En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/4010

Cinquième Commission: des délégations jugent insuffisants les moyens consacrés au développement par le projet de budget 2012-2013

28/10/2011
Assemblée généraleAG/AB/4010
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

14e séance – matin


CINQUIÈME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS JUGENT INSUFFISANTS LES MOYENS CONSACRÉS

AU DÉVELOPPEMENT PAR LE PROJET DE BUDGET 2012-2013


Elles jugent contradictoires les restrictions face à la croissance

du budget des missions politiques spéciales et des contributions volontaires


La plupart des 17 délégations intervenues, ce matin, en Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) a estimé insuffisants les moyens consacrés par le projet de budget 2012-2013 aux activités de développement.  Elles ont regretté l’absence d’équilibre dans les allocations de ressources financières entre les trois piliers de l’Organisation, au détriment des activités de développement. 


Concluant le débat entamé hier, sur la présentation d’un projet de budget biennal 2012-2013 estimé à 5,197 milliard de dollars par le Secrétaire général, de nombreuses délégations ont relevé la contradiction d’imposer des restrictions budgétaires dans un contexte marqué par une augmentation exponentielle depuis 10 ans du budget des missions politiques spéciales qui représente aujourd’hui 1,2 milliard de dollars, soit plus de 20% du budget ordinaire.  Plusieurs autres se sont inquiétées aussi d’une dépendance croissante de l’ONU à l’égard des contributions volontaires. 


Le représentant de Cuba a réclamé un débat transparent de l’Assemblée générale sur la question des missions politiques spéciales, qui servent, selon lui, à soutenir les aventures militaires et les doctrines interventionnistes des pays puissants, dont le but est d’enrichir leurs multinationales et leurs complexes militaro-industriels, et de prendre le contrôle des pays qu’ils envahissent et bombardent.


Selon plusieurs intervenants, les préoccupations des pays en développement doivent recevoir une attention prioritaire.  Dans ce contexte, les représentants de l’Afrique du Sud, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Nigéria ont particulièrement regretté que le poste de conseiller spécial pour l’Afrique, créé en 2003, n’ait toujours pas été pourvu.  Ils ont rappelé que l’Assemblée générale a rejeté par consensus la proposition du Secrétaire général de fusionner le Bureau du conseiller spécial pour l’Afrique et celui des pays les moins avancés (PMA), les petits États insulaires en développement (PIED) et les États sans littoral.  Les délégations des pays africains ont aussi demandé que l’ONU accorde un intérêt soutenu au renforcement des moyens d’action de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et du Bureau du conseiller spécial pour l’Afrique afin de rendre plus efficaces ses activités de plaidoyer en faveur du Nouveau Partenariat pour le développement en Afrique (NEPAD).


L’ensemble des délégations a partagé la nécessité de renforcer la discipline et la transparence budgétaires et d’améliorer la budgétisation axée sur les résultats.  Le représentant de la Chine a espéré que les États Membres parviendront, par le biais de consultations et examens sérieux, à s’entendre sur un niveau rationnel et approprié du budget de l’ONU, tout en assurant l’efficience et la responsabilisation de l’Organisation.  Le représentant de la Fédération de Russie a fait part de son inquiétude, face à un projet de budget estimé à 5,197 milliards de dollars qui est loin d’être définitif et allait encore augmenter de manière considérable en raison de l’actualisation des coûts et de l’ajout de programmes supplémentaires.  Malgré la crise, il faut continuer d’investir dans l’Organisation, a insisté la Norvège, qui a souhaité que l’ONU soit autant préoccupée d’accomplir ses missions que de procéder à des coupes budgétaires et puisse répondre aux défis futurs. 


Dans des remarques de clôture, Mme Angela Kane, Secrétaire générale adjointe à la gestion, a indiqué que la croissance budgétaire de ces dernières années n’était pas seulement attribuable aux missions politiques spéciales, mais aussi à l’inflation et l’affaiblissement du dollar.  Elle a précisé qu’une inflation de 3% se traduisait par une augmentation de 800 millions de dollars sur 10 ans.  Notant l’importance des dépenses afférentes au personnel (salaires, voyages, études), qui représentent 74% des coûts fixes, elle a dit qu’il faudra choisir entre la réduction de postes et la suppression des activités les moins importantes. 


De son côté, Mme Maria Eugenia Casar, Contrôleur de l’ONU, a indiqué que les délégations seront saisies d’un rapport sur les moyens d’absorber les coûts de l’appui aux missions politiques spéciales ainsi que d’un rapport sur l’atténuation des risques liés aux taux de change et à l’inflation.  


Reprenant la parole, le représentant des États-Unis a demandé des précisions sur les coûts de santé et des dépenses médicales du personnel.  Si la représentante de l’Union européenne a demandé des précisions sur les initiatives adoptées pour parvenir à des méthodes plus efficaces d’exécution et l’impact de ces changements sur l’enveloppe budgétaire, celui du Japon a souhaité un rapport distinct sur la méthode d’actualisation des coûts. 


Répondant à une question du représentant de Cuba, Mme Kane a indiqué qu’il n’y a pas eu d’application uniforme de la réduction de budget de 3% en raison de la diversité des situations des bureaux.  Toujours dans le cadre de remarques de clôture, le représentant du Nicaragua a regretté que l’on semble revenir sur le principe adopté il y a trois ans de renforcer le pilier « développement ».  


La prochaine réunion publique de la Cinquième Commission se tiendra mardi 1er novembre à 10 heures en salle de conférence 3.


PROJET DE BUDGET-PROGRAMME POUR L’EXERCICE BIENNAL 2010-2011


Débat général


M. SERGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil) a dit la nécessité de renforcer le rôle, la capacité et l’efficacité du Secrétariat de l’ONU dans le domaine du développement, dont la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le DAES, les commissions régionales et le Compte pour le développement.  Il a regretté que le projet de budget présenté aujourd’hui ne donne pas la priorité aux activités de développement.  Il s’est dit particulièrement troublé par la proposition de suppression de nombreux postes de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC).  Le représentant du Brésil s’est aussi inquiété du niveau très important des budgets des missions politiques spéciales qui ont été multipliés par 10 au cours de la dernière décennie.  Il a jugé contradictoire de demander une réduction du budget ordinaire, alors que l’on voit augmenter les contributions volontaires de 7% pour permettre d’atteindre les niveaux de financement nécessaires à la mise en œuvre des mandats approuvés.  Il a souhaité que les contributions volontaires ne viennent pas remplacer le budget ordinaire, ajoutant que des mesures exceptionnelles doivent être prises en temps de crise.


M. TSUNEO NISHIDA (Japon) a dit que le projet de budget avait comme but d’appuyer les trois piliers des Nations Unies - la paix et la sécurité, le développement et les droits de l’homme, et de mettre en œuvre ses huit priorités.  Il a dit la nécessité de disposer des ressources nécessaires à la mise en œuvre des mandats approuvés par les États Membres.  Néanmoins, notant que les ressources de l’ONU n’étaient pas illimitées, le représentant du Japon a jugé essentiel de fixer des priorités, afin d’utiliser les ressources limitées de la manière la plus efficace possible.  Dans ce contexte, il a salué la volonté du Secrétaire général de réduire le budget 2012-2013 et fait sienne la volonté de faire mieux avec moins.  Il a espéré que l’objectif d’une réduction de 3%, par rapport au niveau budgétaire de 2010-2011, sera atteint.  Par ailleurs, il a félicité le Secrétaire général pour avoir créé un groupe de gestion du changement dans l’objectif d’initier d’autres réformes de l’Organisation.  Il a estimé que les résolutions 41/213 et 42/211, qui imposent que les nouvelles propositions soient sans incidences budgétaires donnent les outils nécessaires pour parvenir à un consensus. 


M. JAKKRIT SRIVALI (Thaïlande), s’alignant sur la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine, s’est inquiété de la réduction du budget, alors que l’ONU, en dépit de la crise économique mondiale, devrait renforcer son rôle dans la coopération internationale et le développement, en particulier dans les pays défavorisés, comme les pays africains, les pays les moins avancés, les petits États insulaires en développement et les pays sans littoral.  


Le représentant de la Thaïlande a souligné le rôle essentiel des commissions régionales pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), citant l’exemple de l’action de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique, dans une zone qui compte 4,1 milliards d’habitants, soit 60% de la population mondiale, et il a réaffirmé la nécessité de financer de manière suffisante les activités de ces commissions.


Le représentant de la Thaïlande a rappelé que la Thaïlande s’acquittait toujours de ses contributions à l’ONU, alors même qu’elle était victime actuellement d’inondations dramatiques, et il a appelé tous les États Membres à en faire autant. 


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a noté l’absence d’équilibre dans les allocations de ressources financières entre les trois piliers de l’Organisation, au détriment des activités de développement.  Il a ensuite apporté le soutien de sa délégation aux propositions du Secrétaire général relatives au renforcement de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine.


Soulignant que l’Afrique demeurait un domaine d’action prioritaire de l’ONU pour l’exercice biennal 2012-2013 conformément à la résolution 65/244 de l’Assemblée générale, il a affirmé que le Secrétaire général devrait veiller à ce que cette question reste centrale dans son agenda.  Les Nations Unies devraient accorder une attention soutenue au renforcement des moyens d’action de la Commission économique pour l’Afrique et du Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique afin de rendre plus efficaces ses activités de plaidoyer en faveur du Nouveau Partenariat pour le développement de Afrique (NEPAD), a-t-il poursuivi.


M. Diallo a ensuite appelé les États Membres à continuer de renforcer les moyens institutionnels et opérationnels du Conseil des droits de l’homme, avant de saluer les actions entreprises pour renforcer le multilinguisme.  Le Secrétaire général devrait anticiper sur ses propositions visant à pallier le départ à la retraite d’un grand nombre de traducteurs et d’interprètes dans les cinq prochaines années, a-t-il affirmé.  En conclusion, il a regretté le caractère dérisoire des crédits prévus au titre du compte pour le développement -l’allocation ne représentant que 0,3% du montant total des crédits du projet de budget– avant de prier le Secrétaire général de proposer de nouvelles modalités de financement dans le contexte de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale.


M. KIM SOOK (République de Corée), notant la réduction du budget programme pour 2012-2013, a félicité le Secrétaire général pour ses efforts de gestion plus rigoureuse, entrepris dans l’esprit de « faire plus avec moins ».  Rappelant que le budget de l’ONU avait doublé en 10 ans, et reconnaissant que l’augmentation répondait pour partie à un accroissement des tâches demandées à l’ONU, le représentant a estimé qu’une augmentation continuelle du budget n’était pas tenable en raison de la crise économique et financière mondiale, d’autant que certains des crédits accordés sont mal utilisés.  Il a exhorté le Secrétaire général à redoubler d’efforts pour renforcer la transparence et la responsabilité de l’Organisation.


Il a attiré l’attention sur la hausse continuelle du budget due à l’actualisation des coûts, pour ajuster le budget à l’inflation et aux variations des taux de change.  Il a estimé que cette actualisation ne devait pas être automatique, notant qu’elle ne l’est d’ailleurs pas dans les budgets nationaux des États Membres, qu’elle n’incitait pas l’Organisation à être plus efficace, et qu’elle devait donc être réexaminée.  Il a suggéré d’utiliser le fonds pour imprévus pour absorber des fluctuations excessives des taux de change.


Soulignant l’importance pour le Secrétariat de répondre aux situations d’urgence, il a soutenu l’initiative du Secrétaire général d’institutionnaliser le pouvoir discrétionnaire limité en matière de dépenses, utilisé depuis 6 ans, et même d’augmenter son niveau.


Il a soutenu les efforts du Secrétaire général pour utiliser davantage les technologies de l’information et des communications, et noté que des investissements appropriés dans ce secteur permettraient d’améliorer l’efficacité de l’Organisation à long terme, notamment au niveau de la gestion, pour résoudre les problèmes de redondances qui sont l’une des causes principales des surcoûts dans les opérations.


M. JOSEPH YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire) a suggéré la création d’un mécanisme concerté au sein des Nations Unies visant à la stabilisation des ressources humaines, financières et matérielles de l’ONU et de l’ensemble du système.  Ce mécanisme s’appuierait essentiellement sur les structures existantes en leur donnant des mandats renforcés visant à éviter que l’Administration de l’ONU ne soit paralysée et ne se retrouve dans l’incapacité de mettre en œuvre les mandats octroyés par les États Membres.  Le processus de budgétisation des Nations Unies devrait faire également l’objet de réformes nécessaires visant, d’une part, à anticiper les conséquences de la crise financière sur la capacité de l’Administration de l’Organisation à mettre en œuvre les mandats et leurs programmes subséquents, et, d’autre part, à accroître la résilience des Nations Unies dans le contexte de la crise financière globale.


La Côte d’Ivoire propose ensuite le déploiement d’un faisceau de réformes institutionnelles et organisationnelles, notamment: la mise en place des Normes comptables internationales pour le secteur public(IPSAS) dans les meilleurs délais; le renforcement des capacités opérationnelles de la fonction audit au sein du système des Nations Unies; une redéfinition du cadre institutionnel de la politique des achats au sein des organisations du système; une amélioration des méthodes de travail des organes délibérants.  « Afin de renforcer la capacité de résilience de l’ONU dans le contexte actuel, il nous semble impératif que les Nations Unies aient une voix qui porte, et qu’elles participent activement aux travaux du G-20, devenu, par la force des choses, le nouveau forum de pilotage de la gouvernance financière et économique internationale », a déclaré M. Bamba.  Il importe donc, au moment où des décisions devront être prises pour la constitution du budget 2012-2013, que les prochains débats s’inspirent de cette approche pragmatique qui consiste à éviter la suppression des emplois.          


M. WANG MIN (Chine) a mis l’accent sur la nécessité de pouvoir disposer d’un appui financier stable et durable, afin de s’assurer de la mise en œuvre de toutes les activités et programmes des Nations Unies.  Il a rappelé que l’ONU en tant que plus importante organisation intergouvernementale du monde, jouait un rôle irremplaçable dans les affaires internationales.  Il a jugé indispensable que la discipline budgétaire soit renforcée et que la budgétisation axée sur les résultats soit améliorée.  Notant que de nombreux points additionnels n’ont pas été ajoutés à ce projet de budget, le représentant de la Chine a espéré que les États Membres parviendront, par le biais de consultations et examens sérieux, à s’entendre sur un niveau rationnel et approprié du budget de l’ONU, tout en assurant l’efficience et la responsabilisation de l’Organisation.  Il a souhaité que les ressources approuvées soient suffisantes pour mettre en œuvre les programmes et activités mandatés par les États Membres.      


M. MORTEN WETLAND (Norvège) a estimé que dans un mode évoluant rapidement, l’ONU devait s’adapter en permanence, réagir aux situations imprévues mais aussi cesser les activités devenues secondaires.  Dans cette optique, il faut donner plus de flexibilité au Secrétariat général pour la gestion, et non moins, mais avec une approche budgétaire basée sur les résultats plutôt que sur le montant des ressources, afin d’augmenter les performances de l’Organisation avec des moyens plus réduits, compte tenu de la crise mondiale.


Malgré cette crise, il faut continuer d’investir dans l’Organisation, et la Cinquième Commission ne doit pas que se soucier de couper le budget de 3,5 ou 7%, mais de comment faire en sorte que l’ONU réussisse à se réformer tout en accomplissant ses missions et puisse répondre aux défis futurs.  La présentation du budget doit être améliorée, avec plus de transparence pour les États Membres, une approche davantage basée sur les résultats, et les mécanismes de contrôle internes doivent être renforcés en priorité.


Selon M. ALEXANDER A. PANKIN (Fédération de Russie), il est indispensable que l’Organisation mène une politique budgétaire responsable en gardant à l’esprit qu’elle doit vivre en fonction de ses moyens.  Il a appelé à des décisions justes, en ajoutant que la pratique des dernières années n’est plus acceptable.  Il a dit qu’il fallait donner à l’ONU les capacités de réaliser les mandats qui ont été décidés par les États Membres.  Il s’est inquiété du fait que le projet de budget estimé à 5,197 milliards de dollars soit loin d’être définitif et allait encore augmenter de manière considérable en raison de l’actualisation des coûts et de l’ajout de programmes supplémentaires.  Si des crédits supplémentaires demandés sont le résultat de décisions des États Membres, une bonne part est aussi due aux initiatives de réforme de Secrétariat, a-t-il noté.  Le représentant russe a cité les crédits supplémentaires attendus au titre des technologies de l’information et de la communication, en faisant sien les préoccupations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires qui a noté une insuffisance d’informations précises sur les conséquences possibles de la réduction d’effectifs dans certains départements et bureaux. 


Le représentant de la Fédération de Russie a regretté la pratique d’une budgétisation fragmentée qui ne permet pas d’évaluer la situation générale de l’ONU en fonction des priorités arrêtées.  C’est pourquoi, il a demandé au Secrétaire général d’utiliser les mécanismes à sa disposition pour éviter une budgétisation fragmentée.  Il a dit que la Russie avait l’intention d’accorder beaucoup d’importance à la gestion des ressources humaines dans le souci de renforcer les capacités humaines de l’ONU.  Il s’est dit très inquiet de la proposition du Secrétaire général de réduire le nombre de postes des services généraux et d’augmenter celui des postes P3 et P4.  Il a estimé que la catégorie des postes de services généraux méritait autant d’attention que les postes de cadre.  Par ailleurs, il a estimé que la réalité économique actuelle exigeait une utilisation plus parcimonieuse des consultants.  


M. ZAMIR AKRAM (Pakistan), s’alignant sur la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que l’un des rôles clefs de l’ONU était de promouvoir des actions de développement pour réduire la pauvreté, améliorer l’éducation et la santé, et qu’il fallait allouer des financements suffisants à ces activités.  Il s’est donc inquiété de la coupe arbitraire de 3% imposée aux directeurs de programmes.


Le représentant du Pakistan s’est aussi inquiété du déséquilibre continu entre les contributions statutaires et volontaires, notamment dans le secteur des droits de l’homme, où le budget proposé pour 2012-2013 indique 147 millions de dollars de ressources ordinaires finançant 344 postes, et 257 millions de  ressources extrabudgétaires finançant 765 postes.  La latitude accordée au Secrétaire général pour la gestion ne doit pas remettre en cause les priorités et les mandats, dont la définition relève des États Membres, et les contributions volontaires doivent être examinées avec la même vigilance que le budget ordinaire.


Le représentant du Pakistan a noté avec intérêt la mise en œuvre du programme d’organisation du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés pour remédier à ses faiblesses et il examinera avec attention les progrès réalisés.


M. MOURAD BENMEHEDI (Algérie) a déclaré soutenir le principe de discipline budgétaire, tout en se déclarant préoccupé par les coupes arbitraires qui ont potentiellement un impact négatif sur la mise en œuvre des mandats et programmes approuvés par les organes intergouvernementaux.  À première vue, la proposition d’allocation de ressources ne répond pas à la priorité de renforcer les capacités de l’Organisation, a-t-il ajouté, estimant qu’il s’agissait là d’une déception pour les pays en développement.  Cette proposition démontre une fois de plus, que le développement n’est pas une priorité en termes financier et humain pour le Secrétariat, a poursuivi le représentant, avant d’appeler à l’ouverture de négociations transparentes et inclusives pour le budget programme 2012-2013.


M. ALSAID (Koweït) a estimé nécessaire de renforcer certains éléments de transparence qui permettront d’assurer que le budget respecte les priorités arrêtées par l’Assemblée générale.  Il a jugé indispensable d’accorder plus de moyens aux activités de développement et aux besoins des pays en développement, en mettant l’accent sur le rôle des commissions régionales.  Il a souligné la nécessité pour les États Membres de régler à temps et dans leur totalité les contributions dues.  Il a souhaité que soit respecté le principe de la répartition géographique lors de l’attribution des postes. 


M. CRAIG LIM (Singapour) a estimé que plus de moyens devaient être consacrés aux activités de développement.  Il a souhaité que les Nations Unies puissent disposer des moyens nécessaires à la mise en œuvre des mandats qui leur ont été confiés.  Alors que le financement des activités de développement reste insuffisant, le représentant de Singapour a noté que le budget des missions politiques spéciales à atteint 1,2 milliard de dollars.  Tout en reconnaissant leur importance, il a constaté que la croissance du budget de ces missions est la principale cause de l’augmentation du budget de l’ONU.  Il a regretté les difficultés faites pour obtenir de faibles moyens supplémentaires pour des activités essentielles liées au développement, alors que la Cinquième Commission est souvent pressée d’approuver des budgets de missions politiques spéciales sans trop de contradiction.  Il a dit que cette situation méritait une urgente correction et s’est réjoui que la résolution 65/259 de l’Assemblée générale invite le Secrétaire général à mener une étude sur les modalités de financement et d’appui en vigueur pour les missions politiques spéciales dans le but de trouver d’autres solutions possibles. 


M. OSCAR LEON GONZALEZ (Cuba) a dénoncé le déséquilibre du budget proposé, le pilier du développement étant la première victime de la coupe arbitraire de 3% réclamée par certains parlements réactionnaires, et il a constaté que le soutien aux pays les plus défavorisés était « sacrifié année après année » par l’ONU, avec notamment des coupes dans les financements des commissions régionales.


Évoquant le poids des missions politiques spéciales qui pèsent pour un quart du budget ordinaire, le représentant de Cuba a refusé de partager le fardeau des aventures militaires et des doctrines interventionnistes des pays puissants, dont le but est d’enrichir leurs multinationales et leurs complexes militaro-industriels, et de prendre le contrôle des pays qu’ils envahissent et bombardent sans pitié.  Il a réclamé un débat démocratique et transparent de l’Assemblée générale sur cette question.


Le représentant de Cuba s’est étonné qu’en dépit de la crise économique mondiale qui sert de prétexte pour diminuer le budget ordinaire, les contributions volontaires aient augmenté de 62% dans le budget biennal 2010-2011, et il a estimé qu’il fallait créer un cadre de gouvernance pour gérer ces ressources extrabudgétaires de manière impartiale et transparente.   


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a souhaité que le poste de conseiller spécial pour l’Afrique créé en 2003, soit pourvu dans les meilleurs délais.  Il a demandé que les Nations Unies fassent concorder leurs programmes avec les priorités du continent africain.  Il a rappelé que les États Membres de l’Assemblée générale ont rejeté par consensus la proposition du Secrétaire général de fusionner le Bureau du conseiller spécial pour l’Afrique avec celui des Pays les Moins avancés (PMA), des petits États insulaires en développement (PEID) et des pays sans littoral.  En outre, il a demandé au Secrétaire général des propositions visant à rectifier les déséquilibres du budget, afin que le pilier développement obtienne l’attention qu’il mérite.    


M. FELIX AYIBANUAH (Nigéria), s’alignant sur les déclarations du Groupe des 77 et de la Chine et du Groupe des États d’Afrique, a appelé à plus d’équilibre dans le budget, et a désapprouvé la tendance croissante à désavantager le pilier du développement pour financer les missions politiques spéciales.


Les appels à la rigueur lancés par certains pays, qui ont orchestré la crise économique, seraient plus convaincants s’ils étaient sincères et objectifs, mais ce n’est pas le cas car les coupes proposées frappent d’abord les programmes de développement mis en train dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment en Afrique, a estimé le représentant du Nigéria.  Le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), doit disposer de ressources suffisantes, a-t-il dit.


Les réformes introduites par le Secrétaire général et approuvées par l’Assemblée générale doivent permettre de mieux accomplir les mandats et non l’inverse, et le Secrétariat doit faire preuve de la plus grande transparence, intégrité et responsabilité dans sa gestion. 


Le représentant du Nigéria a réaffirmé la nécessité d’une meilleure distribution géographique des postes au Secrétariat, en conformité avec la Charte, notant que la tendance actuelle était au contraire défavorable aux pays en développement, au détriment de l’esprit de multilatéralisme et de la cohésion de l’ONU.  Il a demandé au Secrétaire général de pourvoir le poste de conseiller spécial pour l’Afrique, vacant depuis plusieurs années.   


Le représentant du Nigéria s’est dit favorable à une utilisation plus large des technologies de l’information et de la communication dans le travail de l’Organisation, mais à condition que ce soit à coût constant et que les pays en développement, qui ne disposent pas des mêmes infrastructures et des mêmes moyens que les pays riches en la matière, ne soient pas défavorisés.


M. ALWAFI (Arabie saoudite), s’associant à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine, s’est félicité du projet de budget biennal 2012-2013 établi avec circonspection et qui tient compte de l’austérité nécessaire en raison de la crise, mais il s’est cependant déclaré préoccupé par les impacts négatifs des coupes proposées pour la réalisation des mandats de développement, alors que les pays en développement ne sont pas responsables de cette crise.  Il a souhaité que l’ONU achète davantage de fournitures dans les pays en développement pour contribuer à renforcer leurs économies.


Faisant siennes les recommandations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), le représentant de l’Arabie saoudite a appelé le Secrétaire général à une gestion plus efficace, basée sur les résultats.  Il s’est dit favorable à une utilisation renforcée des technologies de l’information et de la communication, avec des ressources supplémentaires, mais sous condition d’une gestion rigoureuse.


Documentation


Rapport du Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit (CCIQA) au sujet du projet de budget-programme du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) pour l’exercice biennal 2012-2013 (A/66/85)


Il incombe au CCAQI d’examiner le projet de budget du BSCI au regard du plan de travail du BSCI et de faire des recommandations à l’Assemblée générale par l’intermédiaire du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).  Le projet de budget-programme du BSCI pour l’exercice biennal 2012-2013 (budget ordinaire) s’élève à 39 millions 25 300 dollars (avant actualisation des coûts), soit une augmentation (0,3%) de 100 300 dollars (476 500 dollars ou 1,2%, après actualisation des coûts) par rapport aux crédits ouverts pour l’exercice 2010-2011.  Le tableau 2 de ce rapport présente le projet de budget ordinaire du BSCI pour l’exercice biennal 2012-2013 par rapport aux crédits ouverts et aux dépenses effectives concernant l’exercice 2008-2009 et aux crédits ouverts pour 2010-2011. 


Étant donné, d’une part, que le BSCI n’a pas encore élaboré de plan pleinement fondé sur le risque et n’a pas encore suffisamment démontré l’élément valeur ajoutée de ses services, et d’autre part qu’il enregistre un nombre important de postes vacants, ainsi qu’en raison des pressions budgétaires sur l’Organisation, le CCIQA ne verrait pas d’objection à ce que l’Assemblée générale décide de soumettre le BSCI aux mêmes réductions budgétaires générales que les autres entités des Nations Unies.  Toutefois, conformément au concept d’indépendance opérationnelle, le CCIQA estime que le Secrétaire général adjoint aux services de contrôle interne devrait être autorisé à décider lui-même de la manière de répartir des réductions de ce genre. 


Rapport du Comité du programme et de la coordination (A/66/16)


En juin 2011, le Comité a examiné le rapport récapitulatif sur les modifications à apporter au plan-programme biennal pour l’aligner sur le budget-programme pour l’exercice biennal 2010-2011 et sur le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2012-2013 (A/66/82).  Il était également saisi du cadre stratégique pour la période 2012-2013 (A/65/6/Rev.1) et des chapitres pertinents du projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2012-2013 [A/66/6 (Sect. 3, 15, 17 et 22)].


Des explications ont été demandées sur les raisons pour lesquelles le rapport récapitulatif du Secrétaire général sur les modifications à apporter au plan-programme biennal pour l’aligner sur le budget-programme pour l’exercice biennal 2010-2011 et sur le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2012-2013 ne prenait pas en compte les modifications du chapitre 16 (Contrôle international des drogues, prévention du crime et du terrorisme et justice pénale) découlant des prévisions révisées comme suite aux résolutions et décisions adoptées par le Conseil économique et social à sa session de fond de 2010, approuvées à la section VII de la résolution 65/259 de l’Assemblée générale.


Rapport du Corps commun d’inspection (CCI) intitulé « Examen de la gestion et de l’administration de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) » (A/66/315; A/66/315/Add.1 et A/66/315/Add.1/Corr.1)


Le CCI a procédé à un examen de la gestion et de l’administration de l’ONUDC en 2010.  Le rapport contient 14 recommandations, un à l’intention des organes directeurs de l’Office, un à l’intention de l’Assemblée générale et 12 à l’intention du Directeur exécutif de l’Office.


L’ONUDC prend acte de l’analyse approfondie réalisée par le Corps commun d’inspection et des recommandations utiles que celui-ci a formulées.  Il prend au sérieux les constatations, qu’il considère comme le fondement d’un programme permettant d’apporter les améliorations nécessaires à ses pratiques en matière de gouvernance, de programmes, de système et d’administration.  Il accepte toutes les recommandations adressées au Directeur exécutif de l’Office à l’exception d’une.


La direction de l’Office a élaboré et adopté un plan d’action détaillé grâce auquel les recommandations acceptées seront mises en œuvre à diverses périodes entre 2011 et 2014.  Des équipes spéciales composées de représentants de chacune des quatre divisions de l’Office ont déjà été mises en place pour gérer la mise en œuvre de ces recommandations.  Leurs travaux sont étroitement coordonnés par le Bureau du Directeur exécutif et la Division de la gestion.


Note du Secrétaire général transmettant le rapport du CCI sur les politiques et les procédures de gestion des fonds d’affectation spéciale au sein des organismes des Nations Unies (A/66/348)


L’objectif de ce rapport est d’examiner les politiques, règles et règlements en vigueur en matière de gestion et d’administration des fonds d’affectation spéciale, de même que les principales tendances qui se dégagent dans les organismes du système des Nations Unies quant au volume global et à l’utilisation de ces fonds, afin de recenser les problèmes particuliers qui se posent dans la gestion de différents types de fonds d’affectation spéciale et les pratiques optimales dans le domaine de l’administration des fonds, dans le but de favoriser une cohérence à l’échelle du système et de renforcer l’efficacité et l’efficience dans la gestion et l’administration de ces fonds.


Le rapport contient 13 recommandations, dont quatre sont adressées aux organes délibérants des organismes du système des Nations Unies, cinq à leurs chefs de secrétariat, trois au Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS) et une aux responsables de l’audit interne des organisations.


Note du Secrétaire général transmettant ses observations, ainsi que celles du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination, sur le rapport du CCI (A/66/348/Add.1)


Les organismes ont dans l’ensemble accepté les recommandations publiées dans le rapport.  Ils ont été nombreux à considérer qu’elles rendraient plus efficaces et rationnelles la gestion et l’administration des fonds d’affectation spéciale.


Les organismes ont appelé l’attention sur plusieurs aspects du rapport dans leurs réponses.  Il ressort notamment de l’examen des recommandations 1 et 2, ils sont convenus que le regroupement des ressources destinées à des fonds d’affectation distincts dans des fonds plus importants, ouverts à des fins plus générales et thématiques, réduirait la fragmentation des ressources.


Rapport sur les activités du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) sur l’examen de la structure organisationnelle du Secrétariat en matière d’information (A/66/180)


Pour l’ensemble du Secrétariat, 2 113 postes sont alloués à la fonction information, soit l’équivalent de 4% du total des effectifs.  La plupart de ces postes –1 571 postes ou 74% du total– font partie du tableau d’effectifs de bureaux hors Siège, par exemple de missions.  La classe des postes varie, la catégorie des services généraux représentant 45% du total, les agents du service mobile, les agents recrutés sur le plan local, les administrateurs recrutés au plan national et les volontaires des Nations Unies 23%, les administrateurs près de 30% et les directeurs près de 2%, tandis qu’un poste de secrétaire général adjoint est réservé au chef du Département de l’information.


Les entités du système ont signalé par ailleurs qu’indépendamment de leurs attributions principales, les titulaires de 130 autres postes, dans les catégories aussi bien des services généraux que des administrateurs, s’occupent d’activités d’information.  Les postes en question sont financés de différentes sources, la majeure partie du financement provenant du budget ordinaire (48,3%), suivi par le budget des opérations de maintien de la paix (38,9%), les ressources extrabudgétaires (12,4%) et le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix (0,4%).  En outre, indépendamment du financement des postes proprement dits, différentes activités liées à l’information, comme la production de programmes de télévision et de programmes vidéo, la traduction et la gestion de sites Web absorbaient environ 50 millions de dollars, toutes sources de financement confondues.


La coordination assurée par le Groupe de la communication des Nations Unies et par d’autres moyens informels a été jugée efficace par les points focaux en ce sens qu’elle permettait d’éviter les chevauchements d’efforts, de gagner du temps et de garantir la cohérence de l’information diffusée.  Tous les points focaux ont souligné qu’il importait de coordonner l’information afin de présenter de façon uniforme l’œuvre menée par l’Organisation des Nations Unies.  Les points focaux ont relevé qu’essentiellement, deux éléments affectaient la coordination des activités d’information au Secrétariat: le fait que les responsabilités et les rôles respectifs en matière d’information n’étaient pas clairement définis; et l’absence de plan stratégique définissant les priorités et les grandes orientations à suivre.


L’examen a mis en relief que la structure organisationnelle en matière d’information était plus vaste que celle du département initialement créé à cette fin.  Étant donné la décentralisation des structures organisationnelles du Secrétariat en matière d’information, les ressources allouées à cette tâche et les difficultés que suscitait la coordination, le moment était manifestement venu de revoir l’approche qui sous-tendait les structures existantes pour définir une vision d’ensemble concernant les rôles des différentes entités participant à la diffusion de l’information et le degré de coordination souhaité.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.