En cours au Siège de l'ONU

CS/10389

Le Conseil de sécurité crée la Mission d’appui des Nations Unies en Libye et lève partiellement le gel des avoirs libyens

16/09/2011
Conseil de sécuritéCS/10389
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6620e séance – après-midi                                  


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ CRÉE LA MISSION D’APPUI DES NATIONS UNIES EN LIBYE

ET LÈVE PARTIELLEMENT LE GEL DES AVOIRS LIBYENS


« Les décisions prises aujourd’hui démontrent

que la dictature est tombée », déclare le représentant de la Libye


Le Conseil de sécurité a, cet après-midi, décidé une levée d’une partie du gel des avoirs et de l’embargo sur les armes visant la Libye et a créé une mission d’appui chargée d’aider le pays à, notamment, « rétablir l’ordre et la sécurité publics et promouvoir l’état de droit » et à « encourager la réconciliation nationale ». 


« C’est une journée historique pour les Libyens », a déclaré le représentant du pays, à l’issue de l’adoption à l’unanimité de la résolution 2009 (2011).  « Les décisions prises aujourd’hui à l’ONU démontrent que la dictature est tombée », a-t-il dit, faisant aussi référence à l’autorisation accordée ce matin par l’Assemblée générale au Conseil national de transition (CNT) d’occuper le siège d’État Membre de la Libye.  « Une période de terreur et de déni de la liberté, marquée par les violations des droits de l’homme, est désormais révolue pour les Libyens », a ajouté le représentant. 


Établie « pour une période initiale de trois mois », la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a également pour mandat d’« épauler et soutenir les efforts faits par la Libye » afin d’« entamer une concertation publique sans exclusive », de « lancer la rédaction de la constitution et le processus électoral », de « défendre et protéger les droits de l’homme », d’« étendre l’autorité de l’État » et de « prendre les mesures immédiates voulues pour relancer l’économie ».


En outre, le Conseil de sécurité, qui « prend note des événements survenus en Libye, se félicite de l’amélioration de la situation dans le pays et attend avec espoir que la stabilité s’y instaure », a allégé les mesures d’embargo sur les armes contenues dans la résolution 1970 (2011).


Le Conseil a levé le gel des avoirs et autres mesures imposées à la Corporation nationale du pétrole libyen et à la compagnie pétrolière Zweitina par la résolution 1973 (2011).  Les mesures qui s’appliquaient pour la Banque centrale de Libye, la Libyan Foreign Bank, la Libyan Investment Authority et la Libyan African Investement Portfolio ont également été modifiées.


Enfin, le Conseil de sécurité a fait valoir qu’il était disposé à lever, « le cas échéant et lorsque les circonstances le permettront », les mesures d’établissement d’une zone d’exclusion aérienne et d’interdiction de vol au-dessus de la Libye.


Pour le Royaume-Uni, coauteur du texte avec les États-Unis et la France, la résolution « doit donner au Conseil national de transition l’appui dont il a besoin pour réaliser ses priorités. »  « De grands défis persistent », a-t-il observé, soulignant « qu’il revenait aux Libyens » eux-mêmes d’y faire face et de décider de leur avenir.


Le représentant de la France a insisté sur l’importance de restituer aux autorités libyennes « les moyens économiques de leur action », le dégel progressif des avoirs, « dans le cadre d’un mécanisme clair et ordonné », devant permettre à l’économie libyenne de se redresser pour la reconstruction du pays.


« Cette résolution jette les bases de tout soutien que les Nations Unies peuvent apporter aux efforts de réconciliation et de reconstruction », a noté le représentant de l’Afrique du Sud, qui s’est en revanche dit déçu que le Conseil de sécurité n’ait pas pu inclure dans le texte un appel à la cessation des hostilités.  Il a en outre demandé que les responsables d’abus et de meurtres contre des civils innocents et des ressortissants africains en Libye soient tenus responsables de leurs actes.


Le représentant de la Fédération de Russie a jugé important que le Conseil de sécurité ait décidé de mettre fin, lorsque les circonstances le permettront, à l’interdiction de survol du territoire libyen, relevant que ce mandat avait été « malheureusement outrepassé, provoquant des victimes au sein de la population civile ».


Son homologue du Liban a mis l’accent sur la nécessité de ne pas oublier de réaffirmer le rôle crucial qui incombe à l’ONU pour coordonner l’assistance régionale et internationale à la Libye.


LA SITUATION EN LIBYE


Lettre datée du 15 septembre 2011, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/2011/578)


Texte de la résolution S/RES/2009 (2011)


Le Conseil de sécurité,


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’unité nationale de la Libye,


Réaffirmant ses résolutions 1674 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé, 1612 (2006), 1882 (2009) et 1998 (2011) sur les enfants et les conflits armés, et 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010) sur les femmes, la paix et la sécurité,


Rappelant sa décision de saisir le Procureur de la Cour pénale internationale de la situation en Libye et l’importance de la coopération pour que les auteurs de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, et les complices d’attaques dirigées contre la population civile, soient amenés à répondre de leur actes,


Condamnant fermement toutes les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire en vigueur, notamment celles qui prennent la forme d’exécutions sommaires et de recours à la violence contre des civils, ou d’arrestations et de détentions arbitraires, en particulier des migrants africains et des membres des communautés minoritaires,


Condamnant fermement aussi la violence sexuelle, en particulier à l’égard des femmes et des filles, et le recrutement et l’emploi d’enfants dans les conflits armés, en violation du droit international applicable,


Considérant que le retour volontaire et durable des réfugiés et des personnes déplacées sera un facteur déterminant pour la consolidation de la paix en Libye,


Soulignant que la prise en main nationale et la responsabilité nationale sont cruciales pour l’instauration d’une paix durable, et que c’est aux autorités nationales qu’il incombe au premier chef d’arrêter leurs propres priorités et stratégies de consolidation de la paix au lendemain de tout conflit,


Rappelant la lettre du Secrétaire général du 7 septembre 2011 (S/2011/542) et se félicitant de son intention de déployer pour une période initiale, à la demande des autorités libyennes, du personnel placé sous la direction d’un Représentant spécial,


Prenant note de la lettre adressée au Secrétaire général par M. Mahmoud Jibril, Premier Ministre du Conseil national de transition de la Libye,


Exprimant sa reconnaissance à l’Envoyé spécial du Secrétaire général en Libye, M. Abdel-Elah Mohamed Al-Khatib, pour les efforts qu’il fait afin de trouver une solution durable et pacifique en Libye,


Réaffirmant que l’Organisation des Nations Unies devrait prendre la direction de l’action de la communauté internationale pour appuyer la transition et la reconstruction conduites par les Libyens, le but étant de créer une Libye démocratique, indépendante et unie, et saluant le concours apporté en ce sens par la réunion de haut niveau des organisations régionales organisée le 26 août par le Secrétaire général, et de la Conférence de Paris du 1er septembre, et saluant aussi l’action de l’Union africaine, de la Ligue des États arabes, de l’Union européenne et de l’Organisation de coopération islamique,


Inquiet de la prolifération des armes en Libye et des conséquences possibles sur la paix et la sécurité régionales,


Rappelant ses résolutions 1970 (2011) du 26 février 2011 et 1973 (2011) du 17 mars 2011,


Redisant sa volonté de faire en sorte que les avoirs gelés en application des résolutions 1970 (2011) et 1973 (2011) soient mis aussitôt que possible à la disposition du peuple libyen et utilisés à son profit, accueillant avec satisfaction les mesures prises par le Comité créé par la résolution 1970 (2011) et par les États Membres à cet égard, et soulignant qu’il importe de débloquer ces avoirs de façon transparente et responsable conformément aux besoins et aux désirs du peuple libyen,


Conscient de la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales qui lui est assignée par la Charte des Nations Unies,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies et prenant des mesures au titre de son Article 41,


1.    Prend note des événements survenus en Libye, se félicite de l’amélioration de la situation dans le pays et attend avec espoir que la stabilité s’y instaure;


2.    Attend avec intérêt la mise en place d’un gouvernement intérimaire libyen représentatif et sans exclusive, et fait valoir que la période de transition doit être ancrée dans l’attachement à la démocratie, à la bonne gouvernance, à l’état de droit et au respect des droits de l’homme;


3.    Souligne qu’il importe de favoriser la participation égale et entière des femmes et des minorités à la concertation sur le processus politique au lendemain du conflit;


4.    Se félicite des déclarations du Conseil national de transition libyen appelant à l’unité, à la réconciliation nationale et à la justice et demandant aux Libyens de toutes croyances et origines de s’abstenir de représailles, y compris de détentions arbitraires;


5.    Encourage le Conseil national de transition à réaliser ses projets visant à:


a)    Protéger la population libyenne, rétablir les services publics et allouer les fonds libyens de façon ouverte et transparente;


b)    Prévenir de nouveaux abus et violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, et mettre fin à l’impunité;


c)    Garantir un processus politique sans exclusive fondé sur la concertation en vue de parvenir à un accord sur une constitution et à la tenue d’élections libres et honnêtes;


d)    Assurer la sécurité des étrangers en Libye, en particulier ceux qui ont été menacés, maltraités ou placés en détention;


e)    Prévenir la prolifération de missiles sol-air portables et d’armes légères, et honorer les obligations d’assurer le contrôle et la non-prolifération des armements qui reviennent à la Libye en vertu du droit international;


6.    Prend acte des appels lancés par le Conseil national de transition à éviter les actes de représailles, notamment contre les travailleurs migrants;


7.    Engage les autorités libyennes à défendre et protéger les droits de l’homme, y compris ceux des personnes appartenant à des groupes vulnérables, à s’acquitter de leurs obligations en vertu du droit international, y compris du droit international humanitaire et du droit des droits de l’homme, et appelle à faire rendre des comptes conformément aux normes internationales à quiconque est responsable de violations, y compris de violences sexuelles;


8.    Exhorte les autorités libyennes à garantir la protection du personnel et des locaux des représentations diplomatiques conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961;


9.    Se dit résolu à aider le peuple libyen à réaliser ces objectifs et engage tous les États Membres à porter assistance au peuple libyen selon qu’il convient;


10.   Exhorte tous les États Membres à coopérer étroitement à ce que font les autorités libyennes pour mettre fin à l’impunité en vertu des obligations internationales de la Libye;


11.   Engage les autorités libyennes à respecter les obligations internationales de la Libye, y compris celles qui sont inscrites dans la Charte des Nations Unies, conformément au droit international, et engage également les autorités libyennes à honorer les contrats et les obligations existants, conformément à la présente résolution et aux autres résolutions pertinentes, ainsi qu’aux lois applicables à ces contrats et obligations;


Mandat des Nations Unies


12.   Décide de créer pour une période initiale de trois mois une Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), dirigée par un Représentant spécial du Secrétaire général, et décide en outre que la MANUL sera mandatée pour épauler et soutenir les efforts faits par la Libye afin de:


a)    Rétablir l’ordre et la sécurité publics et promouvoir l’état de droit;


b)    Entamer une concertation politique sans exclusive, encourager la réconciliation nationale, et lancer la rédaction de la constitution et le processus électoral;


c)    Étendre l’autorité de l’État, notamment en renforçant les institutions responsabilisées qui commencent à se constituer et en rétablissant les services publics;


d)    Défendre et protéger les droits de l’homme, notamment ceux des personnes appartenant à des groupes vulnérables, et soutenir la justice transitionnelle;


e)    Prendre les mesures immédiates voulues pour relancer l’économie;


f)    Coordonner l’appui qui pourrait le cas échéant être demandé à d’autres intervenants multilatéraux et bilatéraux;


Embargo sur les armes


13.   Décide que la mesure imposée par le paragraphe 9 de la résolution 1970 (2011) ne s’appliquera pas non plus à la fourniture, à la vente ou au transfert à la Libye:


a)    D’armements et de matériel connexe de tous types, y compris de toute assistance technique ou formation, et toute aide financière ou autre, ayant pour but exclusif l’aide aux autorités libyennes pour la sécurité ou le désarmement, avec notification préalable au Comité, s’il n’y a pas de décision négative de ce dernier dans les cinq jours ouvrés suivant la notification;


b)    D’armes de petit calibre, d’armes légères et d’équipements connexes, exportés temporairement en Libye et destinés à l’usage exclusif du personnel des Nations Unies, des représentants des médias, et du personnel humanitaire et de développement, avec notification préalable au Comité, s’il n’y a pas de décision négative de ce dernier dans les cinq jours ouvrés suivant la notification;


Gel des avoirs


14.   Décide que la Libyan National Oil Company (Compagnie pétrolière nationale libyenne) et la Zueitina Oil Company ne seront plus soumises au gel des avoirs et autres mesures imposées aux paragraphes 17, 19, 20 et 21 de la résolution 1970 (2011) et au paragraphe 19 de la résolution 1973 (2011);


15.   Décide de modifier comme indiqué ci-après les mesures imposées aux paragraphes 17, 19, 20 et 21 de la résolution 1970 (2011) et au paragraphe 19 de la résolution 1973 (2011) en ce qui concerne la Banque centrale de Libye, la Libyan Foreign Bank, la Libyan Investment Authority (Autorité libyenne d’investissement), et le Libyan African Investment Portfolio:


a)    Les fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques des entités mentionnées plus haut dans le présent paragraphe qui se trouvent hors de Libye et sont gelés à la date de la présente résolution en application des mesures imposées au paragraphe 17 de la résolution 1970 (2011) ou au paragraphe 19 de la résolution 1973 (2011) resteront gelés par les États sauf s’ils font l’objet d’une dérogation aux termes des paragraphes 19, 20 ou 21 de ladite résolution ou du paragraphe 16 ci­après;


b)    À l’exception des dispositions de l’alinéa a) ci-dessus, la Banque centrale de Libye, la Libyan Foreign Bank, la Libyan Investment Authority (Autorité libyenne d’investissement), et le Libyan African Investment Portfolio ne seront plus soumis aux mesures imposées au paragraphe 17 de la résolution 1970 (2011), et les États Membres ne seront plus tenus, notamment, de veiller à empêcher que leurs nationaux ou aucune personne ou entité se trouvant sur leur territoire ne mettent à la disposition de ces entités aucuns fonds, avoirs financiers ou ressources économiques ou ne les utilisent à leur profit;


16.   Décide qu’outre les dispositions du paragraphe 19 de la résolution 1970 (2011), les mesures imposées par le paragraphe 17 de cette résolution, telles que modifiées par le paragraphe 15 ci-dessus et le paragraphe 19 de la résolution 1973 (2011), ne sont pas applicables aux fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques de la Banque centrale de Libye, de la Libyan Foreign Bank, de la Libyan Investment Authority (Autorité libyenne d’investissement), et du Libyan African Investment Portfolio sous réserve:


a)    Qu’un État Membre ait notifié au Comité son intention d’autoriser l’accès aux fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques pour un ou plusieurs des usages ci-après, et qu’il n’y ait pas eu de décision négative du Comité dans les cinq jours ouvrés suivant la notification:


i)    Besoins humanitaires;

ii)   Carburant, électricité et eau exclusivement à usage civil;

iii)  Reprise de la production et de la vente libyennes d’hydrocarbures;

iv)   Création, fonctionnement ou renforcement d’institutions du gouvernement civil et d’infrastructures publiques civiles; ou

v)    Facilitation de la reprise des opérations du secteur bancaire, y compris afin de soutenir ou faciliter les échanges internationaux avec la Libye;


b)    Qu’un État Membre ait notifié au Comité que ces fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques ne seront pas mis à la disposition des personnes faisant l’objet des mesures imposées au paragraphe 17 de la résolution 1970 (2011) ou au paragraphe 19 de la résolution 1973 (2011) ni utilisés à leur profit;


c)    Que l’État Membre ait consulté par avance les autorités libyennes sur l’usage de ces fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques;


d)    Que l’État Membre ait informé les autorités libyennes de la notification soumise en application du présent paragraphe et que, dans les cinq jours ouvrés, les autorités libyennes n’aient pas soulevé d’objections au déblocage de ces fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques;


17.   Engage les États à faire preuve de vigilance lorsqu’ils agissent en vertu du paragraphe 16 ci-dessus et à prendre dûment en considération le recours aux mécanismes financiers internationaux servant à promouvoir la transparence et à empêcher les détournements de fonds, compte tenu des difficultés que connaissent encore les autorités libyennes;


18.   Prie le Fonds monétaire international et la Banque mondiale de travailler avec les autorités libyennes à une évaluation du dispositif de gestion des finances publiques du pays, qui aboutirait à des recommandations de mesures à y prendre pour garantir un système de transparence et de responsabilisation s’agissant des fonds détenus par les institutions gouvernementales libyennes, dont la Libyan Investment Authority (Autorité libyenne d’investissement), la Libyan National Oil Company (Compagnie pétrolière nationale libyenne), la Libyan Foreign Bank, le Libyan African Investment Portfolio et la Banque centrale libyenne, et les prie également d’informer le Comité des résultats de cette évaluation;


19.   Donne pour instructions au Comité, en consultation avec les autorités libyennes, de revoir continuellement les autres mesures imposées par les résolutions 1970 (2011) et 1973 (2011) s’agissant de la Banque centrale libyenne, de la Libyan Foreign Bank, de la Libyan Investment Authority (Autorité libyenne d’investissement), et du Libyan African Investment Portfolio, et décide que le Comité, en consultation avec les autorités libyennes, lèvera la désignation de ces entités dès que ce sera réalisable, afin que les avoirs soient mis à la disposition du peuple libyen et utilisés à son profit;



Zone d’exclusion aérienne et interdiction de vol


20.   Prend note de l’amélioration de la situation en Libye, souligne qu’il compte garder continuellement à l’examen les mesures imposées par les paragraphes 6 à 12 de la résolution 1973 (2011) et fait valoir qu’il est disposé à lever ces mesures, le cas échéant et lorsque les circonstances le permettront, et à mettre fin à l’autorisation donnée aux États Membres au paragraphe 4 de la résolution 1973 (2011) en consultation avec les autorités libyennes;


21.   Décide que les mesures énoncées au paragraphe 17 de la résolution 1973 (2011) cesseront d’avoir effet à compter de la date de la présente résolution;


Coopération et rapports


22.   Prie le Secrétaire général de lui rendre compte de la mise en œuvre de la présente résolution 14 jours après son adoption, puis tous les mois ou plus souvent s’il le juge utile;


23.   Décide de rester activement saisi de la question.


Déclarations


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) s’est félicité que la Libye « ait repris sa place au sein de l’Organisation des Nations Unies » et a dit attendre la formation d’un gouvernement intérimaire.  De grands défis persistent, a-t-il déclaré, soulignant qu’il revenait aux Libyens eux-mêmes d’y faire face et de décider de leur avenir.  Ainsi, cette résolution doit donner au Conseil national de transition (CNT) l’appui dont il a besoin pour réaliser ses priorités, a ajouté le représentant, énumérant les différentes tâches de la future mission onusienne.  Certaines mesures permettront de relancer l’économie, a-t-il dit.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a indiqué que la nouvelle mission de l’ONU avait pour objectif d’accompagner la Libye dans le processus de transition.  Il est important, selon lui, que le Conseil ait décidé, dans la résolution, de mettre fin, lorsque les circonstances le permettront, à l’interdiction de survol du territoire libyen.  Ce mandat a été malheureusement outrepassé, provoquant des victimes au sein de la population civile, a-t-il dit.  Il a jugé indispensable que des enquêtes minutieuses soient faites pour tout ce qui implique les violations des droits de l’homme en Libye, a-t-il ajouté.  Il a dit attendre des nouvelles autorités qu’elles prennent les mesures qui s’imposent.


M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré que le Conseil venait d’adopter une résolution qui donne au peuple libyen les outils dont il a besoin pour bâtir un meilleur avenir.  Il a estimé que le Conseil de sécurité marquait aussi son engagement à soutenir les aspirations légitimes du peuple libyen.  La mission de l’ONU sera d’apporter au peuple libyen toute l’assistance possible pour organiser des élections, rédiger une constitution et bâtir les institutions d’un État libre et démocratique respectueux des droits de l’homme et de la justice comme les représentants de la nouvelle Libye s’y sont engagés, a-t-il ajouté. « Il importe également que nous restituions aux autorités libyennes les moyens économiques de leur action », a ajouté le représentant de la France en estimant que le dégel progressif des avoirs, dans le cadre d’un mécanisme clair et ordonné, permettra à l’économie libyenne de se redresser pour la reconstruction du pays.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a estimé que l’adoption de cette résolution ouvrait une nouvelle ère en Libye sous l’égide de la responsabilité.  Il a souhaité que le processus de transition démocratique entamé par le peuple libyen reste aux mains des Libyens.  Ce n’est qu’un premier pas, a-t-il dit, en souhaitant que toutes les sanctions soient levées.  En outre, il a souhaité que soit assurée une pleine participation des femmes au processus de transition. 


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a dit que cette résolution répondait à la demande d’assistance du Conseil national de transition (CNT).  Elle a espéré que du personnel de l’ONU pourra être sur le terrain le plus rapidement possible.  Elle a précisé que la levée de certaines sanctions contre la Libye permettra de relancer l’économie de ce pays et que d’autres le seront en fonction de l’avancée de la transition et de la mise en place de mesures de transparence.  


M. LI BAODONG (Chine) a mis l’accent sur la nécessité, notamment, de rétablir l’ordre public dès que possible, de respecter la volonté du peuple libyen, seul habilité à décider de son avenir, et de promouvoir la réconciliation nationale.  En aidant la Libye, l’ONU devrait jouer un rôle moteur conformément aux principes de la Charte.  La Chine continuera d’apporter sa contribution afin de sauvegarder la souveraineté nationale de la Libye, de reconstruire le pays et de promouvoir le développement.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) s’est notamment félicité de l’unanimité dont a fait preuve le Conseil en adoptant cette résolution et du retour au sein de l’Organisation de la Libye décidé ce matin par l’Assemblée générale.  Le représentant a encouragé les nouvelles autorités libyennes à protéger les droits de l’homme des citoyens et des étrangers.  Le Portugal, a-t-il dit, appuie la communauté internationale et les Nations Unies dans leurs efforts visant à aider le pays à mettre en œuvre sa transition. 


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a estimé que l’adoption de cette résolution marquait le point de départ de la reconstruction économique et sociale de la Libye. 


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a appuyé la création d’une Mission des Nations Unies d’appui à la Libye qui travaillera à la mise en œuvre des priorités établies par le peuple libyen en matière de reconstruction, de réconciliation et de promotion de la démocratie. 


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a notamment rappelé que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avait exprimé sa disposition à collaborer avec le CNT.  Cette résolution, a-t-il dit, jette les bases de tout soutien que les Nations Unies peuvent apporter aux efforts de réconciliation et de reconstruction.  Si la situation s’est améliorée, il reste cependant beaucoup à accomplir pour que les Libyens puissent retrouver le chemin de la paix et de la stabilité, a-t-il ajouté.  Le représentant s’est dit déçu que le Conseil de sécurité n’ait pas pu inclure un appel à la cessation des hostilités dans le texte de la résolution.  Il a souhaité en outre que les responsables de violences et de meurtres à l’égard de ressortissants africains soient traduits en justice et que l’interdiction de survol de la Libye soit levée dès que possible.


M. NAWAF SALAM (Liban) a affirmé que la Libye, par le sacrifice de ses fils, connaissait une nouvelle réalité.  Le Conseil de sécurité répond ainsi une nouvelle fois aux besoins des Libyens, tels qu’exprimés par le représentant du CNT, a dit M. Salam.  Il a souligné la nécessité de ne pas oublier de réaffirmer le rôle crucial qui incombe à l’ONU pour coordonner l’assistance régionale et internationale à la Libye.


« C’est une journée historique pour les Libyens », a quant à lui déclaré M. IBRAHIM O. A. DABBASHI (Libye).  Les décisions prises aujourd’hui à l’ONU démontrent que la dictature est « tombée », a-t-il dit.  Une période de « terreur » et de « déni de la liberté », marquée par les violations des droits de l’homme, est désormais révolue pour les Libyens, a-t-il affirmé.  Le fait que le CNT occupe le siège de la Libye indique qu’une nouvelle page est tournée dans le livre d’histoire de la Libye, a-t-il dit.


Le représentant a rappelé que le conflit avait fait plus de 30 000 « martyrs » et des dizaines de milliers de blessés.  Ils n’ont pas versé leur sang pour rien, a-t-il estimé.  Le représentant a également rendu hommage à tous ceux « qui ont prêté main forte à la Libye sur le plan moral ou militaire ».  Cette résolution, a-t-il poursuivi, est une étape importante pour la Libye sur le chemin de la stabilité, de la normalisation de la situation, de la reconstruction et du développement.  Le représentant a affirmé que son pays avait encore besoin de tous pour atteindre ses objectifs, en espérant que nul ne s’ingèrera dans les affaires du peuple libyen pendant cette période délicate.


« Le peuple libyen est un ami de la paix », a-t-il également déclaré.  « C’est un peuple tolérant. »  Il a assuré que la Libye sera respectueux des lois, et que les nouvelles autorités ne permettraient à quiconque de se faire justice lui-même et de détourner les lois. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.