Quatrième Commission: des délégations chargent le DPI de promouvoir un nouvel ordre de l’information plus inclusif et axé sur le développement
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Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Quatrième Commission
13e séance – après-midi
QUATRIÈME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS CHARGENT LE DPI DE PROMOUVOIR UN NOUVEL ORDRE
DE L’INFORMATION PLUS INCLUSIF ET AXÉ SUR LE DÉVELOPPEMENT
La Commission adopte deux projets de résolutions relatifs aux questions relatives à l’information
Après avoir achevé son débat sur les questions relatives à l’information, la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a adopté sans vote, cet après-midi, deux projets de résolution.
Aux termes du projet de résolution A relatif à « l’information au service de l’humanité », l’Assemblée générale demanderait que tous les pays coopèrent et agissent de manière concertée afin d’atténuer les disparités dans la façon dont l’information circule à tous les niveaux, en fournissant une assistance accrue pour développer les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement.
Intitulé « politique et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information », le second projet de résolution B, doté d’un dispositif de 87 paragraphes, recommande notamment à l’Assemblée générale de demander au Département de l’information (DPI) de contribuer à la prise de conscience par la communauté internationale de la nécessité de donner suite aux documents issus du Sommet mondial sur la société d’information, et des possibilités que l’utilisation d’Internet et des autres technologies de l’information et des communications peuvent offrir aux sociétés et aux économies, ainsi que des moyens de réduire la fracture numérique. Aux termes de ce texte, l’Assemblée demanderait également au DPI d’établir un ordre de priorité dans son programme de travail, afin de mieux cibler son message et concentrer ses efforts, et d’adapter ses programmes aux besoins des publics visés.
Avant l’adoption de ces deux textes, la Quatrième Commission a achevé son débat général portant sur les questions relatives à l’information, qu’elle avait entamé mardi dernier.
Le nouvel ordre mondial de l’information et de la communication préconisé par la majorité des délégations « doit être inclusif et tenir compte des besoins et priorités des pays en développement ». Les intervenants ont déclaré que leurs délégations sont conscientes des nouvelles possibilités de croissance économique et de développement social qu’offrent les nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC), mais qu’elles restent préoccupées par le fait que les pays en développement ne peuvent pas en tirer pleinement profit, faute de moyens, comme cela a notamment été souligné par le représentant du Venezuela. Certaines délégations ont soulevé la question de savoir si les nouvelles technologies de l’information, notamment les « médias sociaux », sont réellement au service de l’humanité toute entière, dans la mesure où un grand nombre de pays n’ont toujours pas accès de manière égale à ces moyens technologiques. Elles ont rappelé que cela avait pourtant été demandé, en 2008, par les ministres de l’information des pays du Mouvement des pays non alignés. Il avait alors été convenu de « promouvoir l’édification d’une société de l’information axée sur le développement ».
Face à la persistance de la fracture numérique, les délégations ont souhaité une coopération plus soutenue entre pays et entre pays et acteurs pertinents sur les plans régional et international en vue d’améliorer et de renforcer les capacités humaines et de communication des pays en développement. L’importance du fossé numérique a amené un certain nombre de délégations, comme celles de l’Inde, du Burkina Faso et de l’Argentine, à défendre la place et le rôle essentiel des Centres d’information des Nations Unies (CINU)qui restent le relais le plus efficace pour diffuser une information de proximité dans le monde en développement, souvent dans les langues locales. D’autres intervenants, comme les représentants du Nigéria et de l’Égypte, ont vanté les mérites de la radio qui permet de toucher de larges audiences et reste un support de diffusion peu coûteux.
La prochaine réunion de la Quatrième Commission aura lieu le lundi 29 octobre, à 10 heures. La Commission entamera l’examen de la question de son ordre du jour relative à l’« étude d’ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects ».
QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION (A/67/21, A/67/307 ET A/67/62)
Suite du débat général
M. DEREK O’BRIEN (Inde) a salué les résultats positifs enregistrés par le Département de l’information (DPI), et son importante contribution en faveur du développement durable et de la réussite de la Conférence de Rio+20. Il s’est également félicité de la collaboration entre les Départements de l’information et ceux des opérations de maintien de la paix, de l’appui aux missions et des affaires politiques.
Par ailleurs, M. O’Brien a mis l’accent dans sa déclaration sur les Centres d’information des Nations Unies (CINU), organes pertinents des Nations Unies en ce qui concerne la dissémination de l’information, notamment dans les pays en développement. Ces Centres servent d’interface entre l’ONU et les populations locales, a-t-il dit. Il a exhorté le Département à travailler en étroite collaboration avec les pays hôtes de ces Centres et a souhaité que les ressources nécessaires soient allouées aux CINU, afin de permettre leur bon fonctionnement.
M. O’Brien a estimé important d’utiliser les nouveaux moyens d’information, tout en rappelant que cela ne devait pas se faire au détriment des médias traditionnels. Les moyens traditionnels de communication ont une très grande importance dans certaines parties du monde, notamment concernant les populations vivant dans des zones reculées, a-t-il dit. Enfin, il a indiqué que la radio devait continuer à être utilisée pour diffuser l’information onusienne, expliquant que ce média occupait une place particulière dans de nombreux pays et qu’il était important de sensibiliser les populations sur l’importance de la radio.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a mis l’accent sur le rôle qui incombe au DPI pour faire connaître les multiples activités et objectifs de l’ONU de manière objective, transparente et cohérente. Il s’est félicité du recours aux nouvelles technologies et aux nouveaux médias sociaux par le DPI, mais s’est dit préoccupé par l’ampleur du fossé numérique qui fait qu’il est essentiel de préserver les moyens traditionnels de communication que sont la radio, la télévision et la presse écrite. S’agissant du multilinguisme, le représentant a estimé qu’il est indispensable de parvenir à une véritable parité entre les six langues officielles de l’ONU. Le DPI devrait étudier les mesures qui pourraient réduire l’écart existant entre ces six langues officielles. Pour ce qui est de la coopération entre le DPI et le Département du maintien de la paix, il a salué les activités de vulgarisation menées par le DPI en vue d’expliquer le caractère multidimensionnel de ces opérations au public mondial. La délégation du Guatemala a réaffirmé son attachement à la liberté d’expression et à la liberté de la presse, tout en insistant sur le fait que ces droits doivent être exercés de manière responsable.
M. GERARDO DÍAZ BARTOLOMÉ (Argentine) a réaffirmé l’attachement et l’appui de sa délégation aux Centres d’informations des Nations Unies (CINU), qui sont essentiels pour disséminer le message de l’Organisation. Il a encouragé le Département de l’information (DPI) à poursuivre ses efforts en faveur de ces Centres et a fait part de sa satisfaction concernant le Centre régional de Buenos Aires, qui est considéré dans son pays, et en Uruguay comme la « voix espagnole » du Département pour ce qu’il s’agit de la promotion des principes et objectifs des Nations Unies. S’agissant de l’utilisation des médias traditionnels, le représentant a mis l’accent sur le professionnalisme de l’équipe de radio diffusant en espagnol. Il a relevé le travail et les progrès qu’elle a accomplis en matière de numérisation.
M. Díaz Bartolomé a jugé indispensable de s’adresser aux peuples du monde dans leur langue et, à cet égard, a estimé qu’il est urgent de respecter le multilinguisme, notamment en ce qui concerne les six langues officielles des Nations Unies. Il a déploré « qu’une fois de plus le rapport du Secrétaire général ne fasse pas état de la question de la parité linguistique ». Il s’est félicité de l’utilisation de nouveaux médias sociaux par le DPI, relevant qu’elle se faisait dans le respect des langues officielles onusiennes. Citant quelques chiffres, le représentant a indiqué qu’au cours des dernières années, la page Web en espagnol était devenue la seconde page la plus visitée du site Web de l’ONU, « soit 15% du total des visites, contre 65% pour les pages en langue anglaise et seulement 8% pour celles en français. » Mais, malgré le caractère évident de ces statistiques, le contenu disponible en espagnol reste bien en deçà de celui en anglais ou en français, a dit le représentant. S’agissant de la question des communiqués de presse, ces derniers ne reflètent pas non plus la demande et les attentes, a-t-il estimé. Il a exhorté le Département à publier des communiqués de presse dans les six langues officielles.
Mme ELLEONORA TAMBUNAN (Indonésie) a reconnu l’intérêt pour les Nations Unies d’utiliser les nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC), et en particulier les nouveaux réseaux sociaux, pour diffuser leurs messages et informations. Ces technologies ont permis de toucher de nouvelles audiences, en particulier les jeunes, a précisé la représentante qui a dit que l’Indonésie attend d’autres initiatives de ce type de la part du DPI. Elle a cependant remarqué que, malgré les avancées technologiques, il ne fallait pas négliger les médias traditionnels qui continuent de jouer un rôle crucial dans une grande partie du monde. Parallèlement, il faut que l’Organisation des Nations Unies et ses États Membres travaillent de concert pour réduire la fracture numérique et élargir la coopération en vue de permettre au monde en développement d’avoir un meilleur accès à l’information.
La représentante a souligné que le DPI, plus que tout autre, comprend que les médias peuvent être messagers de paix et de tolérance ou au contraire de haine et de discorde. Si la liberté d’expression est un droit de l’homme fondamental, l’exercice de ce droit doit tenir compte de la diversité culturelle et de son impact sur les sociétés, les communautés et les gens, a-t-il fait valoir. Le DPI a un rôle déterminant à jouer pour sensibiliser les médias de masse à l’échelle internationale. Il y a une urgence à promouvoir une culture de la paix et de la tolérance, combattre les préjudices et les divisions entre nations, peuples et religions et lutter contre les stéréotypes, a déclaré la représentante.
En tant que pays fournisseur de troupes aux opérations de maintien de la paix (OMP), l’Indonésie reconnaît l’importance capitale de la diffusion d’information dans ce contexte. À ce titre, elle salue la coopération continue entre le DPI, le Département des opérations de maintien de la paix et le Département d’appui aux missions, ainsi qu’avec le Département des affaires politiques, pour faire connaître le travail accompli par les Casques bleus au reste du monde et les contraintes et défis qu’ils rencontrent dans le cadre de leurs missions. L’Indonésie propose que le DPI implique davantage les Centres d’informations des Nations Unies (CINU) et les centres de formation des Casques bleus à ces efforts de communication.
M. MOHAMMAD REZA SAHRAEI (République islamique d’Iran) a dit que la plus importante mission du Département de l’information (DPI) est de donner, dans la plus grande transparence, une information exacte, impartiale, équilibrée, complète, opportune et pertinente au public sur le travail et la responsabilité des Nations Unies, afin de renforcer l’appui international aux activités de l’Organisation. À cet égard, le représentant de l’Iran a souligné le rôle important du Comité de l’information dans l'examen des politiques et des activités du DPI, et a souligné la nécessité d’une coopération étroite et d’une coordination plus poussée entre le DPI et le Comité de l’information. Saluant le rôle du Secrétariat, qui a organisé une cérémonie officielle de commémoration de la Journée internationale du Novruz, le 23 février 2012, M. Reza Sahraei a encouragé le DPI à continuer de jouer son rôle dans la promotion et la sensibilisation sur cet événement. Il a indiqué que la révolution des technologies de l’information et des communications a multiplié les possibilités de disséminer et de partager l’information et le savoir-faire. Il a cependant déploré l’écart existant entre les pays en développement et les pays développés. Les pays en développement souffrent des actions d’une presse mondiale monopolisée, injuste, partiale et inéquitable, a dénoncé le délégué de l’Iran. Il a aussi regretté que les pays développés, profitant de leur monopole en matière de technologie, continuent de fausser la vérité des faits et de déformer les réalités concernant les pays en développement.
M. Sahraei a condamné l’interdiction qui frappe la diffusion de 19 chaînes de télévision et de radio satellitaires iraniennes dans certains pays occidentaux, notamment en Europe. Il s'agit d'une violation flagrante du droit international et de la réglementation. Elle est en contradiction flagrante avec les grandes déclarations faites par ces pays sur la défense de la liberté d'expression et de liberté de la presse. L’Iran appelle les Nations Unies et spécialement le DPI à jouer son rôle dans la promotion et la protection de la liberté d’opinion et d’expression. L’Iran condamne également le récent film anti-musulman et blasphématoire et a appelé le DPI à user de sa présence à travers le monde pour s’opposer au phénomène des attaques contre les religions, et à favoriser le respect des valeurs religieuses et culturelles de tous et la tolérance. Le représentant a ensuite attiré l’attention de la Commission sur la détérioration sérieuse de la situation humanitaire et économique du peuple palestinien, qu’il a qualifié d’innocent, et a mis l’accent sur ce qu’il a estimé être la responsabilité du DPI dans la sensibilisation internationale sur la question de la Palestine « en vue de faire la lumière sur les impacts négatifs de l'occupation israélienne illégitime sur la situation humanitaire dans le Territoire palestinien occupé ».
M. IBRAHIM B. RABIU (Nigéria) a demandé au DPI de ne pas perdre de vue les différentes étapes de développement et de pénétration des nouvelles technologies de l’information et des communications auprès du public dans les différentes régions du monde. Il faut en particulier tenir compte de l’écart qui persiste dans ce domaine entre les pays développés et les pays en développement, a souligné M. Rabiu. Fort de ce constat, le Nigéria est d’avis que le Département de l’information (DPI) ne doit pas négliger les médias traditionnels parce qu’ils restent les instruments privilégiés pour toucher le public d’une grande partie du monde. À ce titre, la radio est particulièrement efficace, car peu coûteuse, et atteignant de larges audiences à travers le monde, a-t-il souligné.
M. Rabiu a également salué les efforts déployés par le DPI pour sensibiliser l’opinion publique mondiale aux questions traitées lors de la dernière Conférence Rio+20, et en particulier la campagne « l’Avenir que nous voulons » et la couverture médiatique d’ampleur qu’a connue cette manifestation. Par ailleurs, il a mis l’accent sur le rôle important que joue le DPI pour mieux faire comprendre les activités de maintien de la paix de l’ONU, ainsi que les défis et succès de ces opérations. Il a rappelé à cet égard que le Nigéria est un pays contributeur de troupes.
M. RI KWANG NAM (République populaire démocratique de Corée - RPDC) a noté que, si la majorité des États Membres étaient désireux de faire en sorte que les questions d’information soient au service du bien-être de l’humanité, de la paix et de la sécurité mondiale, certains pays profitaient des technologies de l’information les plus récentes pour diffuser des valeurs et des styles de vie étrangers aux autres peuples, en allant même jusqu’à inciter à des changements de régime. Il en est ainsi de « Radio Free Asia », qui prend pour cible des pays asiatiques, dont la RPDC, a-t-il observé. Les États-Unis utilisent tous les moyens des médias de masse placés sous la férule de l’État, tel que « Radio Free Asia », pour lancer une guerre psychologique à grande échelle visant à provoquer des conflits internes et à renverser les systèmes gouvernementaux d’États souverains sous le masque de la « liberté de presse », a-t-il dit. Il s’agit d’une violation grave de la Charte de l’ONU, a déclaré le représentant, qui a aussi mentionné au passage le tragique incident qui a choqué le monde et qui était dû à un film insultant une autre grande religion.
La République populaire démocratique de Corée estime qu’il convient d’effectuer des efforts concertés afin d’établir un nouvel ordre international de l’information susceptible de contribuer au développement des relations entre les États ainsi qu’au bien-être de l’humanité, sur la base des principes d’impartialité et d’objectivité. Le Département de l’information (DPI) de l’ONU doit faire respecter les principes de non-ingérence dans les affaires intérieures des États, d’impartialité, d’objectivité et d’exactitude dans toutes les activités de l’information du public, restant fidèle en cela à l’esprit de la Charte de l’ONU.
M. FAYSAL ALZAYANI (Bahreïn) a évoqué le travail et les efforts déployés par le Département de l’information (DPI). Il a également salué le chemin parcouru par ce Département, pour diffuser des informations auprès du grand public, pour faire connaître les objectifs et les valeurs de l’Organisation et pour sensibiliser les opinions publiques sur des questions aussi importantes que la réforme du Conseil de sécurité, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ou encore la question de Palestine. Alors que le Département reflète le rôle important de l’Organisation dans les affaires mondiales, il est important que la parité linguistique, notamment entre les six langues officielles des Nations Unies, soit respectée dans ses activités, a estimé le représentant.
Concernant les centres d’information de l’ONU, M. Alzayani a estimé qu’ils jouaient un rôle prépondérant dans la diffusion de l’information. Le centre régional installé à Bahreïn organise régulièrement des activités et des événements de sensibilisation. Ces centres, a-t-il ajouté, sont des pôles de savoir, guident le public, et transmettent une pluralité d’informations, notamment dans les pays en développement. Les médias traditionnels jouent dans de nombreux pays un rôle très important, a-t-il ajouté. Il a jugé urgent de réduire le fossé numérique existant entre les pays développés et les pays en développement.
Pour M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela), le travail du Département de l’information (DPI) sera d’autant plus efficace et représentatif que ses messages seront diffusés dans les six langues officielles de l’ONU. Le Venezuela encourage le Département à lancer de nouvelles initiatives de sensibilisation sur des questions thématiques qui ont un intérêt particulier pour la communauté internationale, tout en respectant les principes de l’impartialité et de l’objectivité. Le Venezuela est préoccupé par la fracture numérique qui persiste entre pays développés et pays en développement, pour ce qui est de l’accès aux nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC). À ce titre, le représentant a rappelé que lors de la septième Conférence des ministres de l’information du Mouvement des pays non alignés en 2008, il avait été convenu de promouvoir l’édification d’une société de l’information axée sur le développement. Cela suppose l’adoption de mesures qui permettraient de démocratiser l’utilisation des TIC pour que tous les peuples puissent en tirer profit, a-t-il précisé. Pour le Venezuela, il est essentiel que tous les pays puissent accéder sur un pied d’égalité à ces technologies. Il faut pour cela que leurs capacités soient développées, y compris les capacités humaines, a ajouté M. Valero Briceño.
Le Venezuela dénonce les tentatives de certains grands groupes de presse qui utilisent leurs pouvoirs pour manipuler et endoctriner l’opinion publique, soulignant que leurs intérêts sont intrinsèquement liés aux grandes corporations financières et technologiques, et qu’ils se substituent ainsi au rôle qui revient aux partis politiques traditionnels. Certains médias qui se qualifient « d’indépendants » exigent le respect de leur liberté d’expression alors qu’ils bafouent quotidiennement celle des autres et refusent d’assumer leur responsabilité sociale. Le Venezuela reconnaît cependant que les médias peuvent être un outil extrêmement efficace lorsqu’ils sont mis au service de la justice sociale, de la vérité et du respect de la diversité, mais ils peuvent également être néfastes lorsqu’ils font la promotion de la domination néocoloniale et de l’ignorance, a ajouté le représentant. M. Valero Briceño a affirmé que, dans son pays, il y a une liberté totale de la parole et des médias, et l’a imputée au fait que le Venezuela avait retrouvé sa souveraineté. Il a également indiqué que, depuis 2007, le programme Infocentros permet de faciliter l’accès de tous les Vénézuéliens à l’Internet.
M. ANTON Y. USPENSKIY (Fédération de Russie) a indiqué que le nombre de questions et de problématiques dont s’occupait l’ONU n’avait eu cessé de croître et que cela avait augmenté de manière proportionnelle le travail du Département de l’information (DPI) qui s’est acquitté du mieux qu’il a pu de sa tâche. Il est essentiel, a-t-il estimé, d’améliorer la coordination entre toutes les institutions et organes de l’Organisation, afin d’éviter des doublons et en vue de réaliser un travail complémentaire dans un langage accessible à tous. Par ailleurs, le représentant a souligné la nécessité de préserver la mémoire historique des événements, notamment de se rappeler des causes et des conséquences de la Seconde Guerre mondiale.
De ce conflit a découlé la création de l’Organisation, afin que de telles violences ne se reproduisent plus. C’est pourquoi la Fédération de Russie dénonce certaines actions ou discours, notamment au niveau gouvernemental, qui attisent les conflits ou suscitent l’intolérance. Le Département de l’information (DPI) est extrêmement bien représenté sur le terrain, grâce à la présence de ses entres d’information, a dit M. Uspenskiy. Il s’est félicité de la présence, au niveau régional, du centre de Moscou et du programme radiophonique qui y est diffusé en langue russe et qui, a-t-il dit, est très suivi dans un grand nombre de pays. Àla lumière de cet exemple, le représentant a souhaité que des progrès soient réalisés en faveur du respect et de la parité des six langues officielles.
M. SAMSON ARZOUMA III OUEDRAOGO (Burkina Faso) a souhaité que le fossé numérique entre les pays développés et les pays en développement soit réduit et que les pays du Sud, en particulier ceux d’Afrique, bénéficient d’un meilleur accès aux nouvelles technologies. Il a également souhaité que la promotion des nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC) ne se fasse pas au détriment des moyens traditionnels, à savoir la presse écrite, la radio et la télévision. Par ailleurs, le représentant a indiqué que les Centres d’information des Nations Unies (CINU) constituaient de véritables relais privilégiés pour disséminer l’information et rapprocher les Nations Unies des peuples du monde. Il a rappelé que son pays abritait depuis plusieurs décennies un Centre qui couvre le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso. Par ailleurs, il a indiqué que ce Centre s’était illustré dans la production et la diffusion de documents d’information dans plusieurs langues nationales de la région. Le Comité de l’information, a-t-il poursuivi, joue un rôle important dans la formulation des politiques et activités de l’Organisation en matière d’information et doit continuer à encourager et à appuyer le renforcement des capacités de ces CINU.
M. AHMED MOHAMED SHARAF (Égypte) a salué les campagnes thématiques que le Département de l’information (DPI) a lancées, notamment sur la question de Palestine, les Objectifs du Millénaire de développement (OMD), le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le maintien de la paix et les changements climatiques. L’Égypte souhaite un nouvel ordre mondial de l’information qui soit plus juste et plus équitable, a dit M. Sharaf. La délégation égyptienne demande en outre au DPI de promouvoir davantage une culture de la paix et de la tolérance dans le monde. S’agissant des outils d’information utilisés par le DPI, le représentant a reconnu l’intérêt que présentent les nouvelles technologies de l’information, mais a indiqué que son pays restait convaincu que le Département devrait continuer à utiliser les medias traditionnels d’information qui restent les plus répandus dans la plupart des pays en développement. À ce titre, il a mis l’accent sur l’importance de la radio. Pour l’Égypte, il est également nécessaire que l’on parvienne au plus tôt à la parité entre les six langues officielles des Nations Unies, y compris sur le site Internet de l’Organisation. Par ailleurs, l’Egypte demande que les efforts soient poursuivis pour élargir le rôle des Centres d’information des Nations Unies (CINU) à travers le monde, en particulier ceux du Caire, de Mexico et de Prétoria.
M. JOACHIM MAKANGA (Gabon) a indiqué que son pays restait profondément attaché au principe du multilatéralisme dans les relations internationales et plus précisément au sein des Nations Unies, en tant que seule organisation intergouvernementale à caractère universel. Il a encouragé les efforts déployés par le Département de l’information (DPI) pour promouvoir le débat sur l’élimination du colonialisme ou pour ses travaux accomplis en faveur du développement durable, de la lutte contre les changements climatiques ou de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
M. Makanga a appelé le Département de l’information (DPI) à relayer davantage d’information concernant les situations conflictuelles qui ruinent la paix et la sécurité en Afrique. Il a fait part de l’attachement de sa délégation à la liberté et au rôle de l’information comme fondement de la démocratie et de l’état de droit, mais aussi comme facteur de développement économique, social et culturel. Concluant son propos, il a indiqué que la Gabon garantissait la liberté d’expression et avait engagé de nombreux efforts pour réduire la fracture numérique et pour améliorer la qualité de son paysage médiatique.
Décisions sur les projets de résolution A et B, et sur le projet de décision figurant dans le document A/67/21
Par le projet de résolution A intitulé « l’information au service de l’humanité », adopté sans vote, l’Assemblée générale demanderait instamment à tous les pays, les organismes du système des Nations Unies dans son ensemble et tous les autres acteurs intéressés de coopérer et d’agir de manière concertée, afin d’atténuer les disparités dans la façon dont l’information circule à tous les niveaux, en fournissant une assistance accrue pour développer les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement et de s’efforcer de fournir aux pays en développement et à leurs médias publics, privés ou autres, en complément de la coopération bilatérale, tout l’appui et toute l’aide possibles.
Elle demanderait également de faire en sorte que les journalistes puissent travailler librement et efficacement.
Par le projet de résolution B intitulé « politique et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information », adopté sans vote, l’Assemblée générale demanderait au Département de l’information (DPI) et à son réseau de centres d’information de porter particulièrement leur attention sur les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement arrêtés au niveau international, dont ceux du Millénaire, et dans l’application des décisions issues des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies sur des thèmes connexes, et prierait le Département de jouer un rôle actif dans la sensibilisation de l’opinion publique à la crise financière et économique mondiale et à son incidence sur le développement, y compris sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et au défi planétaire que constitue le changement climatique. Elle réaffirmerait que le DPI doit établir un ordre de priorité dans son programme de travail afin de mieux cibler son message et concentrer ses efforts, et d’adapter ses programmes aux besoins des publics visés.
Par ce texte, l’Assemblée générale demanderait à nouveau au DPI et aux services du Secrétariat, qui lui fournissent des contenus, de faire en sorte que les publications des Nations Unies soient produites dans toutes les langues officielles, au moindre coût et dans le respect de l’environnement, et d’éviter les doublons lors de la parution des publications des Nations Unies.
Elle prierait le Département de l’information (DPI) de continuer à s’attacher à une culture de l’évaluation de ses produits et activités en vue d’en accroître l’utilité, et de continuer également à coopérer et à coordonner ses activités avec les États Membres et le Bureau des services de contrôle interne du Secrétariat.
Elle soulignerait par ailleursqu’il importe de traiter équitablement toutes les langues officielles de l’Organisation des Nations Unies dans toutes les activités du Département de l’information, qu’elles soient fondées sur des supports traditionnels ou nouveaux, y compris dans les communications au Comité de l’information, de manière à éliminer l’écart entre l’emploi de l’anglais et celui des cinq autres langues officielles.
L’Assemblée générale demanderaitau Département de l’information (DPI) de contribuer à la prise de conscience par la communauté internationale de la nécessité de donner suite aux documents issus du Sommet mondial sur la société de l’information, et des possibilités que l’utilisation d’Internet et des autres technologies de l’information et des communications peuvent offrir aux sociétés et aux économies, ainsi que des moyens de réduire la fracture numérique.
Elle demanderait par ce texte au Département de l’information d’améliorer encore, en coordination avec les bureaux du Secrétariat qui fournissent le contenu, les mesures prises pour assurer la parité des six langues officielles sur le site Web de l’Organisation, et réitèrerait, en particulier, la demande faite au Secrétaire général de veiller à ce que les ressources humaines et financières du Département prévues à ce titre soient adéquatement réparties entre toutes les langues officielles.
Par ailleurs, elle prierait le Secrétaire général de continuer à ne ménager aucun effort pour que les publications et autres services d’information du Secrétariat, notamment le site Web et le Service des informations de l’Organisation des Nations Unies, donnent dans toutes les langues officielles des informations détaillées, nuancées.
Par le projet de décision intitulé « Augmentation du nombre des membres du Comité de l’information », et adopté sans vote par les délégations de la Quatrième Commission, l’Assemblée générale déciderait de porter de 113 à 114 le nombre des membres du Comité de l’information et d’y nommer le Sultanat d’Oman.
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