En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3342

Deuxième Commission: les délégations demandent la mise en œuvre effective des Programmes d’action adoptés en faveur des groupes de pays en situation particulière

17/10/2012
Assemblée généraleAG/EF/3342
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

9e & 10e séances – matin & après-midi


DEUXIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS DEMANDENT LA MISE EN ŒUVRE EFFECTIVE DES PROGRAMMES D’ACTION ADOPTÉS EN FAVEUR DES GROUPES DE PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE


Les pays les moins avancés (PMA), les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays en développement sans littoral (pays enclavés) ont accompli des progrès notables dans leur développement économique et social mais restent encore très vulnérables aux chocs extérieurs, ont constaté les délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission), au cours de la journée de débats consacrée aujourd’hui aux groupes de pays en situation particulière.  Si ces pays sont responsables en premier chef de leur développement, ils doivent cependant pouvoir s’appuyer sur l’aide des pays développés et sur la coopération Sud-Sud, ont souligné les délégations.


« Au cours de la dernière décennie, les groupes de pays en situation particulière ont peu progressé en termes de réduction de la pauvreté et de son corollaire, la faim; ainsi qu’en ce qui concerne la mortalité infantile et maternelle et l’accès à l’assainissement », a noté M. Gyan Chandra Acharya, Secrétaire général adjoint et Haut-Représentant des Nations Unies pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PIED).  Cette constatation a été reprise par la plupart des délégations, qui ont noté que ces pays continuent à souffrir de handicaps structurels qui entravent leurs efforts de développement et les laissent à la traine dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.


L’examen du point de l’ordre du jour de la Commission relatif aux groupes de pays en situation particulière a été l’occasion de faire le point de la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA pour la décennie 2011-2020, adopté en mai 2011, et de parler de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty pour les pays en développement sans littoral, notamment en ce qui concerne son volet relatif à la coopération en matière de transport en transit.


Parmi les recommandations faites par les intervenants pour mettre en œuvre les 47 objectifs du Programme d’action d’Istanbul, qui vise à faire sortir la moitié des PMA de cette catégorie d’ici à 2020, beaucoup, comme le Secrétaire général le recommande dans son rapport, ont invité la communauté internationale à redoubler d’efforts pour renforcer les capacités productives des PMA, notamment dans le secteur agricole.  Cela passe notamment par des investissements internationaux dans ce secteur, a précisé le représentant d’Haïti, parlant au nom des États de la CARICOM.


L’aide publique au développement (APD) destinée aux PMA s’étant réduite de 8,9% en 2011, comme l’a relevé le représentant du Bénin, qui intervenait au nom des PMA, la nécessité de renforcer cette aide et de la mener au niveau promis, soit entre 0,15 et 0,20% du PIB des pays industrialisés, a été soulignée.  Le Haut-Représentant pour les PMA, les pays sans littoral et les PED a cependant félicité l’Union européenne et le Canada, qui consacrent 0,15% de leur PIB aux PMA.  Les délégations des États-Unis et de l’Australie ont en outre fait valoir leur contribution, chacune de 10 milliards de dollars, à l’aide au développement de ces pays, tandis que la Fédération de Russie a mentionné une hausse de sa contribution de 9% entre 2010 et 2011.


De son côté, « le système de l’ONU doit augmenter son assistance fonctionnelle et technique aux PMA en temps voulu et à long terme, de manière prévisible et avec souplesse », a préconisé le Secrétaire général dans un de ses rapports.  À cet égard, les délégations ont salué les travaux menés par le Bureau du Haut-Représentant et par le Groupe de travail spécial créé en 2011 pour renforcer la transition sans heurt des pays sortant de la catégorie des PMA.  Les répercussions du retrait d’un  pays de la liste des PMA ont préoccupé les délégations.  Pour favoriser une « transition sans heurt », une résolution de l’Assemblée générale a invité les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à envisager d’accorder à un pays reclassé hors de cette liste le traitement spécial et différencié et les dérogations dont bénéficiaient les PMA sur une certaine période, ont rappelé des intervenants.  Beaucoup ont ainsi plaidé pour un retrait progressif des avantages offerts aux PMA à ceux qui ne font plus partie de cette catégorie.


Le représentant des Maldives a donné le témoignage de son pays, sorti récemment de la catégorie des PMA et dont la transition est tout, sauf « sans heurt ».  Il a regretté que certains donateurs traditionnels lui aient retiré leur aide publique au développement (APD) et a plaidé en faveur d’un mécanisme consultatif qui rassemble les agences et États donateurs.


Un autre frein au développement commun à tous les pays en situation particulière est l’existence de barrières commerciales, y compris les subventions à l’exportation et d’autres barrières non tarifaires, a noté le représentant de l’Afghanistan, comme la plupart des intervenants au débat.  Ceux-ci ont donc encouragé les États Membres à prendre des engagements favorables aux pays défavorisés en ce qui concerne l’accès aux marchés en franchise de droits et hors quotas et la réduction des barrières non tarifaires. 


En ce qui concerne les pays sans littoral, dont la moitié est composée de PMA, ils sont confrontés à l’inadaptation des infrastructures de transport qui rend difficile leur accès aux marchés.  Ces pays souffrent de coûts de transport plus élevés et de volumes d’échanges plus faibles que les autres, a expliqué le représentant du Botswana.  Un autre de ces pays, l’Afghanistan, a témoigné de ces difficultés aggravées par un handicap supplémentaire du fait des infrastructures à reconstruire après des décennies de conflits.  « Les pays sans littoral ont besoin de l’aide des pays de transit dont ils sont voisins ou au sein desquels ils sont enclavés en ce qui concerne les coûts de transport et les procédures douanières », a ajouté le représentant de la République démocratique populaire lao au nom de ce groupe de pays. 


Enfin, beaucoup de délégations se sont félicités de l’organisation de la Conférence d’examen décennal du Programme d’action d’Almaty, prévue en 2014, qui sera l’occasion de définir un nouveau cadre de travail basé sur un renforcement des partenariats entre pays enclavés et pays de transit en développement.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 18 octobre, à partir de 10 heures.  Elle examinera le point de son ordre du jour relatif à la mondialisation et l’interdépendance.


GROUPES DE PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE


a) Suivi de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés


Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020 (A/67/88–E/2012/75)


Dans ce rapport, le Secrétaire général fait le point de la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la décennie 2011-2020, adopté à Istanbul en mai 2011.  Il souligne que, pour atteindre l’objectif ambitieux fixé dans le « Programme d’action d’Istanbul » de parvenir à ce que la moitié des PMA remplissent les critères fixés pour leur sortie de la catégorie, il faut adopter davantage de mesures incitatives en faveur de ces pays et renforcer le processus en vigueur.


D’une part, les partenaires de développement et les partenaires commerciaux des PMA devraient envisager de prolonger les mesures de soutien financier, technique ou commercial spécifiques pour tous les pays sortis de la catégorie ou d’y mettre fin de manière progressive.  D’autre part, les pays sortant de la catégorie des PMA doivent recevoir un soutien pour formuler, mettre en œuvre et évaluer leurs stratégies de transition sans heurt.


Les PMA et leurs partenaires de développement devraient intégrer plus systématiquement le Programme d’action d’Istanbul dans leurs stratégies de développement et de coopération au service du développement.  De même, les partenaires de développement devraient considérer les PMA comme prioritaires et s’efforcer de répondre à leurs besoins les plus urgents.  En ce qui concerne les organismes des Nations Unies, le Secrétaire général leur recommande de prendre davantage de mesures de soutien à l’échelle nationale.  Il suggère aussi une meilleure reconnaissance du statut de PMA par les institutions financières internationales.


Le Secrétaire général recommande aussi d’accélérer et de mieux intégrer les processus d’application du Programme d’action d’Istanbul par les autres acteurs tels que les parlements, la société civile et le secteur privé.  Pour cela, il invite à améliorer la diffusion de l’information ainsi qu’à améliorer les activités de sensibilisation.


Dans ses conclusions, le Secrétaire général souligne que le renforcement des capacités productives –notamment dans le secteur agricole– doit être au cœur des stratégies de développement des PMA.  Il juge crucial d’améliorer l’accès au savoir et aux technologies pour permettre des transformations structurelles.  En outre, les engagements pris en ce qui concerne l’accès aux marchés en franchise de droits et hors quotas, la réduction des barrières non tarifaires et l’initiative « Aide pour le commerce » ainsi que les décisions récentes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) doivent être appliqués en fonction des priorités, préconise Ban Ki-moon.


Le Secrétaire général conseille également de renforcer le développement humain et social.  Il importe, par ailleurs, d’améliorer la résilience des pays face aux chocs économiques et aux catastrophes naturelles.  En outre, il encourage à rendre opérationnel plus rapidement le Fonds de Copenhague pour le climat.  Il importe aussi de promouvoir la recherche sur les changements climatiques pour mieux comprendre leurs répercussions à l’échelle mondiale et régionale, tout en mettant à la disposition des PMA des technologies vertes, souligne-t-il.


Il importe de redoubler d’efforts pour augmenter le volume et la qualité des soutiens financiers, poursuit le Secrétaire général.  Il faut aussi fixer des cibles de plus en plus ambitieuses en ce qui concerne le niveau de l’aide apportée aux PMA pour inverser la tendance récente au déclin des flux nets d’APD bilatérale à destination de ce groupe de pays.  L’allocation de l’APD doit aussi tenir compte des circonstances et fragilités particulières qui sont les leurs.  Enfin, le Secrétaire général invite non seulement à améliorer la gouvernance des PMA mais aussi à renforcer leur participation aux instances décisionnaires internationales pour qu’ils puissent se faire entendre. 


Rapport du Secrétaire général intitulé « Assurer la bonne exécution des fonctions du Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement et renforcer ses capacités et son efficacité ainsi que l’efficacité de l’appui fourni par le système des Nations Unies aux pays les moins avancés » (A/67/262)


Le Secrétaire général recommande de renforcer davantage la coordination et la cohérence de l’aide fournie aux pays les moins avancés (PMA) par les organismes des Nations Unies et les autres organisations internationales.  Le système des Nations Unies pour le développement et les institutions de Bretton Woods devraient intensifier encore leurs efforts de coopération, de collaboration et de coordination, dans le plein respect des priorités des gouvernements bénéficiaires, préconise-t-il.  L’initiative « Unis dans l’action » a montré comment la maîtrise et la conduite nationales des activités opérationnelles des Nations Unies peuvent être renforcées, constate-t-il.


Le système des Nations Unies pour le développement fournit certes un important appui aux pays les moins avancés, mais la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés a confirmé qu’il faut renforcer les mesures d’appui international, étant donné l’ampleur des problèmes auxquels se heurtent ces pays.  Il faut donc que le système de l’ONU augmente son assistance fonctionnelle et technique aux PMA en temps voulu et à long terme, de manière prévisible et avec souplesse.  Il devrait aussi jouer un rôle actif de catalyseur en faisant entendre la voix de ces pays dans les instances où ils ne sont pas représentés, déclare Ban Ki-moon. 


Le Secrétaire général présente aussi le cadre de mise en œuvre intégrée lancé en juin 2012.  C’est un portail Web (http://un.org) qui permet d’enregistrer l’exécution des engagements par chaque partenaire de développement au titre du Programme d’action d’Istanbul.


Depuis sa création, le Bureau du Haut-Représentant a vu l’étendue et la complexité de ses responsabilités augmenter, notamment pour fournir un appui fonctionnel et technique aux PMA, aux pays en développement sans littoral et aux petits États insulaires en développement.


Le Secrétaire général note enfin que les activités des organismes des Nations Unies visant à aider les PMA à intégrer le Programme d’action d’Istanbul à leurs politiques et programmes nationaux entraîneront une forte augmentation des responsabilités de l’Organisation et des autres acteurs, qui devront organiser et animer des ateliers, des séminaires et d’autres activités aux niveaux mondial, régional et national.  Le niveau actuel des fonds disponibles pour financer ces activités pourrait se révéler insuffisant, avertit Ban Ki-moon.


Rapport du groupe de travail spécial chargé d’étudier plus avant et de renforcer la transition sans heurt des pays sortant de la catégorie des pays les moins avancés (A/67/92)


Ce rapport expose les travaux menés par ce Groupe de travail créé en 2011 dans le prolongement de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA), lors de laquelle ont été adoptés la Déclaration d’Istanbul et le Programme d’action d’Istanbul.  Au cours de sa session de 2012, le Groupe de travail a examiné les mesures d’appui réservées aux PMA et les répercussions du reclassement des pays qui sortent de la catégorie PMA.


Concernant l’aide publique au développement, il a été souligné que seuls 10 des 23 donateurs membres du Comité d’aide au développement avaient atteint l’objectif fixé, consacrant 0,15% de leur revenu national brut à l’APD en faveur des pays les moins avancés, ce qui représente, pour 2010, un écart en termes absolus se situant entre 20 et 40 milliards de dollars par rapport aux engagements.  En outre, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et les banques régionales de développement n’ont pas de mesures ciblées pour les PMA, contrairement à certains organismes des Nations Unies.


En ce qui concerne les répercussions du retrait de la liste, les problèmes liés à la nature binaire du statut de PMA ont été soulignés, car cela ne va pas dans le sens de la continuité du développement.  Mais l’octroi de l’APD n’étant pas lié au statut de PMA, le reclassement ne devrait pas avoir de véritables répercussions.


Le Groupe de travail s’est également penché sur les mesures destinées à favoriser une transition harmonieuse.  À cet égard, une résolution de l’Assemblée générale a invité les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à envisager d’accorder à un pays reclassé hors de la catégorie PMA le traitement spécial et différencié et les dérogations dont bénéficiaient les PMA sur une période adaptée à la situation du pays concerné en matière de développement.


Les mesures en vigueur actuellement, auxquelles tous les pays retirés de la liste des PMA ont accès, que le Groupe de travail a proposé de renforcer, sont classées en trois grandes catégories: a) les initiatives bilatérales, telles que l’accès aux marchés en franchise de droits et hors quotas accordé par l’Union européenne dans le cadre de son initiative « Tout sauf les armes »; b) l’accès aux fonds destinés aux PMA, notamment le Cadre intégré renforcé et le Fonds réservé aux PMA du Fonds pour l’environnement mondial et c) l’octroi par l’ONU d’une aide au titre des frais de voyage aux pays reclassés, conformément à ce que prévoit la résolution 65/286 de l’Assemblée générale.  Certains sont d’avis que les avantages liés au statut des PMA devraient être retirés progressivement, compte tenu de la situation de chaque pays.


Le rapport passe ensuite en revue l’expérience des pays reclassés et en cours de reclassement, comme le Botswana, le Cap-Vert, les Maldives et le Samoa.  Dans le cas du Botswana, si les diamants ont joué un rôle de premier plan dans l’amélioration des résultats économiques du pays, le maintien d’un climat politique et macroéconomique stable, grâce à une gestion prudente et transparente des ressources publiques, a été l’une des grandes forces de ce pays.  Depuis qu’il a été retiré de la liste des PMA, en 1994, le Botswana a connu des difficultés pour réaliser la diversification économique.  Il a aussi connu la pauvreté et le chômage, est-il relevé dans le rapport.


Le Groupe de travail a formulé une série de recommandations, et a notamment préconisé de collecter des informations sur les mesures d’appui existantes.  Il estime que des stratégies nationales de transition bien conçues sont le fondement d’une transition réussie.  Il recommande de procéder rapidement à un examen portant sur les mesures de transition.


En ce qui concerne le renforcement du processus facilitant une transition sans heurt, le Groupe précise les caractéristiques des mesures d’appui au cours de la période de transition (prévisibilité, renforcement de la confiance, spécificité, certitude, transformation).  Il indique aussi que l’aide publique au développement doit se poursuivre, et il recommande l’adaptation des mesures d’ordre commercial à la nouvelle situation que rencontre les pays retirés de la liste des PMA en matière de développement.


b) Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral : résultats de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit


Rapport du Secrétaire général « Application du Programme d’action d’Almaty: répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral et créer un nouveau cadre mondial pour la coopération en matière de transport en transit entre les pays en développement sans littoral et de transit » (A/67/210)


Le Secrétaire général relève que l’économie de ces pays demeure très vulnérable aux chocs extérieurs, en raison de la faible diversité de leurs exportations, du caractère limité de leurs capacités de production, du manque de compétitivité de leurs exportations et de l’importance des frais de transport et de transit.  L’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, les changements climatiques, la désertification et la dégradation des terres entraînent également des difficultés.


Le Secrétaire général invite la communauté internationale à fournir un appui financier durable à ces pays et à leur fournir une assistance financière et technique, ainsi qu’une aide au renforcement des capacités.  De leur côté, ces pays devraient coopérer plus efficacement en élaborant des politiques harmonisées et en finançant en priorité l’entretien et la remise en état de l’infrastructure de transport de transit.  M. Ban les invite à ratifier et à appliquer les conventions et les accords internationaux et régionaux et sous-régionaux sur les transports et le commerce.


Les pays enclavés devraient aussi réformer stratégiquement leurs économies et développer leurs capacités de production afin de devenir plus compétitifs et plus résistants aux chocs extérieurs.  Dans ce contexte, la communauté internationale devrait favoriser les investissements étrangers directs (IED) dans les pays enclavés et accroître les transferts de technologies, tandis que ces pays devraient instaurer des conditions favorables à l’investissement étranger direct et à l’investissement privé.


La Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), l’Union africaine, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) et le Bureau du Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les PEID sont invités à poursuivre leurs efforts visant à aider les pays concernés à conclure un accord intergouvernemental sur le réseau de routes transafricaines.


Les négociations sur la facilitation du commerce menées dans le cadre de l’OMC représentent un enjeu capital pour les pays en développement sans littoral, et il importe que l’accord sur la facilitation du commerce résultant du Cycle de Doha se traduise par une baisse du coût des transactions pour ces pays, moyennant, notamment, une réduction du temps de transport et l’élimination de certains des aléas du commerce transfrontalier.  Les pays développés sont invités à ouvrir davantage leurs marchés aux marchandises exportées par les pays en développement sans littoral.


La Conférence d’examen décennal du Programme d’action d’Almaty, programmée pour 2014, sera l’occasion de procéder à un examen complet de l’application du Programme d’action et de mettre au point un programme de développement qui permette aux pays en développement sans littoral de s’intégrer dans le système commercial mondial et de se rapprocher des objectifs de développement convenus au niveau international, en particulier les Objectifs du Millénaire pour le développement, au cours des 10 prochaines années, indique le Secrétaire général.


Présentation des rapports


M. GYAN CHANDRA ACHARYA, Secrétaire général adjoint et Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, a présenté les quatre rapports dont était saisie la Deuxième Commission aujourd’hui.  En ce qui concerne les pays en développement sans littoral, il a souligné leur vulnérabilité sur le plan économique tout en relevant les progrès accomplis au plan du développement social.  Ces pays ont cependant peu progressé en termes de réduction de la faim et de la pauvreté, de la mortalité infantile et maternelle et de l’accès à l’assainissement, a-t-il regretté.  Le rapport pertinent souligne aussi l’inadaptation des infrastructures de transport, qui fait que les pays enclavés ont difficilement accès aux marchés.  Le Haut-Représentant a ensuite passé en revue les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty. 


Le rapport sur les pays les moins avancés (PMA) fait état des progrès réalisés par ces pays au cours de la dernière décennie, même si les incidences de la pauvreté et de la faim y restent de grands défis à relever, a poursuivi M. Acharya.  Il a noté par exemple que la participation des PMA au commerce mondial s’est accrue.  En termes d’aide publique au développement (APD), il a félicité l’Union européenne et le Canada qui consacrent 0,15% de leur PIB aux PMA.  La première année de mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul a apporté des réponses aux besoins des PMA, a-t-il aussi relevé, avant d’appeler à poursuivre ces efforts.  En ce qui concerne le rapport relatif aux activités du Bureau du Haut-Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, M. Acharya a noté que le Bureau a su mobiliser les entités compétentes de l’ONU pour soutenir ses travaux.  Ce rapport contient aussi une évaluation critique du soutien des Nations Unies aux PMA, a-t-il noté.


Débat général


M. LARBI Dgacta (Algérie), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que les pays les moins avancés continuent à souffrir de handicaps structurels qui entravent leurs efforts de développement.  Ces pays continuent d’être affectés par les incidences de la crise économique et financière, a-t-il ajouté.  Le représentant s’est inquiété que les PMA soient toujours à la traine dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a demandé de mettre pleinement en œuvre le Programme d’action d’Istanbul pour les PMA, par le biais d’un partenariat renouvelé, en cherchant à faire sortir au moins la moitié des PMA actuels de cette catégorie d’ici à 2020.  Il a aussi invité les PMA à prendre en main leur propre développement, en tenant compte de leur contexte national et de leurs priorités, avec le soutien des partenaires de développement.  Le système des Nations Unies, dont les institutions de Bretton Woods, ainsi que les autres institutions multilatérales et les banques régionales de développement, doivent en outre renforcer leur soutien aux PMA.


M. Djacta a encouragé tous les efforts entrepris pour alléger la dette des PMA, notamment l’annulation des dettes multilatérales et bilatérales.  Il a également appelé la communauté internationale à donner à tous les produits de tous les PMA un accès en franchise de droits et hors quotas aux marchés mondiaux, ceci sur le long terme, comme prévu par le Programme d’action d’Istanbul.  Il a aussi plaidé en faveur de l’adhésion de tous les pays en développement, en particulier des PMA, à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Passant à la situation des pays en développement sans littoral, ou pays enclavés, M. Djacta a souligné leur vulnérabilité aux chocs externes ainsi que les nombreuses difficultés qu’ils subissent, comme la crise économique et financière et les changements climatiques.  Il a encouragé à mettre en œuvre le Programme d’action d’Almaty relatif au développement de ces pays.  Il a aussi demandé à la communauté internationale de renforcer le flux des investissements, publics et privés, ainsi que l’aide au développement aux pays enclavés.  Enfin, il s’est félicité de la décision prise par l’Assemblée générale d’organiser, en 2014, la Conférence d’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty.


M. FRITZNER GASPARD (Haïti), parlant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a rappelé que, conformément au Programme d’action d’Istanbul, la pauvreté devra diminuer dans 24 PMA d’ici à 2020.  L’accroissement de la capacité de production de ces pays est un élément important des efforts de développement entrepris, a-t-il souligné, dans l’objectif d’atteindre une croissance économique annuelle de 7%, ainsi que le plein emploi et la possibilité d’un travail décent pour tous.  Du fait de faibles capacités productives, les PMA sont confinés dans l’exportation de produits bruts, ce qui accentue leur vulnérabilité aux chocs économiques causés par les fluctuations des cours de produits de base, a-t-il expliqué.  Pour résoudre ce problème majeur, il est indispensable que les infrastructures de transport d’énergie soient améliorées ainsi que l’accès aux services de télécommunication.  Le représentant a également souligné la nécessité de revitaliser et de diversifier l’agriculture dans les PMA, grâce notamment à l’augmentation de la production nationale et à des investissements internationaux dans ce secteur.


Dans le domaine du commerce, M. Gaspard a plaidé pour un accès en franchise de droit et hors quotas des produits en provenance des PMA aux marchés mondiaux.  En matière de développement social, il a sollicité l’aide des partenaires au développement pour renforcer la formation professionnelle et technique, le transfert des technologies visant à favoriser la production de médicaments, ainsi que l’approvisionnement en eau et l’assainissement.  Pour réaliser tous ces objectifs, il a demandé une aide de la part de tous les acteurs concernés, comme les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods, ainsi que la contribution de la coopération Sud-Sud.  Haïti, le seul PMA des Amériques, inscrit ses politiques publiques dans une dynamique de refondation du pays et dans la perspective du développement durable, a-t-il indiqué.  Cela passe par l’aménagement du territoire, la gestion de l’environnement, l’extension du réseau électrique et des services d’alimentation en eau potable, ainsi que la modernisation du système éducatif.  Enfin, concernant les pays en développement sans littoral, M. Gaspard a jugé indispensable de leur offrir un appui financier plus important, afin notamment d’y mettre en œuvre les projets relatifs aux infrastructures de transport et d’énergie.  Les pays développés doivent aussi élargir l’accès aux marchés pour ces pays.


M. DESRA PERCAYA (Indonésie) s’est exprimé au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et a rappelé que les Groupes de pays en situation particulière sont les plus vulnérables aux chocs externes et doivent surmonter de nombreuses difficultés pour atteindre les objectifs de développement, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  En ce qui concerne les pays les moins avancés (PMA), des progrès ont été faits dans la mise en œuvre des 47 objectifs du Programme d’action d’Istanbul.  Cependant, l’ASEAN estime que toutes les parties prenantes doivent redoubler d’efforts pour remplir leurs engagements, afin de permettre aux PMA de surmonter leurs problèmes structurels et d’augmenter leurs capacités de production dans tous les secteurs.


En ce qui concerne les pays en développement sans littoral, les coûts élevés auxquels ils font face en ce qui concerne leurs transactions commerciales internationales les handicapent davantage dans leur développement, a relevé le porte-parole des pays de l’ASEAN.  Si des progrès ont été faits avec l’application du Programme d’action d’Almaty, ceci grâce aux efforts déployés par les pays enclavés et les pays de transit en développement, beaucoup reste à faire en termes d’infrastructures de transport, de logistique et de réglementations douanières, a noté M. Percaya.  L’ASEAN encourage la communauté internationale à augmenter les investissements directs étrangers dans ces pays, et à y améliorer l’aide au développement et le transfert de technologies.  Le représentant a précisé que l’ASEAN, qui compte trois PMA, dont un est enclavé, a lancé plusieurs initiatives d’aide au développement afin de renforcer les liens régionaux, nationaux, individuels et institutionnels et favoriser le développement des infrastructures et des technologies de l’information et de la communication.


M. KHAM-INH KHITCHADETH (République démocratique populaire lao) a pris la parole au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, et a rappelé que seuls une volonté politique ferme, un respect des engagements pris, et un soutien financier suffisant permettront aux pays sans littoral de mettre en œuvre les mesures et plans du Programme d’action d’Almaty.  Le Groupe des pays en développement sans littoral attache une grande importance au rôle que peuvent jouer la coopération régionale, la coopération Sud-Sud et triangulaire, en sus de la coopération Nord-Sud, pour améliorer ses capacités de production et le développement des infrastructures.  Les pays sans littoral ont besoin de l’aide des pays de transit dont ils sont voisins où au sein desquels ils sont enclavés en ce qui concerne les coûts de transport et les procédures douanières, a précisé le représentant.


Alors que le Programme d’action d’Almaty entre dans sa dernière année, le représentant a noté que des progrès avaient certes été réalisés dans plusieurs domaines, mais que beaucoup restait encore à faire, et il a lancé un appel à une franche coopération et à des partenariats aux niveaux bilatéral, régional et mondial.  Il a également demandé une hausse des investissements étrangers directs et plus de transferts de technologie aux pays en développement sans littoral afin de les aider à surmonter leur vulnérabilité et à se mettre sur la voie du développement durable.  Le Groupe des pays en développement sans littoral attend de la Conférence d’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, programmée pour 2014, un nouveau cadre de travail basé sur un renforcement des partenariats entre pays enclavés et pays de transit en développement.


M. JEAN-FRANCIS ZINSOU (Bénin), intervenant au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a relevé que ces pays, dans leur majorité, continuent à se battre pour réaliser leurs objectifs de développement économique, humain et social.  La pauvreté et la faim restent cependant des obstacles majeurs à ces efforts, ainsi que l’incertitude des investissements, la volatilité des prix des matières premières, la fragilité financière, l’insécurité alimentaire, les coûts énergétiques élevés et les changements climatiques.  L’aide publique au développement (APD) envers les PMA s’est en outre réduite de 8,9% en 2011, a-t-il ajouté.  Il a rappelé que la déclaration ministérielle des PMA adoptée à New York le 27 septembre dernier a réaffirmé l’engagement de ces pays à mettre en œuvre le Programme d’action d’Istanbul.  Il faut aussi que les partenaires de développement des PMA poursuivent leur engagement à aider ces pays dans les domaines de la capacité productive, des services et des infrastructures, a-t-il insisté.


Se référant au rapport du Secrétaire général sur cette question, le représentant a appuyé les recommandations qu’il contient.  Le groupe des PMA insiste sur une transition fluide lors de la sortie de la catégorie, a poursuivi M. Zinsou.  Il a demandé l’adoption d’une stratégie à cet égard au cours de la présente session de l’Assemblée générale.  Il a, par ailleurs, soutenu l’extension du mandat du Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, appuyant aussi les efforts du Bureau du Haut-Représentant.  Enfin, concernant les pays en développement sans littoral, il s’est félicité de la décision de l’Assemblée générale de tenir en 2014 la Conférence d’examen décennal du Programme d’action d’Almaty.


M. PHILIPPE LATRICHE, de la délégation de l’Union européenne, a indiqué que les pays de l’Union ont augmenté les efforts d’aide au développement envers les pays les moins avancés (PMA) par le biais de programmes régionaux et bilatéraux.  L’UE a aussi respecté l’engagement qu’elle a pris concernant le niveau de son aide publique au développement (APD) consacré aux PMA.  Nous allons également préciser nos préférences commerciales multilatérales, pour garantir l’accès aux marchés hors quotas aux produits en provenance de ces pays, a-t-il ajouté.  Le représentant a précisé que l’Union européenne travaille aussi en faveur des PMA dans les domaines social, énergétique, agricole et alimentaire.  Il a souligné l’importance pour les PMA et les pays enclavés de poursuivre leurs réformes structurelles et d’intégrer le commerce dans leurs stratégies de développement.  L’UE va continuer à aider les PMA à travailler sur le volet commercial, a-t-il indiqué.


S’agissant du processus de transition fluide dont devraient bénéficier les pays sortant de la liste des PMA, il a exprimé l’intention de l’UE d’aider les PMA qui sont soumis à cette gradation.  Notre engagement est ferme, transparent et prévisible à leur égard, a-t-il dit, plaidant pour un retrait progressif des avantages offerts aux PMA à ceux qui ne font plus partie de cette catégorie.  Il est important que ces pays se dotent de stratégies nationales, adaptées à leur contexte propre.  Il a aussi souligné l’importance d’une coordination de l’aide apportée aux PMA.  En ce qui concerne les pays en développement sans littoral, nous devons augmenter les investissements dans le secteur des transports de ces pays, a-t-il dit.  L’UE s’engage à accompagner ces États à surmonter ces défis.  Il a enfin dit attendre avec intérêt la Conférence d’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, programmée pour 2014.  


Mme IRINA Medvedeva (Fédération de Russie) s’est félicitée des efforts menés par les PMA pour arriver à une croissance économique durable et pour mieux contribuer aux affaires internationales.  Elle a aussi indiqué que la Fédération de Russie apprécie les résultats obtenus par le Groupe spécial de l’ONU chargé d’examiner le processus de transition des PMA sortant de cette catégorie.  Elle a demandé, à cet égard, de bien respecter la lettre et l’esprit du Programme d’action d’Istanbul.  Relevant les défis importants que rencontrent ces pays dans le domaine énergétique et celui de la sécurité alimentaire, elle a estimé qu’ils ont besoin d’une attention particulière de la part de la communauté internationale.  Ces pays doivent être soutenus par un partenariat mondial, a-t-elle insisté, précisant que son pays est prêt à y contribuer.


La Fédération de Russie a augmenté sa contribution à l’aide au développement de 9% entre 2010 et 2011, a dit la représentante.  Elle a aussi parlé de l’initiative lancée par la Russie dans le secteur du développement agricole en faveur des PMA, sur un budget de 15 millions de dollars.  S’agissant des pays en développement sans littoral, la représentante a soutenu les objectifs du Programme d’action d’Almaty et encouragé sa mise en œuvre.  Elle a dit que son pays encourage aussi le développement des infrastructures de transport en Mongolie, ainsi qu’en Asie en général, avec la République de Corée et le Japon.  Enfin, elle a dit attendre avec intérêt la Conférence d’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, programmée pour 2014.


M. DEEPAK DHITAL (Népal) a rappelé que les pays les moins avancés (PMA) continuent à faire face à des contraintes structurelles et à des vulnérabilités dans leurs efforts de développement, ce qui les maintient, pour la plupart, à l’écart des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Les crises mondiales et l’énorme impact des changements climatiques ont érodé les progrès qui avaient été faits, a regretté le représentant, qui a appelé à la mise en œuvre immédiate du Programme d’action d’Istanbul.


Les PMA sont fortement dépendants de l’aide internationale pour financer leur développement et, à cet égard, la baisse de l’aide publique au développement (APD) bilatérale en 2011 est préoccupante, a dit M. Dhital.  Il a souhaité que les pays développés tiennent leurs engagements et soutiennent les priorités des PMA en ce qui concerne le renforcement de leurs capacités de production.  Le représentant a également appelé à la mise en œuvre effective du Programme d’action d’Almaty afin de soulager les pays en développement sans littoral et de les aider à atteindre les OMD.  Le Népal est un pays montagneux et enclavé qui fait face à de nombreux problèmes en matière de transport et de commerce, et nous considérons que la solution la plus viable pour y remédier est de renforcer la coopération bilatérale, sous-régionale et régionale, a dit M. Dhital.  La Conférence d’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, en 2014, devrait donner aux pays en développement sans littoral des outils pour mieux intégrer le système d’échanges mondial et respecter les accords de développement, y compris les OMD.


M. SHAM L. BATHIJA (Afghanistan) a souligné que les pays les moins avancés (PMA) font face à de plus grandes difficultés pour sortir leur population de la pauvreté.  Il a regretté que la baisse de l’aide publique au développement (APD) ait été plus forte dans les PMA que dans les autres pays en développement.  Dans ce contexte, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont très loin d’être atteints par les PMA, à trois ans de la date-butoir de 2015, a-t-il regretté.  Aussi, en tant que PMA, l’Afghanistan appelle à une application urgente du Programme d’action d’Istanbul et prie les pays développés de respecter leurs engagements en matière d’APD, et même de l’augmenter, en particulier à destination des pays.  Un autre frein au développement de ces pays en situation particulière est l’existence de barrières commerciales, y compris les subventions à l’exportation et autres barrières non tarifaires, a noté le représentant, qui a souhaité la conclusion des négociations du Cycle de Doha.


Concernant la mise en œuvre des OMD, la plus grande menace pour les pays en situation particulière est celle des changements climatiques et de la dégradation de l’environnement, a relevé M. Bathija qui a appelé tous les pays à respecter leurs engagements et les pays développés à aider les moins avancés.

L’Afghanistan est aussi un pays enclavé qui souffre, comme les autres, de problèmes de transports et d’accès aux marchés mondiaux, mais avec un handicap supplémentaire, a précisé le représentant en précisant que son pays avait des infrastructures à reconstruire après des décennies de conflits.


M. TULGA NARKHUU (Mongolie) a constaté les efforts entrepris par les pays en développement sans littoral, ainsi que ceux de leurs partenaires de développement.  Malgré les progrès réalisés grâce à ces efforts, il a souligné les obstacles qui entravent toujours la croissance économique dans ces pays, liés à leur situation géographique et à leur éloignement des marchés internationaux.  Cela entrave la croissance et le développement social de ces pays, a-t-il regretté.  Il a rappelé la résolution adoptée l’an dernier par l’Assemblée générale qui encourage la communauté internationale et les institutions de recherche à élaborer une série d’indicateurs permettant de détecter de façon précoce la vulnérabilité, afin d’y réagir au plus vite et d’accroitre la résilience.  Ces indicateurs doivent couvrir non seulement les aspects économiques et commerciaux, mais aussi les aspects écologiques des pays enclavés, a demandé le représentant.


M. Narkhuu a appelé à s’intéresser davantage aux produits des pays enclavés dans les négociations en cours en matière de commerce international.  En outre, a-t-il suggéré, celles engagées dans le cadre du Cycle de Doha devraient prendre en compte les mesures préconisées par la Déclaration ministérielle d’Almaty adoptée en septembre dernier.  Il a aussi invité les États Membres à rapidement mettre en œuvre l’initiative « Aide pour le commerce », qui vise à offrir une aide aux pays enclavés dans le domaine notamment du renforcement des capacités.  Le représentant a ensuite présenté les mesures prises par son pays pour améliorer son secteur des transports, notamment avec la participation du secteur privé.  La Mongolie travaille aussi au renforcement de ses institutions, a-t-il dit.


M.Mustafizur Rahman (Bangladesh) a qualifié de « pierre angulaire » l’adoption du Programme d’action d’Istanbul pour le développement des pays les moins avancés (PMA).  Le représentant s’est également dit persuadé que le Programme d’action d’Almaty permettra d’atteindre les objectifs de développement, car il reconnaît les besoins particuliers des PMA et doit maintenant également prendre en compte les caractéristiques des pays en développement sans littoral.  Le monde est confronté à des défis sans précédent, cependant les PMA en souffrent plus que les autres, a noté le représentant, précisant que cette crise économique mondiale a sapé ou inversé les progrès réalisés par les PMA.  De ce fait, il a exhorté la communauté internationale à trouver les moyens financiers et techniques pour les offrir aux PMA.  Les changements climatiques, qui ont un impact sur la sécurité alimentaire, freinent aux aussi les efforts de développement des PMA, a souligné le représentant, pour qui il est temps de conclure un accord ambitieux sur le réchauffement de la planète. De même, il faut parvenir à une conclusion satisfaisante des négociations commerciales du Cycle de Doha, dont le processus doit être relancé, a-t-il dit.


M. LEONARDO DE ALMEIDA CARNEIRO ENGE (Brésil) a relevé les défis particuliers auxquels sont confrontés les pays en développement sans littoral, comme la difficulté à s’intégrer dans le commerce international et les coûts de transport élevés.  Il a appelé à mettre en œuvre le Programme d’action d’Almaty et s’est félicité de la décision de tenir en 2014 la Conférence d’examen décennal de la mise en œuvre de ce programme.  En ce qui concerne les pays les moins avancés (PMA), il s’est dit préoccupé des progrès lents réalisés dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul adopté en 2011.  Il a demandé que soit apporté un soutien régional et international à ces pays afin d’y atténuer les conséquences des chocs extérieurs et de renforcer leur résilience.  L’insuffisance de la recherche en matière de technologie agricole et l’utilisation limitée des technologies innovantes ont des conséquences négatives sur le développement des PMA, a-t-il noté.  Pour y remédier, a-t-il dit, le Brésil a développé des projets dans des écoles agricoles au Timor-Leste et mène une initiative agricole au Ghana.  Par ailleurs, le Brésil est un pays pionnier sur le traitement du VIH/sida au plan national et apporte son aide à d’autres pays dans ce domaine, ayant ainsi créé une unité antirétrovirale au Mozambique.  Le représentant a assuré que le Brésil s’engage à renforcer ses efforts pour soutenir d’autres pays en développement.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a rappelé l’urgence de mettre en œuvre le Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA, adopté l’année dernière, dans le contexte actuel marqué par les changements climatiques et de potentielles catastrophes naturelles menaçant particulièrement les pays les moins avancés (PMA).  La Malaisie croit au succès du Programme d’action d’Istanbul pour aider les PMA à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015 et reconnaît le rôle crucial des pays développés en la matière, a indiqué M. Haniff.  Elle se félicite également de l’importance croissante de la coopération triangulaire, qui implique des pays développés et ceux à qui ils apportent leur aide.


M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie), tout en relevant les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés (PMA), a relevé le faible niveau d’investissement dans les secteurs productifs, ainsi que le manque d’infrastructures et d’opportunités dans le domaine du commerce.  Couplés avec la crise économique et financière, cela accentue les obstacles que rencontrent les PMA dans leurs efforts de développement.  Si la responsabilité première de notre développement repose sur nous, a reconnu le représentant, une aide extérieure stable et prévisible est également cruciale.  En outre, a-t-il ajouté, le commerce international joue un rôle clef dans le développement durable des PMA.  Le représentant a dit que son pays s’est engagé à mettre en œuvre le Programme d’action d’Istanbul qui a été intégré au niveau national.  Nous avons ainsi atteint une croissance de 11,4% au cours de la période 2004-2011, a-t-il dit.  Il a également signalé des progrès importants réalisés dans le domaine des capacités de production et du renforcement des infrastructures.  Les partenaires de développement doivent de leur côté augmenter leur APD, a-t-il demandé, ceci en tenant compte des besoins des PMA.  Enfin, concernant les pays en développement sans littoral, il a partagé les préoccupations exprimées par la République démocratique populaire lao au nom des pays enclavés.


Mme JENNIFER Mc GowAn (États-Unis) a relevé que la croissance économique dans les PMA est essentiellement basée sur l’exploitation des ressources naturelles et des produits de base, ces pays souffrant d’un manque de diversification de leur production.  Surmonter les défis auxquels sont confrontés les PMA nécessitera plus que des flux d’APD, sur lesquels se sont longtemps appuyé les PMA, a-t-elle estimé.  Elle a ainsi invité ces pays à mobiliser leurs ressources nationales et à encourager les investissements étrangers, en établissant des partenariats larges avec les donateurs traditionnels ou émergents.  Le secteur privé et la société civile ont aussi un rôle important à jouer dans ce domaine, a-t-elle ajouté.


Pour la représentante américaine, les pays qui incluent les femmes et les jeunes dans leur économie connaitront une plus grande prospérité et une croissance plus durable.  Elle a ensuite indiqué que les États-Unis avaient offert 10 milliards de dollars d’aide aux PMA en 2011.  Passant aux pays en développement sans littoral, elle a invité à les aider à renforcer leurs infrastructures et à créer des régimes juridiques transparents pour les gérer.  Nous allons aider ces pays à surmonter les défis auxquels ils sont confrontés, a-t-elle assuré, tout en précisant que leurs partenaires principaux sont les pays de transit voisins.  Nous devons renforcer l’engagement international pour répondre aux attentes des PMA et des pays en développement sans littoral, a-t-elle conclu.


Rappelant l’engagement de l’Inde en faveur des pays les moins avancés (PMA) et des pays en développement sans littoral, M. ANANTH KUMAR (Inde) a relevé que leurs besoins particuliers n’étaient toujours pas pris en compte par la communauté internationale et que seulement trois PMA avaient pu graduer de ce groupe depuis quarante ans.  Trop maintenus à l’écart, ils doivent être intégrés à la gouvernance mondiale.  Aucune action crédible pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne peut être décidée sans prendre en compte les vulnérabilités systémiques de ces pays, a dit le représentant.  L’éradication de la pauvreté devrait être la priorité des objectifs du développement durable (ODD) en cours de définition pour l’après-2015.


M. Ananth Kumar a appelé la communauté internationale à respecter ses engagements d’aide publique au développement (APD), et à améliorer les transferts de technologie et de compétences vers les pays en développement.  Conformément à ses engagements envers l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’Inde a quant à elle étendu ses préférences douanières à tous les PMA, a fit remarquer le représentant.  La Conférence d’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, programmée pour 2014, devrait se focaliser sur les faiblesses structurelles des pays en développement sans littoral, pour les aider à diversifier leurs exportations et développer leurs infrastructures de transport, a conclu le Représentant.


M. PETER LLOYD Versegi (Australie) a invité la communauté internationale à établir des priorités pour les trois prochaines années en faveur des pays les moins avancés (PMA), en se basant sur le Programme d’action d’Istanbul et le Document final de la Conférence Rio+20.  L’Australie va augmenter son aide au développement de 10 milliards de dollars, a-t-il annoncé à cet égard.  Il a ensuite souligné le caractère essentiel du développement agricole dans les PMA.  Il a plaidé en faveur d’un accès en franchise de droits et hors quotas des produits des PMA aux marchés internationaux.  En ce qui concerne le cas des pays sortant de cette catégorie, il a dit que l’Australie souhaitait coopérer avec eux pour leur garantir une assistance financière et assurer le développement sur le long terme.  Dans la région du Pacifique, de plus en plus de PMA accomplissent des progrès notables, a-t-il remarqué.  Enfin, il a exprimé l’intention de son pays de coopérer avec tous les partenaires pour réaliser les objectifs d’Istanbul et de Rio.


M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a déclaré que le droit inconditionnel de circulation doit être reconnu, en droit international, comme un droit inhérent aux pays en développement sans littoral, en vertu des principes d’équité.  Le représentant a précisé que la Bolivie « n’est pas un État sans littoral mais un pays qui a été privé temporairement de son accès à la mer et à ses propres côtes »: « Le Chili a envahi la Bolivie au nom d’intérêts oligarchiques, avec la participation de multinationales, pour s’approprier les ressources naturelles des Boliviennes et des Boliviens », a déclaré le représentant.  Il a indiqué que sa délégation réaffirmait le droit de la Bolivie à un accès souverain à l’océan Pacifique et demandait un règlement pacifique de ce différend, comme cela est prévu à l’Article 33 de la Charte des Nations Unies.


M. AL MUBARAK (Arabie saoudite) a rappelé l’historique des Conférences des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA), deux ayant eu lieu à Paris, en 1981 et 1990, une autre à Bruxelles en 2001, et la dernière à Istanbul en 2011.  Le nombre de PMA a augmenté au cours des 30 dernières années et seuls quatre États ont pu sortir de cette catégorie, a-t-il noté avec inquiétude.  Nous avons aussi constaté la tendance protectionniste de certains pays qui offrent des subventions à leurs produits nationaux, ce qui accentue les problèmes des pays en développement, a-t-il ajouté.  L’Arabie saoudite estime que la communauté internationale a intérêt à aider ceux qui ne peuvent pas profiter des opportunités de la mondialisation, a dit le représentant.  Il a aussi parlé de l’épuisement des ressources naturelles dans certains pays en développement, ce qui a été la cause de conflits.  Il a demandé à la communauté internationale de s’engager à l’égard de ces pays en abolissant ou en échelonnant le remboursement de leur dette.  Les gouvernements des PMA doivent, de leur côté, établir des cadres règlementaires leur permettant de s’intégrer dans le commerce international, a-t-il recommandé.


L’Arabie saoudite a contribué à l’aide au développement à hauteur de 100 milliards de dollars au cours des trois dernières années, aide qui a bénéficié à 95 États situés sur tous les continents.  Le représentant a précisé qu’un milliard de dollars a été consacré à l’alphabétisation dans les pays de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI).  En outre, M. Al Mubarak a mentionné le Fonds saoudien de développement, qui finance les projets des PMA dans le domaine de l’énergie.  L’Arabie saoudite a en outre renoncé à 6 milliards de dollars en annulant des dettes qui lui étaient dues par des PMA.


Mme WANG HONGBO (Chine) a relevé que les pays les moins avancés (PMA), les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays en développement sans littoral constituent le groupe de pays le plus vulnérable.  La communauté internationale doit respecter ses engagements et renforcer les mesures prises en leur faveur, notamment dans le domaine des capacités productives, a souligné la représentante.  Il faut développer les préférences commerciales en faveur des pays en développement sans littoral, a-t-elle dit.  La Chine a toujours fourni une aide aux PMA et aux pays sans littoral pour qu’ils puissent se développer, à l’avenir cette aide sera renforcée, a conclu la représentante.


M. TONG-Q LEE (République de Corée) a déclaré qu’il était impératif de concentrer les efforts sur les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID) pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), appliquer les mesures décidées à Rio+20, et définir un Agenda pour le développement de l’après-2015.  Une attention particulière doit être portée aux priorités de développement de ces groupes de pays en situation particulière, y compris la promotion de leur capacité productive et d’accès aux marchés.  Concernant les PMA, la République de Corée se félicite des progrès réalisés pour appliquer le Programme d’action d’Istanbul.  Afin d’aider au retrait de certains pays de la liste des PMA, elle juge nécessaire d’améliorer le processus de reclassement.  Quant aux pays en développement sans littoral, le représentant a souligné que l’amélioration de leur accès aux marchés et la promotion des investissements dans ces pays sont deux des plus importants secteurs de la coopération dont ils ont besoin.  Il a souhaité que ces questions soient examinées au cours de la Conférence d’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, prévue en 2014. 


La République de Corée se félicite de l’organisation de la troisième Conférence internationale pour le développement durable des PEID, qui doit avoir lieu au Samoa en 2014, et espère qu’elle se penchera sur la question de la vulnérabilité économique et environnementale de ces pays, a dit M. Tong-Q Lee.  Enfin, le représentant a fait valoir que la République de Corée avait, l’année dernière, concentré 35% de son aide publique au développement (APD) à la coopération avec les PMA et qu’elle leur donne l’accès à son marché en franchise de droits et hors quotas.


M. FAHAD ALMEZAAL (Koweït) a salué une croissance moyenne de 6,6% du produit national brut des pays les moins avancés sur la période 2001-2010, par rapport aux 4% de croissance qu’ils ont connu au cours de la décennie précédente (1991-2000).  Il a jugé que ce progrès est dû à une meilleure productivité des PMA, et à un meilleur investissement dans les infrastructures, ainsi qu’à une meilleure gestion économique dans son ensemble.  Malgré les progrès, il a regretté que l’objectif de 7% de croissance arrêté par le Programme d’action de Bruxelles et confirmé par celui d’Istanbul en 2011 n’ait pas encore été atteint.  Il a appelé à maintenir des efforts conjoints de la communauté internationale pour aider les PMA à faire face aux nombreux défis environnementaux, économiques sociaux et sécuritaires auxquels font face ces pays.  Même si la responsabilité première d’atteindre les OMD incombe aux PMA eux-mêmes, il leur sera impossible de les atteindre sans un partenariat mondial renouvelé, a insisté le représentant du Koweït.  Il a précisé que son pays a attaché une grande importance à l’aide aux PMA depuis son indépendance en 1961.  Il a précisé que plus de 100 pays avaient bénéficié de prêts à des conditions très favorables du Fonds du Koweït pour le développement économique, ceci pour un montant total de 15 milliards de dollars.  Cette aide, a-t-il ajouté, vient en addition de l’aide au développement fournie par le Koweït et qui représente 1,3% de son PIB.  Il a précisé que le Koweït a accordé la totalité de ses contributions volontaires à des fonds et programmes des Nations Unies. 


M. ALTAY ALTINORS (Turquie) a souligné que l’application complète, et selon l’agenda établi, du Programme d’action d’Istanbul est cruciale pour aider les pays les moins avancés (PMA) à surmonter les défis qui se posent à eux.  Les PMA ont besoin d’une aide adaptée, notamment en ce qui concerne les questions de l’aide au développement, du commerce, de l’investissement, du développement du secteur privé et de la technologie, a-t-il précisé.  Cependant, la différence entre les promesses faites en matière d’aide publique au développement (APD) et la réalité reste importante, et les PMA sont très touchés par la crise économique mondiale, a regretté le représentant.


M. FAIÇAL SOUISSI (Maroc) a rappelé que les pays les moins avancés (PMA) et les pays en développement sans littoral sont inclus dans le Document final de la Conférence Rio+20.  La Déclaration politique de Rio+20 invite également les États Membres, l’ONU et les autres acteurs à s’activer pour mettre en œuvre les cinq priorités prévues par le Programme d’action d’Almaty, a-t-il souligné.  En dépit d’un environnement économique défavorable, le Programme d’action d’Istanbul pour les PMA a débouché sur un programme important.  Mais l’APD destinée aux PMA demeure toujours inférieure à 0,15% du PNB des pays donateurs et a même tendance à baisser depuis 2011, a-t-il signalé.  Le représentant a aussi regretté les obstacles placés à l’encontre de ces pays en matière de commerce international.


En ce qui concerne les pays en développement sans littoral, leur croissance économique a chuté depuis 2008, ainsi que les investissements étrangers directs qui leur étaient destinés, a-t-il noté.  Il a relevé la trop grande durée des transports de transit pour ces pays, en raison de la distance qui les sépare de la mer, de l’état des routes et de l’inefficacité des moyens de transport.  La part des marchandises des pays enclavés dans la part des exportations mondiales demeure inférieure à 1%, a-t-il ajouté.  Le représentant a ainsi averti des problèmes qui entravent le développement économique de ces pays, soulignant que les besoins des pays sans littoral sont intimement liés aux questions de développement durable.  Il a donc demandé en leur faveur un soutien international efficace, notamment par le biais de la coopération Sud-Sud.  Il a aussi placé des espoirs dans la future Conférence d’examen décennal du Programme d’action d’Almaty, prévue en 2014.  Il a plaidé en faveur de mécanismes de suivi pour surveiller la mise en œuvre des Programmes d’action d’Istanbul et d’Almaty.


Mme MARLAR THAN HTAIK (Myanmar) a indiqué que le but ultime assigné au Groupe des pays les moins avancés (PMA) était de réduire de moitié le nombre des pays du groupe d’ici à 2020.  C’est pourquoi, a-t-elle dit, il est urgent que le Programme d’action d’Istanbul soit mis en place par tous les PMA, de manière efficace et dans les temps, notamment en ce qui concerne les 8 domaines d’actions prioritaires.  Comme plusieurs autres PMA, le Myanmar a mis en place un certain nombre de mesures à court et à long terme, en faveur du développement.  Un pays, a-t-elle estimé, ne peut bénéficier d’une croissance de qualité que si l’écart entre les pauvres et les riches est étroit et que chacun a accès aux fruits du développement.  Elle a indiqué que le renforcement des capacités productives, inscrit dans le Programme d’action, était l’une des priorités de son pays, où 70% de la population dépend de l’agriculture.  Par ailleurs, elle a indiqué que le Gouvernement du Myanmar était engagé dans une série de réformes et qu’il mettait l’accent sur la coopération et la coordination avec les organisations régionales et internationales.  Elle s’est à cet égard félicitée de la coopération Sud-Sud qui existe entre les pays en développement et émergents et qui joue un rôle important comme cela est mentionné dans le Programme d’action d’Istanbul.  Enfin, la représentante a insisté sur l’aide publique au développement (APD), qui demeure essentielle pour les PMA, notamment en vue de leur permettre d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Évoquant la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA, M. MOHAMED CHERIF DIALLO (Guinée) a souligné qu’il avait engendré d’indéniables avancées et un dynamisme réel dans plusieurs pays les moins avancés (PMA).  Néanmoins, la réalisation de l’objectif primordial d’éradication de la pauvreté et de sa principale manifestation, la faim, reste largement en-deçà des attentes, a noté le représentant. 


De plus, de nouvelles menaces, qui compromettent le développement durable des PMA viennent s’ajouter aux problèmes de longue date.  Il en est ainsi de la baisse des ressources de l’aide publique au développement (APD) en 2011; de la marginalisation des PMA dans les échanges internationaux et dans l’accès aux nouvelles technologies; du poids de la dette; de la faiblesse structurelle chronique des économies des PMA et des conséquences des changements climatiques.  Aussi, la Guinée lance un appel à tous les partenaires de développement, y compris dans le cadre de la coopération Sud-Sud, afin qu’ils poursuivent leur appui aux PMA, et elle encourage les pays développés à honorer l’engagement qu’ils ont pris de consacrer de 0,15% à 0,20% de leur PIB à l’aide aux PMA, a dit M. Diallo.  La Guinée attache en outre une grande importance au respect des engagements pris en ce qui concerne l’accès aux marchés des produits des PMA, la réduction des barrières douanières non tarifaires, et le soutien aux échanges internationaux.


M. ASKAR TAZHIYEV (Kazakhstan) a exprimé la préoccupation du Kazakhstan concernant l’accès aux voies de transport de transit des pays en développement enclavés, qui sont les plus vulnérables en termes d’accès à l’énergie, à l’eau et à la sécurité alimentaire.  Avec les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID), ce sont les États sans littoral qui ont la plus faible part dans les échanges internationaux, a-t-il souligné.  La coopération Sud-Sud et triangulaire est un outil pour améliorer la situation des groupes de pays en situation particulière, a noté le représentant.  Le Kazakhstan étudie la possibilité d’établir un fonds pour cofinancer des projets de sources d’énergie renouvelable dans les pays en situation particulière, ceci avec le soutien des agences des Nations Unies et des pays impliqués dans la promotion de l’économie verte.


M. FRITZNER GASPARD (Haïti) a parlé de la croissance économique des PMA, comme c’est le cas en Haïti, qui devrait atteindre cette année un taux de 5%.  En Haïti, des progrès notables ont été accomplis depuis le tremblement de terre grâce au Plan stratégique national et aux efforts menés dans le domaine de l’éducation, adit le représentant.  Il a aussi mentionné le programme intitulé « À bas la faim » qui vise une meilleure nutrition, notamment pour les enfants.  Sur les questions de genre, il s’est prévalu de la présence de 30% de femmes dans le Gouvernement haïtien.  Il a aussi fait part des progrès accomplis en matière de gouvernance.  En outre, le représentant a mis l’accent sur le rôle sans précédent que joue la coopération Sud-Sud en Haïti dans des domaines comme le logement et l’agriculture, tout en soulignant qu’elle ne doit pas remplacer la coopération Nord-Sud.


Le représentant a aussi souligné les défis que rencontrent les PMA, comme la vulnérabilité aux catastrophes naturelles et la faiblesse des structures de gouvernance en matière d’environnement.  Il a dit que le pays misait sur les résultats de la Conférence Rio+20 et s’est félicité qu’Haïti soit placé sur la liste du PNUD en tant que pays devant être consulté sur les problèmes d’environnement.  Il a aussi estimé que le financement du développement restait un mécanisme important et s’est préoccupé à cet égard de la diminution de l’aide publique au développement (APD).  Haïti a fait le pari des investissements directs étrangers, mais cette politique tarde à porter ses fruits, a-t-il ajouté.


M. AHMED SAREER (Maldives) a apporté le témoignage de son pays, sorti récemment de la catégorie des pays les moins avancés (PMA).  Les Maldives sont dans la deuxième année d’un processus de transition s’étalant sur trois ans, a-t-il indiqué, mais il n’est pas « sans heurt » comme il devait l’être.  Cela est dû aux défis importants que rencontre le pays du fait de sa vulnérabilité, au manque de maturité du programme de transition et au manque d’engagement coordonné de nos partenaires bilatéraux, a-t-il expliqué.  Observant les défauts dont souffre la stratégie nationale de transition, il a invité à revoir la politique de gradation des pays de la catégorie des PMA et à faire jouer à l’ONU un plus grand rôle dans le mécanisme de surveillance des donateurs.


M. Sareer a expliqué que la stratégie de transition sans heurt, telle qu’appliquée aux Maldives, se concentre sur le développement du commerce, ce qui a conduit le pays à travailler activement avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC) afin d’obtenir des mesures de traitement préférentiel pour les PMA sortant de cette catégorie.  Les Maldives bénéficient maintenant de l’initiative « Tout sauf les armes » de l’Union européenne (UE) et d’un accord similaire avec la Chine, applicable à 60% de leurs exportations.  Les Maldives ont aussi l’intention de rejoindre le système généralisé de préférences de l’UE.  Le représentant a ensuite indiqué que, malgré des promesses faites à hauteur de 313 millions de dollars à l’égard de son pays, une petite partie seulement de ces engagements a été respectée.  Il a aussi regretté que certains donateurs traditionnels aient retiré aux Maldives leur aide publique au développement (APD).  Le représentant en a conclu que la gradation de son pays de la catégorie des PMA l’a conduit à faire face à une plus grande incertitude économique.  Les Maldives ne sont qu’une série d’îles dépourvues de systèmes d’assainissement et d’approvisionnement en eau, avec une industrie de la pêche sur le déclin, a-t-il précisé.  Il a plaidé en faveur d’un mécanisme consultatif qui rassemble les agences et États donateurs.  Il a aussi demandé de tenir davantage compte des vulnérabilités des pays comme le sien.


M. PAUL LOSOKO EFAMBE EMPOLE (République démocratique du Congo- RDC) a jugé réaliste l’objectif du Programme d’action d’Istanbul de parvenir, avant la fin 2020, au reclassement d’au moins la moitié des pays les moins avancés (PMA) en dehors de cette catégorie.  Néanmoins, une action urgente est nécessaire dans des secteurs clefs: l’amélioration de la fourniture d’énergie électrique et d’eau potable ainsi que le développement du secteur agricole notamment.  L’aide publique au développement (APD), qui constitue la principale source de revenus des PMA, devrait se concentrer sur ces domaines prioritaires et des mesures incitatives devraient être prises pour encourager les investisseurs privés, a relevé le représentant.


La République démocratique du Congo est un pays en situation post-conflit où la réalisation des objectifs liés au développement rencontre plus de défis qu’ailleurs et, pour cette raison, elle demande à figurer dans les programmes prioritaires des partenaires au développement et à bénéficier d’un appui international durable avec des modes d’assistance et de financement plus flexibles, a plaidé M. Empole.


Mme Al-Madadi (Qatar) a rappelé l’impact de la crise sur les pays les moins avancés (PMA), qui sont marginalisés dans l’économie mondiale.  La plupart ne sont pas sur la bonne voie pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment l’éradication de la pauvreté, a-t-elle noté.  La libéralisation du commerce est un outil essentiel pour aider les PMA, a relevé la représentante, qui a fait part de son inquiétude à propos de la suspension des négociations commerciales du Cycle de Doha.  Quant à la réalisation des objectifs du Programme d’action d’Istanbul, elle demande de mobiliser davantage de ressources financières.  Dans ce cadre, le Programme d’Istanbul stipule que les PMA doivent avoir des responsabilités dans l’élaboration des stratégies de développement qui leur sont destinées, a rappelé la représentante.


M. PHOLOGO GAUMAKWE (Botswana) a relevé que, sur un total de 31 pays enclavés, 16 sont classés parmi les pays les moins avancés (PMA).  Les pays sans littoral souffrent de coûts de transport plus élevés et de volumes d’échanges plus faibles que les autres, a noté le représentant.  De plus, leur économie est souvent peu diversifiée, dépendant surtout de l’agriculture ou de ressources minières. 


Le Botswana est favorable à la mise en place d’indicateurs spécialement adaptés aux pays en développement sans littoral pour servir de mécanismes d’alerte afin de limiter les effets des chocs externes, a-t-il préconisé.  Notre pays lance un appel à la communauté internationale afin qu’elle augmente son assistance financière pour aider à la construction de réseaux d’eau, d’électricité et de télécommunications, de routes et de chemins de fer dans les pays sans littoral.  Enfin, le représentant a souhaité l’accélération de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty pour les pays en développement sans littoral.


Dans le contexte de crise économique et financière mondiale, M. SULAY KPUKUMU (Sierra Leone) a estimé que les incertitudes ne laissent pas le choix aux pays les moins avancés (PMA), aux pays en développement sans littoral et petits États insulaires en développement (PEID): ces pays ne doivent pas être abandonnés sur les domaines prioritaires que sont l’agriculture, les infrastructures, l’éducation et la santé. 


Le représentant a déclaré que des efforts concertés sont nécessaires pour surmonter les difficultés auxquelles font face ces pays, et il a lancé aux pays industrialisés un appel au versement de l’aide publique au développement (APD) au niveau auquel ils s’étaient engagés.  Le représentant a remercié les partenaires du Sud pour leur soutien, et a rappelé que la coopération Sud-Sud est nécessaire et complémentaire à la coopération Nord-Sud.  Sans traitement du fardeau de la dette, la situation restera difficile pour les PMA, a-t-il conclu.


M. THEMBELA OSMOND NGCULU (Afrique du Sud) a réaffirmé l’attachement de son pays à la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays (PMA) les moins avancés.  Conscient du fait que 33 des 48 pays classifiés comme PMA par les Nations Unies se trouvent en Afrique, le représentant a rappelé que ces 33 pays avaient connu des taux de croissance se situant autour de 5% au cours des dernières années, mais que cela ne signifie pas qu’ils aient réussi à éradiquer la pauvreté.  Le Programme d’action d’Istanbul confirme ainsi l’importance et l’urgence des initiatives collectives, a-t-il noté, avant de vanter les mérites de la coopération régionale et internationale pour faire avancer la cause du développement économique.  Il a également invité les pays du Nord à être plus à l’écoute des besoins spécifiques des PMA en termes de développement. 


Pour sa part, l’Afrique du Sud continuera à promouvoir le développement socioéconomique sur le continent africain, en particulier dans le contexte du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), a indiqué le représentant.  L’Afrique du Sud estime que l’Union africaine, le NEPAD et la Banque africaine de développement sont les acteurs essentiels du processus de remise à niveau des infrastructures africaines.


Le représentant a également abordé la question des pays enclavés et a expliqué que l’Afrique du Sud appuyait les efforts visant à accélérer une mise en œuvre plus coordonnée d’actions spécifiques dans les cinq domaines prioritaires identifiés dans le Programme d’action d’Almaty.  M. Ngculu a dit qu’il ne fait pas de doute que les efforts visant à réaliser les deux programmes d’action susmentionnés contribueront de manière significative à la réalisation des Objectifs du Millénaire de développement d’ici à 2015.


M. JOHN LEONARD MUGERWA (Ouganda) a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul.  Il a appelé la communauté internationale et les partenaires de développement à soutenir les pays les moins avancés (PMA) et à respecter les engagements pris envers ce groupe, notamment en mobilisant les ressources nécessaires afin de permettre aux PMA de mettre en place les objectifs de développement internationalement agréés en leur faveur.  L’Ouganda se félicite de la reconnaissance croissante, par la communauté internationale, des besoins de développement et des défis particuliers auxquels sont confrontés les pays en développement sans littoral ou enclavés, a ajouté le représentant.  Toutefois, la croissance économique et le développement de ce groupe de pays continuent d’être sévèrement limités, entre autres, en raison des coûts de transport élevés et des coûts de transaction commerciale.


C’est pourquoi, il est impératif et urgent, a estimé le représentant de renforcer la collaboration entre les pays en développement sans littoral ou enclavés et leurs partenaires de développement et de mobiliser les ressources financières et les compétences techniques nécessaires à leur développement.  Il a lancé un appel aux partenaires de développement pour que ces derniers honorent leurs engagements en faveur de ce groupe de pays.  Concluant son propos, le représentant a souligné l’importance de la Conférence d’examen du Programme d’action d’Almaty, qui se tiendra en 2014, et qui constituera une occasion importante pour les pays sans littoral et les partenaires au développement d’évaluer l’ensemble de la mise en œuvre du Programme d’action.


M. CLIFFORD K. TANDARI (République-Unie Tanzanie) a souligné l’attachement de son pays au  rapport exhaustif du Secrétaire général sur la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la décennie 2011 à 2020.  La Tanzanie plaide pour la réduction de la pauvreté et le développement humain comme étant l’un des piliers importants de l’agenda des OMD et du programme de développement après 2015.  La Tanzanie a intégré un plan de développement qui lui est particulier dans le Plan d’action international, a ajouté le représentant.  Enfin, il a expliqué que son pays envisageait de devenir une société sans pauvreté et un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2025.


Droits de réponse


Exerçant son droit de réponse, le représentant du Chili a regretté que la délégation bolivienne ait abordé dans cette enceinte des questions qui ne la concernent pas et ne sont pas d’actualité.  Ce sont des questions qui remontent à plus de 100 ans, a-t-il expliqué, mentionnant un accord de paix conclu en 1904 entre les deux pays.  Cet accord, qui garantit à la Bolivie un accès important au littoral, a été modernisé conformément aux conventions internationales, a-t-il précisé.  En outre, il a indiqué qu’un processus d’intégration a été mis en place pour favoriser les échanges de la Bolivie, signalant que le port chilien d’Iquique offre à la Bolivie un traitement spécifique.


Le représentant de la Bolivie a expliqué que la question d’intérêt régional qu’il a évoquée, et qui n’a pas été tranchée à ce jour, est le fruit d’une revendication centenaire de la Bolivie pour avoir accès à l’océan Pacifique.  Le Traité de 1904 a été imposé à la Bolivie par la force, a-t-il affirmé.  Il a indiqué que des restrictions à la liberté de mouvement des biens sont imposées à la Bolivie par le Chili, démontrant que ce dernier ne respecte pas les dispositions du Traité.  La Bolivie se réserve de recourir à toutes les instances de droit international pour récupérer un accès souverain et indépendant à l’océan Pacifique.


Reprenant la parole, le représentant du Chili a assuré qu’il n’y avait aucune question territoriale non réglée entre les deux pays, le Traité de 1904 étant le fruit d’une libre négociation.  Il a demandé que l’histoire ne soit pas déformée.  Il a déclaré que son pays respecte les dispositions de ce Traité et le régime de libre transit qu’il instaure au profit de la Bolivie.  Ce régime a même été étendu depuis sa conception, a-t-il dit.  Il a expliqué que la ligne de chemin de fer Arica-La Paz a été réhabilitée aux frais du Chili après avoir été hors service pendant plusieurs années.


Le représentant de la Bolivie a rétorqué en rejetant de manière catégorique les affirmations de son homologue chilien.  Le Traité de 1904 a été imposé après 20 ans d’occupation du Chili, a-t-il dit.  Onze résolutions de l’Organisation des États américains précisent qu’il est de l’intérêt de tout le continent de trouver un règlement équitable qui permette à la Bolivie d’avoir un accès souverain à l’Océan Pacifique, a-t-il ajouté.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.