En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/4015

La Cinquième Commission examine le financement de la stratégie TIC de l’ONU et la mise en place du progiciel de gestion intégré Umoja

29/11/2011
Assemblée généraleAG/AB/4015
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission    

19e séance – matin                                         


LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LE FINANCEMENT DE LA STRATÉGIE TIC DE L’ONU ET LA MISE EN PLACE

DU PROGICIEL DE GESTION INTÉGRÉ UMOJA


Des délégations s’inquiètent des retards de mise en œuvre

du projet Umoja, pierre angulaire de la réforme de gestion des Nations Unies


La Cinquième Commission a examiné, ce matin, le financement de la mise en place du progiciel de gestion intégré (Umoja) dont l’ensemble du coût est estimé à 315,8 millions de dollars entre 2009 et fin 2015.  Elle a aussi débattu du financement de quatre initiatives de mise en œuvre de la stratégie des technologies de l’information et des communications (TIC).


Le financement de ces deux projets se répartit entre le budget ordinaire (15%), le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix (62%) et le fonds extrabudgétaire (23%). 


Ce débat à été l’occasion pour la plupart des délégations de s’inquiéter des conséquences de deux années de retard dans la mise en place d’Umoja, un progiciel qui doit permettre à l’ensemble du système d’asseoir sur de nouvelles bases la gestion des ressources humaines, financières et matérielles en consolidant la responsabilisation, la transparence et le contrôle interne de toutes les opérations. 


Crédité d’un financement initial de 17,7 millions de dollars en 2009, le processus Umoja doit entrer dans une phase « démarrage » en janvier 2013 et doit être déployé par vague jusque mi-2014, avant d’être suivi par une phase « extension » déployé en deux vagues d’ici à 2015, en permettant à l’ONU d’adopter les Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS).


Présentant le rapport du Secrétaire général sur la mise en place de la stratégie TIC1, le Contrôleur des Nations Unies, Mme María Eugenia Casar, a demandé la création de 14 postes pour un projet d’ensemble pour l’exercice biennal 2012-2013.


Cette stratégie s’appuie sur quatre initiatives transversales chiffrées à 42,8 millions de dollars supplémentaires: « Améliorer la gestion intégrée des TIC »; « Tirer parti des connaissances au moyen des TIC »; « Renforcer la fourniture des services informatiques et télématiques »; « Créer une infrastructure informatique robuste ». 


S’agissant du troisième rapport d’étape du Secrétaire général sur le progiciel de gestion intégré2, Mme Casar a indiqué que 121,3 millions de dollars, sur un total estimé à 315,8 millions de dollars, avaient été dépensés depuis 2009 pour le projet Umoja et que la part de financement provenant du projet de budget biennal 2012-2013 était estimé à 17,8 millions de dollars. 


Le représentant des États-Unis s’est opposé à la demande de crédits supplémentaires de 6,4 millions, ce qui représenterait une augmentation de 8% du budget des TIC estimé à 75,1 millions de dollars pour l’exercice biennal 2012-2013, soit une augmentation de 13% par rapport au budget biennal 2010-2011.  Il a estimé que cette augmentation était difficile à accepter alors que, dans un même temps, les organismes des Nations Unies réduisent leur budget de 3,7% en moyenne.  


Le rapport dont les délégations étaient saisies précise que le but de la stratégie TIC est de permettre à l’ONU de disposer de capacités globales de gestion des moyens informatiques et télématiques et d’une infrastructure efficace et robuste qui l’aideront à mettre en œuvre des programmes et des améliorations stratégiques dans des domaines tels que la gestion des connaissances et la fourniture de services.


Donnant lecture d’un message de la Vice-Secrétaire générale, Mme Asha-Rose Migiro, le Sous-Secrétaire général du Département d’appui aux missions (DAM) et membre du Comité de pilotage d’Umoja, M. Anthony Banbury, a fait état de retours sur investissements de 139 à 220 millions de dollars par rapport aux dépenses actuelles des services administratifs, et ce, tout en observant une application plus stricte des délais et des objectifs de responsabilisation et de meilleurs contrôles internes. 


En dépit des difficultés financières, il a jugé indispensable que soient prises des décisions pouvant garantir une plus grande efficacité tout en assurant des économies futures.  Il a rappelé que les TIC et Umoja formaient la pierre angulaire de la réforme de la gestion de l’ONU.


Présentant le rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB)3, son Président, M. Collen V. Kelapile, a dit qu’il n’était pas convaincu que l’ensemble des activités associées aux quatre initiatives TIC devaient être mises en œuvre en même temps.  Il a recommandé l’approbation de 50% des ressources proposées non liées aux postes, en souhaitant que les quatre initiatives TIC soient mises en œuvre au cours d’une période de quatre ans (2012-2015). 


À l’instar du CCQAB, plusieurs délégations ont invité le Secrétaire général à revoir la hiérarchie des priorités pour chacune des quatre initiatives et à identifier les activités qui peuvent être reportées sans incidence sur l’efficacité d’ensemble. 


Plusieurs ont appuyé la recommandation visant à mener une analyse interne approfondie de tous les facteurs qui ont contribué au retard de la mise en œuvre d’Umoja et d’en tirer toutes les leçons, notamment en définissant les mécanismes de responsabilisation appropriés.


S’exprimant également au nom du Liechtenstein, le représentant de la Suisse a invité le Secrétariat à faire preuve de prudence en lançant de nouvelles initiatives d’envergure dans le domaine des TIC.


La prochaine séance publique de la Cinquième Commission se tiendra le vendredi 2 décembre et sera consacrée à l’examen du financement des Missions de l’ONU en République démocratique du Congo (MONUSCO) et au Soudan (MINUS) et de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei.        


1A/66/94

2A/66/381

3A/66/7/Add.1


PROJET DE BUDGET-PROGRAMME POUR L’EXERCICE BIENNAL 2012-2013


Initiatives relatives aux technologies de l’information et des communications et projet relatif au progiciel de gestion intégré Umoja


Rapport du Secrétaire général sur les Initiatives du Secrétariat de l’ONU relatives aux technologies de l’information et des communications (A/66/94)


Ce rapport répond aux demandes faites par l’Assemblée générale (résolution 64/243) afin que le Secrétaire général continue à mettre en place les progiciels de gestion de la relation client et des contenus dans le cadre du projet de budget biennal 2012-2013. 


Il fournit des renseignements sur l’établissement d’un dispositif unifié de continuité des opérations et de reprise après sinistre qui tire parti de pôles informatiques, dont des éléments sur la révision de quatre initiatives transversales qui sont en cours à l’échelle de l’Organisation, afin de répondre à des besoins institutionnels cruciaux et d’améliorer l’efficacité avec laquelle les programmes informatiques et télématiques du Secrétariat sont exécutés. 


L’annexe I présente le mandat du Bureau des technologies de l’information et des communications (TIC) et le niveau des ressources allouées, l’annexe II, le projet d’organigramme du Bureau des Technologies de l’information et des communications pour l’exercice biennal 2012-2013, l’annexe III, les facteurs dont dépendent les avantages escomptés et l’annexe IV, l’analyse des avantages quantitatifs.


Par ce rapport, l’Assemblée générale est priée d’approuver les quatre initiatives (« Améliorer la gestion intégrée des TIC », « Tirer parti des connaissances au moyen des TIC », « Renforcer la fourniture des services informatiques » et « Créer une infrastructure informatique robuste ») et de prendre note du fait que, dans l’hypothèse où les 14 nouveaux postes proposés pour l’exercice biennal 2012-2013 sont approuvés, l’effet report est estimé à 2 325 600 dollars. 


Le montant total des ressources nécessaires pour l’exercice biennal 2012-2013 estimé à 42 822 500 dollars, serait réparti comme suit: 5 639 100 dollars au titre du budget ordinaire, 6 637 500 au titre du compte d’appui aux opérations de maintien de la paix (OMP) pour l’exercice annuel allant du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012, pour l’ensemble des quatre initiatives; le financement des sommes restant à couvrir estimé à 13 275 000 dollars, sera pris en considération dans le budget du compte d’appui aux OMP pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013; le financement des sommes restant à couvrir à l’avenir, de 6 637 500 dollars, sera pris en considération par le budget annuel 2013-2014 du compte d’appui aux OMP; les fonds extrabudgétaires du coût global de tous les projets pour l’exercice biennal 2012-2013 sont estimés à 9 849 100 dollars. 


En conséquence, l’Assemblée générale est invitée à approuver un crédit de 6 423 400 dollars au titre du budget biennal 2012-2013 et un crédit de 6 637 500 dollars à inscrire au compte d’appui aux OMP pour l’exercice annuel allant du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012.


Ressources nécessaires par source de financement (coût de l’ensemble du projet)


Initiative

Budget ordinaire

Appui aux opérations de maintien de la paix

Fonds extrabudgétaires

Total

Améliorer la gestion des TIC

1 253,1

5 179,4

1 921,4

8 353,9

Tirer parti des connaissances au moyen des TIC


1 723,3


7 123,1


2 642,4


11 488,8

Renforcer la fourniture des services informatiques


1 972,8


8 154,2


3 024,9


13 151,9

Créer une infrastructure informatique robuste


1 474,2


6 093,3


2 260,4


9 827,9

Total

6 423,4

26 550,0

9 849,1

42 822,5


Récapitulatif des ressources nettes nécessaires par source de financement


Source de financement

2012-2013

Budget ordinaire

6 423,4

Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix

26 550,0

Fonds extrabudgétaires

9 849,1

Total

42 822,5


Rapport du Secrétaire général sur le progiciel de gestion intégré (A/66/381)


Ce rapport rend compte des problèmes rencontrés depuis le rapport précédent (A/65/389), expose le plan d’exécution révisé et présente des recommandations à l’attention de l’Assemblée.  Umoja est un progiciel qui sera exploité par tous les services du Secrétariat grâce auquel, moyennant un processus continu de transformation institutionnelle, les services de qualité dont le Secrétariat a besoin pour exécuter des mandats en constante évolution pourront être fournis à bon prix partout dans le monde.  Il assiéra sur de nouvelles bases la gestion des ressources humaines, financières et matérielles; consolidant la responsabilisation, la transparence et le contrôle interne de toutes les opérations en rapport avec ces ressources, il contribuera à la réforme de la gestion; il facilitera la prise de décisions en ce sens que les responsables pourront surveiller et gérer l’emploi des ressources par les divers programmes et opérations et en rendre compte; il étaiera l’application des Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS); il permettra de réaffecter des moyens pour l’exécution d’activités prioritaires et à valeur ajoutée; il offrira la possibilité de disposer d’un système unique qui puisse saisir des données fondamentales, exactes et opportunes sur les ressources.


De grandes avancées ont été obtenues en ce qui concerne l’exécution du projet Umoja depuis son financement initial en 2009.  Des centaines de processus administratifs ont été refondus dans l’ensemble des services.  Alors que l’on passe de la phase de conception à la phase de développement et que la mise en exploitation d’Umoja étant désormais prévue fin 2015, il est proposé de remanier le calendrier initial.


Pour combler les retards et aller plus vite, on a remanié la structure de direction du projet pour mieux en assurer l’exécution.  Le Comité de pilotage d’Umoja s’est accordé sur une mise en place progressive visant à commencer l’exploitation du progiciel de gestion intégré (PGI) par une phase pilote -paragraphe 113 de la résolution 64/243- sans sacrifier l’ambition d’une réforme de la gestion et de la transformation institutionnelle.


La première version du progiciel, connue sous le nom d’Umoja-Démarrage, comportera notamment les fonctionnalités nécessaires à l’application des Normes IPSAS.  Elle sera exploitée à titre expérimental dès janvier 2013, puis déployée progressivement dans des pôles de sites jusqu’à couvrir l’ensemble des services de l’Organisation jusqu’en décembre 2014.  La deuxième version, connue sous le nom d’Umoja-Extension et qui comportera toutes les autres fonctionnalités, sera mise en service en décembre 2015.  Il est à noter que les modules ressources humaines et établissement du budget seront développés dans le cadre d’Umoja-Démarrage, en raison de leur importance pour l’ONU et de la nécessité de remplacer d’urgence les processus et systèmes actuellement exploités.  Ces deux modules seront déployés dès 2014. 


L’annexe I présente le dispositif de gouvernance du projet Umoja, l’annexe II, un calendrier détaillé du plan d’exécution révisé: mise en service d’Umoja-Démarrage (version 1.0) et d’Umoja-Extension (version 2.0) et l’annexe III, un organigramme et répartition des postes pour 2012


Au titre de ce rapport, l’Assemblée générale est invitée à prendre note de l’état d’avancement du projet Umoja et d’approuver les ressources demandées pour l’exercice biennal 2012-2013, d’un montant net de 17 806 300 dollars, représentant la part à imputer au budget ordinaire.  L’Assemblée générale est aussi invitée à noter que les ressources demandées pour l’exercice biennal 2014-2015 pour le projet Umoja s’élève à 13 269 700 dollars et que le montant estimatif à couvrir, soit 56 006 500 dollars, sera imputé au compte d’appui aux opérations de maintien de la paix pour la période commençant le 1er juillet 2012.


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) concernant le financement des technologies de l’information et des communications (TIC) (A/66/7/Add.1)


Le CCQAB recommande que l’Assemblée générale crée un poste D-2 et approuve le recrutement de 7 postes P-4 temporaires afin de doter le Bureau de l’informatique et des communications de capacités supplémentaires pour l’exercice 2012-2013.


Il recommande aussi que l’Assemblée approuve des crédits d’un montant total de 19 969 450 dollars pour l’exercice biennal 2012-2013, soit 50% des ressources autres que celles affectées à des postes, d’un montant prévu de 39 938 900 dollars au titre de la mise en œuvre des activités liées aux initiatives « Améliorer la gestion intégrée des TIC », « Tirer parti des connaissances au moyen des TIC », « Renforcer la fourniture des services informatiques » et « Créer une infrastructure informatique robuste ».


Le CCQAB recommande à l’Assemblée générale de prendre note que, dans l’hypothèse où la création d’un poste D-2 pour l’exercice biennal 2012-2013 serait approuvée, l’effet report est estimé à 217 200 dollars.


Il recommande à l’Assemblée générale de prendre note que le montant total des ressources nécessaires pour l’exercice biennal 2012-2013, qui est estimé à 21 568 450 dollars, serait réparti comme suit: 3 235 268 dollars au titre du budget biennal 2012-2013 (budget ordinaire); 3 343 110 au titre d’un crédit supplémentaire au compte d’appui aux OMP (exercice annuel 2012-2013); et 6 686 220 dollars qui seront pris en considération dans le futur budget du compte d’appui aux OMP pour le même exercice annuel 2012-2013.


Enfin, le financement des sommes restant à couvrir sera pris en considération dans les budgets futurs du compte d’appui, soit un montant estimatif de 3 376 775 dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014; de 67 332 dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015; de 33 666 dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016.


Pour ce qui est des Fonds extrabudgétaires, il est prévu un montant estimatif de 4 960 744 dollars au titre du coût global de tous les projets pour l’exercice biennal 2012-2013.


En conséquence, le CCQAB recommande l’approbation d’un crédit de 3 235 268 dollars au titre du budget biennal 2012-2013, et 3 343 110 dollars au titre du compte d’appui aux OMP pour l’exercice annuel 2012-2013.


Présentation et débat général


Mme CARMEL POWER, de la délégation de l’Union européenne, a rappelé que l’Union continuait d’appuyer les réformes de gestion de l’ONU en vue de sa modernisation et d’une meilleure gestion de ses ressources humaines et budgétaires.  À ce titre, elle a fait part des préoccupations de l’Union européenne face aux retards enregistrés dans la mise en œuvre du progiciel de gestion intégré Umoja, et a appelé le Secrétariat à tout faire pour éviter « d’autres dérapages, dépassements budgétaires et utilisations non productives des ressources ».  Très préoccupée également par le fait qu’Umoja fonctionne sans directeur depuis mai 2011, la déléguée a estimé que cela était trop long pour un projet d’une telle ampleur et d’une telle complexité et a demandé une structure de gouvernance permanente et efficace pour le projet avant le début de la reprise de la soixante-sixième session. 


Abordant ensuite la question de la stratégie des technologies de l’information et des communications (TIC) de l’ONU, elle a fait part des doutes de l’Union européenne quant à la faisabilité des propositions actuelles, et a demandé que l’on refasse une hiérarchie des priorités des quatre projets TIC proposés dans ce contexte.  De plus, elle a souligné la nécessité d’attendre la pleine mise en œuvre du projet Umoja et des Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS) avant d’engager une réforme des TIC.  Fort de ce constat, elle a soutenu la recommandation du CCQAB qui propose de réduire de manière significative la portée de la proposition actuelle en termes de TIC.  Par ailleurs, l’Union européenne souhaite traiter individuellement des projets TIC et des projets Umoja.  S’opposant en outre à une approche fragmentée des demandes budgétaires, l’Union européenne est préoccupée par l’approche actuelle où ces demandes sont présentées sous formes d’ajouts au budget ordinaire.


Mme SHANNON WHITE (Australie), qui s’exprimait également au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ), a réaffirmé que le Groupe soutenait la réforme des technologies de l’information et des communications (TIC) au sein des Nations Unies, ainsi que la mise en œuvre, dans les temps, du progiciel de gestion intégré Umoja.  Le CANZ regrette les retards enregistrés dans la mise en œuvre du progiciel de gestion intégré (PGI), et en particulier les difficultés de « gouvernance » qu’a connues le projet et leur impact négatif sur sa bonne marche.  Le report de date annoncé pour son exécution est, de l’avis du CANZ, dû à une mauvaise gestion du projet.  C’est d’autant plus regrettable que cela a un impact direct sur d’autres projets importants comme la mise en œuvre des Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS), a noté la représentante.


Pour ce qui est de la réforme des TIC au sein de l’Organisation, le Groupe CANZ salue les efforts du Secrétaire général pour la réaliser tout en réduisant les coûts qui y sont attachés.  L’approche révisée doit permettre de parvenir à plus de cohérence et de coordination dans la gestion des activités liées aux TIC des Nations Unies.  À cet égard, le CANZ souhaite une analyse plus détaillée et spécifique des avantages escomptés de la stratégie révisée pour s’assurer que « ces gains seront réalisés dans la limite d’une enveloppe budgétaire appropriée ».


M. MATTIAS DETTLING (Suisse), qui s’exprimait également au nom du Liechtenstein, a fait part de la déception et des préoccupations de ces délégations suite aux graves problèmes rencontrés dans la mise en œuvre du projet Umoja.  Il a partagé l’analyse du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) selon laquelle le retard annoncé de deux ans est le résultat d’échecs et d’insuffisances à différents niveaux.  Au plan de la gestion d’Umoja, le délégué a souligné que le projet était dépourvu d’un dispositif de contrôle susceptible d’atténuer un certain nombre de risques inhérents à ce type de projets.  Quant à la gouvernance du projet, et suite au récent départ imprévu de son Directeur, il a noté que le projet n’avait pas de mécanismes de surveillance qui aurait permis au Comité de pilotage de réagir en temps utile aux multiples problèmes rencontrés.  Par conséquent, la Suisse et le Liechtenstein sont favorables à la recommandation du CCQAB de mener une analyse interne approfondie de tous les facteurs ayant contribué à ce retard et d’en tirer toutes les leçons.


De plus, le Secrétaire général doit examiner la structure de la gouvernance du projet pour clarifier les responsabilités et définir les mécanismes de responsabilisation appropriés, a poursuivi le délégué.  Compte tenu des difficultés qui ont émaillé la mise en œuvre du projet Umoja et le calendrier serré qui est prévu pour le passage aux Normes IPSAS d’ici à 2014, le représentant a estimé que le Secrétariat devrait faire preuve de prudence quand il s’agit de lancer des nouvelles initiatives d’envergure dans le domaine des technologies de l’information et des communications (TIC).  Tout en étant convaincu de l’intérêt des TIC pour l’amélioration de l’efficacité des méthodes de gestion de l’ONU, il compte demander des clarifications sur l’importance et l’étendue des quatre initiatives TIC proposées et étudier dans quelle mesure elles reflètent un besoin immédiat.


M. SUL KYUNG-HOON (République de Corée) s’est dit préoccupé par le report de deux ans de la mise en œuvre du projet Umoja, qui se traduira par des augmentations de coûts et des retards dans l’adoption des Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS).  Il a demandé qu’aucun effort ne soit épargné pour remettre le projet sur les rails dans la limite des crédits approuvés.  Notant que les dépenses annuelles de l’ONU en matière de technologies de l’information et des communications (TIC) s’élevaient à 774 millions de dollars, il s’est étonné que le processus et l’environnement informatiques de l’ONU restaient souvent critiqués en raison du manque de coordination. 


Le représentant a salué les efforts du Secrétaire général en vue de renforcer les TIC et d’assurer des économies sur le long terme tout en améliorant l’efficacité et la responsabilisation à l’échelle du système et en évitant des investissements qui font double emploi.  Dans le souci de parvenir à des gains d’efficacité, le représentant de la République de Corée a appuyé la mise en œuvre des quatre initiatives révisées du Secrétaire général en matière de TIC.


M. AKIHIRO OKOCHI (Japon) s’est dit préoccupé par le retard annoncé de deux ans dans la mise en œuvre du projet Umoja.  Compte tenu du fait que ce projet est essentiel à l’application des Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS), qui ont été acceptées par les États Membres en 2005, et que des ressources de l’ordre de 120 millions de dollars ont dores et déjà été investies, le Japon estime qu’il n’est pas souhaitable d’y renoncer à mi-chemin.  Par conséquent, il faudrait, selon sa délégation, que le Secrétariat concentre ses efforts sur ce projet et fasse en sorte qu’Umoja soit bien en place en 2015 dans la limite de l’enveloppe budgétaire acceptée. 


Pour ce qui est de la proposition concernant les technologies de l’information et des communications, le Japon a rappelé la nécessité d’exercer une discipline budgétaire plus stricte dans le contexte économique actuel.  Ainsi, il souhaite que le Secrétariat accorde la priorité aux projets Umoja et IPSAS et demande des clarifications relatives aux bénéfices attendus des propositions faites dans le cadre de la stratégie TIC de l’ONU, ainsi qu’à leur faisabilité dans le contexte des réformes de gestion majeures engagées par le Secrétariat.


M. JOSEPH TORSELLA (États-Unis) a indiqué que son pays continuait de soutenir la mise en place du progiciel de gestion intégré Umoja, estimant qu’il constituait un fondement de la réforme de gestion de l’ONU.  Néanmoins, il s’est étonné que le troisième rapport d’étape du Secrétaire général sur la question prévoie des réformes correctrices pour des événements qui auraient pu être évités grâce à une meilleure direction du projet.  Il s’est dit inquiet des coûts supplémentaires escomptés.  Il a fait état de statistiques de secteur industriel montrant l’échec de 60% des mises en œuvre de progiciel de gestion intégré.  Selon la société de conseil McKinsey, seuls 5% des projets de gestion intégrés sont un succès total, a-t-il ajouté, en citant trois raisons majeures d’échecs: manque de volonté, mauvaise gestion du projet et erreurs dans les estimations du temps et des efforts nécessaires. 


Il a déclaré qu’avec la démarche révisée, le rôle du Comité de pilotage devait prendre une nouvelle dimension en faisant des efforts pour inculquer le principe de responsabilisation au sein de l’Organisation.  Il a souhaité que la direction du projet puisse s’approprier l’expérience et les connaissances nécessaires pour comprendre la culture de l’ONU au Siège et sur le terrain.  Le nouveau Président du Comité de pilotage doit avoir des pouvoirs larges, a-t-il ajouté, estimant que la nomination du nouveau président du Comité était une question prioritaire qui devait être réglée avant mars 2012 et la reprise de session de la Cinquième Commission.  Notant que la phase Umoja-Démarrage représentait la troisième initiative en trois ans, il a regretté un plan qui ne tienne pas compte d’éventuels imprévus.


Il a souhaité des informations sur tous les risques potentiels et une réévaluation des avantages comparatifs prévus, ainsi qu’une prévision des dépenses associées que le Secrétariat et les opérations de maintien de la paix devront assumer avant la deuxième reprise de session au mois de mai.  Il s’est inquiété qu’aucune analyse financière ne permettait de faire en sorte que le projet révisé d’Umoja puisse être complété dans la limite des ressources initiales prévues, à savoir 315 millions de dollars.   


Pour atteindre l’objectif ambitieux de mise en œuvre d’ici à 2015, le succès global dépend de l’engagement d’un nouveau directeur de projet et une passation de marchés avec une entreprise qui intègre le système.  Le recrutement d’experts spécialisés reste problématique alors que l’on approche de la quatrième année du projet, a regretté le représentant des États-Unis.  Il s’est interrogé sur ses chances de succès alors que l’on entre dans le deuxième exercice biennal d’Umoja. 


S’agissant de la mise en œuvre de la stratégie des technologies de l’information et des communications, il a salué la pertinence des quatre initiatives révisées du Secrétaire général.  Néanmoins, il a dit que les États-Unis ne pouvaient accepter une démarche exigeant des ressources supplémentaires à un moment ou d’autres parties du système et les États démontrent avec succès que l’on peut faire plus avec moins de moyens.  M. Torsella s’est opposé à la demande de crédits supplémentaires de 6,4 millions de dollars, ce qui représenterait une augmentation de 8% du budget des TIC estimé à 75,1 millions de dollars pour l’exercice biennal 2012-2013, soit une augmentation de 13% par rapport au budget biennal 2010-2011.  Le représentant a estimé que cette augmentation des coûts était difficile à accepter alors que, dans un même temps, les organismes des Nations Unies réduisent leur budget en moyenne de 3,7%. 


Pour M. VLADIMIR N.PROKHOROV (Fédération de Russie), il ne fait pas de doute que les technologies de l’information et des communications peuvent jouer un rôle important dans l’amélioration de la gestion de l’ONU.  Fort de ce constat, il a rappelé que le Bureau des TIC avait été établi précisément pour administrer la mise en œuvre des programmes à l’échelon du système tout entier.  Ce Bureau devait notamment éviter la fragmentation des activités relatives aux TIC.  Or, actuellement, on assiste à une présentation fragmentée des demandes budgétaires relatives à la nouvelle stratégie des TIC, a-t-il regretté, jugeant cette situation contraire à une discipline budgétaire. 


S’agissant du projet Umoja, qu’il a qualifié de pierre angulaire de la réforme de la gestion des ressources de l’ONU, le représentant a fait part des préoccupations de sa délégation suite au retard annoncé de deux ans pour sa mise en œuvre, ainsi que face à l’absence d’un directeur du projet depuis mai 2011.  Elle estime que les mesures prises à ce stade sont insuffisantes pour garantir la cohérence dans la mise en œuvre de ce projet.  La délégation demande que le Secrétariat tire les conclusions qui s’imposent et fasse en sorte que ce projet soit réalisé dans les délais impartis et dans la limite de l’enveloppe budgétaire acceptée.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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