En cours au Siège de l'ONU

ENV/DEV/1200

Comité préparatoire de « Rio+20 »: les délégations débattent du concept d’économie verte, source de développement durable et d’élimination de la pauvreté

07/03/2011
Assemblée généraleENV/DEV/1200
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité préparatoire de la Conférence

des Nations Unies sur le développement durable

Deuxième session

1re et 2e séances – matin & après-midi


COMITÉ PRÉPARATOIRE DE « RIO+20 »: LES DÉLÉGATIONS DÉBATTENT DU CONCEPT D’ÉCONOMIE

VERTE, SOURCE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET D’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ


Le Comité préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Conférence Rio+20), qui se tiendra en 2012 dans la ville de Rio de Janeiro, au Brésil, a entamé, ce matin, une réunion préparatoire de deux jours pour débattre des objectifs de la Conférence. 


« Rio+20 », qui marquera le vingtième anniversaire de la première Conférence de l’ONU sur l’environnement et le développement qui a eu lieu à Rio (Sommet de la Terre), aura pour thèmes principaux l’économie verte, considérée comme un concept à l’intersection de l’environnement et de l’économie, et le cadre institutionnel du développement durable.


Les délégations, qui étaient saisies de deux rapports du Secrétaire général (A/CONF.216/PC/7 et A/CONF.216/PC/8), se sont attardées aujourd’hui sur le thème de la promotion de l’économie verte dans le cadre du développement durable et de l’élimination de la pauvreté. 


Invité à lancer les travaux de la réunion, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang, qui est également Secrétaire général de la Conférence Rio+20, a expliqué que la création d’une telle économie « devra se faire à partir de la base, et en répondant aux besoins de chaque pays et aux priorités locales ».  Tout en notant que des stratégies de croissance verte sont effectivement poursuivies par les pays en développement, il a néanmoins reconnu que les efforts déployés et les résultats atteints n’étaient pas encore significatifs au regard des ambitions de l’agenda international en la matière.


Les délégations ont réagi à ces propos en soulignant l’absence de définition claire et consensuelle de la notion d’économie verte.


Le représentant de l’Argentine, qui représentait le Groupe des 77 et de la Chine, s’est ainsi demandé comment, faute d’une telle définition, « avancer sur des questions telles que celles ayant trait aux approches à privilégier, aux risques potentiels et au rapport coût-bénéfice de la promotion de l’économie verte? ».  « Selon nous, toute discussion sur une possible économie verte doit être liée à celles portant sur le développement durable, sur l’appropriation nationale et sur l’éradication de la pauvreté », a-t-il fait valoir.  Il a en outre demandé que l’intégration sociale, l’obtention d’un emploi décent et la nécessité d’éviter tout « protectionnisme vert » soient des éléments qui devront figurer dans les parties du document final de la Conférence relatives à l’économie verte. 


Sur ce point, le Président du Comité préparatoire à la Conférence Rio+20 a indiqué que le Bureau de la Conférence avait l’intention de commencer à faire circuler une première version du document final à partir de janvier 2012.


Le représentant de la Chine a préconisé qu’à Rio, les discussions sur l’économie verte se concentrent sur la question de la gestion rationnelle des ressources et sur celle des capacités des pays, cela en gardant à l’esprit la nécessité de respecter l’application du principe des responsabilités communes mais différenciées.  « L’économie verte ne doit pas être un prétexte à l’imposition de nouvelles barrières commerciales », a-t-il en outre prévenu.


« La Conférence devra aboutir à l’adoption d’un document final, afin que l’économie mondiale suive une trajectoire qui puisse bénéficier à tous les pays et tous les peuples, dans le respect de l’environnement et des ressources naturelles de la planète », a insisté, de son côté, le représentant de la Hongrie, qui intervenait au nom de l’Union européenne.  Il a de plus expliqué que l’Union européenne voulait qu’un engagement global soit pris concernant l’économie verte, et que cet engagement soit assorti des « éléments d’une feuille de route comprenant des mesures concrètes et un guide des meilleures pratiques ».  Le représentant hongrois a, par ailleurs, mis l’accent sur le fait qu’en plus de contribuer à la protection de l’environnement, « l’économie verte doit créer des emplois décents afin d’éradiquer la pauvreté et contribuer, ce faisant, à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ».


De leur côté, les représentants des petits États insulaires en développement, dont ceux du Pacifique et de la région des Caraïbes, ont attiré l’attention sur le fait que, pour eux, mettre en place une économie « verte » équivalait à promouvoir une économie « bleue », selon l’expression du délégué des Îles Fidji.  Estimant que Rio+20 doit être l’occasion d’offrir des avantages équitables aux nations dont la survie économique et culturelle dépend des ressources halieutiques et du milieu marin, ils ont plaidé en faveur d’une intensification de la lutte contre la pêche excessive et illégale; contre les déversements de déchets toxiques dans les océans; et pour un renforcement de la surveillance des littoraux et des zones de juridiction maritimes.


La question du financement des objectifs de développement durable a également été abordée.  Le représentant du Népal, qui s’exprimait au nom du Groupe des pays les moins avancées (PMA), a déclaré qu’au nom de l’économie verte, il faudrait encourager les États Membres à faciliter le transfert effectif des nouvelles technologies environnementales vers les PMA.  « À Rio, les pays développés devront prendre des mesures d’appui concrètes en faveur du développement de nos pays », a-t-il souligné, citant notamment la réduction ou l’annulation de la dette des PMA et la levée des barrières commerciales « qui continuent d’être des obstacles à l’exportation de leurs produits sur les marchés mondiaux. »  « Les pays développés doivent réaffirmer leur engagement de consacrer chaque année 0,7% de leur PIB à l’assistance au développement à partir de 2015, dont 0,15 à 0,20% de ce PIB doit aller à l’aide au développement des PMA », a déclaré en écho la délégation de l’Argentine, toujours au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Pour la représentante du Chili, l’économie verte ne peut pas être réalisée sans les ressources humaines et financières du secteur privé et de la société civile. 


Le Comité préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable poursuivra ses travaux demain, mardi 8 mars à 10 heures.  Il tiendra un débat interactif sur le cadre institutionnel du développement durable. 


COMITÉ PRÉPARATOIRE DE LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE


Progrès réalisés et lacunes restant à combler au niveau de la mise en œuvre des textes issus des grands sommets relatifs au développement durable, et analyse des thèmes de la Conférence (A/CONF.216/PC/7 et A/CONF.216/PC/8)


Déclarations


M. JOHN W. ASHE (Antigua-et-Barbade), Coprésident du Comité préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, a d’abord indiqué que cette année, il n’y aurait pas d’experts pour lancer les discussions lors des délibérations.  Les présidents et coprésidents feront des remarques rapides présentant le champ d’action technique et les objectifs et thèmes de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable prévue à Rio de Janeiro, au Brésil, en 2012 (Conférence Rio+20), a-t-il précisé, avant de souligner, « qu’à ce stade, le Bureau de la Conférence recherche toujours le plein soutien politique et financier nécessaire à la bonne tenue de Rio+20 ».  « Si le Fonds d’affectation spéciale de la Conférence a été approuvé, sa situation financière est loin d’être suffisante pour mener à bien notre processus », a-t-il indiqué.  « Les donateurs doivent contribuer de manière généreuse au Fonds pour faciliter notre tâche et permettre l’organisation d’un évènement sur lequel le monde a les yeux rivés », a-t-il poursuivi.  Enfin, M. Ashe a ouvert les travaux de la séance en rappelant que l’opinion publique « attend de nous que nous répondions à ses attentes et, qu’à Rio, nous fassions preuve d’originalité et d’efficacité ».  Il a conclu en notant que l’objectif du Bureau était de commencer à faire circuler une première version du document final de la Conférence Rio+20 à partir de janvier 2012. 


M. SHA ZUKANG, Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et sociales, et Secrétaire général de la Conférence de 2012 sur le développement durable, a développé les deux thèmes qui seront examinés par la Conférence Rio+20.  S’agissant de l’économie verte, il a indiqué que la création d’une économie verte dans un contexte de développement durable devra se faire à partir de la base, en répondant aux priorités locales.  Si des stratégies de croissance verte sont bel et bien poursuivies par les pays en développement, les efforts ne sont pas encore significatifs au regard des ambitions de l’agenda international en la matière, a-t-il poursuivi.  Il a ensuite plaidé pour des investissements sociaux accrus, notamment dans le domaine de l’éducation, en invitant à garder à l’esprit les conséquences sur le développement humain des stratégies d’économie verte.  Il a rappelé également que beaucoup de pays restaient préoccupés par des pertes de compétitivité et les pratiques commerciales restrictives.


M. Sha Zukang a indiqué que la gouvernance institutionnelle courait des risques de fragmentation.  Il a plaidé pour le renforcement des trois piliers –environnemental, économique et social– du cadre institutionnel en la matière, qui doit être considéré dans ses trois niveaux: local, national et international.  M. Sha a ensuite brièvement fait le point sur les préparatifs en cours pour la tenue de la Conférence Rio+20 et sur certains éléments de procédure, avant de remercier les pays qui avaient fourni des contributions substantielles au Fonds d’affectation spéciale.


Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a conclu en indiquant que tout était mis en œuvre pour parvenir, lors de la Conférence, à des résultats significatifs, susceptibles de revitaliser l’engagement politique des États Membres et des autres parties prenantes pour la promotion du développement durable.  L’adoption d’un document final, basé sur des mesures précises et faisant fond sur l’Agenda 21, le Plan de mise en œuvre de Johannesburg et les conclusions des négociations intergouvernementales, est plus que jamais nécessaire, a souligné Sha Zukang.


M. LUIZ ALBERTO FIGUEIREDO (Brésil) a fait savoir que le Gouvernement brésilien souhaitait accueillir la Conférence des Nations Unies sur le développement durable les4, 5 et 6 juin 2012.  « Vous pouvez compter sur l’engagement profond du Brésil pour réunir les meilleures conditions afin que l’événement soit couronné de succès. Nous informerons demain les États Membres de l’état d’avancement de la préparation de la Conférence », a-t-il annoncé.


M. JORGE ARGÜELLO (Argentine), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que l’objectif principal de la Conférence doit être de réaffirmer l’engagement politique en faveur du développement durable, évaluer les progrès réalisés et examiner les lacunes existant dans la mise en œuvre des recommandations et engagements pris lors des sommets qui se sont tenus sur la question.  Abordant les thèmes de la Conférence Rio+20, il a jugé qu’à l’heure actuelle, il n’existe pas de définition commune de l’économie verte.  « Les approches, les risques potentiels, le rapport coût-bénéfice: sans définition commune, il est difficile d’avancer sur ces questions! », a-t-il estimé.  « Selon nous, toute discussion sur une possible économie verte doit être liée à celles portant sur le développement durable, l’appropriation nationale et l’éradication de la pauvreté », a poursuivi le représentant argentin.  Il a ajouté que l’intégration sociale, l’obtention d’un emploi décent et la nécessité d’éviter tout « protectionnisme vert » sont des points qui devront figurer dans les parties du document final de la Conférence relatives à l’économie verte.  Évoquant ensuite le financement du développement durable, M. Argüello a plaidé pour la fourniture de ressources additionnelles destinées à renforcer les capacités de mise en œuvre du système des Nations Unies.  « Il est impératif d’augmenter le budget ordinaire des activités de développement de l’Organisation », a-t-il ainsi dit, avant de rappeler les pays développés à leurs obligations en matière d’aide publique au développement (APD) et de préconiser, le cas échéant, l’annulation de la dette des pays en développement les plus démunis.


M. ISTVAN TEPLAN (Hongrie), parlant au nom de l’Union européenne, a indiqué que plus le nombre et le niveau de contributions des États Membres seront importants et élevés, plus il sera possible de dégager une vision commune lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable.  Il a ensuite indiqué que l’Union européenne prendrait toute sa part dans les préparatifs de cette Conférence afin que cette dernière devienne une pierre angulaire dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  La prochaine Conférence de Rio constitue d’ores et déjà l’occasion unique de renouveler l’engagement international de la communauté internationale pour un développement durable, a-t-il poursuivi.  La Conférence devra aboutir à un document final afin que l’économie mondiale suive une trajectoire qui puisse bénéficier à tous, dans le respect de l’environnement et des ressources naturelles de la planète.  Il est, à cet égard, crucial de renforcer l’implication de la société civile, tout comme celle des organes des Nations Unies qui doivent prendre leur part dans les préparatifs de la Conférence, a souligné M. Teplan.  L’Union européenne veut, s’agissant de l’économie verte, qu’un engagement global soit pris, avec la définition des éléments d’une feuille de route comprenant des mesures concrètes et un guide des meilleures pratiques.  Concernant le cadre institutionnel sur le développement durable, le représentant de la Hongrie a plaidé pour la transformation du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) en une agence spécialisée des Nations Unies chargée de la question de la préservation de l’environnement.  Il est temps d’agir pour le bien-être de notre planète, a-t-il conclu.


M. PETER THOMSON (Fidji), a déclaré, au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement, que « plus que d’autres, nous, habitants des petites îles, dépendons de ressources limitées pour assurer notre existence ».  « Nous devons les respecter pour ne pas compromettre les générations à venir », a-t-il ajouté, estimant que l’économie verte peut avoir un effet positif sur le développement durable des petits États insulaires en développement.  « Nous sommes certes de petits États, mais aussi de grands pays de l’océan », a encore déclaré le représentant, appelant à l’établissement d’une « économie « bleue », basée sur une gestion rationnelle des ressources halieutiques et marines ».  Concernant Rio+20, il a souhaité qu’à cette occasion soient comblées les lacunes structurelles existantes et qu’émerge une véritable vision commune.  « La volonté politique et les ressources financières adaptées aux enjeux qui se posent à nous tous nous permettront de changer concrètement les choses et feront que Rio+20 ne soit pas juste une conférence de plus », a noté le représentant de Fidji.  Il a également souhaité que Rio+20 consacre de nouveaux outils d’analyse des progrès réalisés dans la mise en œuvre des objectifs internationaux de développement durable. 


Mme MARLENE MOSES (Nauru), parlant au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a plaidé en faveur du développement durable de la zone de l’océan Pacifique, dont les eaux et les ressources sont indispensables à la survie de ses petits États insulaires en développement.  Pour nos pays, il ne s’agit pas simplement de mettre en place une économie « verte », mais bel et bien de promouvoir une économie « bleue », a, à son tour, déclaré Mme Moses, à la suite de l’allocution de la délégation de Fidji.  À cette fin, les efforts des petits États insulaires en développement doivent trouver un relais indispensable au sein de la communauté internationale, afin qu’ils soient couronnés de succès.  La prochaine Conférence de Rio sur le développement durable doit être l’occasion d’offrir des avantages équitables aux nations dépendant des ressources halieutiques et de promouvoir une économie bleue, a-t-elle souligné.  Elle a avancé quelques pistes de réflexion, comme la lutte contre la pêche excessive et contre les déversements de déchets toxiques dans les océans, et un renforcement de la surveillance des littoraux et des zones de juridiction maritimes.  Au regard de la Stratégie de Maurice, les préoccupations légitimes des petits États insulaires en développement du Pacifique, notamment sur la pérennité des ressources halieutiques, n’ont pas été pleinement prises en compte, a-t-elle déploré.  Il faudra être davantage ambitieux à Rio pour inclure les océans dans la promotion d’une économie verte, a conclu Mme Moses.


M. MANI RATNA SHARMA (Népal), qui s’exprimait au nom du Groupe des pays les moins avancées (PMA), a indiqué que l’éradication de la pauvreté et de la faim n’était pas envisageable sans le développement socioéconomique durable.  « Le concept émergent d’économie verte requiert que nous nous accordions sur une définition commune des enjeux qui s’y attachent et de renforcer les liens entre développement durable et lutte contre la pauvreté », a-t-il ajouté.  Poursuivant son intervention, le représentant népalais a demandé que les politiques et programmes de la promotion d’une économie verte « ne soient pas transformés en de nouvelles conditionnalités pesant sur l’essor des PMA, ce nouveau modèle devant à l’inverse servir à la promotion active du renforcement des capacités de ces pays à prendre leur destin économique en main ».  « Au nom de l’économie verte, il faudrait encourager les États Membres à faciliter le transfert effectif des nouvelles technologies environnementales vers les PMA », a encore jugé le représentant du Népal.  « À Rio, les pays développés devront prendre des mesures d’appui concrètes en faveur du développement des PMA », a-t-il demandé, citant notamment la réduction ou l’annulation de la dette des PMA et la levée des barrières commerciales qui continuent d’être des obstacles à l’exportation de leurs produits sur les marchés mondiaux.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a pris la parole au nom du Groupe de Rio et a estimé que le processus préparatoire à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, prévue l’an prochain à Rio au Brésil, est crucial pour la bonne définition des résultats qu’il faudra atteindre en 2012.  Les discussions devront se consacrer à l’éradication de la pauvreté, à la réduction des inégalités et à la prévention d’une nouvelle crise économique, a-t-il poursuivi.  Le succès de Rio+20 se mesurera à l’aune de la capacité de réponse de la communauté internationale aux défis les plus pressants que sont notamment, la garantie d’un financement adéquat des programmes à mettre en œuvre, et le développement des technologies et du potentiel humain dont les pays ont besoin pour promouvoir le développement durable.  Le représentant a ensuite indiqué que la récente crise économique et financière avait dévoilé l’existence de maux auxquels il faut trouver des solutions.  Il a, entre autres, cité, en matière de développement durable et de préservation de l’environnement, les dangers posés par la pollution maritime, la désertification, la perte de la biodiversité, avant de plaider pour que des actions soient prises afin de découpler la croissance économique de la destruction de l’environnement qu’elle entraîne trop souvent.


S’agissant du cadre institutionnel, le représentant du Chili a demandé l’adoption d’une approche plus équilibrée des trois piliers du développement durable, avant de plaider pour la mise en place de mécanismes plus efficaces.  Il a, à cet égard, notamment évoqué la nécessité de procéder à l’élimination des trop nombreux doublons qui existent en matière de programmes et de politiques, et a préconisé la promotion des synergies.  Il a ensuite rappelé l’importance qu’il y a de voir les pays développés respecter l’engagement qu’ils ont pris de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement.  Enfin, les transferts de technologie vers les pays en développement devront être accrus, a-t-il recommandé.  Concernant la promotion d’une économie verte, le représentant a indiqué qu’il n’y avait pas de consensus sur la définition de ce concept et sur ce qu’il impliquait. Il a prôné une plus grande flexibilité et une considération accrue des différents niveaux de développement des différents pays, avant de plaider pour qu’un meilleur accès aux marchés soit accordé aux produits des États en développement qui ont aussi besoin qu’on les aide à renforcer leur compétitivité économique.


Débat interactif sur le thème: Susciter un engagement politique renouvelé en faveur du développement durable; évaluer les progrès réalisés et les lacunes restant à combler au niveau de la mise en œuvre des textes issus des grands sommets relatifs au développement durable; et analyser des problèmes nouveaux et émergents


Le représentant de la Hongrie, parlant au nom de l’Union européenne, a estimé impérative la transition du monde vers l’économie verte.  « Rio+20 doit accompagner le mouvement qui permettra à la communauté internationale de parvenir à la croissance économique tout en reconnaissant que les ressources de la planète sont limitées et que la croissance ne doit plus s’effectuer aux dépens des écosystèmes. »  « Le succès de nos actions, c’est la mise en œuvre efficace des accords déjà conclus et non pas leur multiplication », a-t-il ajouté, avant d’insister sur le fait que la gestion rationnelle des ressources est la condition d’une croissance équitable et inclusive.  La transition vers l’économie verte servira à créer des emplois décents et à renforcer l’autonomisation sociale, a encore souligné le représentant.  Rappelant que l’Union européenne considère que la promotion d’un développement durable doit être basée sur une bonne gouvernance, il a souhaité que la Conférence Rio+20 soit marquée par l’adoption de mesures transversales dans le domaine de la gestion des différentes sources d’énergie et la conclusion de partenariats ambitieux de mise en œuvre.


La représentante de l’Argentine, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a affirmé que la prochaine Conférence de Rio devra se concentrer sur « la mise en œuvre, l’action et les propositions concrètes ».  « Le renouvellement des engagements déjà pris devra figurer en bonne place dans le document final », a-t-elle ajouté, notant l’importance critique que les pays développés honorent leurs promesses en matière d’aide publique au développement.  « Les pays développés doivent réaffirmer leur engagement de consacrer chaque année 0,7% de leur PIB à l’assistance au développement à partir de 2015, dont 0,15 à 0,20% de ce PIB doit aller à l’aide au développement des PMA », a déclaré la représentante.  « Le Groupe des 77 et de la Chine souligne aussi la nécessité d’une augmentation significative des ressources mises à la disponibilité de la mise en œuvre des programmes de développement et que, dans ce contexte, la communauté internationale trouve une solution à la dette insoutenable qui affecte les pays en développement ».  La représentante a par ailleurs mis l’accent sur l’importance que les transferts de technologies environnementales appuient le développement durable dans le cadre de la lutte contre les effets des changements climatiques. Elle a conclu son intervention en estimant que la Conférence Rio+20 propose une intégration équilibrée de solutions favorables à la croissance économique, au développement social, et à la protection des écosystèmes et des ressources naturelles.


Le représentant des petits États insulaires en développement du Pacifique a estimé que pour que Rio+20 soit un succès pour la région Pacifique, « la Conférence devra livrer un message fort quant à la nécessité de protéger et de gérer rationnellement les ressources halieutiques des océans ».  « L’océan et ses ressources sont vitaux pour nos économies, notre sécurité alimentaire et la survie de nos cultures et modes de vie », a résumé l’orateur, estimant à son tour que pour les États du Pacifique, « l’économie verte est en réalité une économie bleue ».  « Il faut mettre fin aux pratiques illégales et polluantes de pêche », a-t-il noté, avant de mettre en exergue la nécessité de renforcer les capacités des pays de la région du Pacifique en matière de lutte contre les effets néfastes des changements climatiques.


Le représentant de la Bolivie a souligné que les promesses faites en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, formulées à Cancún, sont insuffisantes, ce qui pourrait avoir des effets catastrophiques  pour un pays comme la Bolivie.  La Bolivie pourrait notamment être affectée par une avancée de la désertification et la fonte des glaciers andins.  Il faut reconnaître les limites des politiques basées sur la croissance économique à tout prix, a-t-il rappelé.  Les ressources de la terre étant par définition limitées, il faut apprendre à vivre avec ces limites, a-t-il poursuivi, invitant les pays en développement à ne pas suivre le sentier du dogme de la croissance économique, qui est insoutenable, mais que continuent à prêcher les pays développés. Il a ensuite insisté sur l’importance d’une meilleure redistribution de la richesse mondiale, les riches ne devant plus vivre aux dépens des pauvres.  Le représentant a plaidé pour un dépassement de la vision anthropomorphique du monde qui a prévalu jusqu’à ce jour.


Le représentant du Japon a plaidé pour un nouveau paradigme de développement, afin de dépasser la distinction entre pays « développés » et pays « en développement ».  L’économie verte est un concept prometteur qui doit être pleinement mis en œuvre, a-t-il poursuivi.  Il a ensuite passé en revue les diverses contributions du Japon à la promotion du concept de développement durable, avec notamment, s’agissant de la préservation de la biodiversité, un don de 12 millions de dollars.


Le représentant du Pérou a indiqué que sept principes étaient au cœur du développement durable, parmi lesquels la transectorialité des politiques nationales; la conduite d’une analyse coût/avantage des mesures prônées; et une amélioration de la compétitivité économique, pour qu’elle soit compatible avec le développement durable.  Des critères clairs et cohérents devront également être mis en place pour guider de manière optimale les efforts de l’action publique en ce qui concerne la question environnementale, a-t-il poursuivi.  Une conciliation accrue de ces efforts publics avec ceux déployés par le secteur privé devra également être recherchée.  


Le représentant de la Suisse a assuré que dans son pays, le développement durable était un concept essentiel, « qui fait partie des objectifs nationaux de notre pays ».  « Rio+20 doit servir à faire avancer nos programmes et principes internationaux vers le développement durable concret. »  Pour cela, il faut améliorer la coopération internationale et régionale et prendre des décisions justes et en connaissance de causes, a-t-il conclu.


Le représentant de la Chine a estimé utile que la prochaine Conférence de Rio s’appuie sur les expériences passées en matière de développement durable et a souhaité qu’elle offre l’occasion, « sur cette base, de renforcer la volonté politique de la communauté internationale ».  « Nous devrons établir un programme d’action appuyant la mise en œuvre des objectifs agréés dans les différents pays », a-t-il ajouté, tout en jugeant important de respecter le droit des États Membres à mener à bien, « de manière indépendante », leur propre développement durable.  « Les modèles et les besoins de chacun doivent être respectés », a-t-il ainsi demandé, avant d’évoquer le potentiel d’une économie verte.  « À notre sens, les discussions sur le sujet doivent être axées sur la question de la gestion rationnelle des ressources et des capacités des pays, et elles doivent suivre le principe des responsabilités communes mais différenciées ».  « L’économie verte ne doit pas être un prétexte à l’imposition de nouvelles barrières commerciales », a-t-il aussi noté.


Le représentant de la Norvège a plaidé pour le renforcement de la coopération internationale, qui est indispensable, selon lui, à la réalisation des piliers environnementaux, sociaux et de développement durable.  « C’est par le biais d’un tel effort que la situation des pays les plus pauvres s’améliorera », a-t-il estimé, concluant qu’« un développement réellement durable est un développement pour tous, notamment pour les femmes et les peuples autochtones ».


Le représentant du Brésil a indiqué que son pays s’était attelé à la réduction de la pauvreté, dans le domaine énergétique notamment, avec des résultats probants.  Les pays en développement doivent traiter les questions relatives aux trois piliers du développement durable de manière simultanée au lieu de les traiter séparément.  Eu égard à cette difficulté spécifique, une assistance doit donc être apportée aux pays en développement avec notamment l’apport du soutien technologique dont ils ont besoin et le respect des engagements pris en leur faveur en terme d’aide publique au développement.  Le concept de développent durable est aujourd’hui plus crédible et plus vigoureux que jamais, s’est ensuite réjoui le représentant brésilien, notant son importance fondamentale dans la réponse à apporter aux défis mondiaux actuels.  En conclusion, il a plaidé pour que les questions environnementales ne soient pas traitées de manière isolée, mais plutôt de manière coordonnée avec les questions économiques et sociales. 


Le représentant du Canada a indiqué que beaucoup restait à faire pour fortifier l’engagement politique nécessaire à la bonne mise en œuvre des trois piliers du développement durable.  Il a plaidé en faveur d’une nouvelle prise de conscience sur cette question et a invité la communauté internationale à prendre acte de la nouvelle donne mondiale.  Une croissance économique mondiale forte jettera les bases d’une croissance verte, a-t-il poursuivi, avant de souligner l’importance des transferts de technologie non polluante.  Enfin, il a indiqué que cet engagement politique renouvelé ne dépendait pas du comportement d’une bureaucratie, mais bel et bien de mesures concrètes qui doivent être prises et appliquées à tous les niveaux et dans tous les secteurs.


Le représentant de l’Indonésie a évoqué les catastrophes climatiques auxquelles son pays devait couramment faire face.  Reconnaissant qu’il avait été difficile de parvenir à des accords sur le développement durable, il a plaidé pour une meilleure considération des différences de développement qui existent entre les différents pays et pour plus de transferts de technologie.  Chacun des trois piliers de la promotion et de la mise en œuvre du développement durable doit disposer d’un financement adéquat et être doté des technologies nécessaires, a-t-il conclu.


Le représentant de l’Algérie a indiqué que la préoccupation majeure de son pays, comme de l’Afrique du Nord en général, était la désertification et la sécheresse.  L’objectif de Rio+20 doit être, a-t-il estimé, d’examiner les raisons qui pourraient expliquer les piètres résultats enregistrés depuis 1992 en matière de lutte contre la désertification et pour la promotion du développement durable.  La Conférence ne doit renégocier ni les conclusions ni les principes actés lors de la Conférence de 1992, mais plutôt aboutir à un programme d’actions concret, doté d’un financement adéquat.  Les brevets de propriété intellectuelle ne doivent pas, quant à eux, devenir un obstacle aux transferts de technologie, a-t-il préconisé.


Les délégations suivantes ont également participé aux débats: Australie, Équateur, Espagne, Mexique et les grands groupes.


Débat interactif sur l’économie verte dans le cadre du développement durable et de l’élimination de la pauvreté


La représentante de l’Argentine, parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a affirmé que l’économie verte devait être développée en respectant les principes contenus dans la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement et ceux des instruments ultérieurement adoptés au titre de l’Agenda 21, notamment le Plan d’action de Johannesburg.  « L’économie verte doit être mise au service de la lutte contre la pauvreté, notamment en devenant un moyen de créer des emplois décents afin de contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », a préconisé la représentante.  « Les défis qui se posent actuellement en matière d’environnement ne sauraient être réduits à une défaillance des marchés, c’est pourquoi il convient de privilégier une approche systémique et non uniforme », a-t-elle encore estimé.


Le représentant de la Hongrie, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a affirmé que le concept d’économie verte, qui fait partie de la notion élargie de développement durable, ne remplaçait pas cette dernière.  « Si l’économie verte est l’un des moyens de réaliser le développement durable, il est toutefois indispensable de « verdir » nos économies, sans quoi l’atteinte du développement durable et d’une croissance économique elle-même soutenue ne sera tout simplement pas possible », a-t-il ajouté.  Poursuivant son intervention, le représentant a mis l’accent à son tour sur le fait qu’en plus de contribuer à la protection de l’environnement, l’économie verte doit créer des emplois décents afin d’éradiquer la pauvreté et contribuer, ce faisant, à la réalisation des OMD.


La représentante de la Barbade, qui prenait la parole au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a souligné que le développement de l’économie verte dans la région des Caraïbes impliquerait celui d’un tourisme durable, l’exploitation rationnelle et responsable des ressources naturelles, y compris les ressources forestières, la gestion équilibrée des pêcheries, et l’intensification des activités de recherche et de développement dans le domaine environnemental.


Le représentant du Venezuela a indiqué que la menace contre le développement durable provenait de la communauté internationale elle-même, puisque les pays développés ne remplissent pas leurs promesses d’aide publique au profit du financement du développement.  Les pays du Nord maintiennent également des modèles de production insoutenables et font de fait obstacle au développement, a-t-il déploré.  L’économie verte est une forme de mercantilisation de la nature, et l’ouverture des frontières est uniquement recherchée à des fins de placement du capital, a-t-il poursuivi, avant de critiquer les résultats du Sommet de Cancún.  Il a ensuite indiqué qu’au Venezuela, le développement durable était inscrit dans des obligations de rang constitutionnel.  Il faut éviter de pousser des solutions unidimensionnelles qui augmenteraient la dépendance technologique des pays du Sud envers ceux du Nord, a-t-il indiqué.  La panacée ne réside pas dans les énergies renouvelables, qui ont montré leurs limites et doivent, au mieux, avoir un rôle complémentaire.  Il faut prôner un modèle de développement différent, respectueux de la souveraineté économique des pays, a conclu le représentant. 


Le représentant de l’Inde a indiqué que son pays n’envisageait le passage à une économie verte que dans le cadre de la réduction prioritaire de la pauvreté.  Soulignant l’importance de créer des mécanismes de redistribution entre pays en développement et pays développés, il a ajouté que la coopération Sud-Sud, bien que cruciale, ne saurait cependant remplacer la coopération Nord-Sud.  Il a ensuite mentionné les priorités environnementales de l’Inde, parmi lesquelles figurent l’utilisation des déchets comme source d’énergie, la préservation de l’eau, ou encore le développement de l’énergie éolienne au moyen d’incitations fiscales.  Le représentant a souligné la responsabilité sociale des entreprises dans la lutte contre la pollution, indiquant que dans son pays les entreprises polluantes étaient dénoncées et de facto mises au ban de la société.  La Terre nourricière peut répondre aux besoins des hommes mais pas à leur avidité, a-t-il poursuivi, citant le mahatma Gandhi.  Enfin le représentant a souhaité que la Conférence de Rio permette l’élaboration de normes pour le développement durable plus ciblées et plus précises que celles proposées à ce jour, mais aussi suffisamment souples pour que chaque pays puisse suivre la trajectoire de développement qui lui est propre.


La représentante du Guatemala s’est félicitée de l’adoption de l’Accord de Cancún et du Protocole de Nagoya, avant d’ajouter que la Conférence de Rio de 2012 pourrait être l’occasion pour les pays qui ne l’ont pas encore fait de signer les accords multilatéraux en la matière.  Elle a indiqué que la Conférence de Rio devrait intégrer des thèmes qui n’ont pas été à ce jour suffisamment débattus, comme la sécurité alimentaire et la préservation des mers et des océans.  La représentante a ensuite mentionné les efforts déployés par le Guatemala aux fins de la promotion du développement durable, notamment l’instauration d’un fond vert dédié à la lutte contre les changements climatiques et la promotion d’une agriculture biologique.  En conclusion, elle a plaidé pour que les différents niveaux de développement entre les pays soient davantage pris en compte dans les discussions.


La représentante du Chili a estimé que, quel que soit le pays, l’économie verte ne peut pas être réalisée sans les ressources humaines et financières du secteur privé et de la société civile.


Le représentant du Cambodge a plaidé pour l’intégration de la croissance de l’économie verte dans la gestion des ressources naturelles.  Il a, à cet égard, préconisé l’élargissement des marchés vis-à-vis des produits verts; l’assurance d’un commerce équitable entre Nord et Sud, et entre différentes régions du Sud; la promotion d’une prise de conscience concernant l’économie verte dans les pays en développement; et la responsabilisation sociale des entreprises de ces pays. 


Le représentant de la République-Unie de Tanzanie a préconisé qu’il n’y ait pas de définition fixe des préceptes d’une économie verte dans les cadres nationaux, mais qui soient plutôt inclues des politiques de réduction de la pauvreté et de sauvegarde environnementale.  Ce type de mesures promeut déjà dans les faits le type d’économie propre et socialement responsable que doit être une économie verte, a estimé le représentant.


Le représentant du Maroc a indiqué que la thématique de l’économie verte devait être interprétée à l’aune de la différence des niveaux de développement entre les pays.  Il a souhaité que le passage à une économie verte aboutisse à la création d’emplois décents, à l’ouverture des frontières et au transfert de technologies.  « La Conférence de Rio pourrait s’intituler « Conférence sur la flexibilité durable », a-t-il suggéré, « afin de témoigner de la volonté de la communauté internationale de pleinement prendre en considération les diverses priorités économiques des différents pays ».


Le représentant de la Tunisie a indiqué que le chômage des jeunes était une menace pour le développement et la sécurité du monde.  Mentionnant la révolution survenue dans son pays, il a indiqué que des révolutions étaient en germe dans toutes les régions du monde.  Les jeunes, éduqués et ambitieux, qui se trouvent au chômage, réclament de leur gouvernement la promotion de la justice sociale, et non pas celle de l’économie verte, a-t-il conclu, plaidant pour que les stratégies de création d’emplois soient au centre des discussions sur le développement durable.


Le représentant du Kenya a rappelé que ce concept d’« économie verte » n’était pas encore complètement défini, au regard notamment de la dimension à privilégier en priorité: la croissance?  Ou alors, la protection de l’environnement?  Soulignant que l’économie verte complétait le développement durable sans le remplacer, il a indiqué que son pays avait modifié ses politiques économiques afin de prendre pleinement en compte les impératifs de ce type de développement.


La représentante de Monaco, soulignant la mauvaise santé économique des mers du monde entier, a déploré l’insuffisance des mesures adoptées jusqu’à présent pour y remédier.  Elle a annoncé que la Principauté de Monaco entendait prochainement réunir des spécialistes des océans afin de réfléchir sur les questions liées à la sécurité alimentaire, à l’énergie et au tourisme, en vue de la formulation de recommandations concrètes.


Le représentant du Mexique s’est félicité de ce que si, en matière d’économie verte, « il y a actuellement plus de questions sur la table que de réponses, une importante volonté politique existe cependant pour nous permettre d’avancer vers une économie plus juste et responsable ».  « Nous devons, à l’arrière-plan du développement de l’économie verte, plus propre et innovante, promouvoir des modes de consommation et de production durables », a-t-il ajouté.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité, dans ce contexte, d’appuyer le secteur de la recherche et du développement dans le domaine des technologies environnementales, et de mettre en place des mécanismes facilitant le transfert de celles-ci vers les pays en développement. 


Le représentant de la République de Corée a estimé que les systèmes fiscaux des différents pays doivent prendre davantage en compte l’économie verte, « en reconnaissant en amont, par exemple, le coût de la pollution ».  « Il faut investir les bénéfices apportées par la croissance de l’économie dans l’aide aux entreprises les plus responsables socialement », a-t-il aussi affirmé, appelant à faire jouer le principe du pays pollueur-payeur pour accompagner la transition vers l’économie verte.


Le représentant d’ONU-Habitat a indiqué que l’aménagement durable des villes était central pour le bien-être de l’humanité, qui est menacée par la dégradation de l’écosystème mondial.  Il faut construire en ayant à l’esprit le respect de la nature, a-t-il poursuivi, suggérant que la planification urbaine des centres et des périphéries de villes soit conduite dans un souci de réduction des transports individuels, qui sont pollueurs par rapport aux transports en commun.  Il a également ajouté que l’investissement dans les bâtiments verts en Europe signifierait la création de deux millions d’emplois.  Les villes doivent avoir un rôle prépondérant dans le passage à une économie verte, a-t-il conclu.


Le représentant du Japon a passé en revue les différentes mesures prises par le Japon afin d’opérer une transition de son économie actuelle à un régime d’économie verte: introduction de mesures fiscales pour contrecarrer le réchauffement climatique, adoption d’une nouvelle stratégie de croissance avec un accent particulier mis sur l’innovation environnementale, et recyclage des ressources domestiques, notamment.  Il a souligné l’importance de se doter d’indicateurs adéquats, parmi lesquels il a mentionné la qualité de la vie et la préservation de la biodiversité. 


Le représentant de Cuba a indiqué qu’il fallait mettre un terme aux modes de consommation insoutenables qui appauvrissent surtout les pays du Sud.  Il a ensuite plaidé pour un transfert accru de technologies propres et pour le respect des promesses formulées s’agissant de l’aide publique au développement.  Il a enfin mis en garde contre l’imposition de modèles économiques inadaptés aux réalités des pays en développement, sous couvert de promotion du développement durable.


Le représentant des États-Unis a souligné la dimension sociale de l’économie verte, son développement pouvant améliorer le sort des plus pauvres, « qui souffrent le plus directement de la dégradation environnementale ».  « La création d’un environnement durable fait partie de nos stratégies internationales sur le climat, l’eau, l’efficience énergétique et le développement », a-t-il ajouté.  Soulignant que la croissance verte est souvent entravée par des erreurs du marché, il a préconisé la mise en place de politiques destinées à fixer des prix et des quantités de produits qui soient mieux adaptés aux besoins réels.  Il a recommandé d’investir dans les technologies innovantes de développement et de mieux gérer les ressources publiques prévues pour la mise en œuvre des politiques de développement durable.  Compte tenu du fait que les gouvernements seuls ne pourront pas assurer à eux seuls la transition vers l’économie verte, le représentant a estimé crucial d’engager dans cet effort le secteur privé et la société civile, « à commencer par les groupes de femmes et de jeunes ».


Le représentant de l’Italie a déclaré à son tour que l’économie verte ne remplace pas le développement durable « mais doit plutôt nous permettre de l’atteindre ».  « Une croissance économique basée sur l’exploitation rationnelle des ressources naturelles et une lutte accrue contre la pauvreté doivent former les soubassements du développement de l’économie verte, qui doit impliquer la participation active d’entreprises « vertes » aidées et soutenues par les gouvernements », a-t-il ajouté.


La représentante de l’Islande a souligné l’importance de protéger l’environnement marin, dont la dégradation porte gravement préjudice aux petits États insulaires en développement dont l’économie est dépendante de la pêche.  Elle a indiqué que les sources d’énergie renouvelables, comme l’énergie géothermale, devaient jouer un rôle clef dans le passage à une économie verte.  La perspective sexospécifique devra également être pleinement prise en compte pour parvenir à un véritable développement durable, a préconisé la représentante.


Le représentant du Brésil a indiqué qu’il fallait écouter les peuples, et il a fait part de la conviction de sa délégation que l’économie verte devra être un outil de réduction des inégalités.  Il a également plaidé pour que les débats qui auront lieu à Rio placent l’être humain en leur centre et adoptent une approche flexible afin de répondre aux différentes réalités nationales.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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