L’Assemblée générale adopte des résolutions sur l’aide humanitaire qui mettent l’accent sur la « la résilience » des populations face aux catastrophes
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Assemblée générale
Soixante-septième session
54e et 55e séances plénières
matin et après-midi
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ADOPTE DES RÉSOLUTIONS SUR L’AIDE HUMANITAIRE QUI METTENT L’ACCENT
SUR LA « LA RÉSILIENCE » DES POPULATIONS FACE AUX CATASTROPHES
L’Assemblée générale a adopté aujourd’hui, par consensus, quatre résolutions relatives au renforcement de l’aide humanitaire sur le terrain, en mettant l’accent sur la résilience des populations, meilleur moyen de prévenir les dégâts humains et matériels causés par les catastrophes. À ce jour, quelque 62 millions de personnes dans le monde ont besoin d’une assistance sous une forme ou une autre.
Par la résolution sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les organismes des Nations Unies*, l’Assemblée demande auxÉtats Membres et à la communauté internationale de fournir des ressources suffisantes pour réduire les risques de catastrophe et renforcer ainsi la résilience par des programmes d’aide humanitaire et de développement et le renforcement des capacités nationales et locales d’anticiper les risques et d’intervenir en situation d’urgence humanitaire.
Le rôle de chef de file des Nations Unies dans l’aide humanitaire a été réaffirmé par le représentant de la Suède qui a introduit cette résolution. Il a mis l’accent sur la collecte des données, qui est à la base des décisions à prendre en matière humanitaire, et souligné que les questions de la responsabilisation et du « leadership » ont été renforcées dans le texte de cette année.
L’Assemblée encourage le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et les États Membres à « continuer d’améliorer le dialogue sur les questions humanitaires, y compris la politique humanitaire, en vue de favoriser une démarche mettant davantage l’accent sur la consultation et la participation de tous ».
En particulier, tous les États Membres sont priés « de prendre des mesures pour s’attaquer aux violences sexistes commises dans les situations d’urgence humanitaire ». L’Assemblée prie ces États Membres et les organismes humanitaires de l’ONU, ainsi que les autres acteurs intéressés de prêter l’attention voulue à des facteurs comme le sexe, l’âge et le handicap si l’on veut qu’une intervention humanitaire soit efficace et globale.
« Nous ne pouvons prendre du retard lorsqu’il s’agit de sauver des vies », a déclaré le représentant de Chypre avant de présenter, au nom de l’Union européenne, une autre résolution relative à la sûreté et à la sécurité du personnel humanitaire et à la protection du personnel des Nations Unies**.
Dans un contexte international marqué par un nombre croissant d’attaques délibérées contre l’ONU, l’Assemblée générale « condamne avec force toutes les menaces et violences visant le personnel humanitaire, le personnel des Nations Unies et le personnel associé », et « réaffirme que ceux qui en sont responsables doivent avoir à en répondre ».
Tous les États sont priés de prendre les dispositions nécessaires pour protéger ce personnel et « pour respecter et faire respecter l’inviolabilité des locaux des Nations Unies – mesures indispensables à la poursuite et à la réussite des opérations des Nations Unies ».
La participation de volontaires, les « Casques blancs », aux opérations de secours humanitaires et aux activités de relèvement et de coopération technique pour le développement entreprises par les organismes des Nations Unies a fait l’objet d’une résolution séparée***.
L’Assemblée prend note de l’accord signé en 2012 entre les Volontaires des Nations Unies et la Commission des Casques blancs, dont le Président, M. Gabriel Fuks (Argentine) a introduit la résolution.
Prolongeant la collaboration lancée en 1995, elle invite les États « à chercher les moyens d’aider les Casques blancs à s’associer aux activités de leurs programmes, et à envisager de fournir des ressources financières au Fonds bénévole spécial pour les Volontaires des Nations Unies ».
Enfin, l’Assemblée a adopté une dernière résolution intitulée « Assistance au peuple palestinien »****. Saluant l’action menée par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, ce texte demande en essence à la communauté internationale des donateurs « de fournir rapidement l’aide promise au peuple palestinien pour répondre à ses besoins urgents ».
À ce propos, l’Observateur permanent de la Palestine a évoqué une situation humanitaire et économique « tragique », aggravée par la crise financière de l’Autorité palestinienne.
Parmi la trentaine de délégations qui ont participé au débat consacré à l’aide humanitaire, plusieurs ont souligné que les catastrophes naturelles et les changements climatiques mettent à rude épreuve les capacités d’intervention du système humanitaire.
L’Assemblée poursuivra ses travaux demain, à partir de 10 heures, pour adopter les rapports de la Sixième Commission chargée des questions juridiques, puis procéder à des élections aux sièges devenus vacants dans les organes subsidiaires.
* A/67/L.39
** A/67/L.37
*** A/67/L.32
**** A/67/L.38
RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L’ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE
Rapport du Secrétaire général sur la sûreté et la sécurité du personnel humanitaire et la protection du personnel des Nations Unies (A/67/492)
Dans ce rapport, le Secrétaire général décrit les mesures que le Département de la sécurité et de la sûreté et le système de gestion de la sécurité des organismes des Nations Unies ont adoptées pour continuer de promouvoir la vision stratégique d’un système professionnel et moderne de gestion de la sécurité qui garantisse la sûreté, la sécurité et le bien-être du personnel ainsi que la sécurité des locaux et des biens de l’Organisation de façon à ce que cette dernière puisse mener ses activités.
Sur les 1 759 membres du personnel des Nations Unies victimes d’incidents notables en 2011, 22,8% (402) ont été victimes d’un incident grave (incident ayant entraîné la mort ou des dommages corporels ou enlèvement). Ce pourcentage et ce chiffre représentent une augmentation par rapport aux deux années précédentes: 18,6% (268) en 2010 et 17% (257) en 2009.
Parmi les menaces accrues à l’encontre de l’Organisation, l’attentat commis en 2011 contre le bureau des Nations Unies d’Abuja a été le plus tragique: cet attentat-suicide, commis le 26 août 2011 contre la Maison des Nations Unies d’Abuja (Nigéria), a coûté la vie à 23 personnes et en a blessé plus d’une centaine.
Par ailleurs, trois membres du personnel des Nations Unies ont été tués au cours de la violente attaque lancée le 1er avril 2011 par une foule de manifestants contre le bureau de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan à Mazar-e Charif. Quatre vacataires recrutés sur le plan international ont également été tués.
Dans ses recommandations, le Secrétaire général tient à réaffirmer que la gestion de la sécurité, qui est essentielle à l’exécution des programmes des Nations Unies est une responsabilité collective qui requiert des efforts conjoints multidimensionnels de la part du système des Nations Unies et de ses partenaires, y compris les États hôtes, les pays Membres, les partenaires humanitaires et les autres partenaires d’exécution non gouvernementaux.
En coopération avec la communauté humanitaire, l’ONU continuera d’intensifier ses efforts pour perfectionner son système de gestion de la sécurité, mais le soutien et l’acceptation des États hôtes, des autorités locales et de la population restent la première ligne de défense pour la protection du personnel des Nations Unies et du personnel associé. Je demande instamment à tous les États Membres de prendre des mesures concrètes, aux niveaux national, régional et international, pour assurer par leurs actions individuelles et collectives la sûreté et la sécurité du personnel des Nations Unies.
Le Secrétaire général invite les États Membres à continuer de respecter les principes arrêtés au niveau international en matière de protection du personnel des Nations Unies. Il demande à tous les États Membres qui ne l’ont pas encore fait de ratifier le Protocole facultatif relatif à la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé, ou d’y adhérer. Il leur demande aussi de continuer à faciliter les procédures administratives, douanières et de délivrance de visas pour le personnel et les programmes des Nations Unies, en particulier dans les situations d’urgence humanitaire et les environnements à haut risque.
Prenant note de l’importance de la stratégie « Sauver des vies ensemble » et des autres mesures prises pour renforcer la collaboration entre le système des Nations Unies et les ONG, en matière de sécurité, il invite à nouveau les États Membres et les autres partenaires des Nations Unies, y compris les organisations régionales et internationales, à apporter leur soutien sans réserve à cette importante initiative de sécurité.
Rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les organismes des Nations Unies (A/67/89-E/2012/77)
Ce rapport décrit les principales tendances et difficultés observées au cours de l’année écoulée. Il aborde les deux questions auxquelles le monde de l’humanitaire fait face: la nécessité de mettre en place des systèmes pour soutenir la prise de décisions humanitaires fondées sur des données factuelles et la nécessité d’élargir et d’approfondir les partenariats en prévision des interventions humanitaires.
On y trouve aussi une vue d’ensemble des mesures actuellement mises en œuvre pour améliorer la coordination de l’action humanitaire et des interventions et, en conclusion, des recommandations aux fins du perfectionnement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les organismes des Nations Unies.
Le Centre de recherche sur l’épidémiologie des catastrophes a enregistré 302 catastrophes naturelles en 2011, lesquelles, selon les estimations, ont coûté la vie à quelque 29 780 personnes, touché 206 millions de personnes et provoqué 366 milliards de dollars de dégâts sur le plan économique, le chiffre le plus élevé jamais enregistré. On estime qu’en 2012, au moins 51 millions de personnes dans 16 pays auront eu besoin d’assistance humanitaire sous une forme ou une autre.
Les crises marquées par les conflits, les violations des droits de l’homme et l’instabilité politique continuent de poser des difficultés pour l’organisation d’interventions humanitaires efficaces. L’exemple de la République arabe syrienne illustre bien cette réalité: à la suite d’une mission d’évaluation gouvernementale, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et l’ONU sont arrivées à la conclusion commune qu’au moins un million de personnes avaient besoin d’une aide humanitaire. En mai 2012, le nombre des Syriens immatriculés comme réfugiés en Jordanie, au Liban et en Turquie atteignait 50 000.
De même, le conflit qui sévit dans le nord du Mali a provoqué le déplacement de quelque 270 000 personnes. À la fin de la période faisant l’objet du rapport, 160 000 Maliens avaient cherché refuge au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger. Des millions de personnes continuent d’être affectées par des crises qui se prolongent, comme en République démocratique du Congo.
Rapport du Secrétaire général sur le Fonds central pour les interventions d’urgence (A/67/361)
Du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012, la Coordonnatrice des secours d’urgence a alloué 537,9 millions de dollars du Fonds central pour les interventions d’urgence afin de mener à bien des activités d’importance vitale dans 50 pays et territoires. Treize institutions humanitaires ont reçu des dotations directes du Fonds pour faire face à des besoins humanitaires.
Pour la deuxième fois seulement de son histoire, le Fonds a reçu plus de 459 millions de dollars de contributions pendant la période considérée, somme supérieure à l’objectif de 450 millions fixé par l’Assemblée générale.
En outre, le secrétariat du Fonds a élaboré et commencé à mettre en œuvre un plan d’action, sur la base des recommandations formulées par l’entité indépendante qui a procédé à l’évaluation quinquennale de son action.
Rapport du Secrétaire général sur la coopération internationale en matière d’aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles: de la phase des secours à celle de l’aide au développement ( A/67/363)
Ce rapport offre une vue d’ensemble des catastrophes liées à des risques naturels et fait ressortir les tendances nouvelles. Il montre qu’une démarche fondée sur la résilience est la solution aux crises récurrentes et esquisse la contribution des intervenants humanitaires au renforcement de la résilience des populations.
Au cours de la période considérée, les deux motifs principaux d’intervention humanitaire ont été la sécheresse et les catastrophes liées aux risques hydrométéorologiques, comme les inondations et les tempêtes. Par exemple, en 2011, dans la corne de l’Afrique, la sécheresse a touché 13,3 millions de personnes à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya et en Somalie.
Le rapport fait également le point sur l’action menée par le système humanitaire international en vue de renforcer l’autorité, la coordination et la responsabilité dans ce domaine. Il examine les progrès réalisés dans différents domaines et présente des recommandations pour mieux faire face aux catastrophes naturelles.
Rapport du Secrétaire général sur l’aide humanitaire et l’appui au relèvement fournis à certains pays et à certaines régions (A/67/367)
Ce rapport offre une analyse actualisée des difficultés auxquelles se heurtent les organismes des Nations Unies et leurs partenaires pour apporter à la fois une aide humanitaire et un appui au relèvement aux pays touchés par des catastrophes naturelles.
Le document couvre, d’une part, l’aide humanitaire d’urgence au relèvement et à la reconstruction du Belize, du Costa Rica, d’El Salvador, du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua et du Panama et, d’autre part, l’aide humanitaire, les secours d’urgence et les initiatives de relèvement face à la grave sécheresse sévissant dans la corne de l’Afrique.
Au titre des enseignements tirés de l’expérience, le Secrétaire général conclut que les organismes d’aide humanitaire et de développement doivent mieux coordonner la planification de leurs activités et de leurs interventions, et veiller à ce que le cycle de programmation réponde de manière adéquate à tous les besoins. Les interventions devraient porter sur les moyens de subsistance, la préparation aux crises, le renforcement des capacités d’adaptation et les différents domaines de gouvernance.
Rapport du Secrétaire général sur l’assistance au peuple palestinien (A/67/84)
Dans ce rapport, le Secrétaire général présente une évaluation de l’assistance reçue par le peuple palestinien, des besoins restant à satisfaire et des propositions pour y répondre. Il rend compte des efforts déployés par les organismes des Nations Unies, en coopération avec l’Autorité palestinienne, les donateurs et la société civile, pour venir en aide à la population et aux institutions palestiniennes.
Pendant la période considérée, de mai 2011 à avril 2012, l’Autorité palestinienne a achevé la mise en œuvre de son programme biennal d’édification de l’État. L’ONU a accru son appui à ces efforts par l’intermédiaire de son plan d’intervention à moyen terme. Elle consacre actuellement 1,2 milliard de dollars à des travaux réalisés au titre de ce plan et cherche à mobiliser 1,7 milliard de dollars supplémentaires pour d’autres travaux prévus.
En dépit d’avancées diplomatiques entre Israéliens et Palestiniens début 2012, les parties n’ont pas été en mesure de reprendre les négociations. L’absence de perspectives politiques susceptibles de donner sens aux progrès accomplis vers l’édification d’un État palestinien demeure un obstacle majeur à toute amélioration de la situation, résume le Secrétaire général.
Les activités de peuplement, les démolitions de biens palestiniens et les déplacements de population se sont multipliés en 2011. La tenue d’élections et la constitution d’un gouvernement d’unité palestinien restent des projets marqués par l’incertitude, malgré quelques signes encourageants concernant la réconciliation entre Palestiniens.
On a enregistré une croissance économique notable au cours de la période à l’examen. Il faut principalement y voir le résultat de dépenses publiques en Cisjordanie et d’activités de construction à Gaza. Les secteurs commerciaux de l’économie ont été les plus touchés par les restrictions imposées aux déplacements et au passage et par la faiblesse de l’investissement, en particulier à Gaza. Le chômage et l’insécurité alimentaire ont reculé, quoique restant à des niveaux élevés, notamment à Gaza et dans la zone C de la Cisjordanie.
Le fonds d’affectation spéciale géré conjointement par l’Autorité palestinienne et l’ONU a été utilisé afin de mettre à disposition 22 millions de dollars destinés à la construction d’écoles administrées par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et servira d’intermédiaire pour le financement des activités de relèvement et de développement menées par l’Organisation dans l’ensemble du territoire palestinien occupé.
Déclarations
M. SEA KOSAL (Cambodge), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a souligné le rôle grandissant des organisations régionales. Après l’Accord sur la gestion des catastrophes et les interventions d’urgence de 2005, l’ANASE a signé en 2011, l’Accord portant création d’un Centre de coordination de l’assistance humanitaire. Le représentant a aussi mis l’accent sur le Plan stratégique entre l’ASEAN et l’ONU qui couvre la période 2011-2015.
Il a ensuite dénoncer le fait que les acteurs humanitaires internationaux ne respectent toujours pas comme il se doit la « responsabilité souveraine » des pays face aux catastrophes. Quelle que soit l’importance de l’aide internationale, il faut garder à l’esprit que chaque pays a cette responsabilité souveraine de fournir et de coordonner l’aide humanitaire, a-t-il tranché. L’assistance internationale doit être dument autorisée par les autorités locales et nationales. Le représentant a aussi demandé aux organisations humanitaires de se pencher dès maintenant sur de nouvelles approches pour faire face aux catastrophes technologiques et environnementales qui, dans le monde actuel, ne sauraient manquer de s’ajouter aux catastrophes naturelles.
M. THOMAS MAYR-HARTING, délégation de l’Union européenne, a rappelé que l’Union européenne a décidé de se servir du chèque de son prix Nobel de la paix pour appuyer ses projets humanitaires, notamment l’aide accordée aux enfants dans les conflits armés. Compte tenu de la crise financière mondiale, il faut faire plus avec moins, a-t-il prévenu. Les résidents coordonnateurs, qui occupent souvent les fonctions de coordonnateurs humanitaires, devraient pouvoir être les leaders du système des Nations Unies sur le terrain, contribuer au travail de l’équipe de pays et promouvoir le changement. Il a engagé l’ONU à mettre sur pied une stratégie intégrée pour appuyer les résidents coordonnateurs humanitaires et faciliter la nomination, la rétention et l’indépendance de leaders humanitaires « forts et expérimentés ».
M. Mayr-Harting a souligné l’importance grandissante que prend la dimension « résilience aux catastrophes » dans le monde actuel où des régions entières souffrent de vulnérabilités chroniques. Après avoir fait part des efforts de l’initiative AGIR de l’Union européenne, il a appelé les fonds, programmes et autres acteurs du développement de l’ONU ainsi que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et les acteurs humanitaires à intégrer des stratégies basées sur la « résilience » dans leurs plans. Tout en saluant le nombre croissant des acteurs humanitaires, le représentant a tenu à leur rappeler les principes fondamentaux d’humanité, de neutralité, d’impartialité et de d’indépendance.
Il a conclu son intervention en rappelant tous les États et toutes les parties à leurs obligations internationales de préserver l’espace humanitaire en assurant au personnel humanitaire un accès rapide et inconditionnel aux populations touchées. Il a aussi appelé les parties au conflit à protéger les personnels médicaux, leurs moyens de transport, leurs biens et leurs installations, conformément au droit international humanitaire.
M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de la Palestine, a exprimé sa gratitude pour l’assistance qui permet au peuple palestinien de survivre et qui appuie ses efforts visant à mettre fin à l’occupation israélienne et à réaliser l’indépendance de l’État de Palestine, avec Jérusalem-Est pour capitale. Les derniers chiffres sur la situation humanitaire et économique en Palestine sont « stupéfiants et tragiques », a-t-il déploré. Les actions illégales d’Israël dans le Territoire palestinien occupé ne font qu’enfoncer le peuple palestinien dans la pauvreté et la dépendance vis-à-vis de l’assistance.
Cette situation négative est aggravée par la crise financière de l’Autorité nationale palestinienne, déclenchée par une réduction de l’aide extérieure. Durant la première moitié de l’année 2012, l’aide reçue n’a été que de 446 millions de dollars sur les 749 millions nécessaires. Le taux de croissance économique de la Palestine a chuté et le chômage a augmenté, a expliqué M. Mansour. Il a appelé les donateurs à respecter leurs engagements financiers vis-à-vis de l’Autorité et à obliger Israël à débloquer les taxes et revenus douaniers dus au peuple palestinien.
L’expansion des colonies de peuplement israéliennes, du mur et des points de contrôle militaires privent le peuple palestinien de son accès à plus de 60% de son territoire et de ses ressources naturelles, et l’empêchent de commercer normalement, a poursuivi le représentant. Par exemple, Israël exploite plus de 90% des ressources palestiniennes en eau, au profit de 500 000 colons illégaux. C’est ainsi que les Palestiniens ne peuvent plus irriguer que 35% de leurs terres. En outre, le blocus à Gaza inflige au peuple palestinien une « punition collective » qui équivaut à un « crime de guerre », a fait valoir M. Mansour.
Si l’assistance économique et humanitaire de la communauté internationale est cruciale, elle ne suffit pas, a-t-il prévenu. La communauté internationale doit prendre ses responsabilités et obliger Israël à respecter ses obligations en vertu du droit international.
M. AHMED AL-JARMAN (Émirats arabes unis) a voulu que des stratégies de réduction des risques de catastrophe, de renforcement des capacités, des politiques de redressement rapide dans les plans de développement durable, en en prévoyant les ressources nécessaires. Il a indiqué que son pays, qui accorde une attention particulière aux pays sortant d’un conflit, avait été le huitième plus grand contributeur à l’aide humanitaire pendant la période 2009-2012. Les Émirats ont compté parmi les premiers à répondre au tremblement de terre en Haïti, à la crise en Libye et à la crise alimentaire dans la corne de l’Afrique. M. Al-Jarman s’est dit gravement préoccupé par la détérioration de la situation du peuple palestinien et a engagé la communauté internationale à exhorter Israël à lever le blocus imposé à Gaza. Il a également indiqué que son gouvernement avait versé 34 millions de dollars pour appuyer l’Autorité palestinienne et des projets de développement.
M. GARY FRANCIS QUINLAN (Australie) s’est inquiété de l’augmentation du nombre des attaques délibérées contre des acteurs humanitaires, en citant l’importance du rapport du CICR sur « Les soins de santé en danger ». Il s’est particulièrement inquiété des violences observées et des difficultés d’accès en Syrie, en RDC et au Soudan. Il a indiqué que le Ministre des affaires étrangères de l’Australie a avancé une proposition appelant les parties au conflit en Syrie à ne plus viser le personnel ni les installations médicales. M. Quinlan a aussi appelé le Gouvernement du Soudan et le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-North) à négocier une solution permettant l’acheminement de l’aide humanitaire. Alors que la situation humanitaire s’est gravement détériorée, avec 2,4 millions de déplacés et 5,4 millions de personnes nécessitant une aide humanitaire, le représentant de l’Australie a indiqué que son pays continuera d’appuyer les résolutions du Conseil de sécurité qui parlent de la situation des femmes et des enfants.
Il s’est aussi félicité du calme qui semble régner à Gaza depuis le 22 novembre, tout en s’inquiétant que 65% des personnes tuées à Gaza durant le récent conflit étaient des civils. Il a dit l’importance de tous les organismes des Nations Unies qui dispensent des services de base et une assistance humanitaire aux Palestiniens. Il a dit que la crise alimentaire observée dans la région du Sahel démontrait l’importance d’investir dans des initiatives à long terme pour aider les communautés à anticiper, répondre et se relever des catastrophes. C’est pourquoi, le représentant de l’Australie a salué les mesures que la communauté internationale est en train de prendre pour mettre en œuvre une action humanitaire s’appuyant sur la résilience et la préparation aux catastrophes.
M. MICHAEL BONSER (Canada) a indiqué que les crises humanitaires actuelles en Syrie, en République démocratique du Congo, au Sahel, au Soudan et au Soudan du Sud, en Somalie ainsi qu’en Afghanistan nous montrent que des interventions humanitaires internationales efficaces demeurent une nécessité. Face à des besoins humanitaires qui augmentent et à des ressources financières qui se raréfient, les Nations Unies doivent veiller à agir de la façon la plus efficace et stratégique possible, afin d’obtenir des résultats concrets au bénéfice des populations qui en ont le plus besoin.
Des progrès ont été réalisés en ce domaine et sous la direction de la Coordonnatrice des secours d’urgence, de véritables efforts ont été déployés pour améliorer la direction de l’action humanitaire, l’obligation de rendre compte et la coordination. Toutefois, le Canada demande à la Coordonnatrice de continuer d’exercer un leadership efficace pour que ces réformes améliorent de manière substantielle la façon dont le système humanitaire internationale intervient face à des crises.
Le représentant s’est dit profondément préoccupé par la situation humanitaire en République démocratique du Congo et par le déplacement forcé de 650 000 civils depuis le mois d’avril. Il a condamné les actes perpétrés par le groupe rebelle M23 et demandé à toutes les parties de respecter les droits de la personne et de permettre l’acheminement sûr et sans entrave de l’aide humanitaire. Il s’est également dit préoccupé par la situation en Syrie et par ses répercussions sur des pays voisins ainsi que sur la stabilité de la région. Le Canada demande instamment au Gouvernement de la Syrie de permettre aux acteurs humanitaires d’avoir un accès complet et sûr aux populations touchées par la crise et de lever les obstacles à l’acheminement de l’aide.
Avant de terminer, il a demandé à ne pas oublier les situations dans la corne de l’Afrique, en République centrafricaine, au Yémen, en Colombie, en Haïti ainsi que les femmes et les filles encore victimes de violences sexuelles.
M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a déclaré: « mon pays est en train de saigner et le peuple est la première victime ». La ville de Katana au sud-est de Damas a connu ce matin une explosion terroriste devant une école où des dizaines d’enfants et des membres de leurs familles ont été tués. Il a dénoncé les actes des groupes terroristes armés qui visent « à ébranler la société et à propager le chaos et la terreur parmi les citoyens ».
Le représentant a réaffirmé la détermination de son pays à coopérer avec les gouvernements qui œuvrent en Syrie, conformément aux principes adoptés par l’Assemblée générale dans ses résolutions pertinentes pour renforcer la coordination de l’aide humanitaire, et conformément aux principes de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires intérieures des États. La Syrie fournit des services sociaux et de santé aux populations touchées dans des circonstances très difficiles, y compris 547 abris temporaires environ, a-t-il assuré. Le pays a coopéré avec OCHA, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour faciliter l’accès de l’aide humanitaire.
Cependant, la Syrie se heurte à certains obstacles du fait de l’appui extérieur fourni à certains groupements terroristes liés à Al-Qaida, a déploré le représentant. À ce sujet, il a constaté « une grande ignorance géopolitique et tout un battage médiatique qui nie la réalité » de l’existence d’un « troisième élément ».
Citant un rapport d’OCHA, il a regretté que le Programme alimentaire mondial (PAM) ait dû diminuer les rations distribuées par manque de ressources, alors que les mesures coercitives adoptées contre la Syrie ont entraîné une baisse du pouvoir d’achat de la population et créé du chômage et de la pauvreté. Ces mesures veulent en fait rendre le peuple dépendant de l’aide, a-t-il dit, dénonçant le « chantage humanitaire » et la « manipulation ignominieuse » des réfugiés dont le nombre est par ailleurs exagéré. Enfin, il a enjoint l’ONU à traiter la situation humanitaire en Syrie « avec objectivité ». La population syrienne attend que la communauté internationale appuie honnêtement les efforts du Représentant spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue, a-t-il noté en guise de conclusion.
M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a souligné la primauté des initiatives nationales face aux catastrophes. Il a précisé que la Thaïlande a contribué aux efforts internationaux, en accueillant depuis 25 ans le Centre asiatique de planification préalable aux catastrophes (ADPC) à Bangkok. Depuis mars 2012, la Thaïlande préside le Comité de gestion des catastrophes de l’ASEAN et, en 2013, elle accueillera le deuxième Sommet Asie-Pacifique sur l’eau dont le but est de partager les expériences en matière de gestion de catastrophes comme les inondations, les sécheresses et l’élévation du niveau de la mer. Il a indiqué que depuis les inondations sans précédente de 2011, le Gouvernement thaïlandais a mis en place un nouveau système de gestion des eaux et de prévention des inondations. Il a insisté sur le fait que le renforcement des capacités est la clef du succès de la gestion des crises humanitaires, en jugeant indispensables une approche holistique et un système intégré de la gestion des catastrophes.
Il a aussi jugé indispensable l’accès à des financements équitables, prévisibles et flexibles, en précisant que la Thaïlande a décidé d’augmenter sa contribution au Fonds central pour les interventions d'urgence (CERF). Soulignant l’impact négatif des catastrophes sur les efforts de développement et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le représentant a encouragé les États Membres à tenir compte des conséquences négatives des catastrophes lors de l’élaboration de leurs plans nationaux de développement durable. En outre, M. Sinhaseni s’est félicité de la coopération et du partenariat entre les organisations internationales pour l’autonomisation des femmes dans la prévention des catastrophes.
Mme CHERYL SABAN (États-Unis) a annoncé que les États-Unis avaient fourni 4 milliards de dollars pour l’aide humanitaire au cours de leur dernier exercice biennal. Au-delà de cet effort financier, les États-Unis sont engagés à créer des conditions favorables pour que l’aide puisse être apportée de façon rapide et efficace à ceux qui en ont le plus besoin.
La représentante a reconnu que les crises humanitaires récentes ont mis à l’épreuve les aptitudes de l’ensemble du système des Nations Unies. « Nous devons redoubler d’efforts pour améliorer la réactivité du système et renforcer le rôle de chef de file de l’ONU sur le terrain », a-t-elle déclaré. Elle a exhorté les acteurs humanitaires à rendre le système plus cohérent et mieux coordonné. À cet égard, elle a noté avec satisfaction que l’ONU continue d’avancer des candidats avec une bonne expérience humanitaire, même s’il reste encore des progrès à réaliser. Ainsi les agences humanitaires bien établies devraient-elles fournir le plus de candidats possibles pour les coordonnateurs résidents.
Les États-Unis sont attachés à construire un système inclusif qui réponde aux nouveaux acteurs et aux nouvelles approches multilatérales. L’élément clef est l’établissement de politiques et de plans d’action qui améliorent la qualité de la collecte de données et de l’échange d’informations pour mieux préparer et réagir plus efficacement aux urgences humanitaires.
Par ailleurs, la représentante s’est dite préoccupée par les entraves qui continuent de bloquer l’accès des travailleurs humanitaires aux populations vulnérables, surtout dans les cas de conflit. Elle a demandé que les attaques « innommables et inacceptables » dirigées contre le personnel humanitaire, et notamment médical, cessent. Enfin, elle a réaffirmé son adhésion aux principes essentiels d’impartialité et de neutralité.
M. XOLELA LAWRENCE NOFUKUKA (Afrique du Sud) a engagé la communauté internationale à appuyer le renforcement des capacités des pays en développement en matière de réduction des risques de catastrophe et de réponse aux situations d’urgence. Il faut investir davantage dans les systèmes d’alerte précoce, mettre l’accent sur l’élaboration de stratégies de réduction des risques et continuer de considérer le Cadre d’action de Hyogo comme un « guide essentiel ». Le représentant a souligné la nécessité d’aider les pays en développement à mettre sur pied des stratégies d’adaptation et d’atténuation des effets des changements climatiques. Après avoir commenté la situation au Sahel, « un énorme défi pour la communauté humanitaire internationale », M. Nofukuka s’est inquiété des attaques délibérées contre le personnel humanitaire. Il a engagé les États concernés à leur accorder un accès sans entraves et à veiller à leur sûreté et à leur sécurité.
M. LI BAODONG (Chine) a d’abord tenu à rappeler que toute opération humanitaire doit se fonder sur la résolution 46/182 de l’Assemblée générale qui consacre la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale des pays récipiendaires de l’aide, et la nécessité absolue de respecter le droit international et les lois nationales, d’éviter toute politisation des questions humanitaires et d’adhérer à la non-militarisation de l’aide.
Le représentant a ensuite souligné que le renforcement des capacités est essentiel pour faire baisser la pression des besoins humanitaires. Il a aussi souligné l’importance des partenariats pour renforcer la coopération et rationaliser les ressources. Dans ce contexte, le leadership du pays touchés doit être respecté, des structures de coordination doivent être mises en place et les mécanismes et ressources de l’ONU doivent être pleinement exploités pour jouer le rôle central de coordination.
Enfin, le représentant a insisté sur la nécessité du bon fonctionnement du système humanitaire des Nations Unies qui doit améliorer encore ses mécanismes, accélérer sa réforme, accroître la participation des États Membres, améliorer sa gestion et renforcer son efficacité. Depuis le début de l’année, a conclu le représentant, la Chine a apporté une aide alimentaire au Tchad et à d’autres pays du Sahel, ainsi qu’une assistance humanitaire à Cuba et à la Syrie, entre autres.
M. DMITRY I. MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) a souligné que, comme l’assistance humanitaire doit être menée rapidement et sans heurt, toute manipulation de cette assistance ne saurait être acceptable. La politique n’a pas sa place dans l’assistance humanitaire, a-t-il insisté, avant de rappeler les acteurs humanitaires à leur obligation de rendre des comptes. Dans leur propre territoire, les États devraient avoir toute latitude pour diriger les efforts humanitaires et, à cet égard, une liaison étroite entre ces derniers et les Nations Unies est de la plus haute importance tout comme l’est le renforcement des capacités locales et nationales.
Le représentant a voulu que l’exemple de son pays qui a créé un Centre de diffusion d’informations sur les risques de catastrophe et la coordination de l’action humanitaire soit suivi partout dans le monde où d’ailleurs les résidents coordonnateurs et les coordonnateurs humanitaires de l’ONU devraient coopérer plus étroitement. S’il a reconnu que la protection du personnel humanitaire relève de la responsabilité des États, il a prévenu que le recours aux moyens militaires pour protéger ce personnel ne peut se faire qu’exceptionnellement.
Mme CHUN HYE-RAN (République de Corée) a estimé que l’ONU devait jouer le rôle principal en matière de coordination de l’aide humanitaire, notamment en présentant aux nouveaux acteurs les mécanismes de coordination existants. Elle a souligné la nécessité d’établir des partenariats plus forts, notamment pour permettre aux acteurs humanitaires d’atteindre des zones difficiles d’accès et a appelé l’ONU à faciliter la participation des partenaires locaux en clarifiant le rôle des ONG locales et en identifiant leurs avantages comparatifs. La représentante a également encouragé l’ONU à appuyer les petites organisations nationales en simplifiant les procédures d’accès aux fonds communs et à renforcer les capacités du personnel national.
Mme Chun a jugé utile de créer une plateforme mieux coordonnée pour résoudre les problèmes liés aux chevauchements et aux écarts entre les agences humanitaires et de développement. Elle a insisté sur la nécessité de mieux comprendre l’importance qu’il y a à établir le lien entre aide humanitaire et coopération au développement. La représentante a annoncé que son gouvernement avait l’intention de lancer, l’année prochaine en Afghanistan, un programme d’aide de 100 millions de dollars. En matière de préparation aux risques de catastrophe, elle a préconisé l’élaboration d’une approche « complète, intégrée et holistique ». Elle a enfin annoncé que la République de Corée et la Thaïlande coprésideront au mois de mai prochain l’Exercice du Forum régional de l’ASEAN sur les secours en cas de catastrophe qui, a-t-elle précisé, mettra l’accent sur la coordination entre les secteurs civil et militaire.
M. PAUL SEGER (Suisse) a estimé que le système de réponse humanitaire de l’ONU devait s’adapter aux défis actuels afin d’être plus efficace. Des changements institutionnels et opérationnels sont donc nécessaires. Le représentant a notamment réclamé l’établissement d’un système plus inclusif et l’élargissement des partenariats. Une collaboration renforcée avec les structures régionales s’impose également, et il faut renforcer les capacités de résistance des communautés concernées.
Poursuivant, le représentant a souligné le fait que les liens entre développement, relèvement précoce, préparation et prévention relèvent simultanément de l’humanitaire et du développement. Il a estimé que la création de partenariats avec des donateurs non traditionnels permettrait de renforcer et de compléter le système onusien. Il a insisté sur l’importance du partage des données et estimé que le « transformative agenda » doit être considéré comme la base pour atteindre les objectifs en matière d’aide humanitaire. Il a appelé les agences à renforcer leur engagement collectif envers ce processus. Il n’a pas voulu conclure sans souligner l’importance de l’accès aux populations touchées et dont la responsabilité première incombe, a-t-il insisté, à l’État concerné.
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a salué les rapports du Secrétaire général sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence et le processus mené par le Comité permanent interorganisations pour améliorer la qualité des mécanismes d’intervention. Le système actuel ne s’est pas adapté suffisamment vite à l’évolution des besoins et il n’a pas fait preuve de la flexibilité nécessaire face aux nouvelles réalités. Il faut donc construire un système humanitaire global plus inclusif, a estimé le représentant.
L’engagement humanitaire de la Malaisie se fonde sur une approche à trois niveaux: de gouvernement à gouvernement, via l’assistance bilatérale ou la coopération dans un forum international; à travers des ONG; et de peuple à peuple. Au niveau multilatéral, la Malaisie accueille l’entrepôt de fournitures humanitaires des Nations Unies (UNHRD), destiné à renforcer la réponse de la communauté internationale dans les situations d’urgence.
S’agissant des catastrophes naturelles, M. Hanif a mis en relief le concept de résilience défini dans le Cadre d’action 2005-2015 de Hyogo. La Malaisie travaille avec le secteur privé, les institutions nationales, les universités et les ONG pour assurer la résilience des communautés grâce à un processus de développement à long terme.
Par ailleurs, le représentant a réaffirmé l’engagement de son pays à assister le peuple palestinien. En novembre dernier, la Malaisie a offert 200 000 dollars à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et promis un million de dollars supplémentaires pour aider les Palestiniens affectés par la récente agression militaire israélienne à Gaza.
M. MASOOD KHAN (Pakistan) a fait valoir l’expérience de son pays en termes de défis humanitaires qui a non seulement renforcé sa foi dans les principes cardinaux de l’assistance humanitaire internationale mais lui a également permis d’identifier les lacunes de l’ONU et de la communauté internationale. Le représentant a donc d’abord insisté sur le rôle principal de l’État affecté pour ce qui est de l’initiation, de l’identification, de la coordination et de l’acheminement de l’aide humanitaire, conformément à la résolution 46/182 de l’Assemblée générale. Il a ensuite jugé important de se tourner vers les marchés locaux pour s’approvisionner en matériel et articles humanitaires et de recourir à l’expertise locale, ce qui permet d’économiser l’argent et de contribuer au développement à long terme.
Il est tout aussi nécessaire, a-t-il poursuivi, de s’assurer d’un certain degré de confiance entre donateurs, acteurs humanitaires internationaux et pays affectés. Le renforcement des capacités, a-t-il ajouté, est un élément clef de la préparation des pays vulnérables aux urgences humanitaires. Le représentant a d’ailleurs demandé aux acteurs humanitaires internationaux de travailler strictement dans le cadre des accords signés avec leur pays hôte. Il faut améliorer le dialogue entre pays en développement et OCHA, a-t-il dit, en se félicitant que la proposition du Pakistan ait été reprise dans la résolution.
Il serait également pertinent, a-t-il encore dit, de souligner que les rapports du Secrétariat de l’ONU doivent s’en tenir aux faits et refléter la vérité selon laquelle des différentes situations ne peuvent être comparées. La coopération, a lancé le représentant comme mot d’ordre, en précisant qu’elle exige de la sensibilité face à des situations spécifiques et l’abandon des politisations indues du travail humanitaire. Enfin, le représentant a souligné le caractère crucial de la sûreté et de la sécurité des agents humanitaires et demandé aux Nations Unies d’appréhender la question de manière holistique.
Mme TINE MORCH SMITH (Norvège) a fait observer que le fait d’être un réfugié ou une personne déplacée est une situation dangereuse, les personnes vulnérables le devenant encore plus lorsqu’elles sont contraintes de quitter leur foyer. Elle a donc estimé essentiel de faire en sorte que les victimes des guerres et des conflits reçoivent appui et protection le plus près possible de chez elles. La représentante s’est inquiétée du nombre d’hôpitaux et professionnels de la santé qui sont pris pour cible. Elle a notamment évoqué l’explosion, en décembre 2009 en Somalie, d’une bombe, lors d’une cérémonie de remise de diplômes à des étudiants en médecine et fait observer qu’en République démocratique du Congo (RDC), 40 000 personnes meurent tous les mois des suites de maladies guérissables. Le manque de sécurité lié aux conflits armés est la raison principale pour laquelle, ces personnes n’obtiennent pas de soins, s’est-elle inquiétée. Elle a rappelé les parties aux conflits à leur responsabilité, en vertu du droit international humanitaire, et engagé les États Membres ayant une quelconque influence à exercer une pression sur elles.
Mme SHULAMIT YONA DAVIDOVICH (Israël) a tout d’abord parlé de l’aide humanitaire accordée par son gouvernement en 2012 aux victimes des inondations à Fidji, de l’incendie de la prison de Comayagua au Honduras et des explosions qui ont eu lieu à Brazzaville, en République du Congo. Elle a également indiqué qu’Israël avait versé 200 000 dollars au Programme alimentaire mondial (PAM). Pour la représentante, la préparation aux risques de catastrophes doit figurer au cœur de l’action ; les investissements dans ce domaine étant capitaux. Sur ce plan, le Gouvernement israélien a, par exemple, lancé en 2005, l’initiative « Tama 38 » qui offre des incitations fiscales au secteur privé pour la résistance des immeubles. L’impact des catastrophes peut être atténué considérablement si on instaure une culture de la prévention et de la résilience. La représentante a insisté sur l’importance de la coordination entre les secteurs privé et public et les ONG, et entre les acteurs nationaux et internationaux.
Mme Davidovich s’est par ailleurs inquiétée de l’instrumentalisation de l’aide humanitaire par certains acteurs non étatiques. Il est essentiel, a-t-elle souligné, de coordonner l’aide humanitaire par les canaux légitimes et reconnus. La représentante n’a pas manqué de dénoncer les délégations qui profitent de ce débat pour dire des mensonges sur son pays.
M. SERGIO RODRIGUEZ DOS SANTOS (Brésil) a fait valoir que l’aide humanitaire est étroitement liée au développement durable. À cet égard, il s’est félicité du Document final de Rio+20, intitulé « L’avenir que nous voulons », et du double objectif qui consiste à accroître la résilience et à faciliter la transition entre secours, relèvement et développement.
Après avoir attiré l’attention sur la crise alimentaire mondiale et les fluctuations récentes des prix des denrées, le représentant a appuyé l’initiative « Défi Faim zéro » du Secrétaire général. Les États Membres doivent appuyer des projets de coopération humanitaire, avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), en vue de faciliter l’accès à la nourriture des populations vulnérables et d’aider l’agriculture familiale.
Pour sa part, le Brésil vient de verser à l’UNICEF la somme de 1,2 million de dollars pour des activités au Niger, en Mauritanie, au Mali, en Somalie et en Éthiopie, entre autres, et versé une autre enveloppe de 7,5 millions de dollars à l’UNWRA. Enfin, M. dos Santos a évoqué le Dialogue sur les partenariats humanitaires lancé par le Brésil et la Suède avec la participation d’OCHA et de 19 États Membres.
M. ANDY RACHMIANTO (Indonésie) a tout d’abord insisté, en ce qui concerne l’accès et la protection du personnel humanitaire, sur la nécessité de maintenir et d’améliorer le dialogue, de mobiliser l’appui des parties prenantes et d’assurer un accès sûr et sans entrave à l’aide humanitaire. Il a ensuite fait observer que le nombre des actes de violence, y compris sexuels, contre les enfants en situation d’urgence humanitaire demeure alarmant. Il a appelé à la poursuite de l’intégration de la perspective « genre » dans les plans humanitaires. Il a aussi souligné « l’importance suprême » du Cadre d’action de Hyogo et la nécessité d’inclure la préparation et la réduction des risques de catastrophe à l’Agenda pour le développement post-2015.
M. Rachmianto s’est dit gravement préoccupé par la situation humanitaire du peuple palestinien et a insisté sur la nécessité pour les parties de reprendre le dialogue pour trouver une issue juste et durable qui réponde tant aux aspirations des Israéliens que des Palestiniens. Il a exhorté Israël à mettre un terme à toutes ses activités de peuplement.
M. KAZUO KODAMA (Japon) a rappelé que l’importance des partenariats variés a été soulignée à la Conférence ministérielle sur la réduction des risques de catastrophe qui s’est tenue à Tohoku en juin dernier. Le Japon s’efforce aussi de nouer des partenariats dans la région Asie-Pacifique, par exemple, par une aide au Centre de coordination pour l’assistance humanitaire de l’ASEAN. S’agissant du renforcement de la résilience des communautés, le représentant a prôné une coopération plus étroite entre les parties prenantes nationales et les acteurs humanitaires et du développement. À cet égard, il a appuyé le « Transformative agenda » et réitéré l’engagement du Japon de verser à partir de 2013 la somme de 3 milliards de dollars sur une période de trois ans, pour les efforts de réduction des risques de catastrophe. La prochaine conférence sur la question se tiendra d’ailleurs au Japon en 2015.
M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a fait une déclaration conjointe avec la Suède, qui symbolise leur foi dans le partenariat et le dialogue, et reconnaît la nécessité de renforcer la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les organismes des Nations Unies. L’Inde et la Suède rappellent que le droit international humanitaire constitue le fondement de l’aide humanitaire. Les deux pays défendent les principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance, de même que les principes de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États.
Les enseignements tirés des catastrophes récentes et des crises humanitaires aigües confirment la nécessité de dialoguer davantage avec les bénéficiaires, a poursuivi le représentant. L’Inde et la Suède saluent les efforts entrepris par les Nations Unies pour renforcer la préparation aux catastrophes, comme la coopération entre OCHA et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Sahel, et pour combler le fossé entre les secours d’urgence et le développement à long terme. Il faut également garantir un accès sans entrave et sûr pour le personnel humanitaire.
Préoccupé également par les crises dont on parle peu, le représentant a encouragé tous les acteurs à renforcer leur appui à OCHA et à contribuer au Fonds central pour les interventions d’urgence. Enfin, la collecte de données joue un rôle clef pour améliorer le processus de prise de décisions dans un monde où le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire augmente sans cesse.
M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a souligné l’importance que le travail lié à la résilience se fonde sur une approche intégrée et coordonnée, insistant sur la lutte contre les doubles emplois. Se félicitant que la résolution mette l’accent sur le renforcement des liens régionaux, il a avoué qu’après le tremblement de terre et le tsunami de 2010, son propre pays a ressenti le besoin de tels liens, en particulier pour les efforts de reconstruction et de prévention auxquels a aussi été impliquée la société civile. Le représentant a salué les dispositions de la résolution sur la sécurité du personnel humanitaire, en particulier le personnel médical, et sur la prise en compte des besoins des personnes handicapées, la voie royale pour l’édification d’une société inclusive.
Compte tenu de la situation économique et financière actuelle, il est bon, a estimé le représentant, que la résolution parle de la redevabilité de tous les acteurs et à toutes les étapes de l’assistance humanitaire. Il a conclu sur la nécessité d’exploiter le lien entre humanitaire et développement, seule façon d’aider les États à mettre en place un environnement stable et à assurer une paix durable.
Mme ADRIANA MURILLO RUIN (Costa Rica) a constaté que le monde est confronté à de nouvelles crises provoquées par les violations des droits de l’homme, l’instabilité politique et les conflits armés. Pour répondre à ces défis de façon constructive, les parties doivent entretenir un dialogue soutenu et séparer les questions humanitaires des questions politiques ou de sécurité, a-t-elle dit. S’il faut éviter d’abuser du concept d’accès rapide sans entrave, il faut toutefois reconnaître son importance pour l’efficacité de l’aide humanitaire sur le terrain. Pour le Costa Rica, il ne faut pas privilégier des considérations politiques face à la vie et au bien-être des populations dans le besoin.
Mme Ruin a déploré ensuite la violence dirigée contre le personnel humanitaire, notamment le personnel recruté sur le plan local et s’est dite préoccupée par le fait que la majorité des victimes ont résulté d’actes extrémistes. Par ailleurs, compte tenu de l’impact des changements climatiques et du nombre croissant des catastrophes naturelles, il faut une réponse mieux intégrée et une coordination plus étroite entre tous les agents humanitaires et du développement. Les expériences récentes dans la corne de l’Afrique et le passage de l’ouragan Sandy ont mis en relief la nécessité de renforcer la résilience et le développement à long terme des communautés.
JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) s’est alarmé par le fait qu’aujourd’hui 60 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire et que le coût économique des catastrophes a augmenté, même si le nombre des situations humanitaires a baissé en 2012. L’impact des changements climatiques et la fréquence des catastrophes naturelles soulignent la nécessité d’une plus grande coordination entre ceux qui travaillent dans les secteurs humanitaire, politique, de développement et de sécurité.
La Nouvelle-Zélande reconnaît que la réduction des risques de catastrophe est la voie la plus rentable pour réduire l’impact des crises humanitaires; un dollar investi dans la prévention peut conduire à une économie de sept dollars dans la réponse humanitaire. Comme les autres pays, la Nouvelle-Zélande tient aux principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance, d’autant plus que des partenariats se forme une plus variété d’acteurs. La Nouvelle-Zélande croit aussi, a ajouté le représentant, que lorsqu’on parle de la participation de tous, il faut inclure non seulement acteurs humanitaires et du développement mais aussi ceux qui sont les populations affectées, en tenant compte des dimensions genre, âge et handicap. Il est impératif que les États Membres se penchent sur la question de la violence sexuelle dans les situations humanitaires et combattent l’impunité.
Mme DESSIMA M. WILLIAMS (Grenade) a insisté sur l’importance de la coordination à tous les niveaux, faisant observer que ce n’est que par la collaboration que l’on pourra espérer réduire les risques de catastrophe. Elle a estimé qu’une meilleure réponse était nécessaire contre les changements climatiques, laquelle permettrait de réaffecter des ressources pour faire face à d’autres types de catastrophes. Au XXIe siècle, a-t-elle enchaîné, aucun gouvernement ne peut seul faire face à une catastrophe, d’où l’importance de la collaboration entre secteur public, secteur privé et universités, entre autres partenaires. La représentante a passé en revue les grandes lignes d’un programme pilote de résistance aux catastrophes qui a été établi dans sa région avec l’appui du Gouvernement canadien. Elle a insisté pour que le travail humanitaire reflète la dimension égalité entre les sexes.
M. WALTER A. FÜLLEMANN, Chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a déclaré que le CICR a établi des partenariats actifs avec 107 sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Ces partenariats peuvent revêtir plusieurs formes: certains sont avant tout opérationnels et axés sur les interventions d’urgence, alors que d’autres portent principalement sur le renforcement des capacités dans des domaines spécifiques tels que la préparation aux conflits. Il a cité en exemple les partenariats de coopération avec les sociétés nationales de Syrie, du Mali, d’Afghanistan, de Somalie, du Soudan du Sud et de la République démocratique du Congo. Il a mis l’accent sur l’importance de la coordination, en notant la difficulté d’apporter une réponse humanitaire cohérente, coordonnée et efficace du fait du nombre croissant et de la diversité des acteurs humanitaires. Il a déclaré que le CICR s’est engagé à établir un dialogue et à coopérer avec tout acteur qui fournit une aide humanitaire sur le terrain, dans un esprit d’efficacité et de pragmatisme.
L’expérience opérationnelle a prouvé à maintes reprises que pour assurer l’accès et l’acceptation, il faut que les objectifs de l’action humanitaire en réponse aux conflits armés et autres situations de violence demeurent distincts des objectifs militaires ou politiques. La violence contre le personnel de santé, les installations sanitaires et leurs bénéficiaires est un défi humanitaire majeur qui est encore bien trop souvent négligé. Face à cette réalité, le CICR a lancé en 2011 une initiative sur quatre ans intitulée « Les soins de santé en danger ». L’idée est de travailler avec les États et d’autres intervenants, afin de prendre des mesures concrètes pour améliorer l’accès aux soins de santé et rendre leur fourniture plus sûre dans les conflits armés et autres situations d’urgence.
Il a ajouté qu’un autre défi pour le CICR réside dans l’écart qui se creuse entre, d’une part le besoin de protection et d’assistance dans les crises les plus graves et, d’autre part, l’accès de plus en plus difficile des organisations humanitaires aux groupes de personnes vulnérables. Il a mis l’accent sur les diverses initiatives auxquelles participe le CICR dans le but de réduire cet écart, dont la mise en œuvre d’un plan d’action quadriennal pour la mise en œuvre du droit international humanitaire. « Ce n’est qu’en respectant les principes de l’action humanitaire et en engageant un dialogue avec toutes les parties concernées qu’il sera possible d’apporter la meilleure réponse aux besoins urgents et d’améliorer de manière durable le bien-être des êtres humains », a conclu M. Füllemann.
M. MARWAN JILANI, Observateur permanent de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a estimé que maintenant que la Conférence de Doha sur le climat a fermé ses portes, il faut traduire notre responsabilité en actes concrets, en engagements et en ressources pour aider les gouvernements à aider leurs populations. Nous pouvons, a-t-il rappelé, réduire l’impact des changements climatiques par des systèmes de réduction des risques de catastrophes et de préparation. Les autorités nationales doivent investir dans la résilience. Elles ont le devoir de faire appel à l’aide internationale quand l’ampleur d’une catastrophe et les besoins des personnes affectées dépassent leurs capacités.
Il a relayé l’appel du Secrétaire général de fournir en temps opportun un financement pluriannuel, prévisible et souple pour les programmes de résilience, lesquels doivent trouver leur place dans les discussions liées à l’Agenda pour le développement post-2015.
Mme EVELIEN BORGMAN, déléguée de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a estimé que, compte tenu de leur vulnérabilité, toute réponse humanitaire devait prendre en compte les besoins spécifiques de migrants, qu’ils soient réfugiés, personnes déplacées ou travailleurs migrants. Les urgences humanitaires, a-t-elle ajouté, peuvent souvent être considérées comme des crises de la migration puisqu’elles provoquent des flux migratoires intenses et complexes. Elle a expliqué que l’OIM avait mis sur pied un Cadre opérationnel pour la migration de crise afin d’améliorer l’approche multidimensionnelle du phénomène. Ce Cadre vient d’ailleurs d’être ratifié par le Conseil de l’OIM. La représentante a insisté sur l’importance des partenariats et de la coopération entres gouvernements, organisations internationales, société civile et prestataires de services. Elle a souligné la nécessité de lier l’humanitaire et le développement car, a-t-elle fait observer, les personnes en situation de déplacement peuvent avoir besoin d’une aide dans ces deux domaines.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel