinée ce moment même au Parlement, a-t-elle indiqué.
Parlant de la situation dans l’État du Jonglei, la représentante a rappelé que cet État, formé de 11 comtés, connaît des conflits récurrents entre les tribus Murle et Lou Nuer, d’un côté, et Murle et Dinka, de l’autre. Malgré l’amnistie accordée à toutes les milices au lendemain de l’indépendance, en juillet 2011, le leader des Murle, David Yau Yau, est resté sourd rendant le désarmement des Murle impossible. Le Gouvernement a mis en place une Commission de réconciliation nationale mais la tâche est difficile compte tenu de l’absence de tout système d’alerte rapide, du mauvais état des infrastructures routières et autres obstacles à la mobilité des forces de police.
Le Gouvernement, a affirmé la représentante, reste conscient de sa responsabilité première de protéger les civils et sait qu’une amélioration de la situation sécuritaire à Jonglei aura un impact positif au-delà de la région. Le Gouvernement se tourne par conséquent vers la Mission de l’ONU pour l’aider à mettre en place un système d’alerte rapide et partager les informations dont elle dispose. Mon gouvernement, a-t-elle conclu, est satisfait de « l’approche intégrée » des activités de la Mission de l’ONU. Il apprécie le soutien et le rôle critique de l’équipe de pays des Nations Unies et soutient l’idée d’un transfert progressif des responsabilités vers cette équipe et le Gouvernement. Il insiste sur la nécessité de trouver les financements nécessaires, à cet effet.
M. TALAIBEK KYDYROV (Kirghizistan) a estimé, compte tenu de l’évolution des opérations de maintien de la paix, qu’il est plus que jamais nécessaire de renforcer la coopération entre le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, les pays hôtes et les pays contributeurs de contingents. De même, les principes d’impartialité, de non-recours à la force et de consentement des pays hôtes doivent être scrupuleusement respectés, a insisté le représentant, avant d’ajouter que le succès des opérations dépend largement des ressources disponibles. M. Kydyrov s’est, à son tour, attardé sur l’importance qu’il y a à renforcer la participation des femmes aux opérations, notamment à des postes de commandement. À cet égard, il a jugé pertinent d’améliorer les formations destinées aux femmes.
Les activités croissantes des opérations appellent à une plus grande coopération avec les organisations régionales, dont l’Organisation de Shanghai pour la coopération qui joue un rôle important dans le maintien de la paix dans la région, a déclaré le représentant. En dépit de ses ressources limitées, le Kirghizistan, a-t-il souligné, contribue à plusieurs opérations de maintien de la paix. Une nouvelle loi adoptée en 2012 règlemente la participation du pays aux opérations et renforce la formation des militaires qui y sont déployés. Le représentant a réaffirmé la volonté de son pays de poursuivre sa contribution aux opérations de maintien de la paix.
M. MOHAMMED ADEEB (Inde) a rappelé que son pays a déployé en tout plus de 150 000 hommes dans quasiment toutes les opérations de l’ONU, ce qui en fait l’un des plus grands contributeurs de contingents. Il a donc regretté que le maintien soit souvent évalué de façon autonome plutôt que dans un processus plus large de paix.
De nos jours, l’ordre du jour du maintien de la paix est essentiellement décidé en dehors de l’Assemblée générale, et les grandes politiques définies en dehors du Comité des 34. Une situation qui fait que les pays contributeurs de troupes sont jugés par ceux qui ne participent même pas aux opérations, déformant ainsi la vision de l’univers du maintien de la paix. Les mandats du maintien de la paix restent « la chasse gardée » d’un groupe de privilégiés, qui isolent le personnel responsable de leur mise en œuvre sur le terrain, accordant ainsi plus d’importance au matériel qu’aux hommes.
Les consultations approfondies avec les pays contributeurs de troupes et d’effectifs de police doivent être une partie intégrante du processus de formulation des mandats. Une bonne évaluation des mandats donnerait un peu de réalisme aux objectifs et aux résultats attendus des missions.
Le représentant a constaté que les méthodes de travail qui devaient faciliter le bon fonctionnement du Comité des 34 ont fini par le « rouiller » et qu’aujourd’hui, pour des questions « triviales » d’ordre technique, le Comité se voit bloqué. L’inertie du Comité des 34, a-t-il prévenu, finira par porter atteinte au dialogue triangulaire entre États Membres, Conseil de sécurité et Secrétariat. Il nous faut, a-t-il dit, un Comité des 34 solide pour consolider cette relation. Malheureusement, les pays qui ont déployé des centaines de milliers d’hommes dans les opérations sont confinés à la périphérie, y compris dans les départements du Siège des Nations Unies.
Le représentant s’est donc félicité des assurances de la Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions qui a promis l’adoption d’un budget propre à améliorer la représentativité des pays contributeurs de troupes et d’effectifs de police dans les départements du Siège.
Le bien-être et la sécurité des soldats doivent être abordés de manière responsable. L’indifférence face aux questions liées au personnel, comme le coût des troupes, creuse le fossé entre le terrain et le Siège. Le représentant a dit attendre avec intérêt les conclusions du Groupe consultatif spécial du Secrétaire général.
Il a aussi dénoncé le fait que l’allocation des ressources ne corresponde toujours pas à l’élargissement des mandats. Les missions sont appelés à faire « de plus en plus avec moins », ce qui représente des défis opérationnels pour les Casques bleus et surexploitent des missions qui manquent du personnel et des équipements adéquats.
Le maintien et la consolidation de la paix sont les deux faces d’une même pièce. Les tâches essentielles de la consolidation de la paix sont déjà naissantes dans l’action des Casques bleus. Les stratégies et les approches doivent donc viser à capitaliser sur ces forces. La complémentarité du maintien et de la consolidation de la paix doit être promue. Il faut arrêter de privilégier l’équation « civils contre militaires », a voulu le représentant, avant de se montrer impatient de lire le rapport sur les capacités civiles, un rapport qui doit être confié au processus intergouvernemental.
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a fait observer qu’à l’heure actuelle, les Casques bleus doivent agir de manière plus efficace et à un rythme plus soutenu qu’auparavant. Le maintien de la paix ne revient plus à placer des Casques bleus entre des parties en proie à un conflit mais est devenu un défi beaucoup plus complexe et multidimensionnel, s’est-il expliqué. M. Haniff s’est dit gravement préoccupé par le fait que lors de la dernière réunion du Comité des 34, les négociations ont dû être suspendues après des désaccords sur le format du rapport. Il a indiqué que son pays et le Département des opérations de maintien de la paix viennent d’organiser, du 2 au 4 septembre, au Centre de formation pour le maintien de la paix de la Malaisie, un atelier sur la protection de l’enfant.
M. MACHARIA KAMAU (Kenya) a estimé que ledéploiement d’une Brigade d’intervention en République démocratique du Congo aurait dû être plus rapide. Le monde est confronté à des extrémismes plus violents que jamais, a estimé M. Kamau. La région des Grands Lacs et la corne de l’Afrique sont en proie au terrorisme à cause de l’instabilité régionale, de la prolifération des armes légères, de la piraterie, des énormes défis humanitaires, de la crise des réfugiés créée par les conflits, de la criminalité organisée, de la traite des êtres humains ou encore du trafic illicite des stupéfiants et de l’ivoire. S’attaquer à ces défis relève directement du rôle du Conseil de sécurité, en tant que gardien de la paix et de la sécurité internationales.
Les Missions de l’Union africaine en Somalie et au Mali ne font pas face à des groupes rebelles ordinaires mais à des extrémismes musulmans. Elles doivent donc êtres dotées des ressources adéquates, et si la communauté internationale ferme les yeux et fait la sourde oreille devant cette réalité, elle devra s’attendre à ce que plusieurs missions soient obligées de se transformer pour mener des opérations antiterroristes avec des mandats élargis.
Le maintien de la paix n’est pas la solution aux conflits, a-t-il dit, en privilégiant les mécanismes d’alerte précoce et les interventions dès les premières phases des tensions, comme l’a fait la France au Mali.
Le lien entre maintien et consolidation de la paix doit être reconnu. Les efforts en la matière doivent impliquer les gouvernements hôtes, la société civile, les femmes ou les jeunes. Par leur action même, les Casques bleus facilitent la consolidation de la paix et les réformes du secteur de la sécurité et, en conséquence, une bonne compréhension de deux éléments est nécessaire dès la phase de pré-déploiement et la formation des Casques bleus. À son tour, il a insisté sur la coopération entre pays contributeurs de troupes, Secrétariat, pays hôte et organisations régionales.
Il a souligné que l’AMISOM est à ce point faiblement équipée qu’elle ne peut pas mener d’autres opérations. Il a prévenu que les rebelles du Groupe Al-Chabab en ont profité pour se réorganiser et consolider leur présence dans les zones qui n’ont pas encore été libérées. Il a espéré que les conclusions et recommandations de l’évaluation menée par l’Union africaine et les Nations Unies seront approuvées par le Conseil de sécurité.
M. RAFAEL HÉCTOR DALO (Argentine) a réaffirmé que les opérations de maintien de la paix sont le pilier du système de sécurité collective du monde et a regretté que le Comité des 34 n’ait pas réussi à se mettre d’accord sur son rapport final. Le Comité des 34, a-t-il dit, devrait accorder le temps nécessaire à la question relative à la sécurité du personnel. À ce propos, il a fait part de ses réserves face à la mise en place de la Brigade d’intervention dans la Mission de l’ONU en RDC. Les opérations ne sont pas là pour imposer la paix et l’utilisation de la force doit rester une mesure de dernier recours.
En revanche, il a estimé que les nouvelles technologies pourraient contribuer positivement au fonctionnement des missions, à condition, a-t-il prévenu, qu’elles soient utilisées de manière conforme à la Charte, s’agissant des drones en particulier. Il a dit accorder un intérêt particulier à une présence plus marquée des femmes dans les opérations, ce dont témoigne la participation active de son pays aux négociations sur la résolution pertinente du Conseil de sécurité. Le représentant a tenu à souligner que le calendrier pour le retrait de la Mission de l’ONU en Haïti doit rester souple et adapté aux besoins sur le terrain.
M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a déclaré que la Tunisie, en tant que fournisseur de troupes depuis 1960, attache une grande importance aux opérations de maintien de la paix, ainsi qu’au rôle du Comité spécial qui est le seul organe intergouvernemental chargé des questions relatives au maintien de la paix. Le représentant a noté que la nature des conflits a changé au cours des dernières années et que les opérations de maintien de la paix font face à des situations extrêmement complexes, comme les menaces asymétriques. Cette nouvelle situation appelle à un appui politique renouvelé en faveur du maintien de la paix et d’un soutien financier approprié. Les pays fournisseurs de contingents doivent participer à la prise de décision et à la définition des mandats des opérations. La Tunisie, a-t-il dit, souligne que les questions des retards et des taux de remboursement aux pays contributeurs doivent être réglées. Enfin, la Tunisie, a conclu M. Khiari, réaffirme son attachement à poursuivre sa contribution au maintien de la paix.
M. ROBERT MUGIMBA (Ouganda) a mis l’accent sur le rôle des pays contributeurs de contingents et a demandé qu’ils soient associés aux consultations sur tous les aspects relatifs au maintien de la paix pour « éviter les surprises et les critiques virulentes, ainsi que les doubles emplois ». Il a dit partager l’avis selon lequel il faudrait « réajuster » la taille de certaines missions, en appelant, une nouvelle fois, à la pleine implication des pays contributeurs de troupes, par souci de transparence.
Le représentant a fait valoir les mérites et avantages comparatifs des organisations régionales et sous-régionales, et a demandé qu’on en tienne compte lors de la création ou du renforcement des opérations. Pour ce qui est de la mise en place de la Brigade d’intervention de la MONUSCO, il a rappelé qu’elle découlait directement de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et de son concept de « Force internationale neutre ». Mais, a dit le représentant, il faut toujours favoriser des solutions politiques aux conflits. Il a également abordé le rôle de l’AMISOM en Somalie qui témoigne de l’importance de l’Union africaine et des pays contributeurs de troupes, dont le sien. Dans ce contexte, il a rappelé que son pays avait été frappé par un attentat terroriste en juillet 2010 qui avait coûté la vie à 74 personnes, et avait été revendiqué par les Al-Chabab en réponse à la participation de l’Ouganda à l’AMISOM. Il a saisi cette occasion pour lancer un appel au soutien de la communauté internationale aux organisations régionales et sous-régionales qui doivent faire face à ce type de menaces.
M. HOSSEIN MALEKI (Iran) a déclaré qu’au cours des dernières années, les opérations de maintien de la paix sont devenues de plus en plus complexes et sont amenées à mener des activités qui n’étaient auparavant pas considérées comme faisant partie du maintien de la paix. Bien que des approches innovantes soient nécessaires, le représentant a rappelé qu’il faut scrupuleusement respecter les principes fondamentaux du maintien de la paix, à savoir la neutralité, le non-recours à la force et le consentement du pays hôte, sans quoi l’on risque d’entamer la crédibilité et la légitimité des Nations Unies. Le représentant a appelé à dépasser les divergences afin de trouver un accord sur les méthodes de travail du Comité spécial.
M. Maleki a estimé que les ressources logistiques, financières, humaines et politiques nécessaires pour mener à bien les missions ne seront viables que lorsque la coordination entre tous les partenaires sera garantie. Il faut ainsi encourager tous les États Membres à appuyer les opérations de maintien de la paix, a-t-il souligné, en insistant sur l’importance d’une coopération triangulaire efficace entre les États Membres, le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents.
Le représentant a relevé que les efforts de maintien de la paix doivent être assortis d’activités de consolidation de la paix pour éviter que les conflits armés ne se reproduisent. Les opérations de maintien de la paix ne doivent pas recourir à la force pour ne pas compromettre leur relation stratégique avec le pays hôte, a-t-il ajouté. La proposition d’utiliser des engins sans pilote à titre expérimental dans certaines opérations de maintien de la paix est d’autre part une question sensible qui doit être discutée de façon approfondie. L’utilisation de cette technologie ne doit en aucun cas entamer les principes fondamentaux qui sont à la base du maintien de la paix, a insisté M. Maleki. En effet, la protection des civils ne peut être couronnée de succès que si le mandat existe explicitement et elle ne doit pas constituer un prétexte à l’intervention des Nations Unies dans les conflits.
Le représentant a encore relevé que les institutions régionales doivent intervenir dans le cadre du chapitre VIII de la Charte des Nations Unies. L’ONU reste en effet le principal responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales. M. Maleki a rappelé que le maintien de la paix a constitué l’activité phare des Nations Unies pendant des décennies. Il appartient aux États Membres de continuer à assumer collectivement cette responsabilité pour aider les populations du monde à décider de leur avenir conformément à leurs priorités nationales, a-t-il conclu.
M. ADEL ALREMALLI (Libye) a déclaré que les opérations de maintien de la paix sont l’instrument le plus efficace pour préserver et rétablir la paix et la sécurité dans le monde. Il a noté la complexité croissante des mandats de ces missions et a salué le fait qu’elles touchent désormais aussi à la consolidation de la paix. Il a appuyé une plus grande participation des femmes à ces missions et insisté sur le fait que leur succès dépend de mandats clairs, adéquats et assortis des ressources nécessaires ainsi que d’une structure de coopération étroite entre chaque mission et le Siège des Nations Unies.
Partageant les préoccupations relatives à la nécessité de protéger les Casques bleus, le représentant a proposé d’appuyer les capacités de ces missions par des voitures blindées et autres mesures de protection. Il a mis l’accent sur l’exigence d’une conduite exemplaire de la part des Casques bleus car « il y va de l’image des Nations Unies ». La Libye, qui n’est pas pays contributeur de contingents, partage néanmoins leurs préoccupations et poursuivra son soutien financier aux missions.
M. PHAM QUANG HIEU (Viet Nam) a constaté que les opérations de maintien de la paix de l’ONU font face à des défis multidimensionnels liés notamment à une importante augmentation de la demande, à une complexité croissante de la situation sur le terrain et à un déficit de ressources et de capacités. Il a estimé que les opérations adhèrent strictement aux principes de la Charte, notamment en ce qui concerne le consentement des parties, le non-recours à la force sauf en cas de légitime défense et le respect de l’intégrité territoriale et du principe de non-ingérence. Le représentant a également jugé nécessaire d’appliquer les plus hautes normes pour assurer la sécurité et la sureté des Casques bleus et d’accorder à chaque mission suffisamment de ressources pour assurer leur protection. M. Hieu a ensuite indiqué que le Viet Nam se tient prêt à participer aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.
M. SADOFA (Mauritanie) a rappelé que le maintien de la paix et de la sécurité internationales est l’un des objectifs principaux des Nations Unies depuis plus de six décennies et que l’ONU joue un rôle crucial à ce titre. La Mauritanie, a-t-il dit, réaffirme son engagement à appuyer les Nations Unies dans ce domaine et rappelle sa contribution aux opérations de maintien de la paix à travers le monde. La Mauritanie, a dit le représentant, estime que le risque du terrorisme reste prépondérant et que des opérations de riposte sont nécessaires, tout en notant les succès enregistrés par la communauté internationale en la matière. Il faut cependant continuer à appuyer les États à renforcer leur capacité pour parvenir à la paix. Enfin, le représentant a rendu hommage aux hommes et aux femmes qui contribuent aux opérations de maintien de la paix pour leur travail et leur dévouement, ainsi qu’à ceux qui ont perdu la vie au service de la paix.
M. DER KODGA (Burkina Faso), a déclaré que les réformes du maintien de la paix des Nations Unies sont d’autant plus nécessaires, que les Nations Unies doivent faire face à des conflits de diverses natures impliquant des missions de plus en plus complexes et multidimensionnelles. Ces nouvelles exigences, comme l’assistance électorale, l’accompagnement des activités humanitaires et le renforcement des droits de l’homme ainsi que la consolidation de la paix et la facilitation du dialogue politique, ont suscité des orientations et initiatives nouvelles qui ont permis d’asseoir des cadres de référence plus adaptés à la réorganisation et au fonctionnement des missions. Dans ce contexte, le Burkina Faso appuie en particulier la coopération intermission qui a fait la preuve de son efficacité dans la résolution temporaire de déficit en personnels et en équipements dans certaines missions, telle que les Missions en Côte d’Ivoire, au Libéria et au Mali. Il a dit attendre de connaitre l’évaluation de l’utilisation des technologies nouvelles, en l’occurrence les drones.
Pour le Burkina Faso, tout en poursuivant la recherche de solutions idoines aux causes profondes des conflits, les Nations Unies doivent, d’une part, assoir un système efficace d’alerte rapide à même de détecter les signes avant-coureurs, et, d’autre part, renforcer continuellement ses capacités de médiation. Abordant également la question des taux de remboursement aux pays fournisseurs de contingents, le représentant a fait part de ses préoccupations en tant que pays présent dans 8 missions avec plus de 2 000 hommes et qui se heurte à un problème de moyens. Face au nouveau processus qui établit désormais un lien entre la performance des équipements des contingents déployés sur le terrain et le remboursement au titre du personnel, il a estimé que cette situation pourrait à terme décourager des pays à prendre part aux opérations. Il a appelé à une plus grande souplesse dans l’application de la résolution A/RES/67/261.
Il a encouragé en outre une plus grande implication et un renforcement des capacités des organisations sous-régionales et régionales, en tant qu’acteurs de premier plan dans la résolution des crises. À terme, il conviendrait, selon lui, de définir une relation stratégique permanente entre les Nations Unies et ces organisations en matière de gestion de crises.
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