La Cinquième Commission débat de la situation financière de l’ONU qui s’est améliorée en dépit d’un difficile climat financier international
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Cinquième Commission
10e séance – matin
LA CINQUIÈME COMMISSION DÉBAT DE L A SITUATION FINANCIÈRE DE L’ONU QUI S’EST AMÉLIORÉE EN DÉPIT
D’UN DIFFICILE CLIMAT FINANCIER INTERNATIONAL
Elle examine aussi la situation de la Caisse des pensions de l’ONU
dontla valeur du portefeuille a atteint 39 milliards de dollars au 28 septembre 2011
La Cinquième Commission (questions administratives et budgétaires) a examiné ce matin la situation financière de l’Organisation des Nations Unies (budget ordinaire, budget des opérations de maintien de la paix (OMP), plan-cadre d’équipement et tribunaux internationaux), ainsi que la situation de la Caisse des pensions du personnel de l’ONU, dont la valeur du portefeuille atteint 39 milliards de dollars au 28 septembre 2011.
Après avoir entendu, la semaine dernière, un exposé (1) de la Secrétaire générale adjointe au Département de la gestion, Mme Angela Kane, sur la situation financière de l’ONU au 5 octobre 2010, les délégations se sont, dans l’ensemble, félicitées d’une amélioration d’ensemble en dépit d’un difficile climat financier international. Néanmoins, elles ont regretté la persistance de niveaux élevés d’arriérés de paiement, 867 millions au titre du budget ordinaire et 3,3 milliards de dollars au titre des OMP.
Elles ont rappelé que le versement intégral, à temps et sans conditions, des contributions dues est une obligation de la Charte de l’ONU. Le représentant de l’Argentine, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et celui du Chili, au nom du Groupe de Rio, ont regretté que 87,4% des arriérés au budget ordinaire soient le fait d’un seul pays. Ils ont jugé particulièrement surprenant que la plupart des arriérés dus au titre des OMP soient le fait de membres permanents du Conseil de sécurité qui ont une responsabilité spéciale en matière de paix et de sécurité internationales.
Le représentant du Nicaragua a fait remarquer que les arriérés de paiement sont surtout le fait de ceux qui déclarent des guerres dans différentes parties du monde. Sur le même ton, celui de Cuba a regretté que certains souhaitent imposer des coupes budgétaires aux mandats de développement, alors qu’ils consacrent des centaines de millions de dollars au bombardement de civils. Cuba a dénoncé le recours croissant à des contributions volontaires qui, selon lui, constituent une manière détournée d’imposer de nouvelles contraintes au Secrétariat.
Suggérer que nous n’honorons pas nos obligations est faux et absurde, a insisté le représentant des Etats-Unis, en ajoutant que la somme « réputée due » par son pays n’était pas réaliste du fait que le cycle budgétaire des Etats-Unis est très différent de celui de l’ONU. Il a rappelé que les États-Unis avaient contribué à hauteur de 7,5 milliards de dollars au système des Nations Unies en 2010, en contributions statutaires et contributions volontaires, ainsi que 2 milliards de dollars aux opérations de maintien de la paix et aux tribunaux internationaux en 2011, ce qui en faisait le plus gros contributeur.
Présentant le rapport du Comité mixte de la Caisse des pensions (2), sa Présidente Mme C. Nana Yaa Nikoi, a précisé que la valeur de réalisation des actifs de la Caisse était remontée, de son plus bas, à 31,3 milliards de dollars au 31 décembre 2008, à 41,4 milliards de dollars au 31 décembre 2010; mais que toutefois, en raison des tendances récentes du marché, la valeur des actifs était retombée, au 28 septembre 2011, à environ 39,1 milliards de dollars. De son côté, le représentant du Groupe des 77 et de la Chine s´est félicité de la diversification du portefeuille de la Caisse. Il a souligné les possibilités d’investissement dans les pays en développement, et en transition mis en lumière par des études récentes, en mettant l’accent sur les opportunités offertes par les marchés d’Afrique et du Moyen-Orient.
Créée en 1949, la Caisse est administrée par un Comité mixte de 33 membres qui représentent les 23 organisations affiliées, en vue d’assurer aux fonctionnaires des organismes des Nations Unies des prestations de retraite, de décès et d’invalidité et des prestations connexes. Pour l’examen de cette question, la Commission était aussi saisie d’un rapport du Secrétaire général sur les incidences administratives et financières des recommandations figurant dans le rapport du Comité mixte (3)–présenté par M. Lionelito Berridge, Directeur par intérim de la Division de la planification des programmes et du budget- et d’un rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) (4), présenté par son président, M. Collen V. Kelapile.
La prochaine séance plénière de la Cinquième Commission se tiendra vendredi 21 octobre, à 10 heures, en salle de conférence 3.
(1) publié en tant que rapport au document A/66/521;
(2) publié au document A/66/266;
(3) publié au document A/C.5/66/2;
(4) publié au document A/66/7/Add.2.
AMÉLIORATION DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ( A/66/521)
Débat général
Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. SEBASTIÁN DI LUCA (Argentine), relevant le chiffre des arriérés, a constaté que l’essentiel de ceux-ci soit le fait d’un petit nombre de pays et presque d’un seul. Il a jugé particulièrement surprenant que la plupart des arriérés dues au titre des opérations de maintien de la paix (OMP) soient le fait de membres permanents du Conseil de sécurité qui ont une responsabilité spéciale en matière de paix et de sécurité internationales. Il a rappelé que le versement intégral, à temps et sans conditions, des contributions dues est une obligation de la Charte des Nations Unies. Il a exhorté les pays qui en avaient la capacité de verser leur contribution à temps. Il s’est dit encouragé de constater que, d’après les projections révisées, il apparaît à présent que le montant dû par l’ONU aux États Membres qui ont fourni des contingents et du matériel aux OMP sera de l’ordre de 448 millions de dollars d’ici au 31 décembre 2011, comparé à 539 millions de dollars dû au 31 décembre 2010. Néanmoins, il s’est dit très inquiet de cette situation d’arriérés en notant que la plupart des pays fournisseurs de contingents étaient des pays en développement qui n’avaient pas les moyens de maintenir leurs troupes sur le terrain durant de longues périodes sans être remboursés.
Intervenant au nom du Groupe de Rio, Mme MANAHI PAKARATI (Chili) s’est réjouie de certaines améliorations de la situation financière générale de l’ONU par rapport à 2010, ainsi que des prévisions de trésorerie positives pour la fin de l’année. Mais elle s’est inquiétée du montant élevé des arriérés de paiement pour les opérations de maintien de la paix, qui s’élève à 3,3 milliards de dollars, soit 843 millions de plus qu’en octobre 2010. Elle a noté aussi que le montant des contributions non acquittées avait augmenté de 91 millions de dollars, cette année, pour atteindre 867 millions, bien que davantage de pays soient à jour de leurs contributions.
La représentante du Groupe de Rio a exhorté les États Membres à régler leurs contributions dans les délais impartis et sans condition, pour le bon fonctionnement des Nations Unies et elle a déploré, que chaque année, ce soit toujours un seul et même État Membre qui soit responsable de la majeure partie des sommes impayées.
Elle a félicité le Secrétaire général pour les progrès réalisés en matière de remboursement des pays fournisseurs de contingents, en rappelant que plusieurs pays membres du Groupe de Rio étaient des contributeurs de contingents et de matériel au prix de grands sacrifices.
En ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, elle a appelé les pays débiteurs à régler leurs dus et regretté qu’ils ne proposent pas au moins d’échéanciers de paiement. Sur la question du budget des tribunaux internationaux, elle s’est dite préoccupée par l’augmentation de 6 millions de dollars des contributions impayées par rapport à l’an dernier. Enfin sur le plan-cadre d’équipement de rénovation du Siège de l’ONU, elle a incité les États Membres n’ayant pas encore payé toute leur contribution à le faire pour que le plan soit mis en œuvre dans les délais.
Intervenant au nom du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ), Mme LEAH MARCHUK (Canada) s’est félicitée d’une certaine amélioration de la situation financière des Nations Unies en dépit de la mauvaise conjoncture économique, ainsi que de la baisse constante de la dette des Nations Unies envers les pays fournisseurs de contingents pour les opérations de maintien de la paix (OMP).
Mme Marchuk a néanmoins constaté que le solde de trésorerie diminue depuis la fin 2010, et appelé les États Membres à honorer à temps toutes leurs contributions, se déclarant préoccupée des répercussions des arriérés de paiement sur le travail de l’Organisation.
Elle a déploré que le montant des quotes-parts impayées ait augmenté pour toutes les catégories du budget des Nations Unies, ainsi que pour les opérations de maintien de la paix. Elle a qualifié « d’inacceptable » le montant de plus de 3 milliards de dollars d’impayés pour ces opérations, et s’est déclarée préoccupée de la « pratique imprudente » des financements par avances internes des missions.
Elle a exhorté tous les États Membres à remplir leurs obligations financières suivant la Charte et à payer intégralement, dans les temps et sans conditions leurs contributions, et elle a invité ceux qui y sont autorisés à présenter un échéancier de paiement pluriannuel pour remédier à leurs arriérés.
Mme Marchuk a salué les efforts du Secrétaire général pour accroître la rigueur financière de l’Organisation et renforcer le contrôle interne, pour mieux utiliser les ressources disponibles dans l’exécution des mandats convenus.
M. DANILO ROSALES DIAZ (Nicaragua) a dénoncé l’incohérence de la situation financière de l’ONU alors que certains États Membres accumulent des dettes considérables au budget ordinaire de l’ONU et en même temps décaissent des contributions volontaires considérables accompagnées de conditions qui, en fait, faussent les mandats législatifs. Il a regretté que ceux qui entendent compromettre le rôle de l’ONU en réduisant ses moyens alors qu’ils ont dépensé 18 milliards de dollars pour sauver un modèle économique injuste et criminel responsable de la mort de dizaines de millions de personnes chaque année. Il a rappelé que tous les États Membres avaient la responsabilité juridique et partagée de s’acquitter de leur contribution intégralement, à temps et sans conditions. Il a jugé préoccupant le montant total des arriérés de contributions aux opérations de maintien de la paix, s’inquiétant encore plus de constater qu’un pourcentage élevé était dû par ceux qui déclarent des guerres dans différentes parties du monde alors que leur statut de membre permanent du Conseil de sécurité leur impose des responsabilités particulières en matière de maintien de la paix et de sécurité internationales.
Il a déclaré qu’aucun pays ne devait invoquer de prétendues insuffisances de gestion s’il n’est pas en mesure de s’acquitter à temps de ses contributions. Il a, en outre, demandé que l’on mette fin une fois pour toute aux innombrables entraves auxquelles fait face Cuba pour régler ses contributions. Il a estimé que l’heure était venue de tourner cette page du blocus, fruit d’une guerre froide qui devrait être terminée. Il a souhaité que l’on mette en place un compte distinct du budget ordinaire pour les missions politiques spéciales. Il a souhaité que l’on accorde une priorité au remboursement des pays fournisseurs de contingent, en rappelant que la grande majorité d’entre eux étaient des pays en développement. Il a précisé que malgré les difficultés, le Nicaragua s’est acquitté intégralement de sa contribution au budget ordinaire, au budget des tribunaux pénaux et au plan-cadre d’équipement.
M. RASHID BAYAT MOKHTARI (République islamique d’Iran) a rappelé que l’année passée, les comptes bancaires de plusieurs États Membres ayant été clôturés par une banque locale, une décision sans précédent et illégale et en contradiction avec les obligations légales du pays hôte, la Mission permanente de la République islamique d’Iran avait rencontré des difficultés pour son fonctionnement quotidien et pour acquitter ses contributions aux budgets des Nations Unies.
Bien qu’une solution ait été trouvée en juillet à ces problèmes bancaires, des difficultés subsistent et la République islamique d’Iran n’a, à ce jour, pas pu virer aux États-Unis les montants des contributions qu’elle devait aux Nations Unies, alors qu’elle a toujours pris soin auparavant de s’acquitter de ses contributions aux organisations internationales, a expliqué son représentant. Il a indiqué que la République islamique d’Iran travaillait activement à régler ces problèmes, rappelant qu’elle n’en était pas responsable.
M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a dit que son pays s’est fait un devoir, malgré ses problèmes économiques, d’honorer la totalité de ses obligations financières concernant le budget ordinaire, le plan-cadre d’équipement et le financement des tribunaux. S’agissant des quotes-parts aux budgets des opérations de maintien de la paix, il a indiqué que les dispositions appropriées étaient entrain d’être prises par le Gouvernement du Sénégal en vue de procéder à leur règlement. Il a félicité le Secrétaire général pour l’amélioration notable apportée à la gestion des ressources financières et humaines de l’ONU depuis quelques années. Il a souhaité que l’ONU continue d’être gérée selon les normes les plus élevées en matière d’efficience, de transparence et de maîtrise des coûts de fonctionnement et ce, en conformité avec la résolution 64/259 de l’Assemblée générale. Il a mis l’accent sur la nécessité de rembourser à temps les sommes dues aux pays fournisseurs de contingents en notant qu’il apparaît à présent que ce montant sera de l’ordre de 448 millions de dollars en fin d’année. Il a rappelé que la plupart des pays fournisseurs de contingents étaient des pays en développement et qu’il était important que ces pays aux moyens limités puissent être remboursés à temps pour renouveler leurs équipements et renforcer ainsi leurs capacités au service du maintien de la paix.
M. MONDO YAMAMOTO (Japon), rappelant que son pays a toujours honoré ses obligations en matière de paiement, s’est félicité de ce que la trésorerie de tous les comptes de l’ONU soit positive à la fin de l’année, suivant les prévisions, du fait qu’un nombre croissant d’États Membres aient rempli leurs obligations financières, malgré le contexte financier mondial difficile, et que les dettes de l’ONU aux États Membres aient nettement diminué.
Le Japon a réitéré sa demande au Secrétariat général d’utiliser les contributions des États Membres efficacement et suivant les mandats des organisations des Nations Unies, et il a souligné que l’Assemblée générale regarderait avec attention les propositions du Secrétaire général pour établir un niveau de ressources réaliste pour mettre en œuvre ces mandats. Il a appelé les États Membres à parvenir à un consensus sur les propositions budgétaires, à partir d’explications suffisantes du Secrétariat.
M. JOSEPH YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire) s’est félicité d’une amélioration d’ensemble de la situation financière de l’ONU en dépit d’un difficile climat financier international. Néanmoins, il a noté que si la situation financière de l’ONU s’améliore de façon générale, celle des OMP semble être en sursis. Il a regretté que 3 milliards 304 millions de dollars restaient à être recouvrés au 5 octobre 2011, soit 113 millions de plus que l’année dernière à la même date en matière de financement des OMP. Notant qu’uniquement 53 millions de dollars devraient être disponibles au 31 décembre 2011 sur les comptes des OMP, il s’est inquiété de la capacité de financer les opérations d’ici la fin de l’année. Il a insisté pour que les contributions dues, en particulier celles liées aux OMP, soient effectuées pleinement, à temps afin de préserver la paix et la sécurité dans le monde, renforcer le développement et contribuer au respect des droits de l’homme et l’appui aux activités humanitaires.
Par ailleurs, il a précisé que la Côte d’Ivoire a réglé la totalité de ses contributions aux différents budgets de l’ONU au 5 octobre 2011. Cette donne n’est pas fortuite, a précisé le représentant de la Côte d’Ivoire, car elle participe de la nouvelle politique étrangère du Président Alassane Ouattara qui a donné des instructions pour que la Côte d’Ivoire apure tous ses arriérés de contributions dans toutes les organisations internationales. Il a dit la reconnaissance du peuple ivoirien à la communauté internationale qui n’a eu de cesse de le soutenir dans les moments difficiles qu’il a eu à traverser lors des 10 dernières années. Il a insisté que le Président ivoirien de par ses fonctions antérieures, notamment de Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), tient à ce que la Côte d’Ivoire conserve cette tradition d’être à jour de contribution, afin de pouvoir recouvrer pleinement sa place dans la communauté des Nations Unies.
Mme DIANA LEE (Singapour) s’est félicitée de l’amélioration des indicateurs financiers des Nations Unies en 2011 en dépit de la mauvaise conjoncture économique mondiale, notant avec satisfaction que le nombre d’États Membres qui s’étaient acquittés de toutes leurs contributions avait augmenté à 135 à ce jour, soit 15 de plus que l’année passée, et que les montants dus par les Nations Unies aux États Membres avaient diminué à 448 millions de dollars contre 539 millions de dollars. Elle s’est inquiétée cependant de l’augmentation du niveau des contributions non payées, phénomène dû à certains États Membres.
La représentante de Singapour a indiqué comprendre les difficultés financières de certains États Membres en raison de la crise, mais elle a rappelé, à l’instar de la Secrétaire générale adjointe, Mme Angela Kane, que les arriérés de paiement importants relevaient d’un petit nombre d’États Membres et que cette situation était bien connue. Elle a exhorté tous les États Membres à payer intégralement, dans les temps et sans conditions, leurs contributions. Mais elle a appelé aussi l’ONU à rechercher une efficacité accrue dans son fonctionnement, avec une culture axée sur les résultats et la performance, pour remplir ses mandats. Elle a appelé le Secrétariat à poursuivre ses efforts de réforme pour établir une comptabilité plus transparente. Elle a estimé que les priorités devraient être mieux définies pour l’utilisation des ressources allouées à l’ONU, notamment en faveur des actions sur le terrain.
M. JORGE CUMBERBATCH (Cuba) a dit significatif que la grande majorité des arriérés soit le fait d’un seul État Membre qui, par ailleurs, bénéficie de la principale distorsion du barème des quotes-parts. Il a mis l’accent sur les difficultés des pays du monde entier qui sont les victimes d’une crise financière dont ils ne sont pas responsables. Il a jugé surprenant de noter que ceux qui invoquent la crise pour promouvoir des coupes budgétaires arbitraires sont aussi les principaux responsables du fait que les contributions volontaires constituent 59,1% des ressources mises à disposition du Secrétaire général durant l’exercice biennal 2010-2011. Il a noté que, selon les estimations, cette proportion pourrait atteindre 61,97% lors du prochain exercice. Il a précisé que les délibérations relatives au projet de budget 2012-2013 auront lieu à partir de la semaine prochaine, en regrettant que certaines délégations aient l’intention d’imposer des coupes budgétaires aux mandats de développement alors qu’ils consacrent et emploient des centaines de millions de dollars au bombardement de civils. Il a fustigé le recours croissant à des contributions volontaires qui est une manière détournée d’imposer de nouvelles contraintes au Secrétariat. Il a insisté que le pilier du développement de notre Organisation devait être renforcé si nous voulons promouvoir la paix et la sécurité dans le monde.
Par ailleurs, le représentant de Cuba a indiqué que son pays devait effectuer ses virements et transactions par le biais d’un pays tiers en subissant constamment les fluctuations des taux de change. Il a indiqué que des fonds cubains destinés à des organisations internationales ont été gelés à plusieurs reprises, certains libellés en euros. Il a jugé particulièrement honteux que le Gouvernement américain se soit permis en janvier 2011 de geler 4,2 millions de dollars du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et autres maladies infectieuses devant être consacrés à des projets de coopération avec Cuba.
Il a indiqué que les banques suisses, UBS et Crédit Suisse qui détiennent les comptes de la plupart des organisations internationales siégeant à Genève, refusaient depuis 2006 de recevoir des transferts directs d’institutions cubaines, dont le Bureau de la propriété intellectuelle cubain, ce qui est un frein à l’enregistrement ou au renouvellement des brevets et marques cubains auprès de l’OMPI. Il a regretté que ces banques suivent les ordres du Gouvernement des États-Unis en rappelant que l’Assemblée générale a demandé à 19 reprises qu’il soit mis fin au blocus dont son pays est victime.
M. KIM SEO JUNG (République de Corée) s’est félicité de l’amélioration de la situation financière des Nations Unies en dépit de la mauvaise conjoncture économique, ainsi que de la baisse de la dette des Nations Unies envers les États Membres. Il a souligné qu’il était essentiel que les Nations Unies maintiennent leur santé financière pour accomplir leurs mandats, et a rappelé que son gouvernement faisait de gros efforts pour remplir ses obligations.
Le représentant de la République de Corée a constaté que le budget des Nations Unies était en constante augmentation depuis 10 ans, et estimé que cette tendance n’était « pas tenable », compte tenu des difficultés financières des États Membres. Il a déclaré « qu’il était temps » que les Nations Unies trouvent des solutions pour s’acquitter de ses mandats de manière plus efficace. Il a indiqué que son pays avait versé 35 millions de dollars la semaine dernière et allait continuer ses efforts.
M. ALEXANDER A. PANKIN (Fédération de Russie) s’est dit optimiste face à la situation financière d’ensemble de l’ONU. Néanmoins, il s’est inquiété de l’influence négative que peuvent avoir les retards de contributions sur la capacité de l’ONU à remplir ses mandats. Il a dit que les États Membres en mesure d’assumer leurs contributions à temps en cette période financière instable doivent exiger que l’ONU face le mieux en matière de planification budgétaire. Alors que l’on s’attend à une diminution de 91 millions de dollars des sommes dues par l’ONU aux pays fournisseurs de contingents, et de matériel aux missions de maintien de la paix d’ici au 31 décembre 2011 par rapport aux montants dus au 31 décembre 2010, le représentant russe a espéré que cette dynamique positive sera maintenue tout en jugeant qu’il était trop tôt pour s’en réjouir. Il a insisté qu’il était essentiel que toutes les contributions soient versées à temps, dans leur totalité et sans condition, pour permettre à l’ONU de relever ses nombreux défis et appliquer les nombreux projets et mandats décidés par les États Membres.
M. STEPHEN L. LIEBERMAN (États-Unis) a déclaré que le Gouvernement des États-Unis prenait très au sérieux ses obligations internationales en insistant sur les efforts produits par l’administration du Président Obama pour payer entièrement et dans les délais ses contributions aux Nations Unies. Il a estimé que la somme réputée due par les États–Unis n’était pas vraiment réaliste du fait que le cycle budgétaire des États-Unis est très différent de celui de l’ONU. Il a rappelé que les États-Unis avaient contribué à hauteur de 7,5 milliards de dollars au système des Nations Unies en 2010, en contributions statutaires et contributions volontaires, ainsi que 2 milliards de dollars aux opérations de maintien de la paix et aux tribunaux internationaux en 2011, ce qui en faisait le plus gros contributeur. « Suggérer que nous n’honorons pas nos obligations est faux et absurde », a insisté le représentant des États-Unis.
PROJET DE BUDGET-PROGRAMME POUR L’EXERCICE BIENNAL 2012-2013: BUDGET DE LA CAISSE COMMUNE DES PENSIONS DU PERSONNEL DES NATIONS UNIES (A/66/266, A/66/266/CORR.1, A/C.5/66/2 ET A/66/7/ADD.2)
Débat général
Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. SEBÁSTIAN DI LUCA (Argentine) a relevé qu’au 31 décembre 2010, la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies comptait 23 organisations affiliées et, au total, 184 968participants actifs, retraités et autres prestataires, ce qui représentait un accroissement de 7,1% par rapport à la situation au 31 décembre 2008, et il a noté également qu’au cours des 10 dernières années, l’effectif global des participants n’avait cessé de croître, le nombre de cotisants augmentant de 63 % et celui des bénéficiaires de prestations périodiques de 33 %.
Le représentant du Groupe des 77 et de la Chine a aussi constaté que la valeur de réalisation des actifs de la Caisse était remontée de son plus bas, de 31,3 milliards de dollars au 31 décembre 2008, à 41,4 milliards de dollars, au 31 décembre 2010; mais que toutefois, en raison des tendances récentes du marché, la valeur des actifs était retombée, au 28 septembre 2011, à environ 39,1 milliards de dollars.
À l’instar du CCQAB, il s’est félicité de la diversification du portefeuille de la Caisse, soulignant les possibilités d’investissement dans les pays en développement et en transition mis en lumière par des études récentes, citant notamment les opportunités offertes par les marchés d’Afrique et du Moyen-Orient. Il a noté avec satisfaction que la part des placements en actions des marchés émergents avait augmenté et a rappelé que les décisions concernant les investissements devaient être fondées sur les quatre grands critères de sécurité, de rentabilité, de liquidité et de convertibilité, comme l’Assemblée générale en a décidé, notamment à sa soixante-troisième session.
Le représentant du Groupe des 77 et de la Chine a noté avec satisfaction que le montant total des dépenses prévues de l’exercice 2010-2011 de la Caisse s’élève à environ 20 millions de dollars de moins que le budget initialement programmé pour cette période. Faisant sienne la position du CCQAB, il a invité le Comité mixte à améliorer encore la présentation de ses prévisions établies selon les principes de la budgétisation axée sur les résultats, notamment en fournissant des mesures des résultats quantifiables pour tous les indicateurs de succès, et de faire rapport à ce sujet à l’occasion de la présentation du projet de budget pour l’exercice biennal 2014-2015.
Le représentant du Groupe des 77 et de la Chine, s’est inquiété de la perte progressive de la mémoire institutionnelle de la Caisse du fait du grand nombre de départs à la retraite et d’autres départs de fonctionnaires du Secrétariat et il s’est inquiété aussi du taux élevé de vacance des postes, notant que, la Caisse étant un organisme interinstitutions dont le personnel doit avoir des compétences très pointues, souvent acquises grâce à une longue expérience, doit s’efforcer de fonctionner dans le respect des politiques établies en matière de gestion des ressources humaines, ce qui peut poser des difficultés particulières, que ne rencontrent pas normalement d’autres entités.
Le représentant du Groupe des 77 et de la Chine a fait sienne la position du CCQAB approuvant les dispositions proposées par le Comité mixte pour faire passer la Caisse commune des pensions aux Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS) à partir de janvier 2012, et a adopté pour ce faire des mesures comptables transitoires.
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