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CS/10771

La préparation d’une élection présidentielle crédible en 2014 est un élément clef du soutien international à l’Afghanistan, déclare le Chef de la MANUA devant le Conseil

20/09/2012
Conseil de sécuritéCS/10771
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6840e séance – après-midi


LA PRÉPARATION D’UNE ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE CRÉDIBLE EN 2014 EST UN ÉLÉMENT CLEF DU SOUTIEN INTERNATIONAL À L’AFGHANISTAN,

DÉCLARE LE CHEF DE LA MANUA DEVANT LE CONSEIL


M. Ján Kubiš voit dans les attaques

que connaît le pays « une insidieuse campagne d’intimidation »


« La tenue d’élections présidentielles crédibles en 2014 est au cœur du bon déroulement de la transition sécuritaire et politique en cours dans le pays », a assuré le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan et chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).


Venu présenter devant le Conseil de sécurité le rapport du Secrétaire général*, M. Ján Kubiš a, en outre, affirmé que ces élections étaient « une composante essentielle du soutien actuel de la communauté internationale à l’Afghanistan ».


Dans son rapport, le Secrétaire général rappelle que la communauté internationale s’est engagé lors de la Conférence de Tokyo de juillet 2012 à maintenir son assistance au cours de la transition vers la décennie de la transformation (2015-2024), sous réserve des progrès accomplis par le Gouvernement dans les domaines clefs, dont l’engagement à organiser en 2014 et 2015 des élections présidentielle et parlementaires crédibles et inclusives.


« Les décisions de la Commission électorale indépendante sur l’établissement d’un registre des électeurs devront être prises à la lumière des erreurs du passé », a déclaré M. Kubiš, qui a rappelé que le processus électoral était enserré dans un calendrier contraint.


Les mesures permettant à chaque électeur de faire entendre sa voix doivent être rapidement prises, a insisté le Représentant spécial.


La représentante des États-Unis, a, pour sa part, affirmé que la tenue d’élections crédibles et inclusives en 2014 et 2015 enverrait un signal fort à la communauté internationale quant à la réussite de la transition en cours dans le pays.  Cette transition, s’est-elle félicitée, progresse.


La dernière Conférence de Tokyo a lancé une nouvelle relation entre l’Afghanistan et ses amis internationaux, une relation basée sur une coopération orientée vers les résultats et qui doit être menée dans un cadre de « responsabilité mutuelle », s’est pour sa part félicité le Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, M. Zalmai Rassoul, qui a aussi expliqué que son pays était bien déterminé à achever la période de transition d’ici à la fin de l’année 2013. 


Rappelant également la réciprocité du cadre qui a été défini à Tokyo, le délégué de l’Inde a, quant à lui, estimé que la bonne gouvernance et le renforcement des Forces de sécurité afghanes n’étaient pas suffisants pour le relèvement de l’Afghanistan.  Il est nécessaire, a-t-il souligné, d’œuvrer au développement économique du pays.


Commentant la situation sécuritaire du pays, M. Kubiš a rappelé qu’en dépit de la diminution des incidents entre mai et juillet 2011, recensée dans le rapport du Secrétaire général, une « campagne insidieuse d’intimidation » était en cours dans le pays, avec ses assassinats ciblés de responsables gouvernementaux, de défenseurs des droits des femmes ou de chefs tribaux.


« Les soulèvements de la population afghane contre les Taliban qui ont pu être observés à travers le pays ne peuvent pas nécessairement s’interpréter comme un soutien au Gouvernement », a déclaré le Représentant spécial, qui a mis en garde contre une fragmentation accrue de la situation sécuritaire en Afghanistan.


Le Ministre afghan des affaires étrangères a estimé, pour sa part, que la violence qui continue de caractériser l’Afghanistan était le résultat de l’appui idéologique, financier et militaire dont continuent de jouir les terroristes et de l’existence de sanctuaires en dehors des frontières afghanes.


Le délégué du Pakistan a rappelé la présence militaire renforcée de son pays le long de la frontière avec l’Afghanistan, qui pourrait, a-t-il dit, expliquer « le nombre élevé des attaques en provenance d’Afghanistan ».  


« Ces attaques transfrontalières font l’objet de discussions actives avec les forces internationales dans le respect des intérêts de chacun », a-t-il assuré, en soulignant, en conclusion, la retenue dont son pays avait fait preuve à la suite des attaques contre des points de contrôle de la frontière.


M. Rassoul avait auparavant demandé la cessation des bombardements dans la province de Kunar.  « Nous restons en contact avec le Gouvernement du Pakistan », a-t-il dit, en prévenant que tout échec pourrait saper les relations bilatérales entre les deux pays.



LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (S/2012/703)


Soumis en application de la résolution 66/13 de l’Assemblée générale et de la résolution 2041 (2012) du Conseil de sécurité, ce rapport fait le point des activités menées par les Nations Unies en Afghanistan et présente une synthèse des faits importants survenus au niveau politique et sur le plan de la sécurité en Afghanistan.


Le Secrétaire général écrit dans ce rapport que l’attention des acteurs afghans et internationaux a porté sur les préparatifs et le suivi de la Conférence de Tokyo sur l’Afghanistan, tenue le 8 juillet dernier, sous la coprésidence des Gouvernements japonais et afghan.  Le nombre de représentants de haut niveau présents et l’ampleur des engagements financiers pris à cette occasion ont clairement démontré que l’Afghanistan ne sera pas abandonné même si la présence militaire internationale se retire, poursuit M. Ban, qui souligne que la communauté internationale s’est engagée à maintenir son assistance au cours de la transition vers la décennie de la transformation (2015-2024), sous réserve des progrès accomplis par le Gouvernement dans les domaines clefs.


En matière sécuritaire, la troisième phase du transfert des responsabilités en matière de sécurité aux Forces nationales de sécurité afghanes a progressé comme prévu, écrit M. Ban, les forces nationales assumant la responsabilité de la sécurité dans les provinces de Kapisa, Kunduz et Uruzgan et dans toute la province de Kandahar, où vivent au total 75% de la population afghane.


On n’a observé aucune détérioration majeure de la situation en matière d’ordre public ni aucun changement quant aux tendances en matière de sécurité dans les zones en transition, se félicite M. Ban, qui note que dans l’ensemble, le nombre d’incidents de sécurité enregistrés est resté inférieur aux niveaux de 2011, les chiffres étant davantage comparables à ceux de 2010.


Ainsi, entre le 1er mai et le 31 juillet une diminution de 4% du nombre de victimes civiles a été enregistrée par rapport à la même période en 2011, poursuit M. Ban, qui note que la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan  (MANUA) a recensé 2 378 victimes civiles (930 morts et 1 448 blessés) au cours de cette période de trois mois, contre 2 466 (1 029 morts et 1 437 blessés) en 2011.  Le Secrétaire général rappelle que les insurgés sont responsables de 85% des pertes civiles, contre 78% durant la même période en 2011, et les forces progouvernementales de 7%, contre 12% en 2011.


En revanche, entre le 1er mai et le 31 juillet, M. Ban déplore que le nombre d’assassinats visant des civils –notamment des responsables et des employés du Gouvernement, des notables et des personnalités religieuses– a augmenté, les chiffres s’établissant à 231 morts et 139 blessés, soit une augmentation de 88% par rapport à la même période en 2011 (162 morts et 35 blessés).


Dans ses observations, le Secrétaire général salue les généreuses annonces de contributions faites par les partenaires internationaux de l’Afghanistan, qui se sont engagés à fournir une assistance financière de plus de 16 milliards de dollars d’ici à 2015 et à maintenir leur soutien jusqu’en 2017 à des niveaux égaux à ceux de la décennie écoulée, ou proches de ceux-ci.  Il est essentiel que des progrès mesurables soient faits par rapport aux indicateurs figurant dans le Cadre de Tokyo, poursuit M. Ban.


En matière sécuritaire, les gains enregistrés n’ont toutefois pas suscité une sensation de sécurité accrue au sein de la population et ils ne découlent pas d’améliorations des structures institutionnelles, dont dépend la stabilité à plus long terme, écrit le Secrétaire général, qui note que les conditions sous-jacentes n’ont guère évolué, pas assez pour interrompre un cycle de conflit profondément établi.


Notant que, d’après certaines indications, des éléments des Taliban manifesteraient un intérêt pour un dialogue avec des interlocuteurs pertinents, M. Ban indique que prêter ses bons offices à l’appui d’un processus de paix et de réconciliation dirigé par les Afghans et sous leur contrôle reste une des principales priorités de la MANUA.


Je suis favorable à une meilleure harmonisation entre le régime de sanctions prévu par la résolution 1988 (2011) et les cadres de paix et de réconciliation afghans, affirme le Secrétaire général, en indiquant que les dérogations à l’interdiction de voyager pourraient être un bon moyen de faire avancer davantage les efforts de paix.


Enfin, compte tenu des attentes du Gouvernement afghan, de la société civile et des États Membres au sujet du rôle et des responsabilités de la Mission et de l’ensemble des organismes des Nations Unies après 2014, un débat constructif sur la reconfiguration de la MANUA s’impose, écrit M. Ban en conclusion de son rapport, en précisant qu’une réduction des effectifs ne constitue nullement le prélude à un retrait.


Déclarations


M. JÁN KUBIŠ, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, a tout d’abord rappelé qu’en dépit de la diminution des incidents, recensée entre mai et juillet 2011 dans le rapport du Secrétaire général, une campagne insidieuse d’intimidation était en cours dans le pays, avec ses assassinats ciblés de responsables gouvernementaux, de défenseurs des droits des femmes ou de chefs tribaux.


Notant les soulèvements de la population afghane contre les Taliban qui ont pu être observés à travers le pays, le Représentant spécial a mis en garde contre une fragmentation accrue de la situation sécuritaire en Afghanistan.  Ces soulèvements ne peuvent pas s’interpréter nécessairement comme un soutien au Gouvernement, a-t-il poursuivi.  M. Kubiš a également invité le Gouvernement à renforcer les structures gouvernementales au niveau local et à garantir le respect de l’état de droit, et ce, pour le bénéfice de tous les Afghans.  Le succès d’un autre volet de la transition, celui qui concerne le transfert des centres de détention, dépend grandement de la faculté du Gouvernement afghan de faire respecter les droits des prisonniers, a-t-il affirmé.


M. Kubiš a ensuite fait observer que la stabilité future du pays dépendait du degré d’appropriation par les Afghans de la transition sécuritaire et politique en cours dans le pays, insistant sur l’importance, à ce titre, des élections présidentielles de 2014, dont la bonne tenue est un élément clef d’un soutien international pérenne.


Il a ensuite encouragé la tenue de consultations approfondies et d’un débat public robuste sur le futur processus électoral qui, a-t-il rappelé, est enserré dans un calendrier contraint.  Les décisions de la Commission électorale indépendante sur l’établissement d’un registre des électeurs devront être prises à la lumière des erreurs du passé, a-t-il déclaré, en indiquant que ces mesures devront être approuvées rapidement afin que chaque électeur puisse faire entendre sa voix.


Le Représentant spécial s’est dit favorable à une meilleure harmonisation entre le régime de sanctions prévu par la résolution 1988 (2011) et les cadres de paix et de réconciliation afghans, en estimant que les dérogations à l’interdiction de voyager pourraient être un bon moyen de faire avancer davantage les efforts de paix.


Compte tenu du cadre budgétaire limité, la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) a fait des choix stratégiques pour continuer d’apporter un soutien dans les domaines prioritaires à la bonne conduite de la transition afghane, a fait remarquer M. Kubiš avant de conclure.


M. ZALMAI RASSOUL, Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, a affirmé que son pays a désormais parcouru plus de la moitié du chemin pour assumer pleinement la responsabilité en matière de sécurité.  Au mois de novembre, 75% du pays seront placés sous la responsabilité des Forces afghanes de sécurité.  Le pays est donc bien parti pour achever la période de transition d’ici à la fin de l’année 2013.  Le Ministre s’est félicité de la décision de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) de développer un nouveau rôle de « formateur, conseiller et assistant » dès 2014, étant donné que la viabilité des Forces de sécurité est inextricablement liée à l’appui durable de la communauté internationale. 


Le Ministre a souligné qu’après les engagements de la Conférence de Bonn, l’année dernière, et du Sommet de l’OTAN, en mai dernier, ceux de la Conférence de Tokyo, en juillet dernier, seront cruciaux pour le succès à long terme.  Cette dernière Conférence, a-t-il dit, a lancé une nouvelle relation entre l’Afghanistan et ses amis internationaux, une relation basée sur une coopération orientée vers les résultats et qui doit être menée dans un cadre de « responsabilité mutuelle ».  La lutte contre la corruption, l’amélioration de la gouvernance et la consolidation de l’état de droit resteront nos priorités, a-t-il promis au nom de son gouvernement.


Le Ministre a donc dénoncé les tentatives désespérées des « ennemis de l’Afghanistan » de compromettre les progrès vers un avenir plus brillant.  Il ne fait aucun doute, a-t-il estimé, que la violence qui continue de caractériser l’Afghanistan est le résultat de l’appui idéologique, financier et militaire dont continuent de jouir les terroristes et de l’existence de sanctuaires en dehors des frontières afghanes. 


Attaché à la poursuite du processus de réconciliation nationale avec ceux qui ont renoncé à la violence armée, le Ministre a espéré que le nouveau mandat du Comité des sanctions contre les Taliban reflètera l’importance d’un processus de réconciliation dirigé par les Afghans eux-mêmes.  Les sanctions, a-t-il dit, seraient ainsi plus souples, répondraient au mieux à la situation et seraient utilisées de manière encore plus efficace et davantage positive pour encourager ceux qui veulent rejoindre le processus de réconciliation. 


Les plus grands défis à la paix et à la stabilité que sont le terrorisme, l’extrémisme et le trafic de stupéfiants sont partagés aux niveaux régional et international, a rappelé le Ministre.  Il s’est donc réjoui du fait que le Processus d’Istanbul, lancé en novembre dernier, ait gagné en force comme en témoigne le travail des partenaires du « Cœur de l’Asie » qui devraient se réunir cette semaine à New York, pour discuter, entre autres, des mesures de confiance à mettre en place.


Le Ministre a demandé la cessation des bombardements dans la province de Kunar.  « Nous restons en contact avec le Gouvernement du Pakistan », a-t-il dit, en prévenant que tout échec pourrait saper les relations bilatérales entre les deux pays. 


Il a conclu en condamnant vivement les actes de provocation insensés que représentent les insultes à l’islam et au Prophète.  Tout en reconnaissant le droit de tout musulman de manifester pacifiquement, il a néanmoins condamné tous les actes de violence, en particulier contre les représentations diplomatiques. 


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a affirmé que la mise en œuvre du Cadre de Tokyo nécessiterait un rôle de chef de file de la part des autorités afghanes, mais aussi une vraie transparence.  Les progrès enregistrés dans le cadre de partenariats régionaux méritent d’être soulignés, a—t-il également dit.  Le représentant a rappelé que le refus de l’accès humanitaire aux enfants pour leur fournir des soins de santé et des vaccins constituait une violation des règles applicables.  S’agissant du droit des femmes, a-t-il observé, les informations contenues dans le rapport ne sont guère encourageantes.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) s’est félicité de la tenue de la Conférence de Tokyo qui a permis de consolider les engagements du Gouvernement afghan et l’appui de la communauté internationale.  Il a approuvé le nouvel objectif de réciprocité et de reddition des comptes en ce qui concerne la sécurité et les structures gouvernementales durables.  Soulignant l’importance de la tenue d’élections crédibles, inclusives et transparentes en 2014 et 2015, il a espéré qu’une loi électorale serait adoptée en 2013, ainsi que celle sur le mandat et la composition de la commission électorale indépendante.  M. Rosenthal a ensuite salué les progrès accomplis en matière de sécurité.  Il a rappelé que les problèmes en la matière ne peuvent pas être résolus par la voie militaire.  Il a émis l’espoir que le processus de paix et de réconciliation mené par les Afghans progressera.  Le représentant a également plaidé en faveur de la protection des civils, en déplorant en particulier la situation des femmes et des filles afghanes.  « Ma délégation, a-t-il dit avant de conclure, reste préoccupée par la diminution des ressources allouées à la MANUA. »


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a affirmé que l’Afghanistan aurait besoin d’un soutien plus marqué pour confirmer les progrès réalisés.  La transition, le transfert de responsabilités en matière de sécurité avancent à grands pas, a-t-il constaté.  Le fait qu’il n’y ait pas eu de détérioration significative de la sécurité dans les régions où la transition a eu lieu témoigne de la pertinence de ce programme, a-t-il estimé. 


Le représentant a noté avec une vive préoccupation le fait que les insurgés ciblent de façon aveugle les civils.  Il a également mis l’accent sur la coopération régionale qui, a-t-il dit, est essentielle pour appuyer la stabilité de l’Afghanistan.  La MANUA a, de l’avis de sa délégation, un rôle crucial à jouer.  Ses activités doivent cependant pouvoir bénéficier d’un financement adéquat.  La communauté internationale a démontré que son attachement à l’Afghanistan était à long terme, a-t-il ajouté, en précisant que le Royaume-Uni continuerait de participer à cet engagement pour construire un Afghanistan stable.   


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a salué l’engagement renouvelé de la communauté internationale lors de la Conférence de Tokyo.  Il s’est félicité de la publication du décret présidentiel, le 27 juillet dernier, qui établit des mesures concrètes de lutte contre l’impunité et la corruption.  Il a aussi placé beaucoup d’espoir dans les élections de 2014 qui, a-t-il rappelé, doivent être inclusives, justes et transparentes.  En matière de sécurité, le représentant s’est dit préoccupé par l’escalade de la violence au cours de ces derniers mois.  Il a souhaité que l’on continue à augmenter les capacités et le professionnalisme des Forces de sécurité et de police afghanes, notamment par l’institutionnalisation de mécanismes de reddition de comptes pour lutter contre l’impunité et protéger les civils.  À cet égard, la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) et la Mission de formation de l’OTAN apportent une contribution essentielle, a-t-il estimé.


M. Osorio a aussi encouragé toutes les parties à s’engager clairement dans le processus de dialogue et de réconciliation afin de mettre un terme à l’instabilité.  Il a demandé que la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan et le Représentant spécial du Secrétaire général continuent à assister le Gouvernement dans ses efforts de paix et de réconciliation.  Les Nations Unies doivent continuer à jouer un rôle central dans la coordination des efforts internationaux, a-t-il ajouté, en espérant que la réduction prévue en 2013 n’affecterait pas la capacité opérationnelle de la Mission.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) s’est félicitée que la communauté internationale ait témoigné, lors de la Conférence de Tokyo, d’un soutien résolu au peuple afghan au-delà de 2014.  La transition en cours dans le pays va bon train, a estimé Mme Rice, qui a rappelé que le Président américain, Barack Obama, avait désigné le 7 juillet dernier l’Afghanistan comme un allié des États-Unis.  Saluant le renforcement des capacités des Forces de sécurité afghanes, la représentante a affirmé que les attaques qui continuent d’être perpétrées dans le pays ne sauraient entraver les efforts nationaux et internationaux nécessaires au relèvement de l’Afghanistan.


La Décennie 2015-2024 doit être celle de la transformation au cours de laquelle le développement de l’Afghanistan proviendra du commerce et non plus de l’aide, a affirmé Mme Rice.  Soulignant qu’il était indispensable pour les pays voisins de l’Afghanistan de fournir une aide, elle a estimé que le Processus d’Istanbul était en train de devenir une réalité.  Enfin, elle a indiqué que la tenue d’élections crédibles et inclusives en 2014 et 2015 enverra un signal fort à la communauté internationale quant à la réussite de la transition en cours en Afghanistan.


M. LOFTI BOUCHAARA (Maroc) s’est notamment réjoui du fait que la communauté internationale s’est engagée, lors de la Conférence de Tokyo, à verser plus de 16 milliards de dollars d’aide à l’Afghanistan.  Il s’est félicité en outre de la baisse sensible des incidents sécuritaires par rapport à 2011, ce bilan étant néanmoins en légère hausse par rapport à 2010.  Le représentant a mis l’accent sur la coopération régionale, en constatant que les autorités afghanes avaient poursuivi leurs efforts en vue de renforcer la coopération avec les pays voisins dans les domaines d’intérêt commun.  Enfin, la situation humanitaire, particulièrement celle des femmes et des enfants, nécessite, de l’avis du représentant du Maroc, un effort collectif de la part du Gouvernement afghan et des Nations Unies. 


M. KOKOU NAYO MBEOU(Togo) a souhaité que la Commission gouvernementale de coordination de la transition des responsabilités sécuritaires aux Forces nationales afghanes poursuive ses efforts pour parachever les préparatifs concernant les phases restantes.  Sa délégation condamne les attentats-suicide ciblés contre des sujets innocents, y compris le personnel de l’ONU, qui ont connu un regain d’intensité ces dernières semaines en Afghanistan.  Évoquant en particulier l’attentat du 18 septembre dernier qui a coûté la vie à 12 personnes, dont 8 Sud-Africains, le représentant a encouragé le Gouvernement afghan, ainsi que la communauté internationale, à continuer à s’investir pour sortir les populations afghanes de cette situation « inacceptable ».  Il n’a pas manqué de saluer les initiatives prises en matière de lutte contre les stupéfiants, notamment l’approbation, par le Conseil commun de coordination et de suivi, du Mécanisme de suivi élaboré à cet effet.


« Les engagements des autorités afghanes se concrétisent également au plan politique », a constaté le représentant du Togo, en citant notamment l’annonce par le Président Karzai de consacrer les deux dernières années de son mandat à la bonne gouvernance, y compris la lutte contre l’impunité et la corruption, ainsi que la responsabilisation et l’efficacité de l’aide.  Conscient du fait que les échéances électorales de 2014 et 2015 représentent un défi majeur pour le Gouvernement afghan, le Togo émet néanmoins le vœu que le projet de loi électorale sur la structure de la Commission électorale indépendante soit adopté dans les délais impartis.  À cet égard, M. Mbeou a espéré que la démission du chef des opérations électorales n’aura pas d’incidence sur le déroulement du processus électoral en cours.  Il a souligné qu’au-delà de l’assistance de la communauté internationale, l’Afghanistan avait « plus que jamais besoin des pays de la région », qu’il a exhortés à tout mettre en œuvre pour lever les obstacles à la poursuite de la coopération avec l’Afghanistan.  « Les espoirs suscités par la Conférence de Tokyo sur l’Afghanistan du 8 juillet 2012 ne doivent pas être déçus.  Les avancées notables enregistrées méritent d’être soutenues », a conclu le représentant togolais.


Mme NOUMISA PAMELA NOTUTELA (Afrique du Sud) a déploré les attaques meurtrières perpétrées en Afghanistan, dont l’une a récemment coûté la vie à huit ressortissants sud-africains.  Beaucoup reste encore à faire pour achever le processus de transition dans le pays, a-t-elle poursuivi.  Le succès de ce processus dépendra de son appropriation par tous les Afghans, y compris par les femmes afghanes, a-t-elle prévenu.  La représentante s’est ainsi dite préoccupée que certains éléments ne se soient pas encore engagés dans le processus de réconciliation nationale.  La déléguée a ensuite souligné l’importance des élections de 2014 et 2015 dont elle a espéré qu’elles se tiendront de manière inclusive et impartiale.  La réduction de la présence des Nations Unies en Afghanistan risque de mettre en jeu la stabilité du pays, a-t-elle averti.  Sa délégation, a-t-elle ajouté, espère que la réduction des ressources à disposition de la MANUA ne nuira pas à la bonne exécution de son mandat.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a affirmé que son pays était en faveur d’un Afghanistan pacifique, stable et démocratique.  La situation reste complexe en matière de sécurité, a-t-il constaté, en se disant préoccupé par la résurgence des activités des extrémistes dans le nord du pays, alors qu’il y a trois ans, cette situation était relativement calme.  La réduction de la FIAS doit être compensée par une augmentation qualitative des Forces de sécurité afghanes, a-t-il estimé. 


Dans le contexte de sortie de la FIAS, a souligné M. Churkin, le rôle de l’ONU doit croître et sa mission contribuer à coordonner les efforts civils internationaux en se concentrant sur le renforcement de la souveraineté afghane.  Le délégué russe a jugé inacceptable la poursuite du trafic de stupéfiants, en notant qu’il représentait une menace à la paix et à la sécurité internationales.  Il a mis l’accent sur les efforts du Gouvernement afghan en vue de détruire les cultures de pavot et de lutter contre les trafiquants. 


M. Churkin a, par ailleurs, estimé que la réconciliation nationale était l’une des clefs du règlement de la question afghane.  La Fédération de Russie est néanmoins contre tout contact en coulisse avec des Taliban qui contribuerait à envoyer un message erroné à la communauté internationale.  Il a souligné la nécessité de développer le Processus d’Istanbul avec un rôle actif de l’ONU.  Il a plaidé, enfin, en faveur de l’augmentation de la coopération régionale dans les domaines d’intérêt commun. 


M. TOFIG MUSAYEV (Azerbaïdjan), rappelant que son pays était membre du Processus d’Istanbul, a, à son tour, indiqué que les pays du « Cœur de l’Asie » avaient prévu de tenir une réunion à New York, le 24 septembre prochain.  Le représentant a jugé que la Conférence de Tokyo avait marqué une étape importante qui vient compléter et solidifier les engagements mutuels à long terme pris par l’Afghanistan et la communauté internationale, à la Conférence de Bonn et au Sommet de Chicago.  Le fait que la communauté internationale ait promis une telle aide financière atteste de sa foi dans la détermination de l’Afghanistan à créer un pays prospère, autosuffisant et viable, a indiqué le représentant, en estimant que le renforcement des capacités institutionnelles devait rester au cœur de l’assistance internationale.  C’est exactement sur cet axe que l’Azerbaïdjan a placé son appui à l’Afghanistan, a-t-il déclaré.


M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré que la transition se poursuivait et que la sécurité de 75% de la population afghane est à présent assurée par les Forces de sécurité afghanes.  M. Araud a précisé qu’il y a eu peu de détérioration de la situation dans les zones transférées.  « C’est ce que nous avons constaté en Surobi et en Kapisa, où nous laisserons à la fin de l’année la 3 brigade de l’armée afghane, qui a démontré sa capacité au combat, assumer ses responsabilités », a-t-il ajouté.  Il a cité des incidents de sécurité en baisse de 30% par rapport à la même période l’année dernière en rappelant que 80% des victimes civiles étaient le fait des insurgés.  Alors que les forces afghanes ont atteint leur niveau d’effectifs maximal, le représentant de la France a indiqué que son pays continuera son effort de formation jusqu’en 2014, en y consacrant un tiers de son aide totale à l’Afghanistan.  Il a cité, à cet égard, l’objectif de parvenir à des forces de sécurité professionnelles, crédibles et soutenables entièrement financées par l’État afghan d’ici à 2024.


Dans le domaine du développement, le représentant a rappelé que la France a annoncé le 8 juillet dernier à Tokyo une augmentation de 50%, par rapport aux dernières années, de son aide civile pour atteindre un montant de 308 millions d’euros, notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’éducation, des échanges culturels, de l’archéologie, de la recherche du développement économique, de la sécurité et de la santé.  Soulignant l’importance de la Conférence de Tokyo pour les engagements qui y ont été pris, M. Araud a salué l’engagement afghan pour la bonne gouvernance, l’organisation d’élections crédibles, transparentes, inclusives dans les délais impartis, la mise en œuvre des recommandations économiques internationales, la lutte contre la corruption, le respect des droits de l’homme et, notamment, du droit de la femme.  Par ailleurs, le représentant de la France a souligné le caractère essentiel de la dynamique régionale marquée par des forces contradictoires.  Tout en se félicitant que le Processus d’Istanbul soit désormais dirigé par les Afghans et appuyé par les pays voisins, M. Araud a noté avec inquiétude, à l’instar du Secrétaire général, l’activité militaire transfrontalière dans la région de Kunar et des deux côtés de la frontière.  Il a salué le soutien de l’ONU à l’Afghanistan à travers une présence ininterrompue de 60 ans en rappelant aux autorités afghanes leur responsabilité d’assurer la sécurité du personnel de l’ONU et des ambassades.          


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a jugé essentiel le soutien de la communauté internationale, récemment renouvelé lors de la Conférence de Tokyo, afin que l’Afghanistan « puisse avancer sur une base solide ».  Il a indiqué que la dynamique du conflit dans le pays n’avait pas connu de changements significatifs, avant de mettre en garde contre la diminution de la présence internationale en Afghanistan qui pourrait être source de difficultés.  La situation sécuritaire reste fragile, a-t-il déclaré.


Le délégué de l’Inde a ensuite affirmé que la réciprocité, base du cadre défini à Tokyo, ne pourrait être effective que s’il y a équivalence des capacités entre les parties.  La bonne gouvernance et le renforcement des Forces de sécurité afghanes ne sont pas suffisants au relèvement de l’Afghanistan, a-t-il affirmé, en soulignant la nécessité d’œuvrer au développement économique du pays.  En conclusion, il a détaillé le partenariat établi entre son pays et l’Afghanistan, en rappelant qu’une réunion s’était tenue récemment à New Dehli afin de promouvoir la création d’emplois en Afghanistan.


M. LI BAODONG (Chine) a souligné que son pays soutenait l’Afghanistan en vue de maintenir l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance du pays pour parvenir à instaurer une paix durable et la stabilité.  Il a espéré que la communauté internationale appuiera les efforts des Afghans pour atteindre au plus tôt les objectifs fixés.  Le transfert des responsabilités en matière de sécurité doit se faire en parallèle avec le retrait des forces étrangères, a-t-il dit, en mettant l’accent sur la nécessité d’aider le pays à renforcer ses capacités sécuritaires.


Se disant préoccupé par le nombre de victimes civiles, le représentant a affirmé que toutes les parties devraient respecter le droit international humanitaire, les droits de l’homme et les civils.  Le représentant de la Chine a ajouté que son pays était très favorable à une coopération régionale sur la base des principes de respect et d’avantages mutuels.  Le renforcement de la coopération régionale peut bénéficier du recours à des mécanismes existants comme l’Organisation de Shanghai pour la coopération, a-t-il poursuivi.


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a affirmé que la réduction du budget de la MANUA ne saurait compromettre la réalisation des objectifs des Nations Unies en Afghanistan.  Détaillant la situation sécuritaire de l’Afghanistan, et citant à l’appui des extraits du rapport du Secrétaire général mais aussi des articles parus dans la presse anglo-saxonne, le délégué du Pakistan a indiqué que les raids aériens continuaient de faire plus de victimes civiles que tout autre agissement des forces progouvernementales.  Il a indiqué que le processus de réconciliation en Afghanistan n’était possible que si cet objectif était partagé par tous.  La réconciliation sous la contrainte contredit tous les enseignements que l’on peut retirer de l’histoire afghane, a-t-il affirmé, avant de déclarer que le Pakistan participait activement au Processus d’Istanbul.


Le Pakistan maintient une présence militaire renforcée le long de la frontière avec l’Afghanistan, a ensuite assuré le délégué.  « Cette présence militaire pourrait expliquer le nombre élevé des attaques qui proviennent de l’Afghanistan », a-t-il poursuivi, avant de souligner la retenue de son pays à la suite des attaques contre des points de contrôle de la frontière.  Ces attaques transfrontalières font l’objet de discussions actives avec les forces internationales dans le respect des intérêts de chacun, a-t-il dit en conclusion.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a estimé qu’après la Conférence de Tokyo, le défi est désormais de mettre rapidement et pleinement en œuvre les décisions prises lors de toutes les Conférences sur l’Afghanistan.  Il a encouragé le Gouvernement afghan à finaliser ses programmes prioritaires et à les transformer en un moteur de résultats concrets.  L’Allemagne, a rappelé le représentant, a promis des contributions annuelles de 450 millions d’euros. 


Il a aussi exprimé la disposition de son pays à appuyer les décisions de la réunion ministérielle du « Cœur de l’Asie », concernant en particulier les infrastructures régionales et les chambres de commerce.  Après s’être félicité de la baisse du nombre des victimes collatérales des opérations de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), le représentant a reconnu que les Nations Unies continueront de jouer un rôle crucial pendant la future « décennie de la transformation ».  La tâche de la Mission de l’ONU sera difficile, a-t-il admis, en promettant l’appui continu de son pays.


M. KAZUO KODAMA (Japon) a rappelé l’adoption, le 8 juillet dernier, de la Déclaration de Tokyo par laquelle, a-t-il indiqué, la communauté internationale et l’Afghanistan ont réaffirmé leur « partenariat historique » qui est l’Accord-cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo.  Il a expliqué que l’Afghanistan s’est notamment engagé à assurer une gouvernance plus efficiente et plus transparente tandis que les partenaires internationaux se sont engagés à aider l’Afghanistan à assurer sa stabilité et son autonomie après 2015, en contribuant à hauteur de 16 milliards de dollars d’ici à 2015.


L’Afghanistan dispose à présent d’une feuille de route pour se diriger vers un avenir stable et prospère, s’est félicité le représentant du Japon.  Mais pour la concrétiser, il faut faire preuve de volonté politique et adopter des mesures idoines.  M. Kodama a insisté sur l’importance d’améliorer la situation sécuritaire de manière substantielle, notamment en renforçant la police nationale et l’armée, et a exhorté le Gouvernement afghan à déployer davantage d’efforts pour mettre un terme à la violence.  Sur le plan du développement, le représentant a salué les efforts déployés par les autorités pour concevoir un plan de mise en œuvre pour les 16 objectifs de gouvernance décrits dans l’Accord-cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo.  Il a ensuite souligné que le bon déroulement des prochaines élections présidentielles était de la plus haute importance pour assurer la légitimité du Gouvernement.  À long terme, a-t-il poursuivi, le Gouvernement afghan légitime doit faire avancer le processus de paix et de réconciliation.  À cet égard, le représentant du Japon s’est félicité du nombre croissant de personnes anciennement opposées au Gouvernement à prendre part au processus de réintégration.  Avant de conclure, M. Kodama a souligné la nécessité d’assurer la sécurité des membres du personnel des organisations internationales ainsi que des diplomates et des travailleurs humanitaires.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a affirmé que l’Afghanistan était aujourd’hui à la croisée des chemins.  Trois piliers détermineront le résultat de la transition, a—t-il expliqué.  Le premier est l’approche de la communauté internationale pour l’Afghanistan.  Il a ainsi salué les engagements continus en faveur de la prospérité de l’Afghanistan, des engagements renouvelés lors des Conférences de Tokyo et de Chicago.  Ensuite, il s’agit de renforcer le Gouvernement afghan en vue de faciliter l’appropriation nationale, a-t-il dit, en soulignant qu’il était essentiel d’améliorer la gouvernance et l’état de droit.  Les élections constituent un autre élément clef, a-t-il dit, en citant également les principes de paix et de réconciliation sous la houlette des Afghans eux-mêmes. 


Le troisième pilier est la dimension régionale, a-t-il dit, en mettant l’accent sur les partenariats régionaux.  Le Processus d’Istanbul, a-t-il souligné, est un jalon essentiel à cet égard.  Ce Processus, a-t-il dit, a notamment permis de définir l’assistance sur la base des intérêts mutuels.  La Turquie n’épargnera aucun effort pour contribuer au développement d’un Afghanistan sûr, prospère et autonome, a conclu le représentant. 


M. THOMAS MAYR-HARTING, délégué de l’Union européenne, a rappelé que la contribution de l’Union européenne au développement de l’Afghanistan s’élevait à un milliard d’euros par an.  L’Union européenne, a-t-il assuré, continuera à garantir cette assistance pendant la période allant de 2014 à 2020.  Il a prévenu que le maintien de l’appui de la communauté internationale dépendra des progrès accomplis dans les domaines identifiés à la Conférence de Tokyo.  Ces progrès, s’est-il expliqué, sont essentiels pour permettre à la communauté de fournir l’aide exceptionnelle à laquelle elle s’est engagée.  Le représentant a donc dit attendre avec intérêt la finalisation des programmes prioritaires.  Les retards dans leur mise en œuvre sont une source de préoccupation, a-t-il rappelé.  L’Union européenne, qui a aussi versé une somme de 65 millions d’euros pour des projets régionaux de développement, entend bien offrir un appui aux pays du « Cœur de l’Asie », a précisé M. Mayr-Harting.


M. GARY FRANCIS QUINLAN (Australie) a estimé qu’il incombait maintenant à l’Afghanistan et à la communauté internationale de mettre en œuvre l’Accord-cadre de responsabilité mutuelle décidé à la Conférence de Tokyo.  D’ores et déjà, a-t-il indiqué, l’Australie entend faire passer son aide au développement de 165 à 250 millions de dollars d’ici à 2015-2016.  Dans les efforts attendus de l’Afghanistan, le représentant a cité tenue d’élections crédibles en 2014 et 2015.  L’Australie travaille d’ailleurs à la promotion d’une large participation au débat public et au renforcement des capacités institutionnelles, dont une plus grande implication des femmes.


Le représentant a regretté le peu de progrès, voire l’impasse, dans les pourparlers de paix.  Le dialogue politique, a-t-il prévenu, sera la clef de l’avenir.  La paix ne peut se faire au détriment des gains engrangés au cours de cette dernière décennie en matière de droits de l’homme, de démocratie et de droits de la femme et de l’enfant, a-t-il aussi averti.  Soulignant également l’importance de la coopération régionale, il a exprimé la disposition de son pays à appuyer le processus « Cœur de l’Asie ».


M. JANNE TAALAS (Finlande) a déclaré que le Gouvernement afghan et la communauté internationale devraient se concentrer sur la mise en œuvre des engagements souscrits à Tokyo en se consacrant sur la responsabilité mutuelle.  Il est essentiel pour la consolidation de la démocratie que les élections parlementaires et présidentielle en 2014 et 2015 soient crédibles et transparentes, a-t-il souligné.  Tous les efforts doivent être déployés pour que ces élections soient justes et équitables, avec la participation de tous les citoyens.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité de faire en sorte que la protection et la promotion des droits des femmes et des enfants soit au cœur de la stratégie commune déployée en Afghanistan.


M. GUILLERMO RISHCHYNSKI (Canada) a rappelé la promesse de son pays d’offrir à l’Afghanistan une contribution de 227 millions de dollars d’aide au développement de 2015 à 2017, qui s’ajoutent aux 330 millions que le Canada a prévus de fournir de 2011 à 2014.  Cette nouvelle somme complète aussi les 330 millions de dollars donnés, de 2015 à 2017, pour appuyer les Forces de sécurité afghanes.  Soulignant, dans ce cadre, le caractère essentiel de la transparence et de la responsabilisation, le représentant a estimé qu’une vraie réforme nécessitera un engagement soutenu et concerté des plus hautes sphères du Gouvernement afghan pour éliminer la corruption et maintenir la confiance dans le secteur public.  « Il reste encore beaucoup de travail à faire », a-t-il jugé, en appelant également à des efforts pour former une société inclusive, juste et équitable.


Parlant d’« une dernière année éprouvante pour ceux qui travaillent sur le terrain à accroître la sécurité en Afghanistan », le représentant a reconnu que les conditions nécessaires à une paix durable ne peuvent être atteintes que par les seuls moyens militaires.  Il a donc appuyé les efforts menés en Afghanistan pour tendre la main à ceux qui renoncent à la violence.  Seul un dialogue ouvert et juste permettra au pays de trouver une solution permanente au conflit, a-t-il tranché.  Au niveau régional, il a mis « un bémol » à l’aide qu’apporte son pays au processus de coopération entre l’Afghanistan et le Pakistan.  Il a en effet réclamé l’application effective des mesures visant à rétablir la confiance, prévues par le Processus d’Istanbul, en juin dernier.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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