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CCP/94

La Commission de consolidation de la paix souhaite une meilleure contribution du secteur privé local et transnational à la stabilisation des pays fragiles

25/06/2013
Assemblée généraleCCP/94
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de consolidation de la paix

Manifestation spéciale

matin


LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX SOUHAITE UNE MEILLEURE CONTRIBUTION

DU SECTEUR PRIVÉ LOCAL ET TRANSNATIONAL À LA STABILISATION DES PAYS FRAGILES


« À l’occasion de la première commémoration de la Journée de la consolidation de la paix », a déclaré le Président de la Commission chargée de cette question, la Commission et le Pacte mondial ont organisé aujourd’hui une manifestation spéciale pour débattre du thème « les entreprises au service de la consolidation de la paix ».  Ce débat a eu lieu afin d’encourager l’établissement de partenariats public-privé à travers lesquels le monde des affaires pourrait soutenir les efforts déployés pour permettre aux pays sortant d’un conflit d’opérer une reconstruction sociale et économique qui ne soit pas mise en danger par les tensions politiques que provoquent notamment l’exploitation de ressources naturelles, l’absence de création d’emplois et les disputes liées aux questions foncières et à la répartition des revenus issus de la mise en valeur de richesses naturelles.


Le Président en exercice de la Commission de consolidation de la paix (CCP), M. Ranko Vilović, a posé le principe selon lequel, en favorisant la croissance économique par la création d’emplois, le secteur privé contribue à la consolidation de la paix.  En outre, les entreprises de ce secteur réunissent des personnes de différentes ethnies, religions et cultures sur un même terrain, tout en mettant l’accent sur des intérêts qui leur sont communs. 


Le Directeur exécutif du Pacte mondial des Nations Unies, M. Georg Kell, s’est félicité du réel intérêt manifesté par le monde des affaires pour contribuer aux solutions dont ont besoin les pays sortant de conflit.  Il a rappelé aux chefs d’entreprises qu’ils avaient la possibilité de faire des choix responsables, en prenant en compte les questions environnementales et en aidant à résoudre le problème de la corruption.


La discussion qui a eu lieu entre experts gouvernementaux, du secteur privé et de la société civile au cours de deux tables rondes organisées ce matin en séance publique, a porté essentiellement sur l’exploitation des ressources naturelles que recèlent les pays sortant de conflit.  Il s’agit de richesses censées bénéficier à la population des pays qui en sont dépositaires, mais qui en même temps font courir à ces pays le risque de connaître de nouveau des conflits, a averti la Sous-Secrétaire générale à l’appui à la consolidation de la paix, Mme Judy Cheng-Hopkins. 


« La question à résoudre est de taille quand on sait qu’en 2010 les revenus issus de l’exploitation pétrolière d’un pays africain étaient supérieurs à l’aide publique au développement (APD) versée cette même année à toute l’Afrique », a-t-elle fait observer, sans mentionner le nom du pays en question.  Elle a opposé les deux écoles de pensées qui s’affrontent sur la question de l’extraction des ressources naturelles des pays en développement.  L’une est défavorable à l’exploitation de ces ressources par les pays fragiles et par les entreprises auxquelles ils octroient des licences, au vu du risque élevé de corruption et du manque d’infrastructures dont souffrent ces pays, tandis que l’autre, au contraire, préconise l’exploitation de ces ressources au moment où leur valeur est en hausse, car si elles étaient laissées inexploitées, le marché, du fait des progrès technologiques trouverait certainement des alternatives de remplacement.


Les neuf panélistes invités à ces tables rondes ont donné des exemples concrets de la façon dont le monde des affaires et la communauté internationale pouvaient renforcer leur partenariat en faveur de la consolidation de la paix.  Le fonds Sustainability Research and Policy a, par exemple, accumulé une certaine expérience dans le soutien aux entreprises opérant dans les zones de conflit, notamment en Colombie et au Sri Lanka, a dit l’un d’eux.


« Le secteur privé reste cependant réticent à prendre en compte les aspects politiques du développement et les circonstances du lieu où il s’implante », a pour sa part relevé le Directeur exécutif de la Chambre de commerce et d’industrie panafricaine.


Les entreprises multinationales ont néanmoins intérêt, pour elles-mêmes, à veiller à la stabilité des pays où elles opèrent, car elles ont besoin des ressources qu’elles y exploitent.  Elles doivent donc établir des relations de longue durée avec les gouvernements de ces pays, ont relevé plusieurs experts au cours du débat. 


Tout en reconnaissant le bien-fondé de ce point de vue, le représentant de la Chambre de commerce du Libéria a noté que de leur côté, les gouvernements doivent offrir des conditions propices au développement du secteur privé.  Cet expert a aussi invité les entreprises multinationales engagées dans ce secteur à combler les lacunes dont souffre l’industrie extractive locale.  Plusieurs experts ont d’ailleurs rappelé que les entreprises locales, et pas seulement les multinationales, avaient aussi un rôle à jouer dans le processus de consolidation de la paix, et qu’il est donc important de les aider à renforcer leurs capacités.


Plusieurs intervenants ont rappelé que ce partenariat public-privé devait se développer dans le respect de l’état de droit et des droits de l’homme, ainsi que dans la transparence.  À cet égard, la représentante de la Chambre de commerce internationale a salué le rôle qu’avait joué le Pacte mondial en matière de responsabilisation des entreprises.  Pour ce qui concerne les gouvernements, le représentant de l’entreprise More for Less Soudan Ltd a exigé une plus grande responsabilisation dans la délivrance des licences d’exploitation de ressources aux entreprises.



MANIFESTATION SPÉCIALE DE LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX ET DU PACTE MONDIAL, SUR LE THÈME « LES ENTREPRISES AU SERVICE DE LA CONSOLIDATION DE LA PAIX »


Déclarations liminaires


Mme JUDY CHENG-HOPKINS, Sous-Secrétaire générale à l’appui à la consolidation de la paix, a tout d’abord indiqué qu’en dépit de la crise économique, le taux de croissance de l’Afrique avait connu une hausse qui le porte entre 8% et 11% selon les pays, alors même que la majorité des pays fragiles sortant de conflits se trouvent sur ce continent.  Elle a également signalé que les pays fragiles qui recèlent d’importantes ressources naturelles ont 50% de plus de risques de sombrer dans un conflit.


Elle a ensuite indiqué qu’il existe, à l’heure actuelle, deux écoles de pensées concernant le bien-fondé, ou non, pour les pays fragiles d’exploiter les ressources que leur territoire recèle.  L’une prône qu’au vu du risque élevé de corruption et du manque d’infrastructures, il est préférable de les préserver pour les générations à venir au lieu de les « gaspiller ».  L’autre, a-t-elle enchaîné, estime au contraire que ces ressources naturelles risquent de perdre éventuellement de leur valeur car le marché trouvera des alternatives ailleurs et que les pays qui les recèlent pourraient ainsi perdre l’opportunité de toucher des revenus issus de l’exploitation de ces ressources.  Pour illustrer l’ampleur des richesses, Mme Cheng-Hopkins a rapporté qu’une étude récente avait révélé qu’en 2010, les revenus issus de l’exploitation pétrolière d’un seul pays africain avaient dépassé l’ensemble de l’aide publique au développement (APD) versée à toute l’Afrique.  Elle a également fait observer que les pays fragiles exploitent de toute façon leurs ressources naturelles et qu’il leur est impossible de faire marche arrière. 


Mme Cheng-Hopkins a poursuivi son intervention en signalant que de nombreux pays fragiles n’obtiennent pas de conditions favorables au niveau international pour obtenir les prêts dont ils ont besoin pour la reconstruction, alors que les conflits qu’ils ont connus dans le passé ont laissé leurs infrastructures en piteux état.  Pour la Sous-Secrétaire générale, cette situation est un argument de plus en faveur de l’exploitation de leurs ressources naturelles, qui sont souvent leurs seules sources de revenu.  Car, ces pays peuvent ainsi toucher des revenus qui leur permettent de créer par la suite des conditions plus favorables pour leurs populations, a-t-elle expliqué.  Elle s’est toutefois inquiétée du risque élevé de corruption, et a signalé que faute de formation et de ressources humaines qualifiées, de nombreux pays fragiles signent avec les multinationales des contrats qui leur sont défavorables, ces entreprises s’octroyant une part très majoritaire des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources de ces pays.


Mme Cheng-Hopkins a appelé les gouvernements à exploiter les ressources de l’Internet pour créer et publier des systèmes qui permettent de diffuser de manière transparente les études géologiques menées dans les pays en développement par les entreprises des pays riches, d’afficher la nature et le contenu des contrats signés avec les gouvernements des pays fragilisés par les conflits, ainsi que toutes les informations concernant la répartition des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources de ces pays.  Elle a également fait observer que les multinationales qui ont, elles aussi, besoin de ces ressources ont par conséquent intérêt à veiller à la stabilité des pays où elles les exploitent.  Elles doivent donc établir des relations de longue durée avec les gouvernements des pays où elles opèrent.


M. GEORG KELL, Directeur exécutif du Pacte mondial des Nations Unies, a indiqué que plus de 5 000 entreprises opérant dans plus de 130 pays ont exprimé leur désir de voir les pays sortant de conflit connaitre un succès dans leur transition et reconstruction.  Si la violence est le plus grand obstacle à la croissance d’un pays, a-t-il remarqué, l’esprit d’entreprise prospère néanmoins dans ces pays, et ce, pas seulement dans le secteur de l’extraction des ressources naturelles.  Il a noté le réel intérêt manifesté par le monde des affaires pour contribuer aux solutions dont ont besoin les pays sortant de conflit.  Il a remercié les investisseurs pour leur contribution à ces objectifs.  Il a aussi parlé de la nécessité de prendre en compte les facteurs qui encouragent la transparence.


« Que faudrait-il faire pour améliorer la situation dans ces pays? » a demandé M. Kell en invitant les participants à proposer « des idées très concrètes ».  Les questions environnementales et de corruption ne sont plus « l’affaire des autres » car elles nous concernent tous, a-t-il lancé, notant avec satisfaction que les chefs d’entreprises l’avaient bien compris.  Ils ont la possibilité de faire des choix responsables, a-t-il dit.  Nous espérons que le débat d’aujourd’hui encouragera cette tendance, notamment par un partage des bonnes pratiques, a-t-il ajouté.


Table ronde 1


M. BENNETT FREEMAN, de Sustainability Research and Policy, modérateur de la table ronde, a expliqué avoir lancé la création d’un fonds pour la durabilité des marchés qui met l’accent sur le rôle des entreprises dans les marchés émergents, notamment en y donnant des moyens d’autonomisation aux femmes et aux filles et en combattant la corruption.  Beaucoup a été accompli ces 12 dernières années quant au rôle que jouent les entreprises dans les zones de conflit, a-t-il remarqué.  Nous avons ainsi accumulé une certaine expérience dans le soutien aux entreprises opérant dans les zones de conflit, a-t-il indiqué.  Il a donné des exemples concernant la Colombie et le Sri Lanka, où des entreprises contribuent à la consolidation de la paix.


M. KEBOUR GHENNA, Directeur exécutif de la Chambre de commerce et d’industrie panafricaine, qui est une chambre créée en 2009, et dont le siège est à Addis-Abeba, en Éthiopie, a insisté sur le rôle du secteur privé national dans la consolidation de la paix.  Il a expliqué que l’exploitation des ressources naturelles d’un pays pouvait provoquer des conflits, notamment lorsque la population locale ou un groupe ethnique est exclu de la propriété foncière concernant les zones où se trouvent ces ressources.  Il a souligné que le secteur privé ne constituait pas un seul bloc monolithique mais était composé de membres qui représentent des intérêts différents.


Le secteur privé ne se rend pas toujours compte du rôle qu’il peut jouer dans la consolidation de la paix, a-t-il remarqué.  Ce secteur est en outre réticent à faire de la politique ou à prendre en compte les aspects politiques du développement et des circonstances du lieu où il veut s’implanter.  Or, a-t-il expliqué, le secteur privé a la possibilité de changer les choses et de jouer un rôle plus positif en la matière.  Il a noté que la communauté internationale ne s’était pas encore appuyée sur le secteur privé local, alors qu’elle a déjà utilisé et donné son appui au seul potentiel des sociétés transnationales.  Le secteur privé utilise aussi des réseaux qui peuvent être utiles pour la consolidation de la paix, a-t-il ajouté.


M. ZEKRULLAH M. KAZEMI, de la société Protina, a indiqué qu’à la suite du conflit qu’a connu la Côte d’Ivoire, où se trouve son entreprise, les sociétés qui y sont installées ont été obligées « de repartir de zéro ».  Il a évoqué la difficulté de gérer les antagonismes communautaires et l’importance de créer un cadre où les entreprises puissent évoluer de manière apolitique.  L’entreprise Protina a organisé de nombreuses soirées culturelles à l’intention de ses ouvriers, soirées durant lesquelles toute discussion politique était exclue, a dit M. Kazemi.  Il a également souligné les importantes contributions des femmes à la consolidation de la paix, ces dernières étant, a-t-il estimé, « de nature plus pacifique que les hommes ».


M. CHRISTOPHER NEYOR, de la Chambre de commerce du Libéria, a indiqué que le manque de participation de la population aux activités économiques et commerciales est une cause de conflit, car cela reflète un manque de possibilités d’épanouissement économique pour les populations concernées.  Il a également fait observer que l’exploitation des ressources naturelles se fait sur des bases inégales, les revenus issus de cette exploitation étant en majorité confisqués par la classe dirigeante, tandis que les citoyens se retrouvent souvent appauvris et obligés de vivre dans un environnement dégradé.  En agissant ainsi, les gouvernements n’orientent pas les revenus tirés de cette exploitation dans la création de nouvelles richesses pour le pays et la population.  La richesse est créée lorsqu’un gouvernement offre des conditions propices au développement du secteur privé, a relevé M. Neyor.  Il a également souligné l’importance d’une bonne collaboration entre le secteur privé et tout gouvernement démocratiquement élu. 


M. MIRO SMRIGA, Directeur de Ajinomoto North American Inc., a expliqué que cette entreprise japonaise travaillant dans l’industrie alimentaire avait beaucoup d’expérience en Amérique latine et en Afrique.  Ajinomoto est un producteur d’acides aminés, qui sont des composants essentiels de l’alimentation, mais que beaucoup d’enfants souffrant de malnutrition ne reçoivent pas assez, a-t-il expliqué.  Il a appelé les entreprises multinationales à réfléchir à une meilleure utilisation des produits locaux et à travailler en lien avec les services de santé du gouvernement du pays hôte et les organisations non gouvernementales.  M. Smriga a également mentionné l’aide qu’a apportée l’Université du Ghana à son entreprise.  Il a précisé que 70% des investissements de celle-ci sont concentrés dans le secteur local.  En outre, il a indiqué qu’il avait entrepris d’élargir ses activités à une zone fragile de conflit située sur le continent africain, où le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) va distribuer des suppléments alimentaires.  Enfin, il a indiqué que son entreprise contribuait à renforcer et étendre les compétences locales.


Discussion interactive


Le représentant de la République-Unie de Tanzanie a proposé d’établir un lien entre les entreprises multinationales et les entreprises locales, afin de faire dialoguer des positions souvent opposées dont l’une demande que les ressources du sous-sol y soient laissées tandis que l’autre cherche à les en extraire. 


En ce qui concerne l’industrie du pétrole et du gaz, le représentant de la Chambre de commerce du Libéria a estimé que les entreprises multinationales étaient appelées à combler les lacunes de l’industrie extractive locale.  Il a donc invité à négocier et inclure les transferts de capacités dans les contrats.


Le représentant de la Suède a souligné le rôle que les entreprises peuvent jouer dans la consolidation de la paix.  Il faut les aider à utiliser ce potentiel, a-t-il demandé. 


Le Directeur exécutif de la Chambre de commerce et d’industrie panafricaine a constaté à cet égard que les entreprises ne voulaient pas être impliquées dans les conflits, et que le monde des affaires ne savait pas comment contribuer à la consolidation de la paix.  « Il a pourtant des contacts qui lui permettent d’exercer une influence sur les gouvernements », a-t-il relevé.


Donnant un exemple concret de la contribution des entreprises locales à la consolidation de la paix, le représentant de More for Less Soudan Ltd. a expliqué que son entreprise collaborait avec les Gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud et avec les secteurs privés de ces deux pays.  L’entreprise appuie l’exploitation des produits agricoles et leur transformation en faveur de la population locale, a-t-il indiqué.


Le représentant des Quakers a apprécié qu’on souligne le rôle important des entreprises locales.  Il a invité à aller plus loin dans l’exigence de responsabilité et de transparence de la part des entreprises. 


La représentante de l’Indonésie a également abordé la question de la transparence mais sous l’angle des États.  Elle a appelé à la prudence dans l’exigence de transparence de la part des gouvernements, arguant que cela ne devait pas empêcher le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque État.  « Nous devons rendre des comptes à nos peuples, et pas seulement aux investisseurs », a-t-elle souligné, remarquant que des pays comme le sien étaient souvent dans une position difficile lors de la renégociation des contrats avec les investisseurs.


Le représentant de la Chambre de commerce du Libéria a reconnu que la dégradation de l’environnement et la pauvreté de certains pays en développement étaient imputables aux activités de sociétés multinationales souvent réputées.  « Comment peut-on, en bonne conscience, aller dans un pays extraire ses richesses et le quitter, à la fin du contrat, après s’être enrichi mais en laissant le pays dans une situation pire qu’avant? » a-t-il demandé.  Au Libéria, nous avons un système de gouvernance transparent et nous n’hésitons pas à interpeller le Gouvernement, a-t-il assuré.


Table Ronde 2


M. HRVOJE SIKIRIC, Président de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI), et modérateur de cette table ronde, a expliqué que celle-ci était consacrée aux défis que représentent les pays fragiles pour le monde des affaires, ainsi qu’à l’examen des contributions du secteur privé à la consolidation de la paix.


Mme LOUISE KANTROW, de la Chambre de commerce internationale (CCI), s’est dite convaincue que le monde des affaires est capable d’apporter des solutions aux défis que connaissent actuellement de nombreux pays.  Elle a indiqué que dans les régions en situation postconflictuelle, la fin de combats entre les parties est l’occasion d’édifier une société stable.  Le monde des affaires et le gouvernement doivent donc établir des activités qui se renforcent mutuellement, tout en veillant au respect de l’état de droit et des droits de l’homme.  Il importe en outre, a-t-elle ajouté, de clairement différencier les responsabilités du gouvernement de celles des autres parties dans le but d’attirer davantage d’investissements étrangers directs.  Mme Kantrow a salué le rôle qu’avait joué le Pacte mondial en matière de responsabilisation des entreprises, et elle a estimé qu’il importe à présent d’intégrer les principes qu’il prêche dans la culture des entreprises.  Elle a également attiré l’attention sur les contributions que peuvent faire les entreprises au niveau local.


Mme EL IZA MOHAMEDOU, de la Banque africaine de développement (BAD), a expliqué que la BAD essayait de mettre en place une structure de garantie partielle des emprunts, ainsi que des mécanismes pour aider les pays fragiles.  Le microfinancement et le développement des compétences humaines doivent contribuer au développement, a-t-elle donné comme exemples.  La Banque se livre aussi à une analyse des fragilités et des vulnérabilités dans 19 pays d’Afrique.  Elle a souligné l’importance de faire respecter strictement les principes du Pacte mondial par les parties.  Pour cela, concernant les projets, nous vérifions la chaîne de prise de décisions et nous évaluons les risques.  En outre, nous protégeons les personnes qui dénoncent tous abus et malversations et toutes les parties prenantes, a-t-elle indiqué.  Mme Mohamedou a ensuite reconnu l’intérêt qu’il y avait à travailler avec les ONG pour mettre en œuvre les investissements sociaux des sociétés.  Elle a indiqué travailler avec le Libéria pour y responsabiliser le monde des affaires.


Mme METTE STRAND-GJERLOEFF, de la Société financière internationale (SFI), a indiqué que la première stratégie de la SFI est de se concentrer sur la création d’emplois.  Nous voulons favoriser les investissements en éliminant les obstacles auxquels se heurtent les entreprises, a-t-elle indiqué.  Elle a signalé que la SFI avait renforcé sa collaboration avec la Banque mondiale et conclu des partenariats avec d’autres entités comme le « G7+1 », notamment sur la création d’emplois dans les zones de conflit.  La SFI a également augmenté de 50% le volume des services qu’elle fournit au secteur privé, a-t-elle dit.  Nous avons aussi augmenté les investissements de haut niveau, a-t-elle dit, parlant notamment de ce que fait la SFI en Ouganda et au Kenya.  En outre, a-t-elle poursuivi, nous mettons au point une couverture des risques pris par les entreprises.  En créant des emplois, nous pouvons rompre le cycle de la violence dans les pays en risque de conflit, a-t-elle fait remarquer pour souligner l’intérêt de se concentrer sur cette question.  Elle a donné un exemple concernant le Libéria où, après la guerre, des pays donateurs ont contribué au rétablissement de l’électricité.  Les services de conseil de la SFI ont permis de mettre en place des contrats de gestion efficace et de créer 12 000 nouvelles connections à l’électricité, a-t-elle indiqué.


Débat avec les délégations


Le représentant de l’entreprise More for Less Soudan Ltd a expliqué que son réseau avait promu l’initiative « Business for Peace ».  Il a rapporté que la société civile s’attendait à davantage de contacts avec le monde des entreprises, que les gouvernements avaient appelé à davantage de responsabilisation en ce qui concerne les accords relatifs aux licences d’exploitation données aux entreprises, notamment, tandis que le secteur privé s’était inquiété du rôle des petites et moyennes entreprises (PME), entre autres.


« Qu’en est-il du rôle des entreprises dans la promotion des droits de l’homme? » a demandé ensuite le représentant de JmrPortfolio, tandis que la représentante de BPeace a attiré l’attention sur le fait que les petites et moyennes entreprises locales ne sont pas protégées lorsque des multinationales font déferler leurs produits sur le marché d’un pays.  « Devrait-on envisager d’interdire aux multinationales l’entrée dans un pays à moins qu’elles intègrent les PME locales à leur chaîne de production? » s’est-elle notamment interrogée.


Suite à cela, la panéliste de la Chambre de commerce internationale (CCI) a estimé que le secteur privé devait promouvoir la création d’emplois de manière responsable, pour ensuite souligner l’importance pour le secteur privé d’adopter de bonnes pratiques.


La panéliste de la Banque africaine de développement (BAD) a mis l’accent sur les bienfaits des programmes de désarmement, démobilisation et réintégration ainsi que sur la formation, tandis que la panéliste de la Société financière internationale (SFI) a misé sur la promotion du dialogue entre les secteurs public et privé.  Elle a également souligné l’importance de faire davantage pour promouvoir le rôle et la contribution des femmes dans ces activités.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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