En cours au Siège de l'ONU

AG/11349

Assemblée générale: les délégations profitent de la Journée internationale des victimes de la traite transatlantique pour dénoncer les formes contemporaines d’esclavage

25/03/2013
Assemblée généraleAG/11349
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Assemblée générale                                         

Soixante-septième session                                  

68e séance plénière - après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES DÉLÉGATIONS PROFITENT DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES VICTIMES

DE LA TRAITE TRANSATLANTIQUE POUR DÉNONCER LES FORMES CONTEMPORAINES D’ESCLAVAGE


L’Assemblée générale a tenu, cet après-midi, une séance spéciale pour la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite atlantique des esclaves, dont le thème, cette année, est « Libre à jamais: Célébrer l’émancipation ».  La séance a été marquée par une prestation du Ballet national du Cameroun et par neuf interventions dont celle du Secrétaire général de l’ONU, dans lesquelles ont été dénoncées les formes contemporaines d’esclavage.


M. Ban Ki-moon a d’abord rappelé que, cette année, l’ONU expose la copie originale de l’Acte d’émancipation du 1er janvier 1863, signée de la main d’Abraham Lincoln.  Les noms des résistants et des abolitionnistes sont restés dans l’Histoire mais aujourd’hui, a dit le Secrétaire général, nous écoutons la voix des victimes sans nom, transmise par la musique et la poésie des Africains du continent et de la diaspora, les écrivains et les jeunes qui étudient le passé pour créer un monde meilleur. 


Le Secrétaire général a souligné que le Siège de l’ONU se trouve à quelques kilomètres à peine d’un cimetière où reposent 419 esclaves.  Il a terminé sur les mots d’Aimé Césaire, dont le centième anniversaire est célébré cette semaine: «  gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car la vie n’est pas un spectacle ».


Les orateurs se sont en effet succédé à la tribune pour dénoncer les formes contemporaines d’esclavage.  Dans son message, le Président de la soixante-septième session de l’Assemblée générale, M. Vuk Jeremić, a rappelé que le travail forcé et le travail des enfants, la traite des êtres humains, l’exploitation sexuelle des femmes et le recrutement d’enfants soldats ont tous été répertoriés par les Nations Unies comme des nouvelles formes d’esclavage. 


Le Président de l’Assemblée a attribué à l’héritage triste et tenace du commerce des esclaves, les profondes inégalités économiques et sociales, la haine, le racisme et les préjudices auxquels demeurent confrontées encore trop de personnes d’ascendance africaine dans le monde. 


La représentante de Grenade, Mme Dessima Williams, n’a pas dit autre chose lorsque, au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, elle a stigmatisé des formes contemporaines du concept de « races supérieure et inférieure ».   


Le meilleur moyen de rendre hommage aux victimes de la traite transatlantique, a renchéri le représentant de la Finlande qui, au nom du Groupe des États d’Europe occidentale, est de redoubler d’efforts pour combattre ces nouveaux fléaux.  Il reste encore beaucoup à faire, a reconnu M. Jarmo Viinanen.


Quelque 2,5 millions de personnes dans le monde en sont victimes, a précisé le représentant du Qatar, M. Yousef Sultan Laram, au nom des États de l’Asie et du Pacifique, avant qu’au nom du Groupe des États d’Afrique, son homologue du Tchad, M. Ahmad Allam-Mi, ne réclame la pleine application de la Déclaration et du Programme d’action de Durban contre la discrimination raciale et du Plan d’action sur la traite des êtres humains.


Cette traite a été qualifiée d’« ignominie pour l’humanité » par la représentante des États-Unis qui reprenait ainsi les propos de son Président, M. Barack Obama.  Aux côtés d’Abraham Lincoln, le Directeur de l’Institut d’études culturelles internationales de l’Université de Binghamton à New York, M. Ali Mazrui, a voulu que l’on place également Martin Luther King et Nelson Mandela ainsi que d’autres histoires d’émancipation comme en Haïti.  N’oublions pas non plus le printemps arabe et ses aspirations. 


Cette année, la commémoration de la Journée internationale coïncide avec les 220 ans du décret français sur la libération des esclaves d’Haïti; les 180 ans de l’abolition de l’esclavage au Canada, les 170 ans de la Loi sur l’esclavage indien ou encore les 160 ans de l’abolition de l’esclavage en Argentine et les 125 ans au Brésil.


L’Assemblée générale a d’abord commencé par proclamer le 25 mars 2007, Journée internationale de célébration du bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique des esclaves*.  À partir du 25 mars 2008, la journée est devenue Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves**.


Dans la même résolution, l’Assemblée se félicite de l’initiative prise par les États membres de la Communauté des Caraïbes d’ériger, dans l’enceinte de l’ONU, un mémorial permanent destiné à témoigner de la tragédie de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.


Aujourd’hui encore, des appels ont été lancés pour que l’on alimente le fonds de contributions volontaires créé pour l’érection du mémorial permanent.


* A/RES/61/19

 ** A/RES/62/122


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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