Le Comité spécial de la décolonisation exhorte l’Argentine et le Royaume-Uni à reprendre des négociations sur la question des Îles Falkland (Malvinas)
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Comité spécial chargé d’étudier la situation
en ce qui concerne l’application de la Déclaration
sur l’octroi de l’indépendance aux pays
et aux peuples coloniaux
Reprise de session
6e & 7e séances – matin & après-midi
LE COMITÉ SPÉCIAL DE LA DÉCOLONISATION EXHORTE L’ARGENTINE ET LE ROYAUME-UNI À REPRENDRE DES NÉGOCIATIONS SUR LA QUESTION DES ÎLES FALKLAND (MALVINAS)
Il s’inquiète des activités économiques préjudiciables aux intérêts des peuples des territoires non autonomes
Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a, aujourd’hui, prié1 par un projetde résolution adopté sans vote, les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de reprendre leurs négociations afin de trouver une solution pacifique au conflit de souveraineté sur les Îles Falkland (Malvinas), conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.
Le Comité spécial, dit « des Vingt-Quatre », a également adopté sans vote trois autres textes, deux relatifs à l’« application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux » en général2 et l’autre par les organismes des Nations Unies (ONU)3, puis un troisième mettant en garde contre les « activités économiques et autres préjudiciables aux intérêts des peuples des territoires non autonomes »4.
Par le texte sur la mise en œuvre de la « Déclaration », le Comité engage vivement les Puissances administrantes concernées à prendre des mesures efficaces pour garantir les droits inaliénables des peuples des territoires non autonomes, à savoir leurs droits sur leurs ressources naturelles et leur droit d’être et de rester maîtres de la mise en valeur future de ces ressources.
S’agissant de la mise en œuvre de la Déclaration par les organismes et institutions spécialisées de l’ONU, l’Assemblée générale est invitée à demander aux Puissances administrantes de fournir des informations sur les problèmes environnementaux auxquels se heurtent les territoires non autonomes, dont les effets des catastrophes naturelles, et les moyens de lutter contre le trafic de stupéfiants, le blanchiment d’argent et l’exploitation illégale des ressources marines et autres ressources naturelles.
En adoptant un texte sur les activités préjudiciables aux intérêts des peuples des territoires non autonomes, le Comité recommande à l’Assemblée générale de veiller à ce que les activités économiques menées dans les territoires non autonomes ne nuisent pas aux intérêts des peuples. L’Assemblée générale les engagerait vivement à prendre des mesures efficaces pour sauvegarder et garantir les droits de ces peuples sur leurs ressources naturelles.
Par ailleurs, le Comité a entendu cinq pétitionnaires de l’Île de Guam qui se sont inquiétés des conséquences des activités de l’armée américaine sur la santé de la population. Les membres du Comité ont souhaité le règlement de la question politique de Guam en espérant l’organisation d’un plébiscite dans les cinq ans.
Ce matin, au cours d’un long débat sur la situation des Îles Falkland (Malvinas), les représentants de l’Assemblée législative de territoire non autonome, M. Roger Edwards et M. Dick Sawle, ont regretté que l’appréciation du Comité se fonde sur des considérations historiques fausses. Ils ont affirmé que les Îles Falkland n’avaient jamais fait partie de l’Argentine et qu’aucune population autochtone n’avait jamais été expulsée de ces Îles.
De son côté, le Ministre des affaires étrangères, du commerce international et des cultes de l’Argentine, M. Héctor Timerman, a rappelé que « les îles Malvinas avaient été sous la souveraineté ininterrompue de l’Argentine jusqu’en 1833, date de leur occupation par le Royaume-Uni ». Il a regretté que le Royaume-Uni, en raison des privilèges dont il jouit en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, puisse croire que le conflit militaire de 1982 lui donne des droits spécifiques et l’exonère de ses responsabilités au regard du droit international.
La plupart des délégations intervenues ont appuyé la souveraineté inaliénable et imprescriptible de l’Argentine sur les Îles Falkland (Malvinas), les Îles Sandwich du Sud et les îles de Géorgie du Sud, ainsi que sur les zones maritimes adjacentes.
Les Îles Falkland (Malvinas), territoire non autonome administré par le Royaume-Uni, comprennent deux grandes îles, East Falkland et West Falkland, et des centaines de petites îles, pour une superficie totale d’environ 12 173 kilomètres carrés. Ce territoire est situé dans l’Atlantique Sud, à environ 770 kilomètres au nord-est du cap Horn et 480 kilomètres à l’est de la côte sud-américaine.
Guam est un territoire non autonome administré par les États-Unis. Situé à quelque 2 200 kilomètres au sud de Tokyo et à 6 000 kilomètres au sud-ouest des îles Hawaii, sa superficie est d’environ 540 kilomètres carrés. Selon le recensement de 2000, les Chamorros représentent 37% de la population. L’anglais et le chamorro sont les langues officielles.
Le Comité des Vingt-Quatre reprendra ses travaux ce jeudi, 23 juin, à 15 heures.
QUESTION DES ÎLES FALKLAND (MALVINAS)
Document de travail établi par le Secrétariat ( A/AC.109/2011/14 )
S’agissant du futur statut du territoire, le document de travail indique que le Royaume-Uni maintient sa position selon laquelle il ne pourrait y avoir de négociations sur la souveraineté des Îles Falkland que si leurs habitants le souhaitent. Le Royaume-Uni précise aussi que le Gouvernement des Îles Falkland a le droit de développer une industrie des hydrocarbures dans ses eaux territoriales et relève que l’Argentine a annoncé son intention de se livrer à la prospection d’hydrocarbures dans l’Atlantique Sud; les responsabilités environnementales étant prises très au sérieux par le Gouvernement des Îles Falkland.
Quant au Gouvernement de l’Argentine, il exige le respect desdroits souverains de son pays sur les Îles Malvinas. Il a accusé le Royaume-Uni d’avoir pris des décisions unilatérales d’exploitation des ressources en hydrocarbures, ce qui constitue une déprédation de ressources naturelles qui appartenaient à l’Argentine et créé un risque de catastrophe écologique. Il semble, pense l’Argentine, que le Royaume-Uni peut faire ce qu’il veut puisque personne ne l’oblige à se conformer aux résolutions de l’Assemblée générale du fait qu’il est l’un des membres permanents du Conseil de sécurité et un membre très important de l’OTAN.
M. ROGER EDWARS, Assemblée législative des Îles Falkland, a déclaré que les Îles Falkland n’ont jamais fait partie de l’Argentine et qu’aucune population autochtone n’a jamais été expulsée de ces Îles, contrairement à ce qui a été le cas en Argentine. Il a demandé aux délégations de ne pas adopter le projet de résolution tant qu’il ne contiendra pas une référence au « souhait de la population des Îles Falkland d’exercer son droit à l’autodétermination », pierre angulaire des principes de la Charte des Nations Unies.
Les Îles Falkland sont autonomes, à l’exception des affaires extérieures et de la défense, a rappelé le pétitionnaire. Il a donc regretté que l’Argentine continue d’exercer des pressions sur la communauté internationale et d’imposer des sanctions « agressives » aux Îles Falkland. Les revendications argentines ne sont pas recevables parce qu’elles sont fondées sur des mythes démentis par les faits historiques.
L’Argentine ne prône la décolonisation des Îles Falkland que pour mieux les coloniser, a-t-il estimé. Or, a-t-il argué, nous avons un niveau de vie élevé et nous subsistons depuis 178 ans avec une population de 3 000 personnes d’origine britannique, chilienne, française et russe. Nous sommes pleinement autonomes et nous ne voulons pas que l’Argentine, ni aucun autre pays, nous dicte notre avenir, a-t-il conclu.
M. DICK SAWLE, Assemblée législative des Îles Falkland, a exhorté le Comité à respecter le droit fondamental des Îles Falkland à l’autodétermination. Il a regretté que les Nations Unies, en adoptant leurs résolutions se soient basées sur un discours de 1964 caractérisé par une distorsion de l’histoire, dont le mythe de l’expulsion de la population argentine en 1833.
Il a regretté que le Comité n’ait jamais organisé de visite aux Îles Falkland pour entendre les attentes de la population locale. L’histoire des Falkland est simple: elles n’ont jamais fait partie de l’Argentine et aucune population n’a jamais été expulsée. Nous n’avons pas été importés. Nous avons émigré volontairement pour développer ces Îles, il y a à 178 ans, à l’instar de ce qui s’est passé dans le reste du continent américain.
Le pétitionnaire a regretté la multiplication des actions unilatérales de l’Argentine qui se sont traduites, en novembre 2003, par l’interdiction dans l’espace aérien de l’Argentine de tous les vols charter vers les Îles Falkland. Il a aussi regretté les sanctions contre les sociétés de pêche et pétrolières qui ont des liens avec les Îles Falkland. La seule motivation de l’Argentine, a-t-il accusé, est de perturber notre économie et bloquer notre commerce, par souci d’expansion territoriale.
Mme MARÍA ANGÉLICA VERNET, Historienne, a défendu l’idée que les îles Malvinas appartiennent en réalité à l’Argentine, au regard des évènements qui ont rythmé leur histoire. Son arrière-arrière-grand-père, Luis Vernet, était le premier commandeur politique et militaire de l’archipel et le quatrième représentant de l’autorité argentine depuis l’établissement du premier Gouvernement indépendant en 1810, a-t-elle précisé. « En tant que descendante d’un fondateur pionnier, je suis convaincue de la légitimité de la souveraineté argentine sur les îles Malvinas », a-t-elle dit.
Jusqu’à la conquête du Royaume-Uni en 1833, l’archipel a connu une économie florissante, principalement basée sur la pêche et l’agriculture, a-t-elle soutenu. Elle a souhaité que les bons offices du Comité soient suffisants pour ouvrir un dialogue constructif entre le Royaume-Uni et l’Argentine afin de trouver une solution pacifique qui mette fin à la situation « coloniale » qui prévaut actuellement sur les Îles.
M. ALEJANDRO JACOBO BETTS, Pétitionnaire des îles Malvinas a, après avoir précisé qu’il réside actuellement en Argentine, revendiqué la souveraineté de ce pays sur l’archipel et dénoncé « l’occupation coloniale britannique ». Il a fait remarquer qu’en 2011, il n’y avait aucun parti politique représenté à l’Assemblée législative des îles Malvinas. Les « supposées » 62 nationalités qui représentent près de 30% de la population du territoire ne participent aucunement à la vie politique locale. Les candidats à des postes de l’administration publique n’ont en commun qu’une loyauté sans faille à la Couronne britannique, a-t-il assuré.
M. Betts a estimé qu’il avait suffisamment de raisons de dénoncer une administration coloniale britannique et s’est dit convaincu par les arguments juridiques invoqués par l’Argentine pour défendre ses droits sur cet archipel. Selon lui, reconnaître la souveraineté d’un État autre que l’Argentine sur les îles Malvinas équivaudrait à un acte de « désintégration territoriale » d’un État Membre des Nations Unies.
M. HÉCTOR MARCOS TIMERMAN, Ministre des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l’Argentine, a indiqué que l’Argentine ne renoncera jamais à son droit de souveraineté sur les îles Malvinas et les espaces environnants. Il a rappelé l’importance que constitue la résolution adoptée en 1965 par l’Assemblée générale qui demande des négociations entre le Royaume-Uni et l’Argentine. Il a estimé que l’adoption de 10 résolutions par l’Assemblée générale et de 28 par le Comité spécial après le conflit de 1982 atteste de l’urgence de régler ce différend pour que soient respectés le droit international et les principes du droit à l’autodétermination. Il a regretté que le Royaume-Uni, en raison des privilèges dont il jouit en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, puisse croire que le conflit militaire de 1982 lui donnerait des droits spécifiques et l’exonèrerait de ses responsabilités au regard du droit international.
Il a indiqué qu’après deux tentatives d’invasion de Buenos Aires en 1806 et 1807, le Royaume-Uni a occupé les îles Malvinas par la force après avoir délogé la population argentine de ces Îles en 1833. Il a regretté que l’Argentine ait dû mettre un terme à des activités de coopération qui devenaient non viables parce qu’elles étaient exploitées par le Royaume-Uni pour donner une fausse apparence de légitimité à ses mesures unilatérales. Il a exhorté le Royaume-Uni à revenir à la table des négociations en toute bonne foi.
Adoption de la résolution A/AC.109/2011/L.9
M. PEDRO NUÑEZ MOSQUERA (Cuba) a jugé « admirables » la fermeté et la constance avec lesquelles l’Argentine n’a cessé de revendiquer sa souveraineté sur les îles Malvinas, et tout particulièrement le fait qu’elle l’a fait par le biais de négociations, conformément aux résolutions de l’Assemblée générale et du Comité spécial. Cuba, a-t-il dit, réitère donc son soutien « inconditionnel » à la demande légitime de l’Argentine dans le différend sur le statut de l’archipel et encourage le Royaume-Uni à s’engager dans des négociations de bonne foi.
M. WANG MIN (Chine) a, lui aussi, estimé que les différends territoriaux devraient être réglés par des négociations bilatérales, sur la base des résolutions pertinentes du Comité spécial et de l’Assemblée générale. Il a soutenu le projet de texte présenté aujourd’hui.
M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a appuyé les « bonnes intentions » de l’Argentine, qui souhaite régler le différend par des moyens pacifiques. La présence « robuste » de l’Argentine au sein de toutes les instances intergouvernementales, notamment à la tête du Groupe des 77 et de la Chine, en ce moment même, reflète le respect de ce pays pour les processus de négociation, a estimé le représentant. Il a apporté son soutien au projet de résolution présenté aujourd’hui par le représentant du Chili devant le Comité spécial des Vingt-Quatre.
M. NIKITA Y. ZHUKOV (Fédération de Russie) a appuyé le texte sur la question des Îles Falkland (Malvinas) en soulignant la nécessité de parvenir à une solution mutuellement acceptable par le Royaume-Uni et l’Argentine.
M. HASAN KLEIB (Indonésie) a estimé que des critères uniformes ne peuvent être appliqués à tous les cas de colonisation puisque chaque cas est unique. Il a rappelé que ce différend de souveraineté a fait l’objet de plusieurs résolutions de l’Assemblée générale depuis 1965. Il a appuyé la reprise des négociations entre l’Argentine et le Royaume-Uni pour parvenir à une solution pacifique et mutuellement acceptable.
M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a dit son plein soutien à la juste revendication de l’Argentine en ce qui concerne l’exercice de sa souveraineté sur les îles Malvinas, les Îles Sandwich du Sud et les espaces maritimes environnants. Il a rappelé le mandat de bon office confié par l’Assemblée générale au Secrétaire général pour rapprocher les deux parties. Outre les résolutions des Nations Unies sur la question, a précisé le représentant du Venezuela, il existe aussi de nombreuses déclarations de référence de l’Organisation des États américains (OEA).
M. PABLO SOLÓN (Bolivie) a jugé essentiel de préserver d’une souveraineté et d’une intégrité territoriale violées par l’ingérence du Royaume-Uni. Il a dit que l’intervention militaire ne pouvait conférer aucun droit au Royaume-Uni. Les négociations sont la seule voie acceptable, a-t-il dit, avant de s’opposer aux exercices militaires du Royaume-Uni et à toute exploitation des ressources naturelles appartenant à l’Argentine.
M. DIEGO MOREJÓN (Équateur) s’est déclaré entièrement d’accord avec la position du Ministre argentin et a insisté sur le fait que la souveraineté du Gouvernement de l’Argentine sur les îles Malvinas était parfaitement légitime. Dénonçant l’existence d’une situation coloniale « unique en son genre », il a appelé les deux parties à reprendre des négociations bilatérales.
M. DANILO ROSALES DÍAZ (Nicaragua) a souligné, à son tour, que la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas était parfaitement légitime, rappelant que d’innombrables résolutions des Nations Unies demandent aux deux parties de reprendre le dialogue. Il a dit partager pleinement les propos du Ministre argentin et a jugé regrettable qu’en dépit du temps écoulé, le différend n’ait toujours pas été réglé. Relevant la bonne volonté de l’Argentine, il a dénoncé l’illégalité des décisions prises par le Royaume-Uni et demandé à ce qu’il soit mis fin au colonialisme britannique dans l’Atlantique Sud.
M. JEAN-BAPTISTE AMANGOUA (Côte d’Ivoire) a déclaré qu’il accordait beaucoup d’importance au processus de décolonisation. C’est la raison pour laquelle il a renouvelé son appel à un règlement pacifique et négocié du différend. Il a réitéré son appui au droit des peuples à l’autodétermination et a souhaité que les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni retournent à la table des négociations.
M. OUMAR DAOU (Mali) a déclaré que le Gouvernement du Mali, qui entretient d’excellentes relations à la fois avec l’Argentine et le Royaume-Uni, a toujours préconisé un règlement pacifique du différend. C’est pour cette raison qu’il a invité les deux parties à créer les conditions favorables à la reprise des négociations bilatérales et à engager, sans délai, un dialogue constructif et efficace. Il a appuyé pleinement le projet de résolution présenté et a estimé que le Comité devrait continuer à déployer des efforts soutenus pour ramener les deux parties autour de la table de négociations, afin de trouver dans les meilleurs délais une solution à ce différend, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.
Mme KARGBO Sierra Leone a rappelé que tous les peuples ont droit à l’autodétermination et que nous avons l’obligation de défendre ce principe mais aussi de le reconnaître comme un préalable de l’exercice des droits de l’homme. Elle a exhorté les Gouvernements argentin et britannique à reprendre les négociations pour parvenir à un règlement pacifique, juste et définitif du conflit de souveraineté qui les oppose.
M. JOSÉ ANTONIO DOS SANTOS (Paraguay) au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), a précisé qu’en décembre 2010 les États membres du MERCOSUR réunis au Brésil ont adopté une déclaration par laquelle ils ont dénoncé toute action unilatérale du Royaume-Uni, en particulier les travaux de prospection lancés, en violation de la résolution pertinente de l’Assemblée générale. Il a dit l’engagement de son pays à tout faire pour ne pas faciliter le travail des navires impliqués dans les forages. Il a précisé quela Conférence ibéro-américaine des chefs d’État et de gouvernement, le MERCOSUR, le Groupe de Rio et de l’UNASUR ont notamment déclaré que les tirs de missiles à partir du territoire étaient contraires à la résolution pertinente de l’Assemblée générale. Il a jugé essentielle la reprise des négociations pour parvenir à un règlement pacifique, juste et définitif de ce conflit de souveraineté.
S’exprimant au nom de l’Union des nations d’Amérique du Sud (UNASUR), M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana) a expliqué que l’organisation qu’il représente s’engageait à adopter toutes les mesures règlementaires appropriées pour empêcher l’entrée, dans leurs ports, des navires battant pavillon illicite en provenance des îles Malvinas.
S’exprimant au nom des pays ibéro-américains, M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a déclaré que depuis 1965, l’Assemblée générale avait reconnu l’existence d’un différend entre l’Argentine et le Royaume-Uni et a espéré que les deux parties reprendront les négociations bilatérales dans les meilleurs délais.
M. SÉRGIO RODRIGUES DOS SANTOSBrésil a déclaré qu’une fois de plus, le Comité spécial se saisissait de cette question et a exhorté les deux parties à reprendre leurs négociations pour résoudre de manière pacifique leur différend territorial.
M. JOSE LUIS CANCELA (Uruguay) a appuyé la souveraineté inaliénable et imprescriptible de la République argentine sur les îles Malvinas, les Îles Sandwich du Sud et les îles de Géorgie du Sud, ainsi que sur les zones maritimes adjacentes. Il a précisé que depuis l’adoption de la première résolution en 1965, l’Assemblée générale et le Comité spécial n’ont jamais cessé de rappeler que la question des îles Malvinas était une question coloniale spéciale et particulière qui porte sur un différend de souveraineté entre l’Argentine et le Royaume-Uni.
Il a jugé fondamental que l’Argentine et le Royaume-Uni reprennent les négociations pour trouver un règlement pacifique à ce différend. Il a jugé inacceptable que le Royaume-Uni se lance unilatéralement dans l’exploration pétrolière pour exploiter à terme, les ressources naturelles non renouvelables du plateau continental argentin dans les eaux adjacentes aux îles, ce qui va à l’encontre de la résolution pertinente de l’Assemblée générale et ne tient pas compte de l’opposition « claire et unanime » des pays d’Amérique latine et des Caraïbes.
Le représentant du Pérou a, lui aussi, appuyé la souveraineté inaliénable et imprescriptible de l’Argentine sur les îles Malvinas, les îles Sandwich du Sud et les Îles de Géorgie du Sud, ainsi que sur les zones maritimes adjacentes. Cette position repose sur des critères historiques, géographiques et juridiques, a-t-il dit, en rappelant que l’Argentine a hérité de ces iles dès l’accession à son indépendance. Il a rappelé que le Sommet de l’Amérique latine et des Caraïbes, le Marché commun du Sud (MERCOSUR) et l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR) ont rappelé que l’Assemblée générale avait, en 1976, fait appel aux deux parties pour qu’elles s’abstiennent de prendre des décisions unilatérales.
M. CARLOS ENRIQUE GARCÍA GONZÁLEZ (El Salvador) a déclaré que le différend devrait être réglé dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Argentine. Il a encouragé le Royaume-Uni et l’Argentine à reprendre leurs négociations en vue de trouver une solution juste, durable et pacifique.
Déclarations après l’adoption du texte L.9
La représentante de la Fédération de Russie a confirmé l’attachement de son pays au principe du droit des peuples à l’autodétermination et à l’indépendance. Elle a cependant estimé que le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies accordait trop de temps et de ressources à l’examen de la seule question des territoires non autonomes, au détriment d’autres questions majeures.
La représentante de Grenade a réitéré la position que son pays défend depuis 2003 selon laquelle le Comité se livre à « rituel annuel sans solution ». Citant une maxime swahilie, « si on ne peut pas changer le sens du vent, il faut changer de cap », elle a suggéré que l’on recherche d’autres solutions à ce différend.
APPLICATION DE LA DÉCLARATION SUR L’OCTROI DE L’INDÉPENDANCE AUX PAYS ET AUX PEUPLES COLONIAUX PAR LES INSTITUTIONS SPÉCIALISÉES ET LES ORGANISMES INTERNATIONAUX ASSOCIÉS À L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (A/66/63, E/2011/73 et A/AC.109/2011/L.10)
Rapport du Secrétaire général ( A/66/63 )
Dans ce rapport, le Secrétaire indique que dans une lettre datée du 25 janvier 2011, il a porté la résolution à l’attention de 29 chefs de secrétariat des institutions spécialisées et des autres organismes internationaux, en les invitant à présenter les renseignements demandés. Les résumés des réponses reçues sont reproduits dans le document E/2011/73.
QUESTIONS DES TERRITOIRES NON AUTONOMES D’ANGUILLA, DES BERMUDES, DE GUAM, DES ÎLES CAÏMANES, DES ÎLES TURQUES ET CAÏQUES, DES ÎLES VIERGES AMÉRICAINES, DES ÎLES VIERGES BRITANNIQUES, DE MONTSERRAT, DE PITCAIRN, DE SAINTE-HÉLÈNE ET DES SAMOA AMÉRICAINES
Document de travail établi par le Secrétariat sur Guam ( A/AC.109/2011/15 )
Le document rappelle que Guam est un territoire « organisé », un territoire non incorporé qui est une possession des États-Unis sans en faire partie. Guam tente régulièrement de modifier son statut politique. En 2000, le Parlement de Guam a chargé la Commission électorale de fixer la date d’un référendum sur la décolonisation lors duquel il aurait été demandé aux autochtones du territoire –les Chamorros- de choisir entre le statut d’État de l’Union, l’indépendance et la libre association avec les États-Unis, mais cette initiative est restée sans suite. Sans être exécutoire, cette consultation aurait préparé le terrain en vue de négociations avec la Puissance administrante sur le futur statut politique du territoire. Elle devait avoir lieu le 2 novembre 2004 mais a été reportée parce que les listes électorales n’avaient pas été constituées. Aucune autre démarche n’a été signalée à ce jour.
Pour les États-Unis, lesrelations politiques entre les territoires insulaires et le Gouvernement fédéral constituent des questions internes et ne relèvent donc pas du Comité spécial qui, précise le pays, n’est pas habilité à modifier de quelque façon que ce soit ces relations et qui n’a pas pour mission de faire participer les États-Unis à des négociations sur leur statut.
S’exprimant au nom du Gouverneur de Guam, Mme CLAIRE CALVO, Pétitionnaire, a rappelé qu’en 1944, lorsque les États-Unis avaient repris l’île de Guam qu’ils avaient rétrocédée en 1898, ils ont fait succéder le colonialisme à l’esclavage du Japon. Elle a donc demandé au Comité spécial de prier la Puissance administrante de continuer à transférer des terres aux propriétaires initiaux du territoire et de reconnaître les droits politiques et l’identité culturelle et ethnique du peuple chamorro. La pétitionnaire a également demandé aux États-Unis de prendre toutes les mesures nécessaires pour répondre aux préoccupations du Gouvernement de Guam concernant la question de l’immigration.
M. EDWARD ALVAREZ, Directeur exécutif de la Commission sur la décolonisation du Gouvernement de Guam, a de son côté fait les deux recommandations suivantes: qu’un émissaire du Président des États-Unis facilite l’examen de la question de Guam au Congrès américain et que les Nations Unies exercent une pression sur les États-Unis au travers d’une campagne médiatique internationale destinée à sensibiliser l’opinion publique et sollicitent l’avis de la Cour internationale de Justice (CIJ).
Mme LISALINDA NATIVIDAD, Présidente de la coalition de Guam pour la paix et la justice, a défendu le droit inaliénable à l’autodétermination du peuple chamorro de Guam. Elle a dénoncé la volonté des États-Unis de transférer 8 000 soldats d’Okinawa à Guam sans consulter la population de Guam. Elle a jugé urgent de régler la question du statut politique de Guam pour que de telles exactions ne puissent plus avoir lieu. Elle a regretté que l’ONU n’ait pas, apparemment, l’autorité suffisante de faire changer les choses. Le seul changement que l’on voit dans le dernier document du Ministère de la défense américaine est d’étendre le plan de mise en œuvre.
Elle a indiqué que les Chamorros avaient des taux exceptionnellement élevés de cancer. Elle a dit que l’armée américaine avait pris possession de 33% de l’île de Guam et que cette proportion pourrait atteindre 45% avec la confirmation d’un projet de champ de tir. Elle a invité les Nations Unies à envoyer une équipe de surveillance du plébiscite qui doit avoir lieu à Guam dans les cinq prochaines années.
M. YASUKATSU MATSUSHIMA, Weare LOOCHO, s’est inquiété des conséquences des décisions des Gouvernements des États-Unis et du Japon sur Okinawa et Guam. Il s’est également préoccupé des conséquences du déplacement de 8 500 marines et de 9 000 membres de leurs familles d’Okinawa vers Guam. Il a rappelé que 74% des bases militaires américaines au Japon avaient été concentrées à Okinawa. Il a affirmé que le Gouvernement japonais était complice, en le finançant, du transfert des troupes militaires américaines d’Okinawa vers Guam.
Mme LISA MARIE BAZA, Conscious Living, a rappelé que la relation de Guam avec la Puissance administrante était bel et bien une relation de colonisé à colonisateur. Elle a recommandé de maintenir Guam sur la liste des territoires autonomes jusqu’à ce que son peuple puisse exercer son droit à l’autodétermination. Mme Baza a ensuite recommandé que les Nations Unies fournissent une assistance financière et technique dans le cadre d’une campagne de sensibilisation à un tel droit.
Il serait également nécessaire a-t-elle estimé, de dépêcher une mission sur place pour observer le déroulement du « plébiscite » dans un délai de cinq ans. Si un référendum devait avoir lieu d’ici à cinq ans, la pétitionnaire a souhaité qu’une période de transition soit instaurée avec le soutien du Comité spécial afin de veiller à la pleine intégration de Guam au sein de la famille des Nations Unies et à la réalisation du développement économique de l’Île.
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