Conférence PMA IV: les pays les moins avancés devraient mieux s’approprier leurs propres politiques et programmes de développement
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CONFÉRENCE PMA IV: LES PAYS LES MOINS AVANCÉS DEVRAIENT MIEUX S’APPROPRIER
LEURS PROPRES POLITIQUES ET PROGRAMMES DE DÉVELOPPEMENT
(Reçu d’un fonctionnaire de l’information)
TURQUIE, 11 mai – Au troisième jour des travaux de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, à Istanbul, plusieurs délégations représentant des pays en développement ont insisté sur l’importance de voir les PMA s’assurer une appropriation nationale des programmes de développement, alors que l’accent a beaucoup été, jusqu’à présent, mis sur l’aide que peuvent recevoir ces mêmes pays de la part de la communauté internationale.
Le Ministre du développement international du Royaume-Uni, M. Stephen O’Brien, a déclaré, cet après-midi, qu’« aucun pays n’avait jamais réalisé une réduction significative de son niveau de pauvreté sans un leadership clair et un effort consenti par son gouvernement », notamment en facilitant la mise en place d’un environnement favorable à la création d’entreprises et à la consolidation de la fiscalité.
Ainsi, la Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Rwanda a pris pour exemple les actions menées par le Gouvernement rwandais, qui n’a pas hésité, ces dernières années, à engager toutes les parties prenantes dans l’élaboration d’un modèle socioéconomique inclusif au service de tous les citoyens. Selon Mme Louise Mushikiwabo, un leadership efficace reste la condition sine qua non pour y parvenir, ce qui constitue un défi à relever pour de nombreux PMA. Mais pas pour le Rwanda, a-t-elle affirmé en substance, rappelant qu’en 2009 et 2010, la Banque mondiale avait désigné son pays parmi les meilleurs réformateurs au monde.
L’un des secrets de la réussite du Rwanda en matière de promotion de son propre développement, a-t-elle expliqué, est l’intégration des femmes aux stratégies nationales de développement. C’est un domaine dans lequel le Rwanda, pourtant l’un des pays les plus pauvres du monde, se distingue depuis longtemps. Les PMA, a dit la Ministre avec encouragement, doivent opérer une révolution des « mentalités », afin de passer d’une situation de dépendance à l’autosuffisance, ceci, avec le soutien de la communauté internationale.
La dimension du genre et le respect de la parité entre les sexes revêtent également une importance particulière dans la politique de coopération de l’Autriche, a expliqué le Secrétaire d’État autrichien auprès du Ministre des affaires européennes et internationales de ce pays, M. Wolfgang Waldner. Cet intérêt, a-t-il précisé, s’est traduit par l’organisation, hier soir, en marge de la Conférence d’Istanbul, d’un événement parallèle, en collaboration avec le Gouvernement du Luxembourg et le Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU), sur « la promotion de l’autonomisation économique des femmes par l’inclusion financière et le développement agricole ».
Rappelant que son pays avait longtemps été bénéficiaire d’une aide au développement avant d’en devenir un acteur et un donateur à part entière, le Ministre des affaires étrangères de la Hongrie, M. János Martonyi, a fait part de l’expérience hongroise en matière de mise en place d’un cadre institutionnel destiné à mieux utiliser l’aide reçue au niveau international.
Le Ministre des affaires étrangères du Libéria, M. Toga Gayeweah McIntosh, a défendu à son tour l’indispensable appropriation, par les PMA, de leurs programmes de lutte contre la pauvreté. Il s’agit pour les PMA de trouver les moyens d’exploiter le potentiel immense dont ils disposent et de tirer avantage des opportunités de la mondialisation, a-t-il dit, en appelant les dirigeants de ces pays à mobiliser toute la volonté politique nécessaire pour organiser et mettre leurs ressources nationales au service du développement. Nous devons toujours avoir à l’esprit les grandes lignes que tracera le futur programme d’action d’Istanbul, a-t-il ajouté, avant d’exhorter les PMA à s’acquitter « sans relâche » de la mise en œuvre de ce programme, tout en menant le combat nécessaire contre les insuffisances structurelles qui les affectent.
Le Secrétaire d’État aux affaires étrangères et à la coopération du Portugal, M. João Gomes Cravinho, a estimé que le nouveau modèle de coopération internationale avec les PMA devra s’appuyer sur les principes clefs que sont l’appropriation nationale, la consultation multilatérale, l’autoévaluation des besoins, et leur intégration au sein des efforts plus larges de promotion du développement durable et de la bonne gouvernance. M. Cravinho a également appelé la communauté internationale à faire preuve de plus de prudence en ce qui concerne l’application des règles de gradation des pays hors de la catégorie des PMA.
La Conférence tiendra demain son dernier débat thématique sur le développement humain et social, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
Le débat plénier de la Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés se poursuivra demain, jeudi 12 mai, à partir de 10 heures.
QUATRIÈME CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS
Suite du débat général
S’exprimant également au nom de la Suède, M. IB PETERSEN, Secrétaire d’État à la politique de développement du Danemark, s’est félicité de la prise de conscience qui s’est faite autour de la situation des PMA et des progrès que ces derniers ont accomplis au cours de la décennie écoulée. Il faudra toutefois que le programme d’action d’Istanbul ne reste pas lettre morte, a-t-il souhaité. Préconisant la mise en place d’un environnement propice à la création d’entreprises dans les PMA, M. Petersen a déclaré que la situation des jeunes devait être prise en compte de manière plus systématique dans les politiques de développement. En ce qui concerne le commerce, le Secrétaire d’État du Danemark s’est félicité de l’adoption, par l’Union européenne, de nouvelles règles d’origine, qui présentent d’énormes avantages aux PMA réalisant des échanges commerciaux avec les États européens. Plusieurs de ces pays européens figurent d’ailleurs parmi les pays donateurs qui viennent en aide aux PMA, a relevé M. Petersen. Il faut cependant admettre que l’augmentation de l’APD ne peut à elle seule répondre aux besoins de ces pays, a-t-il estimé, en suggérant de mettre l’accent sur l’efficacité de l’aide.
M. ABDIWELI MOHAMED ALI GAAS, Vice-Premier Ministre et Ministre de la planification et de la coopération internationale de la Somalie, a mis l’accent sur l’importance de la bonne gouvernance et de la primauté du droit. Il a dit que la qualité des institutions nationales constituait la première ressource fondamentale d’un État pour la réalisation de ses objectifs de développement. Ce sont les institutions en place qui façonnent les infrastructures qui permettront de produire de la croissance, a-t-il insisté. Le Ministre somalien a reconnu que les PMA souffraient d’une mauvaise gestion qui fait que la pauvreté y subsiste malgré l’existence d’énormes ressources naturelles. Mettant l’accent sur l’importance de la primauté du droit, il a expliqué que c’est l’absence de capacités qui permettraient de s’acquitter des droits de propriété intellectuelle qui empêche les pays pauvres d’acquérir les technologies disponibles ailleurs. Le succès des PMA sera tributaire des institutions nationales qu’ils seront en mesure de mettre en place, a insisté M. Mohamed Ali en mettant l’accent sur l’importance de la bonne gouvernance, de la transparence et de la responsabilisation. La qualité d’une administration se mesure aussi à son niveau d’indépendance par rapport au pouvoir politique, a-t-il estimé. Il a dit qu’il est important de disposer de politiques économiques, fiscales, monétaires et commerciales saines, en rappelant que l’excédent monétaire et l’inflation pouvaient constituer une source d’instabilité. Le Vice-Premier Ministre de la Somalie a souligné que les États devraient mettre en place des cadres de décentralisation et favoriser l’avènement de gouvernements locaux autonomes.
M. ZACARIAS ALBANO DA COSTA, Ministre des affaires étrangères du Timor-Leste, a émis le vœu que le programme d’action d’Istanbul comble les lacunes et tire les enseignements de celui de Bruxelles, afin de servir les intérêts des PMA sur le long terme. Cela est d’autant plus important que le tout dernier rapport sur le développement dans le monde révèle qu’aucun des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) n’a été atteint par les pays à faible revenu ou ceux qui sont touchés par un conflit. Pour sa part, a affirmé M. Da Costa, le Timor-Leste a fait des progrès dans les domaines de l’éradication de la pauvreté, de la réduction de la mortalité infantile, de la santé maternelle et du taux de scolarisation. Au nombre des réalisations du Timor-Leste, le Ministre a cité la représentation des femmes au sein du Parlement, qui atteint 29% et, plus généralement, l’élargissement de leur accès à l’éducation. Reconnaissant à son tour l’importance pour les PMA de s’approprier leur propre développement, il a expliqué que le Timor-Leste avait entrepris des réformes de la gestion de ses finances publiques et mis en place des commissions anticorruption et de service civil. Le Timor-Leste, qui dépend de l’exploitation de ses ressources en minerais et en hydrocarbures, a mis en place des procédures avalisées par l’Initiative de transparence des industries extractives (ITIE), s’est félicité en conclusion le Ministre.
M. SOUMEYLOU BOUBEYE MAIGA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali, a mis l’accent sur les efforts que les PMA doivent faire, notamment en matière de réformes structurelles, pour prendre la direction de leur propre développement. Illustrant son propos, il a dit que le Mali a mis en place un cadre stratégique de lutte contre la pauvreté pour la période 2002-2006 au lendemain de la Conférence de Bruxelles (2001). Si la deuxième partie de la mise en œuvre de cette stratégie est en cours pour la période 2007-2011, la troisième (2012-2017) est déjà en gestation, a précisé le Ministre malien. Pour compléter cette architecture de planification, le Gouvernement du Mali a également élaboré un plan décennal s’étalant sur la période 2006/2015 pour la réalisation des OMD. M. Boubeye Maiga a indiqué que son pays avait fait un effort particulier pour l’amélioration de la productivité agricole, dans lequel sont impliqués 70% de la population du Mali. Il a précisé que 20% du budget national était affecté à ce secteur. Il a ajouté que le Gouvernement du Mali avait aussi décidé de procéder à une augmentation de la pression fiscale, et de renforcer le partenariat public-privé à tous les niveaux, dans le cadre de la promotion du secteur privé comme moteur du développement économique. L’efficacité de l’aide étant un élément crucial de l’aide au développement, le Mali a souscrit à la Déclaration de Paris et au processus de réforme des activités du système des Nations Unies, a-t-il précisé. Le Mali a élaboré son rapport national sur le scénario de Gleanagles pour le pilotage de la réalisation des OMD, a indiqué M. Boubeye Maiga. Le Ministre malien a espéré que cette quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA sera l’occasion de tenir compte des préoccupations, des vulnérabilités et des besoins spécifiques des PMA.
M. LUCIEN MARIE NOEL BEMBAMBA, Ministre de l’économie et des finances du Burkina Faso, a rappelé que son pays, en plus d’être un PMA, est aussi un pays sans littoral confronté aux aléas climatiques de la sécheresse et de la désertification et dispose de peu de richesses naturelles. Ces handicaps géographiques constituent autant de freins aux efforts nationaux burkinabè visant à créer les conditions d’un développement durable, a-t-il fait observer. Nous n’en avons pas moins réalisé des avancées encourageantes dans la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, a-t-il précisé, notamment dans le développement des infrastructures socioéconomiques de base, le renforcement de l’état de droit et des institutions républicaines, la consolidation des actions de lutte contre la pauvreté, la promotion de l’emploi des jeunes et la formation du capital humain. M. Zakane a également cité les progrès accomplis dans les domaines de l’éducation, de la couverture sanitaire, de la lutte contre le paludisme, la tuberculose et le VIH/sida, ainsi que dans l’accès à l’eau potable. Malgré tout, le Burkina Faso reste un pays pauvre et fragile, vulnérable aux chocs exogènes, tels que la hausse des prix du pétrole, les effets indirects des conflits qui ont récemment frappé plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest et les changements climatiques. En outre, a rappelé le représentant, en février, mars et avril 2011, le Burkina Faso a dû faire face à une crise sociale sans précédent qui s’est traduite par des manifestations violentes de civils et de militaires réclamant de meilleures conditions de vie. S’il s’est dit convaincu de la nécessité d’adhérer au principe de l’appropriation nationale, M. Zakane a souligné que le soutien de la communauté internationale demeure indispensable pour permettre à un PMA comme le Burkina Faso de réaliser son développement.
M. OSMAN MOHAMMED SALEH, Ministre des affaires étrangères de l’Érythrée, a rappelé qu’il y a aujourd’hui 100 millions de pauvres de plus qu’en 1990, rien qu’en Afrique subsaharienne, et que 24 000 personnes meurent chaque jour dans le monde en raison de la faim ou de maladies liées à la faim. Tout en se réjouissant que la part des PMA dans le commerce international soit passée de 0,62% à 1,08% entre 2002 et 2008, il a regretté que tous les produits des PMA n’aient pu atteindre l’objectif d’un accès sans droit douanier, sans quota, et sans taxe aux marchés des pays développés. Il a dit que le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) était un exemple de régime d’intégration économique et de coopération régionale et sous-régionale. Même si le montant total de l’aide aux PMA est passé de 36,7 à 46,6 milliards de dollars entre 2007 et 2008, seuls neufs donateurs ont atteint l’objectif de consacrer 0,15% de leur PIB à l’aide au développement des PMA pendant la période évoquée. Face à la persistance des crises économique et financière et à l’insuffisance de l’aide au développement, le Ministre des affaires étrangères de l’Érythrée a estimé que la mobilisation des ressources nationales demeurait le véritable moteur des succès que recherche l’Érythrée.
M. AHMED NASEEM, Ministre des affaires étrangères des Maldives, a déclaré qu’il fallait prendre à bras le corps les problèmes auxquels se heurtent les PMA en s’efforçant de combler les lacunes du Programme d’action de Bruxelles. Aussi a-t-il recommandé que celui d’Istanbul accorde la priorité aux programmes et aux mesures de soutien aux pays les moins avancés, en mobilisant tous les outils disponibles, y compris la coopération Sud-Sud. Affirmant que les PMA se trouvaient à la croisée des chemins, le Ministre a déclaré qu’il fallait tirer parti des expériences acquises au cours de la décennie écoulée pour atteindre l’objectif que souhaitent atteindre tous les PMA, avec le soutien de la communauté internationale.
M. JÁNOS MARTONYI, Ministre des affaires étrangères de la Hongrie, a rappelé que son pays a été longtemps bénéficiaire d’une aide au développement avant d’en devenir un acteur et un donateur. Il a dit que l’expérience de la Hongrie en matière de mise en place d’un cadre institutionnel nécessaire à la valorisation de l’aide reçue pouvait être d’une grande utilité aux pays en développement. Il a mis l’accent sur la nécessité de l’atténuation des effets des changements climatiques en précisant que la Hongrie a versé un million d’euros au fonds des PMA établi par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Il a estimé qu’il est important d’accorder une grande attention à la gestion de l’eau et à la protection et l’exploitation pérenne des ressources hydriques. Il est essentiel, a encore insisté le Ministre des affaires étrangères de la Hongrie, de s’attaquer à la pauvreté rurale pour aider les PMA à lutter contre l’extrême pauvreté et la malnutrition.
M. JOSEPH BANDABLA DAUDA, Ministre des affaires étrangères de la Sierra Leone, a rappelé que les transformations structurelles observées dans les PMA entre 2002 et 2007 avaient été remises en cause par les crises économique et financière qui ont éclaté en 2008. Rappelant à son tour le bilan mitigé du Programme d’action de Bruxelles, il a appelé tous les partenaires de développement à respecter leurs engagements s’agissant de l’aide publique au développement (APD). Il a émis le vœu que le programme d’action d’Istanbul puisse profiter aux 880 millions de personnes vivant dans les pays les moins avancés. Les leçons tirées du précédent Programme d’action en faveur des PMA, adopté à Bruxelles en 2001, doivent être retenues au moment de la mise en œuvre du nouveau document qui sera adopté vendredi à Istanbul, et qui devra comprendre à part égale des politiques nationales et des mesures de soutien internationales afin de permettre aux PMA de réaliser d’ici à 2015 les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a préconisé M. Dauda.
M. SAMIR YOUSEF ALI EL SAYYAD, Ministre du commerce et de l’industrie de l’Égypte, a parlé des efforts déployés par son pays pour parvenir à une démocratie qui garantira la justice sociale et l’équité. Il a dit que l’Égypte avait l’ambition de retrouver le rôle qui était le sien dans sa sphère culturelle et régionale et de participer pleinement au cadre du Marché commun de l’Afrique orientale et australe ainsi qu’au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). M. Ali El Sayyad a dit que l’Afrique demeurait la priorité de l’Égypte en matière de politique étrangère et précisé que son pays tenait à apporter un soutien aux PMA africains. Le Ministre du commerce et de l’industrie de l’Égypte a indiqué qu’il se rendra, au terme de cette Conférence, à une réunion ministérielle de la COMESA pour réfléchir notamment au rôle que peut jouer l’Égypte et à l’appui qu’elle peut apporter aux initiatives africaines en matière de commerce. Il a jugé essentiel, au regard de la lutte contre la malnutrition et contre la pauvreté, de prendre en compte les capacités productives agricoles des PMA. Le Ministre égyptien a exhorté l’OMC à se pencher sur la question des conditions préférentielles à accorder aux produits en provenance des PMA. Il a invité les pays développés à faciliter les transferts de technologies vers les pays en développement et a préconisé aux PMA de mieux lutter contre la corruption, afin de maximiser l’efficacité de l’aide. Il s’est félicité du potentiel de valeur ajoutée de la coopération triangulaire, tout en rappelant le caractère complémentaire des coopérations Sud-Sud et Nord-Sud.
Mme LOUISE MUSHIKIWABO, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Rwanda, a déclaré que les PMA devraient faire preuve d’innovation pour mettre en œuvre des plans d’action élaborés au niveau national et tenant compte de leurs réalités. Pour en réaliser l’appropriation nationale au moment de la mise en œuvre, ils doivent faire preuve d’un leadership énergique, a-t-elle assuré, en prenant pour exemple son propre pays, où le développement économique est allé de pair avec la lutte contre la pauvreté et l’expansion de la couverture sociale. En outre, des campagnes de lutte contre le paludisme et le VIH/sida ont été lancées par le Gouvernement rwandais, qui s’est également efforcé de fournir une éducation à toute une génération de fillettes et de jeunes filles de manière à leur permettre de prendre pleinement part au développement économique du Rwanda, a dit Mme Mushikiwabo. Elle a préconisé aux PMA de nouer des partenariats avec des pays émergents, comme la Turquie, pour pouvoir bénéficier de leur expérience, et de rompre avec l’esprit de dépendance qui prévaut trop souvent dans les pays pauvres ou défavorisés. La Ministre a ajouté qu’il ne fallait pas abandonner à leur sort les pays qui sortent d’un conflit, soulignant à cet égard le rôle que peuvent jouer des entités comme la Commission de consolidation de la paix (CCP).
M. TOGA GAYEWEAH MCINTOSH, Ministre des affaires étrangères du Libéria, a mis l’accent sur l’indispensable appropriation, par les PMA, des programmes de lutte contre la pauvreté. Il s’agit de trouver les moyens d’exploiter le potentiel immense des PMA et de tirer avantage des opportunités de la mondialisation, a-t-il dit, en appelant les dirigeants de ces pays à mobiliser toute la volonté politique nécessaire pour organiser et collecter les ressources nationales des PMA et les mettre au service de leur développement. Nous devons toujours avoir à l’esprit les grandes lignes que tracera le futur programme d’action d’Istanbul, a-t-il ajouté, avant d’exhorter les PMA à s’acquitter sans relâche de la mise en œuvre de ce programme tout en menant le combat nécessaire contre les insuffisances structurelles qui affectent leurs pays.
M. KHANDU WANGCHUK, Ministre des affaires économiques du Bhoutan, a mis l’accent sur la notion de solidarité qui doit prévaloir entre PMA, pays développés, et pays émergents. La communauté internationale doit honorer les engagements qu’elle a pris dans le cadre du Consensus de Monterrey sur le financement du développement, a-t-il dit. Le Bhoutan est en voie de réaliser les OMD avant la date butoir, en 2015, s’est-il félicité, avant de dire que le bonheur du peuple était une priorité du Gouvernement. Le Bhoutan est un petit pays sans littoral et ne connait que trop bien les dangers auxquels les changements
climatiques l’exposent, a ensuite souligné le Ministre. Aussi, le Bhoutan s’est-il engagé dans une coopération régionale afin de mettre en place des mesures d’adaptation et d’atténuation des effets du réchauffement de la planète. Selon M. Wangchuk, la mise en œuvre du futur programme d’action d’Istanbul passera par une coopération Sud-Sud, qui doit s’avérer complémentaire de celle qu’entretiennent les PMA avec les pays développés.
M. ANTOINE GAMBI, Ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine, a indiqué que le Gouvernement centrafricain s’est fixé comme objectif de réduire de près de 10% en 2010 le taux de pauvreté de sa population. Pour ce faire, il a été prévu de réaliser un taux de croissance économique de 8,5% à 11,4% et de relever le taux d’investissement public de 17,8% à 24,7% pendant la période 2008/2010. Malheureusement, a-t-il noté, le taux de croissance annuel moyen, de 2%, durant la période 2001-2010, a été largement en dessous de toutes les prévisions, et insuffisant pour atteindre l’objectif fixé en matière de réduction de la pauvreté. En quête de stabilité et de progrès économiques, la République centrafricaine (RCA) s’est engagée depuis mars 2003 dans la promotion de la bonne gouvernance et la construction d’un État de droit, a indiqué le Ministre. La RCA a fait des progrès considérables dans l’exécution de la mise en œuvre des recommandations et des actions prioritaires ayant permis d’atteindre l’éligibilité à l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Initiative PPTE). Pour consolider la promotion de la gouvernance et des règles de l’état de droit, le Gouvernement a mis l’accent sur quatre piliers prioritaires: la gouvernance politique et démocratique, la gouvernance administrative; la gouvernance judiciaire, et la gouvernance économique et la lutte contre la corruption. Le Ministre des affaires étrangères de la RCA a également présenté les initiatives prises par son pays dans le domaine de la santé et de la promotion des capacités de production afin de saisir les opportunités présentées par la mondialisation. Il a appelé tous les partenaires de développement à retenir tous les programmes prioritaires contenus dans le second Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP2), qui est en phase de finalisation. Parmi les priorités figurent l’énergie, la sécurité alimentaire, l’éducation de base, la santé et la construction des infrastructures.
S’exprimant dans un premier temps au nom du Groupe des 15 (G-15), M. NEOMAL PERERA, Vice-Ministre des affaires étrangères du Sri Lanka, a rappelé que les pays de ce Groupe s’étaient tournés, lors de leur dernier Sommet, tenu à Téhéran en mai 2010, vers la communauté internationale et les institutions financières internationales pour leur demander de respecter leurs engagements, notamment ceux pris en matière d’aide publique au développement. À l’heure où la Conférence d’Istanbul se réunit, le G-15 exprime sa préoccupation devant les problèmes structurels rencontrés par les pays les moins avancés, a souligné le représentant. S’exprimant ensuite strictement en sa qualité de représentant national du Sri Lanka, M. Perera a rappelé que son pays avait réussi sa gradation de la catégorie des pays les moins avancés, pour faire désormais partie de celle des pays à moyen revenu. Avec une économie encore vulnérable, le Sri Lanka ne connait que trop bien les défis auxquels sont confrontés les PMA, a souligné le Vice-Ministre des affaires étrangères. « Mon gouvernement », a-t-il poursuivi, « s’est lancé dans la reconstruction et la réhabilitation du Nord et de l’Est du Sri Lanka, déchirés par un long conflit. Ses efforts sont désormais dirigés vers la réconciliation et la promotion de la justice entre Sri-lankais et vers la relance de la croissance économique, qui atteint un rythme annuel de 8% ».
M. WOLFGANG WALDNER, Secrétaire d’État Secrétaire d’État aux affaires étrangères de l’Autriche, a indiqué que son pays accordait une grande attention à la dimension du genre dans sa politique de coopération. Il a indiqué que cet intérêt s’est traduit par l’organisation, hier soir, à Istanbul, d’un événement parallèle inscrit dans l’ordre du jour de cette Conférence, en collaboration avec le Gouvernement du Luxembourg et le Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU). Le thème de cet évènement portait sur « la promotion de l’autonomisation économique des femmes par l’inclusion financière et le développement agricole », a précisé M. Waldner. Par ailleurs, il a rappelé qu’en déclarant 2012 « Année internationale de l’énergie durable pour tous », l’Assemblée générale des Nations Unies a reconnu l’importance de l’accès aux énergies durables pour les pays en développement. L’approche à adopter en la matière, a-t-il ajouté, est liée à la stratégie de lutte contre les changements climatiques. Il a rappelé l’objectif qui consiste, au niveau mondial, à permettre, d’ici à 2030, à deux milliards de personnes d’accéder à des énergies, à réduire l’intensité énergétique de 40%, et à garantir que 30% de l’énergie consommée soit renouvelable. Le Ministre des affaires étrangères de l’Autriche a rappelé que son pays appelait depuis longtemps à une plus grande reconnaissance de l’importance de l’énergie dans les politiques et coopération de développement. L’énergie et le développement constituent un des thèmes prioritaires de nos programmes de développement en Afrique de l’Ouest, en Amérique centrale, au Bhoutan et dans les Balkans, a précisé M. Wolfgang Waldner. Il a également indiqué que l’Autriche accueillera à Vienne, du 21 au 23 juin 2011, un forum sur l’énergie intitulé « Énergie pour tous - le temps d’agir ». Ce forum sera, entre autres, organisé en coopération avec l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et l’Institut international pour l’analyse des systèmes appliqués (IIASA).
Mme JAN O’SULLIVAN, Ministre d’État chargée du commerce et du développement de l’Irlande, a rappelé que le Programme d’action de Bruxelles a reconnu que la faim était une des principales formes de manifestation de la pauvreté dans les PMA. Le fait que 32% de la population des PMA souffrait de malnutrition en 2007 démontre que les progrès accomplis ont été insuffisants, a dit Mme O’Sullivan. Elle a dit que parvenir à la sécurité alimentaire et réduire la faim étaient des priorités pour l’Irlande. Elle a jugé essentiel d’augmenter les investissements dans l’agriculture et la recherche agricole, afin d’éradiquer la faim à long terme. Si l’APD est essentielle au développement et à la réalisation des OMD, elle n’est pas le seul facteur favorisant l’avènement d’un développement durable et d’une croissance économique inclusive, a dit la Ministre du commerce et du développement de l’Irlande, avant de rappeler que le commerce et l’investissement étaient tout aussi vitaux pour le développement économique et la réduction de la pauvreté. Avec L’Union européenne, a-t-elle ajouté, l’Irlande soutient des initiatives qui donnent la priorité aux besoins des PMA, dont l’initiative sur l’accès des produits des PMA aux marchés européens, dénommée « Tout sauf les armes ». Nous travaillons aussi sur la conception d’accords en matière de commerce et de développement qui répondent aux besoins des PMA et continuons à rechercher la conclusion des négociations commerciales du Cycle de Doha de manière à ce qu’elles soient ambitieuses, complètes, équilibrées et orientées vers le développement, a-t-elle souligné.
MmeDÉDÉ AHOEFA EKOUE, Ministre chargée de la planification du développement et de l’aménagement du territoire du Togo, a indiqué que son pays avait renforcé ses activités minières et portuaires, ainsi que ses secteurs financier et agricole dans le souci de promouvoir une croissance économique indispensable au développement. Elle a évoqué les investissements à faire dans l’agriculture, qui emploie 70% des personnes actives au Togo et représente 40% de l’économie togolaise. Sur le plan de la gouvernance économique, Mme Ekoue Dédé a indiqué que le Togo a travaillé à la mise en œuvre de réformes majeures qui lui ont permis d’atteindre, en décembre 2010, le point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). L’atteinte de cet objectif, a-t-elle ajouté, nous permet de nous libérer du fardeau de la dette et nous donne une marge financière pour accroître nos investissements. Outre les efforts de réforme au niveau national, la Ministre togolaise a reconnu que les appuis financiers de l’Union européenne et de la Banque mondiale ont joué un rôle déterminant dans les progrès du Togo. Elle a jugé que le partenariat mondial était essentiel pour le développement des infrastructures de transport, d’énergie et de communication dans une perspective d’intégration régionale. Elle a dit que l’aide au développement était importante pour soutenir les capacités de production des différents secteurs économiques, ainsi que la compétitivité et la diversification de l’économie, la promotion de l’industrialisation et le transfert de technologies. En outre, elle a jugé fondamental d’accélérer le financement de l’adaptation aux effets des changements climatiques tel que convenu à Cancún, et d’utiliser les mécanismes de financement existants, comme par exemple, les Fonds d’investissement pour le climat (FIC).
M. ANDREY DENISOV, Premier Vice-Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a souhaité que la Conférence d’Istanbul aboutisse à un document final dont les dispositions répondent pleinement aux besoins spécifiques des PMA. Le Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, qui a eu lieu en septembre 2010 à New York, est devenu un jalon dans la mise en œuvre de l’agenda social et économique mondial, a-t-il rappelé, et ses conclusions ne doivent pas être négligées dans l’élaboration du prochain programme d’action en faveur des PMA. Pour sa part, la Fédération de Russie a renforcé ses programmes de coopération, que ce soit dans le cadre de l’ONU, ou sur le plan régional ou bilatéral, a indiqué M. Denisov. La Fédération de Russie cherche en outre à accroître sa contribution de ressources au profit des PMA, notamment en augmentant son financement des programmes d’assistance alimentaire. À cet égard la Fédération de Russie a versé une contribution au PAM de 20 millions de dollars en 2010, a indiqué M. Denisov, qui a en outre réaffirmé l’engagement pris par son gouvernement envers la bonne mise en œuvre du Programme d’Almaty. Il a proposé que des mesures très concrètes soient prises pour assurer de bonnes opérations de transport et de logistique dans la région eurasienne.
M. FU ZIYING, Vice-Minitre du commerce de la Chine, a déclaré que le Gouvernement chinois a publié, il y a deux semaines, un document qui donne une image d’ensemble de l’aide versée au développement par son pays. Il a précisé que la part de l’aide au développement consacrée aux PMA par son pays est passée de 40 à 50% entre 2009 et 2010. Il a indiqué que la Chine avait, au cours des 60 dernières années, fourni une assistance économique et technique à 46 PMA dans le cadre de plus d’un millier de projets de développement. Dans le domaine de la santé, il a précisé que 60 équipes médicales chinoises, avec un effectif total de 1 300 personnes, intervenaient actuellement dans 57 pays. Dans le domaine de la dette, le Vice-Ministre du commerce a indiqué qu’à la fin 2010, son pays avait signé un protocole d’allègement de la dette avec 50 pays, ce qui s’est traduit par l’annulation de 423 dettes, dont 23,8 milliards de dettes cumulées par 44 PMA. Dans le domaine du commerce, M. Fu a dit que la Chine a ouvert ses marchés aux produits des PMA et qu’elle les aide à renforcer leurs capacités commerciales. Il a indiqué que la Chine appliquera le principe de « tarif zéro » à 95% des produits en provenance des PMA. En ce qui concerne le renforcement des capacités, la Chine a formé 26 000 officiels et personnels techniques des PMA, a-t-il encore précisé. M. Fu an ensuite indiqué que, dans le cadre de son douzième plan quinquennal, la Chine renforcera son aide et sa coopération à destination des PMA, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’eau et des énergies renouvelables. Enfin, dans le souci de renforcer les capacités des PMA, la Chine a pour ambition d’assurer la formation de 80 000 personnes originaires des PMA dans les cinq prochaines années, a-t-il ajouté.
M. STEPHEN O’BRIEN, Ministre du développement international du Royaume-Uni, a déclaré qu’aucun pays n’avait jamais réalisé une réduction significative de la pauvreté sans disposer d’un leadership clair et d’un effort consenti de la part de son gouvernement. Le moins que puisse faire ce dernier, c’est de mettre en place un environnement favorable à la création d’entreprises et d’emplois ainsi qu’à la consolidation de sa fiscalité. Plusieurs PMA ont également été assez avisés pour investir dans l’éducation des femmes et des filles, qui doivent être pleinement intégrées aux programmes et aux stratégies de développement au niveau national, a noté M. O’Brien. « Les pays qui ont réduit leur taux de pauvreté l’ont fait en adoptant des politiques de croissance et en maximisant les profits de cette croissance », a ajouté le Ministre, qui a cependant rappelé que sans possibilités réelles d’exporter, les PMA ne parviendront pas à assurer leur développement durable. Aussi la Conférence d’Istanbul doit-elle lancer un signal: à savoir que le Cycle de négociations commerciales de Doha doit aboutir à un accord qui soit de nature à satisfaire les PMA. Le commerce international peut être un moteur très puissant pour réaliser le développement des pays qui en ont besoin. De notre côté, a poursuivi M. O’Brien, nous devons honorer nos engagements en portant l’APD à 0,7% de notre PIB.
M. JOÃO GOMES CRAVINHO, Secrétaire d’État aux affaires étrangères et à la coopération du Portugal, a déclaré que le futur programme d’action d’Istanbul sera en partie le fruit de l’évaluation de l’application des précédents engagements. Il a rappelé que le Portugal a organisé en octobre 2010 à Lisbonne, une réunion ministérielle sur le renforcement de la mobilisation des ressources pour les PMA. Cette rencontre a été l’occasion de mettre l’accent sur les principaux défis qui se posent aux PMA et de tirer des conclusions qui auront été utiles pour les débats d’Istanbul. M. Cravinho a estimé que la communauté internationale était à la croisée des chemins pour essayer de parvenir à un changement qui doit être l’occasion de trouver un nouveau paradigme de la coopération aux fins du développement. Le temps est venu, a-t-il dit, de prendre en compte l’importance d’assurer plus de bien-être aux populations des PMA dans l’intérêt de la sécurité mondiale et des objectifs de développement durable. « La complexité de notre monde nous appelle à nous ouvrir à de nouveaux concepts, à tirer avantage de la diversité et de l’hétérogénéité du monde, à être créatifs et à explorer de nouveaux moyens d’action », a ajouté le Secrétaire d’État aux affaires étrangères et à la coopération du Portugal, avant de citer l’importance de disposer de mécanismes multilatéraux qui aident les États et autres acteurs à gérer les problèmes mondiaux de manière globale. En outre, M. Cravinho a estimé que le nouveau modèle de coopération devra s’appuyer sur les principes clefs que sont l’appropriation nationale, la consultation multilatérale, l’autoévaluation des besoins, et leur intégration au sein des efforts plus larges de promotion du développement durable et de la bonne gouvernance. Enfin, il a appelé à plus de prudence en ce qui concerne l’application des règles de gradation des pays hors de la catégorie des PMA.
M. RAPHAEL NGAZOUZE, Ministre délégué aux affaires étrangères du Gabon, s’est félicité de la tenue d’une conférence qui favorise le dialogue entre pays moins avancés et donateurs internationaux. Rappelant que l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), dont l’exécution a été confiée au Fonds monétaire international (FMI), avait permis à 22 pays d’atteindre le point d’achèvementde ce processus en 2007, il a indiqué que cette mesure, conjuguée à d’autres prises au niveau international, mais aussi par les gouvernements, avait permis aux PMA de réaliser des avancées indiscutables. Mais au-delà de l’adoption du programme d’Istanbul, il faudra déployer des efforts pour sa mise en œuvre, a-t-il prévenu, en expliquant que les PMA devaient améliorer leur gouvernance, diversifier leurs économies, renforcer les technologies de l’information et des communications, et assurer leur autosuffisance sur le plan énergétique et fournir des services sociaux de base aux fins du développement durable. Mais ces pays ne pourront pas faire face seuls à l’ampleur de leurs besoins, a noté M. Ngazouze. C’est pourquoi le Gabon invite l’ensemble des donateurs à faire preuve de solidarité à leur égard, a déclaré le Ministre délégué aux affaires étrangères.
M. KAN ZAW, Vice-Ministre de la planification nationale et du développement économique du Myanmar, a parlé des efforts déployés par le Myanmar, qui se sont traduits par une croissance annuelle moyenne de 10,4% entre 2006 et 2011. Il a dit que ces progrès sont notamment dus à la mise en œuvre du programme de développement des zones frontalières, du programme de développement de 24 zones spéciales et du programme de développement intégré des zones rurales dans leur ensemble. Comme la production agricole a évolué plus vite que la croissance démographique, limitée à 1,9% entre 1990 et 2010, nous avons obtenu des surplus alimentaires que nous avons pu destiner à l’exportation, a-t-il ajouté. Il s’est félicité de l’augmentation du taux de scolarité primaire, qui a atteint 85% au Myanmar, alors que les taux de mortalité infantile ont chuté de manière drastique. Il a évoqué le développement d’infrastructures de transport, en précisant que le nombre de kilomètres de voies ferrées est passé de 4 500 à 7 000 kilomètres entre 2000 et 2010. M. Kan Zaw a souligné les efforts effectués par le Myanmar pour atteindre les OMD en précisant que son pays a signé en 2007 avec le PNUD un accord qui a abouti à la formulation d’une stratégie nationale de développement durable pour la période 2007-2009. En outre, il a indiqué que les facilités accordées par le Gouvernement en matière d’investissements ont permis au Myanmar de bénéficier de plusieurs milliards de dollars d’investissement d’entreprises étrangères en 2010.
M. KOSTYANTYN GRYSHCHENKO, Ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, a déclaré que son pays avait pour ambition de mettre en œuvre les dispositions du document final de la Conférence d’Istanbul, et il en est de même de tous les textes pertinents des Nations Unies. Il s’est dit convaincu que l’accès aux denrées alimentaires en quantité suffisante, y compris grâce à l’agriculture et à l’aquaculture, était une priorité pour les pays les moins avancés. M. Gryshchenko a réitéré en conclusion l’intention de l’Ukraine de participer aux efforts des Nations Unies pour réduire la pauvreté et améliorer le sort des PMA.
M. BOB MCMULLAN, Ministre et Envoyé spécial du Premier Ministre de l’Australie, a mis l’accent sur l’importance de la coopération triangulaire. Il a indiqué que son pays était sur le point de mettre en œuvre la promesse faite visant à doubler son aide au développement entre 2005 et 2010. Il a précisé que cette aide a atteint en 2010 le niveau de 8 milliards de dollars, dont 1,5 milliard sont consacrés aux PMA. M. McMullan a ajouté que les engagements pris par l’Australie en matière de réduction de la dette de ses partenaires en développement se monteront à 830 millions de dollars dans les cinq prochaines années. Tous ces efforts, a-t-il dit, ont permis à l’Australie de figurer par les 12 principaux donateurs mondiaux. Il a mis l’accent sur l’importance d’aider les PMA à atténuer l’impact des effets des changements climatiques sur leurs populations et sur leurs économies en précisant que l’Australie a accordé 15 millions de dollars à un fonds de sécurité destiné à aider les pays en développement à faire face aux conséquences des changements climatiques.
Mme AURELIA FRICK, Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein, a estimé que les PMA disposent d’énormes ressources naturelles et économiques qui pourraient leur permettre d’assurer leur propre développement. Elle, aussi, a dit que cette catégorie de pays avait un potentiel inexploité et ne devait pas être perçue comme une série de problèmes à résoudre. Au cours de la décennie à venir, il faudra améliorer l’architecture du soutien international aux PMA, tout en les encourageant à privilégier l’appropriation nationale, a préconisé Mme Frick. La Ministre a tout particulièrement mis l’accent sur la lutte contre la corruption et le renforcement des capacités des pays les moins avancés. Rappelant qu’un certain nombre de ces pays sortaient d’un conflit, Mme Frick a indiqué que le programme d’action d’Istanbul devrait s’efforcer de prendre en compte la situation particulière des PMA en situation postconflit. La réconciliation et la paix sont en effet indispensables au développement durable, a indiqué la Ministre, qui a rappelé que plus d’un tiers du budget de l’aide internationale de son pays était consacré aux PMA.
M. SVEN ALKALAJ, Ministre des affaires étrangères de la Bosnie-Herzégovine, a mis l’accent sur la nécessité de reconnaitre les besoins spécifiques des PMA et de les aider à les résoudre, avant de mettre l’accent sur la contribution de la Bosnie-Herzégovine à l’élaboration du futur programme d’action d’Istanbul. Il faut créer un système qui ne s’apparente pas à de la charité, mais qui soit en mesure de mettre en place un nouveau partenariat actif et efficace entre donateurs et récipiendaires d’aide, a-t-il dit. Il a jugé très utile l’expérience qu’a connue la Bosnie-Herzégovine qui, après avoir été touchée par la guerre dans les années 98, a su tirer profit de l’aide internationale pour reconstruire ses infrastructures et s’orienter vers le développement durable.
M. NICOLAY MLADENOV, Ministre des affaires étrangères de la Bulgarie, a déclaré que la Conférence d’Istanbul donnait la possibilité d’aider les PMA, dans la foulée des recommandations faites après le Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui s’est tenu en septembre dernier à New York. Dans un monde en constante évolution, les PMA sont particulièrement vulnérables aux chocs externes, comme ceux causés par les crises financière et économique, a-t-il rappelé. Il a rappelé que son pays avait noué des partenariats avec certains PMA, après avoir négligé de le faire pendant la phase où la Bulgarie s’efforçait encore d’adhérer à l’Union européenne. Depuis qu’elle a intégré l’Union, la Bulgarie a décidé de se réengager en faveur des PMA pour les aider à surmonter les crises auxquelles ils sont confrontés, en lançant un programme d’action humanitaire et d’action au développement au profit des pays les plus défavorisés. M. Mladenov s’est dit, en conclusion, très heureux que le futur programme d’action d’Istanbul ait déjà fait l’objet d’un accord au sein du Comité préparatoire de la Conférence.
M. EVALDAS IGNATAVIČIUS, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Lituanie, a parlé de l’expérience acquise par son pays, qui est passé du statut d’État récipiendaire de l’aide au développement à celui d’acteur de l’aide au développement dans les années 90. Il a évoqué l’aide accordée par la Lituanie à l’Afghanistan, notamment dans le domaine de l’autonomisation des femmes afghanes, en collaboration avec les États-Unis, le Japon, la Grèce, la Mission de police de l’Union européenne en Afghanistan (Eupol), la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et d’autres partenaires de développement. Il a indiqué que la Lituanie a accueilli, en juin 2010, une conférence des institutions européennes sur l’égalité des sexes.
M. KRZYSZTOF STANOWSKI, Sous-Secrétaire d’État auprès du Ministère des affaires étrangères de la Pologne, a souhaité voir l’avènement d’un cadre de coopération avec les PMA qui inclut la recherche de la réalisation des OMD et le soutien à la concrétisation des priorités arrêtées par les PMA eux-mêmes. Ce n’est qu’en collaboration avec le secteur privé et la société civile que nous parviendrons à atteindre nos objectifs de développement, a ajouté M. Stanowski. Il a aussi souligné la nécessité d’examiner en détail la vulnérabilité et la fragilité des PMA et leur résilience face aux chocs externes. Il a jugé indispensable l’appropriation nationale, par les PMA, des objectifs de développement et des avancées en matière de bonne gouvernance et de primauté de la règle du droit.
Mme FRANCES-GALATIA LANITOU WILLIAMS, Directrice de la coopération au développement et de l’assistance humanitaire au sein du Ministère des affaires étrangères de Chypre, a rappelé que son pays consacrait une bonne partie de son aide bilatérale aux pays les moins avancés. Elle a rappelé qu’au-delà de l’aide publique au développement, il fallait mobiliser de nouveaux flux d’assistance et trouver de nouveaux acteurs sur la scène internationale afin d’améliorer l’appui apporté aux PMA.
M. DAFFA-ALLA ELHAG ALI OSMAN (Soudan) s’est particulièrement inquiété de l’impact de la hausse des prix des denrées alimentaires sur la réalisation des objectifs de développement. Il a estimé que la situation économique et financière internationale actuelle avait un impact négatif sur la mobilisation des ressources financières destinées aux PMA. Il a jugé important de mettre en place un mécanisme international d’évaluation de la mise en œuvre du plan d’Istanbul qui serait de nature à encourager l’appropriation de la mise en œuvre des programmes destinés à la réalisation des objectifs de développement par les PMA. Il a dénoncé les conséquences du fardeau de la dette et les taux d’intérêt de cette dette sur la capacité des PMA à atteindre leurs objectifs. Le représentant a par ailleurs regretté que le Soudan n’ait bénéficié d’aucun allègement de sa dette, bien qu’il ait honoré non seulement tous ses engagements économiques et sociaux, mais aussi ceux liés aux accords de paix.
M. ABOUBACAR IBRAHIM ABANI (Niger) a rappelé que son pays, qui vient de sortir d’une élection présidentielle réussie, est en proie à une désertification galopante. Il a déclaré que son pays avait besoin d’importantes ressources pour développer des infrastructures d’irrigation. Mettant l’accent sur la bonne gouvernance, M. Abani a cité la participation du Niger au cadre créé par l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), qui est une organisation continentale qui garantit aux investissements privés une sécurité juridique. La société civile, les jeunes et les femmes, qui sont représentés dans les instances nationales et au Gouvernement nigérien seront pleinement mis à contribution pour réaliser le bond en avant nécessaire au développement du pays, a-t-il indiqué. Nous avons à cet égard, a précisé le représentant du Niger, établi un système de quota qui garantit la participation des femmes dans toutes les instances nationales.
M. LUIS ALFONSO DE ALBA (Mexique) a rappelé que le programme d’action d’Istanbul vise à faire en sorte qu’au moins la moitié des pays classés comme les moins avancés réussissent leur gradation de la liste des PMA d’ici à 2020. Pour y parvenir, a-t-il dit, les pays développés devront tenir les engagements pris en faveur des PMA, notamment en portant l’aide publique au développement à hauteur des seuils internationalement agréés. Le représentant a plaidé en faveur de la coopération Sud-Sud, dont il a donné une illustration avec le cas de l’aide bilatérale que fournit le Mexique à Haïti.
Intervenant au nom des États du Groupe de Rio, M. JUAN EDUARDO EGUIGUREN, (Chili), a jugé essentiel qu’ait lieu une intervention sans précédent des pays développés pour permettre à la moitié des PMA de sortir de cette catégorie d’ici à 2020. Dans le domaine du commerce et du développement, a-t-il dit, le Groupe de Rio appelle les pays développés à éviter la tentation du protectionnisme, qui nuit avant tout aux intérêts des pays en développement. L’annulation de la dette, parmi d’autres actions multilatérales, permettrait d’accélérer l’intégration des PMA dans l’économie mondiale, a-t-il ajouté. Il a demandé que la coopération Sud-Sud ne soit pas perçue comme pouvant se substituer à la coopération Nord-Sud et que les pays du Nord ne profitent pas de la coopération Sud-Sud pour essayer de ne pas respecter leurs obligations en matière d’APD.
M. RUSLAN KAZAKBAEV, Ministre des affaires étrangères du Kirghizstan, a annoncé que son pays était candidat à un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité pour la période 2012-2013, et qu’il avait l’intention, s’il est élu, d’y représenter les intérêts des pays les moins avancés et des pays en situation spécifique, comme les petits États insulaires en développement et ceux qui sont privés de littoral. Après avoir dit que le principal obstacle au développement social et économique était le fardeau de la dette extérieure, le Ministre a expliqué que son pays mettait actuellement en œuvre des réformes pour mettre pleinement en œuvre les Objectifs du Millénaire pour le développement.
M. PAUL R. SEGER (Suisse) a souligné l’importance de renforcer la résistance des PMA aux multiples crises, de même que leurs capacités commerciales et de production. Il s’est demandé si la communauté internationale s’est vraiment donné les moyens d’identifier les besoins spécifiques des PMA. Il a souligné la responsabilité qui incombe aux pays développés de respecter leurs engagements en matière de financement du développement d’une manière transparente, prévisible, et qui soit cohérente avec les priorités nationales des PMA. M. Rossi a dit que les économies émergentes, qui jouent un rôle de plus en plus important, peuvent faire profiter les PMA de leurs expériences. Mettant l’accent sur l’importance de la société civile dans le développement, le représentant de la Suisse a estimé que les événements historiques et dramatiques qui viennent de se dérouler en Afrique du Nord et au Moyen-Orient témoignent du rôle que peut jouer la société civile en tant que vecteur de transformation.
M. JORGE ENRIQUE ABARCA DEL CARPIO (Pérou), a souligné le rôle important que peut jouer l’aide publique au développement (APD) pour aider les PMA à faire face à leurs vulnérabilités structurelles, espérant qu’elle ne serait pas diminuée. Les PMA doivent pouvoir compter sur cet appui financier, a-t-il insisté. Les PMA doivent en outre pouvoir s’intégrer aux échanges commerciaux mondiaux et tirer parti du cadre mondial de libre échange, a dit M. Del Carpio. À cet égard, il a souhaité que soient rapidement achevées les négociations commerciales du Cycle de Doha. Il a également vanté les mérites de la coopération Sud-Sud, tout en demandant en parallèle le renforcement de la coopération Nord-Sud. Les savoirs traditionnels locaux et autochtones et les méthodes de gestion communautaires sont très importants, a-t-il aussi fait valoir, appelant la communauté internationale à les reconnaitre et à les conserver, notamment dans les efforts de réponse aux changements climatiques.
M. ETIENNE ALINGUE, Directeur du développement durable et de la solidarité à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a dit que l’OIF était disposée à agir, en synergie avec les autres cadres de coopérations multilatérale et bilatérale, pour relever les défis nombreux, complexes, urgents, et même dramatiques qu’affrontent les PMA. Il a cité en particulier la situation d’Haïti, dont la gravité doit continuer d’interpeller chaque jour les acteurs mondiaux du développement. Il a précisé que l’OIF comptait se mobiliser dans les domaines particuliers de la démocratie, des droits de l’homme, de la culture, de l’éducation et du développement durable. Il a indiqué que l’Organisation internationale de la Francophonie souhaite entretenir un dialogue ouvert et régulier avec le Bureau du Haut-Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement à cet égard.
M. KALIBA KONARE, Organisation météorologique mondiale (OMM), a invité la Conférence à sortir des sentiers battus et à avoir une vision plus large sur les PMA, en particulier en ce qui concerne les questions des changements climatiques. L’OMM a démontré l’intérêt du renforcement des capacités nationales, en particulier pour ce qui est des services météorologiques nationaux, qui doivent contribuer efficacement à l’adaptation aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles. L’OMM a organisé la première conférence des ministres responsables de la météo en Afrique en 2010, a-t-il indiqué. Il faut maintenant permettre aux PMA de profiter des progrès accomplis dans le domaine météorologique, a-t-il dit.
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