La Réunion pour l’Asie et le Pacifique en appui à la paix israélo-palestinienne exhorte les États de la région à être plus actifs et à reconnaitre l’État de Palestine
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LA RÉUNION POUR L’ASIE ET LE PACIFIQUE EN APPUI À LA PAIX ISRAÉLO-PALESTINIENNE EXHORTE LES ÉTATS DE LA RÉGION À ÊTRE PLUS ACTIFS ET À RECONNAITRE L’ÉTAT DE PALESTINE
(Adapté de l’anglais)
La Réunion des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique en appui à la paix israélo-palestinienne, qui s’est tenue du 10 au 11 juillet, à Bangkok, en Thaïlande, a permis à de nombreux participants d’examiner la manière dont les gouvernements, les organisations intergouvernementales et la société civile, en particulier ceux de la région Asie-Pacifique, peuvent contribuer aux efforts visant à résoudre le différend.
« Cette Réunion se tient alors que le processus de paix se trouve, depuis un certain temps, dans une dangereuse impasse, et la seule façon d’éviter davantage de souffrances et de violences serait de parvenir à un accord négocié sur toutes les questions en suspens», a souligné le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, dans un message adressé aux participants à la Réunion.
Durant deux jours, et sous le thème : « Les efforts déployés au plan international pour surmonter les obstacles à la solution à deux États et le rôle des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux de la région d’Asie et du Pacifique », cette Réunion a entendu, au cours de trois sessions plénières qui se sont tenues au siège de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) à Bangkok, plus d’une trentaine de représentants des États Membres, d’organisations intergouvernementales, d’entités des Nations Unies et de la société civile ou des médias.
Malgré d’intenses efforts déployés entre les parties en vue d’éviter une nouvelle impasse et pour maintenir la perspective d’une solution à deux États, le Secrétaire général de l’ONU a fait remarquer que les développements de situation sur le terrain n’avaient pas contribué à instaurer un environnement propice. Du côté israélien, les implantations de colonies de peuplement se sont poursuivies et, depuis le début de l’année, 370 infrastructures palestiniennes ont été détruites en Cisjordanie, tandis que 600 personnes ont été déplacées. La situation à Gaza, où plus de 80% des familles dépendent de l’aide humanitaire, demeure également préoccupante, a noté M. Ban Ki-moon. Il a également, côté palestinien, condamné les tirs de roquettes effectués depuis la bande de Gaza vers Israël et déploré la suspension du processus d’enregistrement des électeurs à Gaza.
Notant que la population des colons israéliens avait « connu une véritable explosion», passant d’une poignée d’individus, en 1967, à un demi-million de personnes aujourd’hui, le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Abdou Salam Diallo (Sénégal), a ensuite, au cours de la séance d’ouverture de la Réunion, exhorté les États de la région d’Asie et du Pacifique à jouer un rôle politique plus important dans l’examen de la situation, et ce, au regard de leur poids économique croissant dans le monde. Il a ainsi invité tous les États de la région Asie-Pacifique qui ne l’auraient pas encore fait à reconnaitre l’État palestinien. M. Diallo a d’autre part estimé que le Conseil de sécurité devrait être encouragé à se rendre dans la région afin de constater la situation sur le terrain.
S’exprimant également au cours de la séance d’ouverture des travaux de la Réunion, M. Pichet Wangtepanukor, Conseiller au Ministère des affaires étrangères de la Thaïlande, a mis l’accent sur la contribution de son pays au processus de paix par le biais du soutien que la Thaïlande apporte à l’Officede secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), en particulier dans les domaines de la formation à l’emploi et de l’apprentissage des connaissances. Il a exhorté tous les États de la région d’Asie-Pacifique à coopérer au règlement des questions humanitaires et de développement du peuple palestinien.
M. Riad Malki, Ministre des affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, a ensuite présenté certaines des difficultés économiques posées par les restrictions qui découlent de l’occupation militaire israélienne. Il a, en particulier, évoqué les difficultés liées au paiement des salaires de 170 000 fonctionnaires de l’Autorité palestinienne. Il a noté que le siège imposé par Israël aux territoires palestiniens occupés avait un objectif financier, tandis que, dans le même temps, l’aide qui avait été promise par un certain nombre de pays à la population palestinienne n’a jamais pu être délivrée.
Le représentant de la Malaisie s’est, de son côté, dit grandement préoccupé par les destructions continues qui visent les civils palestiniens, et il a appelé tous les États de la région à reconnaître l’État palestinien en tant que 194ème État Membre de l’Organisation des Nations Unies. Son homologue de la Chine a appelé Israël à lever le blocus de Gaza et à prendre des mesures efficaces pour améliorer les conditions de vie ainsi que la situation humanitaire des Palestiniens.
Durant l’après-midi de cette première journée de Réunion, les participants ont examiné, lors de la première séance plénière, la question de la construction illégale de colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien occupé. Parmi les intervenants, M. Ray Dolphin, du Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires à Jérusalem, a notamment présenté les dommages infligés à la population palestinienne par la construction du mur de séparation en Cisjordanie.
« Le mur, s’il est achevé, s’étendra sur 700 kilomètres », a souligné M. Dolphin, qui a rappelé que le tracé de la ligne verte s’étendait sur 320 kilomètres. Le mur de séparation engloberait ainsi 9,4% du territoire de la Cisjordanie, dont les principales terres agricoles, situant Jérusalem-Est côté Ouest, c’est-à-dire côté israélien, a-t-il expliqué. Les intervenants ont également rappelé, au cours des débats, que la Cour internationale de Justice avait déclaré l’édification du mur dans le territoire palestinien occupé, y compris à l'intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est, contraire au droit international.
L’ancien Premier Ministre de la Malaisie, Tun Mahatir Mohamad, a, quant à lui, focalisé ses remarques sur la fait qu’Israël est une création de l’Organisation des Nations Unies. Il est étonnant que les États qui ont poussé à la création de l’État d’Israël, et qui sont aussi ceux qui ont contribué à la création de l’ONU elle-même, refusent d’appliquer le droit international et de soutenir l’application des résolutions adoptées par les Nations Unies sur la question du Moyen-Orient, a déploré Tun Mahatir Mohamad en s’étonnant qu’Israël ignore complètement les avis de l’instance qui lui ont pourtant donné naissance. Prenant son propre pays en exemple, M. Mahatir a rappelé que la Malaisie, Singapour et l’Indonésie, avaient connu des différends frontaliers et juridiques. « Mais une fois que la CIJ a rendu des arrêts sur ces contentieux, nous les avons tous respectés et appliqués », a souligné l’ancien Premier Ministre malaisien. Il est temps que tous les États Membres des Nations Unies reconnaissent l’existence de l’État palestinien, a préconisé M. Mahatir.
Au second jour de la Réunion, une séance plénière intitulée « La multiplication des colonies de peuplement, principal obstacle à la solution à deux États » a été l’occasion, dans la matinée, d’entendre plusieurs experts de cette question, dont M. Gadi Baltiansky, Directeur général de l’Initiative de Genève en Israël, basée à Tel-Aviv. Celui-ci a estimé que les colonies de peuplement constituaient un obstacle qu’il est « possible de déplacer et de surmonter».
D’après le modèle proposé par l’Initiative de Genève, ce sont près de 130 000 colons, sur un total de 325 000 colons en Cisjordanie, en excluant Jérusalem, qui devraient être évacués pour créer un État Palestinien. M. Baltiansky a estimé que tous les défenseurs d’une solution à deux États devaient s’opposer à la tendance actuelle, qui se traduit par l’ajout de 2 000 unités d’habitations supplémentaires par an dans les zones colonisées. « Parmi les 193 États Membres des Nations Unies, près de 30% sont issus de la région Asie-Pacifique et, face à la situation, cet ensemble d’États ne peut pas rester dans l’indifférence », a-t-il déclaré.
Sous l’angle juridique, M. Iain Scobbie, qui enseigne à l’École des études orientales et africaines de Londres, a également souligné le caractère illégal des colonies de peuplement israéliennes au regard du droit international et en particulier de l’article 49 de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre (Convention IV de Genève) à laquelle Israël est partie, et qui stipule que « la puissance occupante ne pourra procéder à la déportation ou au transfert d'une partie de sa propre population civile dans le territoire occupé par elle ». M. Scobbie a, par ailleurs, évoqué le rôle du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, expliquant que malgré l’incapacité du Conseil de sécurité à s’engager sur la question des colonies, d’autres organes des Nations Unies pouvaient agir de manière plus positive.
Pour sa part, Mme Hind Khoury, ancienne déléguée de la Palestine en France, a affirmé qu’il y avait « urgence » à sauver la solution à deux États, estimant qu’il était dans l’intérêt d’Israël que l’État palestinien voit le jour. Enfin, M. Tara Kono, parlementaire japonais, a expliqué que les organisations non gouvernementales japonaises faisaient la promotion des produits palestiniens dans son pays, ainsi que sur le marché asiatique.
Dans l’après-midi, la Réunion a poursuivi ses travaux en ayant une séance plénière consacrée au soutien des pays de l’Asie et du Pacifique « à un règlement complet, juste et durable de la question de Palestine ». Au cours des débats, M. Hasan Kleib, du Ministère des affaires étrangères de l’Indonésie, a affirmé que les 54 pays de la région Asie-Pacifique pouvaient contribuer à résoudre la question du conflit israélo-palestinien en exprimant, par exemple, leur soutien à la solution à deux États par la reconnaissance de l’État de la Palestine.
« Notre État existe et 132 pays le reconnaissent », a affirmé l’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, M. Riyad Mansour. Il a noté qu’il existait un consensus sur la nature illégale des colonies, mais qu’en l’absence de conséquences pour Israël, celui-ci n’était aucunement incité à changer son attitude.
Clôturant les travaux de ces deux journées de Réunion, le Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Abdou Salam Diallo, a estimé qu’il était apparu de manière évidente, lors des échanges, que les dirigeants palestiniens ne pouvaient pas accepter d’entamer de nouveau des négociations sérieuses avec un Gouvernement israélien qui poursuit ses implantations de colonies illégales sur le territoire palestinien occupé.
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