Quatrième Commission: les délégations félicitent les Centres d’information des Nations Unies qui jouent un rôle essentiel auprès des populations
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Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Quatrième Commission
11e séance – après-midi
QUATRIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS FÉLICITENT LES CENTRES D’INFORMATION DES
NATIONS UNIES QUI JOUENT UN RÔLE ESSENTIEL AUPRÈS DES POPULATIONS
Elles prennent note de l’orientation en faveur des médias sociaux, mais mettent en garde
contre le coût élevé de leur intégration dans les activités du Département de l’information
La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a poursuivi cet après-midi le débat général entamé hier sur les questions relatives à l’information du système de l’ONU.
Qualifiés, par la délégation de Bahreïn, de « moyen le plus efficace et intéressant pour encourager le public à comprendre l’information en provenance de l’ONU » et loués pour leur « proximité avec les populations locales », les Centres d’information des Nations Unies (CINU) ont reçu un soutien appuyé de la part des délégations, et en particulier, de celles des pays en développement qui les accueillent. Elles ont ainsi souligné le « rôle crucial » joué par les Centres d’information régionaux dans la diffusion du message de l’Organisation des Nations Unies dans le cadre de la poursuite des objectifs que lui assigne la Charte. Le représentant de la Côte d’Ivoire n’a pas tari d’éloges à l’égard de la radio ONUCI-FM, soulignant qu’elle avait joué un rôle essentiel dans le règlement de la crise en Côte d’Ivoire. Dans ce contexte, plusieurs délégations, dont celle du Brésil, ont défendu la nécessité d’appuyer par tous les moyens possibles les CINU et de leur allouer les ressources nécessaires à leur bon fonctionnement.
La question de la parité linguistique a été soulevée au cours des débats, les délégations émettant parfois des points de vue différenciés. Certaines délégations, comme celles du Burkina Faso, se sont déclarées satisfaites et encouragées par les efforts déployés en matière de parité linguistique entre les six langues officielles des Nations Unies, notamment en ce qui concerne le caractère multilingue des publications du Département de l’information et du site Internet de l’ONU. D’autres intervenants ont, quant à eux, déploré la faible disponibilité de documents en langues arabe, espagnole ou même parfois, française. Ainsi, le représentant de l’Argentine a jugé « inadmissible » qu’aucun progrès visible n’ait encore été réalisé pour produire des communiqués de presse ou des documents officiels dans une langue autre que le français ou l’anglais.
D’autres intervenants, dont les délégations de la Syrie, de l’Azerbaïdjan et du Yémen, ont mis en cause la véracité et la crédibilité de certaines informations publiées par des officiels onusiens, en se plaignant que « certaines positions officielles des Nations Unies émanent parfois d’informations glanées auprès de sources peu fiables ou très partisanes, souvent des médias occidentaux, ou des individus anonymes qui posent des vidéos sur Internet, sur des questions qui concernent des sujets graves ayant trait aux affaires intérieures et à la souveraineté des États ».
L’usage des nouveaux médias a également été jugé positif par les délégations, notamment parce qu’ils occupent une place de plus en plus importante dans la diffusion et la compréhension de l’information, en particulier, celle adressée à la jeunesse. Pour autant, la question de la fracture numérique entre les pays qui ont accès aux nouvelles technologies et les autres, reste préoccupante, ont souligné des intervenants. Dans ce contexte, le Burkina Faso a par exemple appelé les différents acteurs à agir de façon concertée pour favoriser un meilleur accès à ces nouvelles technologies par les pays du Sud, en particulier en Afrique. Si l’usage des nouveaux médias semble facile à première vue, il nécessite en réalité beaucoup de ressources, a averti le représentant du Japon, avant de plaider pour un réexamen de la promotion de ces médias dans un contexte de rationalisation des moyens.
La Quatrième Commission poursuivra son débat général sur les questions relatives à l’information demain, jeudi 20 octobre, à 15 heures, et se prononcera sur deux projets de résolution.
QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION (A/66/21 et A/66/261)
Suite du débat général
Mme THANAVON PAMARANON (Thaïlande) au nom des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, (ANASE), a noté que le Centre d’actualités des Nations Unies, dans sa version anglaise, reçoit 600 000 visites et que plus d’un million de pages y sont visitées par mois. En avril 2011, lors des événements du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, ces connexions sont montées à 845 000 visites et à 1,5 million de pages, a-t-il souligné. Le représentant a exprimé son appréciation au Département de l’information (DPI) pour fournir une information de qualité durant cette période. Il a encouragé le DPI à diffuser l’information dans les six langues officielles. Les documents importants des Nations Unies devraient apparaitre dans les six langues et être disponibles sur le site Internet des Nations Unies sans délai, a-t-il plaidé. Il a en outre salué l’utilisation des outils sociaux par le Département de l’information tels que Twitter, Facebook et les blogs.
Le représentant a réitéré son soutien au travail accompli par le Département de l’information. Le DPI a le potentiel pour promouvoir la paix et la coopération internationale dans de nombreux domaines, ce qui inclue le dialogue interreligieux, le développement durable, l’autonomisation des femmes et des enfants, les changements climatiques et les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il conclu.
Mme AMNA BULHOON (Émirats arabes unis) a déclaré que les technologies multimédias sont un symbole fort des possibilités qu’offrent les technologies modernes quand elles sont mises au service de l’information. Elle a cependant averti que certains pays n’ont pas les moyens de s’équiper de ces technologies à grande échelle et que, par conséquent, il est de la responsabilité des pays les plus développés de faciliter la mise à niveau dont ont besoin les pays défavorisés de manière à réduire la fracture numérique. Elle a salué le rôle joué par l’information dans les évènements du « printemps arabe ». En ce qui les concerne, les Émirats arabes unis ont adopté une politique nationale équilibrée qui se base sur l’usage des moyens d’information les plus modernes et une Constitution qui garantit la liberté d’expression, a-t-elle précisé, ajoutant que la censure n’existait pas dans son pays, ce qui explique que les sièges de certaines chaînes de télévision panarabes s’y sont implantés.
M. IHAB HAMED (République arabe syrienne) a déclaré que son pays accordait une grande importance à la création d’un nouveau système mondial d’information, plus juste et plus efficace, en conformité avec les objectifs des Nations Unies. Dans ce contexte et à l’échelle nationale, le Gouvernement syrien a adopté une nouvelle loi qui assure une plus grande transparence et permet aux professionnels de l’information d’accomplir leurs tâches en toute liberté, a dit M. Hamed. Le représentant a ensuite déploré que « les informations contenues dans les communiqués de presse quotidiens publiés par le Secrétaire général se fondent majoritairement sur ce que disent les médias occidentaux et ignorent le point de vue et les éléments d’information des autres médias qui donnent une vision différente de la réalité mondiale ». Cela « sape la crédibilité de l’information véhiculée par les Nations Unies », a-t-il ajouté. Dans le même ordre, il a jugé « inadmissible » que l’on se fonde sur les seules informations en provenance de médias sociaux, et notamment sur des vidéos postées par des auteurs anonymes dont la crédibilité ne peut être prouvée. « Il est regrettable que des institutions internationales fondent leurs analyses sur ces vidéos et adoptent ensuite des positions créatrices de tension au niveau international », a-t-il ajouté
M. Hamed a également plaidé en faveur d’une plus grande diversité linguistique
qui accorderait plus de place à la langue arabe dans les produits d’information de l’ONU. Les informations disponibles dans cette langue doivent être complétées, a-t-il ajouté, avant d’encourager le Département de l’information à continuer de mettre à jour les informations concernant la question palestinienne.
Mme MARCELLA ZAMORA (Costa Rica) a réaffirmé l’engagement de son Gouvernement en faveur de la liberté sous toutes ses formes, y compris la liberté d’expression. Les flux d’information libres et transparents sont, selon elle, indispensables pour promouvoir la paix et la compréhension mutuelle et assurer la cohésion des sociétés démocratiques. Il faut, selon elle, saisir les possibilités qu’offrent les nouveaux médias, sans pour autant négliger les médias traditionnels. Pour combler le fossé numérique, il faut des ressources importantes, a dit la déléguée, tout en regrettant que certains pays allouent beaucoup de ressources à la censure. Ainsi, elle a invité les pays concernés à plutôt utiliser ces ressources à développer les nouveaux médias. Le système des Nations Unies doit, dans la mesure du possible, optimiser sa contribution à ces objectifs, a-t-elle soutenu, notamment en stimulant différentes alliances internationales pour favoriser le développement des infrastructures de communication à l’échelle internationale. Par ailleurs, il est indispensable de stimuler une vision de l’Organisation fondée sur le respect de la parité des six langues officielles, notamment sur son site Web. Parmi les options à envisager pour assurer le multilinguisme, elle est revenue sur la proposition faite hier par le Groupe de Rio qui prévoit un mécanisme de diffusion des communiqués de presse dans toutes les langues officielles par roulement. Consciente du fait que le DPI ne dispose que de ressources limitées, elle a exhorté tous les États Membres à verser sans plus tarder leurs dus.
M. VUGAR PANAHOV (Azerbaïdjan) a déclaré que le Département de l’information devait encore améliorer son efficacité et renforcer ses efforts en matière de reddition de compte tout en continuant de diffuser une information, fiable, crédible et impartiale. Par ailleurs toutes les questions et thématiques prioritaires aux Nations Unies doivent être véhiculées. Tout en reconnaissant l’importance des développements technologiques, le représentant a estimé qu’il faut prendre en compte le fait que tous les pays ne disposent pas de moyens de communication viables et le Département doit veiller à ce que tous les peuples puissent avoir accès à l’information. S’agissant de la diffusion et de la disponibilité des documents officiels, le représentant de l’Azerbaïdjan a jugé inacceptable que les positions officielles des Nations Unies émanent souvent de sources peu fiables, notamment en ce qui concerne les questions liées à la souveraineté des États.
Mme CASLYN OW (Singapour), s’associant à la déclaration de la Thaïlande au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a déclaré que son pays avait fait de nombreux efforts pour partager l’information numérique, notamment en mettant en place son programme sur 10 ans appelé « Intelligent Nation iN2015 ». Notre but est de jeter des passerelles entre les groupes de personnes de notre communauté que sont les handicapés, les personnes âgées et les étudiants venant des milieux défavorisés, a-t-elle déclaré. Pour la population en général, le Gouvernement a aussi mis en place des « CitizenConnect Center », des Centres de connexion des citoyens, partout sur l’île, pour ceux qui n’ont pas accès à Internet ou qui ont besoin d’aide pour les transactions en ligne avec le Gouvernement.
M. WALID ALSAIYANI (Yémen) a félicité le DPI pour ses activités visant à expliquer les rôles et les fonctions des Nations Unies dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales. Il a salué aussi les explications et les informations fournies sur la question de la Palestine. Constatant que l’Internet est l’un des moyens les plus importants de communication dans le monde qui permet de rapprocher les peuples et de diffuser en un temps record des informations, le représentant a insisté sur l’importance du site internet de l’ONU pour la stratégie du DPI. Il a cependant regretté qu’à ce jour les six langues officielles n’y sont pas représentées de manière égale, ce qui nuit à la diffusion la plus large possible de l’information de l’ONU.
M. LÉOPOLD TONGUENOMA BONKOUNGOU (Burkina Faso) a salué les efforts faits en matière de parité linguistique entre les six langues officielles des Nations Unies, ajoutant que ces efforts doivent être poursuivis. Le représentant s’est aussi félicité des progrès pour intégrer les innovations qui permettent de toucher un plus grand public, à travers notamment l’utilisation des médias sociaux. Les différents acteurs se doivent d’agir de façon concertée pour favoriser un meilleur accès à ces nouvelles technologies par les pays du Sud, en particulier en Afrique, a-t-il ajouté, tout en insistant sur le fait que la promotion de ces nouvelles technologies ne doit pas se faire au détriment des moyens traditionnels que sont la radio et la télévision. M. Bonkoungou a par ailleurs réaffirmé le soutien de son pays aux Centres d’information des Nations Unies, tout en encourageant les efforts constants déployés pour renforcer leurs programmes d’information et de communication tant au niveau national que sous-régional. Pour sa part le Burkina Faso qui abrite un Centre d’information couvrant les pays du Sahel continue de s’invertir pleinement en apportant un soutien conséquent au dit Centre, a ajouté le représentant, citant l’organisation de diverses activités mises en place par les autorités du pays, en partenariat avec ce centre, dont la tenue d’un panel de discussion sur l’information en période de crise ou la signature d’un accord cadre avec la chaîne de télévision « Africable ».
Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a estimé que pour communiquer dans un monde multilingue, il est essentiel que le message de l’ONU soit diffusé dans le plus grand nombre de langues possibles. Elle a saisi cette occasion pour saluer les efforts de l’Unité portugaise de la radio de l’ONU. Les Centres d’information des Nations Unies (CINU), et en particulier celui de Rio, permettent de travailler dans la proximité avec les populations locales, et, par conséquent, la représentante a insisté sur la nécessité d’appuyer par tous les moyens possibles et avec les ressources nécessaires le réseau de CINU car, ils jouent un rôle indispensable de relais de l’ONU, en particulier, dans les pays en développement. Elle a précisé que Rio de Janeiro allait accueillir la réunion de tous les directeurs des CINU en novembre prochain. S’agissant de la stratégie de communication de l’ONU, sa délégation estime qu’il s’agit de promouvoir parallèlement les medias traditionnels et les nouveaux médias, car il existe des synergies importantes et incontestables entre ces différents canaux de communication. Des stratégies efficaces de communication, qui se basent sur ces deux types de médias, permettront à l’ONU de mobiliser l’opinion publique mondiale autour de questions aussi importantes que le développement durable, les missions de maintien de la paix ou encore la question palestinienne.
M. NAMAKAMAE (Japon) a salué le travail accompli par le Département de l’information au lendemain des catastrophes naturelles qui ont frappé son pays et dans le cadre des évènements du « printemps arabe ». Le représentant a ensuite fait remarquer qu’à l’ONU, les nouveaux médias ne disposent pas de services de traduction ni d’interprétariat. En conséquence, la direction du Département de l’information doit pleinement s’engager dans l’amélioration des contenus. De même, l’utilisation des nouveaux médias semble facile à première vue, mais en fait, elle nécessite beaucoup de ressources, a observé M. Namakamae. Dans un contexte de contraintes budgétaires, il est nécessaire de réexaminer la promotion de ces médias dans un contexte de rationalisation des moyens, a-t-il recommandé.
M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a estimé que la croissance rapide des technologies de l’information et de la communication et que l’innovation dans les systèmes numériques, avaient radicalement bouleversé le mode de pensée. Selon lui, l’accès à l’information et au savoir, indispensable à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, contribuait à améliorer le niveau de vie de millions de personnes. Toutefois, le représentant a déploré la fracture numérique entre les pays qui ont accès aux nouvelles technologies et les autres. Le rapport du Secrétaire général sur les questions relatives à l’information fait part des importants progrès réalisés dans le développement des moyens de diffusion des nouvelles et des activités de l’ONU et ce, de manière plus efficace, a-t-il souligné.
M. Benmehidi a souhaité que le Département de l’information poursuive ses efforts de promotion des activités de l’ONU, notamment sur la décolonisation, le développement, le désarmement, le dialogue entre les civilisations et la promotion des droits de l’homme. Il a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de respecter le multilinguisme. Il a toutefois exprimé sa satisfaction concernant le caractère multilingue des publications du Département et du site Internet de l’ONU. Le rôle du Département dans la diffusion des progrès accomplis en matière de réforme et de progrès dans les pays en développement est crucial, a estimé le représentant. Enfin, M. Benmehidi a fait part de sa préoccupation concernant les ressources allouées au DPI et les conséquences négatives que cela entraîne pour les Centres d’information.
M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a déclaré avoir suivi avec intérêt les efforts visant à renforcer les capacités du réseau des Centres d’information des Nations Unies, avant d’encourager le Secrétaire général à poursuivre ces efforts, y compris en ce qui concerne le Centre d’information de l’ONU en Colombie. L’expérience du Centre de Bogota s’est avérée positive, en ce qu’il a déployé une stratégie de communication visant à faire connaitre les questions prioritaires et les célébrations les plus importantes des Nations Unies, a souligné le représentant. Par ailleurs la Colombie appuie l’usage des médias sociaux parce qu’elle considère qu’ils tiennent une grande importance dans la diffusion et la compréhension de l’information, en particulier en direction de la jeunesse, a dit M. Ruiz. Le représentant a ensuite déploré que les communiqués de presse de l’ONU ne soient pas disponibles dans toutes les langues des Nations Unies, avant d’appeler au respect de l’équilibre linguistique.
M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire) a salué le rôle essentiel du Département de l’information en tant que porte-parole des Nations Unies, se réjouissant de l’importance qu’il accordait à des questions clefs, notamment la protection des civils dans les situations de conflits armés, une question qui n’est pas étrangère à la Côte d’Ivoire en a connu. Le représentant ivoirien a noté la couverture par le Département de l’information de plusieurs événements majeurs dans son pays, au nombre desquels, la mise en œuvre par l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) de la résolution 1975 du Conseil de sécurité ayant permis la protection effective des populations civiles contre les armes lourdes utilisées par l’ancien régime.
Autre événement ayant bénéficié d’une couverture, la visite du Secrétaire général à l’investiture du Président ivoirien, Alassane Ouattara. Un déplacement qui, a-t-il dit, fut perçu comme la consécration des « louables et constants efforts du Secrétaire général à la recherche de la paix dans le monde ». Sur le terrain, M. Bamba n’a pas tari d’éloges à l’égard de la radio ONUCI-FM, soulignant qu’elle avait joué un rôle dans le règlement de la crise en Côte d’Ivoire. Évoquant les efforts entrepris par le Gouvernement ivoirien, en matière de réconciliation nationale, il a indiqué qu’il s’agissait d’actions concrètes qui gagneraient à être relayées par les radios des Nations Unies, ainsi que les Centres d’information, car a-t-il affirmé, cette problématique est intimement liée au thème de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale de l’ONU intitulé, « Le rôle de la médiation dans le règlement pacifique des conflits ».
Mme SANTOSH CHOWDHARY (Inde), saluant les résultats positifs enregistrés par le Département de l’information (DPI), a reconnu que sa mission était essentielle à la réussite des objectifs de fond de l’ONU, laquelle devrait s’appuyer sur la mise en œuvre d’une communication stratégique des activités et préoccupations de l’Organisation, ainsi que de leur impact sur le public. La Division des communications stratégiques de DPI a travaillé étroitement avec le Département des opérations de maintien de la paix, ainsi qu’avec le Département de l’appui aux missions, produisant notamment sur le portail Internet de l’ONU, 27 communiqués de presse et 1 206 articles en anglais sur les questions liées au maintien de la paix de juillet 2010 à février 2011, a constaté Mme Chowdhary.
L’Inde a exhorté le Département de l’information à disséminer des informations pertinentes et significatives. À cette fin, la représentante indienne a recommandé un renforcement de la couverture des activités de l’ONU ayant un impact véritable sur la vie des personnes ordinaires, notamment, les activités réalisées par les personnels humanitaires et le travail effectué souvent dans des conditions extrêmement difficiles par les Casques bleus. Soulevant la question de la nécessité pour DPI de recourir aux technologies de pointe, en vue de satisfaire la demande du grand public, grâce notamment aux émissions diffusées sur Internet, Mme Chowdhary a insisté sur l’importance de garder le lien avec les personnes ordinaires dans les pays en développement, lesquelles continuent de s’informer par la radio et la presse écrite. D’un point de vue linguistique, elle a appuyé les efforts visant à favoriser l’émergence d’un monde plus équitable, où l’information est diffusée à la fois dans les langues officielles de l’ONU et dans d’autres langues.
Pour M. RAYMOND O. WOLFE (Jamaïque), les Centres d’information des Nations Unies (CINU) continuent de jouer un rôle important dans la diffusion des informations relatives aux Nations Unies, aux priorités, activités et questions à l’ordre du jour de l’ONU comme le développement durable, les changements climatiques, la lutte contre le racisme, la promotion des droits de l’homme et autres. Tout en appuyant les efforts du CINU régional qui siège à Trinité-et-Tobago, le représentant a néanmoins estimé que le rôle et les activités du Centre d’information de Port of Spain pourraient être renforcés par l’ouverture d’un poste de responsable de l’information à Kingston, en Jamaïque, qui s’occuperait de couvrir la partie nord des Caraïbes. La Jamaïque appuie les efforts du DPI en vue d’avoir une stratégie de communication homogène au niveau du système sur la Conférence Rio+20, a dit M. Wolfe.
S’agissant des efforts de communication avec les jeunes déployés par le DPI, il a estimé que l’Initiative « Impact universitaire » est un moyen efficace pour échanger avec les jeunes. Il a cependant souhaité discuter avec le DPI pour voir dans quelle mesure il serait possible d’associer davantage les universités des Caraïbes à cette initiative. Mettant l’accent sur l’importance de la diffusion de l’information dans la mission du DPI, M. Wolfe a notamment souligné que cela portait également sur la sensibilisation à la commémoration des différentes journées internationales de l’ONU. La Jamaïque souhaiterait que le DPI participe, en collaboration avec les partenaires africains et la CARICOM, à la réalisation du monument à la mémoire des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, a dit le représentant. Il a également demandé au DPI de concentrer ses efforts sur la question de la prolifération des petites armes qui contribuent à l’instabilité dans le monde. Deux événements clefs se tiendront en 2012 sur la question: la Conférence sur le traité des petites armes et la deuxième Conférence d’examen du Programme des Nations Unies pour prévenir, combattre et éliminer le commerce de ces armes, a rappelé le représentant avant d’exhorter le DPI à assurer au mieux la promotion de ces conférences et de leurs résultats.
M. FAYSAL ALZAYAENI (Bahreïn) a déclaré que le Département de l’information, lorsqu’il exerce ses fonctions, est un véritable miroir des activités des Nations Unies. Il a souligné le rôle joué par le DPI dans le cadre de la préparation de la Conférence Rio+20, de la dernière Conférence d’Istanbul sur les pays les moins avancés, ou encore dans le cadre de la promotion du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) ou de la commémoration de la Journée internationale Nelson Mandela. Le représentant a aussi estimé que les Centres d’information des Nations Unies sont le moyen le plus efficace et intéressant pour encourager le public à comprendre l’information onusienne. Dans ce contexte, il faut les renforcer pour parvenir à cet objectif, tout en ne négligeant pas les moyens traditionnels que sont la presse, la radio et la télévision, a conclu le représentant.
M. FADERL BENASHUR (Libye) a appelé à redoubler d’effort pour faire mieux comprendre les principes et valeurs de l’ONU, ses actions, ainsi que sa Charte, tant sur le plan national que régional et international. Il faut promouvoir la coopération internationale et régionale pour que les médias puissent jouer un meilleur rôle dans tous les pays, et pour encourager les flux d’information sans contrainte, tout en essayant de réduire le fossé numérique. Les pays en développement ont besoin d’une assistance en termes de formation aux nouvelles technologies de l’information, a soutenu le délégué qui est également revenu sur le rôle prépondérant des CINU au plan national. En vue de renforcer l’action de ce réseau, il a préconisé des ressources supplémentaires pour en garantir l’efficacité. Il a également mis l’accent sur la nécessité d’assurer la parité linguistique sur les différents supports de l’ONU. Pour ce qui est de l’expérience récente de la Libye, il a dénoncé les tentatives de déstabilisation des médias de l’ancien régime qui n’ont cessé de diffuser des informations erronées. Sa délégation souhaiterait que le DPI travaille plus étroitement avec les medias nationaux par le biais de séminaires et de formations et qu’il veille à renforcer le rôle des CINU.
M. GERARDO DIAZ BARTOLOME CONSEJERO (Argentine) a mis l’accent sur le rôle moteur des Centres d’information régionaux dans la diffusion du message de l’Organisation des Nations Unies. Il a, à cet égard, appelé le Département de l’information à poursuivre ses efforts en faveur de ces Centres. Le Centre de Buenos Aires, ouvert en 1948, est considéré comme la voix espagnole du Département, a-t-il estimé. Le représentant a mis l’accent sur l’importance de respecter les six langues officielles des Nations Unies, notamment dans la diffusion de l’information. Il a, à ce propos, déploré que les contenus en langue espagnole restent moindres que ceux en langue anglaise. Aucun progrès n’a été réalisé pour produire des communiqués de presse dans une langue autre que le français ou l’anglais, a-t-il dénoncé. C’est, selon lui, inadmissible. La voix de l’ONU doit être reflétée dans ses six langues officielles.
M. MOHAMMED REZA SAHRAIE (République islamique d’Iran) a réaffirmé que le rôle principal du DPI est de promouvoir la compréhension des activités de l’ONU dans le monde. Il doit fournir des informations précises, pertinentes et transparentes pour renforcer le soutien à l’Organisation, a-t-il poursuivi. Pour sa délégation, il est également important qu’il y ait une plus grande coordination entre le DPI et le Comité de l’information. Revenant sur le problème du fossé numérique, il a estimé que les pays en développement souffrent du monopole injuste du monde des médias. Il a déploré que ces médias déforment la réalité de ce qui se passe dans le monde en développement. Il faut, selon lui, que le monde des médias devienne plus juste, plus équitable et plus impartial. Il a également évoqué la situation humanitaire « intolérable » de la population civile palestinienne et a appelé le DPI à informer l’opinion publique mondiale sur cette situation. Il a également dénoncé la tendance à l’islamophobie et a exhorté le DPI à veiller à la tolérance religieuse par le biais de la promotion du dialogue entre les civilisations et de trouver les moyens pour promouvoir ce concept dans les différents forums et supports des Nations Unies. Par ailleurs, la délégation iranienne est convaincue que l’impact de la stratégie de communication du DPI est directement liée au respect de la parité linguistique, et au recours le plus souvent possible des langues nationales.
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