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ENV/DEV/1201

« Rio 2012 »: le Comité préparatoire de la Conférence sur le développement durable achève les travaux de sa deuxième session

08/03/2011
Assemblée généraleENV/DEV/1201
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité préparatoire de la Conférence

des Nations Unies sur le développement durable

Deuxième session

3e et 4e séances – matin & après-midi


« RIO 2012 »: LE COMITÉ PRÉPARATOIRE DE LA CONFÉRENCE SUR LE DÉVELOPPEMENT

 DURABLE ACHÈVE LES TRAVAUX DE SA DEUXIÈME SESSION


Les délégations appellent au renforcement des finances, du rôle et du mandat du PNUE

et fixent un calendrier de négociations relatives au document final de la Conférence


Le Comité préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, prévue l’an prochain à Rio de Janeiro au Brésil (Conférence de Rio 2012) a achevé les travaux de sa deuxième session après s’être penché sur le second thème inscrit au cœur des débats de la Conférence, celui du cadre institutionnel.  Si elles avaient réfléchi hier aux conditions de développement d’une économie « verte », les délégations ont reconnu aujourd’hui la nécessité de rendre le cadre institutionnel du développement durable plus souple et plus cohérent afin d’en renforcer l’efficacité. 


Les participants au débat de la journée ont appelé à l’établissement d’un cadre institutionnel renforcé permettant, conformément au souhait exprimé par le Secrétaire général dans son rapport*, d’assurer la cohérence et l’intégration des politiques dans les domaines économique, social et environnemental, soit les trois piliers du développement durable.  Dans ce même rapport, M. Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l’ONU, relève, à l’échelle mondiale, une multiplication spectaculaire des institutions et des accords conclus à ce jour, plus de 500 accords multilatéraux relatifs à l’environnement étant actuellement en vigueur.


Face à ce que le représentant du Mexique a qualifié de « prolifération des accords et des réunions, pratiquement ingérables du point de vue administratif », les participants à la réunion ont notamment appelé à la refonte du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), qui coordonne la gouvernance du pilier environnemental et émet des recommandations dans le domaine de la croissance verte. 


L’Union européenne, représentée par la Hongrie, a ainsi proposé de faire du PNUE une agence spécialisée à même d’appréhender de manière multilatérale et holistique les trois piliers du développement durable.  « Le PNUE doit à cette fin devenir une agence spécialisée de l’ONU, dotée des moyens nécessaires permettant à l’Organisation de contribuer au développement durable et de répondre efficacement aux défis », a affirmé le représentant hongrois. 


« Les pays en développement, qui sont les premiers concernés par les accords de développement durable, ne s’y retrouvent plus », a lancé pour sa part le représentant du Kenya.  Demandant lui aussi que le PNUE devienne une agence spécialisée de l’ONU, avec pour siège Nairobi, il a souhaité que « ce nouveau PNUE » devienne un instrument de promotion et de coordination du développement durable, tout en dégageant des synergies entre les processus environnementaux et en veillant à l’autonomie des pays en matière de priorités. 


D’autres délégations, comme celle du Japon, ont préféré privilégier les options institutionnelles exposées dans le rapport du Secrétaire général.  L’une de ces options vise à rendre universelle lacomposition du Conseil d’administration du PNUE, une mesure qui n’entrainerait pas de changement de son mandat et qui n’aurait qu’une incidence financière minimale.  « L’amélioration de la gouvernance internationale en matière de développement durable peut s’effectuer sur la base des instruments existants », a expliqué le représentant japonais, qui a plaidé pour une meilleure utilisation des institutions en place, comme la Commission du développement durable (CDD), et d’initiatives telles qu’« Unis dans l’action » pour renforcer le rôle de l’ONU.  Concernant l’avenir du PNUE, il a reconnu l’importance de doter ce programme de ressources adaptées à l’accomplissement strict du mandat qui lui a été dévolu, tout en demandant que les options de réforme soient examinées en ciblant l’efficacité et la rentabilité. 


De son côté, le représentant des États-Unis a soutenu que la volonté politique, « qui est essentielle à la mise en œuvre du développement durable », ne pouvait être remplacée par la création de nouvelles institutions multilatérales. 


Le Comité préparatoire a par ailleurs adopté un projet de proposition sur le processus de préparation du document final de la Conférence de Rio 2012.  Aux termes de ce document informel, le Comité invite les États Membres, les organisations pertinentes du système de l’ONU et autres parties prenantes, à rassembler leurs contributions et à les remettre d’ici au 1er novembre 2011 au Bureau de la Conférence.  Ce texte servira de base à l’élaboration de la première version du projet de document final de la Conférence.  Cette première version devra ensuite être examinée par les États Membres jusqu’au début du mois de janvier 2012.  Au cours du même mois, le Bureau organisera une réunion de trois jours afin de discuter de manière approfondie du projet de document final.  En février, mars et avril 2012, ils se retrouveront une semaine par mois dans le cadre de négociations. 


La délégation de l’Argentine, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et celle de Cuba ont déploré que le libellé du projet de proposition recommande que les consultations soient organisées « en fonction des ressources existantes ».  La République dominicaine et le Venezuela ont appuyé ces réserves.


Dans ses remarques de clôture, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général de la Conférence de Rio 2012, M. Sha Zukang, a indiqué que les options avancées au cours des débats serviraient de base aux prochaines discussions sur le renforcement de la gouvernance en matière de développement durable.  « J’exhorte toutes les parties prenantes au processus préparatoire à Rio 2012 à garder à l’esprit les objectifs essentiels évoqués lors de ces débats », a-t-il déclaré. 


Le Comité préparatoire a adopté le rapport** de sa deuxième réunion.


*     A/CONF.216/PC/7

**    A/CONF.216/PC/L.3


COMITÉ PRÉPARATOIRE DE LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE


Progrès réalisés et lacunes restant à combler au niveau de la mise en œuvre des textes issus des grands sommets relatifs au développement durable, et analyse des thèmes de la Conférence (A/CONF.216/PC/7 et A/CONF.216/PC/8)


Débat interactif sur le cadre institutionnel pour le développement durable


M. JOHN W. ASHE (Antigua-et-Barbuda), qui présidait la séance, a estimé que la question à l’ordre du jour de ce débat interactif ne recevait pas toute l’attention requise.  « Au niveau international, la volonté politique n’est pas au rendez-vous, et il existe un écart entre les organes qui établissent les décisions normatives et ceux responsables de leur mise en œuvre », a-t-il noté.  M. Ashe a ajouté qu’au niveau national, « la question est mal abordée, les femmes et les jeunes, notamment, étant laissés en dehors des processus de mise en œuvre ». « La faiblesse de la coopération interministérielle et le manque de coordination entre institutions locales et nationales maintient à l’arrière-plan des préoccupations politiques la création d’un cadre solide de développement durable », a-t-il ajouté.  M. Ashe a ensuite expliqué que les propositions qui étaient sur la table pouvaient contribuer à changer cette donne.  « L’établissement d’un conseil du développement durable venant renforcer l’ECOSOC, ou encore la réforme de la CDD, pourraient revitaliser le cadre de discussions et de décisions sur le développement durable », a-t-il dit. 


La représentante de l’Argentine, qui s’exprimait au nom du Groupe du 77 et de la Chine, a mis en exergue l’importance que l’ECOSOC encourage une plus grande coordination, complémentarité et efficacité des activités de l’ONU chargées de traduire en actes les piliers économiques, sociaux et environnementaux du développement durable.  « Compte tenu du fait que la CDD est la seule enceinte où ces piliers sont discutés, il convient de renforcer cet instrument afin de le rendre plus efficient », a-t-elle préconisé.  La représentante a également appelé au renforcement du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), en faisant en sorte qu’il coopère plus activement avec les institutions de Bretton Woods.  « Les aspects normatifs et opérationnels du développement durable doivent être traités séparément, y compris au cours de l’élaboration du cadre institutionnel de développement durable », a-t-elle par ailleurs estimé. 


Le représentant de la Hongrie, parlant au nom de l’Union européenne, a déclaré que les efforts engagés pour renforcer ou aménager le cadre institutionnel du développement durable devaient aller dans le sens de l’intégration de ce thème dans les politiques de développement durable « à tous les niveaux ».  « L’Union européenne est d’avis que l’appréhension des trois piliers du développement durable doit être mieux coordonnée, et ce, par le biais d’une gouvernance multilatérale reformée », a-t-il ajouté.  Pour le représentant, « le PNUE doit à cette fin devenir une agence spécialisée des Nations Unies, dotée des moyens nécessaires permettant à l’ONU de contribuer au développement durable et de répondre efficacement aux défis ».


Le représentant de la Chine a centré son intervention sur l’économie verte, dont la mise en place requiert un changement des processus de consommation et de production.  La promotion de ce type d’économie sera ardue et de longue haleine, a-t-il ajouté, avant d’appeler les pays développés à partager leurs connaissances technologiques avec les pays en développement.  S’agissant du cadre institutionnel, il a rappelé qu’il existait près de 500 accords en matière de développement durable, sans que cela n’ait permis de ralentir la constante dégradation de l’environnement.


Le représentant a cité les pistes de réforme suivantes du cadre institutionnel: renforcement du rôle du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE); amélioration de la coordination entre les diverses agences multilatérales œuvrant dans le champ du développement avec un rôle directeur assumé par la Commission du développement durable et le Conseil économique et social; et garantie d’un financement stable, prévisible et intégrant des mécanismes innovants.


Le représentant du Canada a souligné le rôle central du secteur privé dans le passage à une économie verte, notamment par ses décisions d’investissements.  S’agissant du cadre institutionnel, il a indiqué que le Canada n’était pas convaincu par l’idée de transformer le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) en agence internationale, rappelant qu’il existait déjà une grande variété d’entités de ce type, 41 agences onusiennes se penchant par exemple sur les questions hydriques.  Il faut une coordination efficace sur les trois piliers, a-t-il indiqué, avant d’avancer l’idée d’une troïka -PNUE, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et organisations régionales- qui pourrait assumer un rôle directeur, en lien avec une Commission du développement durable reformée.


La représentante de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a mentionné le futur rapport de l’OIT sur la création d’emplois verts, qui contribue à lutter contre la pauvreté.  Il faut harmoniser les politiques du travail, notamment celles relatives à la sécurité et à la formation des travailleurs, avec les objectifs du développement durable, a-t-elle ajouté.  Enfin, elle a souligné l’importance d’inclure les zones rurales et urbaines dans les discussions afin de prendre en considération le travail informel.


La représentante de la Bolivie a plaidé pour la mise en place d’une structure se basant sur les trois piliers du développement durable et en vue d’améliorer l’harmonisation des efforts à déployer et éviter ce faisant les doubles emplois.  La représentante a également demandé que soit créé un groupe consultatif afin d’assurer une pleine représentation de la société civile dans les délibérations onusiennes sur le développement durable.


Le représentant de l’Indonésie a estimé qu’une gouvernance pertinente était cruciale pour relever les défis du développement durable.  « Le cadre institutionnel en question doit être fonctionnel, en veillant à l’équilibre entre les trois aspects du développement durable », a-t-il ajouté, notant la nécessité d’établir au sein de ce cadre des mécanismes pour soutenir de manière suffisante les pays en développement.  « Il faut tenir compte des besoins, pays par pays, sans imposer des solutions toutes faites », a-t-il aussi déclaré, avant de préconiser la prise de mesures préventives pour réduire l’impact des crises intermittentes causées par l’insécurité alimentaire et énergétique.


Le représentant de l’Allemagne a, à son tour, proposé de faire du PNUE, « qui n’est pas assez financé et reste trop faible », une agence spécialisée de l’ONU « bien soutenue financièrement afin de donner aux Nations Unies les moyens d’accompagner la transition vers l’économie verte et d’appuyer la mise en œuvre des autres politiques de développement durable ».  « Une telle agence, qui garderait son siège à Nairobi, serait le meilleur partenaire possible pour aider les pays en développement à relever le défi de l’environnement et de la croissance verte », a-t-il également jugé.


Le représentant du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a plaidé pour une approche intégrant pleinement les populations, le lien population-développement ayant été jusqu’à présent insuffisamment pris en considération dans les perspectives de promotion du développement durable.  Il a rappelé qu’avec une population mondiale en augmentation constante, la politique de lutte contre la pauvreté était évidemment cruciale, même s’il fallait garder à l’esprit les conséquences d’une telle politique sur l’environnement.  L’économie verte n’est pas un luxe, et tous les pays y ont intérêt, a-t-il poursuivi.  Enfin il a plaidé pour une amélioration de la planification familiale et une meilleure prise en compte de la répartition inégale de la population mondiale entre les zones rurales et urbaines, rappelant que les populations étaient bien au cœur du débat sur le développement durable.


Le représentant de l’Australie a indiqué l’importance d’un cadre institutionnel du développement durable pertinent et ambitieux, dont les éléments clefs pour son renforcement seraient les suivants: amélioration de la coopération aux niveaux national et international; lutte contre les doublons; garantie d’un  financement prévisible et suffisant; et prise en considération, au-delà du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), de toutes les entités onusiennes œuvrant dans le champ du développement durable.


Le représentant de la Thaïlande a plaidé pour une meilleure identification des liens entre les trois piliers du développement durable, dont il a défendu l’approche intégrée.  Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) doit être renforcé et jouer un rôle crucial, a-t-il ajouté.  Les questions sociales doivent être davantage prises en compte, avec l’apport d’une considération accrue envers le sort des personnes les plus vulnérables, a-t-il conclu.


La représentante de la Suisse a reconnu l’importance de renforcer la gouvernance internationale dans le domaine du développement durable.  Elle a, entre autres, préconisé de revenir aux recommandations figurant dans le concept d’opération « Unis dans l’action » pour voir « comment l’ONU peut agir de manière plus coordonnée ».  Elle a estimé que le cadre institutionnel de développement durable devra assurer que le développement durable devienne une priorité des gouvernements.


Le représentant du Mexique a estimé que, devant la « prolifération des accords et celle des réunions régionales et internationales, pratiquement ingérables du point de vue administratif », il faut rendre la mise en œuvre des programmes de développement durable sûre et prévisible.  Il a ainsi préconisé la conclusion d’accords renforçant les liens entre les organismes de financement internationaux et les forums de délibération, comme le Forum ministériel mondial sur l’environnement et la CDD, qui est le cadre où les mesures politiques sont adoptées.


La représentante de la Barbade, qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a plaidé pour l’établissement d’un cadre institutionnel du développement durable assurant des synergies effectives entre la CDD et les autres instruments et processus intergouvernementaux, dont les accords multilatéraux et les programmes et fonds de l’ONU.  La représentante a ajouté que les défis du développement doivent être relevés via des réponses à trouver au plan régional.  « La gestion des pêcheries, la lutte contre les effets des changements climatiques et l’insécurité alimentaire ne peuvent par exemple être abordées uniquement dans un cadre institutionnel international, à moins que celui-ci ne comprenne des mécanismes régionaux tenant compte des besoins réels des pays », a-t-elle relevé.


Le représentant de la République de Corée a plaidé pour une mobilisation optimale des ressources financières et un renforcement de la coordination entre toutes les parties prenantes à la mise œuvre du développement durable, les agences onusiennes au premier chef.  Les commissions régionales de l’ONU doivent également voir leur rôle accru, a-t-il préconisé.  Il a ensuite déploré l’insuffisance de progrès enregistrés dans la lutte contre les changements climatiques, avant d’inviter les délégations à réexaminer le mandat du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et à renforcer la gouvernance internationale, et ce de manière réaliste, en se gardant « de réinventer la roue ».


Le représentant du Pakistan a indiqué que les mécanismes institutionnels onusiens de coordination devraient gagner en clarté, chaque agence des Nations Unies devant être à ce titre dotée d’un seul mandat.  Il a ensuite plaidé pour que l’agence chargée de mener les efforts de développement durable au niveau national soit clairement identifiée.  Enfin, le représentant a appelé au renforcement du pilier environnemental, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) devant à ce titre jouer un rôle central, avant d’ajouter que certaines propositions avancées devaient être écartées, étant de nature totalement irréaliste.


Le représentant des États-Unis a plaidé pour une vision à long terme et stratégique du développement durable, prenant pleinement en compte les trois piliers soutenant la mise en œuvre de ce concept, et il a souligné à cette fin le rôle clef des gouvernements mais aussi celui de tous les secteurs nationaux.  Il a ensuite affirmé que la volonté politique, qui est essentielle à la mise en œuvre du développement durable, ne pouvait être remplacée par la création de nouvelles institutions multilatérales.  Le représentant a souhaité en conséquence une rationalisation du cadre institutionnel, une réduction du nombre de réunions, une meilleure coordination entre les trois piliers, et une considération accrue portée à la mise en œuvre des engagements existants.  Saluant le rôle important joué par le Groupe de la gestion de l’environnement, il a souligné l’importance que les décideurs publics disposent d’informations scientifiquement pertinentes.  Enfin, il a rappelé que le Secrétariat des Nations Unies ne devait pas allant au-delà du mandat qui lui est donné dans le champ du développement durable en encourageant la prolifération d’institutions et de réunions.  Les décisions en la matière incombent au premier chef aux gouvernements nationaux, a estimé le représentant des États-Unis en indiquant, en conclusion, que son pays pense que la création d’une nouvelle agence spécialisée des Nations Unies n’est pas souhaitable.


Le représentant de l’Égypte a reconnu la nécessité d’établir un mécanisme pour soutenir le développement technologique à l’appui de la mise en œuvre des trois piliers du développement durable, en particulier dans les pays en développement.  « Une seule structure ne peut simplifier le contenu des accords et veiller à leur application », a-t-il ajouté, notant ensuite que le PNUE doit être mieux financé afin que soit améliorée la coordination de la mise en œuvre des accords relatifs à la promotion du développement durable.  « Il devrait être au moins aussi pourvu sur ce plan que le PNUD », a-t-il indiqué.


Le représentant du Kenya a déploré qu’à l’heure actuelle l’harmonisation de la mise en œuvre de pas moins de 500 accords multilatéraux portant sur le développement durable soit devenue impossible à gérer.  « Les pays en développement, les premiers concernés par ces accords, ne s’y retrouvent plus », a-t-il assuré.  Il a lui aussi demandé que le PNUE devienne une agence spécialisée de l’ONU, avec son siège à Nairobi, afin de renforcer l’efficacité et la crédibilité de l’Organisation sur la scène internationale dans le domaine de l’environnement et du développement durable.  « Ce nouveau PNUE serait un instrument de choix pour la promotion et la coordination du développement durable, cela en dégageant des synergies entre tous les processus environnementaux et en veillant à l’autonomie des pays », a souligné le représentant kényen.


Le représentant du Japon a pour sa part attiré l’attention sur le fait que l’amélioration de la gouvernance internationale en matière de développement durable peut s’effectuer sur la base des instruments existants.  « Une meilleure utilisation des institutions et d’initiatives telles qu’« Unis dans l’action » est essentielle pour renforcer le rôle de l’ONU », a-t-il indiqué.  « Le Japon est convaincu de la nécessité de renforcer la mise en œuvre des décisions prises par la CDD », a-t-il aussi ajouté.  Concernant le PNUE, le représentant japonais a reconnu l’importance de doter ce programme onusien de ressources adaptées à l’accomplissement strict du mandat qui lui a été dévolu.  « Nous devons examiner de manière approfondie toutes les options de réforme en visant l’efficacité et la rentabilité », a-t-il insisté.


Le représentant de l’Arabie saoudite a souligné l’importance de respecter l’équilibre entre les trois piliers du développement durable, la Commission du développement durable (CDD) jouant à ce titre un rôle essentiel.  Aucune entité, y compris le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ne saurait remplacer la CDD dans cette mission de coordination, a-t-il poursuivi, avant d’ajouter que le problème prioritaire dans le champ du développement durable n’était certainement pas de nature institutionnelle.


Le représentant de l’Italie s’est dit convaincu de la nécessité du renforcement de la gouvernance institutionnelle du développement durable, avant de souligner le rôle clef que doivent jouer les agences spécialisées de l’ONU dans la lutte contre la pauvreté.  Au regard de la dimension accordée aux piliers social et économique, le pilier environnemental est demeuré bien faible, a-t-il déploré, avant d’appeler à son renforcement, qui est nécessaire à la réalisation des potentialités du type de développement recherché, y compris en termes de croissance sur le longue terme, du concept même de développement durable.


Les délégations suivantes ont également participé aux débats: Organisation mondiale du commerce (OMC), Espagne, groupe des peuples autochtones, groupes des enfants et des jeunes, Arabie saoudite et groupe des ONG.


La représentante de l’Algérie a estimé qu’il fallait renforcer les institutions existantes des Nations Unies, dont au premier chef la Commission du développement durable (CDD) qui devrait voir les moyens de son secrétariat accrus afin de s’acquitter au mieux de ses tâches cruciales.


La représentante du Chili a souhaité élever la Commission du développement durable au rang d’organe spécialisé des Nations Unies, chargé de l’élaboration d’un discours commun en la matière et doté d’un financement qui lui soit propre et dont le versement des ressources soit prévisible et garanti.


Le représentant de la France, rappelant l’urgence avec laquelle doit être promu le développement durable, a indiqué que son cadre institutionnel ne reposait pas sur trois piliers, mais sur deux, le pilier environnemental étant « une illusion ».  La maison de la gouvernance mondiale est en conséquence « bancale », a-t-il poursuivi, les 500 accords multilatéraux en la matière ne constituant pas une fondation solide, mais « un tas de briques ».  Ces accords ont aussi des coûts importants, administratifs et de négociation, ce qui décourage les donateurs et fait que bien souvent ils sont inapplicables.  Le représentant a en conséquence appelé au renforcement du pilier environnemental, élément incontournable de la remise à plat du cadre institutionnel.  Il a ensuite plaidé pour la création d’une agence spécialisée sur l’environnement, sur la base du mandat actuellement donné au Programme des Nations Unies pour l’environnement, et qui serait basée à  Nairobi, au Kenya.  C’est aujourd’hui l’option la plus crédible pour répondre au déficit de légitimité et de démocratie dont souffre le cadre institutionnel actuel, a-t-il conclu.


Le représentant du Maroc a indiqué que le développement durable était une politique de civilisation qui plaçait l’homme en son centre.  Il a ensuite apporté le soutien du Maroc à la création d’une organisation mondiale de l’environnement dotée de l’autorité politique suffisante et des fonds nécessaires à son fonctionnement.


Le représentant de la Fédération de Russie a appelé à une transformation du Programme des Nations Unies pour l’environnement en une agence onusienne de développement durable.  Il a déploré qu’il n’y ait pas pour l’heure de consensus sur la question, tout en invitant également les États Membres à ne pas se focaliser sur le statut actuel du Programme des Nations Unies pour l’environnement.  Il a ajouté qu’il ne fallait pas oublier les textes existants, et notamment le processus issu de la Conférence de Monterrey.


Le représentant de l’Inde a déploré l’absence de synergie entre les entités existantes œuvrant dans le champ du développement durable.  Il a souhaité un regroupement des conventions portant sur une thématique commune.  Toute restructuration de l’architecture actuelle du développement durable qui serait uniquement centrée sur le respect des normes aurait pour effet de saper la marge de manœuvre des pays en développement dans l’application des textes, a-t-il conclu.


Le représentant de Cuba a souhaité une définition plus claire des fonctions et des mandats des diverses institutions œuvrant dans le champ du développement durable, ainsi que les relations nouées entre elles et les possibles interactions qui en découlent.  Les besoins spécifiques des pays les plus vulnérables, tels que les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement, doivent être mieux pris en compte, a-t-il poursuivi.  Il a exprimé des doutes sur la pertinence de la création d’une nouvelle entité globale chargée du seul pilier environnemental, qui ne différera que trop peu des institutions existantes, avant d’appeler, en conclusion, à un renforcement des ressources et du mandat du Programme des Nations Unies pour l’environnement.


La représentante du Brésil a indiqué que le niveau national était le niveau concret et pertinent de la mise en œuvre des stratégies de développement durable.  Elle a souhaité qu’une attention identique soit portée à la réalisation des trois piliers de la mise en œuvre de ce concept, avant d’ajouter que l’intégration de ces trois piliers était du ressort du Conseil économique et social.  Signalant que les débats et le travail effectués au sein de cette enceinte étaient pour l’heure insuffisants pour s’acquitter de cette tâche, elle a plaidé en conséquence pour un fonctionnement plus efficace du Conseil économique et social.


Les délégations suivantes ont également participé au débat de cet après-midi: Soudan, République tchèque, Norvège, Guatemala, Afrique du Sud et Iran.  Le représentant de l’UNESCO a aussi pris la parole.



Débat interactif sur les résultats escomptés et les prochaines étapes du processus préparatoire, notamment sur le contenu et le format du document final de la Conférence de Rio 2012


Lançant la discussion, le Coprésident du Comité préparatoire à la Conférence de Rio 2012, M. PARK IN-KOOK, de la République de Corée, a souhaité que les travaux de la Conférence soient axés sur la recherche de résultats.  « La lenteur dans la mise en œuvre des accords de développement durable a été notre plus sérieux problème ces dernières années, et la Conférence doit être l’occasion de prendre des engagements et des mesures pour avancer », a préconisé M. Park. 


Résumé de la discussion


Les délégations ont mis l’accent sur l’importance que la Conférence soit assortie d’une feuille de route précisant les objectifs à atteindre sur les plans politique et opérationnel du développement durable.  Cette feuille de route doit aussi permettre d’établir des échéanciers clairs devant rythmer la mise en œuvre des plans et programmes adoptés.  Les délégations ont de plus répété qu’il ne saurait plus y avoir de croissance durable sans une gestion économe et rationnelle des ressources de la planète.  C’est ainsi qu’elles ont reconnu que toute transition vers l’économie verte doit bénéficier à tous les pays, à commencer par les pays en développement, et, ce faisant, contribuer à y éradiquer la pauvreté sous tous ses aspects.  Pour ce qui est du cadre institutionnel de développement durable, la discussion a appelé au lancement d’un processus d’analyse des options censées renforcer la gouvernance en matière environnementale et de développement durable, en particulier celles portant sur l’avenir du PNUE.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.