Conseil de sécurité: la réussite de la période de transition en Somalie sera tributaire du rétablissement de la sécurité dans le pays
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6614e séance – matin
CONSEIL DE SÉCURITÉ: LA RÉUSSITE DE LA PÉRIODE DE TRANSITION EN SOMALIE SERA
TRIBUTAIRE DU RÉTABLISSEMENT DE LA SÉCURITÉ DANS LE PAYS
Le Représentant spécial du Secrétaire général, le Premier Ministre somalien et
l’Unionafricaine mettent également l’accent sur l’impact de la crise humanitaire
À peine plus d’un mois après le retrait des milices Al-Shabaab de Mogadiscio, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, M. Augustine P. Mahiga, a fait état, aujourd’hui au Conseil de sécurité, d’« avancées sécuritaires et politiques majeures » accomplies en Somalie, même si des défis majeurs continueront à se poser au cours de la nouvelle période de transition, qui prendra fin le 20 août 2012.
Au nombre de ces défis figure la crise humanitaire, dont la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence du système de l’ONU, Mme Catherine Bragg, avait dit, le 10 août dernier, devant ce même Conseil, qu’elle était « la pire dans le monde et la pire qu’ait connue l’Afrique depuis la famine survenue en Somalie pendant la période 1991-1992 ».
Avec désormais six des huit districts du sud de la Somalie, région sous contrôle des milices Al-Shabaab, touchés par la famine, la situation s’est encore détériorée, a reconnu le Représentant spécial du Secrétaire général. C’est une situation d’autant plus préoccupante que Mogadiscio « libérée » a attiré près de 400 000 personnes déplacées fuyant les secteurs où les insurgés bloquent l’acheminement de l’aide humanitaire.
C’est pour se joindre aux efforts d’assistance de la communauté internationale que l’Union africaine a organisé, le 25 août dernier, sa toute première conférence d’annonces de contributions, à l’occasion de laquelle 350 millions de dollars ont été débloqués en faveur de la Somalie, a annoncé de son côté le Représentant spécial pour la Somalie du Président de la Commission de l’Union africaine, M. Boubacar Gaoussou Diarra.
De son côté, le Gouvernement fédéral de transition a dressé plusieurs camps pour loger et nourrir les personnes touchées par la famine, tout en établissant en parallèle un comité ministériel de haut niveau, ainsi qu’une Agence de gestion de la catastrophe, a annoncé le Premier Ministre de la Somalie, M. Abdiweli Mohamed Ali, qui s’est adressé au Conseil de sécurité par vidéoconférence.
Sur le plan politique, a déclaré M. Mahiga, « la donne a fondamentalement changé », grâce au succès rencontré par la Réunion consultative sur la fin de la transition en Somalie, une rencontre « très attendue » et qui s’est tenue à Mogadiscio du 4 au 6 septembre. La transition a désormais toutes les chances d’aboutir dans les délais fixés, et ceci, de manière « responsable et productive », s’est-il félicité, dans la mesure où elle s’appuiera cette fois-ci sur un large consensus et sur l’engagement politique de toutes les parties, notamment des institutions fédérales de transition et des états régionaux du Puntland, de Galmudug et d’Ahun Sunna Wal Jama’a.
Si le Représentant spécial du Secrétaire général a clairement dit qu’il ne serait pas possible d’accepter un nouveau report de la période de transition, il a aussi indiqué que celle-ci ne pourra cependant être menée à son terme en l’absence de conditions sécuritaires acceptables et des ressources nécessaires. Les forces gouvernementales somaliennes et la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) doivent donc disposer des moyens suffisants pour lutter contre la présence résiduelle, à Mogadiscio, de milices Al-Shabaab, qui font peser des menaces d’actes terroristes, a prévenu le Premier Ministre de la Somalie.
Les Représentant spéciaux du Secrétaire général de l’ONU et du Président de la Commission de l’Union africaine pour la Somalie ont, d’un commun accord, plaidé pour l’établissement, au sein de l’AMISOM, d’une force de protection, composée de 300 hommes, qui serait chargée d’assurer la protection des personnels civils de l’AMISOM et des Nations Unies. « Cela permettrait aussi à mon Bureau de faciliter la mise en œuvre des priorités de la feuille de route », a ajouté Augustine Mahiga.
En outre, ont souligné les deux officiels, les lacunes qui continuent d’exister dans le soutien logistique à l’AMISOM doivent être prises en compte dans le renouvellement du mandat de la Mission, qui fera l’objet d’un projet de résolution dans les jours prochains. Non seulement le déploiement de 3 000 soldats supplémentaires au sein de l’AMISSION afin de lui permettre d’atteindre son plafond autorisé de 12 000 hommes doit se poursuivre, mais le Conseil devra aussi se prononcer sur la question épineuse du remboursement des matériels appartenant aux contingents déployés par les États contributeurs de troupes, conformément à l’appel lancé par le Secrétaire général dans son rapport.
« C’est avec cette préoccupation à l’esprit que la Commission de l’Union africaine suggère que la résolution dont le Conseil de sécurité sera saisi sur la question tienne également compte des conclusions du minisommet que le Secrétaire général a décidé de convoquer le 23 septembre prochain, en marge du débat général de l’Assemblée générale », a ajouté M. Diarra.
Les membres du Conseil ont, dans l’ensemble, abondé dans le sens de ces requêtes, conscients que, de la consolidation des gains réalisés sur le plan sécuritaire, dépendra la réussite de la période de transition. Le représentant de l’Union européenne, qui a déclaré que ce groupe de pays était « le plus important donateur à la Somalie », a expliqué que ses États Membres étaient décidés à apporter leur soutien pour y parvenir, comme en témoignent aussi les programmes de formation dispensés par l’Union européenne, et auxquels ont pris part 2 000 soldats somaliens.
Plusieurs délégations, dont celles de l’Inde et du Royaume-Uni, ont mis l’accent sur la nécessité pour les États Membres de contribuer plus généreusement au Fonds d’affectation spéciale pour l’AMISOM.
LA SITUATION EN SOMALIE
Rapport du Secrétaire général sur la Somalie (S/2011/549)
Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, recense dans ce rapport les principaux faits nouveaux survenus en Somalie depuis la période couvrant la date de la publication de son dernier rapport, en date du 28 avril 2011 (S/2011/277) jusqu’au 15 août 2011. Il propose une évaluation du paysage politique, des conditions de sécurité, de la situation des droits de l’homme et de la situation humanitaire; ainsi qu’une analyse des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la stratégie des Nations Unies pour la Somalie. Ce rapport couvre également les activités opérationnelles de l’ONU et de la communauté internationale.
Le Secrétaire général indique que la communauté internationale se trouve face à une nouvelle catastrophe en Somalie. La famine, écrit-il, s’est étendue à cinq régions de la Somalie méridionale, y compris Mogadiscio, et menace d’autres régions plus au sud. Près de la moitié de la population, soit 3,7 millions de personnes, est touchée par la crise. La communauté internationale doit répondre à ce phénomène avec une urgence renouvelée, souligne M. Ban.
Il est impératif qu’un accès soit assuré aux organismes d’aide afin d’aider ceux qui sont dans le besoin, souligne M. Ban Ki-moon. Il lance ainsi un appel à toutes les parties pour qu’elles assurent la sécurité et la protection de la population civile. Il exhorte également les États Membres à contribuer généreusement à l’Appel global en faveur de la Somalie. Une intervention multisectorielle est, dit-il, nécessaire de manière urgente pour sauver des vies et empêcher l’effondrement total des moyens de subsistance et des systèmes sociaux.
Au-delà de cette situation d’urgence immédiate, il est essentiel de saisir les occasions offertes par l’Accord de Kampala, la feuille de route politique et le départ forcé d’Al-Shabaab de Mogadiscio. La communauté internationale doit collaborer étroitement avec le Gouvernement fédéral de transition somalien et les autorités régionales afin de mettre en œuvre la feuille de route et de jeter les fondations d’un nouvel ordre politique, préconise M. Ban. De même, il est essentiel que la communauté internationale appuie le Gouvernement fédéral de transition de manière qu’il puisse exercer sa responsabilité de protéger les civils et jouer un rôle de coordonnateur pour l’acheminement de l’aide.
Pour le Secrétaire général, la présence continue de l’AMISOM demeure essentielle, en particulier face aux nouvelles réalités et aux nouveaux obstacles qui apparaissent sur le terrain. La poursuite du déploiement de l’AMISOM, jusqu’à ce que son effectif autorisé de 12 000 soldats soit atteint, est nécessaire d’urgence pour combler le vide de sécurité créé par le retrait d’Al-Shabaab de Mogadiscio, souligne M. Ban Ki-moon.
La présence d’éléments moteurs et mobilisateurs est également nécessaire pour assurer l’efficacité des opérations de l’AMISOM à Mogadiscio, poursuit-il. Il invite le Conseil de sécurité à renouveler son autorisation pour le déploiement de l’AMISOM, sous réserve de la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.
Le Secrétaire général lance un appel aux États Membres pour qu’ils s’emploient immédiatement à assurer des ressources supplémentaires à l’AMISOM, de même qu’aux pays fournisseurs de contingents. Allant au-delà des besoins les plus urgents, les États Membres doivent renforcer leur soutien à l’AMISOM d’une manière qui permette à cette Mission d’opérer dans le cadre d’un budget prévisible correspondant à son mandat, recommande Ban Ki-moon.
Exposés
M. AUGUSTINE P. MAHIGA, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, a déclaré que, depuis le dernier exposé qu’il a présenté devant le Conseil de sécurité le 10 août dernier par vidéoconférence depuis Mogadiscio, la situation avait évolué de manière « positive » en Somalie, « même si des difficultés continueront de s’y poser à l’avenir ». Commençant par évoquer la crise humanitaire, il a indiqué que, le 5 septembre dernier, un sixième district de la « région de la baie » (Bay Region) avait été officiellement déclaré affecté par la famine. Ce district est contrôlé par les milices Al-Shabaab, et de plus en plus de populations y sont en danger, a précisé le Représentant spécial. Une assistance internationale est désormais en cours, l’Union africaine ayant tenu, le 25 août dernier, sa toute première conférence d’annonces de contributions pour la Somalie, à l’occasion de laquelle 350 millions de dollars ont été mobilisés en faveur de ce pays, s’est félicité M. Mahiga. Mais davantage de ressources seront nécessaires pour l’assistance à la Somalie dans les mois à venir, et l’autorité morale du Conseil de sécurité est indispensable pour relever les défis qui se posent dans la corne de l’Afrique, a souligné le Représentant spécial.
Sur le plan politique, le processus de paix a progressé de manière significative, a indiqué M. Mahiga en affirmant que « la donne avait fondamentalement changé ». Dans l’esprit de la Charte de transition et de l’Accord de Djibouti, la Réunion consultative sur la fin de la transition en Somalie, « tant attendue », et qui s’est tenue à Mogadiscio du 4 au 6 septembre, a été un succès et le signe de l’amélioration de la situation sécuritaire dans la capitale. Cette Réunion a permis de rassembler des représentants de haut niveau des institutions fédérales de transition, des états régionaux du Puntland, de Galmudug et d’Ahlu Sunna Wal Jama’a, ainsi que des partenaires internationaux. La mise en œuvre des tâches relatives à la transition a été officiellement lancée et se poursuivra au cours des 11 prochains mois, a-t-il annoncé au Conseil. Ceci offrira aux parties l’occasion de conclure la transition de manière responsable et productive, dans la mesure où elle s’appuiera cette fois-ci sur un large consensus et un engagement politique, a-t-il souligné. Le Représentant spécial a déclaré que la visite « historique » récemment effectuée par le Président du Gouvernement fédéral de transition, Cheikh Cherif Cheikh Ahmed, ouvrait un nouveau chapitre dans les relations avec les autorités régionales et constituait un signe encourageant pour la réconciliation nationale. Mais, a-t-il cependant prévenu, les délais fixés par la feuille de route ne pourront pas être respectés en l’absence des ressources nécessaires.
L’amélioration de la situation sécuritaire à Mogadiscio est une étape importante vers la stabilisation de la Somalie, a poursuivi le Représentant spécial du Secrétaire général. Le retrait des milices Al-Shabaab de la capitale a donné au Gouvernement de transition l’occasion d’étendre son contrôle sur le territoire et d’assurer sa légitimité en fournissant des services de base à la population, a-t-il indiqué. Ceci est d’autant plus important que les perspectives de paix ont attiré à Mogadiscio 400 000 personnes déplacées fuyant les régions sous contrôle des insurgés. Dans la mesure où les milices Al-Shabaab peuvent se livrer à des actes terroristes, à Mogadiscio et au-delà, la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et les forces gouvernementales doivent être équipées pour répondre à une telle menace, a expliqué M. Mahiga. Des lacunes considérables persistent cependant dans le soutien logistique à la Mission, et elles doivent être prises en compte par le Conseil de sécurité dans le cadre de la préparation du projet de résolution visant à renouveler le mandat de l’AMISOM, a-t-il souligné. Il a fait référence à cet égard aux problèmes posés par le soutien logistique autonome et par le remboursement des matériels appartenant aux contingents. Le Représentant spécial a, en conclusion, exprimé son soutien au déploiement rapide d’une force de protection au sein de l’AMISOM, force qui serait chargée d’assurer la protection des personnels civils de la Mission et des Nations Unies. « Cela permettrait à mon Bureau de faciliter la mise en œuvre des priorités de la feuille de route », a-t-il plaidé en conclusion de son exposé, avant d’ajouter qu’il ne pourrait y avoir de délai supplémentaire au-delà d’août 2012, date à laquelle doit prendre fin la transition.
M. BOUBACAR GAOUSSOU DIARRA, Représentant spécial pour la Somalie du Président de la Commission de l’Union africaine, a souligné qu’en dépit des avancées sur le plan politique, la crise humanitaire en Somalie avait un impact sur des millions de personnes en détresse. C’est pour cette raison que l’Union africaine a organisé, en août dernier, une conférence d’annonces de contributions sans précédent afin de venir en aide aux victimes de la famine, ce qui a permis de collecter 350 millions de dollars, a-t-il expliqué. L’Union africaine, a-t-il ensuite dit, est particulièrement encouragée par la manière dont les dirigeants politiques ont manifesté leur engagement lors de la réunion consultative qui s’est tenue du 4 au 6 septembre dernier et a permis de réunir toutes les parties concernées en vue de la mise en œuvre des tâches relatives à la transition. L’Union africaine leur adresse à cet égard un appel à continuer d’apporter tout le soutien nécessaire aux institutions fédérales de transition. Elle continuera pour sa part d’appuyer les efforts du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU afin d’inaugurer, le 20 août 2012, la mise en place de l’État somalien « que nous appelons tous de nos vœux et qui correspond aux aspirations légitimes du peuple somalien ».
Revenant à la crise humanitaire, M. Diarra a expliqué qu’elle impliquait de nouvelles obligations pour l’AMISOM, désormais invitée à assurer la sécurité des camps de personnes déplacées à Mogadiscio et aux abords de la capitale, ainsi que la protection des nombreuses personnalités visitant Mogadiscio « désormais libérée ». Le Représentant spécial du Président de la Commission de l’Union africaine a jugé indispensable pour la communauté internationale de tirer parti de la dynamique actuelle pour aider la Somalie à renforcer l’état de droit. C’est tout le sens du récent rapport de la Commission de l’Union africaine, qui préconise d’apporter un appui supplémentaire à l’AMISOM, notamment en atteignant le plafond autorisé de 12 000 troupes militaires. Si des pays africains, comme la Sierra Leone ou la Guinée-Conakry, ont d’ores et déjà promis des effectifs militaires, la contrainte majeure qui se pose à eux tient à leur manque de moyens logistiques et à l’absence de mesures prévoyant le remboursement du matériel appartenant aux contingents. Parmi les domaines prioritaires d’intervention, M. Diarra a cité le déploiement d’une unité de police à Mogadiscio en vue de permettre à l’AMISOM de se concentrer sur la mise en œuvre de son mandat. Il a également proposé la création d’une force de protection de la taille d’un bataillon.
Le Représentant spécial a par ailleurs lancé un appel à la prudence, dans la mesure où les insurgés Al-Shaabab peuvent à tout moment tenter de reprendre le contrôle de Mogadiscio. Aussi a-t-il réitéré les autres requêtes de l’Union africaine, en particulier celle qui vise à ce que des mesures soient prises afin d’empêcher l’entrée en Somalie d’éléments étrangers déstabilisateurs. De son côté, a poursuivi M. Diarra, la Commission de l’Union africaine envisage de proposer au Secrétariat de l’ONU le déploiement d’une mission conjointe en vue d’évaluer les progrès de l’AMISOM et de déterminer l’ensemble des critères susceptibles de transformer l’AMISOM en une mission des Nations Unies. C’est avec cette préoccupation à l’esprit que la Commission suggère que la résolution que le Conseil de sécurité envisage d’adopter prochainement prenne en compte les contributions et actualisation additionnelles évoquées précédemment, ainsi que les conclusions du minisommet que le Secrétaire général a décidé de convoquer le 23 septembre prochain, en marge du débat général de l’Assemblée générale.
Déclarations
M. ABDIWELI MOHAMED ALI, Premier Ministre de la Somalie, a rappelé qu’un mois et demi après sa nomination, les insurgés extrémistes affiliés à Al-Qaida avaient été contraints de quitter la capitale sous la pression de l’Armée nationale somalienne, agissant avec le soutien de la Mission de l’Union africaine en Somalie. Le Gouvernement, a-t-il expliqué, fait tout ce qui lui est possible dans le cadre de ses ressources limitées pour renforcer la sécurité de la ville de Mogadiscio, fournir des services publics à la population, et s’attaquer à l’immense défi humanitaire qui touche le pays. Immédiatement après le retrait des extrémistes, un comité ministériel a été établi, chargé de définir des plans visant à régler la situation, a-t-il ajouté, précisant que sa préoccupation immédiate concernait le rétablissement de la sécurité et le rétablissement des autorités légitimes de l’État.
Le Premier Ministre n’a pas caché que les rebelles tenaient toujours des poches de résistance à Mogadiscio, avec l’intention de lancer une campagne de terreur contre la population par des attentats-suicide ou des attaques à la bombe. Les services de renseignement s’attachent à déjouer ces actions, a-t-il dit, ajoutant que les camps de personnes déplacées les plus importants, ceux de Badbaado et Rajo, étaient également la cible des extrémistes.
Le Chef du Gouvernement somalien a affirmé que le soutien de la communauté internationale était essentiel pour soutenir la protection des civils, garantir la sécurité et la rapidité de la distribution de l’aide, prévenir l’utilisation du territoire somalien par les extrémistes comme base de lancement d’attaques terroristes. Le déploiement de 3 000 éléments supplémentaires de l’AMISOM, déjà autorisé par le Conseil de sécurité, est urgent pour combler le vide sécuritaire laissé par Al-Shabaab dans les secteurs de Mogadiscio. M. Ali a déclaré qu’il annoncerait prochainement un plan national de sécurité et de stabilisation, pièce essentielle de la feuille de route, a-t-il précisé.
Concernant la famine qui frappe le pays, un comité ministériel de haut niveau a été créé, tandis que le Gouvernement a établi plusieurs camps pour loger et nourrir les personnes touchées. Une Agence de gestion de la catastrophe, comprenant des membres de la société civile, a également été créée, tandis que le Gouvernement travaille avec les institutions des Nations Unies, telles que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM) en vue de synchroniser les efforts visant à éliminer la famine.
Le Premier Ministre a affirmé que les estimations prévoyaient une aggravation de la crise dans le pays et un accroissement des souffrances des Somaliens. Les besoins les plus importants se situent, selon lui, dans les zones sous le contrôle des insurgés, où l’accès humanitaire est sévèrement limité. Sans des interventions urgentes pour changer cette situation, on estime à 750 000 personnes le nombre de Somaliens qui pourraient périr au cours des prochains mois. Il est essentiel que les efforts soient accélérés pour atteindre les zones contrôlées par Al-Shabaab, a-t-il dit. La communauté internationale, a-t-il poursuivi, doit de toute urgence renforcer les efforts en vue d’étendre la zone de sécurité des agents humanitaires au-delà de Mogadiscio et jusqu’aux zones tenues par les insurgés. Sur le plan politique, le Premier Ministre a, en particulier, souligné l’engagement de son gouvernement à mettre en œuvre la feuille de route pour mettre fin à la transition qui vient d’être adoptée, et à accomplir d’ici au 20 août 2012, les tâches prioritaires relatives à la sécurité, à la Constitution, à la réconciliation et à la bonne gouvernance.
M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a commencé par évoquer la crise humanitaire, jugeant essentiel que la communauté internationale mette tout en œuvre pour venir en aide à la Somalie. Sur le plan politique, a-t-il dit, les institutions fédérales de transition doivent maintenant se concentrer sur la pleine mise en œuvre de la feuille de route pour la transition. Les parties doivent veiller à ce que les tâches relatives à la finalisation de la transition soient réalisées à temps et couronnées de succès, a-t-il insisté. Si le soutien de la communauté internationale et du Conseil de sécurité sera indispensable à cet égard, l’engagement des dirigeants politiques somaliens sera primordial, a prévenu le représentant. Il a ensuite rendu hommage aux troupes ougandaises et burundaises de l’AMISOM, jugeant que le retrait des insurgés Al-Shabaab de Mogadiscio était un succès remarquable. Après avoir précisé que le Royaume-Uni avait, en donnant 5 millions de dollars, financé le Fonds d’affectation spéciale pour l’AMISOM à hauteur de plus de 50%, le représentant britannique a encouragé les autres gouvernements à suivre son exemple. En conclusion, le représentant n’a pas exclu la possibilité d’ouvrir une ambassade du Royaume-Uni en Somalie lorsque les conditions sécuritaires auront été réunies.
M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a encouragé tous les Somaliens à s’approprier la feuille de route adoptée par les différentes parties. L’Afrique du Sud, a-t-il ajouté, appuie la mise en œuvre en temps utile de cette feuille de route. Tous les efforts doivent être déployés pour veiller à ce que les contrôles du Gouvernement et des forces de l’AMISOM soient étendus au-delà de Mogadiscio. Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer les capacités des forces de l’AMISOM. Il a de même noté avec préoccupation l’impact de la sécheresse dans la corne de l’Afrique. Le représentant a ainsi appelé Al-Shabaab à fournir un accès aux agences humanitaires dans les zones que contrôlent ses milices. La communauté internationale doit poursuivre ses efforts pour traiter le fléau de la piraterie au large des côtes somaliennes, a-t-il par ailleurs déclaré.
M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a, lui aussi, salué le « développement politique majeur » qu’avait constitué l’accord sur l’unité conclu par les institutions fédérales de transition de la Somalie lors de la réunion consultative du 6 septembre dernier. Il les a encouragées à mettre en œuvre les quatre tâches principales indispensables pour mener à son terme la période de transition. Alarmé par la détérioration de la situation humanitaire, le représentant a indiqué qu’avec le soutien de la communauté internationale, les institutions fédérales de transition devaient maintenant démontrer qu’elles sont capables de faire face à une situation qui voit aujourd’hui six des huit régions du sud de la Somalie être touchées par la famine. M. Osorio a rappelé que la présence de l’AMISOM était un facteur de stabilité majeur pour la Somalie. Aussi doit-elle bénéficier du financement dont elle a besoin et obtenir les équipements nécessaires en vue de lui permettre de s’acquitter de ses tâches dans le contexte de la transition, a-t-il souligné.
M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a dit qu’il était essentiel que les institutions somaliennes se développent sur la base des progrès réalisés jusqu’à présent. Il a appelé les signataires de l’Accord de Kampala à garantir la cohésion et l’unité, et à se concentrer sur les quatre tâches prioritaires de la feuille de route pour mettre fin à la transition: sécurité, Constitution, réconciliation et bonne gouvernance.
Préoccupé par la famine en Somalie, le représentant a prié toutes les parties et les groupes armés d’assurer la distribution sans entrave de l’aide humanitaire à toutes les personnes dans le besoin. Par ailleurs, il a encouragé le renforcement des Forces de sécurité somaliennes dans la mesure où le Gouvernement fédéral de transition est responsable au premier chef de la paix et de la sécurité en Somalie.
M. Cabral a réitéré son appui au renouvellement du mandat de la Mission de l’Union africaine en Somalie. Il a fait écho à l’appel lancé par le Secrétaire général pour accélérer le déploiement de troupes supplémentaires, afin de pallier le vide sécuritaire créé par le retrait d’Al-Shabaab de Mogadiscio.
M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a déclaré que l’aggravation de la situation humanitaire en Somalie était un motif de grave préoccupation. Le représentant a exhorté tous les groupes somaliens à fournir un accès sans entrave aux agences humanitaires et à permettre l’acheminement de l’aide à ceux qui en ont besoin. Il a appelé la communauté internationale à se joindre aux agences humanitaires et à l’Union africaine et à répondre de façon positive à l’appel humanitaire lancé en faveur de la Somalie. Il a espéré que le Gouvernement fédéral de transition pourra être en mesure de mettre en œuvre, dans les délais requis, la feuille de route et achèvera l’accomplissement de toutes les tâches en suspens. De même, il est urgent de renforcer la Force de l’AMISOM à hauteur de 12 000 hommes, a-t-il préconisé. Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité pour les États Membres de contribuer rapidement aux Fonds d’affection spéciale des Nations Unies et de l’Union africaine sans poser de condition. Le représentant a, enfin, souligné l’importance pour la communauté internationale de réfléchir à l’adoption d’une stratégie globale contre la piraterie.
M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) a déclaré que le Conseil de sécurité devait continuer de suivre et relever les défis énormes qui se posent aujourd’hui en Somalie, où plus de 11 millions de personnes sont touchées par une famine alarmante. « Sans une action urgente de la communauté internationale, plus de 750 000 personnes pourraient mourir dans les mois à venir », a-t-il prévenu. Les États-Unis, a rappelé le représentant, fournissent une aide humanitaire de près de 102 millions de dollars pour la Somalie et de plus de 600 millions à la corne de l’Afrique. Il a demandé aux États Membres de contribuer généreusement à la lutte contre la crise humanitaire dans cette région. Condamnant les actions d’Al-Shabaab, qui continuent de bloquer l’accès aux populations en détresse, le représentant des États-Unis a exhorté tous les groupes armés à respecter le droit international humanitaire.
Se félicitant ensuite de la signature, en juin dernier, de l’Accord de Kampala, ainsi que de la tenue, il y a quelques jours, de la réunion consultative sur la transition, le représentant a encouragé les institutions fédérales de transition à continuer d’améliorer la gouvernance en travaillant avec les représentants des autorités locales et régionales, ainsi qu’avec les partenaires internationaux de la Somalie, et ce, afin de mettre en œuvre les programmes liés aux tâches stipulées dans la feuille de route. « Le peuple somalien mérite un Gouvernement crédible et responsable », a déclaré le représentant, qui a ajouté qu’un tel Gouvernement devait être en mesure d’étendre le réseau de police et les relais de justice civile, de fournir des services de base, et d’organiser des élections justes, transparentes et équitables. Après s’être félicité de l’offensive coordonnée lancée par l’AMISOM, qui a contribué à forcer Al-Shabaab au retrait de Mogadiscio, le représentant a indiqué que cette Mission de l’Union africaine devait bénéficier du soutien dont elle a besoin. Les États-Unis ont l’intention de continuer à fournir des matériels en vue d’équiper les troupes de l’AMISOM, et ils ont versé des contributions qui atteindront bientôt plus de 250 millions de dollars depuis le déploiement de l’AMISOM.
M. NOËL NELSON MESSONE (Gabon) a déclaré que son pays demeurait préoccupé par la gravité de la crise humanitaire en Somalie, laquelle reste un défi majeur pour ce pays et pour la communauté internationale. Malgré tous les efforts déployés à ce jour, les besoins sur le terrain sont considérables et le Gabon réitère l’appel lancé par le Secrétaire général en faveur d’une assistance durable, a-t-il dit. Sur le plan politique, le représentant a constaté les progrès réalisés. Il a dit que la crise somalienne était avant tout politique et institutionnelle. Elle ne trouvera de solution durable que si l’accent est davantage mis sur la restauration de l’autorité de l’État et le renforcement du processus de paix, a-t-il dit, se félicitant de l’adoption, le 6 septembre dernier, de la feuille de route pour la fin de la transition en Somalie. Sur le plan sécuritaire, le représentant a appelé à une mobilisation encore plus forte de la communauté internationale, estimant que la présence de l’AMISOM était essentielle. Il a en outre jugé souhaitable d’améliorer le système d’appui des Nations Unies à l’AMISOM.
M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a déclaré que le succès du Gouvernement fédéral de transition de la Somalie dépendait de la consolidation de son autorité, de la fourniture de services de base à la population, de la lutte contre la corruption et du processus de réconciliation nationale. Le renforcement des institutions étatiques, en particulier des forces de sécurité et de police, doit, selon lui, s’accélérer avec l’appui de la communauté internationale. Un tel appui dépend toutefois de la mise en œuvre, en temps opportun, de la feuille de route.
Préoccupé par les graves violations des droits de l’homme, perpétrées notamment à l’encontre des femmes et des enfants, le représentant a prié toutes les parties au conflit de se conformer au droit international humanitaire et de protéger la population civile. Il a également demandé à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour apporter une assistance humanitaire au peuple somalien et de contribuer à l’appel consolidé pour la Somalie. M. Barbalić a reconnu l’importance du rôle joué par la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) comme facteur de stabilisation. Il a par ailleurs estimé que la piraterie au large des côtes somaliennes constituait une menace à la paix et à la sécurité internationales et qu’il fallait que la communauté internationale apporte une réponse efficace à ce problème.
M. PETER WITTIG (Allemagne) a espéré que la feuille de route adoptée le 6 septembre pourra orienter la politique somalienne pour les mois à venir et que sa réalisation sera suivie avec détermination. Les acteurs somaliens doivent agir et obtenir des résultats dès à présent, a-t-il dit, encourageant le Gouvernement fédéral de transition à faire preuve de la détermination nécessaire pour mener à bien les tâches qui lui incombent. Après avoir exprimé le soutien de l’Allemagne à l’AMISOM, le représentant a estimé que des mesures efficaces et conjointes des autorités somaliennes étaient nécessaires pour faire face à la grave crise humanitaire qui affecte le pays et la corne de l’Afrique.
Mme JOY OGWU (Nigéria) s’est déclarée « encouragée » par les priorités que le Premier Ministre somalien a esquissées devant le Conseil de sécurité afin de permettre aux Somaliens de relever les défis qui se posent à eux sur la voie de la transition. Ces défis doivent encourager le Conseil à réviser sa stratégie vis-à-vis de la Somalie et de l’AMISOM, dont la présence sera essentielle au cours des 11 prochains moins, a dit Mme Ogwu. Nous pensons que le déploiement de 3 000 hommes supplémentaires pour permettre à l’AMISOM d’atteindre son plafond autorisé de 12 000 est justifié, tout comme le sont l’étendue du train de mesures d’appui à apporter à la mission et le remboursement des matériels appartenant aux contingents, a estimé la représentante. La mise en place d’un bataillon supplémentaire de 300 soldats afin de protéger le personnel de l’ONU est pertinente, a ajouté Mme Ogwu qui s’est ensuite félicitée de l’adoption de la feuille de route pour la transition et s’est dite encouragée par le fait que la réunion de Mogadiscio définisse les priorités de la transition dans un esprit d’appropriation nationale. Les efforts déployés au mois de juillet par les Somaliens en vue d’adopter une Constitution crédible et se doter d’un Parlement sont encourageants à cet égard, a poursuivi la représentante. Préoccupée par la crise humanitaire en Somalie, elle a appelé toutes les parties concernées à garantir un accès sans entrave aux populations au personnel humanitaire, et elle a exhorté la communauté internationale à faire preuve de générosité envers la Somalie. Le Nigéria, pour sa part, a versé 2 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale pour l’AMISOM, a précisé la représentante.
M. ALEXANDER PANKIN (Fédération de Russie) a déclaré que la situation sécuritaire en Somalie demeurait préoccupante. On ne peut permettre que la lutte contre Al-Shabaab se transforme en une lutte contre les clans somaliens, ce qui rendrait la situation encore plus imprévisible, a-t-il dit. Il a appelé le Gouvernement fédéral de transition à assumer les tâches qui lui incombent avec l’appui des participants à la réunion du 6 septembre. Le succès d’un règlement pacifique du conflit qui a affecté la Somalie dépendra dans une large mesure des Somaliens eux-mêmes, a-t-il dit. Le représentant s’est également déclaré alarmé par la situation humanitaire. La Fédération de Russie, a-t-il ajouté, est prête à apporter une aide humanitaire d’urgence à la Somalie par le biais de cotisations supplémentaires au Programme alimentaire mondial (PAM). La piraterie, a-t-il par ailleurs souligné, se poursuivra tant que les pirates et ceux qui les aident disposeront de tous leurs moyens. Il a notamment plaidé pour la création d’un mécanisme dans la région à travers lequel on pourrait juger les pirates.
M. LI BAODONG (Chine) s’est félicité que les opérations militaires des forces de l’AMISOM aient permis d’améliorer la situation sécuritaire en Somalie. Notant que le processus de paix avait encore beaucoup de chemin à parcourir, comme en témoigne la persistance d’une crise humanitaire qui pourrait avoir des conséquences à tous les niveaux, le représentant a déclaré qu’il fallait saisir les opportunités qui se présentent aujourd’hui. La communauté internationale doit ainsi continuer d’aider les institutions fédérales de transition à mener à son terme la période de transition. Indiquant que son pays appuyait les efforts de l’Union africaine en vue de résoudre les problèmes de la Somalie, le représentant de la Chine a émis l’espoir que le Conseil de sécurité accorderait une attention aux demandes du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. La Chine, pour sa part, appuiera la prorogation du mandat de l’AMISOM, a annoncé M. Li Baodong. En conclusion, il a précisé que la Chine avait versé 16 millions de dollars au Programme alimentaire mondial dans le cadre des efforts de lutte contre la crise humanitaire en Somalie et dans la corne de l’Afrique.
M. EMMANUEL BONNE (France) a jugé « préoccupante » la situation humanitaire en Somalie, estimant qu’il est impératif de soutenir l’effort collectif en vue d’aider les Somaliens à traverser cette grave crise. La France, a-t-il dit, a alloué 30 millions d’euros d’aide d’urgence pour la corne de l’Afrique et envoyé 18 tonnes de suppléments alimentaires pour enfants par voie aérienne, ainsi que 381 tonnes de denrées alimentaires par bateau. M. Bonne a mis l’accent sur la nécessité que l’ensemble des acteurs impliqués, à savoir les organisations non gouvernementales, l’équipe de pays des Nations Unies, et l’AMISOM, coordonnent au mieux leurs actions. En outre, le représentant a jugé « critique » la situation sécuritaire. Il a appelé l’Union africaine à tout mettre en œuvre dans les meilleurs délais pour atteindre le plafond de 12 000 hommes autorisés pour l’AMISOM par le Conseil de sécurité. L’AMISOM n’est pas une fin en soi, mais un moyen pour rétablir la paix et permettre l’établissement d’un État stable en Somalie, a-t-il estimé. Il incombe désormais aux institutions fédérales de transition de construire les fondations de cet État, a-t-il conclu.
Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) s’est félicitée de la tenue de la consultation de haut niveau du 6 septembre dernier à Mogadiscio, signe manifeste d’une amélioration de la situation sécuritaire dans la capitale somalienne. Elle a ensuite estimé qu’il fallait donner à l’AMISOM les moyens nécessaires pour que la Mission puisse consolider les gains réalisés ces derniers mois dans le domaine de la sécurité, en particulier le retrait des milices Al-Shabaab de Mogadiscio. Préoccupée par l’ampleur des défis qui se posent en matière de sécurité humanitaire en Somalie, la représentante a estimé que le nombre croissant de personnes déplacées et de réfugiés faisait peser un poids supplémentaire sur le bon déroulement de la période de transition, et qu’il fallait donc relever ce défi dans les meilleurs délais. Le Brésil continuera d’œuvrer avec le Conseil de sécurité en ce sens, a assuré Mme Ribeiro Viotti.
M. NAWAF SALAM (Liban) a exprimé sa profonde préoccupation face à la détérioration de la situation humanitaire dans la corne de l’Afrique, en particulier en Somalie. Il s’est félicité des aides apportées par les pays donateurs, tout en appelant ces États à faire plus. Il ne faut pas se contenter d’approches temporaires, a-t-il dit, plaidant pour une approche stratégique globale visant notamment à maintenir l’unité de la Somalie et à assurer son développement économique. Il s’est réjoui de l’adoption, le 6 septembre à Mogadiscio, d’une feuille de route, insistant sur l’importance pour les institutions fédérales de transition, de mettre en œuvre les dispositions de cet accord. Le représentant s’est d’autre part joint à la position de l’Union africaine face à la piraterie, plaidant pour l’adoption d’une approche globale qui se concentre sur le règlement des sources du fléau.
M. PEDRO SERRANO, parlant au nom de l’Union européenne, a estimé que la situation en Somalie restait fragile, malgré les progrès récemment accomplis dans le pays. « La communauté internationale y est aujourd’hui confrontée à un nouveau défi: la famine ». Près de quatre millions de Somaliens ont besoin d’aide et des milliers d’entre eux fuient vers les pays voisins, a constaté le représentant.
Pour faire face à cette situation, l’Union européenne et ses États membres ont déboursé plus de 166 millions d’euros, a poursuivi M. Serrano. Mais si la réponse humanitaire immédiate permet de sauver des vies, il faut également investir dans des solutions à long terme afin de renforcer la résistance du pays à de futures sécheresses, a-t-il prévenu. C’est pour cette raison que l’Union européenne étudie de près les causes de la famine et s’est engagée à appuyer des programmes de développement rural.
L’Union européenne est le plus important donateur en Somalie, mais son assistance n’est pas seulement financière, a fait remarquer M. Serrano. Il a expliqué que l’Union européenne avait aidé à stabiliser le pays dans le secteur de la sécurité. Cent cinquante militaires issus de 14 pays européens ont ainsi participé à une mission de formation pour entraîner 2 000 soldats somaliens. D’autres actions visent à renforcer les capacités maritimes de la Somalie et des pays voisins. M. Serrano a estimé que la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) reste un élément crucial pour soutenir et protéger les institutions fédérales de transition. Depuis 2007, l’Union européenne a contribué à hauteur de 258 millions d’euros au fonctionnement de la Mission.
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