La Cinquième Commission se félicite de la stabilisation des dépenses liées aux opérations de maintien de la paix après un taux de déploiement « historique »
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Cinquième Commission
Deuxième partie de la reprise de session
33e séance – matin
LA CINQUIÈME COMMISSION SE FÉLICITE DE LA STABILISATION DES DÉPENSES LIÉES AUX OPÉRATIONS
DE MAINTIEN DE LA PAIX APRÈS UN TAUX DE DÉPLOIEMENT « HISTORIQUE »
La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires s’est félicitée, aujourd’hui, de la stabilisation des dépenses liées aux opérations de maintien de la paix (OMP) après une période durant laquelle les taux de déploiement ont atteint des niveaux historiques.
Cette stabilisation est due notamment à la liquidation en cours de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) et à la réduction progressive des effectifs ou la transition dans certaines missions comme au Timor-Leste (MINUT) et au Libéria (MINUL).
La Cinquième Commission examine au cours de cette reprise de session, entamée hier, le financement de l’ensemble des OMP pour le dernier exercice budgétaire -1er juillet 2009-30 juin 2010-, dont les dépenses se sont élevées à 7,5 milliards de dollars, et pour l’exercice en cours -1er juillet 2011-30 juin 2012-, dont le montant prévu pour les dépenses est de 7,6 milliards. La Commission examine également les « questions transversales », questions communes à toutes les opérations.
En 2010, a rappelé Mme Susana Malcorra, Secrétaire générale adjointe de l’ONU à l’appui aux missions outre, aucune nouvelle mission n’a été créée. Les dépenses prévues pour le soutien à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) représenteront la plus grande augmentation pour la période budgétaire 2011-2012; les effectifs des troupes devant passer de 8 000 à 12 000, a indiqué M. Jun Yamazaki, Contrôleur de l’ONU.
Cependant pour la délégation du Japon, le budget proposé pour 2011-2012 représente des gains en efficacité insuffisants, évalués à seulement 24 millions de dollars, alors que l’objectif initial était d’économiser 1% du budget. Notant que l’exercice 2009-2010 a laissé un solde inutilisé de 409 millions de dollars, les délégations de la République de Corée et de la Fédération de Russie ont regretté la tendance à la sous-utilisation des ressources.
Toutes les délégations ont soutenu la mise en œuvre de la Stratégie globale d’appui aux missions, qui a pour but, sur 5 ans, d’accroître la qualité et l’efficacité des services fournis aux missions d’une façon intégrée, responsable et transparente. Elles ont aussi examiné le Plan de financement normalisé de cette Stratégie que propose M. Ban Ki-moon pour la première année de fonctionnement des OMP.
Le représentant du Pakistan, un des principaux pays fournisseurs de contingents avec le Bangladesh, a demandé que les fonds du Plan de financement normalisé soient utilisés de la façon la plus efficace possible et qu’ils fassent l’objet d’un contrôle interne.
En ce qui concerne les coûts liés aux troupes, le Groupe des 77 et de la Chine, suivi par de nombreuses délégations, a émis l’espoir que l’Assemblée générale approuverait une augmentation de ces coûts, dont la dernière révision date de 1992. En outre, le représentant de la Hongrie, au nom de l’Union européenne, a fait siennes les préoccupations de certaines délégations concernant les retards de remboursement aux pays fournisseurs de contingents et de matériel.
La Cinquième Commission tiendra une autre séance plénière jeudi 5 mai, à 10 heures.
ASPECTS ADMINISTRATIFS ET BUDGÉTAIRES DU FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES
Rapport du Secrétaire général sur l’aperçu général du financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies: exécution des budgets de l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010 et budgets pour l’exercice allant du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012 - (A/65/715)
Pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, le montant total des dépenses pour le financement des opérations de maintien de la paix (OMP) s’est établi à 7 576 600 000 dollars, alors que le montant approuvé avait été de 7 980 300 000 dollars, hors contributions volontaires en nature budgétisées.
Par ailleurs, le montant des ressources nécessaires aux OMP pour l’exercice allant du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012 s’élèverait à 7,6 milliards de dollars, hors contributions volontaires en nature budgétisées.
Le Secrétaire général rappelle qu’au cours des 12 derniers mois, plusieurs changements marquants sont intervenus dans le cadre des OMP: la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) est en cours de liquidation; des missions comme la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) se pérennisent et d’autres missions procèdent à une réduction progressive des effectifs ou à une transition comme la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) et la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL). La dynamique du maintien de la paix demeure cependant soutenue.
On dénombre actuellement 13 OMP et une mission politique spéciale, qui réunissent 124 000 militaires, membres du personnel de police et membres du personnel civil. Après une période durant laquelle les taux de déploiement ont atteint des niveaux historiques, on est entré depuis environ un an dans une phase de stabilisation.
Plusieurs OMP se heurtent toujours à des difficultés notables, comme l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) et la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) qui ont rencontré des problèmes notamment pour assurer la protection des civils. En Haïti, le séisme survenu en janvier 2010 a rappelé à quel point la préparation à l’éventualité d’incidents majeurs est nécessaire.
Il est indispensable que les OMP disposent des moyens idoines pour être en mesure de s’acquitter des tâches qui leur sont prescrites. Or, les contraintes budgétaires entraînent une pénurie de moyens et de multiplicateurs de force comme les hélicoptères, les véhicules blindés et les hôpitaux de campagne.
Le Secrétaire général rappelle les efforts menés pour renforcer la capacité de l’ONU de gérer les opérations de maintien de la paix. La stratégie globale d’appui aux missions est l’expression d’un processus de réforme qui s’étalera sur cinq ans. Le but est de transformer la prestation de l’appui sur le terrain, qui ne doit plus être spécifique à telle ou telle mission mais s’inscrire dans le cadre d’une opération planifiée de façon globale et stratégique.
Rapport du Secrétaire général sur l’état d’avancement de la Stratégie globale d’appui aux missions - (A/65/643)
La stratégie n’en étant qu’à ses débuts, il n’est pas encore possible de rendre pleinement compte de son application. Des progrès considérables ont cependant été enregistrés pendant le peu de temps qui s’est écoulé depuis l’adoption de la résolution 64/269, le 24 juin 2010. La première gamme de services (module pour un camp de 200 hommes) est en cours de définition; cinq fonctions pouvant être transférées au Centre mondial de services ont été sélectionnées; un centre régional de services a été ouvert à Entebbe (Ouganda); le Comité directeur de la stratégie globale est entièrement opérationnel et l’établissement du cadre de gestion des ressources humaines se poursuit.
Outre les propositions relatives à un plan de financement normalisé pour la première année de fonctionnement des OMP, d’importantes mesures ont été prises pour renforcer la gestion prévisionnelle des effectifs pour faire face aux besoins des missions.
Rapport du Secrétaire général sur le plan de financement normalisé de la stratégie globale d’appui aux missions (A/65/696)
Le Secrétaire général recommande d’approuver un plan de financement normalisé pour la première année de fonctionnement des OMP. Il recommande en outre de rechercher de nouvelles utilisations à ce plan, en particulier en ce qui concerne le retrait et la liquidation des missions.
Si une décision du Conseil de sécurité concernant la phase de démarrage ou l’élargissement d’une mission de maintien de la paix l’oblige à engager des dépenses, le Secrétaire général recommande de l’autoriser à engager, avec l’assentiment du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), des dépenses d’un montant maximum de 150 millions de dollars, à prélever sur le solde disponible du Fonds de réserve pour les OMP.
Rapport du Secrétaire général sur les opérations aériennes de l’ONU (A/65/738)
Le Secrétaire général rappelle que la flotte aérienne de l’ONU, qui, en 2000/01, comptait 104 appareils pour 15 missions, se compose en 2010/11 de 257 appareils desservant 20 missions. Le coût d’exploitation direct en a donc augmenté de manière exponentielle.
Le Secrétariat présente ici une analyse approfondie des opérations aériennes sous l’angle de la stratégie globale d’appui aux missions et de diverses autres initiatives, afin d’en améliorer l’efficacité et la rentabilité. Il rappelle qu’il a mis en place un solide régime de gestion des risques. Il a entrepris de revoir les clauses de la lettre d’attribution par laquelle les États Membres mettent des appareils à la disposition de l’Organisation, l’objet étant de rémunérer équitablement la fourniture de moyens aériens aux fins des OMP.
Enfin, il a revu les arrangements conclus avec d’autres organismes des Nations Unies afin d’intensifier la coopération en matière d’exécution des opérations aériennes.
Rapport du Secrétaire général sur la formation au maintien de la paix (A/65/644)
Dans ce rapport, le Secrétaire général indique que des normes de formation répondant aux priorités intersectorielles et aux priorités techniques et spécifiques à certains emplois sont actuellement élaborées et mises en œuvre à l’échelle du système grâce au renforcement de la coordination entre le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et le Département de l’appui aux missions (DAM), les États Membres et les opérations hors Siège.
Le Secrétaire général précise que la gestion des informations et des connaissances a permis d’améliorer la disponibilité et la qualité des données sur la formation. Les mécanismes de contrôle et d’évaluation permettront de garantir le respect des normes de formation adaptées et d’améliorer l’appui fourni par les deux départements aux activités de formation au maintien de la paix des États Membres.
Rapport du Secrétaire général sur les dispositions spéciales visant à prévenir l’exploitation et les violences sexuelles (A/65/742)
Le présent rapport contient des données sur les allégations d’exploitation et de violences sexuelles dans le système des Nations Unies entre le 1er janvier et le 31 décembre 2010. Il rend également compte des progrès accomplis dans l’application des normes de conduite de l’Organisation en la matière.
Le nombre d’allégations reçues, qui est passé de 154 en 2009 à 116 en 2010, a nettement diminué. Même si on constate une tendance à la baisse ces trois dernières années, surtout en ce qui concerne le personnel militaire, les allégations relatives aux pires formes de violences sexuelles continuent de représenter plus de 50% du nombre total des allégations signalées.
Toutes les entités ont confirmé avoir pris des mesures pour faire connaître la circulaire du Secrétaire général sur les dispositions spéciales. Avec l’engagement des États Membres, ces cinq dernières années, les structures, les mesures de prévention, ainsi que les activités de sensibilisation et de formation qui ont été mises en place ont contribué aux résultats positifs obtenus jusqu’à présent.
Afin de renforcer les mesures de protection contre l’exploitation et les violences sexuelles, une équipe spéciale placée sous l’autorité du Comité permanent interorganisations a été constituée, dotée d’un mandat de deux ans. Le DAM s’est en outre intéressé de près aux activités des équipes déontologie et discipline et a poursuivi son travail de prévention par la formation et la sensibilisation.
Rapport du CCQAB sur les observations et recommandations relatives aux questions concernant l’ensemble des opérations (A/65/743)
Ce rapport contient les observations et recommandations du CCQAB sur les questions transversales concernant le financement des opérations de maintien de la paix. La section II traite des questions soulevées dans les rapports du Secrétaire général relatifs au maintien de la paix avec, le cas échéant, un renvoi aux commentaires du Comité des commissaires aux comptes (CCC) (A/65/782).
Le CCQAB recommande une nouvelle fois de procéder à l’analyse de la reconfiguration des ressources qui accompagne le passage du maintien à la consolidation de la paix (A/64/660, par. 10).
Rapport du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) sur les opérations de maintien de la paix (A/65/271(Part II))
Ce rapport rend compte des activités de contrôle des opérations de maintien de la paix (OMP) menées par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) entre le 1er janvier et le 31 décembre 2010. Au cours de l’année 2010, le BSCI a publié 195 rapports sur les opérations de paix. Les recommandations qui y sont formulées représentent 46% de celles qu’il a faites pendant cette période. Cette seconde partie du rapport d’activité du Bureau ne traite que des opérations de paix de l’Organisation, soit les activités du DOMP, du DAM, des missions de maintien de la paix relevant de ces départements, et des missions politiques spéciales et missions de consolidation de la paix conduites par le Département des affaires politiques et le DOMP avec l’appui du DAM.
Le chapitre II de ce rapport présente la contribution de trois divisions, avant d’aborder les taux de vacance de postes au sein du BSCI. Le rapport parle de la Division de l’audit interne, de la Division des investigations et de la Division de l’inspection et de l’évaluation. Le rapport présente aussi une classification des résultats du contrôle, ainsi que les résultats du contrôle par département et mission.
Déclarations
M. JORGE ARGÜELLO (Argentine), parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que, même si chaque opération de maintien de la paix (OMP) a son propre mandat et ses propres défis à relever, les résolutions portant sur les questions intersectorielles sont utiles pour guider le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et le Département d’appui aux missions (DAM) sur des questions communes à toutes les opérations. Le représentant a exprimé sa préoccupation quant au retard pris dans l’affectation des ressources à certaines missions déployées notamment en Afrique. Il a voulu que l’on accélère les remboursements dus aux pays contributeurs de troupes.
Le Groupe des 77 et de la Chine espère que l’Assemblée générale approuvera une augmentation des coûts liés aux troupes, a-t-il ajouté. Il s’est inquiété à cet égard du fait que la dernière révision des coûts date de 1992 et qu’elle ait été suivie d’une augmentation ponctuelle en 2002. Comme les pays contributeurs ont du mal à fournir les données requises par l’ONU, il a jugé nécessaire d’améliorer le processus de collecte de ces données.
M. Argüello a en outre réitéré son soutien à la politique de tolérance zéro contre l’exploitation et les abus sexuels au sein du système de l’ONU. Il s’est inquiété de l’augmentation d’allégations impliquant des membres du personnel civil des missions. Il a aussi noté l’augmentation du niveau d’indemnisation du personnel en tenue et a appelé à un mécanisme de réexamen périodique en cas de décès ou d’incapacité, qui prendrait en compte le coût de la vie et les taux d’inflation. Il s’est enfin inquiété de la suppression de certains postes après la réforme des ressources humaines.
Intervenant au nom de l’Union européenne (UE), Mme SHAFER (Hongrie) a estimé que nous ne disposions pas d’assez d’éléments justifiant la nécessité de s’écarter du processus de budgétisation adopté en 2009 par l’Assemblée générale. Elle a souligné l’importance d’un processus décisionnel fondé sur le consensus. Elle a fait siennes les préoccupations de certaines délégations concernant les retards de remboursement des pays fournisseurs de contingent et de matériel. Elle a noté que ces retards constituaient une menace à la viabilité de la participation de certains États Membres aux OMP. L’Union européenne compte aussi, a-t-elle insisté, que certains États Membres apportent davantage de financement, c’est-à-dire un financement plus conforme à ce que représente leur part dans l’économie mondiale. Elle a espéré que la prochaine révision du barème des quotes-parts sera l’occasion d’avancer dans ce domaine.
Intervenant au nom du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ), M. PHILIPPE LAFORTUNE (Canada) a dit que la résolution dite « intersectorielle » est un excellent moyen de promouvoir l’efficience et l’efficacité des OMP, de poursuivre les réformes voulues en matière de gestion et de s’attaquer à des questions thématiques clefs. Comme l’a montré le CCC, la réalisation d’économies demeure un exercice difficile pour le Secrétariat de l’ONU a-t-il dit, en espérant que cette résolution offrira aux États Membres une rare occasion de conseiller le Secrétariat sur les moyens à prendre pour optimiser ses ressources. En ce qui concerne les mesures spéciales de protection contre l’exploitation et les violences sexuelles (EVS), a-t-il ajouté, nous constatons une réduction de cas entre 2006 et 2010.
Le représentant s’est réjoui de la mise en place d’une Stratégie globale d’appui aux missions et des travaux du Département d’appui aux missions (DAM) pour améliorer les capacités logistiques et opérationnelles de l’ONU. En ce qui concerne précisément l’appui aux OMP, le Groupe de CANZ est encouragé par la souplesse manifestée lorsqu’il s’agit d’affecter des ressources aériennes pour soutenir le référendum au Sud-Soudan, a-t-il dit. Il a estimé que ce genre d’exemple souligne clairement la valeur du Centre de contrôle intégré des services de transport et de déplacement, et fait entrevoir la possibilité d’améliorer la souplesse et l’efficience opérationnelles grâce à la régionalisation de certaines fonctions et activités.
Pour les États Membres, a-t-il conclu, il importera de parvenir à un consensus sur les prochains stades de l’élaboration et de la mise en œuvre des éléments constituants de la Stratégie. Par ailleurs, il a jugé intéressante la proposition du Secrétaire général concernant la réponse à donner à la question des comptes des missions fermées, tout en émettant des réserves quant à certains aspects de cette proposition.
M. MARCEL KAEGI (Suisse), qui s’exprimait également au nom du Liechtenstein, a assuré que ces délégations continueront à apporter leur plein soutien à la Stratégie globale d’appui aux missions. Il s’est réjoui de constater qu’elle a déjà permis des améliorations sur le terrain. Le débat qui s’ouvrira sur ce sujet permettra notamment d’en savoir plus sur des activités spécifiques, comme la mise en place de la structure de gouvernance, a-t-il prédit. Il sera aussi intéressant d’avoir un retour sur les expériences du centre régional de services à Entebbe, a-t-il dit. M. Kaegi a en outre espéré en savoir davantage sur les opérations d’évaluation des centres mondial et régional de services d’appui aux missions.
S’agissant de la proposition d’un plan de financement standard pour la première année de fonctionnement des OMP, il a estimé qu’elle présente de nombreux avantages. Ce plan pourrait notamment permettre de faire face au problème de surbudgétisation, tout en protégeant le rôle législatif de l’Assemblée générale. Il a souhaité recevoir des précisions sur le lien entre ce plan et l’utilisation du Fonds de réserve pour les OMP et des stocks de matériel stratégique.
M. SHIN BOO-NAM (République de Corée) a salué les efforts du Secrétaire général pour améliorer l’efficience des budgets des OMP sans sacrifier la capacité de l’ONU de mettre en œuvre ses mandats. Il a appuyé la proposition du Secrétaire général de parvenir à une réduction de 1% des dépenses des missions. Il s’est inquiété que le taux global d’utilisation des crédits ouverts pour l’exercice 2009-2010 se soit élevé à 94,9%, laissant un solde inutilisé de 409 millions de dollars. Il a estimé que cette tendance à la sous-utilisation des ressources appelle le Secrétaire général à mettre en œuvre une discipline financière plus stricte, en allouant des ressources d’une manière plus stratégique et en évitant autant que possible les pratiques de surestimation budgétaire.
Tout en comprenant la difficulté de prévoir de manière précise les besoins des OMP en raison de la volatilité de l’environnement des missions, il a suggéré que le Secrétaire général présente des estimations provisoires pour les 3 à 5 années à venir, en s’appuyant sur la base des missions existantes. Il a jugé qu’une telle pratique pourra servir les discussions à venir sur les moyens d’améliorer la budgétisation des OMP. Il s’est félicité de la souplesse dans la mise en œuvre de laStratégie globale d’appui aux missions. Il a également appuyé les propositions du Secrétaire général pour un « plan de financement normalisé » qui sera essentiel, selon lui, pour accélérer le processus budgétaire lors de la première année d’une OMP et gagner en efficacité dans le déploiement.
M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a expliqué que son pays a joué un rôle clef dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, soulignant sa participation constante pendant plus de 50 ans dans 38 missions de maintien de la paix. Depuis 2006, nous sommes le plus grand pays fournisseur de contingents, avec plus de 10 600 personnes déployées dans neuf missions, ce qui représente 10% du personnel de l’ONU sur le terrain, a-t-il précisé. Le représentant a souligné l’importance des mesures administratives intersectorielles visant à améliorer les services fournis au sein des missions. Notant cependant la difficulté à parvenir à un accord intergouvernemental sur toutes ces questions transversales, il a proposé que la Cinquième Commission n’examine ces questions qu’une fois tous les deux ans.
Le Secrétaire général a relevé les défis importants auxquels continuent de faire face les OMP et nous appuyons les efforts déployés par le DAM dans ce domaine, notamment pour permettre le déploiement d’une mission dans les temps, a poursuivi M. Haroon. Constatant que les agents de la paix doivent jouer des rôles de plus en plus complexes, il a regretté que l’évaluation du coût des troupes soit resté le même depuis 1992. Les Nations Unies constituent la seule organisation multilatérale pouvant poursuivre des objectifs communs de paix et de sécurité mondiales, tout en rationalisant les coûts. Mais les réformes ne peuvent y être réalisées que grâce à un engagement fort et constructif, plutôt que par la diminution des engagements financiers, a estimé le représentant. Il a espéré que certaines questions, comme l’indemnisation pour décès et invalidité, seraient examinées régulièrement.
En ce qui concerne la Stratégie globale d’appui aux missions, M. Haroon a noté le plan de financement normalisé proposé par le Secrétaire général, qui met l’accent sur les défis opérationnels pendant la phase de démarrage d’une mission plutôt que de proposer un budget complet. Mais nous espérons que le modèle de financement fournira des détails donnant l’assurance que ces fonds seront utilisés de la façon la plus efficace, a-t-il ajouté. Il a aussi été favorable à un contrôle des fonctions opérationnelles des OMP depuis le Siège de l’ONU, précisant ne pas appuyer un transfert de toute fonction exigeant une interaction avec les pays fournisseurs de troupes.
M. AKIHIRO OKOCHI (Japon) a constaté que les OMP sont entrées dans une phase de consolidation, tout en appelant à poursuivre les efforts visant à réduire les dépenses dans ce domaine. Des économies doivent pouvoir être réalisées sans porter atteinte à la capacité des missions de mener à bien leurs mandats respectifs, a-t-il tranché. Il faut pour cela rechercher une plus grande efficacité et réexaminer la nécessité de certains postes qui sont restés vacants pendant longtemps, a-t-il suggéré. Comme le souligne le CCQAB, le budget proposé pour 2011-2012 représente des gains en efficacité pour seulement 24 millions de dollars, alors que l’objectif initial était d’économiser 1% du budget.
Ce Comité relève aussi que 239 postes de personnel recruté sur le plan international pour les OMP sont restés vacants pendant plus d’un an. Le représentant du Japon a aussi demandé que les 82,6 millions de dollars résultant de l’harmonisation des conditions d’emploi du personnel sur le terrain soient absorbés par l’abolition de postes et par un plus grand recours au personnel local.
En ce qui concerne la Stratégie globale d’appui aux missions, il a félicité le Secrétariat pour avoir mis en œuvre différentes initiatives dans ce cadre. Il a aussi apprécié le lancement du Centre de contrôle intégré des transports et des déplacements qui aurait permis d’économiser 27 millions de dollars. Il reste cependant beaucoup à faire au cours des cinq années prévues pour la mise en œuvre de la Stratégie, a-t-il ajouté. Il a souhaité, comme le CCQAB, qu’au cas où le centre régional de services se voyait confier d’autres fonctions, les États Membres soient informés des gains en efficacité et des économies espérées.
M. BABOU SENE (Sénégal) a indiqué que le Sénégal veillera toujours à ce que des ressources nécessaires et suffisantes soient affectées à toutes les OMP, particulièrement celles opérant en Afrique. Il a estimé qu’il ne fallait pas négocier les budgets des OMP de manière globale et s’est opposé à toutes coupes budgétaires appliquées uniformément à l’ensemble des OMP. Il a reconnu que l’environnement économique mondial exige, plus encore que par le passé, que les ressources financières soient gérées de manière rationnelle, efficace et efficiente, selon les principes les plus élevés en matière de transparence. Il a souhaité une application rigoureuse des recommandations du CCC concernant la gestion des biens durables et non durables des OMP. Il a aussi souhaité que ces principes soient appliqués à la gestion des achats et des marchés.
Il a invité le Secrétaire général à faire appliquer de manière intelligente le Manuel des achats, afin que les marchés bénéficient à une large gamme de fournisseurs, particulièrement des pays en développement. Il a mis l’accent sur la nécessité de rembourser à temps les pays fournisseurs de contingent et de matériel en espérant que cette session sera l’occasion de parvenir aux compromis nécessaires, afin que le montant total des 230,7 millions de dollars disponibles sur les comptes des OMP fermées soit porté au crédit des États Membres.
M. ALEXANDER PANKIN (Fédération de Russie) a noté que le taux global d’utilisation des crédits ouverts pour l’exercice 2009-2010 s’est élevé à seulement 94,9%, contre 97,2% pour l’exercice 2008/09. Il a espéré que les ajustements nécessaires seront menés à l’avenir pour parvenir à des budgets plus précis. Il a souligné la nécessité, comme le souligne le CCQAB, d’établir une distinction entre les économies et la sous-utilisation des ressources, en notant que la réduction de 3% du budget des OMP entre les exercices 2010-2011 et 2011-2012 est essentiellement due à la fermeture de la MINURCAT et la réduction des effectifs de trois missions. Il s’est félicité du dialogue en cours entre le Secrétariat et son pays sur les éléments clefs de la Stratégie globale d’appui aux missions. Nous nous attendons à débattre plus avant des paramètres de cette Stratégie, a-t-il promis.
Le représentant de la Fédération de Russie a regretté une prolongation inhabituelle des négociations du Comité des 34 qui, selon lui, est liée à un chevauchement inévitable avec les discussions à la Cinquième Commission. Il a jugé essentiel que les mandats de ces deux organes subsidiaires de l’Assemblée générale soient strictement respectés. Il a dit partager certaines propositions du Secrétaire général mais pas toutes.
M. SAUL WEISLEDER (Costa Rica) s’est inquiété de l’augmentation du nombre d’allégations d’abus à l’encontre de mineurs par des agents de maintien de la paix. Il a jugé indispensable que le Secrétaire général prenne toutes les mesures disciplinaires qui s’imposent y compris la destitution de tout fonctionnaire de l’ONU qui s’est rendu coupable de tels abus. Le représentant du Costa Rica s’est particulièrement inquiété du contenu du rapport A/65/742 du Secrétaire général qui regrette l’insuffisance d’informations sur les mesures prises par les États Membres concernant les enquêtes ou les sanctions, ce qui ne permet guère de présenter une analyse statistique approfondie et complète. C’est pourquoi, il a jugé urgent que tous les États Membres adoptent des mesures appropriées en ce domaine en conformité avec la résolution 64/269 de l’Assemblée générale.
M. REN YISHENG (Chine) s’est félicité de la baisse du budget des OMP et a espéré que l’on parviendra à l’avenir à stabiliser le niveau des dépenses. Il a noté que le taux global d’utilisation des crédits ouverts pour l’exercice 2009-2010 s’est élevé à seulement 94,9%, contre 97,2% pour l’exercice 2008/09. Il a estimé que l’existence d’un solde inutilisé de 400 millions de dollars, soit 5,1% du budget démontre la persistance d’un problème de surestimation budgétaire. Il a espéré que le Secrétariat s’appuiera à l’avenir sur des faits, formulera des budgets aussi proches que possible des besoins et soumettra à temps des budgets révisés. Le représentant de la Chine a fait siennes les inquiétudes exprimées par le CCC, le CCQAB et le BSCI concernant des déficiences et problèmes dans le domaine des transports aériens, de la gestion du carburant et des rations, des TIC et de la gestion des biens durables et non durables des OMP.
C’est pourquoi, il a espéré que le Secrétaire général prendra les mesures nécessaires pour renforcer la transparence, le contrôle interne et la gestion financière dans son ensemble, afin d’éviter les fraudes et les gaspillages et d’assurer une utilisation effective des ressources. De la même manière, a-t-il dit, il est essentiel de renforcer la gestion des ressources humaines, de baisser le taux de vacance des postes et de mettre en œuvre les formations nécessaires pour améliorer les compétences et les qualités du personnel de maintien de la paix.
M. ABDUL MOMEN (Bangladesh) a rappelé que son pays participe aux OMP depuis longtemps en tant que pays contributeur de troupes et qu’il fournit actuellement plus de 10 000 Casques bleus déployés sur le terrain. Il a appelé les États Membres à faire preuve de souplesse pour permettre à l’Assemblée générale d’adopter des décisions visant à faciliter le fonctionnement des OMP. Tout en reconnaissant la nécessité de rationaliser les dépenses des missions de maintien de la paix, il a invité à la prudence. M. Momen a expliqué que ce sont les Nations Unies qui fournissent la force de maintien de la paix la plus avantageuse en termes de ressources utilisées. Il a cité des études, comme celle du « think tank » Rand Corporation selon laquelle 87,5% des OMP des Nations Unies ont eu de bons résultats, comparés à d’autres opérations plus chères et dont le taux de réussite n’a été que de 50%.
M. Momen a également souligné la nécessité d’accélérer le remboursement des frais des pays contributeurs de troupes. Il a aussi invité l’Assemblée générale à approuver une augmentation des coûts de ces troupes, dont le montant n’a pas augmenté depuis 1992. Il a enfin apprécié l’augmentation de l’indemnisation du personnel en tenue décidée par l’Assemblée générale, mais a invité à une révision automatique de cette indemnisation en cas de décès et d’invalidité, afin de l’adapter au coût de la vie et à l’inflation.
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