L’Assemblée générale invite les États Membres, l’ONU et les organisations régionales à continuer de promouvoir et de pratiquer le recours à la médiation
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Assemblée générale
Soixante-sixième session
128e séance plénière - matin
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INVITE LES ÉTATS MEMBRES, L’ONU ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES
À CONTINUER DE PROMOUVOIR ET DE PRATIQUER LE RECOURS À LA MÉDIATION
Elle invite tous les acteurs concernés à utiliser les « Directives pour une médiation efficace », présentées dans le rapport du Secrétaire général
L’Assemblée générale a, aujourd’hui, invité les États Membres, les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales « à continuer de promouvoir et de pratiquer autant qu’il conviendra le recours à la médiation et aux autres outils cités au Chapitre VI de la Charte pour le règlement pacifique des différends et la prévention et le règlement des conflits ».
Par une résolution* adoptée sans vote, l’Assemblée générale a également engagé tous les acteurs concernés par la médiation à utiliser les « Directives pour une médiation efficace dans leur travail de médiation, dans la mise en place de capacités de médiation et dans leurs activités de coopération, en particulier dans le contexte de médiations spécifiques ».
Les Directives seront officiellement lancées le 27 septembre prochain, lors d’une séance plénière de haut niveau, a indiqué le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, en présentant, devant les États Membres, son rapport sur le renforcement du rôle de la médiation dans le règlement pacifique des différends et la prévention et le règlement des conflits**.
La résolution, présentée par la Turquie et la Finlande, qui coprésident le Groupe des amis de la médiation, invite enfin le Secrétaire général à informer régulièrement les États Membres sur les activités de médiation de l’ONU.
Les Directives, présentées en annexe du rapport du Secrétaire général, recensent plusieurs éléments fondamentaux pour une médiation efficace et offrent des suggestions quant à la manière de les appliquer concrètement.
Dans son rapport, où figurent, dans une autre annexe, les vues des États Membres, le Secrétaire général fait le bilan de l’application, un an après son adoption, de la résolution 65/283, la première de l’Assemblée générale sur la médiation.
Les Directives, précise M. Ban, « expliquent que le médiateur doit avoir de l’expérience et pouvoir compter sur un appui professionnel, et soulignent qu’une évaluation soigneuse, une bonne planification et un suivi régulier améliorent les chances de succès et réduisent les risques d’erreur dans la médiation ».
De même, « elles insistent sur l’importance de conditions extérieures favorables et mettent l’accent sur la coopération entre les entités associées à la médiation ».
Selon le Secrétaire général, « si tous ces facteurs sont importants, il n’en reste pas moins que le succès ou l’échec du processus de médiation dépend en dernier ressort de l’acceptation de la médiation par les parties et de leur volonté de parvenir à un accord ». « Si les parties sont sincèrement prêtes à rechercher une solution négociée, le médiateur peut jouer un rôle inestimable », conclut-il.
Devant l’Assemblée générale, M. Ban a affirmé que l’exercice de la médiation de l’Organisation s’inspirait des capacités et de l’expérience de l’ensemble du système des Nations Unies. « Cependant, la médiation n’est pas le pré carré des Nations Unies », a-t-il dit.
« Les organisations régionales, sous-régionales et les organisations non gouvernementales y participent davantage. C’est un atout. Il est de notre responsabilité de travailler conjointement pour que la médiation puisse être organisée conjointement », a ajouté M. Ban, mettant l’accent sur l’importance des partenariats.
Le Secrétaire général a, de même, insisté sur la présence nécessaire de davantage de femmes dans les processus de paix.
Auparavant, M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser, Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée, avait rappelé que cette session de l’Assemblée générale, qu’il a présidée, avait fait de la médiation une priorité. L’objectif, a-t-il dit, était de déterminer les difficultés auxquelles sont confrontés les différents acteurs, et de trouver les réponses et les solutions, ainsi que des mécanismes et instruments adéquats.
M. Al-Nasser, qui a fait état de la réunion officieuse de haut niveau de l’Assemblée générale du 23 mai dernier, s’est réjoui du fait que son successeur, M. Vuk Jeremić, de la Serbie, ait choisi le règlement des différends par des moyens pacifiques comme thème du débat général de la soixante-septième session de l’Assemblée générale. « À l’Assemblée générale, nous devrons garder l’élan acquis et continuer de nous attaquer aux difficultés que nous rencontrons », a-t-il déclaré.
L’ensemble des délégations intervenues dans le cadre d’explications de position ont salué l’importance de ce texte qui constitue une évolution positive préparant le terrain à de nouveaux progrès en matière de médiation. Le délégué de l’Union européenne s’est notamment félicité de la qualité du processus de préparation des Directives, qu’il a qualifiées « d’outil très utile pour appuyer la médiation dans le monde en entier ». Il a dit l’importance de la cohérence, de la coordination et de la complémentarité des activités des efforts de médiation, avant de déclarer essentiel de s’assurer de la qualité des accords de paix. Il a, en outre, souligné l’importance de nommer un seul chef de file pour la médiation.
Après avoir fait part de l’expérience du Groupe de Rio et de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR) pour mettre fin à des conflits armés en Amérique latine et dans les Caraïbes, le représentant du Venezuela a jugé essentiel de cesser de faire primer les intérêts des grandes puissances militaires au détriment des objectifs humanitaires. Il a souhaité que l’ONU agisse de façon neutre, impartiale et humaniste pour renforcer son pouvoir de médiateur.
Mettant l’accent sur l’expérience de son pays en matière de résolution de conflits au sein de ses frontières, le représentant de l’Indonésie a estimé indispensable que les États Membres parties à des conflits s’engagent à trouver la paix par l’intermédiaire d’un processus politique crédible et durable et marqué par une appropriation nationale.
De son côté, le délégué du Burkina Faso a appelé à une meilleure coordination entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales africaines en matière de médiation dans le souci de rationaliser l’emploi des ressources, tout en garantissant le renforcement des capacités de l’Union africaine en la matière.
Son collègue du Soudan a invité le Conseil de sécurité à s’inspirer des efforts de l’Assemblée générale visant à inclure la tolérance et le pardon dans le cadre de la médiation, et à cesser de défendre la culture de la guerre et l’escalade des tensions dans les conflits en cours.
S’appuyant sur l’expérience de son pays en matière de règlement des différends à caractères tribaux par le biais de la médiation, il a exhorté l’ONU à appuyer les capacités du Soudan pour promouvoir la paix au Darfour par la réconciliation et le pardon plutôt que par la politisation.
Par ailleurs, la délégation de l’Argentine a dit espérer que les missions de bons offices du Secrétaire général s’agissant des îles « Malvinas » puissent être suivies d’effet, et que le Royaume-Uni s’acquitte de ses obligations au titre de la Charte des Nations Unies et que les négociations sur ce sujet reprennent.
Le représentant du Royaume-Uni, exerçant son droit de réponse, a réaffirmé le principe d’autodétermination, à la base, a-t-il dit, de la position de son pays sur les îles « Falkland ». Les représentants de ce territoire, démocratiquement élus, ont exprimé leur avis quand ils se sont présentés devant le Comité de la décolonisation en juin 2012, en disant clairement qu’ils ne voulaient pas voir changer le statut des îles, a-t-il expliqué.
Son collègue de l’Argentine a répété que les îles « Malvinas » faisaient partie intégrante du territoire national argentin et étaient occupées illégalement par le Royaume-Uni. Cette occupation illégale, a-t-il assuré, a poussé l’Assemblée générale à adopter des résolutions qui reconnaissent l’existence de ce différend sur la souveraineté relative aux îles « Malvinas » et encouragent les deux pays à reprendre les négociations en vue de le régler.
Le délégué britannique a, à son tour, redit qu’il ne considérait pas qu’il y ait un conflit, et que son pays n’avait aucun doute concernant la souveraineté sur ces îles. Cette position a été de nouveau contestée par son homologue argentin, qui a réaffirmé la souveraineté de l’Argentine sur ce territoire.
** A/66/811
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