AG/SHC/4037

Pauvreté et chômage des jeunes, obstacles persistants au développement social, affirment les délégations devant la Troisième Commission

09/10/2012
Assemblée généraleAG/SHC/4037
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

3e et 4e séances – matin et après-midi


PAUVRETÉ ET CHÔMAGE DES JEUNES, OBSTACLES PERSISTANTS AU DÉVELOPPEMENT SOCIAL,

AFFIRMENT LES DÉLÉGATIONS DEVANT LA TROISIÈME COMMISSION


La cohérence des politiques et la mobilisation de ressources

parmi les solutions envisageables pour surmonter ces obstacles


La pauvreté et le chômage de la jeunesse sont des défis majeurs que tous les pays doivent relever dans le cadre du suivi du Sommet mondial pour le développement social, ont souligné aujourd’hui, au dernier jour du débat général de la Troisième Commission, les délégations qui se sont exprimées sur les questions sociales, humanitaires et culturelles.


Partant du constat du Secrétaire général* que si le taux de diminution observé entre 1990 et 2005 se poursuivait, il faudrait 88 ans de plus pour éliminer l’extrême pauvreté, le Pakistan, l’Indonésie et le Viet Nam, en particulier, ont estimé que la cohérence des politiques et la mobilisation de ressources financières suffisantes s’imposaient.


Certains intervenants ont évoqué, à cet égard, la cinquantième session de la Commission du développement social dont le thème prioritaire fut consacré à l’élimination de la pauvreté. 


Beaucoup de pays ayant réussi à réduire la pauvreté sur le plan des revenus se heurtent, néanmoins, à des difficultés considérables dans des secteurs tels que l’accès à l’éducation, à l’alimentation et à d’autres services de base, aggravées par la crise alimentaire.


Il s’avère, dès lors, que pour les pays en développement, et de plus en plus pour les pays développés depuis la crise de la dette souveraine dans la zone euro, les programmes de protection sociale sont essentiels pour réduire la précarité.  Ainsi, près de 75% de la population mondiale n’est pas encore couverte par une sécurité sociale adéquate.


L’Algérie, qui se faisait la voix du continent africain, a mis en relief « l’urgence pour la communauté internationale d’apporter son soutien afin que les résultats très encourageants enregistrés ces dernières années sur le continent, en termes de croissance du PIB, de santé publique, et de réduction de la pauvreté, ne soient pas remis en cause ».


D’autre part, « l’absence d’opportunités de développement des jeunes est porteuse de comportements asociaux dans cette catégorie de la population », a observé le Bélarus, qui a mis en place un système d’assurance chômage.


« Si l’excuse est la crise, alors je réponds que c’est l’occasion idéale pour faire preuve de créativité!  Réveillez les talents des jeunes! », a lancé la jeune représentante de Slovaquie, en rejetant les « prétextes » invoqués par les gouvernements pour justifier l’absence de progrès dans le système éducatif, clef de voûte du développement social.


Des pays ayant traversé un conflit armé ont fait part de difficultés spécifiques héritées de cette période.


«  LeGouvernement libyen actuel est confronté à des responsabilités colossales et à des enjeux très importants pour faire face au chômage, à la corruption et à la distribution de services sociaux comme l’approvisionnement en eau et l’assainissement », a déclaré la représentante de la Libye.


La République démocratique populaire lao a rappelé, pour sa part, qu’elle a été « la nation la plus lourdement bombardée au monde, spécialement lors de la guerre du Viet Nam ».


De ce fait, aujourd’hui encore, quelque 120 000 Laotiens souffrent d’un handicap consécutif à l’utilisation d’armes à sous-munitions et autres engins explosifs, a expliqué le représentant de ce pays qui a d’ailleurs ratifié, en 2009, la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées. 


La représentante de la République démocratique du Congo (RDC) a constaté, que, malgré tous les efforts déployés par son pays, « il se trouve confronté aux conflits armés et à l’instabilité politique dans l’est, perpétrés par la milice M23 hostile au développement social du pays ».  Le représentant des jeunes de Géorgie a, lui, traité des traumatismes chez les enfants et les jeunes suite au conflit avec la Fédération de Russie, en août 2008.


Le Burkina Faso, le Mexique, Saint-Marin et d’autres délégations ont salué la décision de l’Assemblée générale de tenir, en 2013,une Réunion de haut niveau en vue de définir un programme de développement qui tiendrait compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà.


Dans le cadre du développement social, la Commission a notamment discuté de la « Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale »; du « Développement social: développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille »; et de la « Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement ».


La Troisième Commission se réunira à nouveau demain, mercredi 10 octobre, à 10 h 15, pour entamer l’examen combiné de deux points à son ordre du jour: prévention du crime et justice pénale; et contrôle international des drogues.


* A/67/179



DÉVELOPPEMENT SOCIAL


Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/67/179)


Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/67/61–E/2012/3, A/67/211 et A/67/153)


Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/67/188)


Suite et fin du débat général


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a constaté que la situation en termes d’inégalités ne s’est pas améliorée compte tenu de la difficile reprise économique mondiale, tandis que la crise alimentaire a fortement affecté le revenu des familles les plus pauvres, en particulier dans le monde en développement.  La crise a également sévèrement touché les chances d’emploi décent des jeunes, ce qui a mis en péril leurs perspectives d’intégration sociale.


M. Errázuriz a préconisé des politiques d’envergure centrées sur l’autonomisation des individus par la création d’emplois.  Il a affirmé qu’au Chili, le taux de chômage avait diminué à 6,4% mais que la résorption du chômage parmi les jeunes demeurait problématique, avec un taux de 16% de sans-emploi.  En conséquence, il s’avère nécessaire de ne ménager aucun effort en vue de l’intégration des jeunes dans le marché de l’emploi.  Le chômage est un problème mondial persistant, a-t-il souligné.  Les jeunes femmes et hommes autochtones et les personnes handicapées se trouvent dans une situation particulièrement difficile à cet égard. 


Sur la question de la protection sociale, le représentant a mis l’accent sur la nécessité, mise en relief par le Secrétaire général, pour les gouvernements de déterminer un niveau minimal de protection sociale qui soit cohérent avec les conditions du pays.  Il a décrit une série de programmes mis en place par le Ministère du développement social visant à mieux protéger les plus démunis, y compris les familles vivant dans l’extrême pauvreté, à travers des bons et des transferts en espèces, assortis de conditions spécifiques.  L’un des programmes bénéficiera notamment à 250 000 femmes entre 2012 et 2013.  En juillet 2012, un programme de bons solidaires alimentaires a été lancé pour épauler les familles les plus vulnérables et remédier à la hausse des prix des denrées alimentaires de 10,4% l’année dernière.  Il s’est ensuite prononcé en faveur de la nomination d’un rapporteur spécial aux fins d’arriver à une convention juridiquement contraignante sur les droits des personnes âgées.


Deux représentants de la jeunesse du Mexique se sont exprimés au nom de leur pays.  La première déléguée a insisté sur l’importance de l’inclusion pleine et effective des jeunes dans les politiques de développement.  Elle a indiqué que la population mexicaine comptait actuellement plus de 6 millions de personnes mineures.  Elle s’est inquiétée du phénomène par lequel de nombreux jeunes se tournent vers les secteurs informels de l’économie faute de pouvoir trouver une place au sein des structures sociales officielles.  Toutefois, elle s’est réjouie de la tenue en 2013 d’une Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le handicap et a précisé que le Mexique avait apporté une contribution de 20 000 dollars au Fonds d’affectation spéciale du partenariat des Nations Unies pour la promotion des droits des personnes handicapées.


Le second représentant a pour sa part concentré son propos sur la situation des personnes âgées.  Il a rappelé que les personnes âgées représentaient plus de 2 milliards de personnes dans le monde.  À ce titre, elles doivent être intégrées dans les politiques de développement social menées par les gouvernements du monde entier, a-t-il affirmé.  Conscient des difficultés que fait peser la crise économique mondiale sur les gouvernements, il a néanmoins appelé à ne pas négliger le sort des personnes âgées et des autres catégories de population les plus vulnérables.  L’autonomisation de ces populations, le plein emploi et l’intégration sociale doivent être la priorité des États Membres à l’horizon de 2015 et au-delà, a-t-il conclu.


Mme SAMIRA A. ABUBAKAR (Libye) a affirmé que les engagements pris au Sommet du développement social avaient marqué un tournant historique, et que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) représentait un défi majeur pour la Libye.  Le Gouvernement libyen a mis au point un programme de réintégration des combattants ayant contribué au renversement du régime dictatorial, a-t-elle précisé.  C’est aussi une façon de remédier au chômage des jeunes car les combattants bénéficient d’une formation pour intégrer les forces de police et l’armée.


D’autre part, une stratégie et un plan d’action national sur les droits des personnes handicapées sont en passe d’être adoptés, de même qu’une gamme de mesures tendant à la protection sociale des personnes rendues vulnérables par la situation chaotique qu’a connue le pays, ainsi que par les effets de la crise économique mondiale.  Le conflit de 2011 a engendré de nombreux problèmes sociaux car les infrastructures sont détruites et l’ancien régime utilisait des bâtiments pour le stockage d’armes hautement dangereuses.  


Le Gouvernement actuel est confronté à des responsabilités colossales et à des enjeux très importants pour faire face au chômage, à la corruption et à la distribution des services sociaux tels que l’approvisionnement en eau et l’assainissement.  En conclusion, Mme Abubakar a attiré l’attention sur la situation des Palestiniens vivant, selon elle, dans des conditions inhumaines inacceptables du fait de l’occupation étrangère. 


Mme IRINA VELICHKO (Bélarus) a indiqué que les stratégies nationales jouaient un grand rôle dans le développement social.  Elle a détaillé certaines des politiques mises en œuvre par son pays.  En premier lieu, la création d’une base statistique nationale des besoins de la population a permis au Gouvernement du Bélarus d’apporter une aide sociale ciblée pour la fourniture de médicaments aux enfants en bas âge.  Elle a également mis en avant l’élaboration d’un projet d’aide technique pour venir en aide aux personnes handicapées venant en complément d’un réseau existant d’aide sociale gratuite et de foyers pour les personnes handicapées du pays.  


Elle a également exprimé l’inquiétude de son pays à propos des conséquences de la crise économique sur l’intégration des jeunes.  L’absence d’opportunités pour les jeunes entraîne des comportements asociaux dans cette catégorie de la population, a-t-elle expliqué.  Pour répondre à cet enjeu, elle a indiqué que le Bélarus examinait actuellement la mise en place d’un système d’assurance chômage.  Elle a conclu son propos en appelant les organisations internationales à renforcer l’aide apportée aux gouvernements des pays en développement.


GLADWELL WAMBI KAHARA et REBECCA MWAVISHI DOMBI, représentants de la jeunesse du Kenya, ont souligné que la jeunesse au Kenya représentait 70% de la population du pays, et, en tant que telle, était reconnue comme priorité nationale, notamment dans divers programmes et plans nationaux, comme la Vision 2030 du Kenya ou encore le premier planà moyen terme 2008-2012. 


Les représentants ont expliqué que le chômage restait, y compris au Kenya, un défi majeur pour la jeunesse.  Ce défi est d’autant plus difficile à relever dans un contexte de crise mondiale, de sous-développement et de concurrence en matière de ressources, ont-ils affirmé, avant de se déclarer satisfaits des efforts du Kenya pour relever ce défi.  Pour autant, il y a un besoin urgent de renforcer ces efforts afin de permettre à tous les jeunes de répondre aux besoins actuels du marché, ont-ils ajouté. 


L’autre défi auquel sont confrontés les jeunes kenyans est le VIH/sida, sachant que 70% des nouvelles infections touchent essentiellement les jeunes, dont une majorité de filles.  Dans ce contexte, le rôle de la prévention, et en particulier de l’éducation en matière de lutte contre la pandémie, est essentiel, ont-ils estimé, notant que la prévention se trouvait d’ores et déjà intégrée au programme éducatif du primaire et du secondaire.  Cela a permis de réduire la prévalence de 14% en 2000 à seulement 6,4% actuellement.  Néanmoins, le Kenya peut encore faire mieux et la communauté internationale doit accroître les ressources disponibles, en raison notamment de la difficulté à mettre en œuvre l’éducation sexuelle dans les écoles et dans la société en général, ont dit les deux représentants.


Pour eux, tous les progrès enregistrés ne seront préservés que si un bon environnement social, économique et culturel est créé, les crises ayant tendance à toucher de manière disproportionnée les jeunes.  En conséquence, ils ont appelé la communauté internationale à aider le Kenya à favoriser un tel environnement, y compris par une plus grande inclusion des jeunes dans les processus de prise de décisions et de gouvernance. 


MILENA DUDASOVA, Représentante de la jeunesse de la Slovaquie, a dénoncé le fait que l’on avait tendance aujourd’hui à avoir des « attentes trop faibles » de la jeunesse.  Constatant que près de 50% de la population mondiale est constituée de jeunes, elle s’est demandée en quoi nos économies reflétaient cette réalité.  Ces jeunes sont dans leurs années les plus productives, alors que la perception générale est qu’un jeune n’est « pas encore assez capable ».  « Jusqu’au début du XXe siècle on était soit enfant, soit adulte et la différence entre les deux se basait sur le nombre de responsabilités assumées et le degré d’indépendance de la personne », a-t-elle rappelé.  Allant plus loin, elle a souligné que la notion d’« adolescent » n’était apparue qu’en 1941.  Forte de ce constat, elle a demandé quelles étaient les responsabilités des adolescents de nos jours et s’il était même possible de parler de leur « indépendance » en tant que telle. 


Pour la représentante, il y a là un énorme potentiel de gâché.  Elle a proposé un certain nombre d’idées pour changer cette réalité à commencer par l’éducation.  À ce sujet, elle a souligné que les seuls diplômes n’étaient plus suffisants aujourd’hui.  Il faut, selon elle, apprendre aux jeunes à réfléchir différemment et de manière pluridimensionnelle. 


Face à l’excuse trop souvent invoquée pour justifier le manque d’amélioration des systèmes éducatifs dans le monde, elle a répondu: « Si l’excuse est la crise, alors je réponds que c’est l’occasion idéale pour faire preuve de créativité!  Réveillez les talents des jeunes! »  Pour elle, tout système éducatif ne doit pas se limiter à transmettre des informations.  « Les connaissances ne doivent pas être qu’informatives, il faut aussi qu’elles soient sources de performances », a-t-elle insisté. 


Compte tenu du fait que les jeunes sont plein d’énergie et d’idées, il faut, selon elle, mettre l’accent sur leurs capacités d’analyse, d’adaptation et d’application, et c’est aux générations plus âgées de leur donner les moyens de les réaliser.  La priorité accordée aux jeunes ne doit plus simplement l’être sur papier, a-t-elle dit, avant de lancer un appel aux parents, enseignants, et aux adultes en général pour qu’ils aient des attentes plus élevées vis-à-vis des jeunes.  Pour elle, c’est la meilleure façon d’apprendre.  « Le plus tôt vous nous traitez comme partenaires égaux, le plus tôt nous serons de vrais professionnels », a conclu Mme Dudasova, en rappelant que la jeunesse était l’avenir de chaque nation.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a exprimé son pessimisme quant à la réalisation de la vision axée sur l’être humain convenue lors du Sommet mondial pour le développement social, vision qui repose sur l’élimination de la pauvreté, le plein emploi et l’intégration sociale.  Il a souligné que selon le pronostic du Secrétaire général, et avec le rythme lent de la réduction de la pauvreté, il faudrait 88 ans de plus pour éliminer l’extrême pauvreté.  Cet objectif semble d’autant plus lointain si l’on considère les crises financières en cours qui ont donné lieu à un accroissement du chômage et des disparités au sein et entre les sociétés.   En conséquence, la complaisance n’est plus de mise, a-t-il insisté, en joignant sa voix à celle du Secrétaire général en vue d’améliorer la cohérence des politiques et d’accroître les ressources financières adéquates du développement social. 


Au Pakistan, la protection sociale fait partie intégrante des outils nécessaires au développement social du pays.  Ainsi, le Programme Benazir d’appui aux revenus est un programme pionnier dans ce domaine qui consiste à transférer de l’argent aux femmes dans le but de leur autonomisation.  Il a ajouté que la promotion et la protection de la famille demeurait le socle de toute inclusion sociale, des soins et de la protection.  Il a estimé que le trentième anniversaire de l’Année internationale de la famille l’an prochain, offrirait l’occasion de réitérer notre foi et respect en cette institution qui a résisté à l’épreuve du temps, a-t-il affirmé.   


M. TUVAKO N. MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a souligné que le Gouvernement de son pays continuait à appliquer les recommandations du Secrétaire général contenues dans son rapport sur la « Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale ».  Il a cité en exemple de cet engagement la mise en place duProgramme MKUKUTA de lutte contre la pauvreté, tout en reconnaissant que des défis importants restaient à être relevés en matière de mortalité infantile et de chômage.


M. Manongi a ensuite mis en avant la dimension rurale de son pays.  Il a rappelé que la majorité de la population tanzanienne vivait dans des zones rurales pour justifier le fait que le développement agricole était un aspect essentiel pour atteindre les Objectifs de du Millénaire pour le développement.


L’autonomisation des femmes est également une priorité du Gouvernement tanzanien, a affirmé M. Manongi.  Il a affirmé qu’une réforme de la législation foncière avait été mise en œuvre, garantissant un accès à la propriété de terres agricoles. 


En ce qui concerne les personnes âgées, il a souligné qu’une pension de retraite minimale avait été mise en place afin d’assurer à cette catégorie de la population un mode de vie sain et actif.  Pour conclure, il s’est réjoui de la tenue, en 2013, d’une Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les droits des personnes handicapées.


Mme YAEKO SUMI (Japon) a déclaré que le fossé entre riches et pauvres se creusait, même dans les pays industrialisés, et que la polarisation de la société ne faisait que s’aggraver, d’où la nécessité pour la communauté internationale de s’attaquer, en bloc et de manière exhaustive, à de tels défis qui affectent en particulier les groupes vulnérables.  Il conviendrait de créer une société qui respecte les droits de l’homme et les libertés fondamentales des individus et favorise leur émancipation, en prenant en compte de la diversité de la société, a-t-elle recommandé. 


En outre, le pouvoir et la force des jeunes ont été visibles l’année dernière en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et dans d’autres régions du monde.  La problématique des jeunes doit être traitée d’une manière urgente et cohérente également.  L’incertitude économique mondiale actuelle et les troubles financiers ne font qu’aggraver cette situation qui risque de conduire à davantage d’instabilité sociale et d’entraver la croissance économique, a-t-elle mis en garde.


Le Gouvernement du Japon a mis en œuvre, en juin 2012, une Stratégie pour l’emploi des jeunes conçue à moyen et long termes pour encourager les jeunes à avoir un emploi et à bénéficier d’une formation systématique pour pénétrer le marché de l’emploi.  Les lycées et les universités veilleront, dans ce contexte, à éliminer les écarts entre formation et emploi, et ce, par une coopération avec les agences de l’emploi et autres partenaires.  En outre, des bureaux d’appui à l’emploi local ont également été établis pour aider les jeunes à développer des plans de carrière professionnelle. 


Mme NOA FURMAN (Israël) a entamé son propos en réaffirmant la volonté de son pays à poursuivre sa coopération internationale pour faire avancer les objectifs de développement social.  Elle a mis en avant les programmes mis en œuvre par le centre de coopération internationale Mashav qui a formé plus de 250 000 personnes originaires de plus de 140 pays dans les domaines de l’agriculture, de la santé et de la technologie.


Elle a poursuivi en soulignant qu’Israël était sensible à la question des droits des personnes handicapées.  Selon elle, plus de 1,5 millions d’Israéliens sont touchés par le handicap.  Elle a ainsi fait part de l’engagement israélien en la matière, concrétisé notamment par l’adoption récente d’une loi offrant des logements aux personnes handicapées qui souffrent de violence.  Elle a conclu en appelant l’ONU à inclure le handicap dans les objectifs de développement à venir.


M. KHAM-INH KITCHADETH (République démocratique populaire lao) a noté la lenteur des progrès pour atteindre les objectifs du développement social.  Atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015 est simplement un défi colossal pour de nombreux pays, a-t-il dit, notant l’incertitude autour de la croissance économique mondiale, elle-même exacerbée par la crise financière dans la zone euro et par la tension géopolitique qui prévaut dans plusieurs parties du monde.


En outre, les barrières commerciales ainsi que les mesures de sortie de la crise introduites par certains États ne manqueront pas d’avoir un impact direct sur les économies les plus vulnérables.  Avec cette toile de fond, il a appuyé les recommandations du Secrétaire général en vue de la promotion d’un développement social durable en encourageant davantage d’investissements dans les secteurs publics de tous les pays, et dans les pays les moins avancés et en Afrique. 


Rappelant le conflit que le pays a traversé, il a souligné l’importance qu’il attachait à la question des droits des personnes handicapées et à leur intégration dans la société en général.  La république démocratique populaire lao a été la nation la plus lourdement bombardée au monde, spécialement lors de la guerre du Viet Nam, a-t-il dit.  De ce fait, des milliers de personnes ont été affectées et, aujourd’hui encore, quelque 120 000 personnes sont handicapées car elles ont été victimes d’armes à sous-munitions et autres engins explosifs, a-t-il rappelé, ajoutant que son pays avait ratifié en 2009 la Convention relative aux droits des personnes handicapées et promu l’égalité des chances dans tous les domaines. 


M. SACHA LLORENTI SOLIZ (Bolivie) a exprimé la conviction de son pays selon laquelle le capitalisme a provoqué les crises financière et économique actuelles.  Il a indiqué que le capitalisme rendait impossible la réalisation des objectifs de développement que s’est fixée l’ONU.  Pour étayer son propos, il a mis en avant le fait que les programmes de nationalisation des ressources naturelles mis en œuvre par son pays avaient permis de réduire sensiblement l’extrême pauvreté et s’est montré optimiste sur sa complète éradication d’ici à 2025.


Il a poursuivi en insistant sur le rôle primordial de l’État pour atteindre les objectifs de développement social.  Au premier rang de ces objectifs figure, selon lui, l’accès à l’eau potable, à l’électricité, au gaz et aux services sociaux élémentaires.  Il s’est réjoui de la reconnaissance par l’ONU de l’accès à l’eau en tant que droit fondamental et a souligné le fait que 78% de la population bolivienne avait désormais accès à l’eau.


Le représentant a conclu en soulignant que la construction de sociétés égalitaires et modernes nécessitait la mise en place d’une assistance technique, d’un transfert de technologies entre les pays du monde afin de promouvoir les conditions propices à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. GEORGE AFAMEFUNA OSSI (Nigéria) a déclaré que de nombreuses initiatives et instruments internationaux relatifs au développement social, dont la Déclaration de Copenhague sur le développement social, la Déclaration du Millénaire des Nations Unies et ses Objectifs, ou encore les résolutions du Conseil économique et social (ECOSOC) relatives au travail décent étaient des piliers essentiels pour l’articulation des programmes et politiques relatifs au développement social dans son pays.


Dans ce cadre, le Nigéria a adopté une série de mesures programmatiques et législatives nationales pertinentes, notamment en direction des personnes âgées, des jeunes, des personnes handicapées ou encore des cellules familiales.  Par exemple, une étude sur les personnes handicapées a fourni au Gouvernement des données qui lui permettront d’adopter des politiques appropriées en matière de bien être.  Une autre étude menée avec l’UNICEF est en cours en ce qui concerne les enfants handicapés, a encore indiqué le représentant.


Mme ESTER MCHEKA-CHILENJE NKHOMA (Malawi) a rappelé les conséquences négatives de la crise économique mondiale sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.  Elle a notamment cité l’augmentation du chômage, la perte de vitesse des taux de croissance économique et le nombre croissant de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.  Pour lutter contre cette crise, le Malawi a adopté un programme pour l’élimination de la pauvreté qui est axé sur la création d’emplois et les jeunes, ainsi que sur l’autonomisation des femmes, a expliqué la représentante. 


De plus le Plan de croissance et de développement stratégique du Malawi, qui est articulé autour de neuf domaines prioritaires, doit permettre au pays de devenir l’une des économies à la plus forte croissance sur le continent africain au cours des 10 prochaines années, a encore précisé Mme Nkhoma.  Ce plan à moyen terme a pour vocation de restaurer la stabilité macroéconomique du Malawi et de faire en sorte que le pays soit en mesure de réaliser les OMD.  Concrètement, pour les 18 prochains mois, le Gouvernement du Malawi a mis l’accent sur trois projets dans chacun des cinq secteurs suivants: agriculture, énergie, infrastructure, tourisme et exploitation minière.


Le représentant de l’Iraq a affirmé que le développement social constituait le dénominateur commun des droits des individus.  Aussi, le Gouvernement iraquien a-t-il établi un environnement législatif qui garantit la paix et la stabilité, la diversification de la productivité et le partenariat.  Pour établir un cadre économique viable et s’insérer dans l’environnement économique international, les principes de non-discrimination ont été inscrits dans la Constitution et autres documents pertinents, à l’issue de l’instauration d’une sécurité relative après le conflit.


Des services de base comme les dispensaires et les établissements de soins urgents ont eu des effets positifs sur une population éprouvée à tous les points de vue.  La guerre a eu des effets dévastateurs sur le secteur de l’éducation.  Cependant, des programmes d’alimentation et l’octroi d’une aide mensuelle aux familles, aux personnes vulnérables et aux personnes qui ont été directement affectées par la guerre sont en cours d’exécution.


Depuis 2006, le Gouvernement conduit une étude sur la crise du logement dans le but d’évaluer les besoins et de distribuer des lotissements à bâtir, ou pour la construction de logements à prix modéré.  La réduction de l’écart entre les sexes, et entre les villes et les campagnes fait également partie des différentes mesures prises.  Le représentant a remercié la communauté internationale pour son aide et a sollicité le maintien de l’assistance et des partenariats afin de poursuivre les efforts du Gouvernement.


Mme ALIA AL-MUZAINI (Koweït) a mis l’accent sur l’approche collaborative de son pays pour promouvoir le développement social sur le plan international.  Elle a, à ce titre, souligné la création du Fonds du Koweït pour le développement qui a accordé des prêts et des subventions à plus de 100 États dans le monde.  Elle a également indiqué que la jeunesse était au centre des priorités du Gouvernement de son pays et a cité, à cet égard, la mise en place d’un programme national de formation dans le domaine des technologies de l’information et de la communication.


Sur la question du vieillissement, elle a appelé les États Membres à renforcer leurs efforts d’intégration des personnes âgées.   Elle a réaffirmé le fait que l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées était essentielle et a reconnu que le Gouvernement du Koweït avait dû revoir certaines de ses politiques en vue de mieux répondre à ces objectifs.  Elle a conclu en mentionnant la promulgation par son pays d’une loi en faveur de l’aide aux personnes handicapées et s’est réjouie de la tenue en 2013, sous l’égide de l’ONU, d’une Réunion de haut niveau sur les droits des personnes handicapées.


M. ENRIQUE ROMAN-MOREY (Pérou) a réaffirmé l’attachement du Pérou  au plan d’action issu du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague.  La tâche la plus importante des pays en développement est de convertir la croissance économique en dividendes sociaux susceptibles d’améliorer la qualité de vie de tous leurs citoyens.  Il incombe donc aux États de faire tout leur possible pour garantir les droits de tous et veiller à une gouvernance transparente, juste et équilibrée.  Il apparaît fondamental que les États prennent des mesures fortes en faveur des populations exclues et vivant dans une situation de vulnérabilité, de manière à édifier des sociétés inclusives, jouissant de services de qualité, sur un pied d’égalité pour tous les citoyens et citoyennes. 


Dans ce cadre, il s’avère essentiel d’assurer un développement durable, l’inclusion sociale, la stabilité de l’ordre démocratique et une administration transparente et responsable.  Rappelant que son pays était l’initiateur d’une résolution sur la promotion de l’intégration sociale par l’inclusion sociale, adoptée par consensus l’année dernière par l’Assemblée générale, il a insisté sur la nécessité de prendre des mesures de protection sociale basées sur les principes d’égalité, d’équité, de non-discrimination, de participation et de transparence, ainsi que sur le respect des cadres juridiques nationaux et des normes internationales relatives aux droits de l’homme. 


M. YAROSLAV GOLITSYN (Ukraine) a réitéré le plein engagement de son pays en faveur des objectifs de développement social de l’ONU.  Pour étayer son propos, il a détaillé le plan mis en œuvre par l’Ukraine pour faire reculer la pauvreté.  Ce plan s’articule autour de quatre axes: la restauration de la confiance de la population dans les politiques sociales, la mise en place de mécanismes efficaces de redistribution des richesses, la modernisation de la protection sociale et une politique de croissance et de création d’emplois.


Au regard des résultats obtenus par l’Ukraine en termes de recul de la pauvreté et de progression des revenus, M. Golitsyn s’est dit confiant dans la capacité de son pays à atteindre les objectifs que s’est fixés le Gouvernement de son pays à l’horizon de 2015. 


Le délégué a également exprimé la détermination de son pays à accompagner les efforts entrepris par les Nations Unies en faveur des personnes handicapées.  Pour preuve de cet engagement, il a cité l’adoption par l’Ukraine d’un plan de mise en œuvre de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées qui se traduira par des mesures concrètes et des financements favorisant une meilleure inclusion des personnes handicapées dans la vie sociale.


M. AMIN JAVED FAIZAL (Maldives) a souligné que les jeunes avaient des aspirations qui influenceront nécessairement les moyens de subsistance des futures générations et qu’il était essentiel de les épauler à travers une action concertée où l’éducation représente un volet clef.  Il s’est félicité de l’Initiative « L’éducation avant tout » annoncée par le Secrétaire générale à l’occasion de l’ouverture de la présente session de l’Assemblée générale.  Les Maldives mettent au point des programmes de formation professionnelle pour offrir aux jeunes les moyens d’intégrer le marché du travail.


Le représentant a appelé à « tirer profit de cet enthousiasme et de la capacité des jeunes à se passionner ».  La Constitution adoptée en 2008 inclut les droits des personnes handicapées, a-t-il précisé.  Dans ce cadre, les politiques et plans d’actions nationaux intègrent systématiquement ces personnes, à l’horizon 2015 et au-delà.  La famille est un agent essentiel du développement social et c’est par le truchement de ses membres que l’inclusion sociale pourra devenir une réalité pour tous, a-t-il estimé. 


Le délégué a préconisé que la communauté internationale reconnaisse les vulnérabilités spécifiques des petits États insulaires en développement, notamment face aux répercussions des changements climatiques.  


Mme MONIA ALSALEH (Syrie) a assuré que son pays était engagé depuis longtemps dans la promotion du développement social et dans l’inclusion de toutes les catégories de la population dans la vie sociale et économique.  Elle a déploré le fait que les efforts syriens avaient pâti et continuaient de pâtir des sanctions imposées contre son pays.  Ces sanctions, a-t-elle fait valoir, entravent le développement social et affectent tous les domaines de la vie économique et sociale au sein desquels elle a cité le commerce, les transports, la santé, la culture et l’alimentation.  La déléguée a également fait état des conséquences néfastes de ces sanctions sur les plans de la pauvreté, du chômage et de l’inflation. 


Pour conclure, la représentante syrienne a exigé que les rapports des Nations Unies relatifs au développement mentionnent les « conséquences catastrophiques de l’occupation israélienne ».  Elle a, de plus, exigé que les rapports du Secrétaire général citent les dangers pour le développement et les droits de l’homme posés par l’imposition de sanctions par certains pays contre des pays en développement.


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a rappelé qu’aujourd’hui encore, plus d’un milliard de personnes vivaient avec un peu plus d’un dollar par jour, alors que, dans le même temps, la croissance économique mondiale s’est accompagnée d’une croissance des inégalités sociales.  Il est clair que les fruits de la croissance ne sont pas équitablement répartis, a-t-il déclaré, ajoutant que le ralentissement économique avait eu des effets négatifs sur la vie des personnes ordinaires. 


Rappelant que la dernière session de la Commission avait permis de mettre en lumière les multiples dimensions de la pauvreté, le représentant a estimé qu’il était désormais temps de se servir de ces idées dans le cadre des stratégies de lutte contre la pauvreté.  Parallèlement, il faut renforcer les systèmes de protection sociale pour combattre la pauvreté intergénérationnelle, a encore plaidé le représentant. 


Pour sa part, l’Indonésie a d’ores et déjà adopté des mesures idoines, dont une stratégie d’autonomisation des familles, qui fournit notamment un accès aux ressources économiques.  La célébration prochaine du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, en 2014, donnera par ailleurs une bonne occasion de renforcer ces programmes, a-t-il poursuivi.  Dans la même veine, l’Indonésie a ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2011, après avoir renforcé et harmonisé ses cadres pertinents, dans le but de créer un environnement favorable aux personnes handicapées.  Un plan national d’action pour la période 2004-2013 avait par exemple été adopté à cette fin.  Le pays s’est en outre penché sur la situation des personnes âgées, adoptant aussi en 2003 un plan national d’action pour les personnes âgées. 


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a remarqué que plus d’un milliard de personnes vivaient aujourd’hui au-dessous du seuil de pauvreté, résultat selon lui, de l’augmentation continue des inégalités sociales et économiques dans le monde.  Compte tenu du fait que la majorité de ces personnes vivent dans les pays pauvres et en développement, cette situation aura des conséquences sur leur capacité à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.  Pour M. Jerandi, le printemps arabe a démontré qu’il ne suffisait pas d’investir dans la croissance économique, mais qu’il s’agissait aussi de réhabiliter la dimension humaine du développement, lequel doit être perçu comme une responsabilité collective et partagée de tous les acteurs internationaux.


La révolution tunisienne a révélé des réalités douloureuses telles que la pauvreté, le chômage et la corruption, mais elle a également montré le niveau de conscience politique et sociale du peuple tunisien, un sens aigu des droits fondamentaux avec tout ce que cela implique comme aspirations légitimes au bien-être et à l’équité sociale, a expliqué le représentant.  Pour y répondre, le Gouvernement tunisien a conçu un projet social ambitieux fondé sur les principes de l’égalité des chances, l’élimination de toute forme d’exclusion et de marginalisation, la consécration des valeurs de solidarité et d’entraide entre les différentes catégories sociales, régions et générations et, surtout, l’enracinement de la vision globale des droits de l’homme en tant que garants de la paix sociale. 


Concrètement, ce programme se matérialise par un ensemble de mesures pratiques comme le renforcement des aides permanentes, l’application de majorations salariales ou encore la facilitation de l’accès aux microcrédits, a précisé le représentant.  Il a cependant reconnu que la Tunisie restait toujours confrontée à plusieurs défis d’ordre économique et social qui l’empêchent de surmonter cette phase sensible du processus de transition démocratique et de réaliser « les objectifs de la révolution ».  Il a réitéré le fait que la Tunisie comptait sur le soutien et la solidarité de ses partenaires afin d’apporter aux jeunes l’espoir d’un avenir meilleur.


M. DAMIANO BELEFFI (Saint-Marin) a affirmé que son pays avait toujours été actif dans la promotion de l’intégration sociale, de la promotion et la protection des droits de l’homme, en particulier des groupes les plus vulnérables comme les enfants, les personnes handicapées, les personnes âgées et les femmes.  Chaque année, Saint-Marin se porte aussi coauteur de quasiment toutes les résolutions afférentes à ces groupes.  La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 stipule que chaque personne doit jouir des mêmes droits et libertés fondamentales, sans distinction aucune, a-t-il rappelé.


Malheureusement, a-t-il expliqué, nos sociétés sont caractérisées par un lien clair et direct entre handicap, pauvreté et exclusion sociale, a-t-il noté, en se félicitant que son pays eût été l’un des premiers à adhérer à la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.  Il incombe au premier chef aux États d’améliorer la condition de la femme et de pleinement reconnaître le rôle fondamental que celle-ci joue.  Pourtant, dans bien des parties du monde, les femmes continuent à subir discrimination, violence, humiliation et pratiques atroces, a-t-il dit.


Le représentant a salué la proposition visant à tenir une conférence mondiale sur les femmes, 25 années après celle de Beijing.  Enfin, il a rappelé que Saint-Marin avait adopté, en 2008, une Charte sur les droits, la protection et l’amélioration du rôle des personnes âgées dans la société.  Ce document vise à les intégrer dans la société, en reconnaissant leur expérience, savoir et culture.  


M. DER KOGDA (Burkina Faso) a déclaré que le thème prioritaire de la cinquantième session de la Commission du développement social consacrée à l’élimination de la pauvreté avait mis en exergue l’importance de la cohérence des politiques et de la mobilisation suffisante de ressources financières pour concrétiser les engagements en matière de développement social.  De même, les discussions et les échanges sur les bonnes pratiques intervenus au cours de cette session ont fait ressortir la nécessité pour les États de concevoir des politiques et des programmes appropriés visant la création d’emplois productifs et du travail décent. 


M. Kogda a relevé que près de 75% de la population mondiale ne bénéficiait pas encore d’une protection sociale adéquate.  L’intervenant a néanmoins constaté avec satisfaction que, dans le cadre des préparatifs du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, qui sera célébrée en 2014, plusieurs États avaient pris des mesures visant à lutter contre la pauvreté des familles et l’exclusion sociale.  Il a également salué la décision de l’Assemblée générale de convoquer en 2013 une réunion de haut niveau en vue de définir un programme de développement qui tiendrait compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà.


Mme PASCALINE GERENGBO YAKIVU (République démocratique du Congo)  a déclaré que l’intégration sociale favorisait la cohésion des sociétés stables et justes, et instaurait un environnement propice à la lutte contre la marginalisation pour le progrès social.  Elle a expliqué que la Constitution de février 2006 reconnaissait un certain nombre de droits sociaux, notamment le droit à l’éducation, à l’emploi, à la culture, à la santé, à un logement décent ainsi que le droit à la protection et à l’épanouissement des groupes vulnérables et de toutes les minorités.


Le Gouvernement a aussi procédé à des multiples réformes dans ces secteurs sociaux qui ont permis une certaine modernisation du cadre institutionnel, ainsi que des structures de coordination de tous les secteurs pour assurer l’efficacité de la coopération interministérielle.  Cette coordination est couronnée par l’élaboration du Document de stratégie de la croissance pour la réduction de la pauvreté (DSCRP) qui intègre ces secteurs. 


La République démocratique du Congo (RDC) ambitionne également de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement à  l’horizon 2015 pour améliorer sensiblement les conditions de vie de la population.  Malgré tous ces efforts déployés par le pays, a-t-elle dit, il se trouve confronté aux conflits armés et à l’instabilité politique dans l’est perpétrés par la milice M23 hostile au développement social du pays.  Mme Yakivu a sollicité l’assistance de la communauté internationale pour sortir des conflits récurrents et en vue de continuer les efforts déjà entrepris dans la réalisation des OMD.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a consacré sa déclaration au thème du vieillissement.  « La Turquie est le deuxième pays qui vieillit le plus vite au monde.  Les plus de 60 ans devraient représenter 22% de la population d’ici à 2050 », a-t-il précisé.  En raison de l’augmentation générale de l’espérance de vie, il a jugé qu’il faisait peu de doute que le vieillissement serait « un sujet capital du XXIe siècle ».  En conséquence, il a appelé les États Membres à prendre part à un large débat sur ce thème.  Il a rappelé en outre que la Turquie avait créé une plate-forme neutre d’action sur la question du vieillissement afin d’insuffler un « nouvel élan » et a invité tous les États Membres disposés à la rejoindre et à y prendre part.


Le représentant des jeunes, Orhan Esad Akgun, s’est réjoui quant à lui de la possibilité offerte par l’Organisation aux jeunes de prendre part à la prise de décision internationale et à la mise en œuvre du Programme mondial d’action pour la jeunesse.  Il a néanmoins déploré que les jeunes doivent trop souvent renoncer à une participation pleine et entière à la vie de leur société.  Il a, à ce titre, souligné que le Parlement turc avait décidé d’abaisser l’âge minimal d’éligibilité de 30 à 25 ans.  Il a achevé sa déclaration en affirmant que la jeunesse turque avait à cœur qu’un accord d’ampleur soit conclu sur le thème des changements climatiques.


M. ABDULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a déclaré que le non-respect des engagements au titre de l’aide publique au développement (APD) et de la lutte contre les effets des changements climatiques, entre autres, avait compliqué davantage la situation des pays en développement.  Il s’est dit préoccupé d’apprendre, dans un rapport du Secrétaire général, qu’au rythme actuel de la réduction de la pauvreté, il faudrait 88 ans de plus pour l’élimination de l’extrême pauvreté.  De ce fait, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement restera un rêve inaccessible pour nombre de pays, spécialement pour les moins avancés parmi eux.


Toutefois, le Bangladesh s’est employé à consentir des efforts soutenus pour garantir le développement social et a placé au rang de ses priorités l’élimination de la pauvreté en développant des programmes sociaux, tels que des programmes « nourriture contre travail » ou des programmes alimentaires en faveur des groupes vulnérables et des allocations versées aux veuves et aux femmes démunies.


Le Gouvernement a également appuyé les petites et moyennes entreprises, en particulier celles dirigées par des femmes pour lesquelles il a établi un fonds et des formules de prêts sans conditions.  En outre, et en dépit de ses ressources limitées, le Bangladesh a offert un programme d’allocations à quelque 2,4 millions de personnes âgées.  


S’agissant du problème des répercussions des changements climatiques, le représentant a expliqué que, compte tenu de la montée du niveau de la mer, des milliers de personnes avaient été contraintes à l’exode vers les villes, ce qui a aggravé les conditions de vie dans les bidonvilles urbains, le chômage et la pauvreté.  Les acquis en matière de développement au fil des ans sont érodés par les catastrophes naturelles récurrentes, a-t-il déploré, en jugeant nécessaire que les pays vulnérables soient dûment compensés pour être en mesure de répondre aux conséquences des changements climatiques. 


M. ARAYA DESTA (Érythrée) a exprimé les difficultés rencontrées par son pays pour répondre aux attentes de développement de sa population en raison des crises financière et économique.  Il a en outre appelé les organisations internationales à permettre aux gouvernements nationaux de disposer d’une marge de manœuvre plus grande dans l’utilisation de l’aide qui leur est accordée.


M. Desta a également souligné le rôle joué par la jeunesse érythréenne dans les efforts de développement et de réduction de la pauvreté.  Il s’agit pour lui d’une preuve supplémentaire de la nécessité d’inclure les jeunes dans le fonctionnement des sociétés.  Leur rôle, a-t-il ajouté, est d’autant plus important dans un pays comme l’Érythrée qui a été durement touchée par la guerre.  Il a indiqué que son gouvernement, avec le soutien des Érythréens de la diaspora, avait dû réaliser des efforts particuliers pour venir en aide à ceux qui ont été le plus touchés par la guerre. 


Il a conclu en soulignant qu’une utilisation efficace des ressources naturelles du pays combinée à des investissements structurels de long terme avait permis à l’Érythrée de faire reculer la pauvreté.


GIORGI TSHEKHANI, délégué de la jeunesse de la Géorgie, a déclaré que la participation des jeunes au processus de prise de décisions revêtait chaque fois plus d’importance, ce qui a été reconnu dans les conférences et documents des Nations Unies des décennies écoulées.  Cependant, les progrès sont loin d’être suffisants, car l’avis des jeunes n’est pas ou très peu pris en considération par les gouvernements à l’heure de la planification et de l’exécution des politiques sociales.  Pourtant, les jeunes, loin d’être inexpérimentés, peuvent promouvoir une citoyenneté active et participative, comme l’ont démontré les événements récents de par le monde.  Il est temps de passer des paroles aux actes, a-t-il dit.


D’autre part, la violence à l’égard des filles et des adolescentes figure parmi les problèmes les plus courants et systématiques dans toutes les sociétés.  Il a suggéré la mise en place de matériels didactiques qui contribueraient à la lutte contre les stéréotypes entre les sexes.  Avec le problème de la guerre entre la Géorgie et la Fédération de Russie en août 2008, les jeunes ont été traumatisés et des centaines d’enfants ont gardé des traces indélébiles, a-t-il expliqué, en exhortant les dirigeants du monde à s’unir pour la paix. 


M. ISAAC VASQUEZ, délégué de la jeunesse de la République dominicaine, a reconnu que, depuis l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le développement, la perspective de développement était liée à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration des opportunités pour les populations vulnérables.  Il a cité les obstacles liés aux maladies infectieuses, à la déforestation, au manque d’accès à l’eau potable, à la faim et à la malnutrition.  Au moins 875 millions d’adultes sont analphabètes dans les pays en développement et plus de 100 millions de personnes vivent dans la pauvreté dans les pays les plus riches en Amérique du Nord, en Asie et en Europe.


Le délégué a prôné « une meilleure qualité de vie pour tous ».  La République dominicaine est engagée à respecter l’état de droit.  Les membres de la société jouissent de droits et d’opportunités égaux.  L’économie doit être durable.  Il a souligné l’importance de l’intégration des personnes handicapées dans les objectifs de développement.  « Les OMD sont des objectifs techniquement et économiquement viables », a-t-il conclu.  « Nous avons seulement besoin de la volonté politique des États Membres, notamment dans les pays en développement, qui doivent prendre des mesures pour renforcer la gouvernance et la défense des droits de l’homme. » 


M. SEGHAIROON ELSHEIKH (Soudan) a souligné les difficultés rencontrées par son pays pour promouvoir le développement social dans un contexte de crise financière.  Il a déploré l’insuffisance des efforts consentis sur le plan international et le manque de concertation pour répondre aux défis très lourds qui restent encore à relever.  Il a cité la hausse du prix des denrées alimentaires comme un autre facteur de persistance de la pauvreté.  Il a également rappelé que le Gouvernement soudanais avait conclu des accords avec le Gouvernement du Soudan du Sud permettant la livraison d’aide humanitaire dans deux provinces du pays.


Sur la question de la jeunesse, il a fait état de la création par son gouvernement d’un fonds de soutien aux projets économiques des jeunes Soudanais.  Il a affirmé que son gouvernement mettait un accent particulier sur l’éducation de la jeunesse et sur la lutte contre l’analphabétisme.  Il a enfin mis en avant la charité musulmane comme pilier de l’entraide et de la solidarité entre Soudanais.  

Cette charité a permis de venir en aide aux personnes âgées du pays et aux plus défavorisés.  Il s’est en outre félicité de l’octroi de 2 millions de dollars par le Gouvernement soudanais aux efforts mis en œuvre pour venir en aide aux personnes handicapées.


M. FAHAD M. ALRUWAILY (Arabie saoudite) a déclaré que le Gouvernement avait accordé une attention suffisante à la famille, aux personnes âgées, aux jeunes et aux personnes ayant des besoins spéciaux, et n’épargnait aucun effort pour leur fournir les meilleurs soins et services.  Au niveau national, en 2009, le Centre du Roi Abdul Aziz pour le dialogue national a, avec les autorités compétentes et les institutions concernées, mis au point des programmes de formation au dialogue familial.  Le Ministère des affaires sociales a créé des maisons de soins infirmiers modernes pour des personnes âgées, y compris des handicapés, reproduisant une vie familiale normale.  L’Arabie saoudite a également développé des projets, mis en œuvre des politiques et élaboré des lois visant à régler les questions relatives aux personnes handicapées.


Le Gouvernement a également contribué à élargir les connaissances des jeunes, les plaçant sur un pied d’égalité avec leurs pairs à l’échelle mondiale, répondant à leurs préoccupations et les impliquant dans les processus décisionnels.  Des forums de discussion ont ainsi été lancés entre les jeunes saoudiens et leurs pairs dans le monde en vue de mettre en exergue la culture et l’héritage de leur pays.  Le Gouvernement a également présenté de nombreux prix internationaux, dont le prix international du Roi Fayçal décerné à des scientifiques dont les recherches ont abouti à des progrès substantiels dans les domaines scientifiques qui servent l’humanité.  Il a poursuivi ses efforts en vue de hisser la jeunesse saoudienne au degré le plus élevé possible de réussite, en utilisant les techniques d’apprentissage les plus modernes et avancées, en se concentrant sur le développement de leurs compétences et en élargissant la compréhension des cultures des autres sociétés, tout en favorisant le respect mutuel, a expliqué le représentant.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a encouragé à la mise en œuvre, rapide et concrète, des décisions agréées au niveau international pour réduire, dans la mesure du possible, l’impact négatif des crises économique, financière et sociale.  Elle a appelé à un partenariat mondial pour le développement par le biais d’un système multilatéral commercial ouvert, non discriminatoire et équitable qui appuie la croissance économique et le développement durable.  Dans ce but, des mesures de facilitation commerciales plus actives et centrées sont indispensables si l’on veut atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il s’agit en particulier de favoriser la participation au processus de négociation à toutes les parties prenantes en vue de trouver des approches mutuellement acceptables pour l’élargissement des exportations des biens, marchandises et services, ainsi que pour l’accès aux marchés mondiaux.


D’autres stratégies pourraient être axées sur l’instauration de conditions favorisant une meilleure intégration des pays en développement et des pays à économie de transition dans le commerce international.  Mme Aitimova a ensuite appelé à rejeter la réduction des engagements sociaux en matière de lutte contre la pauvreté, le chômage et la faim, ou encore concernant l’éducation, la santé et les efforts visant à la promotion de l’intégration sociale.  La feuille de route nationale se concentre sur les besoins réels des jeunes spécialistes par le biais d’une formation et de la création d’emplois sociaux, a-t-elle souligné, en ajoutant que ce programme avait permis de juguler le chômage des jeunes, qui se situe à 4,6% contre 12,7% à l’échelle mondiale. 


M. PHAM VINH QUANG (Viet Nam) a cité à son tour le Secrétaire général selon lequel, si le taux de diminution observé entre 1990 et 2005 se poursuit, il faudra 88 ans de plus pour éliminer l’extrême pauvreté, avant d’exhorter le monde à des mesures urgentes et concrètes pour s’attaquer promptement au chômage, aux inégalités sociales, et à assurer une protection sociale durable. Faisant siennes les conclusions et recommandations du Secrétaire général figurant dans les rapports relatifs au développement social, le représentant a reconnu que son pays se heurtait également à des difficultés économiques mais que, grâce aux mesures musclées prises par le Gouvernement en matière de stabilisation économique et de contrôle de l’inflation, la situation économique actuelle a révélé quelques signes positifs.  À titre d’exemple, la croissance économique a atteint 5,9% en 2011, et 4,4% au premier semestre de 2012.  Le pays a également accompli des progrès significatifs dans la réduction de la pauvreté, la création d’emplois et atteint avant terme plusieurs Objectifs du Millénaire pour le développement.   


M. NURBEK KASYMOV (Kirghizistan) a attiré l’attention sur les difficultés particulières rencontrées par les pays dits « de montagne ».  « L’isolement géographique et le coût élevé des moyens de transport rendent difficile la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et nous appelons la communauté internationale à venir en aide aux pays de montagne », a-t-il déclaré.  Il a poursuivi en appelant à l’élaboration d’une stratégie internationale de lutte contre le chômage des jeunes, catégorie de la population particulièrement touchée par les crises financière et économique.  


Le représentant a également exprimé l’attachement du Kirghizistan aux efforts déployés par l’ONU pour les personnes handicapées en soulignant que son pays avait signé en 2011 la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Il a en outre souligné que son gouvernement avait intégré les objectifs de cette Convention aux politiques nationales kirghizes.  Il a conclu sa déclaration en abordant la question des migrations économiques et leur rôle dans le développement des pays les moins avancés (PMA).  Il a enjoint les pays d’accueil à leur réserver une meilleure place et à faciliter les transferts de fonds qu’ils réalisent vers leur pays d’origine.


M. L.K. ADVANI (Inde) a déclaré que le Secrétaire général avait affirmé, dans un de ses rapports, qu’alors que beaucoup de pays ont réussi à réduire la pauvreté en termes de revenus, ils continuent toutefois à être confrontés à des difficultés considérables dans des secteurs tels que l’accès à l’éducation, à l’alimentation et aux biens et services de base.  La situation économique mondiale sombre sape les capacités limitées des pays en développement à faire face aux chocs et aux vulnérabilités du système économique mondial.  Il est donc essentiel de mettre en œuvre, d’une manière collective, des politiques de stimulation pour accroître la demande et créer des emplois car, avec plus d’un milliard de personnes vivant dans l’extrême pauvreté et souffrant de la faim, on ne saurait se permettre de faire autrement que de placer la croissance inclusive au cœur des priorités, a souligné le représentant indien.


Lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), la communauté internationale a renouvelé son engagement en faveur d’un développement durable, reconnaissant que la pauvreté était l’enjeu mondial majeur.  Après avoir parlé des tâches multiples que les pays en développement doivent effectuer d’une manière simultanée, et ce, en pleine crise économique et financière mondiale, il a souligné que la création de richesses illicites affaiblissaient les économies.


Le délégué a appelé à la saisie des avoirs acquis par des pratiques corrompues et des malversations.  Certes, a-t-il dit, le G-20 a accepté de mettre en place un traçage des avoirs et de refuser de capitaliser sur les bénéfices de la corruption.  Ces efforts doivent toutefois être complétés par une hausse de l’aide publique au développement (APD) pour le développement durable, a-t-il préconisé.  Le régime de garantie d’emplois ruraux mahatma Gandhi est le plus large programme « argent contre travail » au monde qui répond aux besoins directs de plus de 53 millions de ménages ruraux pauvres en leur garantissant 100 jours de travail par an, a encore souligné le délégué.  


Mme CÉCILE MBALLA EYENGA (Cameroun) a déclaré que son pays s’était appuyé sur les divers plans mondiaux et les programmes d’action adoptés sur la jeunesse et les personnes âgées pour mettre en place des politiques et programmes en faveur de chacun de ces groupes.  Concernant la santé, elle a affirmé que chacune des couches de la société bénéficiait de soins spécifiques.  C’est dans ce sens que s’inscrit la prévention des infections sexuellement transmissibles et du VIH/sida chez les jeunes, qui vise à leur fournir des informations et à leur conseiller des aptitudes adéquates pour réduire leur vulnérabilité. 


Dans le domaine de l’emploi, les pouvoirs publics se sont engagés à favoriser les recherches sur les nouvelles filières professionnelles en fonction de l’émergence de nouveaux besoins de santé.  C’est dans ce cadre que des efforts sont envisagés dans les filières de gérontologie, compte tenu du vieillissement de la population camerounaise.


La représentante a également expliqué que l’octroi de crédits à des conditions préférentielles aux jeunes, le prolongement du temps d’emploi ou d’exercice d’activités génératrices de revenus chez les personnes âgées, l’établissement de cartes de sécurité sociale pour ces dernières, les politiques de création d’emplois et de conditions de facilitation de l’accès aux emplois classiques pour les personnes souffrant de handicaps étaient au nombre des mesures prises en faveur de la famille, des personnes âgées, des personnes handicapées et des jeunes.  


Enfin, a-t-elle dit, il existe des programmes d’alphabétisation à l’attention tant des jeunes que des personnes âgées, tandis que des campagnes sont régulièrement menées avec des mesures incitatives.  De même, les personnes handicapées bénéficient de soutiens divers en matière de logements universitaires, de formation professionnelle ou d’apprentissage.


M. HABIB MIKAYILI (Azerbaïdjan) s’est félicité du fait que son pays connaissait un des taux de croissance les plus élevés du monde et a souligné que son gouvernement avait à cœur de consacrer les fruits de cette croissance à l’amélioration des conditions de vie de sa population.  Il a indiqué que 30% du budget de l’État azerbaidjanais pour l’année 2012 était consacré aux dépenses sociales.  La création d’emplois décents, l’assistance aux personnes âgées, les conditions de vie des réfugiés et la fourniture de prestations sociales de base dans le domaine de l’éducation et de la santé sont au centre des priorités des plans d’action mis en œuvre par le Gouvernement pour promouvoir le développement social.  Preuve de l’efficacité de ces politiques, il a souligné que le taux de pauvreté avait été réduit de 49 à 7,6%.


Le représentant des jeunes de l’Azerbaïdjan, ELCHIN ABDULLAYEV, a, lui, déploré que, dans le monde, 133 millions de jeunes ne savaient ni lire ni écrire.  « L’éducation permet de combattre la pauvreté et permet d’atteindre la prospérité », a-t-il affirmé.  Il a également salué les efforts entrepris par le Gouvernement pour améliorer les conditions de vie de la jeunesse et leurs perspectives de réussite.  Il a, à ce titre, mentionné la mise en œuvre d’un plan d’action à l’horizon de 2015 pour favoriser la création d’emplois et l’octroi à 5 000 étudiants du pays de bourses d’études leur permettant d’étudier dans les meilleures universités du monde.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a souligné que des domaines tels que la lutte contre la pauvreté, l’emploi, l’éducation, la santé et l’intégration sociale avait subi des revers importants.  Il a évoqué la situation particulière des personnes handicapées qui représentent plus de 15% de la population mondiale, particulièrement nombreuses parmi les plus pauvres et les plus marginalisés. Il a salué l’initiative de l’Assemblée générale d’organiser, en septembre 2013, une réunion de haut niveau sur les personnes handicapées et le développement, qui offrira, selon lui, l’occasion d’examiner les politiques et les perspectives de développement du point de vue des handicapés et de renforcer la volonté de garantir les droits de ces personnes en matière de développement.


M. Benmehidi a aussi plaidé pour accorder une priorité absolue à la protection des personnes âgées qui continuent d’être exclues d’une pleine participation dans les domaines politique, social, économique et culturel.  Il a salué et encouragé l’action du Groupe de travail à composition non limitée, mis en place en 2011, dont l’objectif vise au renforcement de la protection des droits de l’homme des personnes âgées.  Il a aussi estimé que la promotion du rôle de la famille, en tant que principal agent de l’intégration et de la protection sociale, devrait également être au cœur des stratégies et programmes des États.


Il a d’ailleurs jugé que le vingtième anniversaire de l’année internationale de la famille, prévu en 2014, constituerait une excellente occasion pour renforcer les politiques et programmes axés sur la famille.  Au niveau africain, le représentant a indiqué que les pays demeuraient profondément préoccupés par la hausse des prix des denrées alimentaires, la progression du chômage et la prolifération des pandémies, autant de facteurs adverses pour leurs économies.  Il a souligné l’urgence pour la communauté internationale d’apporter son soutien afin que les résultats très encourageants enregistrés ces dernières années sur le continent, en termes de croissance du PIB, de santé publique, et de réduction de la pauvreté, ne soient pas remis en cause.


« Nous voulons que nos voix soient entendues et deviennent un facteur important dans le processus de prise de décision politique », ont déclaré GERGANA TOMOVA et ASEN DIMITROV, délégués de la jeunesse de la Bulgarie.  Ils ont estimé qu’il fallait mieux promouvoir « l’esprit d’entreprise » chez les jeunes, grâce notamment à des démarches administratives simplifiées.  Une étude récente réalisée en Bulgarie a révélé que 93% des jeunes entre 15 et 29 ans souhaitaient créer leur propre entreprise; 65% d’entre eux y voyaient un symbole d’indépendance et le courage de « réaliser leurs rêves ». 


Il faut lutter contre « le sentiment d’insécurité et d’apathie » qu’éprouvent de nombreux jeunes, en particulier ceux qui sont inactifs, ont averti les délégués.  S’il appartient aux gouvernements de réduire le chômage des jeunes, ceux-ci doivent aussi rechercher des solutions créatives pour résoudre les problèmes qui se posent à eux.  Les mandats d’une durée d’un an des délégués de la jeunesse sont l’occasion de créer un élan en inspirant d’autres jeunes.  En conclusion, Tomova et Dimitrov ont appelé les pays ne l’ayant pas encore fait à désigner des délégués de la jeunesse.


M. CHRISTOPHER GRIMA (Malte) a souligné la nécessité de réintégrer les individus exclus du marché du travail, y compris les jeunes, et de donner à la force de travail les compétences nécessaires pour assurer une croissance économique durable à long terme.  Un Plan national triennal pour la jeunesse, lancé en 2010, met ainsi l’accent sur la transition des jeunes de l’école au travail, sur leurs droits et obligations sur leur lieu de travail, et sur la formation continue. Plusieurs pays, notamment les pays en développement ou avec des économies en transition, sont confrontés au manque de personnel qualifié à tous les niveaux.  Ce problème touche particulièrement la population vieillissante.


À cet égard, le pays est fier d’avoir établi, en 1987, avec les Nations Unies, l’Institut international du vieillissement (INIA) qui a formé des individus dans 3 500 professions à travers 137 pays.  Le Gouvernement maltais a nommé la même année un secrétaire parlementaire directement responsable des personnes âgées, a poursuivi M. Grima.  Un Conseil national des personnes âgées a également été créé en 1992 pour aider à protéger leurs droits.  Enfin, Malte est en train de mener une enquête pour évaluer les besoins quotidiens de ces individus.


Mme SAFAA ALI HADY (Yémen) a pleinement appuyé la déclaration du Groupe des 77 et la Chine, et du Groupe des États arabes.  Elle a déclaré que, face aux nombreux défis dans son pays au fil des décennies, celui-ci avait adopté une série de mesures de lutte contre la pauvreté, d’inclusion sociale, d’accès à l’éducation et à la santé, d’égalité des chances, de participation et de coopération avec les organisations non gouvernementales pour améliorer le système de sécurité sociale et lutter contre la pauvreté.


Le Yémen, convaincu que la jeunesse est le socle de la nation, a créé un Ministère de la jeunesse et des sports, lequel bénéficie d’un appui particulier pour favoriser la formation et la création d’emplois.  D’autre part, au cours de 2011, le pays a fait face à nombre de problèmes politiques et de sécurité qui ont conduit à une augmentation du taux de la pauvreté, lequel touche à présent 50% de la population. Elle a renouvelé l’engagement du Gouvernement à s’efforcer de mettre en œuvre les objectifs du Sommet mondial pour le développement social.  


JONATHAN MOSKOVIC et AELJANA RADELICKI, représentants des jeunes de la Belgique, ont souligné qu’entre les événements actuels en Syrie, la crise financière et économique, la fonte record des glaciers en Arctique et au Groënland, ainsi que l’incompréhension grandissante entre les différentes cultures, religions et visions du monde, cette première partie de l’année 2012 avait rappelé à quel point le monde était confronté à des défis essentiels.  Les jeunes délégués ont invité à ne pas se laisser aveugler par les crises et faire passer les intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général, tout en prônant la coopération.  Aujourd’hui, un milliard d’êtres humains n’ont pas accès à l’eau potable, c’est-à-dire plus d’une personne sur sept dans le monde.  Ce chiffre alarmant doit conduire à adopter et à soutenir des politiques d’accès à l’eau plus durables, plus équitables et plus justes, ont-ils dit.


En outre, selon eux, il faut sensibiliser la communauté internationale à la corrélation entre les différents Objectifs du Millénaire pour le développement, car il est désormais établi que l’accès à des sources d’eau potable et à un assainissement adéquat contribue à la réalisation de la plupart des OMD.  Il est intolérable qu’au XXIe siècle, 4 000 enfants meurent chaque jour par absence d’accès à l’eau potable dans une indifférence quasi-totale.  


Les jeunes représentants belges ont appelé l’ensemble des États Membres à s’engager en faveur d’une politique globale de gestion sur le long terme, centrée sur les droits fondamentaux et l’application du droit à l’eau comme bien commun.  Faut-il considérer l’eau comme un business comme un autre qui doit être soumis aux seules lois du marché, et encadré par les seuls droits de compétition et du commerce? ou faut-il réguler ce secteur en œuvrant à la défense de valeurs comme la solidarité? ont-ils demandé.


Mme ANDREA WILSON (Jamaïque) a appuyé les déclarations faites par les représentants de l’Algérie, au nom du Groupe des 77 et la Chine, et de Sainte-Lucie, au nom des États Membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).  Après avoir relevé que les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille revêtaient une importance prioritaire pour son pays, notamment dans la perspective de développement après 2015, elle a donné la parole à une déléguée de la jeunesse de la Jamaïque, FRANCINA FRANCIS.


Francis a reconnu que la Jamaïque avait une longue tradition d’inclusion de la jeunesse dans le processus de prise de décisions, aux niveaux national et international, à travers notamment le Conseil national de la jeunesse, le Parlement national de la jeunesse et le programme des jeunes ambassadeurs jamaïcains dans le cadre de la CARICOM, du Commonwealth et de l’ONU.  Toutefois, beaucoup de jeunes ruraux de l’île continuent d’avoir un accès limité aux formes non traditionnelles d’éducation, notamment par manque d’accès à Internet.  « Comment peut-on demander aux jeunes d’être des agents du changement quand ils n’ont pas accès aux ressources qui leur permettent d’évoluer? » s’est-elle demandée en substance.


Mme KADRA AHMED HASSAN (Djibouti) a souligné que l’élimination de la pauvreté restait un défi majeur pour les pays de la corne de l’Afrique qui sont particulièrement confrontés à des conditions climatiques rendant très difficile la satisfaction des besoins alimentaires des populations.  Pour tenter, néanmoins, d’assurer la sécurité alimentaire de la population djiboutienne, elle a fait part de projets d’exploitation de terres arables en Éthiopie et au Soudan et d’un projet de captage d’eau du fleuve Awash.  Les changements climatiques font peser des risques particuliers en termes d’accès à l’eau potable, a-t-elle ajouté.


La représentante a également cité les efforts entrepris par son pays en matière d’autonomisation des femmes et d’amélioration des conditions de vie des jeunes djiboutiens.  Elle a souligné que la jeunesse était un enjeu majeur du continent africain et a rappelé que 65% de la population africaine avait moins de 35 ans.  Elle a, à ce titre, reconnu que malgré les nombreux efforts de son pays, des défis de grande ampleur restaient à être relevés pour atteindre les objectifs de développement social.  Elle a conclu en rappelant que son pays avait ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées et s’est réjouie de la tenue d’une Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les handicaps et le développement, prévue pour le 23 septembre 2013.


M. RUBÉN ARMANDO ESCALANTE HASBUN (El Salvador) a appuyé les déclarations faites par les représentants de l’Algérie, au nom du Groupe des 77 et la Chine, et du Chili, au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC).  Il a concentré son intervention sur la question du vieillissement de la population.  Aujourd’hui, 700 millions de personnes, soit 10% de la population mondiale, a 60 ans ou plus; en 2005, ce pourcentage sera de 20%.  Outre les nombreux instruments relatifs à cette question, il a mentionné la Charte de San José sur les droits des personnes âgées qui a été adoptée en mai 2012.  Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes se sont engagés à entamer des consultations en vue d’élaborer une convention sur les droits de l’homme des personnes âgées sous l’égide des Nations Unies.


El Salvador souhaite que la communauté internationale prenne les mesures qui s’imposent pour protéger les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels des personnes âgées.  Dans la mesure où il faut prendre en compte « la féminisation de la vieillesse », M. Hasbun a proposé d’inclure cette thématique dans les travaux d’ONU-Femmes.  Il est en faveur également d’actions ponctuelles au sein des agences spécialisées du système des Nations Unies, de dialogues directs avec les représentants des organes de traités pertinents et de l’inclusion de la perspective de l’adulte âgé dans les réunions de haut niveau de l’Assemblée générale.  El Salvador présentera à la Troisième Commission un projet de résolution intitulé: « Convention internationale intégrale pour la promotion et la protection des droits et de la dignité des personnes adultes âgées ».


M. NEGASH KEBRET, Directeur général des organisations internationales au Ministère des affaires étrangères de l’Éthiopie, a expliqué que son pays accordait une grande priorité à la réduction de la pauvreté, car « la pauvreté constitue une menace pour la sécurité nationale ».   Grâce à une croissance annuelle moyenne de 11%, l’Éthiopie, qui fait partie des pays les moins avancés (PMA), a vu passer son index d’extrême pauvreté de 38,7% en 2004-2005 à 26,6% en 2010-2011.  Le pays est donc sur la bonne voie pour réduire de moitié ce problème d’ici à 2015.


Par ailleurs, l’Éthiopie a pris plusieurs mesures pour promouvoir les droits et le bien-être des personnes handicapées, ainsi que les droits des personnes âgées, dans le cadre de son plan quinquennal de croissance et de transformation.  M. Kebret a affirmé que son gouvernement était également conscient du rôle important de la jeunesse dans l’édification de la nation.  Des mesures spécifiques visent à réduire les difficultés économiques, sociales et politiques des jeunes vivant dans les zones urbaines, rurales et pastorales.  Le nombre d’enfants scolarisés dans le primaire atteignait 95,4% fin 2011.


M. ANDRÉS FIALLO a estimé que la lutte contre la pauvreté devait permettre de surmonter les inégalités.  Il faudrait se pencher sur des indicateurs susceptibles de conduire à un diagnostic plus précis et à des solutions viables.  À l’échelle nationale, le Gouvernement a investi d’une manière historique et inédite pour briser le cercle vicieux de la pauvreté.  Pour ce faire, il convient surtout de veiller au respect des normes internationales à tous les égards et de les appliquer aux niveaux national et local, selon les besoins concrets.


Ainsi, le pays a œuvré en faveur de la promotion des femmes autochtones, dans le cadre d’une stratégie régionale des pays andins.  Par ailleurs, le Gouvernement a fait la promotion d’un Équateur sans barrières, tant dans le milieu urbain que rural, par la création de la Mission solidarité pour les personnes handicapées, en particulier celles vivant dans les zones éloignées ou difficilement accessibles.  Le représentant a ajouté que la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale fournirait l’occasion d’une réflexion approfondie sur les moyens de mieux inclure les droits des personnes handicapées dans le développement durable.


ARUTHRA RAJASINGHAM, déléguée des jeunes du Sri Lanka, a souligné que les jeunes représentaient un quart de la population du pays.  Elle a affirmé que le Sri Lanka vivait un moment historique après avoir connu trois décennies de conflit.  Elle a également appelé les États Membres de l’Organisation à donner aux jeunes une place plus grande afin qu’ils puissent « jouer un rôle sur le présent et l’avenir, faute d’avoir eu leur mot à dire sur les décisions du passé ».  Elle s’est également émue des difficultés rencontrées par les jeunes sri-lankais notamment pour trouver des emplois en rapport avec leur formation ou leurs ambitions et de la trop fréquente impossibilité de trouver des écoles offrant des conditions d’enseignement satisfaisantes.


JAYATHMA D. WICKRAMANAYAKE, autre représentante de la jeunesse du Sri Lanka, s’est félicitée de la création du Parlement de la jeunesse par le Gouvernement.  Elle a indiqué que ce Parlement de la jeunesse représentait 335 jeunes issus de différentes minorités ethniques.  Elle s’est également montrée optimiste en relevant

que les nouvelles technologies pouvaient être des moyens pour révéler les capacités et le potentiel des jeunes.  Elle a conclu en réaffirmant la disponibilité de la jeunesse du Sri Lanka à prendre part aux décisions mondiales et en remerciant l’ONU pour son engagement en faveur de la jeunesse.


M. KEVIN CASSIDY, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a cité le nouveau Directeur général de l’OIT, M. Guy Ryder, selon lequel la crise a ouvert une fenêtre d’opportunités pour concevoir de nouvelles approches de politique mais que la création de nouveaux emplois ne suffit pas, à elle seule, car une croissance économique sans la création d’emplois de qualité ne saurait être durable.  Des politiques sociales et de l’emploi bien conçues peuvent jouer un rôle fondamental en garantissant que les emplois formels ne soient pas remplacés par des formes de travail informelles et inacceptables.


Notant qu’il n’existait pas de stratégie à taille unique pour atteindre cet objectif, le délégué de l’OIT a précisé que les obstacles à la croissance domestique variaient d’un pays à l’autre, ce qui requiert une masse d’investissements divers dans les infrastructures, les politiques salariales et de protection sociale et les initiatives de développement rural, y compris l’aide à la création et à l’expansion des entreprises.  Dans tous les cas, il faut, selon lui, respecter les droits et les normes relatifs au travail.  


Comme l’ont montré les événements récents au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, un  développement équilibré de l’emploi et des revenus est au centre de la cohésion sociale, a expliqué M. Cassidy.  En effet, l’expérience a prouvé que le chômage et les inégalités de revenus étaient les principaux facteurs derrière les troubles sociaux.  Ce sujet exige une attention urgente, a-t-il dit, d’autant que la tendance à la hausse des prix des denrées alimentaires risque d’aggraver les inégalités de revenus. 


Par ailleurs, M. Cassidy a souligné que, dans le cadre des efforts de l’OIT visant à lutter contre le travail forcé, celle-ci avait levé ses restrictions à la pleine participation du Myanmar et avait approuvé la stratégie conjointe en vue de l’élimination de la pauvreté.  Le Gouvernement du Myanmar a reconnu la nécessité d’une action immédiate dans le but de la mettre en œuvre avant la date butoir de 2015, a-t-il dit.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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