Cinquième Commission: débat contradictoire sur l’esquisse budgétaire pour la période 2014-2015 et examen du financement des opérations de maintien de la paix
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Cinquième Commission
Deuxième parties de la reprise de session
29e séance – matin
CINQUIÈME COMMISSION: DÉBAT CONTRADICTOIRE SUR L’ESQUISSE BUDGÉTAIRE POUR LA PÉRIODE
2014-2015 ET EXAMEN DU FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a entendu, ce matin, des points de vue divergents sur la mise en œuvre de la résolution* qui invite le Secrétaire général à baser le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2014-2015 sur l’esquisse budgétaire de 5 milliards 392 672 400 dollars. La Commission a aussi examiné les budgets de huit opérations de missions de maintien de la paix et de la Base logistique de Brindisi.
Comme 2014-2015, le projet de budget actuel s’établit déjà à 5 milliards 492 500 000 dollars, le Contrôleur des Nations Unies a assuré les délégations de la détermination du Secrétariat à le réduire de 100 millions dollars pour rester dans la limite des 5 milliards 392 672 400 dollars. Après une concertation avec les directeurs de département, le 16 janvier 2012, 63 millions de dollars d’économies ont déjà été identifiés et plus de 200 postes supprimés, sans aucune incidence sur les mandats.
Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de Fidji s’est insurgé contre ces raisonnements « inacceptables » pour justifier des coupes budgétaires. L’esquisse budgétaire votée par l’Assemblée générale est un minimum, a-t-il affirmé, qui ne peut qu’augmenter compte tenu des nouveaux programmes. Non, a rétorqué son homologue des États-Unis. Cette esquisse est « un plafond et non un plancher ». Une nouvelle fois, il a appelé le Secrétaire général à gérer l’ONU avec autant de discipline que les entreprises privées et les bons pères de famille, surtout en ces temps difficiles.
Après qu’il s’est inquiété de voir que le projet de budget n’est pas encore définitif, son homologue de l’Union européenne a pris le relais. Nous nous attendons, a-t-elle prévenu, à ce que le Secrétaire général ait examiné toutes les sections du budget pour faire des économies, passé en revue les possibles activités obsolètes, pris des mesures supplémentaires de rentabilité, simplifié les procédures et fondé ses prévisions sur les besoins réels en matière de personnel. Un « changement fondamental » s’impose dès aujourd’hui au Secrétariat, a-t-elle tranché.
Mais si l’ONU doit réduire encore ses dépenses, nous voulons savoir dans quelles mesures les mécanismes budgétaires employés nous garantissent qu’elle sera toujours en mesure de mettre en œuvre ses mandats, a commenté le représentant de la Fédération de Russie.
La Cinquième Commission a également examiné les budgets de huit opérations de maintien de la paix (OMP) pour l’exercice allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014. Le représentant de la Syrie a demandé que le financement de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) soit pris en charge par Israël qualifié, après tout, « d’agresseur ». Il a aussi accusé Israël de « soutenir les terroristes à partir du Golan occupé » pour alimenter le conflit dans son pays.
Au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant de la Côte d’Ivoire a manifesté son mécontentement face à la baisse de 110 millions de dollars du budget des OMP, malgré l’élargissement des mandats et les défis croissants. L’examen du financement des opérations ne saurait se transformer en un exercice d’épargne et de réductions injustifiées, s’est-il impatienté, en prévenant que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali doit disposer le plus rapidement possible des ressources et des moyens logistiques nécessaires à son succès.
Le Contrôleur des Nations Unies a annoncé que la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) passerait aux Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS) ainsi qu’au progiciel de gestion intégré Umoja, le 1er juillet 2013. Toutes les autres missions passeront aux IPSAS le 1er juillet 2013 et à Umoja le 1er octobre 2013.
La Cinquième Commission poursuivra ses travaux, vendredi 10 mai à partir de 10 heures.
*Résolution A/RES/67/248 adoptée par l’Assemblée générale, le 24 décembre 2012
FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES
Les deux premiers symboles mentionnés pour chaque opération de maintien de la paix se rapportent aux Rapports du Secrétaire général sur l’exécution du budget pour la période allant du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012 et au budget proposé pour la période allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014.
Financement de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA)
Après avoir examiné les rapports du Secrétaire général (A/67/599 et A/67/704, A/67/704/Corr.1), le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) fait des recommandations (A/67/780/Add.18).
Aussi, le CCQAB suggère-t-il de réduire de 12 130 000 dollars l’enveloppe de 305 351 200 dollars proposée dans le projet de budget de la FISNUA. Les ressources demandées sont destinées à financer le déploiement de 225 observateurs militaires, 3 975 militaires, 50 membres de la Police des Nations Unies, 146 agents recrutés sur le plan international, 97 agents recrutés sur le plan national et 33 volontaires des Nations Unies.
Notant que le taux des projets exécutés a étéfaible, le CCQAB recommande que l’augmentation des ressources demandées au titre des services de construction ne soit pas approuvée, le montant devant être maintenu au niveau des 10 953 800 dollars. Il recommande aussi que le solde inutilisé de 14 368 800 dollars et les 85 500 dollars correspondant aux recettes et ajustements divers, soient portés au crédit des États Membres.
Financement de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP)
À la lecture des rapports du Secrétaire général(A/67/590 et A/67/706), le CCQAB recommande (A/67/780/Add.8)l’approbation d’un montant de 54 706 500 dollars, dont un montant de 23 990 567 dollars financé au moyen des contributions volontaires versées par les Gouvernements chypriote -17 490 567 dollars- et grec -6,5 millions de dollars-.
Le CCQAB note que les dépenses engagées pour l’exercice qui vient de s’écouler ont atteint 56 320 000 dollars en valeur brute, sur un total autorisé de 56 512 000 dollars. Il recommande que le solde inutilisé de 189 000 dollars ainsi que les autres recettes et ajustements d’un montant de 132 600 dollars, soient portés au crédit des États Membres.
Le CCQAB constate avec préoccupation que, comme c’était le cas lors des exercices précédents, la situation de trésorerie de l’UNFICYP au 11 février 2013 ne couvre pas la réserve opérationnelle de trois mois.
Financement de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK)
Après avoir analysé les rapports du Secrétairegénéral (A/67/587 et A/67/700), le CCQAB (A/67/780/Add.11) recommande d’approuver un budget de 44 953 100 dollars. Il note avec préoccupation que le solde de trésorerie, au 25 février 2013, s’élevait à 8 400 000 dollars, ce qui est inférieur à la réserve de trésorerie correspondant à trois mois de dépenses, égale à 11 721 000 dollars. Il manquait donc 3 321 000 dollars.
S’agissant de l’exercice qui s’écoule, le CCQAB recommande de réduire de 1 712 200 dollars le montant du crédit de 48 300 100 dollars qui avait été ouvert, afin de le ramener à 46 587 900 dollars, soit le montant des dépenses engagées au cours de l’exercice. Les dépenses prévues sont estimées à 45 150 000 dollars.
Financement de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD)
En lisant les rapports du Secrétaire général (A/67/589 et A/67/705), le CCQAB recommande (A/67/780/Add.1), au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de la mission au-delà du 30 juin 2013, d’ouvrir un crédit de 47 356 500 dollars.
S’agissant de l’exécution du budget, il note que lemontant total brut des dépenses s’est élevé à 48 243 300 dollars; soit 2 282 800 dollars de moins que le crédit de 50 526 100 dollars. En conséquence, il recommande que le solde inutilisé de 2 282 800 dollars, ainsi que le montant de 586 500 dollars correspondant aux recettes et ajustements divers, soient portés au crédit des États Membres.
Financement de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL)
À la lecture des rapports du Secrétaire général (A/67/631 et A/67/747), le CCQAB recommande (A/67/780/Add.9)d’ouvrir un crédit d’un montant de 484 558 800 dollars. Au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de la Force au-delà du 31 août 2013, il recommande une mise en recouvrement de 403 799 000 dollars pour la période allant du 1er septembre 2013 au 30 juin 2014.
S’agissant de l’exécution du budget, il note que lemontant brut des dépenses pour l’exercice s’est élevé à 545 303 200 dollars contre un montant net de 531 928 000 dollars, soit un solde inutilisé de 167 400 dollars en termes bruts. La sous-utilisation des crédits au titre des contingents militaires a été contrebalancée en partie par des dépenses supérieures aux prévisions pour le personnel civil et les opérations.
Le CCQAB recommande que le solde inutilisé de 167 400 dollars, ainsi que les recettes diverses et les ajustements, soit 6 504 600 dollars, soient portés au crédit des États Membres.
Financement de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS)
En analysant les rapports du Secrétaire général (A/67/610, A/67/610/Corr.1 et A/67/716), le CCQAB note (A/67/780/Add.17) qu’un budget de 936 486 100 dollars est proposé, soit une augmentation de 97 millions de dollars -11,6%- par rapport au budget annuel 2012-13, de 839 490 000 dollars. Ce budget prévoit le déploiement de 166 observateurs militaires, 6 834 militaires, 900 membres de la Police des Nations Unies, 978 agents recrutés sur le plan international, 1 730 agents recrutés sur le plan national, 570 Volontaires des Nations Unies, 91 agents fournis par des gouvernements et 53 temporaires, dont 35 recrutés sur le plan international et 18 recrutés sur le plan national.
Financement de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO)
Après lecture des rapports du Secrétaire général (A/67/612 et A/67/731), le CCQAB recommande (A/67/780/Add.4) d’ouvrir un crédit de 58 391 900 dollars.
S’agissant de l’exécution du budget annuel 2011-2012, il note que le montant total des dépenses engagées pendant l’exercice s’est élevé à 59 999 500 dollars contre un montant net de 57 405 300 dollars, soit un montant brut de 1 449 900 dollars de moins que le crédit ouvert. La sous-utilisation des crédits alloués aux transports terrestres et aériens a été en partie contrebalancée par un dépassement des crédits ouverts au titre des traitements et des dépenses communes du personnel civil.
Le CCQAB recommande que le solde inutilisé d’un montant de 1 449 900 dollars, ainsi que les recettes diverses et ajustements, d’un montant de 552 000 dollars, soient portés au crédit des États Membres.
Financement de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM)
À l’analysedes rapports du Secrétaire général (A/67/600 et A/67/712), le CCQAB recommande (A/67/780/Add.16) d’ouvrir un crédit de 439 071 000 dollars. Il recommande que le solde inutilisé de l’exercice précédent, d’un montant de 3 335 300 dollars - sur un budget initial de 291 092 700 dollars - ainsi que le montant de 15 457 000 dollars correspondant aux recettes et ajustements soient portés au crédit des États Membres.
ASPECTS ADMINISTRATIFS ET BUDGÉTAIRES DU FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX (A/67/582, A/67/722 ET A/67/780/ADD.10)
Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (Italie)
À la lecture des rapports du Secrétaire général sur l’exécution du budget pour la période allant du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012 et sur le budget proposé pour la période allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014 (A/67/582 et A/67/722), le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) recommande(A/67/780/Add.10)d’ouvrir un crédit de 68 517 400 dollars aux fins du fonctionnement de la Base de soutien logistique pour l’exercice de 12 mois allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014. Il recommande donc une baisse de 368 600 dollars des dépenses prévues. Il recommande aussi que le solde inutilisé de 4 259 300 dollars, ainsi que le montant de 2 315 800 dollars correspondant aux recettes et ajustements soient portés au crédit des États Membres.
Le Comité consultatif demande que le Secrétaire général soit prié de veiller, dans ses prochains projets de budget, à apporter davantage de précisions au tableau présentant les taux de vacance de postes afin d’y inclure les taux correspondant à chaque unité hébergée.
Il note que, dans son rapport d’étape le plus récent, le Secrétaire général n’a pas formulé de propositions ni présenté d’études démontrant l’intérêt de déployer le Centre de services mondial, qui découlerait de la transformation de la Base logistique, sur deux sites, à savoir Brindisi et Valence. Le Comité consultatif souligne que si le Secrétaire général envisage, dans le cadre de la stratégie globale d’appui aux missions, de confier davantage d’activités au Centre de Valence, et d’en faire une partie intégrante du Centre de services mondial, l’objectif ultime du Centre devrait être modifié en conséquence.
En attendant, le Secrétariat de l’ONU devrait utiliser le centre de Valence comme centre de communications secondaire actif pour les opérations de maintien de la paix et pour héberger les pôles informatiques et les progiciels intégrés, notamment Umoja, la messagerie électronique et Inspira.
Déclarations
Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. SAI S. NAVOTI (Fidji), s’est félicité du niveau significatif de mise en œuvre du budget mais a regretté la tendance consistant à transférer plus de fonctions au Centre de communications de Valence. Il a fait siennes les recommandations du CCQAB, en rappelant qu’il appartient à l’Assemblée générale de gérer le Centre de Brindisi. Il s’est dit très inquiet aussi par les incohérences identifiées par le Comité des commissaires aux comptes (CCC) dans le domaine de la gestion financière, humaine et matérielle de la Base de soutien logistique. Il a donc exhorté le Secrétaire général à prendre les mesures adéquates pour rectifier la situation.
Intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, M. BROUZ RALPH ENNERIC COFFI (Côte d’Ivoire) a jugé indispensable que des ressources suffisantes soient accordées à toutes les opérations de maintien de la paix, en particulier à celles se trouvant en Afrique. Il s’est dit convaincu que l’allocation de ressources suffisantes est un élément clef pour s’assurer du succès des mandats. M. Coffi a indiqué que le Groupe des États d’Afrique était très inquiet de la baisse de 110 millions de dollars du budget des rations malgré l’expansion de leur mandat et les défis croissants.
Il a donc tenu à souligner que l’examen du financement des opérations de maintien de la paix ne doit pas se transformer en un exercice d’épargne. Il a jugé inacceptables les réductions injustes et injustifiées ou les réductions transversales qui ont un impact négatif sur l’efficacité des opérations.
Par ailleurs, il a indiqué que l’examen du budget de la Mission de stabilisation des Nations Unies au Mali est particulièrement important pour le Groupe des États d’Afrique. Il a espéré que cette mission bénéficiera le plus rapidement possible des ressources et moyens logistiques nécessaires à son succès. Il a aussi voulu que les rapports connexes de la mission soient mis à la disposition des États Membres avec la diligence voulue. Il a demandé un tableau permettant de comparer les niveaux budgétaires requis par le Secrétaire général et ceux recommandés par le CCQAB
M. AMAN HASSEN (Éthiopie) a particulièrement salué le travail de la FISNUA notamment en ce qui concerne le maintien d’un environnement stable et sécurisé ayant permis le retour des populations déplacées. La FISNUA a aussi joué un rôle vital dans le retrait d’Abyei des forces armées du Soudan et du Soudan du Sud. Le représentant a noté que sur les 10 sites opérationnels de la Force, 7 doivent être construits ou sont en cours de construction. Or, le calendrier a subi des retards dus à la saison des pluies et autres problèmes logistiques. Se disant préoccupé par ces retards, le représentant s’est aussi opposé à la réduction de budget de la Force telle que la propose le CCQAB.
M. ABOU M. ALI (Djibouti) a noté que dans son rapport pertinent, le Secrétaire général indique clairement que le Bureau d’appui des Nations Unies pour la Somalie continuera son programme de construction, y compris des infrastructures permanentes et qu’elle continuera aussi de renforcer sa présence à Mogadiscio ainsi que dans les trois centres d’appuis logistiques de Kismayo, Baidoa et à Beledweyne. Le représentant a donc salué le projet de budget proposé, tout en exprimant son inquiétude à propos du solde inutilisé. Il a attiré l’attention du Secrétariat sur les graves préoccupations du contingent djiboutien à Beledweyne s’agissant de la construction et de la maintenance, de l’appui aérien, de l’alimentation en eau et en nourriture et de l’insuffisance de logement et de soins médicaux.
M. ISMAIL BASSEL AYZOUKI (Syrie) a rappelé que la FNUOD a été créée pour désengager les forces israéliennes du Golan après la guerre de 1973. Il a demandé que le financement de la Force soit pris en charge par la partie israélienne qualifiée « d’agresseur ». Les pratiques des forces israéliennes constituent une violation flagrante du mandat de la FNUOD et du droit international, a-t-il insisté, en affirmant qu’Israël fournit un appui aux terroristes dans la zone du Golan.
Ce comportement met en péril la vie des membres de la FNUOD dont 21 membres ont été kidnappés par des terroristes, le 6 mai dernier. Le représentant a rappelé que des avions de chasse israéliens ont lancé, ce 7 mai, une attaque sur Damas depuis l’espace aérien libanais, provoquant des pertes en vies humaines parmi les civils et des dégâts considérables. Les actes d’agression israéliens vont faire sombrer la région entière dans la guerre, a-t-il prévenu, en disant attendre avec impatience une paix juste et durable et le départ des forces israéliennes des zones occupées depuis 1967.
M. HAKAN KARAÇAY (Turquie) s’est félicité de ce que le nouveau rapport de l’UNFICYP aborde la question des tensions relatives à l’exploitation des ressources naturelles et l’ouverture de nouveaux points de passage. Il a regretté les tentatives d’amender le mandat de la Force pour imposer certains points de passages.
Mme MELIVIA DEMETRIOU (Chypre) a tout de suite rappelé que le mandat de l’UNFICYP a déjà fait l’objet d’une discussion au Conseil de sécurité. La Cinquième Commission n’est pas le cadre approprié pour parler d’une prérogative exclusive du Conseil.
EXAMEN DE L’EFFICACITÉ DU FONCTIONNEMENT ADMINISTRATIF ET FINANCIER DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES; ET BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE BIENNAL 2012-2013
Exposé de Mme María Eugenia Casar, Contrôleur des Nations Unies
Mme Casar a présenté les efforts du Secrétariat visant à réduire de 100 millions de dollars le projet de budget biennal 2014-2015 conformément à une décision de l’Assemblée générale et à la résolution 67/248 du 24 décembre 2012. Conformément au paragraphe 10 de cette résolution, le Secrétaire général est invité à établir son projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2014-2015 en se fondant sur une estimation préliminaire de 5 392 672 400 dollars aux taux révisés de 2012-2013, contre un projet initialement évalué à 5 492 500 000. Elle a expliqué que 63 millions d’économies avaient déjà été identifiées en s’appuyant sur une nouvelle démarche de budgétisation.
Le Contrôleur a précisé que conformément au paragraphe 11 de la résolution, le Secrétariat prend soin, lorsqu’il propose des mesures d’économie, de traiter tous les chapitres du budget de manière juste, équitable et non sélective. Les coupes ont été reparties entre les différents programmes, y compris les missions politiques spéciales. Dès le 16 janvier, il a été demandé à tous les directeurs de programmes d’identifier les coupes budgétaires potentielles, en respectant le ratio « ressources concernant les postes et autres ressources ». Des mesures ont été prises, a indiqué Mme Casar, pour la fluctuation des taux de vacances. Au cours de cet exercice budgétaire, nous avons perdu 85 millions de dollars à cause de ces taux de vacances, a-t-elle avoué.
Déclarations
Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M SAI S. NAVOTI (Fidji), s’est dit vivement préoccupé par les informations présentées aujourd’hui. Il a estimé que le Secrétariat réinventait le processus budgétaire et réinterprétait à sa guise la résolution de l’Assemblée générale. Il a fustigé ce qu’il a nommé « une modification en douce » en l’absence de discussions suffisantes sur les implications possibles de ces réductions budgétaires. Tout mandat approuvé par un organe intergouvernemental est aussi important que les autres et aussi politiquement sensible que les autres, a-t-il asséné. Le financement doit être suffisant, a-t-il insisté, en jugeant inacceptable d’entendre des raisonnements contestables pour justifier des coupes budgétaires contraires aux décisions prises par les États Membres. Nous sommes devant un exercice de réduction budgétaire déguisé, s’est-il énervé.
Le représentant a estimé que le projet de budget 2014-2015 ne pourra se situer qu’au-dessus du niveau de l’estimation préliminaire de 5 392 672 400 dollars car il devra tenir compte de l’impact des nouvelles activités identifiées par l’Assemblée générale.
En réponse, le Contrôleur des Nations Unies, a assuré que la démarche initiée est strictement conforme à la résolution 67/248, tout en reconnaissant des divergences sur l’inclusion ou non de nouveaux mandats à cette esquisse budgétaire.
Mme CARMEL POWER, Union européenne, a rappelé que ce que les États Membres attendent des Nations Unies est qu’elles travaillent mieux et plus intelligemment et qu’elles réalisent leurs objectifs tout en restant dans les limites du budget agréé. En adoptant la résolution sur l’esquisse budgétaire le 24 décembre 2012 dernier, l’Assemblée générale cherchait, a dit la représentante, à donner au Secrétaire général la chance d’évaluer la façon dont l’Organisation exécute les mandats confiés par les États Membres qui espèrent voir, dans la proposition de budget, que cette chance a vraiment été saisie.
Mme Power s’est faite plus précise. Nous attendons du Secrétaire général, a-t-elle dit, qu’il prépare un budget fondé sur l’estimation préliminaire de 5 milliards 392 millions de dollars. Nous nous attendons à ce qu’il ait examiné toutes les sections du budget pour faire des économies, passé en revue les possibles activités obsolètes, pris des mesures supplémentaires de rentabilité et simplifié les procédures. L’Union européenne s’attend à des propositions qui reflètent l’évaluation des besoins réels en personnel de l’Organisation.
Que le Secrétaire général ou les hauts responsables de l’ONU ne s’y trompent pas, a prévenu la représentante. Le fait que les États aient reporté la réévaluation du budget ordinaire pour 2012 et 2013, ne signifie en aucun cas qu’une augmentation budgétaire sera approuvée à la fin de l’année. Il est impératif, a-t-elle insisté, que le Secrétaire général prenne dès maintenant des mesures concrètes pour dépenser plus judicieusement, travailler autrement et maintenir l’ONU dans les limites du budget convenu. Un « changement fondamental » s’impose dès aujourd’hui au Secrétariat, a-t-elle conclu.
M. HIROYUKI YAMAMOTO (Japon) a jugé indispensable de nous limiter à une enveloppe budgétaire de 5 milliards 393 000 dollars. Il a espéré que le Secrétariat sera en mesure de réaliser tous les mandats dans la limite de cette enveloppe grâce à une utilisation efficace de tous ses instruments.
Mme YESSIKA COMESANA PERDOMO (Cuba) s’est dit surprise de constater des entorses répétées à la résolution 41/213 du 19 décembre 1986. L’Assemblée générale serait-elle revenue sur ses propres décisions et remis en cause la validité de cet instrument juridique important? s’est étonnée la représentante. La représentante a réclamé un traitement juste et équitable de tous les programmes notamment celui concernant le développement. Nous aimerions que les États Membres reçoivent des informations détaillées sur la répartition des ressources entre les départements et n’oublions pas les incidences budgétaires des décisions de Rio+20.
Les notions d’économie et l’idée de faire plus avec moins ne peuvent être interprétées froidement. Nous n’aurons pas d’efficacité sans un strict respect des mandats adoptés, a-t-elle souligné. Notant que les missions politiques spéciales représentent 22% du budget ordinaire, soit une pression considérable, elle a suggéré que ces missions soient financées sur la base du barème appliqué pour les opérations de maintien de la paix.
M. JOSEPH M. TORSELLA (États-Unis) a indiqué que son pays était ravi d’apprendre que les Nations Unies seront en mesure d’exécuter tous les mandats avec le niveau de budget proposé. La décision de l’Assemblée générale sur le budget 2014-2015 est à la fois claire et responsable, et le fruit d’un large consensus, a rappelé M. Torsella. L’idée selon laquelle chaque élargissement de mandat doit automatiquement s’accompagner d’une augmentation du budget est fallacieuse, s’est-il impatienté. En approuvant cette modeste réduction de 1,8%, l’Assemblée générale a voulu que l’on gère nos ressources comme les entreprises, les gouvernements et les familles partout dans le monde: en rationalisant les dépenses pour répondre aux besoins tout en restant dans les limites du budget.
Où sont les analyses sur la réforme de la structure du personnel de l’Organisation? a demandé le représentant en parlant d’un chapitre qui représente 70% du budget total de l’ONU. Il s’est d’ailleurs inquiété d’entendre que la proposition de budget pour 2014-2015 n’est pas encore une proposition finale. « C’est inquiétant et nous exhortons le Secrétaire général à faire en sorte que sa proposition soit en tout point conforme à la décision de l’Assemblée générale qui a fixé un montant de 5 milliards 392 millions de dollars », a tranché M. Torsella. Ce chiffre est un plafond et non un plancher, a-t-il insisté, en jugeant qu’« il est temps de mettre fin au cycle des changements à chaque budget ».
Tout en saluant les « efforts du Secrétariat pour gagner en efficacité grâce à un certain réalisme », M. GONZALEZ SEGURA (Mexique) a rappelé la volonté des États Membres de garder la responsabilité qui est la leur et qui consiste à juger eux-mêmes les résultats obtenus. Les États Membres veulent que le Secrétaire général réponde à leurs attentes s’agissant de l’efficacité des mandats et des économies faites. Il faut que le projet de budget permette de respecter à la lettre les mandats adoptés par les États Membres, a-t-il insisté, en souhaitant que le financement du pilier « paix et sécurité internationales » soit suffisant mais qu’il ne vienne pas compromettre la capacité de l’ONU de mettre en œuvre les mandats relatifs aux droits de l’homme et au développement.
M. SERGEY A. SAFRONOV (Fédération de Russie) a voulu que la résolution limitant le budget 2014-2015 à 5 milliards 393 millions dollars n’ait en aucun cas d’impact négatif sur les mandats approuvés par les États Membres. Si l’ONU doit réduire encore ses dépenses, dans quelle mesure, les mécanismes budgétaires employés nous garantissent que l’Organisation sera en mesure de mettre en œuvre ses mandats?
Réagissant à ces propos, le Contrôleur des Nations Unies, a assuré qu’au Secrétariat, il est hors de question de changer le processus budgétaire, les initiatives prises n’étant que le suivi de la dernière résolution de l’Assemblée générale sur la définition du budget. Le Secrétariat, a-t-elle insisté, entend bien répartir les ressources de façon équitable entre les départements et les programmes. Elle a quelque peu reproché aux délégations de confondre trop souvent mandats, activités, produits et résultats. Cette Organisation a une manière très lourde d’évaluer l’efficacité des mandats, a-t-elle avoué.
« Si nous ne tenons pas compte de l’impact de l’inflation et des taux de change nous ne pourrons pas payer les factures », a-t-elle ensuite répondu aux inquiétudes des États-Unis et de l’Union européenne. Elle a précisé qu’un examen détaillé des programmes a permis une réduction nette de 261 postes tout citant la création de 85 nouveaux postes au Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) compte tenu de la lutte contre les changements climatiques et des décisions prises à la Conférence Rio+20 sur le développement durable. Elle s’est dite persuadée que les nouvelles initiatives garantiront plus de discipline et plus de transparence dans l’établissement du budget.
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