Cinquième Commission: des délégations s’opposent aux propositions visant à réduire les budgets de nombreuses opérations de maintien de la paix
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Cinquième Commission
Deuxième partie de la reprise de session
33e séance – matin
CINQUIÈME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS S’OPPOSENT AUX PROPOSITIONS VISANT À RÉDUIRE
LES BUDGETS DE NOMBREUSES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
Elles insistent pour que ces opérations reçoivent les ressources
dont elles ont besoin pour accomplir leurs mandats en tenant compte des réalités sur le terrain
Les budgets de 10 missions ou opérations de maintien de la paix ont été examinés, ce matin, par les membres de la Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, qui ont été nombreux à exprimer des inquiétudes face aux nombreuses propositions de coupes budgétaires figurant dans les projets de budgets à venir.
Examinant aussi l’exécution des budgets des opérations concernées au cours de l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, la quinzaine de délégations qui se sont exprimées ont surtout commenté les propositions budgétaires ayant trait à l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013. Elles ont demandé avec insistance que les missions se voient dotées des ressources nécessaires à l’exécution de leurs mandats et qu’il soit tenu compte des réalités auxquelles elles font face sur le terrain.
Après avoir déjà exprimé lundi, à l’ouverture de la session, leur volonté d’adapter les futurs budgets des opérations de maintien de la paix (OMP) aux réalités prévalant sur le terrain et d’éviter des réductions généralisées dans les propositions budgétaires, plusieurs délégations ont réitéré ce matin leur ferme engagement à soutenir le travail des missions. Le représentant de la Côte d’Ivoire, parlant au nom du Groupe des États d’Afrique, a notamment exprimé sa préoccupation en ce qui concerne les objectifs de réduction budgétaire proposés par le Secrétaire général, auxquels s’ajoutent des recommandations de réductions supplémentaires formulées par le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).
« Le Sénégal est opposé à toute tentative de négocier les budgets des OMP de manière globale », a souligné la délégation de ce pays. Elle a émis de fortes réserves en ce qui concerne l’application uniforme de coupes claires sur l’ensemble des budgets des opérations.
Le débat a porté en particulier sur la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), qui a reçu un soutien marqué de la part des pays du groupe CANZ (Canada, Australie et Nouvelle-Zélande), ainsi que de la part de plusieurs pays d’Amérique latine et des Caraïbes qui apportent des contributions importantes aux contingents de Casques bleus déployés en Haïti. Le représentant du Chili, qui s’exprimait au nom de la Communauté des États de cette région (CEALC), a, à cet égard, appuyé sans réserve la nécessité de fournir à la MINUSTAH les ressources nécessaires à son fonctionnement et s’est vivement opposé à toute tentative d’opérer des coupes dans le budget de cette Mission. « Étant donné l’ampleur des défis qu’il reste à relever, personne ne s’attend à ce qu’Haïti puisse les relever seule », a expliqué le représentant de la République dominicaine. Le représentant du Canada, parlant au nom des pays du CANZ, a quant à lui notamment appelé à accorder la priorité aux efforts à déployer pour que la Police nationale haïtienne soit la principale institution de sécurité dans le pays.
S’agissant de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), le représentant de ce pays a noté avec préoccupation la proposition qui a été faite de réduire de 59 803 200 dollars (9,3% du budget) le montant des ressources allouées à l’ONUCI dans le projet de budget 2012-2013, « alors que cette Opération de l’ONU a encore des missions cruciales à mener, notamment l’assistance électorale en vue des élections municipales et régionales prévues en 2012 ». Il s’est aussi inquiété des réductions supplémentaires que recommande le CCQAB en matière de ressources soutenant les programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR). « Toute réduction à ce niveau serait perçue comme un signal négatif concernant ce dossier pour lequel le Gouvernement déploie actuellement d’énormes efforts », a-t-il indiqué.
En ce qui concerne la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), la représentante de la Serbie a souhaité qu’elle fonctionne plus activement comme elle ne l’a fait jusqu’à présent, plaidant donc pour que ses activités ne soient pas réduites.
Outre la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) et la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), qui ont suscité des commentaires de la part des délégations du Nigéria, de l’Éthiopie et de la Norvège, les autres budgets examinés ce matin concernaient la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP); la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO); la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL); l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD); et le Bureau d’appui de l’ONU pour la Mission de l’Union africaine en Somalie (UNSOA).
Les délégations ont pris note des recommandations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), dont les rapports ont été présentés à la Cinquième Commission par son Président, M. Collen Kelapile.
Mme Maria Eugenia Casar, Sous-Secrétaire générale et Contrôleur des Nations Unies, a présenté les rapports du Secrétaire général afférent aux budgets des OMP, tandis que Mme Carman Lapointe, Secrétaire générale adjointe aux services de contrôle interne, a présenté les rapports du Bureau des services de contrôle interne.
La prochaine séance de la Cinquième Commission aura lieu lundi, le 14 mai, à partir de 15 heures.
FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA)
Projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 (A/66/722)
Rapport du CCQAB (A/66/718/Add.12)
Crédit ouvert pour 2011-2012 175 500 000 dollars
Projection des dépenses de 2011-2012 163 883 000 dollars
Montant prévu du solde inutilisé de 2011/12 11 617 000 dollars
Projet de budget du Secrétaire général pour 2012-2013 256 795 100 dollars
Recommandation du Comité consultatif pour 2012-2013 255 795 100 dollars
Les recommandations du CCQAB aboutiraient à réduire d’un million de dollars l’enveloppe proposée dans le projet de budget de la FISNUA pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013. Cette réduction résulterait d’une diminution des ressources demandées au titre des dépenses opérationnelles et concerne la quantité de matériel informatique qui, de l’avis du Comité, est trop importante par rapport au personnel effectivement déployé.
Le Comité note que l’élargissement du mandat et de la zone d’opérations de la Mission entraînera une augmentation des ressources à prévoir au titre de l’appui à la FISNUA. Le Secrétaire général propose de créer un certain nombre de nouveaux bureaux au sein de la Mission, à savoir un Bureau de la communication et des relations publiques; un Centre des opérations de commandement; un Bureau de liaison avec les communautés; et un Bureau de liaison de l’Administration de la zone d’Abyei. À cet égard, le Comité consultatif encourage l’ONU et les États Membres à s’inspirer de l’expérience des autres missions, comme la MONUSCO, qui a déjà mis en place des réseaux d’alerte locaux pour signaler rapidement les menaces imminentes au sein des communautés.
En ce qui concerne le problème de la délivrance tardive de visas au personnel de la FISNUA, le CCQAB craint que cela n’ait une incidence sur la bonne exécution du mandat de la Mission et invite le Secrétaire général à conclure rapidement les discussions sur les questions en suspens.
Par ailleurs, le CCQAB compte sur la FISNUA pour superviser de près l’ensemble des projets de construction afin de veiller à ce qu’ils soient achevés dans les délais prévus, tout en engageant le Siège à assurer un appui et un contrôle plus directs en la matière.
Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI)
Rapport sur l’exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 et Projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 (A/66/616 et A/66/753)
Montant total des crédits ouverts pour 2010/11 570 335 500 dollars
Dépenses de 2010/11 551 482 900 dollars
Solde inutilisé de 2010/11 18 852 600 dollars
Crédit ouvert pour 2011/12 645 961 400 dollars
Projection des dépenses de 2011/12 612 249 800 dollars
Montant estimatif du solde inutilisé de 2011/12 33 712 000 dollars
Projet de budget du Secrétaire général pour 2012/13 586 158 200 dollars
Recommandation du Comité consultatif pour 2012/13 578 815 197 dollars
Le CCQAB recommande des réductions budgétaires à hauteur de 7 343 003 dollars en préconisant notamment d’éliminer certains postes de travail au sein de l’ONUCI.
En ce qui concerne les fonctions liées au poste de conseiller spécial qu’il est proposé de créer, le CCQAB estime que l’on peut atteindre cet objectif en transférant ou en réaffectant un poste déjà autorisé. Le Comité prie donc l’ONUCI de rechercher, dans son tableau d’effectifs, un poste susceptible de répondre à cette exigence et d’en faire rapport lors de la présentation du budget de l’exercice 2013/14.
Il recommande de ne pas maintenir les postes suivants: conseiller du personnel (administrateur recruté sur le plan national); assistant aux systèmes d’information géographique (Service mobile); et interprète (administrateur recruté sur le plan national) au Bureau du chef des services administratifs.
En ce qui concerne les biens, le CCQAB recommande que l’ONUCI réexamine son parc automobile et prenne les mesures nécessaires pour y appliquer les ratios standards. Il encourage le Secrétaire général à poursuivre sa recherche de moyens novateurs pour régler le problème actuel du défaut d’hélicoptères militaires. En outre, le Comité est d’avis que l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire devrait envisager de réduire davantage son parc informatique.
S’agissant du programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), le CCQAB estime que, compte tenu de l’absence de cadre définitif de DDR et des retards enregistrés par le programme par le passé, le montant total des ressources financières proposées ne sera probablement pas utilisé dans son intégralité durant l’exercice 2012/13. Il recommande donc que ce montant soit ramené à 20 millions de dollars. Il encourage néanmoins l’Opération a mener le plus rapidement possible des activités de DDR, et des activités connexes, et à indiquer dans son rapport sur l’exécution de sa mission si elle nécessite un financement supplémentaire.
Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP)
Rapport sur l’exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 (A/66/568 et A/66/686)
Rapport du CCQAB (A/66/718/Add.9)
Crédit ouvert pour 2010/11 56 325 700 dollars
Dépenses de 2010/11 55 744 400 dollars
Solde inutilisé de 2010/11 581 300 dollars
Crédit ouvert pour 2011/12 56 512 000 dollars
Projection des dépenses 2011/12 56 441 000 dollars
Montant prévu du solde inutilisé 2011/12 71 000 dollars
Projet de budget du Secrétaire général pour 2012/13 54 215 500 dollars
Recommandation du Comité consultatif pour 2012/13 54 192 700 dollars
Le CCQAB reste préoccupé par la précarité persistante de la situation de trésorerie de la Force et les retards qui risquent d’en résulter dans le paiement des sommes à rembourser aux pays qui fournissent des contingents.
Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO)
Rapport sur l’exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 (A/66/652, A/66/723)
Rapport du CCQAB (A/66/718/Add.14)
Crédit ouvert pour 2010/11 1 365 000 000 dollars
Dépenses de 2010/11 1 356 126 900 dollars
Solde inutilisé de 2010/11 8 873 100 dollars
Crédit ouvert pour 2011/12 1 486 486 100 dollars
Projection des dépenses de 2011/12 1 449 364 700 dollars
Montant prévu du solde inutilisé 2011/12 37 121 400 dollars
Projet de budget du Secrétaire général 2012/13 1 338 915 300 dollars
Recommandation du Comité consultatif 2012/13 1 338 915 300 dollars
Le CCQAB rappelle qu’il considère que les nouvelles tâches ajoutées au mandat d’une mission de maintien de la paix en cours doivent être financées dans toute la mesure du possible par le réaménagement des ressources déjà approuvées, et que la MONUSCO aurait dû adapter les priorités de son budget pour trouver des occasions de faire des économies et absorber au moins en partie les dépenses supplémentaires causées par la logistique destinée aux opérations électorales.
Il recommande notamment que soit approuvée la création, à la Section des affaires civiles, des 113 emplois temporaires d’assistants chargés de la liaison avec la population locale (agents des services généraux recrutés sur le plan national).
Estimant justifiée la création du groupe de l’environnement, le CCQAB se demande cependant si la classe qu’il a proposé d’attribuer au poste de chef du groupe est suffisamment élevée, compte tenu de la qualité des avis que le titulaire de cette fonction est censé fournir au directeur de l’appui à la Mission au sujet de la mise en œuvre des politiques environnementales en pratique à la MONUSCO, mission dont la complexité, la taille et la zone de déploiement sont étendues.
En ce qui concerne le transport aérien, le CCQAB attend de la MONUSCO qu’elle finance le coût de tous les hélicoptères militaires non prévus au budget qu’elle pourra acquérir au cours de l’exercice 2012/13 par prélèvement sur les ressources approuvées et fasse rapport à ce sujet dans le rapport d’exécution.
Rapport du Bureau des services de contrôle interne sur l’évaluation de l’exécution du programme et des résultats des activités de maintien de la paix des Nations Unies dans la République démocratique du Congo (A/66/741)
Le BSCI note que, malgré l’investissement sans précédent opéré dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies en RDC, il semble improbable que les critères fixés par le Conseil de sécurité pour le retrait de la Mission puissent être remplis dans l’avenir proche, étant donné la lenteur des progrès réalisés dans les domaines de la réforme du secteur de la sécurité et de l’établissement de l’état de droit.
Selon le BSCI, il semble que les attentes à l’égard de la Mission soient déraisonnablement élevées, ce qui alimente la déception des parties prenantes nationales et internationales et l’impression qu’il y a une certaine insensibilité envers les besoins de la MONUSCO.
Aux termes du rapport, le BSCI fait huit recommandations, notamment pour que la Mission renforce son engagement dans le développement du secteur de la sécurité. Il recommande aussi qu’elle mette en place une campagne d’information visant à différencier, d’une part, la responsabilité incombant à la Mission d’appuyer le Gouvernement et d’en renforcer les capacités, et, d’autre part, l’appui fourni aux membres dudit Gouvernement et/ou l’aval donné à des exactions.
En outre, le BSCI recommande que le Département des opérations de maintien de la paix évalue les innovations importantes effectuées dans la Mission en vue de déterminer leurs points forts et leurs points faibles. Le Département de l’appui aux missions devra aussi fournir aux organes directeurs une étude de synthèse sur la prévisibilité de la dotation de la Mission en moyens aériens.
Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH)
Rapport sur l’exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 (A/66/658 et A/66/745)
Rapport du CCQAB (A/66/718/Add.11)
Crédit ouvert pour 2010/11 853 827 400 dollars
Dépenses de 2010/11 810 562 700 dollars
Solde inutilisé de 2010/11 43 264 700 dollars
Crédit ouvert pour 2011/12 793 517 100 dollars
Projection des dépenses de 2011/12 759 659 700 dollars
Montant prévu du solde inutilisé 2011/12 33 857 400 dollars
Projet de budget du Secrétaire général pour 2012/13 644 389 800 dollars
Recommandation du Comité consultatif pour 2012/13 644 389 800 dollars
Dans ses observations, le CCQAB prend note de la situation de trésorerie favorable de la Mission. Il appelle à veiller à ce que les cadres de budgétisation axée sur les résultats reflètent exactement les activités prévues pour l’exercice auquel ils se rapportent.
Le CCQAB exhorte le Secrétaire général à mettre en œuvre tous les mécanismes disponibles pour pourvoir les postes qui demeurent vacants. Il engage la MINUSTAH à recourir davantage à la liste du Conseil central de contrôle pour le personnel des missions pour pourvoir ses postes vacants.
Le CCQAB prend note des efforts visant à promouvoir les programmes linguistiques, de créole en particulier, auprès de toutes les composantes de la Mission. Par ailleurs, il se félicite des réalisations du programme de projets à effet rapide qui ont permis de combler les écarts dans le relèvement et la reconstruction d’Haïti, et d’améliorer l’image de la MINUSTAH auprès des communautés locales.
En ce qui concerne le Bureau d’appui de Saint-Domingue, le CCQAB rappelle que le Secrétaire général devrait évaluer la nécessité à long terme de maintenir ce Bureau et de présenter un rapport à l’Assemblée générale sur cette question. Il met en garde contre les risques de double emploi dans les fonctions d’appui entre le quartier général de la MINUSTAH à Port-au-Prince et le Bureau d’appui de Saint-Domingue.
Rapport du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) sur l’évaluation de l’exécution du programme de la MINUSTAH (A/66/740)
Après l’évaluation de l’exécution du programme de la MINUSTAH afin d’examiner la pertinence et l’efficacité de l’action qu’elle a menée après le séisme survenu en Haïti en janvier 2010, le BSCI note que la MINUSTAH a su réagir de manière efficace au lendemain du tremblement de terre, bien que l’action visant à renforcer les capacités de la Police nationale d’Haïti et d’autres institutions chargées de faire respecter l’état de droit se soit heurtée à certaines difficultés.
Parmi ses recommandations, le BSCI suggère à la MINUSTAH d’accélérer le rythme de ses consultations avec ses interlocuteurs haïtiens afin d’adopter au plus tôt le plan de développement 2012-2016 de la Police nationale d’Haïti et de définir des priorités, ce qui lui permettra, avec l’aide du Département des opérations de maintien de la paix, de mieux cibler son appui.
La MINUSTAH doit également examiner la question du double rôle de sa Section des droits de l’homme et proposer des moyens: a) d’aider la Section des droits de l’homme à renforcer la mise en œuvre de son mandat; et b) de simplifier et d’harmoniser l’établissement des rapports sur le programme.
La MINUSTAH doit revoir ses pratiques actuelles limitant la diffusion publique des informations relatives aux droits de l’homme et publier régulièrement des rapports plus complets sur le suivi de cette question.
Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK)
Rapport sur l’exécution du budget de l’exercice allant de 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 et projet de budget pour l’exercice allant de 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 (A/66/577 et A/66/673)
Rapport du CCQAB (A/66/718/Add.7)
Crédit ouvert pour 2010/11 47 874 400 dollars
Dépenses de 2010/11 47 867 000 dollars
Solde inutilisé de 2010/11 7 400 dollars
Crédit ouvert pour 2011/12 44 914 800 dollars
Dépenses prévues pour 2011/12 44 914 800 dollars
Montant prévu du solde inutilisé 2011/12 –
Projet de budget du Secrétaire général pour 2012/13 46 963 200 dollars
Recommandation du Comité consultatif pour 2012/13 46 963 200 dollars
Le CCQAB fait quelques recommandations relatives aux effectifs de la Mission et aux voyages. Le Comité recommande notamment que la Mission réduise la quantité des déplacements et voyages de ses personnels, lorsque c’est possible, y compris en réalisant davantage d’actions de formation en interne.
Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL)
Rapport sur l’exécution du budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 et rapport sur le Budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 (A/66/602 et A/66/691)
Rapport du CCQAB ( A/66/718/Add.13)
Crédit ouvert pour 2010/11 524 000 000 dollars
Dépenses de 2010/11 512 208 200 dollars
Solde inutilisé de 2010/11 11 791 800 dollars
Crédit ouvert pour 2011/12 525 559 900 dollars
Dépenses prévues pour 2011/12 525 559 800 dollars
Montant prévu du solde inutilisé de 2011/12 100 dollars
Projet de budget du Secrétaire général pour 2012/13 502 224 000 dollars
Recommandation du Comité consultatif pour 2012/13 502 224 000 dollars
Concernant la MINUL, le Comité consultatif relève qu’au moment de l’établissement de son rapport, le Secrétaire général entendait envoyer, comme le prévoyait la résolution 2008 (2011) du Conseil de sécurité, une mission d’évaluation technique portant essentiellement sur la transition en matière de sécurité. Il compte que l’Assemblée générale sera informée dans les meilleurs délais des incidences financières sur l’exercice 2012/13.
Notant que le Secrétaire général évoque des gains d’efficience pour l’exercice 2012/13, d’un montant de 16 620 500 dollars, le Comité souligne que la plupart des économies prévues seront réalisées grâce à l’application d’une politique selon laquelle la durée de vie du matériel déjà déployé sera allongée et la composition du parc d’aéronefs de la Mission revue. Le Comité regrette que le Secrétaire général ne se soit pas davantage employé à mettre au point des initiatives propres à la Mission visant à réduire les dépenses et à réaliser des gains d’efficience, compte tenu du fait, notamment, que la MINUL s’achemine vers une transition et un éventuel retrait.
Le Comité consultatif est, par ailleurs, préoccupé par le pourcentage élevé de postes d’administrateurs recrutés sur le plan national qui restent vacants, et il engage vivement la Mission à prendre toutes les mesures nécessaires pour remédier à ce problème.
Le Comité note, enfin, un dépassement systématique des crédits ouverts au titre des services de construction. Il recommande que seuls les projets de construction qui ont une importance stratégique pour les missions soient entrepris au cours de l’exercice 2012/13 et que les autres projets soient reportés jusqu’à ce que le Conseil de sécurité se prononce sur les conclusions de la mission d’évaluation technique.
Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS)
Rapport sur le budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 (A/66/733)
Rapport du CCQAB ( A/66/718/Add.17)
Crédit ouvert pour 2011/12 722 129 600 dollars
Dépenses prévues pour 2011/12 721 987 100 dollars
Montant prévu du solde inutilisé de 2011/12 142 500 dollars
Projet de budget du Secrétaire général pour 2012/13 839 762 500 dollars
Recommandation du Comité consultatif pour 2012/13 839 636 300 dollars
Le Comité propose plusieurs recommandations qui aboutiraient à réduire de 126 200 dollars les crédits proposés dans le projet de budget pour 2012-2013.
S’agissant de la création de nouveaux postes proposés par le Secrétaire général, le Comité n’est pas favorable à l’approbation de plusieurs d’entre eux, dont un poste d’assistant au contrôle des mouvements, et un poste d’assistant à l’approvisionnement (Service mobile), ainsi qu’un poste d’agent du Service mobile pour la Section des communications et des services informatiques. Le Comité engage également la Mission à réduire au minimum le nombre de voyages entrepris au titre de la formation.
S’agissant de la situation et de l’exécution du budget de l’exercice en cours, le Comité souligne que le solde de trésorerie de la Mission s’élevait, au 15 mars 2012, à 78 700 000 dollars, et il note avec préoccupation que ce solde est inférieur à la réserve de trésorerie de fonctionnement de trois mois, qui est de 122 667 000 dollars, soit un manque à gagner de 43 967 000 dollars.
Le Comité souligne également le fait que la MINUSS prenant le relais de la Mission des Nations Unies au Soudan, il ne s’agit pas à proprement parler d’une mission en phase de démarrage, vu son mandat, sa taille, sa structure décentralisée et ses dépenses opérationnelles uniques, aspects dont il estime qu’il faudra tenir compte eu égard à l’examen par le Comité de l’applicabilité du plan de financement normalisé dans le cadre du rapport sur l’exécution du budget de la MINUSS pour l’exercice 2011/12.
Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD)
Rapport sur l’exécution du budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 et Rapport sur le Budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 (A/66/596 et A/66/695)
Rapport du CCQAB ( A/66/718/Add.16)
Crédit ouvert pour 2010/11 1 808 127 500 dollars
Dépenses de 2010/11 1 583 449 800 dollars
Solde inutilisé de 2010/11 224 677 700 dollars
Crédit ouvert pour 2011/12 1 689 305 500 dollars
Dépenses prévues pour 2011/12 1 583 848 700 dollars
Montant prévu du solde inutilisé de 2011/12 105 456 800 dollars
Projet de budget du Secrétaire général pour 2012/13 1 520 964 900 dollars
Recommandation du Comité consultatif pour 2012/13 1 518 622 100 dollars
Le Comité effectue plusieurs recommandations qui aboutiraient à réduire de 2 342 800 dollars l’enveloppe proposée dans le projet de budget de la MINUSS pour l’exercice 2012/2013.
Le Comité consultatif estime notamment que certaines activités d’aide humanitaire pour lesquelles il a été proposé de faire appel à des consultants pourraient être réalisées avec la coopération des organismes participant à l’équipe de pays des Nations Unies. À ce titre, il recommande de réduire de 200 000 dollars le montant estimatif des dépenses de consultants.
Le Comité consultatif prend ensuite note des économies prévues en matière de dépenses de transports terrestres et recommande, par conséquent, de réduire de 1 730 400 dollars le montant des dépenses proposé à ce titre.
Le Comité note aussi que les crédits demandés au titre des voyages aux fins de la formation (2 245 400 dollars) comptent pour 57,5% du montant total des dépenses de formation prévues pour l’exercice 2012/13. Il recommande que les ressources nécessaires soient maintenues au même niveau que celui prévu pour l’exercice 2011/12 puisqu’il n’est pas proposé d’augmenter les effectifs au cours de l’exercice 2012/13.
Enfin, le Comité compte également que la MINUAD réexaminera ses prévisions de dépenses au titre de l’ensemble de ses effectifs afin de trouver les moyens de réaliser d’autres économies en matière d’appui administratif grâce à l’utilisation du Centre de services régional.
Bureau d’appui de l’ONU pour la Mission de l’Union africaine en Somalie (UNSOA)
Rapport sur l’exécution du budget d’appui pour l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 et rapport sur le Budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 (A/66/590 et A/66/685)
Rapport du CCQAB ( A/66/718/Add.19)
Crédit ouvert pour 2010/11 210 223 800 dollars
Dépenses de 2010/11 210 089 100 dollars
Solde inutilisé de 2010/11 134 700 dollars
Crédit ouvert pour 2011/12 291 092 700 dollars
Dépenses prévues pour 2011/12 291 092 700 dollars
Montant prévu du solde inutilisé de 2011/12 –
Projet de budget du Secrétaire général pour 2012/13 438 267 300 dollars
Recommandation du Comité consultatif pour 2012/13 437 945 600 dollars
Plusieurs recommandations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) aboutiraient à réduire de 321 700 dollars l’enveloppe proposée dans le projet de budget pour 2012/2013.
Il s’agit notamment de recommandations visant à approuver les modifications proposées par le Secrétaire général au tableau d’effectifs ou de réduire plus avant celles-ci, notamment dans la Section de la planification et des opérations; dans la Section des transports aériens; dans la Section des approvisionnements; et dans la Section des communications et de l’informatique.
Au vu de la réduction des effectifs de la Base d’appui de Mombasa et de la présence accrue à Mogadiscio, le Comité consultatif recommande également à l’UNSOA d’examiner les fonctions actuellement exercées à la Base d’appui afin d’établir si d’autres fonctions pourraient être transférées de Mombasa.
Le Comité consultatif estime, en outre, que les ressources demandées pour les voyages au titre de la formation sont élevées et recommande d’en réduire le montant de 100 000 dollars.
Déclarations
M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili), qui s’exprimait au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CEALC), a réaffirmé la solidarité des pays de ce Groupe avec le peuple et le Gouvernement d’Haïti, en saluant les efforts internationaux de soutien au redressement du pays. Ces efforts ne peuvent être efficaces que dans le cadre d’un projet à long terme, a-t-il noté, avant d’appuyer sans réserve la demande de ressources nécessaires au fonctionnement de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH). Il s’est opposé à toute coupure budgétaire concernant cette Mission et a recommandé à la Commission de bien tenir compte de la situation sur le terrain pour évaluer les besoins de la MINUSTAH en ressources. Le représentant s’est dit préoccupé par le taux élevé de vacance de postes et a appelé le Secrétaire général à tout faire pour le réduire.
Les pays de la CEALC contribuent au personnel militaire et de police de la MINUSTAH, a rappelé M. Errázuriz. Nous appuyons aussi la Mission dans d’autres domaines, a-t-il ajouté, notamment en matière de coopération technique et d’aide médicale. Le représentant a estimé qu’afin d’apporter une contribution positive et durable, l’ONU devait se concentrer sur la sécurité, le développement économique et le renforcement des institutions haïtiennes, afin de parvenir à une paix durable et stable dans le pays. Les pays membres de la CEALC ont la volonté de continuer de travailler avec le Gouvernement haïtien pour développer des stratégies à long terme, a-t-il indiqué. Enfin, il s’est félicité de la mise en œuvre des projets à effet rapide, appelant à poursuivre leur exécution en conformité avec les priorités du Gouvernement haïtien.
M. BROUZ RALPH COFFI (Côte d’Ivoire), parlant au nom du Groupe des États d’Afrique, a jugé important que les décisions prises par la Cinquième Commission facilitent le travail du personnel de maintien de la paix, qui travaille dans des conditions difficiles, a-t-il rappelé. M. Coffi a souligné la nécessité de fournir les ressources adéquates à chaque mission de maintien de la paix pour garantir la pleine exécution des mandats qui leur sont octroyés. À cet égard, il a exprimé sa préoccupation en ce qui concerne les objectifs de réduction budgétaire proposés par le Secrétaire général concernant le financement des opérations de maintien de la paix pour l’exercice 2012-2013. Il a aussi noté que le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) avait recommandé des coupes supplémentaires dans ces budgets. Le Groupe des États d’Afrique examinera chaque proposition avec soin et rejettera toute réduction arbitraire, ainsi que toutes mesures et initiatives qui saperaient la mise en œuvre du mandat des opérations de maintien de la paix et mettraient en danger la sécurité de leur personnel, a indiqué M. Coffi. Le représentant a aussi assuré que le Groupe des États d’Afrique voulait participer aux négociations dans un esprit de coopération et de confiance.
M. CONRAD SHECK (Canada), s’exprimant au nom des pays du groupe CANZ (Canada, Australie et Nouvelle-Zélande), a rappelé que les délégations de ces États avaient fermement appuyé le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et que cette Mission avait dû, au cours des deux dernières années, affronter des difficultés particulièrement grandes, dont les effets dévastateurs du séisme de janvier 2010. Il a noté que la mesure des efforts réalisés par la communauté internationale et les autorités haïtiennes pouvait, notamment, être illustrée par le fait que le nombre de personnes déplacées vivant dans des camps avait diminué de deux-tiers depuis le séisme. Le représentant a toutefois souligné que, malgré l’amélioration de la situation sécuritaire et humanitaire, Haïti demeurait confrontée à une série de défis interdépendants en ce qui concerne la situation d’après-catastrophe et la stabilisation. Il a fait remarquer qu’il fallait donner une attention particulière à la stabilisation d’Haïti et trouver pour cela des solutions immédiates et continues. « Le développement sur le long terme demeure en effet fragile, en partie dû à l’instabilité politique et à la volonté politique, qui reste insuffisante en ce qui concerne le besoin de lancer les réformes nécessaires », a-t-il poursuivi.
Au nom des pays du groupe CANZ, le représentant a ensuite accueilli favorablement la nomination au poste de Premier Ministre d’Haïti de M. Laurent Lamothe, et l’entrée en fonction du nouveau Gouvernement, et il a émis l’espoir que ces éléments constitueront des pas importants dans la bonne direction en vue d’accomplir des progrès en matière de sécurité et de jeter les bases des progrès socioéconomiques à accomplir sur le long terme. Il a ensuite appuyé sans réserve l’intensification des efforts de la MINUSTAH visant à favoriser le consensus politique à l’appui de ces objectifs. À cet égard, il a encouragé tous les acteurs politiques haïtiens à œuvrer ensemble à la réalisation de réformes complètes en faveur, notamment, de la primauté du droit, du renforcement des droits de la personne et du renforcement de l’économie.
Le représentant a ensuite pris note de la réduction, prévue cette année, des activités visant la réponse apportée après le séisme, de sorte que la MINUSTAH puisse mieux concentrer ses efforts dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance démocratique et de la primauté du droit. Il a cependant souligné que les pays du groupe CANZ demeuraient préoccupés par la menace que constituent les mobilisations de groupes armés, l’augmentation de la criminalité généralisée et les trafics illicites. Il a précisé que l’un des éléments importants pour résoudre ces problèmes réside dans les mesures destinées à combler les lacunes institutionnelles en ce qui concerne l’application des lois et l’administration d’un système de justice efficace et indépendant. À cet égard, il a estimé qu’il fallait continuer d’accorder la priorité aux efforts à déployer pour que la Police nationale haïtienne soit la principale institution de sécurité dans le pays. Le représentant a, en outre, souligné l’importance de continuer à faire en sorte que le mandat de la MINUSTAH lui donne les moyens d’apporter une contribution décisive à la stabilité politique et à la sécurité du pays.
Mme FATOU ISIDORA MARANIANG (Sénégal) a indiqué que son pays, fidèle à sa longue tradition de participation aux opérations de maintien de la paix (OMP), réitérait son « engagement à mettre à la disposition de l’Organisation des Nations Unies des contingents militaires et de police bien formés, aguerris et expérimentés ». Elle a engagé les États Membres à allouer à toutes les missions de maintien de la paix des ressources financières suffisantes afin qu’elles puissent s’acquitter convenablement de leurs mandats. Compte tenu de la dégradation des conditions de sécurité dans la plupart des zones d’intervention des OMP, la mission de protection des populations civiles devrait bénéficier d’une attention soutenue de la part du Secrétaire général, a-t-elle estimé. Mme Niang a dès lors souhaité que les responsables des missions prévoient dans leurs budgets des ressources financières adéquates pour financer les activités dans ce domaine.
Comme par le passé, le Sénégal est opposé à toute tentative de négocier les budgets des OMP de manière globale. En outre, la représentante a émis de fortes réserves en ce qui concerne l’application uniforme de coupes budgétaires sur l’ensemble des budgets des OMP. Cependant, étant donné la situation économique mondiale, elle a invité le Secrétaire général à veiller à la mise en œuvre des recommandations pertinentes des organes de contrôle aussi bien internes qu’externes au Secrétariat sur la gestion des OMP. Elle a soutenu l’organisation de séminaires dans les pays en développement, comme l’a fait récemment la Division des achats, ce qui a permis à des entreprises du Sud de devenir fournisseurs de l’ONU. De façon générale, elle a plaidé en faveur de l’attribution d’une plus grande part de marché aux fournisseurs locaux et sous-régionaux. Enfin, elle a demandé d’accélérer le traitement des dossiers d’invalidité ou de décès du personnel des OMP.
S’associant à la déclaration faite par le représentant du Chili au nom de la CEALC, M. ENRIQUILLO A. DEL ROSARIO CEBALLOS(République dominicaine) a parlé de l’aide constante fournie par son pays à Haïti et a souligné le fait que son gouvernement était très attaché au processus de reconstruction dans ce pays voisin. Il a fait remarquer que la République dominicaine avait coopéré avec les autorités haïtiennes et l’ONU tout au long de ce processus et que l’aide apportée s’était traduite notamment, en janvier dernier, par l’inauguration officielle d’une université au nord d’Haïti, université qui constitue un don du Gouvernement dominicain, a-t-il précisé. Notant l’ampleur des défis qu’il reste à relever, le représentant a ensuite expliqué que personne ne s’attendait à ce qu’Haïti puisse les relever seule. Il a toutefois rappelé que la responsabilité pour l’établissement d’une Haïti prospère et stable incombait aux Haïtiens eux-mêmes, avec le soutien et la coopération de la communauté internationale et de l’ONU.
Il a ensuite expliqué qu’après le séisme, la République dominicaine avait accepté que des opérations de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) soient conduites à partir de son territoire et qu’une centaine de fonctionnaires travaillaient depuis le bureau de l’ONU installé à Saint-Domingue dans des locaux mis à la disposition de l’Organisation avant la catastrophe et qui relèvent à présent d’ONU-Femmes. Le représentant a expliqué que la nature des activités qui y sont menées est strictement administrative. Soulignant le rôle que joue ce bureau de Saint-Domingue pour la MINUSTAH, il a noté que celui-ci était officiellement appelé « Centre d’appui ». Or, a-t-il précisé, les activités d’un centre d’appui sont de plus vaste portée. Dans ce contexte, il a fait remarquer que si le Secrétariat de l’ONU voulait renforcer le rôle de ce bureau, il devra d’abord obtenir l’assentiment du pays hôte, ainsi que celui de l’Assemblée générale.
Mme JELENA PLAKALOVIC (Serbie) a estimé que la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) devait rester activement engagée dans la province du Kosovo et Metohija pour y assurer la sécurité, la stabilité et le respect des droits de l’homme. La présence de la Mission exige d’y maintenir un personnel suffisant et de lui allouer un financement adéquat, a-t-elle dit. Elle a souhaité que la MINUK fonctionne plus activement qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent, plaidant donc pour que ses activités ne soient pas réduites. Le caractère délicat de la situation et les évènements sur le terrain justifient pleinement la présence de la Mission, a insisté Mme Plakalovic.
Elle a jugé important que la MINUK continue de représenter le Kosovo dans les instances internationales, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité. Il est aussi important que la MINUK fonctionne de façon plus proactive en ce qui concerne la protection des minorités, a préconisé la représentante. Rappelant que les droits fondamentaux des personnes non albanaises au Kosovo continuent d’être violés, elle a demandé que les effectifs du personnel de la Mission soient maintenus à leur niveau actuel. Elle a dès lors jugé inacceptable la proposition qui a été faite d’éliminer le poste de conseiller aux affaires politiques, poste dont le titulaire assure les fonctions de chef adjoint du Bureau d’appui aux communautés. Mme Plakalovic a aussi contesté les autres propositions de réduction de postes. Enfin, elle a demandé que les postes vacants soient pourvus d’urgence.
M. YOUSSOUFOU JOSEPH BAMBA (Côte d’Ivoire) a rappelé que les résultats du scrutin législatif du 11 décembre 2011 avaient été certifiés par le Représentant spécial du Secrétaire général en Côte d’Ivoire. Ces élections marquent la dernière étape de la mise en place des institutions de la République, s’est réjoui le représentant. Il a également mentionné que le Président ivoirien, M. Alassane Ouattara, avait récemment formé un nouveau gouvernement. M. Ouattara a en outre été élu Président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a-t-il relevé.
Depuis l’adoption du dernier budget de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), la priorité du Gouvernement ivoirien a consisté à renforcer la sécurité dans le pays. La situation sécuritaire en Côte d’Ivoire s’est ainsi progressivement améliorée, a fait valoir M. Bamba, tout en reconnaissant que les conflits fonciers et intercommunautaires restaient récurrents et que la situation en matière de sécurité demeurait précaire dans l’ouest du pays. M. Bamba a aussi indiqué que le pays avait consenti des efforts financiers importants pour réhabiliter l’infrastructure routière nationale. Le Gouvernement ivoirien a aussi mené la réforme de la filière café-cacao, ainsi que la réforme du secteur des mines et de l’énergie, afin de garantir une plus grande transparence dans la gestion des ressources financières.
« Le train de la réconciliation nationale est en marche et le dialogue politique avec l’opposition s’amorce », a affirmé M. Bamba. Il a cependant indiqué qu’il restait encore à déployer des actions d’envergure dans plusieurs domaines, notamment pour la reconstitution des capacités nationales et le rétablissement de l’autorité de l’État. Il faut également mettre en œuvre une politique effective de décentralisation, a-t-il dit. Il a aussi mentionné la nécessité de mobiliser l’aide humanitaire tant pour le retour des réfugiés que pour l’aide matérielle pour la réinstallation des personnes déplacées et des réfugiés.
Notant avec préoccupation une réduction budgétaire de 59 803 200 dollars (9,3% du budget) dans le projet de budget de l’ONUCI pour 2012-2013, il a rappelé que cette Opération de l’ONU avait encore des missions cruciales à mener, notamment l’assistance électorale en vue des élections municipales et régionales prévues en 2012. M. Bamba s’est aussi inquiété des réductions supplémentaires que recommande le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) en matière de ressources soutenant les programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR). Il a évoqué les progrès accomplis et en cours, en matière du programme de DDR et de sécurité, pour demander la continuité de l’appui de l’ONUCI dans ces domaines. « Toute réduction à ce niveau serait perçue comme un signal négatif concernant ce dossier pour lequel le Gouvernement déploie actuellement d’énormes efforts », a-t-il indiqué.
M. FELIX AYIBANUAH DATUOWEL (Nigéria) a souscrit à la déclaration faite par le représentant de la Côte d’Ivoire au nom du Groupe des États d’Afrique et a rappelé que le mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) établi par la résolution 1996 (2011) du Conseil de sécurité était d’une période initiale d’un an. Notant ensuite que le projet de budget 2012-2013 de la Mission s’élevait à 839 762 500 de dollars contre 722 129 600 de dollars pour l’exercice 2011-2012, il a expliqué que sa délégation partageait les postulats analytiques du Secrétaire général pour ce qui est de la situation au Soudan du Sud qui restera difficile au cours de l’exercice à venir et influencée par la relation incertaine du nouvel État avec le Soudan. Il a ajouté que sa délégation était tentée de décrire la situation de la MINUSS comme étant celle « d’un nouveau-né en soins intensifs ».
Il a ensuite souligné que le renforcement de la protection des civils et le déploiement de personnels civils et militaires dans les régions à haut risque faisaient, entre autres, partie des responsabilités de la Mission. Raison pour laquelle il a salué de façon positive l’augmentation de l’estimation prévue pour le prochain exercice fiscal. Le représentant a également estimé que l’effort accompli par les pays fournisseurs de contingents devrait être accru par l’apport de fonds qui faciliterait l’achat d’équipements et de matériels pour le personnel militaire et de police sur le terrain. S’agissant de la stratégie d’appui aux missions, le représentant a souligné que pour réaliser les objectifs de celle-ci, le Département de l’appui aux missions devait harmoniser les six recommandations émises par le Bureau des services de contrôle interne(BSCI).
S’exprimant sur le budget de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), M. AMAN HASSENBAME (Éthiopie) a rappelé qu’elle existait depuis maintenant une année. La Force a continué d’assurer une présence militaire dans la zone d’Abyei, a-t-il indiqué. Elle doit se concentrer notamment sur le maintien d’un environnement facilitant le retour volontaire des personnes déplacées, sur l’acheminement de l’aide humanitaire et sur le contrôle de la zone démilitarisée de la frontière. À ce jour, la Force s’est acquittée de ses responsabilités avec efficacité, a estimé le représentant.
Rappelant que le Conseil de sécurité avait élargi le mandat de la FISNUA pour lui permettre de soutenir le mécanisme de vérification de la frontière, il a souligné l’importance des nouvelles tâches à accomplir avec les effectifs militaires actuels. Il faudra sans doute augmenter ces effectifs, en a-t-il déduit, avant de rappeler que l’Éthiopie participait au déploiement de ce personnel. Le représentant a ensuite relevé les difficultés que rencontre la Force sur le terrain, du fait du manque d’infrastructures. La FISNUA a besoin d’un appui renforcé dans les domaines logistique, administratif et technique, a-t-il dit, souhaitant que la FISNUA soit épargnée des propositions de réductions budgétaires au cours de l’exercice 2012-2013.
Mme YANERITMORGAN (Mexique) a réaffirmé la solidarité et l’engagement de son pays envers le peuple et le Gouvernement d’Haïti. Elle a ensuite expliqué qu’il était nécessaire de prendre en compte le fait que la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) est d’une grande utilité en ce qui concerne l’appui apporté aux efforts nationaux, notamment après la situation dans laquelle s’est retrouvée Haïti après le séisme de 2010. Elle a aussi insisté sur la nécessité pour la MINUSTAH de disposer de ressources nécessaires et suffisantes tant que la Mission sera accueillie de façon favorable par le peuple et le Gouvernement d’Haïti. À cet égard, elle a mis l’accent sur la nécessité de tout mettre en œuvre pour que la perception que le public et l’opinion ont de la MINUSTAH corresponde aux activités et aux défis que la Mission a à mettre en œuvre. La représentante a aussi appelé la MINUSTAH à une gestion plus efficace de ses ressources, notamment en faveur de la mise en œuvre de projets et programmes de développement.
Intervenant à propos de la MINUSTAH, M. OMAR CASTAÑEDA SOLARES(Guatemala) a indiqué que son pays contribuait au contingent déployé en Haïti. Il a demandé de fournir à cette Mission l’appui nécessaire, en termes de ressources, à une bonne coordination entre le Gouvernement haïtien et la MINUSTAH. Les projets à effet rapide se sont avérés efficaces, notamment pour fournir des services publics, a-t-il remarqué, avant de demander que l’on continue à les financer. Le représentant a regretté la réduction budgétaire prévue pour le budget 2012-2013 de la MINUSTAH, alors que des foyers de tension sont toujours présents dans le pays. Il a réaffirmé l’engagement du Guatemala dans le soutien au processus politique et au processus de développement économique d’Haïti. Le rôle de la MINUSTAH pour appuyer ces processus est essentiel, a-t-il ajouté.
M. SERGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil) a fait remarquer que la situation en Haïti demeurait précaire et que le budget que le Secrétaire général proposait d’allouer à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti suggérait des ressources qui correspondent pour l’essentiel au mandat complexe assigné à la MINUSTAH. Il a aussi mis l’accent sur le rôle que peut jouer la Mission à travers des programmes de réduction de la violence au sein des communautés.
De manière plus globale, le représentant s’est inquiété des réductions généralisées des budgets des opérations de maintien de la paix et à prévenu que de telles réductions dans certains domaines clefs auraient des conséquences directes sur les troupes opérant sur le terrain, ainsi que sur l’efficacité des missions à réaliser leur mandat. Il a ensuite réaffirmé la position exprimée de longue date par sa délégation, selon laquelle la paix ne peut pas être réalisée en traitant uniquement de la sécurité. Tout effort en sa faveur doit aussi inclure le développement, a-t-il conclu.
M. ALFREDO CHUQUIHUARA (Pérou) a appelé la Commission à financer de manière suffisante la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), en se basant sur ses besoins réels. Il est essentiel de tout mettre en œuvre pour réduire le taux de vacance de postes de cette Mission, a-t-il souligné, tout en souhaitant que l’on parvienne à un financement optimal de la Mission. Participant au contingent militaire depuis 2004, le Pérou est également membre du groupe des amis d’Haïti, a indiqué le représentant. Il a souligné la nécessité de continuer à soutenir les efforts menés par le Gouvernement haïtien en matière de sécurité et de développement. Il faut également le soutenir dans ses efforts de stabilisation politique du pays, a-t-il ajouté. De l’avis du représentant, la MINUSTAH joue un rôle important dans ces domaines. Il a aussi souligné la nécessité pour la Mission de soigner son image afin d’être perçue de manière positive par la population haïtienne. Il a dès lors plaidé pour l’application ferme des normes déontologiques au personnel de la Mission.
Mme JACOBSEN TAKAHASHI (Norvège) a rappelé qu’il y a un an les délégations assistaient à la cérémonie de déploiement du drapeau du Soudan du Sud devant le Siège de l’ONU, à New York. S’agissant du budget de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSS), la représentante a estimé indispensable de garder à l’esprit que cette Mission était toujours dans une première phase de déploiement et a donc appelé à une certaine souplesse à son égard. Elle s’est en outre dite préoccupée de l’impact négatif qui résulte de l’absence de certains éléments qui sont essentiels au fonctionnement de la Mission, citant notamment l’insuffisance d’hélicoptères.
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