Le Conseil de sécurité examine les moyens de promouvoir la participation des femmes en faveur de la paix et de la sécurité dans les zones de post-conflit
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Conseil de sécurité
6759e séance – matin
LE CONSEIL DE SÉCURITÉ EXAMINE LES MOYENS DE PROMOUVOIR LA PARTICIPATION DES FEMMES EN FAVEUR DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ DANS LES ZONES DE POST-CONFLIT
La Directrice exécutive de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme (ONU-Femmes), Mme Michelle Bachelet, a affirmé, ce matin devant le Conseil de sécurité, que « la participation des femmes dans les institutions politiques, législatives et judiciaires est la plus grande ressource pour promouvoir la paix et les processus de transition ».
De son côté, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix (OMP), M. Hervé Ladsous, a exhorté les responsables de ces opérations à maximiser « la participation politique des femmes » sans minimiser leur sécurité et leur protection. Il a jugé indispensable de promouvoir la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) par le biais de mesures temporaires spéciales pour encourager la participation des femmes, conformément à la recommandation générale 25 de la Convention pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.
Les exposés présentés par Mme Bachelet et M. Ladsous ont été l’occasion pour le Conseil de sécurité de prendre connaissance des initiatives du système des Nations Unies visant à promouvoir une meilleure participation des femmes à toutes les étapes de la promotion de la paix et de la sécurité dans les zones de post-conflit en Afrique, dans les Balkans, en Asie du Sud-Est et en Asie centrale.
En 2011, le Département des opérations de maintien de la paix et le Département d’appui aux missions ont fait une étude d’impact sur la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) qui a montré que si les opérations de maintien de la paix ont fait d’importants progrès dans la participation des femmes aux élections et institutions politiques, « nous n’avons pas réalisé tout ce que nous aurions dû faire en matière de protection », a reconnu M. Ladsous.
S’inquiétant des risques de recul des acquis obtenus, Mme Bachelet a exhorté le Conseil de sécurité a accorder davantage de place aux femmes dans la résolution des conflits et la consolidation de la paix et que soient levés les obstacles à la participation des femmes dans les élections à venir dans les pays qui figurent à l’ordre du jour du Conseil de sécurité.
Soulignant le cas de l’Afghanistan, où des dirigeants religieux ont, au mois de mars, appelé à une limitation des droits des femmes, Mme Bachelet a attiré l’attention du Conseil de sécurité sur les risques de régression des droits des femmes.
En Syrie, a-t-elle ajouté, la participation des femmes est essentielle, à la fois pour tenter de résoudre la crise et pour s’assurer que les intérêts des femmes soient pris en compte dans tous les accords à venir. Face à l’absence d’informations sur les violences faites aux femmes en Syrie, Mme Bachelet a exhorté le Conseil de sécurité à intégrer la dimension du genre dans la crise syrienne.
Sur le même ton, le Chef du Département des opérations de maintien de la paix a estimé que les pays hôtes et les Casques bleus devaient faire davantage pour protéger les femmes des menaces dans les régions où sont déployées nos missions.
M. Ladsous a jugé indispensable de prévenir les violences à l’égard des femmes en créant des institutions de prévention avec des modalités de fonctionnement claires. Il s’est dit persuadé qu’une meilleure synergie entre le Département des opérations de maintien de la paix et ONU-Femmes, par des mesures cohérentes et coordonnées, permettrait encore de progresser dans la protection des femmes et la promotion de leur participation aux processus politiques et dans les institutions.
Les deux intervenants ont aussi mis l’accent sur les progrès réalisés grâce à une meilleure intégration des efforts respectifs des départements et organismes de l’ONU. Mme Bachelet a également précisé que, depuis janvier 2011, ONU-Femmes et le Département des affaires politiques de l’ONU poursuivaient une stratégie conjointe concernant la parité entre les sexes. Il s’agit, a-t-elle précisé, de promouvoir une expertise en matière de parité entre les sexes au sein des équipes de médiation et d’augmenter le nombre de femmes médiateurs. Elle s’est félicitée du fait que le Département des affaires politiques ait pu porter à 36% la proportion de femmes sur le fichier de candidats aux postes de médiateurs.
M. Ladsous a dit que la coopération entre le Département des opérations de maintien de la paix, le Département d’appui aux missions, le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général chargé de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) avait permis des progrès notables en matière d’identification des conseillères pour la protection des femmes.
Il a expliqué qu’un petit nombre de points focaux pour la protection des femmes avait pu être mis en place en s’appuyant sur des ressources existantes au sein de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD).
Il a précisé que le fonds d’affectation spéciale multidonateurs de la campagne de l’ONU contre la violence sexuelle en temps de conflit avait financé trois postes de conseillers pour la protection des femmes entre la MONUSCO et l’ONUCI et que le recrutement de neuf autres conseillers était en cours pour la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).
Par ailleurs, il a souligné que l’ONU avait aidé les autorités du Timor-Leste à rédiger, en juin 2011, un amendement aux lois électorales incluant des mesures temporaires en faveur des femmes et celles d’Haïti pour intégrer dans la constitution des mesures temporaires.
Il a regretté qu’aucune mesure temporaire n’eût pu être prise en République démocratique du Congo (DRC) où les femmes représentent un peu moins de 10% des parlementaires (47 sur 483), soit le taux le plus bas dans la région des Grands Lacs.
Grâce à une contribution généreuse du Gouvernement du Luxembourg, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a organisé 300 ateliers relatifs aux élections à destination de 6 500 personnes, dont 70% de femmes, pour promouvoir une prise de conscience sur la participation pleine et entière des femmes à tous les processus électoraux ainsi qu’à tous les niveaux de prise de décisions. Au Libéria, la Mission a promu l’intégration de la perspective du genre dans le processus électoral de 2011.
La sécurité est vitale pour la participation des femmes aux élections, a poursuivi M. Ladsous, en exhortant la police du Libéria à renforcer ses efforts de prévention de la violence en notant que le pourcentage des femmes parlementaires est passé de 16,6 à 11% entre 2005 et 2011.
En RDC, la MONUSCO a formé plus de 500 policiers à la prévention de la violence sexiste durant la période électorale de 2011. À ce sujet, M. Ladsous a précisé que les opérations de maintien de la paix ne pouvaient se substituer à l’autorité et à la responsabilité des États.
Ainsi, s’est-il félicité de la création d’une section de protection des femmes au sein de la police nationale du Libéria et d’efforts semblables en Côte d’Ivoire.
En conclusion, le Secrétaire général adjoint a exprimé la volonté de l’ONU de travailler avec les systèmes de justice civile et les autorités militaires pour s’assurer que les poursuites appropriées soient engagées contre tous les auteurs de violences sexuelles.
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