Pour sa session de 2012, la Commission du désarmement adopte un ordre du jour qui s’avère être le même que celui de l’an dernier et achève son débat général
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Commission du désarmement
Session de fond de 2012
324e et 325e séances - matin et après-midi
POUR SA SESSION DE 2012, LA COMMISSION DU DÉSARMEMENT ADOPTE UN ORDRE DU JOUR QUI S’AVÈRE ÊTRE
LE MÊME QUE CELUI DE L’AN DERNIER ET ACHÈVE SON DÉBAT GÉNÉRAL
Après trois jours de discussions informelles à la Commission du désarmement sur la formulation de son agenda de 2012, les membres de la Commission ont finalement, ce matin, trouvé un accord qui leur a permis d’adopter l’ordre du jour de cette session de fond de 2012 dans l’après-midi. La Commission a aussi achevé cet après-midi son débat général, qui avait été ouvert mardi, après avoir entendu les déclarations des représentants de la Chine, de la République islamique d’Iran et de l’Équateur.
Le désarmement nucléaire et le contrôle des armes classiques sont les deux thèmes de travail habituels de la Commission du désarmement, seul organe délibérant existant au sein du mécanisme multilatéral du désarmement de l’ONU. Bien que le libellé précis des deux questions de son ordre du jour pour cette session de fond de 2012 aient fait l’objet de nombreuses discussions, la Commission a finalement pu retenir le même libellé de l’ordre du jour qu’elle avait adopté à sa session de 2011.
La Commission du désarmement examinera donc les points intitulés: « recommandations pour atteindre les objectifs de désarmement nucléaire et de non-prolifération des armes nucléaires », et « mesures de confiance concrètes dans le domaine des armes classiques ».
La Commission a adopté cet ordre du jour après avoir examiné, depuis lundi, plusieurs propositions, notamment celle avancée par son Président, M. Enrique Román-Morey, du Pérou.
Le Président de la Commission du désarmement a rappelé qu’avant le début de la session, par une lettre du 27 mars 2012 adressée à toutes les délégations, il avait « pris le risque de leur présenter sa proposition personnelle ». « Je n’ai fait qu’une seule proposition concrète pour les armes nucléaires, et une seule pour les armes classiques, afin de démontrer la souplesse et la transparence dont je voulais faire preuve », a, à cet égard, expliqué M. Román-Morey.
À l’instar du Président, de nombreuses délégations espéraient que la Commission affinerait le libellé de son ordre du jour par rapport à celui qu’elle s’était donnée au cours des années précédentes, mais aucune proposition allant dans ce sens n’a pu être retenue, malgré la souplesse dont ont fait preuve les délégations et les efforts déployés sans relâche par le Président de cette session de 2012, comme a pu en témoigner le représentant des États-Unis.
Devant l’absence d’accord sur les différentes propositions, le représentant de l’Indonésie, qui s’exprimait au nom du Mouvement des pays non alignés, a proposé la formulation adoptée l’an passé, qui, a-t-il estimé, était « le plus petit dénominateur commun ».
Dans le même esprit, le représentant de la Norvège a rappelé que les délégations avaient pu trouver un accord, par le passé, sur les libellés qui figurent dans les résolutions déjà adoptées, « même si certains y ont émis des réserves ».
Le représentant des États-Unis s’est aussi rallié à la proposition de reprendre le libellé de l’ordre du jour de 2011, mais ceci, « avec beaucoup de réticences », a-t-il précisé. De son côté, la représentante de la France a exprimé son accord sur la formulation du premier point relatif au nucléaire, tout en souhaitant que le reste de la formulation demeure fidèle à celle proposée initialement.
Dans le cadre du débat général, les trois intervenants ont déploré la persistance de la présence et de la menace des armes nucléaires dans le monde, appelant au désarmement complet dans ce domaine. « Il faut garder à l’esprit que les armes nucléaires sont en totale contradiction avec les besoins élémentaires de paix et de développement des peuples de la planète », a souligné le représentant de l’Équateur.
Le représentant de l’Iran s’est quant à lui inquiété que certains États dotés de l’arme nucléaire continuent à développer de nouvelles armes de ce type. La Chine, l’Iran et l’Équateur ont notamment plaidé en faveur d’une future convention sur l’interdiction complète des armes nucléaires. La délégation de l’Iran a estimé qu’il faut aussi négocier un instrument juridiquement contraignant relatif aux garanties négatives de sécurité que doivent fournir toutes les puissances nucléaires aux États non dotés d’armes atomiques.
La délégation de la Chine a rappelé aux puissances nucléaires leur obligation de ne pas avoir recours en premier à l’utilisation de ces armes et à ne pas en faire usage contre des pays qui n’en sont pas dotés ou contre des territoires situés dans des zones exemptes d’armes nucléaires. Étant elle-même dotée de l’arme nucléaire, la Chine se conforme au document final de la huitième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération (TNP), a assuré son représentant.
En outre, les trois délégations qui ont pris la parole aujourd’hui dans le cadre du débat général -Chine, Iran et Équateur- se sont montrées favorables à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. S’agissant des armes classiques, la Chine a prôné l’adoption de mesures concrètes de confiance.
En ce qui concerne le rôle de la Commission du désarmement elle-même, le représentant iranien a démontré l’importance de ses travaux en faisant valoir la douzaine de principes, de directives et de recommandations qu’elle a produits par le passé. Il a cependant regretté qu’elle n’ait pas réussi à élaborer une série de recommandations sur le désarmement nucléaire et l’élimination totale des armes nucléaires.
Le délégué de l’Équateur a pour sa part rappelé que l’ordre du jour de la présente session de fond de la Commission aurait dû inclure les éléments pour la déclaration sur la quatrième Décennie du désarmement. Quant au représentant de la Chine, il a émis l’espoir que le nouveau cycle de travaux de la Commission, d’une durée de trois ans, contribue efficacement au contrôle international des armes et au processus de désarmement.
En fin de journée, la Commission a également pris note de son programme de travail, tel qu’oralement amendé, après la longue discussion qui a eu lieu sur ce sujet.
Par ailleurs, la Commission a élu M. Naif bin Bandar Al-Sudairy, de l’Arabie saoudite, en tant que président du Groupe de travail I sur les questions nucléaires. Mme Véronique Pépin-Hallé, du Canada, a, quant à elle, été élue à la présidence du Groupe de travail II sur les armes classiques, tandis que Mme Lachezara Stoeva, de la Bulgarie, était élue Coordonnatrice du Groupe de discussion sur les éléments pour la décennie du désarmement. Les membres de la Commission ont également élu M. Bouchaib Eloumni, du Maroc, comme Coordonnateur sur les méthodes de travail de la Commission du désarmement.
La Commission du désarmement poursuivra ses travaux jusqu’au 20 avril, principalement en séance informelle.
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