Réuni d’urgence, le Conseil de sécurité est informé de « tensions persistantes » aux postes frontière du nord du Kosovo
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6616e séance – soir
RÉUNI D’URGENCE, LE CONSEIL DE SÉCURITÉ EST INFORMÉ DE « TENSIONS PERSISTANTES »
AUX POSTES FRONTIÈRE DU NORD DU KOSOVO
En présence du Ministre des affaires étrangères de la Serbie, M. Vuk Jeremić, et de M. Enver Hoxhaj, du Kosovo, le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, M. Edmond Mulet, a fait état ce soir de « tensions persistantes » dans le nord du Kosovo, devant un Conseil de sécurité réuni d’urgence à la demande de la Serbie et de la Fédération de Russie.
Dans une lettre* adressée au Président du Conseil, le Représentant permanent de la Serbie auprès des Nations Unies explique que sa requête vise à « empêcher que ne se réalise la menace de Pristina de mettre en place unilatéralement, à partir du 16 septembre, des contrôles de douane et de police aux points de passage administratif entre le nord du Kosovo et la Serbie, avec l’aide de la Force internationale de sécurité au Kosovo (KFOR) et la Mission état de droit menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX) ».
Le 25 juillet dernier, sans avertissement ou coordination avec la présence internationale sur le terrain, les autorités du Kosovo ont tenté de prendre le contrôle de ces deux points de passage, a rappelé le Sous-Secrétaire général, M. Edmond Mulet. Après l’intervention de la KFOR, un accord commun avait été conclu, au terme duquel celle-ci s’est vue chargée d’assurer la surveillance des ponts jusqu’au 15 septembre, a-t-il poursuivi. Cet accord était destiné à préserver la situation en l’état jusqu’à la reprise du dialogue entre les deux parties, prévue le 2 septembre à Bruxelles.
Placée sous la surveillance de la KFOR, ces points de passages –connus sous les noms de postes 1 et 31– étaient jusqu’à ce soir administrés par l’EULEX. Ses officiers de douane et de police y procédaient à des contrôles aléatoires, a indiqué M. Mulet. À l’approche de la date butoir du 15 septembre, les autorités kosovares ont fait connaître leur intention de prendre le contrôle de ces postes frontière, au grand dam de Belgrade, qui a dénoncé cette « mesure unilatérale » de Pristina et le « manque de neutralité » de la KFOR et de l’EULEX, a-t-il relevé.
Si un accord a pu être trouvé à Bruxelles par les deux parties sur la question des tampons de douane, celle des contrôles douaniers aux postes 1 et 31 n’a pas été discutée, a précisé M. Mulet. Dans une déclaration conjointe, l’EULEX et l’Union européenne reconnaissent avoir été consultées par les autorités kosovares, qui leur ont proposé le déploiement d’une équipe mixte composée d’un officier des douanes et d’un officier de police du Kosovo, aux côtés d’un officier serbe. « Dans un souci d’améliorer l’état de droit dans le nord du Kosovo », les opérations aux postes frontière continueraient d’être assurées par l’EULEX, a dit M. Edmond Mulet en précisant que l’Union européenne y voyait un moyen pour la Serbie et le Kosovo de reprendre leur commerce bilatéral.
À l’occasion d’une récente conférence de presse, des responsables kosovars ont affirmé que ce plan servirait à renforcer le programme de réforme des autorités locales, rappelant ainsi que le Gouvernement du Kosovo est au service de « tous les citoyens », a indiqué M. Mulet. Mais, a-t-il expliqué, ce plan s’est heurté à l’opposition des Serbes du Kosovo qui rejettent également l’accord de Bruxelles en date du 2 septembre. « Nous avons été informés ce soir que le poste 1 a été fermé en raison de la présence sur place d’une centaine de Serbes », a annoncé le Sous-Secrétaire général aux membres du Conseil de sécurité. Quant au poste 31, il est bloqué par un camion de Serbes du Kosovo, a-t-il ajouté.
Soulignant que ces tensions pourraient entraîner une détérioration de la situation sur le terrain, M. Mulet a assuré que la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo œuvrait à trouver une solution qui soit satisfaisante pour les deux parties.
« Les membres du Conseil ont ce soir la possibilité d’adresser un message clair aux autorités de Pristina et Belgrade », a-t-il conclu. Le Président du Conseil de sécurité pour le mois de septembre a ensuite déclaré l’ouverture d’une séance privée de consultations entre les membres du Conseil, le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix et les représentants des autorités serbes et kosovares.
* S/2011/574
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