Conseil de sécurité: M. Ladsous plaide pour un appui élargi à l’Accord de Doha afin d’aider le Darfour à toucher les « dividendes de la paix »
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
6638e séance – après-midi
CONSEIL DE SÉCURITÉ: M. LADSOUS PLAIDE POUR UN APPUI ÉLARGI À L’ACCORD DE DOHA
AFIN D’AIDER LE DARFOUR À TOUCHER LES « DIVIDENDES DE LA PAIX »
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies a affirmé, cet après-midi, que des progrès avaient été accomplis dans la mise en œuvre de l’Accord sur l’adoption du Document de Doha pour la paix au Darfour, signé le 14 juillet par le Gouvernement soudanais et le Mouvement pour la libération et la justice (MLJ).
« Beaucoup reste à faire pour parvenir à un règlement inclusif du conflit », a néanmoins précisé M. Hervé Ladsous, venu présenter au Conseil de sécurité le rapport* du Secrétaire général sur l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), en date du 12 octobre.
M. Ban Ki-moon indique, dans ce rapport, que des progrès ont été accomplis pour parvenir à une solution politique globale au Darfour, en notant que la MINUAD s’était attachée avec les parties signataires à passer du stade des négociations à celui de la mise en œuvre.
Au nombre des développements positifs, M. Ladsous a fait état de l’arrivée au Soudan, le 22 octobre, de M. Tijani Al Seisi, chef du Mouvement pour la libération et la justice en vue d’accélérer la prochaine étape de la mise en œuvre du Document de Doha.
« L’intention des parties est de recomposer les institutions établies par le Document de Doha », a poursuivi M. Ladsous. Les Forces armées du Soudan avaient, dans le cadre fixé par la Commission du cessez-le feu, fourni des informations sur l’emplacement de ses forces, en attendant que le Mouvement pour la libération et la justice en fasse de même, a-t-il ajouté.
Le Secrétaire général adjoint s’est félicité du large soutien de principe dont bénéficie le Document de Doha de la part des personnes déplacées, des partis d’opposition politique, des organisations de la société civile et des autorités locales. « Nombre d’entre eux regrettent cependant l’absence de soutien de la part du Mouvement Justice et Égalité, le SLA-Abdul Wahid et le SLA-Minni Minawi au Document de Doha », a-t-il relevé.
M. Ladsous a indiqué que la MINUAD avait présenté, le 19 octobre, les principaux éléments de la feuille de route aux partenaires internationaux, notamment le soutien à la mise en œuvre du Document de Doha et l’appui au dialogue sur le processus de paix parmi la population du Darfour. « La feuille de route devrait être finalisée à la fin de cette année », a-t-il déclaré.
Le Secrétaire général devrait fournir, dans son prochain rapport sur la MINUAD au Conseil de sécurité, « un compte rendu complet sur un plan de marche définitif vers la paix au Darfour ».
Si la situation demeurait relativement calme au Darfour au cours des trois derniers mois, M. Ladsous a toutefois noté qu’elle avait commencé à se détériorer, depuis le début octobre, dans les zones de Taweisha et de Nertiti, à la suite d’échanges de tirs entre les forces gouvernementales et les groupes armés. Il a également déploré la mort à Zam Zam, le 10 octobre dernier, de trois Casques bleus de la MINUAD, tués dans une embuscade.
Le représentant du Soudan, M. Daffa-Alla Elhag Ali Osman, a toutefois tenu à rappeler que cet incident n’aurait jamais eu lieu si la MINUAD avait établi une bonne coordination avec les autorités soudanaises compétentes.
M. Ladsous a indiqué que le Secrétaire général envisageait de procéder à un examen complet des ressources à la disposition de la MINUAD pour la mise en œuvre de son mandat, en portant une attention particulière aux personnels en uniforme. « Le Secrétaire général devrait présenter des recommandations préliminaires au Conseil de sécurité au cours du premier trimestre 2012 », a-t-il précisé.
Les parties signataires doivent étendre le soutien au Document de Doha, « afin de s’assurer que le peuple du Darfour touche les dividendes de la paix », a-t-il souligné, avant de les exhorter à appliquer le Document de Doha dans un esprit constructif et de bonne foi. Les partenaires internationaux doivent, pour leur part, appuyer les efforts des parties signataires.
Soulignant que les Casques bleus et le personnel humanitaire continuaient de faire face à des risques sérieux au Darfour, M. Ladsous a déclaré en conclusion de son intervention que le soutien du Conseil demeurait vital afin d’améliorer la situation en matière de sécurité dans la région et de promouvoir le processus de paix.
Le Document de Doha, a rappelé le représentant du Soudan, constitue un jalon important pour répondre aux exigences du peuple du Darfour. « Après la signature de cet instrument, notre gouvernement a affiché sa détermination à mettre en œuvre la première phase visant à faciliter le retour des personnes déplacées », a-t-il affirmé.
« Mais la paix compte toujours des ennemis parmi les chefs de mouvements qui ont clairement exprimé leur refus de se joindre à ce Document », a assuré M. Osman, qui a accusé ces individus de « conspirer avec ceux qui n’ont aucun lien avec le Darfour ».
Le représentant du Soudan a émis l’espoir que le Conseil prendrait les mesures nécessaires contre ceux qui menacent la paix et la stabilité. Le Soudan réaffirme son soutien à la MINUAD et son engagement à faciliter sa tâche, a-t-il assuré.
RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN
Rapport du Secrétaire général sur la Mission hybride Union africaine–Nations Unies au Darfour (S/2011/643)
Le Secrétaire général explique, dans son rapport, que quelques progrès ont été accomplis pour parvenir à une solution politique globale au Darfour. À la suite de la signature de l’Accord sur l’adoption du Document de Doha pour la paix au Darfour par le Gouvernement soudanais et par le Mouvement pour la libération et la justice, la MINUAD s’est attachée avec les parties signataires à passer du stade des négociations à la mise en œuvre. Des progrès ont été accomplis dans l’élaboration d’un nouveau plan d’action pour le processus de paix au Darfour, qui vise à aboutir à un règlement global du conflit, note M. Ban Ki-moon.
S’agissant du rétablissement d’un climat de sécurité et de stabilité dans tout le Darfour, M. Ban note dans son rapport que les combats entre le Gouvernement et les forces des mouvements armés ont marqué le pas, comme les conflits intercommunautaires. Moins d’activités criminelles et d’attaques contre les convois humanitaires et la MINUAD ont été enregistrées au cours des trois derniers mois, même si ces progrès pourraient en partie être attribués aux pluies saisonnières et à la célébration de la période du Ramadan, a indiqué le Secrétaire général. La situation des droits de l’homme au Darfour, a-t-il noté, demeure relativement inchangée, en particulier en ce qui concerne la violence sexuelle et sexiste. Enfin, le Secrétaire général fait état, dans son rapport, d’une situation humanitaire relativement stable au Darfour. Le succès de la suite donnée au Document de Doha dépendra de l’adhésion qu’il aura recueillie auprès de la population du Darfour, souligne M. Ban Ki-moon, qui indique que la Mission continuera d’aider les parties à l’Accord à faire mieux connaître le contenu du Document de Doha.
En dépit des progrès accomplis, le Secrétaire général indique dans son rapport que de sérieuses difficultés restent à surmonter. Il se dit notamment très préoccupé par l’attitude belliqueuse des factions Minni Minawi et Abdul Wahid de l’Armée de libération du Soudan et du Mouvement pour la libération et la justice. Le Secrétaire général se dit profondément préoccupé par l’annonce d’une alliance entre les mouvements du Darfour et la faction nord du Mouvement populaire de libération du Soudan et de l’objectif qu’ils se sont fixés de renverser le pouvoir.
Dans ses observations, le Secrétaire général indique que les combats sporadiques qui ont éclaté dans certaines parties du Darfour et la tension qui règne entre le Gouvernement et les mouvements armés continuent de menacer la situation humanitaire et la sécurité des civils. C’est pourquoi, il demande à nouveau au Gouvernement et aux mouvements armés de cesser immédiatement les hostilités et de lever toutes les restrictions aux déplacements de la MINUAD et des organismes humanitaires. Le Secrétaire général indique en outre que les consultations se poursuivent entre l’ONU et l’Union africaine, et avec les parties prenantes soudanaises et les partenaires internationaux, sur l’élaboration d’un plan de marche vers une paix durable au Darfour, qui permettrait de coordonner les activités et d’attribuer des rôles et des responsabilités, surtout en ce qui concerne l’ONU et l’Union africaine. En conclusion, le Secrétaire général présentera, dans son prochain rapport sur la MINUAD au Conseil de sécurité, un compte rendu complet sur un plan de marche définitif vers la paix au Darfour.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel