CPSD/539

Quatrième Commission: les délégations apportent leur soutien sans faille au Comité scientifique sur les effets des rayonnements ionisants

25/10/2013
Assemblée généraleCPSD/539
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission                                       

14e séance – après-midi


QUATRIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS APPORTENT LEUR SOUTIEN SANS FAILLE AU COMITÉ SCIENTIFIQUE SUR LES EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS


La Commission adopte un texte sur Gibraltar par lequel l’Assemblée exigerait

que le Royaume-Uni et l’Espagne trouvent une solution définitive à leur contentieux


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a examiné cet après-midi les activités du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR).  Créé en 1955, le Comité était initialement chargé d’étudier les conséquences que peuvent avoir ces rayonnements, sur le plan génétique, sur les êtres humains.


Au fil des années, l’UNSCEAR s’est adapté aux nouveaux défis en se consacrant à l’étude des effets des rayonnements ionisants sur les biotes non humains et leurs effets sur la santé humaine, notamment dans le cas des survivants aux bombardements atomiques effectués au Japon et dans celui des personnes exposées aux radiations à la suite de l’accident nucléaire de Tchernobyl en Ukraine.


Suite à la catastrophe survenue en mars 2011 à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, au Japon, le Comité a mis sur pied un groupe de coordination, mené par M. Wolfgang Weiss, ainsi que cinq groupes de travail chargés de mener des études approfondies sur les niveaux d’exposition aux radiations et les effets sur la santé humaine et l’environnement de cet accident, a expliqué aujourd’hui aux délégations le Président de l’UNSCEAR, M. Carl-Magnus Larsson.  Plus de 80 scientifiques provenant de 18 pays ont participé à ces études, a-t-il précisé.


Grâce aux contre-mesures prises par le Gouvernement japonais pour lutter contre les émissions radioactives dans l’atmosphère et le déversement de substances radioactives dans l’océan, les doses mesurées à la suite de l’accident de Fukushima-Daiichi sont bien en-deçà du niveau qu’auraient des doses dangereuses et se situent en fait dans des limites normales, a indiqué le Président du Comité scientifique, tout en indiquant que l’UNSCEAR anticipe toutefois une augmentation légère de risques de cancer, en particulier de la thyroïde. 


S’agissant des travailleurs de la centrale nucléaire de Fukushima, aucune mort liée aux rayonnements ionisants n’a été déplorée, a-t-il ajouté.  Environ 200 travailleurs ont été exposés à des doses 50 fois supérieures aux normes, et le Comité reste prudent sur les effets de ces expositions, en raison du nombre relativement limité de personnes concernées.  Il semblerait toutefois que l’incidence de rayonnements sur la population japonaise ne soit pas évidente en terme de maladies, bien que certains groupes, dont les enfants et les travailleurs, doivent être suivis de façon régulière.


Le représentant du Japon a regretté que les conclusions préliminaires de l’étude du Comité scientifique aient induit certains médias japonais en erreur quant à de possibles sous-estimations, de la part du Gouvernement japonais, des taux d’exposition interne aux radiations qu’auraient pu subir des travailleurs du site de Fukushima-Daiichi.  Le représentant a déclaré que le Gouvernement japonais était prêt à fournir les preuves et les données nécessaires pour que le Comité scientifique « rééquilibre ses propos ».  Le Gouvernement souhaiterait que l’UNSCEAR tienne compte de cette demande dans la version finale de son rapport, a-t-il indiqué.


Les délégations qui sont intervenues cet après-midi ont mis l’accent sur le rôle essentiel que continue à jouer le Comité scientifique en tant qu’unique organe indépendant chargé de l’étude des effets des rayonnements ionisants, compte tenu du fait que le champ d’application des technologies nucléaires ne cesse de s’étendre, et que l’énergie nucléaire représente une alternative énergétique moins polluante que beaucoup d’autres.  Toutefois, certains intervenants, à l’instar du représentant des pays du Marché commun du Sud (MERCOSUR), ont rappelé la nécessité de doter le Comité de fonds suffisants, afin de lui permettre de poursuivre ses travaux.  Les pays du MERCOSUR estiment que le renforcement du financement du Comité est une condition préalable à l’élargissement du nombre de ses membres, a souligné le représentant.


En début de séance, la Commission a adopté sans vote un projet de décision sur la question de Gibraltar par lequel l’Assemblée générale demanderait instamment aux Gouvernements de l’Espagne et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord d’apporter une solution définitive à la question de Gibraltar.  


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) se réunira lundi, le 28 novembre, à 10 heures, pour commencer l’examen du point de son ordre du jour relatif à l’étude d’ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects.


EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS (A/68/46, A/C.4/68/L.7 et A/C.4/68/L.8)


Projet de décision sur la Question de Gibraltar (A/C.4/68/L.6)


Aux termes du projet de décision sur la question de Gibraltar, adopté sans vote, l’Assemblée générale demanderait instamment aux Gouvernements de l’Espagne et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord d’apporter, dans le prolongement de la Déclaration de Bruxelles du 27 novembre 1984, une solution définitive à la question de Gibraltar, à la lumière des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et des principes applicables, et dans l’esprit de la Charte des Nations Unies, tout en tenant compte des intérêts et des aspirations de Gibraltar, qui sont considérés comme légitimes au regard du droit international.


Elle noterait que le Royaume-Uni souhaite conserver le Forum trilatéral de dialogue sur Gibraltar et que l’Espagne estime que le Forum n’existe plus et qu’il faudrait le remplacer par un nouveau mécanisme de coopération locale favorisant le bien-être social et le développement économique de la région, au sein duquel les habitants du Campo de Gibraltar et de Gibraltar seraient représentés.


L’Assemblée prendrait acte des efforts déployés par l’une et l’autre parties pour résoudre les problèmes actuels et pour entamer, selon des modalités souples et adaptables et à titre ad hoc et officieux, un dialogue réunissant toutes les parties concernées et compétentes, afin de trouver des solutions communes et de progresser sur les questions d’intérêt commun.


Présentation du Rapport du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (A/68/46)


M. CARL MAGNUS LARSSON, Président du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR), a présenté le rapport de la soixantième session du Comité scientifique, qui est chargé d’évaluer les niveaux et les conséquences de l’exposition aux rayonnements ionisants d’origine naturelle ou artificielle.  Il a noté que la Commission internationale de protection contre les radiations se base sur les travaux du Comité scientifique pour développer ses recommandations relatives à la gestion des risques de radiation.


Deux sujets ont été abordés au cours de la soixantième session du Comité, a-t-il indiqué: d’une part, les conséquences de l’exposition des enfants aux rayonnements ionisants et, d’autre part, les niveaux et effets de l’exposition aux radiations suite au grand tremblement de terre survenu dans l’est du Japon en 2011.  En ce qui concerne le grand tremblement de terre de l’est du Japon, M. Larsson a rappelé les conséquences dramatiques de cette catastrophe naturelle sans précédent: 20 000 décès, des milliers de blessés, ainsi que des dommages importants à l’économie et aux infrastructures, notamment.  En outre, trois des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi ont été gravement endommagés et leurs cœurs ont fondu, provoquant la libération d’une quantité importante de substances radioactives pendant les jours et les semaines suivantes.  « Il s’agit du deuxième accident nucléaire civil le plus grave après celui de Tchernobyl en 1986 », a-t-il estimé, avant d’indiquer qu’au cours des jours qui ont suivi, les autorités japonaises ont évacué environ 78 000 personnes vivant dans une zone de 20 kilomètres autour de la centrale.


Afin d’évaluer les niveaux d’exposition aux radiations et les effets sur la santé humaine et l’environnement de l’accident, le Comité scientifique a mis sur pied un groupe de coordination mené par M. Wolfgang Weiss, représentant de l’Allemagne, ainsi que cinq groupes de travail chargés de l’étude de questions spécifiques.  Plus de 80 scientifiques provenant de 18 pays ont participé aux études, a précisé M. Larsson.


En termes d’exposition aux rayonnements ionisants, le Comité s’est particulièrement penché sur les conséquences de l’émission d’iode 131 et de césium 137 dans l’atmosphère.  L’iode 131 a été émis dans l’atmosphère dans des quantités très importantes et il joue un rôle dans le développement du cancer de la thyroïde, a relevé le Président du Comité scientifique, en indiquant que sa radioactivité décline rapidement.  Des substances radioactives ont également été déversées dans l’océan, mais après quelques semaines, les rejets dans la mer ont diminué.  La prise de contre-mesures par le Gouvernement japonais a contribué à limiter les émissions, et les doses mesurées sont bien en-deçà des doses dangereuses, elles se situent en fait dans les zones normales.  « La situation n’est donc pas alarmante, mais il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives », a-t-il noté.


Une augmentation légère de risques de cancer, en particulier de la thyroïde, pourrait être enregistrée à partir des données recueillies, mais ce risque accru est très faible, a poursuivi le Président du Comité scientifique, avant d’indiquer que 360 000 enfants sont contrôlés pour détecter toute anomalie de la thyroïde.  Il apparaît que les données enregistrées ne diffèrent pas de celles collectées dans des régions qui n’ont pas été affectées par la catastrophe.


S’agissant des travailleurs, aucune mort liée aux rayonnements ionisants n’a été déplorée, a-t-il ajouté.  Environ 200 travailleurs ont été exposés à des doses 50 fois supérieures aux normes, et le Comité reste prudent sur les effets de ces expositions, en raison du nombre relativement limité de personnes concernées.  M. Larsson a ainsi relevé qu’outre l’effet direct des rayonnements, les effets sur l’environnement sont considérables.  Il a cependant noté que le Comité n’est pas compétent pour analyser cette question.


« Il semblerait que l’incidence sur la population japonaise n’est pas évidente en matière de maladies, bien que certains groupes, dont les enfants et les travailleurs, doivent être suivis de façon régulière », a noté le Président du Comité scientifique.  Les résultats des études menées à ce sujet seront finalisés prochainement, afin de les présenter à la population du Japon, a-t-il indiqué.


M. Larsson a annoncé que le Comité concentrera ses futurs travaux sur deux priorités thématiques: d’une part l’impact mondial de la production d’électricité, y compris le suivi de la catastrophe de Fukushima, et l’utilisation croissante des rayonnements ionisants dans les diagnostics et les traitements médicaux; et d’autre part les effets des rayonnements ionisants à faible dose.


Le travail du Comité scientifique joue un rôle déterminant en matière de sécurité internationale s’agissant des rayonnements ionisants et de la protection des personnes et des populations contre ceux-ci dans le domaine de la santé et de l’environnement.  En outre, le partage d’informations au niveau international est très important.  « La compétence, l’indépendance et l’objectivité du Comité lui permettent de remplir sa mission de façon efficace », a déclaré M. Larsson en concluant son intervention.


Parlant du rapport sur les effets des rayons ionisants, M. FRED METTLER, Représentant des États-Unis auprès du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et Président de l’étude du Comité sur les effets de l’exposition aux rayonnements ionisants pendant l’enfance, a expliqué que du fait les enfants sont une des « populations les plus vulnérables », le Comité a souhaité compiler toutes les informations existantes sur cette question dans un seul rapport.  Avec plus de 60 années de données compilées depuis les bombardements atomiques contre le Japon, puis la tragédie de Tchernobyl et récemment la catastrophe de Fukushima et l’utilisation de plus en plus fréquente des scanners en médecine, il a été possible de faire des analyses comparatives par organe et par taux d’exposition aux radiations, ainsi que de mener des études approfondies de la sensibilité des enfants aux différents cas d’exposition.


Le rapport présenté aujourd’hui à la Quatrième Commission pose la question de savoir si les enfants sont effectivement plus sensibles aux rayonnements ionisants, et si oui, pourquoi?  Il a été possible de confirmer qu’en fonction du moment où l’irradiation a lieu, les conséquences qu’elle a sur les enfants varient de manière significative.  Ceci est particulièrement vrai pour des organes comme le cerveau et les poumons, a expliqué M. Mettler.  De plus, les doses d’exposition ont également un impact qui est inversement proportionnel à la taille et au stade de développement de la personne.  En médecine, on en tient compte actuellement, mais lors des catastrophes nucléaires les enfants sont plus affectés quand ils sont soumis à des taux d’exposition égaux à ceux que subissent des adultes.


Pour ce qui est de la question des cancers après exposition chez les enfants, le rapport confirme que dans le cas des cancers de la thyroïde et de la peau les enfants sont plus sensibles, alors que pour d’autres organes ils le sont moins.  Le rapport conclut en outre qu’il n’y a pas d’inquiétudes à avoir pour des personnes ou des enfants ayant été exposés à des rayonnements ionisants, les conséquences de cette exposition ne se manifestant pas au niveau génétique.


Débat général


M. ALFREDO FERNANDO TORO-CARNEVALI (Venezuela), qui s’exprimait au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), a déclaré que le rôle du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) est essentiel en tant que mandat donné à une instance indépendante, et il est nécessaire que le Comité puisse continuer d’examiner et de collecter des infos sur les effets des rayonnements ionisants, conformément au mandat qui lui a été donné.


Les membres du MERCOSUR saluent la décision prise par le Comité scientifique de prendre comme sujet prioritaire l’impact mondial de la production d’énergie (y compris le suivi des conséquences radiologiques de l’accident survenu en 2011 à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi) et de la progression rapide des utilisations qui sont en matière de diagnostique et de soins thérapeutiques des rayonnements ionisants en médecine.  Il en est de même concernant les effets qu’ont les expositions à des rayonnements ionisants à des doses et des débits faibles.  Le MERCOSUR soutient l’objectif stratégique que s’est fixé le Comité pour la période 2014-2019, qui est de sensibiliser davantage et de mieux informer les décideurs, la communauté scientifique et la société civile sur les rayonnements ionisants et leurs effets sur la santé et l’environnement, afin de leur donner une base solide à partir de laquelle prendre des décisions éclairées sur les questions relatives à ces rayonnements.


Compte tenu de l’importance des travaux du Comité scientifique, le MERCOSUR insiste sur la nécessité de résoudre la crise budgétaire et administrative qui l’affecte.  Le soutien stable, permanent et régulier qui avait été promis au Comité ne s’est pas concrétisé, a dit le représentant en demandant des précisions sur la situation du Fonds géré à cet égard par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) au cours des dernières années.  Le renforcement du financement du Comité est une condition préalable à l’élargissement du nombre de ses membres, a souligné le représentant, qui a également rappelé les obligations financières incombant à ses membres.  Le MERCOSUR souhaiterait qu’à terme on puisse arriver à mettre en place un régime international de protection contre les effets des rayonnements ionisants.


M. CARL HALLEGARD, de l’(Union européenne), a dit sa satisfaction en ce qui concerne le rapport de la soixantième session du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants.  Il a noté que le Comité a joué un rôle important pour l’amélioration de la compréhension scientifique des niveaux d’exposition aux radiations ionisants et de leurs effets sur la santé et l’environnement.  M. Hallegard a en outre salué l’initiative de la Commission visant à mener des collectes périodiques de données sur l’exposition des patients à ces radiations.  Il a dit que l’Union européenne était prête à coopérer à cette entreprise.  Il a ensuite salué les résultats de l’évaluation menée par le Comité scientifique sur les niveaux d’exposition aux radiations consécutifs à l’accident nucléaire de Fukushima Daiichi, au Japon, en mars 2011.  Le représentant a souligné l’importance des données recueillies par le Comité sur l’exposition des enfants aux radiations, et il a souhaité que le Comité puisse continuer à mener des études sur les différences existant entre enfants et adultes soumis à des radiations ionisantes.


M. ALEJANDRO ALDAY(Mexique) a relevé que le débat sur les armements nucléaires se passe généralement dans les enceintes chargées des questions liées au désarmement, en notant cependant que la communauté internationale réalise aujourd’hui très clairement l’impact humanitaire qu’ont ces types d’armements.  Il faut désormais réfléchir à la réaction aux éventuelles catastrophes nucléaires civiles, notamment s’agissant de la réponse à mettre en place sur le plan humanitaire et pour faire face aux effets des radiations sur l’environnement et la santé.  Cette question a été l’objet d’une récente conférence en Norvège, a indiqué le représentant, avant d’estimer qu’aucun État ou organisation internationale ne dispose actuellement de la capacité de réagir de façon adéquate aux effets d’une catastrophe nucléaire.  Une conférence aura donc lieu en 2014 au Mexique pour poursuivre la discussion concernant l’impact que pourrait avoir une explosion nucléaire accidentelle ou volontaire sur la santé publique, l’environnement, les infrastructures et la sécurité alimentaire, notamment.


Mme BUROOJ AL-HAIDARI (Iraq) a expliqué que le Gouvernement iraquien était conscient des effets des rayonnements ionisants, compte tenu du fait que l’Iraq en a directement souffert et a du mobiliser des ressources financières et humaines importantes pour faire face à leurs impacts négatifs, y compris sur l’environnement.  Le Gouvernement de l’Iraq a promulgué une loi pour créer le Ministère de l’environnement, qui est chargé de cette question, et le Ministère des sciences et des technologies ne ménage quant à lui aucun effort pour éliminer les sources polluantes, de manière à protéger les citoyens contre les dangers de ces radiations, a précisé la déléguée.  De plus, il existe en Iraq un plan d’urgence pour faire face à d’éventuels accidents nucléaires, a indiqué Mme Al-Haidari.  Elle a déclaré que la responsabilité de la protection de la planète Terre et de son espace extra-atmosphérique est une responsabilité collective.


M. ZHAO XINLI (République populaire de Chine) a indiqué que la Chine est satisfaite de constater que la communauté internationale prête de plus en plus attention aux travaux du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et à la diffusion des résultats de ses études.  Face à la demande énergétique croissante dans le monde, toutes les nations sont confrontées au problème de l’insuffisance des ressources énergétiques et à la pollution associée à l’utilisation et à la production des ressources énergétiques.  Compte tenu de ce qui précède, en tant que source d’énergie peu polluante, l’énergie nucléaire reste une option intéressante et justifie que l’on se penche sur les questions ayant trait à son développement et de son utilisation sûre au bénéfice de l’humanité, a remarqué le représentant.  Il a également fait état de l’application des technologies nucléaires à des domaines aussi variés que la médecine, l’élevage agricole, la conservation des aliments ou encore l’industrie.  Il faudrait que la communauté internationale fasse davantage de recherches sur les effets des rayonnements ionisants tout en utilisant pleinement les technologies nucléaires pour les mettre au service de l’humanité, a dit M. Zhao.


La catastrophe nucléaire de Fukushima appelle à la conduite d’une réflexion sérieuse et d’une enquête poussée en vue de déterminer les mesures préventives qui s’imposent pour éviter qu’un tel scénario ne se répète, a demandé le représentant.  Il a invité le Japon à faire face à ses responsabilités et à adopter les décisions et mesures nécessaires pour répondre aux conséquences de cette catastrophe de manière efficace et transparente, de manière à rassurer la communauté internationale et les pays de la région.  La Chine estime que les Nations Unies devraient assumer un rôle de chef de file dans les quatre domaines suivants: comment gérer efficacement les suites des accidents nucléaires et faire le point sur les meilleures pratiques en la matière; comment faut-il faire pour renforcer les travaux du Comité scientifique avec le soutien de la communauté internationale dont les attentes sont de plus en plus exigeantes; promouvoir des recherches sur les effets des rayonnement ionisants provenant de sources autres que les accidents nucléaires; et enfin, garantir la sécurité de centrales nucléaires temporairement suspendues ou abandonnées.


M. ROBERT BORJE (Philippines) a déclaré que les technologies radioactives peuvent être bénéfiques, notamment dans le domaine médical et de la production d’électricité, mais a cependant relevé que l’utilisation de l’énergie nucléaire est pleine de risques et de dangers potentiels.  C’est pourquoi la communauté internationale doit veiller à ce que les rayonnements ionisants soient utilisés de façon sûre et dans l’intérêt de tous.  À cet égard, le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants joue un rôle important, et son dernier rapport fournit des informations détaillées sur des questions clefs en la matière, a ajouté le représentant.


Les Philippines, a relevé M. Borje, notent les activités de communication entreprises afin de diffuser le rapport du Comité sur les niveaux et les effets des rayonnements ionisants causés par l’accident nucléaire survenu en 2011 à la suite du grand tremblement de terre qui a frappé l’est du Japon.  Nous relevons l’amélioration du site Internet du Comité, la production de tracts, de posters et de manuels pour expliquer en langage accessible au grand public les conclusions des derniers rapports du Comité, a dit M. Borje.  La gestion de l’information, comme la transmission d’informations fiables et accessibles au grand public, sont  cruciales dans les situations d’urgence, a-t-il insisté.


Enfin, les conclusions scientifiques du Comité sur les effets de l’exposition aux rayonnements ionisants sur les enfants sont très utiles pour définir des politiques appropriées au renforcement de la protection de leur santé, en particulier s’agissant de l’attention qui devrait être donnée à l’âge de la personne touchée au moment où elle a été exposée à des radiations et concernant la dose absorbée, a noté M. Borje.  Il a conclu son intervention en réaffirmant le soutien de son pays au travail important que mène le Comité.


M. NAOKI TAKAHASHI (Japon) a déclaré que compte tenu de la nature technique du débat d’aujourd’hui, sa déclaration est directement basée sur des instructions en provenance de sa capitale.  En tant que pays attaché à la sécurité de la technologie nucléaire, le Japon a pu bénéficier des travaux du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR).  Suite à l’expérience tragique de l’accident nucléaire provoqué par le tremblement de terre et le tsunami de 2011, le Japon renforce davantage l’engagement qu’il a pris en la matière et reconnaît le rôle fondamental que joue le Comité scientifique dans ce domaine.


Rappelant que l’UNSCEAR est la seule organisation à avoir fait une étude scientifique pendant plus de deux ans sur les niveaux d’exposition aux rayonnements et les risques associés, suite à l’accident nucléaire de Fukushima-Daiichi, le représentant a indiqué que son gouvernement attache la plus haute attention à la compréhension des taux d’exposition auxquels ont été soumis les travailleurs de ce site et les résidents de la région de Fukushima.  Malheureusement, certains médias japonais ont mal compris les conclusions présentées dans le rapport du Comité scientifique, selon lesquelles le Gouvernement du Japon aurait sous-estimé les taux d’exposition interne aux radiations subis par les travailleurs de la centrale nucléaire.  Convaincu du fait que le Comité scientifique est conscient qu’il y a eu, selon les cas, des surestimations et des sous-estimations de ces taux, le Gouvernement japonais regrette que le rapport ne fasse état que des cas de sous-estimation, ce « qui a conduit le grand public à mal interpréter les conclusions du Comité scientifique », a dit M. Takahashi.  Le Japon demande de ce fait à l’UNSCEAR de rééquilibrer les évaluations qu’elle a faites des taux d’exposition interne subie par les travailleurs de Fukushima-Daiichi dans son prochain rapport d’évaluation.  Le Gouvernement du Japon est disposé à fournir à l’UNSCEAR les preuves et données nécessaires et serait reconnaissant au Comité scientifique de bien vouloir tenir compte de la présente demande.


M. AVINASH PANDE (Inde) a salué le travail mené par le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants sur les conséquences de l’exposition aux radiations après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, survenu en 2011.  Il a précisé que les effets de cet accident allaient être documentés pendant des décennies, et il a invité le Comité à mené des analyses périodiques à cet effet.  Il a ensuite noté qu’après une catastrophe comme celle de Fukushima-Daiichi, de nombreuses opinions, parfois mal éclairées, émergent.  Il serait judicieux de disposer d’un rapport non partisan et scientifique pour se faire une opinion claire des conséquences d’un tel évènement, a dit M. Pande.  Il a prévenu que les prévisions sanitaires et les projections concernant la possibilité que des cas de cancers puissent voir le jour, faites par le Comité, ne devraient pas être faussement interprétées comme étant des prévisions relatives à un quelconque nombre de morts potentielles dans le futur. 


Le représentant a ensuite salué les mesures préventives prises par le Gouvernement du Japon, et qui ont permis de réduire les niveaux de radiations touchant ou menaçant les populations.  Il a également salué les évaluations menées par le Comité sur les niveaux de radiation ayant pu affecter des enfants.  M. Pande a en outre relevé que ces études sur les enfants vont en droite ligne de celles menées par l’Inde sur des nouveau-nés dans la région à fortes radiations naturelles de la côte du Kerala.  Il a par ailleurs souhaité que les organismes internationaux pertinents puissent se servir des résultats des recherches du Comité scientifique afin d’établir des normes en matière d’exposition aux radiations, notamment en faveur des travailleurs des secteurs à risque de radiations et du grand public.  Il a enfin salué l’annonce d’études à l’échelle mondiale que le Comité envisage de mener dans le domaine des radiations médicales.  Le représentant a offert la contribution de l’Inde à cet effort, et a averti que cette étude serait difficile à mener au vu de la diversité des situations propres à chaque pays.


M. VITALY MACKAY (Bélarus) a déclaré le soutien de son pays au travail du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR), qui est la principale source d’informations sur les effets des rayonnements ionisants sur la santé et l’environnement.  Il est crucial de disposer d’informations scientifiques sur les risques liés aux rayonnements ionisants, a-t-il poursuivi, compte tenu de l’importance de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité.  L’étude sur les conséquences des catastrophes de Fukushima et de Tchernobyl a permis au Comité de mener un travail important, qu’il faut poursuivre dans le contexte du Plan d’action des Nations Unies pour Tchernobyl à l’horizon 2016, a dit M. Mackay.  Le représentant a conclu son intervention en déplorant le récent décès de l’ancien représentant du Bélarus auprès du Comité, qui avait étudié les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl.


M. YEVHENII TSYMBALIUK(Ukraine) a salué le travail du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants au cours de la période 2012-2013, ainsi que les résultats de sa soixantième session.  Il a noté qu’il existe un besoin persistant d’examiner et de compiler les informations relatives aux radiations atomiques et ionisantes, et d’analyser leurs effets sur l’humanité et l’environnement, d’autant plus que ces informations sont de plus en plus complexes et diverses.  Il a également suggéré que soient divulgués les résultats des travaux du Comité scientifique, ainsi que toutes les connaissances scientifiques ayant un rapport avec les radiations atomiques et leurs effets.  Le représentant a par ailleurs salué l’évaluation globale, faite par le Comité scientifique, des niveaux d’exposition et des risques de radiation consécutifs à l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, en mars 2011.  Il a ajouté qu’on attend désormais de recevoir davantage de détails scientifiques liés à cet évènement. 


Il a ensuite salué les progrès faits par le Comité dans ses travaux à Fukushima, notamment en matière d’évaluation des niveaux d’exposition aux radiations dues à la production d’électricité.  Il a également salué le rapport couvrant l’année 2013 que le Comité a confectionné en mettant un accent particulier sur les effets de l’exposition des enfants aux radiations.  Selon le représentant, il est important que le Comité continue de travailler afin d’améliorer la compréhension que l’on a des effets des radiations sur les hommes et l’environnement, afin que ces évaluations puissent constituer des bases scientifiques pour l’élaboration de mesures nationales et internationales destinées à la protection des travailleurs et du public contre les radiations ionisantes. 


Le représentant a en outre indiqué que l’Ukraine était prête à participer aux futurs travaux du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants.  Il a relevé que l’Ukraine a participé activement aux travaux du Comité scientifique dans le passé, et a contribué à l’élaboration du programme du Comité pour la période 2014-2019.  Il a précisé que l’Ukraine a une grande expérience en ce qui concerne les radiations, et que le pays a déjà mené de larges recherches sur les effets des radiations sur l’homme et l’environnement.


M. GERARDO DÍAZ BARTOLOMÉ (Argentine) a déclaré qu’en tant qu’État membre du Comité scientifique sur les effets ionisants des radiations depuis sa création en 1955, l’Argentine appuie le rapport de l’UNSCEAR et est coparrain du projet de résolution soumis à l’Assemblée générale sur la question des rayons ionisants.  L’Argentine souligne que l’exposition d’enfants aux radiations après l’accident de Fukushima-Daiichi mérite l’attention du Comité et espère que celui-ci pourra poursuivre des études complémentaires sur la question.  La délégation argentine  se félicite par ailleurs de l’appel lancé, lors de la Conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), pour que son Directeur général se penche, en se basant sur les conclusions du rapport du Comité, sur les conséquences de cet accident nucléaire.


Mme LILIANA SANCHEZ RODRIGUEZ (Cuba) s’est félicitée de l’excellent travail accompli par le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) depuis sa création.  Elle a déclaré que la paix et la sécurité internationales continuent d’être menacées par l’existence d’environ 4 400 ogives nucléaires déployées, la moitié d’entre elles étant en état d’alerte opérationnelle maximale.  Plus de 17 000 armes nucléaires existent, et l’usage de telles armes serait « illégal, immoral et constituerait une violation flagrante des normes internationales qui répriment le crime de génocide », a souligné la représentante.  Il est donc fondamental, a-t-elle estimé, de renforcer les liens entre le Comité, les États Membres, et d’autres agences spécialisées, comme l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).


M. CARL MAGNUS LARSSON, Président du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants, a estimé dans ses remarques de conclusion qu’il était encourageant de constater le soutien qu’apportent les États Membres au travail du Comité, qui espère poursuivre ses travaux conformément à son plan de travail.  Il a ainsi remercié toutes les délégations qui ont exprimé leur appui au Comité.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.