AG/11444

Assemblée générale: l’Afrique présente une croissance économique « impressionnante » menacée par les défis énormes de la pauvreté, du chômage et des maladies

25/10/2013
Assemblée généraleAG/11444
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-huitième session

36e et 37e séances plénières

matin & après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: L’AFRIQUE PRÉSENTE UNE CROISSANCE ÉCONOMIQUE « IMPRESSIONNANTE »

MENACÉE PAR LES DÉFIS ÉNORMES DE LA PAUVRETÉ, DU CHÔMAGE ET DES MALADIES


Douze ans après l’adoption du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), les États ont pu enfin saluer, aujourd’hui à l’Assemblée générale, le « succès » d’un continent qui, selon les experts, offre « les plus grandes promesses de croissance économique dans le monde », une croissance « impressionnante » qui ne saurait cacher les défis énormes de la pauvreté, du chômage et des maladies. 


Entre 2012 et 2013, la croissance économique de l’Afrique subsaharienne est passée de 5,3% à 5,6%, illustrant ainsi « le succès » relevé par la Vice-Présidente de l’Assemblée générale, justifiant les applaudissements de l’Inde et renforçant la « satisfaction » de l’Union européenne face à un continent qui « réalise progressivement son immense potentiel, avec une croissance économique impressionnante ». 


Sept des 10 économies à forte croissance dans le monde sont africaines, a acquiescé le représentant de Guyana, au nom de la CARICOM.  Le continent, s’est enorgueilli son homologue de l’Éthiopie, n’est plus considéré comme une partie marginale du monde à appréhender du seul point de vue humanitaire.


Les délégations ont imputé ce succès au NEPAD et à ses six priorités que sont les infrastructures, les ressources humaines, le secteur agricole, la protection de l’environnement, la culture et la science et la technologie.  Le succès a aussi été imputé au Mécanisme d’évaluation par les pairs (MAEP), sur la bonne gouvernance, qui célèbre cette année son dixième anniversaire. 


En cette « Année du panafricanisme et de la renaissance africaine », le NEPAD et le MAEP ont-ils réussi, comme ils s’en donnent l’objectif, à réduire la pauvreté et à inverser les courbes du chômage?  Pas suffisamment, ont répondu les délégations africaines.  Les retards dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ont été reconnus et des appels ont été lancés pour que le programme de développement pour l’après-2015 tienne dûment compte des priorités du NEPAD.


Parmi celles-ci, a dit l’observateur de l’Union africaine, figure la création d’emplois pour quelque 215 millions de jeunes gens dans les 10 prochaines années.  Le représentant d’Israël a souligné que si les femmes africaines recevaient le même accès que les hommes à l’éducation, la formation permanente et la technologie, l’économie africaine progresserait de 40%.


Comme les 50 prochaines années seront cruciales pour le développement de l’Afrique, l’Union africaine a adopté la « Vision pour l’Afrique 2063 » pour consolider et aller de l’avant, a indiqué son observateur.  Une stratégie à moyen terme allant de 2014 à 2017 a été mise au point.  Le NEPAD, qui vient de terminer une étude complète sur la mobilisation des ressources domestiques, tiendra à Dakar, en décembre 2013, un Sommet sur le financement des infrastructures en Afrique, qui sans nul doute, sera l’occasion comme aujourd’hui, de parler des investissements étrangers directs, de l’allègement de la dette et d’un système commercial équitable. 


Plusieurs pays se sont en effet impatientés face à l’impasse du Cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en demandant une pleine application des Accords des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), compte tenu en particulier des ravages du paludisme et du VIH/sida en Afrique.  Le représentant du Brésil a d’ailleurs rappelé qu’en 2012, la Oswaldo Cruz Foundation (Fiocruz) a ouvert une usine pharmaceutique au Mozambique, qui, dans deux ans, répondra à la demande d’antirétroviraux de toute l’Afrique subsaharienne.


L’Assemblée générale se réunira mardi 29 octobre, à partir de 10 heures, pour examiner la question du blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis d’Amérique. 


NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE: PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA MISE EN ŒUVRE ET APPUI INTERNATIONAL; LES CAUSES DES CONFLITS ET LA PROMOTION D’UNE PAIX ET D’UN DÉVELOPPEMENT DURABLES EN AFRIQUE


2001-2010: DÉCENNIE POUR FAIRE RECULER LE PALUDISME DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT, PARTICULIÈREMENT EN AFRIQUE


Rapport du Secrétaire général sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique: progrès accomplis dans la mise en œuvre et appui international (A/68/222)


Ce rapport, souligne le Secrétaire général, coïncide avec les cinquantième et dixième anniversaires de la création de l’Organisation de l’unité africaine (prédécesseur de l’Union africaine) et du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs.  Afin de commémorer ces événements historiques, les chefs d’État et de gouvernement africains ont déclaré 2013 Année du panafricanisme et de la renaissance africaine. 


Dans ses conclusions et recommandations, le Secrétaire général note qu’au coursdes 12 derniers mois, des progrès évidents ont été accomplis dans la mise en œuvre du NEPAD et, notamment la progression de plusieurs projets infrastructurels à la phase de la mise en œuvre et la mobilisation du secteur privé, particulièrement en ce qui concerne l’agriculture.  Les progrès se sont également poursuivis dans le secteur de la santé, de l’éducation et de l’intégration de la problématique hommes-femmes. 


En ce qui concerne l’appui international fourni au NEPAD, bien que les flux des investissements étrangers directs aient continué d’augmenter, malgré l’incertitude économique mondiale, l’aide publique au développement (APD) en direction de l’Afrique a considérablement décliné.  En outre, les négociations commerciales du Cycle de Doha sont demeurées dans l’impasse.


Tous ces problèmes risquent de faire dérailler les acquis récents en matière de développement, notamment les progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Les pays africains, recommande le Secrétaire général, devraient accroître les investissements publics afin de catalyser des investissements importants du secteur privé.


Le lancement d’un processus pour développer le projet Africa Vision 2063 (vision pour l’Afrique 2063) à l’occasion de la commémoration du cinquantième anniversaire de la création de l’Organisation de l’unité africaine devrait être une occasion solennelle de réaffirmer leurs engagements aux idéaux du panafricanisme.  La participation des Africains à la conception des programmes et projets dont ils sont bénéficiaires sera la clef de la réussite de la mise en œuvre du NEPAD.


Le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique est la clef du panafricanisme et de la renaissance africaine.  Des efforts doivent être déployés pour accélérer la mise en œuvre d’autres projets du Programme et encourager la participation privée et les investissements dans les infrastructures. 


À la lumière de l’énorme déficit de financement pour le développement des infrastructures, les partenaires africains du développement, devraient encourager leurs entreprises à diriger les investissements vers les infrastructures en leur accordant des incitations de nature fiscale et autre.


Vu la place importante qu’occupe l’agriculture dans le développement, de plus grands efforts doivent être déployés pour accroître la productivité agricole et pour faire des investissements dans l’agriculture une priorité de manière à catalyser les investissements privés.  Les donateurs devraient s’efforcer d’accroître leur financement à l’agriculture africaine conformément à l’Initiative de l’Aquila sur la sécurité alimentaire.


À la lumière des progrès limités accomplis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et l’imminence de la date butoir, une plus grande attention devrait être accordée à la qualité de l’enseignement.  Les Gouvernements doivent aussi déployer des efforts pour mettre en place un cadre qui accélérera l’autonomisation des femmes.


Pour transformer la croissance impressionnante du continent en un développement social durable et en atténuation de la pauvreté, il sera nécessaire d’adopter des interventions ciblées visant à accélérer la création d’emplois grâce à la valeur ajoutée et la diversification économique.


L’Afrique étant la seule région risquant de ne pas réaliser la plupart des objectifs d’ici à 2015, les pays donateurs devraient s’efforcer d’honorer les engagements qu’ils ont pris envers le continent, particulièrement en accroissant l’aide publique au développement, le transfert des technologies et les investissements étrangers directs.


Il conviendra, dit le Secrétaire général, de prendre en compte les besoins particuliers du continent dans la formulation du programme de développement pour l’après-2015 et le suivi des mandats relatifs à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, en particulier les moyens de mise en œuvre.


Vu les difficultés rencontrées pour conclure comme un tout le Cycle de Doha à moyen terme, tous les efforts doivent être déployés pour parvenir à un accord sur les questions de la facilitation du commerce et des subventions agricoles qui faussent le commerce.


La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) demeure une instance importante pour la sensibilisation au développement et l’harmonisation de l’ordre du jour de la Conférence avec les priorités de l’Union africaine et du NEPAD a été une réalisation importante, souligne le Secrétaire général.


Rapport du Secrétaire général sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique: les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique (A/67/220)


Depuis la publication du rapport précédent, le Secrétaire général indique que la plupart des pays africains ont connu une période de stabilité, mais le Mali, la République démocratique du Congo et la République centrafricaine ont enregistré des revers.  Certains progrès ont été faits dans le règlement des conflits en Somalie et au Darfour, et les relations entre le Soudan et le Soudan du Sud se sont améliorées, bien que la situation demeure précaire.  Les efforts visant à mettre en œuvre la feuille de route pour la sortie de crise à Madagascar se poursuivent également.  L’ONU redouble d’efforts pour aider les autorités libyennes à mener à bien le processus de transition.


Dans ses recommandations, le Secrétaire général note que l’Union africaine et les communautés économiques régionales mènent de plus en plus souvent des initiatives complexes en matière de prévention des conflits et de médiation. L’Union met actuellement au point un mécanisme de prévention des conflits à l’échelle du continent, ainsi que des structures d’appui pour la médiation et la résolution des conflits, notamment par le biais de groupes de médiation de haut niveau dirigés par des chefs d’État en exercice ou leurs prédécesseurs.


Le système des Nations Unies, les États Membres et les autres partenaires doivent donc renforcer encore leur appui et leur coopération dans le cadre de l’Architecture africaine de paix et de sécurité et du Programme décennal de renforcement des capacités pour l’Union africaine.


Les enseignements tirés de l’expérience acquise par les pays en situation de conflit ou d’après-conflit montrent qu’il ne saurait y avoir de paix en l’absence de développement, et que tous deux sont impossibles sans respect des droits de l’homme.


La création en 2010 du Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine a renforcé le partenariat entre les deux organisations.  Le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale ont, de même, contribué à renforcer la coopération avec les organismes régionaux comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale.


Le Secrétaire général encourage donc les États Membres à envisager de soutenir la création de représentations politiques des Nations Unies dans d’autres régions d’Afrique.  Le système des Nations Unies, les États Membres et les autres partenaires doivent continuer à aider les États africains qui en font la demande à renforcer la capacité de leurs institutions nationales à organiser des élections crédibles et transparentes.


La communauté internationale doit continuer à appuyer les efforts que fournissent les pays africains, l’Union africaine et les communautés économiques régionales pour promouvoir la démocratie, l’ordre constitutionnel et l’état de droit, grâce notamment au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs.


Le Secrétaire général rappelle que la prolifération des armes légères et de petit calibre, et notamment leur trafic transfrontalier, contribue fortement à aggraver les conflits en Afrique.  Les États africains doivent continuer à mettre en œuvre leur Programme d’action, ainsi que les autres instruments sous-régionaux.  La communauté internationale doit intensifier ses programmes de renforcement des capacités, notamment en apportant une assistance en matière de formation technique aux États africains afin de les aider à assurer la sécurité des stocks d’armes.


Débat conjoint


Mme SOFIA MESQUITA BORGES, Vice-Présidente de l’Assemblée générale, a déclaré d’emblée que le NEPAD est un succès.  Les experts sont unanimes pour dire que l’Afrique offre les plus grandes promesses de croissance économique dans le monde; la région subsaharienne enregistrant le taux de croissance le plus rapide.  À travers le continent, des progrès significatifs ont été observés en matière de gouvernance politique comme en témoignent les nombreuses élections qui présagent bien de la stabilité.   Elle a espéré que les pays qui connaissent des troubles suivraient l’exemple de ceux qui ont connu le succès.  Et même s’il reste de nombreux défis, les peuples africains et leurs dirigeants sont aujourd’hui mieux armés pour y faire face, a constaté Mme Borges.


Le NEPAD reste le cadre pour le développement socioéconomique de l’Afrique, a-t-elle insisté, en ajoutant que l’Afrique peut aussi être fière du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs.  La communauté internationale, a-t-elle estimé, doit appuyer l’Afrique et les Nations Unies restent un partenaire engagé et intégral.  Au nom du Président de l’Assemblée générale, elle a exprimé l’engagement de l’Assemblée à poursuivre la promotion d’une bonne relation de travail avec les États d’Afrique et leurs partenaires.  


Les débats thématiques et les réunions de l’Assemblée générale contribueront à appuyer le NEPAD, dont ceux sur la coopération Sud-Sud, la coopération triangulaire et les technologies de l’information et des communications au service du développement, en particulier du programme de développement pour l’après-2015. 


« Nous devons accélérer nos efforts, renforcer notre volonté politique et inclure les priorités de l’Afrique dans le programme de développement pour l’après-2015 », a conclu la Vice-Présidente, au nom du Président de l’Assemblée. 


Mme PRENEET KAUR, Ministre des affaires étrangères de l’Inde, a estimé que le NEPAD, avec son fort accent sur l’infrastructure, l’agriculture et la gouvernance, est en bonne voie pour réaliser la vision d’un Afrique intégrée, prospère et pacifique.  L’Inde applaudit les progrès réalisés ces 10 dernières années et reconnaît que l’Afrique doit encore relever de nombreux défis avant de parvenir au plein développement et à la prospérité.  Un engagement fort soutenu par l’action et les résultats, reste donc nécessaire non seulement de la part du continent lui-même mais aussi des partenaires, a déclaré la Ministre, qui a pris note de la baisse de l’APD à l’Afrique. 


La Ministre a, par ailleurs, noté que la croissance moyenne de 6,6% du continent en 2012 n’est ni durable ni générale, et qu’un sous-emploi persistant menace les réalisations récentes dans le cadre des OMD.  La communauté internationale doit donc poursuivre son soutien à l’Afrique, y compris par le transfert de ressources et de technologies.


Le partenariat entre l’Afrique et l’Inde, a-t-elle poursuivi, repose sur des fondations historiques solides.  Mme Kaur a rappelé que c’est le continent dans lequel le Mahatma Gandhi a commencé son œuvre.  Ce partenariat est fondé sur le respect mutuel et guidé par la vision des priorités définies par « nos sœurs et frères » africains.  L’Inde et l’Afrique ont lancé le 6 septembre à New Dehli un plan d’action pour le renforcement de leur cadre de coopération.  L’Inde s’est engagée à aider l’Afrique dans tous les domaines du développement et de la croissance économique, en consultation avec les communautés économiques sous-régionales. 


L’Inde a déjà accru son aide financière, avec en 10 ans, l’ouverture de 170 lignes de crédit pour un montant  de 9,7 milliards de dollars, dont 5,8 milliards aux pays africains.  Les échanges entre l’Inde et l’Afrique sont passés de 967 millions de dollars en 1991 à 70 milliards en 2012 avec un objectif de 90 milliards en 2015.  L’Inde appuie également les efforts dans les domaines de la paix et de la sécurité: plus de 6 500 militaires indiens soutiennent les opérations de maintien de la paix sur le continent.  Enfin, le Fonds IBAS (Inde, Brésil et Afrique du Sud) a déjà achevé un certain nombre de programmes au Burundi, au Cap-Vert, en Sierra Leone et en Guinée-Bissau.


Le partenariat avec l’Afrique a le potentiel de renforcer la gouvernance mondiale et d’améliorer la démocratie dans les institutions multilatérales, a déclaré la Ministre, qui a insisté sur l’urgence d’une réforme du Conseil de sécurité, qui ne compte toujours pas de membre permanent africain alors que les trois quarts du travail du Conseil concernent l’Afrique.


M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a fait observer que 7 des 10 économies qui enregistrent la croissance la plus rapide se trouvent actuellement en Afrique et que le contient dans son ensemble occupe le deuxième rang mondial en terme de croissance.  Il a également relevé que la classe moyenne, qui représente actuellement 34% de la population africaine, devrait représenter un milliard de personnes d’ici à 2060.  En outre, selon la Banque mondiale, le taux de pauvreté a baissé de 58,1% à 47,5% entre 1999 et 2008, alors que la croissance en Afrique subsaharienne est passée de 5,3% à 5,6% entre 2012 et 2013.  Le représentant a toutefois déploré la persistance de défis d’envergure, à commencer par le recul insuffisant de la pauvreté et le chômage persistant qui frappe 60% des jeunes dans un continent où, a-t-il relevé, les Africains âgés de moins de 35 ans représentent 65% de la population.


M. Talbot s’est également inquiété du fait que la moitié de la population du continent africain risque de contracter le paludisme, maladie qui a fait, a-t-il précisé, 660 000 morts en 2010.  Au vu de cette situation, il a appelé la communauté internationale à respecter les engagements pris en matière d’APD, de commerce, de transfert de technologies et de renforcement de capacités.  Il a dit l’importance de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire pour compléter les efforts déployés par les partenaires de développement traditionnels.  M. Talbot a fait savoir que les relations entre sa région et le continent africain étaient en train de se consolider grâce à une présence diplomatique plus forte et à des projets de coopération économique et technique.  Des efforts sont également déployés pour assurer la transformation structurelle des économies d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique pour faire en sorte que les revenus tirés de l’exploitation des ressources naturelles financent le développement durable, a-t-il ajouté.


M. DATO ABDUL GHAFAR ISMAIL (Brunéi Darussalam), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a reconnu les progrès réalisés par de nombreux pays africains dans la réalisation des OMD.  Il a noté les efforts des pays africains pour faire face au ralentissement économique, aux crises politiques, aux catastrophes naturelles et au déclin de l’aide.  Les pays de l’ASEAN continuent d’encourager les efforts des pays d’Afrique dans le cadre du NEPAD, en particulier en ce qui concerne les problèmes relatifs à la santé, l’éducation et l’autonomisation des femmes.  L’ASEAN se félicite aussi du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs et de la coopération des Nations Unies. 


Chacun des membres de l’ASEAN, a affirmé le représentant, a renforcé son partenariat avec les pays d’Afrique notamment dans le domaine du renforcement des capacités.  Concernant le paludisme, l’ASEAN soutient les efforts de l’Afrique et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.  L’Association se propose d’ailleurs de partager et d’échanger son expérience et les leçons apprises des problèmes de développement. 


M.JAN PIROUZ POULSEN, Union européenne, a mis l’accent sur l’importance du partenariat avec l’Afrique pour le développement social et économique.  L’Union européenne est fière d’avoir bâti un partenariat stratégique en 2007 qui reflète une vision commune et un engagement à travailler ensemble.  Les 54 États d’Afrique et les 27 membres de l’Union européenne représentent 1,5 milliard de personnes, a souligné le représentant.


L’Afrique, a-t-il reconnu, connaît un processus à long terme de transformation politique, économique et social et l’Union européenne constate avec une grande satisfaction que l’Afrique réalise progressivement son immense potentiel, avec une croissance économique « impressionnante », l’émergence d’une classe moyenne et une population jeune et dynamique.  L’Union européenne adhère au principe « solutions africaines aux problèmes africains » et appuie le rôle essentiel de l’Union africaine.  L’Union européenne et ses États membres, qui ont apporté à l’Afrique, en 2011, une somme de 21 milliards d’euros, soit 45% de l’aide au continent, reste, et restera, le principal partenaire de l’Afrique. 


Le soutien au NEPAD inclut notamment un soutien au MAEP en tant que principal cadre africain de suivi et de promotion de la bonne gouvernance.  De même, alors que l’Afrique accorde une grande importance au développement de ses infrastructures, l’Union européenne a fourni 746 millions d’euros à un fonds d’affectation spéciale.  Une autre priorité consiste à renforcer la productivité agricole, la sécurité alimentaire et la résilience, afin d’éradiquer la pauvreté.


L’Afrique continue de subir le fléau de maladies qu’il est possible de soigner et potentiellement de prévenir, y compris le paludisme.  L’Union européenne et ses États membres continueront de fournir un appui collectif le plus efficace possible, en travaillant avec les gouvernements et les organisations et mécanismes adéquats, y compris le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, que l’Union européenne et ses membres ont financé pour moitié depuis sa création en 2001.


Le partenariat entre l’Union européenne et l’Afrique va au-delà du développement et touche aussi à la paix et la sécurité, a rappelé le représentant.  L’Union européenne se félicite des efforts de l’Union africaine pour aider à résoudre les conflits sur le continent et a contribué pour 1,1 milliard de dollars à la Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique.


Mme FARRAH AL-GHARABALLY (Koweït) a estimé que la sécheresse, la désertification, les maladies et les conflits armés représentent les plus importants défis auxquels fait actuellement face l’Afrique et que ces défis représentent un obstacle de taille à la réalisation des OMD.  En dépit des progrès réalisés et de la croissance économique importante de certains pays, a-t-elle ajouté, trop de pays souffrent de la pauvreté et des maladies, à commencer par le VIH/sida.  La représentante a jugé important pour la communauté internationale de renforcer la coopération au développement et a assuré que le Koweït demeure résolu à mettre en œuvre l’ensemble des engagements pris à l’égard de l’Afrique.


La représentante a indiqué que le Koweït a créé un fonds spécial qui permet de financer, sur le continent africain, des activités dans l’agriculture, les transports, l’eau, la santé et l’éducation, entre autres.  Elle a précisé que ce fonds est doté de plus de 6,4 milliards de dollars.  En outre, plus de 300 millions de dollars ont déjà été versés pour lutter contre la famine.  La représentante a annoncé que le troisième Sommet arabo-africain, qui aura pour thème « Partenaires dans le développement et dans l’investissement », se tiendra au Koweït du 18 au 20 novembre.


Mme ELIZABETH BAGLEY (États-Unis) a dit soutenir les efforts de nombreux pays africains pour consolider leur croissance économique qui permette une meilleure intégration dans l’économie mondiale.  Les États-Unis saluent les efforts du NEPAD pour mobiliser les investissements et félicitent les États qui ont adhéré au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP).  Les pays africains, a-t-elle souligné, sont des partenaires essentiels pour l’Initiative de la sécurité alimentaire lancée par les États-Unis.  En 2012, les États-Unis se sont servis de leur présidence du G-8 pour renforcer les efforts en faveur de la sécurité alimentaire.  Cette année, ils comptent lancer une alliance pour l’agriculture adaptée au climat, après avoir lancé en juin dernier une initiative « électricité pour l’Afrique » qui permettra de procurer au continent une énergie électrique plus propre.


Les États-Unis ont démontré depuis longtemps leur engagement en faveur de la lutte contre le paludisme, notamment aves l’Initiative présidentielle contre le paludisme lancée en 2005, qui concerne 19 pays africains et qui a permis de protéger 19 millions de personnes en 2012.  La lutte contre le paludisme est en train d’être gagnée et les États-Unis sont fiers d’y contribuer massivement.  Dans les 5 à 10 prochaines années, la priorité sera de consolider les résultats obtenus, a ajouté la représentante.


M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a affirmé que le NEPAP est la preuve que le partenariat pour le développement est une bonne approche.  Il a fait savoir que l’année 2013 marque un tournant dans les relations entre son pays et le continent grâce au lancement de l’Initiative Thaï-Afrique qui, a-t-il précisé, est le plus important programme de politique étrangère lancée par son gouvernement.  Il a expliqué que la deuxième réunion, qui s’est tenue au mois de septembre, avait permis d’identifier plusieurs domaines de coopération, notamment l’agriculture, l’énergie, les ressources humaines, les infrastructures et l’autonomisation de la femme.  Un dialogue de haut niveau entre les dirigeants thaïlandais et africains doit se tenir les 3 et 4 février 2014 sur la mise en œuvre de l’Initiative.


M. Sinhaseni a convenu avec le Secrétaire général qu’il importe d’augmenter la productivité agricole de l’Afrique.  La Thaïlande, a-t-il promis, est prête à partager son savoir-faire en matière de développement agricole durable et de transformation des produits.  Le Gouvernement thaïlandais envisage également d’accorder des bourses d’études.  Il a la ferme intention de rester actif au sein de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique.


Le représentant a aussi fait savoir que la Thaïlande a lancé une politique ciblée avec pour objectif de réduire à 20% d’ici à 2020 les régions frappées par le paludisme.  La Thaïlande a établi des partenariats avec le Burkina Faso, le Burundi, la Gambie, le Mali et le Sénégal où sont lancés des projets de transfert de technologie pour la production locale de médicaments antipaludéens.


M. MAKSIMOV (Fédération de Russie) a tenu à rappeler le soutien de son pays au NEPAD à la fois au niveau bilatéral et dans le cadre du G-20.  La Fédération de Russie a effacé 20 milliards de dollars des dettes des pays africains, a révélé le représentant qui a évoqué les accords intergouvernementaux avec la Tanzanie, le Mozambique et la Zambie pour un montant de 200 millions de dollars.  En 2012, la Fédération de Russie a octroyé 13 millions de dollars au Programme alimentaire mondial (PAM) et en novembre 2012, elle a apporté une aide humanitaire à la Guinée, au Mali et au Kenya.  Elle a aussi octroyé un montant de 1 million de dollar pour la défense civile au Lesotho. 


Le représentant a ajouté que son pays a renoncé à taxer les exportations africaines.  Sur le plan de l’éducation, plus 8 000 jeunes africains poursuivent des études supérieures en Fédération de Russie; la moitié d’entre eux étant des boursiers de l’État russe.  Rien qu’en 2012, 1 000 bourses d’études ont été accordées à des étudiants africains.  Sur le plan de la santé publique, la Fédération de Russie a consacré 20 millions de dollars à la lutte contre le paludisme et vient d’ajouter une autre somme de 100 millions de dollars.  En dépit de ces efforts, l’Afrique reste vulnérable, a estimé le représentant. 


Il a appuyé les mécanismes anticrises des pays africains et rappelé qu’en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, son pays contribue aux règlements des conflits en Afrique.  La Fédération de Russie a d’ailleurs versé une somme de 2 millions de dollars au Fonds africain pour la paix.  L’Afrique est un continent « stratégique » pour la Fédération de Russie, en soulignant la position du Président Vladimir Putin, lors de la dernière réunion du Brésil-Russie-Inde-Chine et Afrique du Sud.


M. RON PROSOR (Israël) a déclaré que le NEPAD, initiative dirigée par les Africains pour les Africains, offre aux pays africains une opportunité unique de prendre le contrôle de leur programme de développement, de travailler ensemble et de coopérer plus efficacement avec leurs partenaires internationaux.  Le NEPAD, qui est la rampe de lancement de l’Afrique vers le nouveau millénaire, a permis à l’Afrique de faire d’impressionnants progrès.  Pour autant, il reste de très nombreux défis à relever, que ce soit la pauvreté extrême, la sécheresse, la famine, les conflits ou encore les inégalités entre les sexes.  Des études montrent que si les femmes africaines recevaient le même accès que les hommes à l’éducation, la formation permanente et la technologie, l’économie africaine progresserait de 40%.


Le représentant a dressé un parallèle entre les défis rencontrés par l’État d’Israël à ses débuts et ceux rencontrés aujourd’hui par l’Afrique.  Aujourd’hui, Israël est une oasis d’innovation dans tous les domaines et partage ses solutions innovantes avec les pays d’Afrique et du monde, a poursuivi M. Prosor, qui a appelé à aider les peuples d’Afrique à s’autonomiser avant de conclure sur les paroles de la chanson de Shakira «  This time for Africa ».


M. JUN YAMAZAKI (Japon) a noté qu’en 2012, le taux de croissance de l’Afrique était de 6,6% et que, dans le même temps, le continent continue de faire face à des défis divers et variés, y compris les conflits et la pauvreté.  À cet égard, « nous devons de toute urgence renforcer nos efforts pour travailler avec l’Afrique pour qu’elle puisse tirer profit de ses ressources naturelles et de sa population toujours croissante pour bâtir des économies et des sociétés dans lesquelles les peuples pourront s’épanouir, y compris ceux qui sont socialement vulnérables », a dit le représentant.  « Nous devons aussi renforcer la résilience des sociétés africaines contre les catastrophes naturelles », a-t-il ajouté.  Pour le représentant du Japon, la paix et la stabilité sont les fondations du développement de l’Afrique. 


Il a rappelé la cinquième Conférence internationale sur le développement de l’Afrique (TICAD V) qui s’est tenue à Tokyo en juin dernier.  Depuis 1993, la TICAD a tenu à promouvoir un développement de l’Afrique qui passe par l’appropriation continentale et le partenariat international.  Depuis 2001, la TICAD a contribué à la réalisation des priorités du NEPAD, a indiqué le représentant.  Lors de la TICAD V, le Japon s’est engagé à mettre en place un train de mesures de 32 millions de dollars, composés de fonds privés et publics, y compris une somme de 14 millions de dollars d’APD.  Le Japon apporte aussi une contribution de 6,5 milliards de dollars au Programme de développement des infrastructures en Afrique.  « L’Afrique a maintenant besoin de plus d’investissement du secteur privé », a estimé le représentant.  Le Japon appuie, a-t-il dit, en outre la volonté de l’Afrique d’accroître la productivité agricole de 6% par an et de consacrer 10% du budget national à l’agriculture. 


En ce qui concerne les changements climatiques, le Japon a promis 2 milliards de dollars à l’Afrique pour promouvoir l’énergie à faible émission de carbone.  Il a également annoncé 500 millions de dollars pour faire face aux problèmes de santé en Afrique notamment la lutte contre le sida et le paludisme.  Il a également mis en place un programme pour former 120 000 agents de santé en Afrique.  Le Japon est en outre déterminé à aider les programmes pour la promotion de la bonne gouvernance dans 30 pays africains, a-t-il indiqué avant de conclure.      


M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie), intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, a indiqué que l’année 2013 marque le jubilé de l’OUA/UA et que grâce au lancement du NEPAD et du Mécanisme d’évaluation par les pairs, les bases d’une renaissance africaine avaient pu être posées.  Il s’est félicité de la forte croissance de certaines économies africaines et de l’amélioration de la gouvernance depuis le retour de la démocratie dans de nombreux pays africains.  Le continent, s’est-il réjoui, n’est plus considéré comme une partie marginale du monde à appréhender du seul point de vue humanitaire.


M. Alemu n’en a pas moins estimé que des améliorations sont nécessaires en matière de financement du développement.  Il a également reconnu que des défis de taille qui limitent les progrès dans la réalisation de Vision pour l’Afrique 2063, à commencer par l’impact de la crise financière et économique mondiale et les changements climatiques.  M. Alemu a dénoncé le peu de progrès dans les engagements pris en faveur de l’Afrique.  Reconnaissant l’insuffisance des avancées vers la réalisation des OMD, il a jugé nécessaire d’accorder, dans le programme de développement pour l’après-2015, la place que les priorités du NEPAD méritent.


M. WANG MIN (Chine) a constaté que l’Afrique est devenue une des régions du monde qui a la croissance économique la plus rapide et que son statut se relève au niveau international.  Le NEPAD a donné de très bons résultats mais l’Afrique se heurte à un environnement économique mondial qui se détériore et son développement reste confronté à de nombreux défis, y compris les conflits.  Les engagements pris envers l’Afrique doivent être honorés et la communauté internationale doit accélérer son assistance et contribuer davantage aux progrès du NEPAD, qui garantiront la stabilité et le bien-être de l’Afrique.  En particulier, les pays développés doivent honorer leurs engagements en matière d’APD, d’allègement de la dette et de transferts de technologies.  Les pays en développement devraient quant à eux renforcer la coopération Sud-Sud.  L’Afrique devrait aussi être au centre des priorités du programme de développement pour l’après-2015. 


Le représentant a voulu que la communauté internationale respecte l’autonomie des pays africains et que l’assistance tienne compte de la situation particulière de chacun d’entre eux.  Elle doit aussi respecter les principes de la Charte et tenter de résoudre les conflits par des moyens pacifiques, tout en soutenant le renforcement de la coopération régionale et sous-régionale en Afrique.


Les relations entre la Chine et l’Afrique sont fondées sur l’égalité, la sincérité, le respect mutuel et le développement commun, a affirmé le représentant.  La Chine soutient activement l’intégration africaine et le NEPAD.  Les investissements directs de la Chine en Afrique ont dépassé les 15 milliards de dollars en 2012.   La Chine compte former 30 000 professionnels et offrir 18 000 bourses d’études, dans les trois années à venir.  De même, la Chine accroît régulièrement sa participation aux opérations de maintien de la paix en Afrique.  Elle a déployé, à ce jour, 1 400 soldats dans six opérations de maintien de la paix sur le continent.  Elle fournit également une aide militaire à l’Union africaine et renforce les capacités de cette dernière dans le domaine du maintien de la paix.


M. MOOTAZ AHMADEIN KHALIL (Égypte) a fait savoir que le NEPAD avait récemment adopté une nouvelle approche dans le but d’évoluer d’un système de gestion opérationnel à une approche qui cible des activités programmatiques et thématiques.  Il a annoncé que l’Égypte, « un des fiers fondateurs du NEPAD », avait proposé un projet d’infrastructure ambitieux qui vise à créer une voie navigable depuis le Lac Victoria jusqu’à la Méditerranée en transitant par le Nil.  M. Khalil a appelé les gouvernements africains et leurs partenaires à redoubler d’efforts pour établir des partenariats plus forts avec le secteur privé et la société civile et mobiliser suffisamment de ressources pour rendre la croissance économique plus résistante aux chocs extérieurs et veiller à une répartition équitable des richesses.


Le représentant a dit l’importance de créer un environnement propice aux échanges commerciaux, d’alléger le fardeau de la dette, d’augmenter les investissements étrangers directs et de renforcer la participation des pays d’Afrique au processus de prises de décisions économiques.  Il a jugé nécessaire d’intégrer l’agenda du NEPAD au programme de développement pour l’après-2015.  Il a appelé au renforcement et à la consolidation du Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique qui, a-t-il fait observer, est la principale entité onusienne chargée d’examiner les questions liées à l’Afrique.


Le représentant a salué le « rôle essentiel » joué par l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme, étant donné que l’Afrique représente 90% des décès imputables à cette maladie.  Il a relevé que cette maladie coûte 12 milliards de dollars par an sur le plan international et a appelé la communauté internationale à accorder suffisamment de ressources aux programmes de détection précoce, ainsi qu’à la recherche et à la production des traitements en Afrique.  M. Khalil a estimé nécessaire de résoudre les questions entourant les droits de propriété intellectuelle.


M. DUKALI (Libye) a dit que le NEPAD est un partenariat de « l’appartenance africaine » mis en œuvre par les dirigeants africains pour développer les infrastructures, les secteurs de la santé, l’éducation et la bonne gouvernance en Afrique.  Malgré les progrès, le continent est confronté à de nombreux défis, a aussi reconnu le représentant.  C’est pourquoi, les partenaires au développement doivent redoubler d’efforts pour respecter leurs engagements en matière d’APD, a-t-il estimé.  Il a aussi voulu que l’on mette fin à l’immobilisme dans le Cycle de Doha.


Il a estimé qu’il était également temps de revoir les priorités agricoles en Afrique et d’y promouvoir les investissements privés.  Dans la lutte contre les changements climatiques, il a appelé au transfert des technologies notamment pour lutter contre la sécheresse et la dégradation des sols.  En matière de paix et sécurité, le représentant a préconisé plus d’efforts pour le développement économique et social, la justice, l’état de droit, la démocratie et la bonne gouvernance.  Le système des Nations Unies doit appuyer l’Afrique, à cet égard, a-t-il dit.


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a déclaré que le message à retenir de cette semaine « Afrique-NEPAD » est que l’Afrique se transforme. Il faut que les améliorations se poursuivent notamment dans le cadre de la vision pour l’Afrique 2063.  Il faut redoubler d’efforts pour la réalisation des OMD car l’Afrique reste à la traîne pour plusieurs d’entre eux.  Ces dernières années, le NEPAD a permis de continuer à transformer les héritages historiques, notamment avec les projets de couloir de développement.  L’agriculture a fait de grands progrès et le nombre d’adhésions au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) ne cesse d’augmenter, même si ledit Mécanisme rencontre des défis qui doivent être relevés.  L’Afrique du sud appelle la communauté internationale à poursuivre son assistance à l’Afrique et inverser la courbe de l’APD.


En matière de santé, l’objectif d’un accès universel aux soins est encore loin d’être réalisé mais des progrès importants ont été faits dans la lutte contre le paludisme.  Concernant la paix et la sécurité, le nombre de conflits a diminué et la coopération avec les Nations Unies s’est consolidée.  L’Afrique du Sud rend hommage au travail du Conseiller spécial du Secrétaire général pour l’Afrique pour intégrer les problématiques africaines dans l’ensemble des travaux des Nations Unies.  Il faut accorder davantage de ressources à ses services, a plaidé le représentant.


M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a constaté que l’appui et les partenariats internationaux sont essentiels au succès du NEPAD, de même que la coopération bilatérale, triangulaire et Sud-Sud.  Il a dit l’importance d’établir un système commercial et financier équitable, et a formulé l’espoir que la tenue, au mois de décembre 2013, à Bali, en Indonésie, de la neuvième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), permettra de sortir les négociations de l’impasse.  Le représentant a indiqué que l’Indonésie appuie le renforcement de l’agriculture en Afrique et y aide plusieurs à développer des variétés de riz adapté au climat et au sol.  Le représentant a souligné l’importance de l’autonomisation nationale, notamment dans le cadre des efforts de consolidation de la paix, se félicitant plus particulièrement du lancement de la stratégie de réconciliation nationale au Libéria.


Il s’est dit inquiet du taux « alarmant » de prévalence du paludisme, notamment chez les enfants et les femmes enceintes.  Il a appelé les États Membres à redoubler d’efforts pour combattre cette maladie avant la date butoir des OMD.  Il a également dit l’importance d’augmenter l’aide financière aux pays les plus touchés et jugé nécessaire de mieux évaluer les progrès en la matière.  À l’heure actuelle, s’est-il notamment expliqué, on ne peut détecter qu’un cas sur 10 dans le monde.  Il a appelé à l’amélioration des systèmes de surveillance, au niveau régional.  Il a salué le lancement, pendant le débat général de cette session, du cadre et de la feuille de route pour une approche multisectorielle du paludisme.


M. AHMAD NASEEM WARRAICH (Pakistan) a relevé qu’en dépit de la baisse de 18% des investissements étrangers directs enregistrée sur le plan mondial, les flux destinés à l’Afrique étaient passés de 47,6 milliards de dollars en 2011 à 50 milliards de dollars en 2012.  Il a également vu dans le lancement de projets tels que la construction d’une autoroute transsaharienne et le couloir Nord-Sud, la démonstration flagrante que l’Afrique s’est résolue à débloquer son « immense » potentiel de développement socioéconomique.  Le représentant a évoqué les progrès réalisés en matière de résolution de conflit en Somalie, en Sierra Leone, au Libéria et en Côte d’ivoire.


M. Khan a toutefois constaté que des défis de taille persistent dans le domaine de la santé.  Il a relevé que selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le déficit dans la lutte contre le paludisme pour la période 20013-2015 est de 3,6 milliards de dollars.  Il indiqué qu’en 2012 et en 2013, le Pakistan a organisé une « exposition africaine » pour renforcer les liens économiques et commerciaux avec l’Afrique.  En outre, depuis le lancement en 1986 du Programme d’assistance technique spéciale pour l’Afrique, des centaines de professionnels africains ont pu suivre une formation au Pakistan.  Il a attiré l’attention sur le fait que 119 Casques bleus pakistanais avaient perdu la vie en Afrique, et que 8 075 Pakistanais sont actuellement déployés dans des missions de maintien de la paix sur le continent.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a déclaré que la Malaisie attache une grande importance à ses relations avec l’Afrique, notamment en matière de paix et sécurité, de commerce, d’investissement et de développement d’ensemble de la région.  Dans le cadre de la coopération Sud-Sud, les relations entre la Malaisie et les pays africains se sont renforcées dans le respect mutuel.  La Malaisie est devenue le premier pays d’Asie en matière d’investissements directs en Afrique en 2013 et était en 2011, avec 19,3 milliards de dollars, le troisième investisseur en Afrique après les États-Unis et la France, notamment du fait du secteur privé.


La Malaisie reconnaît aussi les difficultés de certains États africains à réaliser d’ici à 2015 les OMD.  Le déclin de l’APD a sapé les efforts en ce sens.  En 2012, près de 6 800 participants de 45 États africains ont bénéficié d’une formation technique en Malaisie, a déclaré le représentant, qui a présenté plusieurs programmes de coopération Sud-Sud avec l’Afrique, dont le dialogue international Langkawi.  La Malaisie se félicite des progrès réalisés en 10 ans par les pays africains en matière de gouvernance, grâce au MAEP, qui permettra de contribuer à la réalisation des objectifs du NEPAD.  La Malaisie espère que davantage de pays africains adhéreront à ce mécanisme volontaire dans les années à venir.


La Malaisie, qui a beaucoup d’expérience en matière de paludisme, a pratiquement réussi à l’éliminer de toutes ses zones urbaines ou fortement peuplées et a adopté un plan d’action pour l’éliminer totalement d’ici à 2020.  Une telle éradication permettra aussi de limiter les dépenses de santé et l’absentéisme, d’améliorer l’efficacité de l’éducation et la productivité, ainsi que les investissements étrangers.  La Malaisie est prête à partager son expérience avec l’Afrique.


M. KYAW TIN (Myanmar) s’est dit heureux d’être le témoin des progrès remarquables réalisés par les pays africains au cours des dernières années grâce à la mise en œuvre du NEPAD.  La croissance économique en Afrique, résultat d’amélioration de la gestion politique et macroéconomique, de réformes structurelles, de production et aux exportations, est positive.  Il n’en demeure pas moins que de nombreux défis demeurent, notamment la réalisation des OMD.  L’incertitude économique, l’instabilité politique, les catastrophes naturelles et le déclin de l’aide internationale ont hypothéqué les efforts des pays africains.  Il est essentiel que le NEPAD continue ses efforts pour affronter ces défis en particulier dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’égalité des sexes. 


Le représentant a rappelé que la paix, la stabilité et l’état de droit conditionnent le développement économique durable.  À cet effet, il a salué les efforts de l’Union africaine dans la prévention des conflits et les initiatives de médiation.  Il a salué le Cadre africain de prévention des conflits et le développement des structures d’appui aux médiations et à la résolution de conflit.  Il a appelé à un renforcement de l’appui à l’Union africaine et aux organisations économiques régionales.


Pour M. Tin, les progrès du NEPAD illustrent la bonne gouvernance et la capacité des dirigeants africains d’apporter la paix et le développement à leur continent.  Un partenariat durable et renforcé doit continuer d’exister pour contribuer à la paix, à la stabilité et au développement de l’Afrique.  Le représentant a espéré que le succès du NEPAD convaincra les partenaires au développement d’honorer leurs engagements en matière d’APD.  Les priorités de l’Afrique doivent être prises en compte dans le programme de développement pour l’après-2015. 


M. IBRAHIM ASSANE MAYAKI, Observateur de l’Union africaine, a dit qu’à travers le Mécanisme d’évaluation par les pairs (MAEP), les pays africains peuvent diagnostiquer leurs carences, partager les meilleures pratiques et s’engager à mettre en œuvre des solutions aux problèmes du continent.  Cela inclut la mise en œuvre de politiques publiques crédibles, prévisibles et transparentes.  Comme résultat, le MAEP a appuyé l’institutionnalisation du principe de reddition de comptes, d’autonomisation des citoyens et d’amélioration du service public, en même temps qu’il a ouvert l’espace public pour une bonne gouvernance.  L’observateur a rappelé que l’adhésion au MAEP repose sur le principe du volontariat et s’est félicité que 33 pays africains l’aient rejoint.


Durant la dernière décennie, l’agriculture et la sécurité alimentaire sont restées les priorités de l’Union africaine et du NEPAD.  À ce sujet, l’Union africaine a adopté « L’élan au Programme pour le développement de l’agriculture » et proclamé 2014 « Année de l’Union africaine pour l’agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition ».  Cinquante pays africains se sont engagés dans le Programme tandis que 28 autres ont développé des plans d’investissement pour l’agriculture et la sécurité alimentaire.  Le NEPAD travaille aussi sur l’Initiative sur la nutrition et la Nouvelle Alliance du G-8 pour la sécurité alimentaire et la nutrition.  En outre, des initiatives liées à l’égalité entre les sexes, à l’agriculture, aux changements climatiques et à l’avenir du monde rural viennent d’être lancées.  Ce sont des initiatives visant à soutenir les femmes rurales et les jeunes entrepreneurs ruraux en vue de renforcer leur connaissance et leur savoir-faire, et accélérer la transformation du monde rural.


L’observateur a ajouté que l’autre défi africain est l’aggravation des inégalités sociales et l’urgence de sortir quelque 400 millions d’Africains de la pauvreté.  Nous devons dès lors développer une stratégie visant à trouver de l’emploi aux 215 millions de jeunes gens dans les 10 prochaines années, a-t-il indiqué, en ajoutant que cela passera par la promotion de la valeur ajoutée et du développement de l’industrie.  Comme les 50 prochaines années seront cruciales pour le développement de l’Afrique, l’Union africaine a adopté la Vision pour l’Afrique 2063 pour consolider les acquis de la transformation.  C’est sur cette base qu’une une stratégie à moyen terme allant de 2014 à 2017 a été mise au point.  Elle se base sur le renforcement de la coordination et de la cohérence des programmes pour avoir des impacts plus grands.


En ce qui concerne le programme de développement pour l’après-2015, les dirigeants africains sont en train de travailler à une position commune.  Pour devenir le prochain pôle de croissance, la mobilisation et l’utilisation efficace des ressources sont primordiales, tout comme les partenariats public-privé. 


Le NEPAD vient de terminer une étude complète sur la mobilisation des ressources domestiques, qui montre que la lutte contre l’évasion financière doit être la priorité.  Les conclusions et recommandations de l’étude ont été immédiatement prises en considération par les dirigeants africains.  C’est à partir de ces résultats que le Sénégal va organiser le Sommet sur le financement des infrastructures en Afrique, en décembre 2013.  L’objectif sera d’une part d’attirer les investissements privés et, d’autre part, de redynamiser les engagements politiques en faveur des grands projets d’infrastructures régionales africaines. 


L’intégration régionale demeure la voie pour une croissance équitable et inclusive à l’échelle du continent.  Le NEPAD continue de collaborer avec les communautés économiques régionales qui sont les catalyseurs de la mise en œuvre des projets régionaux. 


M. SÉRGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil) a constaté que le manque chronique de ressources pour les investissements publics entrave la pleine mise en œuvre des projets de développement du NEPAD.  Il a également pointé du doigt les barrières structurelles qui entravent l’accès de l’Afrique aux marchés internationaux et a voulu que la Conférence ministérielle de l’OMC, qui se tiendra au mois de décembre à Bali, puisse déboucher sur une issue « conforme au rôle central de l’agriculture dans le développement ».  Il s’est inquiété de la baisse continue de l’APD et a appelé les pays donateurs et les partenaires au développement à intensifier leur appui au NEPAD.


M. dos Santos a expliqué que la Corporation de recherche agricole du Brésil (EMBRAPA) a initié plusieurs projets de transfert de technologie et de renforcement des capacités en Afrique.  Des génothèques ont notamment été ouvertes en Afrique du Sud, au Mozambique et en Namibie.  L’EMBRAPA appuie la production de fruits tropicaux, de cacao, de coton, de riz et l’horticulture au Sénégal, en Tanzanie, au Cap-Vert, en Guinée-Bissau et au Congo.  Le Ministère brésilien du développement rural a en outre lancé un projet de transfert des capacités au Zimbabwe, au Kenya et au Ghana pour y appuyer la création de systèmes de financement afin d’aider les familles d’agriculteurs à investir dans les équipements, l’irrigation et la production laitière, entre autres.


En 2012, la Fondation gouvernementale de santé Oswaldo Cruz (Fiocruz) a ouvert une usine pharmaceutique à Maputo, au Mozambique, qui produit 21 types de médicaments antirétroviraux.  Dans deux ans, la production de cette usine devrait répondre à la demande de l’ensemble de l’Afrique subsaharienne.  M. dos Santos a dit l’importance pour l’Afrique de tirer pleinement parti de l’Accord de l’OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC).


Le représentant a rappelé que lors la tenue, au mois de février à Malabo, en Guinée équatoriale, du troisième Sommet Afrique-Amérique du Sud, les participants ont réaffirmé l’urgence d’élaborer des politiques pour la sécurité alimentaire.  Ils se sont également engagés à donner la priorité aux petits et moyens agriculteurs et à respecter leurs méthodes de production traditionnelles, a-t-il ajouté.


M. MAXIMILLIAN BWEUPE (Zambie) a rappelé que le paludisme restait un problème de santé majeur en Zambie, où on enregistre environ 4 millions de cas par an, notamment chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans.  Après avoir remercié les pays qui, depuis 10 ans, soutiennent les pays endémiques, le représentant s’est inquiété du niveau de financement du Fonds mondial de lutte contre le paludisme, la tuberculose et le VIH/sida.  Des financements plus importants et plus prévisibles permettraient de maintenir l’accès aux outils de contrôle et de prévention, et de consolider les progrès obtenus à ce jour.


La Zambie a fait des efforts considérables dans la lutte contre le paludisme.  En 2012, 72% des foyers avaient au moins une moustiquaire et la même proportion des femmes enceintes recevait au moins deux doses de traitement préventif.  Grâce à ces efforts, l’incidence du paludisme et le taux de mortalité ont chuté de 65%, contribuant ainsi à la réalisation de l’OMD nº6.  Le représentant a souligné les retards liés à l’insuffisance des fonds.  Il a demande davantage de ressources pour la recherche et le contrôle de la maladie afin d’éviter l’émergence de formes résistantes.  Il faut maintenir les aspirations de l’OMD nº6 dans le programme de développement pour l’après-2015 et veiller à ce que l’éradication du paludisme reste une priorité mondiale.


M. DJAMEL MOKTEFI (Algérie) a déclaré que le jubilé d’or de l’OUA - Union africaine permet de réaliser un bilan des réalisations et de regarder l’avenir avec confiance.  Le NEPAD, créé il y a 10 ans, a mis la bonne gouvernance politique et économique et l’autonomisation des femmes au cœur du développement durable.  Malgré des difficultés, le NEPAD a produit des résultats très encourageants.  Les infrastructures, qui sont un moteur du développement, ont favorisé la capacité du continent à attirer les investissements, tout en améliorant la coopération régionale et le commerce intra-africain, grâce notamment à une réduction des coûts de transport.  Le MAEP a consolidé sa position de mécanisme d’amélioration de la bonne gouvernance.


Des défis persistent pourtant, avec notamment les difficultés à réaliser certains des OMD.  C’est pourquoi l’Algérie appelle les partenaires au développement à honorer leurs engagements et la communauté internationale à accorder toute l’attention nécessaire aux priorités de l’Afrique, notamment dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015.  La prospérité mondiale ne peut être atteinte sans celle de l’Afrique.


M. RAYMOND SERGE BALÉ (République du Congo) a affirmé que le cadre stratégique qu’offre le NEPAD avait permis aux pays africains d’enregistrer des progrès encourageants.  Il s’est félicité de ce que l’Afrique dispose d’atouts qui en font « un acteur incontournable qui va peser dans la mondialisation », tout en reconnaissant que les pays africains sont confrontés à de multiples contraintes et souvent de nature complexe.  Ces défis qu’ils tentent de surmonter, a-t-il fait observer, ne sont pas toujours à la mesure de leurs capacités.  À l’instar du Secrétaire général, il a souligné la nécessité pour les partenaires de l’Afrique d’honorer leurs engagements et de continuer à soutenir les efforts des pays africains dans leur quête d’une paix et d’un développement durables.


M. Balé a salué l’engagement de l’ONU, aux côtés de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), dans la résolution de la crise en République centrafricaine, estimant notamment que le processus politique qui y a été engagé doit être accompagné par des actions qui visent le redressement économique et social du pays, « pour ne pas ruiner l’espoir d’une paix durable ».  Il a également souligné l’importance et l’intérêt de ce type de partenariat dans lequel, s’est-il expliqué, l’ONU et les autres partenaires de l’Afrique sont appelés à s’appuyer sur les efforts déployés aux niveaux régional et sous-régional.


Le représentant a évoqué la mise en œuvre, par son gouvernement, du Programme national de développement 2012-2016 qui reflète, a-t-il expliqué, les priorités du NEPAD et dont le développement des infrastructures économiques et sociales en est le pivot.  Il a également fait savoir que le Congo a consenti d’importants efforts dans la construction de « liaisons d’intégration régionales », notamment avec la République centrafricaine, le Tchad, le Cameroun, le Gabon, l’Angola et la République démocratique du Congo.  Il a ajouté que le « projet emblématique de l’intégration » qu’est le pont route-rail qui devra relier Brazzaville à Kinshasa se situe encore dans la phase préliminaire des études, de même que le projet d’interconnexion des réseaux électriques en Afrique centrale.


M. Balé a fait savoir que son pays n’est pas encore parvenu à accorder 10% de son budget à l’agriculture, tel que préconisé dans la Déclaration de Maputo, mais qu’il s’était néanmoins engagé dans une politique de développement agricole.  Le représentant a également indiqué que le Congo avait participé à la signature du cadre régional à Libreville, en avril 2013, et que la signature du Pacte National du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) interviendra le mois prochain.


M. MICHEL TOMMO MONTHE (Cameroun) a fait siennes les conclusions et les recommandations du Secrétaire général, avant de dénoncer le fait qu’elles n’ont pas trouvé d’engagements fermes et réciproques de la communauté internationale.  Le représentant a déploré le fait que les investissements directs étrangers se soient concentrés dans quelques pays et dans les secteurs extractifs alors que les priorités africaines concernent l’industrie.  Il a aussi regretté la baisse des ressources à l’aide pour le commerce à l’Afrique.


S’agissant du rapport sur les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables, M. Monthe a dit que la situation en République centrafricaine mérite une attention particulière afin d’éviter que ce pays ne s’enlise à nouveau dans une crise aigue aux répercussions multiples dans la sous-région.  Le Cameroun contribue activement aux mesures de sauvegarde de la paix et le retour à l’ordre constitutionnel en République centrafricaine, a indiqué le représentant, qui a rappelé qu’un général camerounais dirige actuellement la Mission international de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine. 


M. USMAN SARKI (Nigéria) a déclaré que les défis en matière de développement auxquels se heurte l’Afrique sont sans équivalent, et a ajouté qu’il fallait adopter pour l’Afrique des mécanismes de développement qui reconnaissent le rôle des organisations régionales.  C’est cette vision qui a entraîné la création voici plus de 10 ans du NEPAD, lequel met l’accent sur les partenariats.   Alors que les plans de développement passés en Afrique comportaient souvent une mise en œuvre chaotique, le Nigéria félicite la Banque mondiale, la Commission économique pour l’Afrique et les autres organismes qui ont cherché à organiser et mettre en œuvre les programmes du NEPAD.  Il est par ailleurs reconnu dans le monde entier que le NEPAD met l’accent sur la bonne gouvernance et, comme il reste beaucoup à faire en Afrique en matière d’infrastructures, les objectifs du NEPAD sont essentiels.


On a beaucoup parlé du lien intrinsèque entre paix durable et développement durable en Afrique, a rappelé le représentant, qui a lancé un appel au soutien au mécanisme d’alerte précoce du continent.  Alors que la pauvreté reste à la fois une cause et une conséquence des conflits en Afrique, le Nigéria salue les efforts consentis par le NEPAD pour appuyer les États qui sortent d’un conflit et demande un soutien accru de la Commission de consolidation de la paix des Nations Unies.


Le Nigéria est prêt à redoubler d’efforts pour faire reculer le paludisme.  Après avoir lancé un plan national quinquennal 2009-2013 axé sur des services de prévention et la baisse du coût des médicaments, il prépare un nouveau plan stratégique pour 2014-2020 qui prévoit d’éradiquer la maladie.  Le Nigéria a été choisi comme pays pilote pour un médicament contre le paludisme, qui bénéficie notamment du soutien du Fonds mondial et de la Fondation Bill et Melinda Gates.  Le Nigéria bénéficie également d’une initiative du Gouvernement mais il reste très attaché aux projets multilatéraux, comme en atteste le sommet qu’il a accueilli cette année.


M. NOEL KAGANDA (République-Unie de Tanzanie) a estimé que l’Afrique avait fait de considérables progrès pour renforcer la bonne gouvernance, notamment par le biais du MAEP auquel la Tanzanie a adhéré, en s’engageant à tenir compte des recommandations.  Alors que nous célébrons les 10 ans du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine, nous devons nous souvenir que l’agriculture reste le fondement de nombreuses économies nationales, a rappelé M. Kaganda.  En Tanzanie, 70% de la population dépend de l’agriculture et le pays consacre près de 10% de son budget au développement agricole et à la sécurité alimentaire.  Il a lancé plusieurs partenariats public-privé dans ce secteur en profitant du climat favorable aux investissements qui règne dans le pays.


Le représentant s’est félicité des engagements politiques et de l’attention mondiale portée à la lutte contre le paludisme qui, en Tanzanie, reste une des principales causes d’hospitalisation et de mortalité, notamment chez les femmes enceintes et les enfants.  La Tanzanie, par diverses mesures de lutte contre la malaria, a réduit la prévalence chez les enfants de moins de 5 ans de 44% entre 2008 et 2012.  À Zanzibar, l’objectif est désormais de conserver l’acquis de zéro infection, alors qu’on tente de reproduire sur la partie continentale du pays ce qui a été réalisé sur l’île.  Le Gouvernement s’est en outre engagé dans un vaste et coûteux programme d’accès aux soins de santé qui devait aussi contribuer au succès de la lutte contre le paludisme pour lequel un Cadre d’action multisectoriel a été lancé.  La Tanzanie demande à ses partenaires de continuer à apporter un soutien financier et technique.  Elle remercie le Secrétaire général pour avoir placé la lutte contre le paludisme au premier plan de son plan d’action quinquennal pour la période 2012-2017, ce qui devrait permettre de développer les partenariats existants et d’en créer d’autres.


M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a indiqué que son pays avait lancé son processus de démocratisation depuis le réexamen, en 1990 puis en 2004, de sa Constitution.  Il a fait observer que la décentralisation contribue à l’intégration sociale et, de ce fait, au renforcement de la démocratie et à la prévention de conflits.  Il a dit l’importance de renforcer l’intégrité et la transparence des mécanismes chargés de la répartition équitable des revenus.  Il a expliqué que grâce au Conseil consultatif des districts, les communautés locales jouent un rôle décisif dans la gouvernance du pays.  Il a également évoqué le Fonds pour le développement local qui appuie la production agricole et la création d’emplois dans ce domaine.


M. Gumende a reconnu que les progrès sont mis à mal par le fléau de la pauvreté et des maladies, mais aussi par la « récurrence d’incidents perturbateurs » qui, a-t-il précisé, sont typiques des pays postconflit.  Il a assuré que son gouvernement continuera de mettre le dialogue politique au service de la culture démocratique « afin que les forces politiques puissent se conformer aux principes et règles démocratiques ».


Le représentant s’est inquiété de l’obstacle qu’est le paludisme pour la réalisation des OMD, relevant notamment que cette maladie a un impact direct sur les structures sociales et économiques des pays.  Il a jugé essentiel d’édifier des partenariats contre cette maladie et a appelé les États à renforcer leur appui et leur coopération avec l’Afrique.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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