En cours au Siège de l'ONU

AG/11181

Diagnostic contrasté sur les lacunes dans la mise en oeuvre des résolutions et décisions de l’Assemblée générale

01/12/2011
Assemblée généraleAG/11181
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                         

Soixante-sixième session                                   

70e séance plénière – matin


DIAGNOSTIC CONTRASTÉ SUR LES LACUNES DANS LA MISE EN ŒUVRE DES RÉSOLUTIONS

ET DÉCISIONS DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


L’Assemblée générale a réaffirmé avec insistance aujourd’hui son rôle central dans le système des Nations Unies, en tant qu’organe représentatif principal pour la définition des politiques et l’allocation des ressources, alors que les raisons expliquant les lacunes dans la mise en œuvre de ses résolutions et décisions ont fait l’objet d’un diagnostic contrasté.


Dès l’ouverture de la séance, consacrée à la revitalisation de ses travaux, son Président, Nassir Abdulaziz Al-Nasser, a souligné que l’Assemblée générale ne pouvait se restreindre à être un forum de délibération mais devait au contraire proposer des solutions, apporter des réponses et définir des consensus mondiaux sur les questions communes.  Il a déploré que trop de résolutions et de décisions adoptées ne soient jamais mises en œuvre.


Les déficiences sont dues au manque de volonté politique de certains pays, a diagnostiqué le représentant de Cuba, en estimant que la revitalisation de l’Assemblée générale n’est donc pas une question technique mais bien une question essentiellement politique. 


Au contraire, la République de Corée a estimé que la perte de vitalité de l’Assemblée générale était le résultat de défauts opérationnels chroniques.  Il a dénoncé le vote de résolutions répétitives et excessives, en plus de problèmes occasionnels de gestion, et plaidé pour une clause de durée d’application limitée pour les résolutions, une proposition catégoriquement rejetée par son homologue du Pakistan, qui l’a qualifiée de mesure arbitraire, source de division.


La représentante des États-Unis a préconisé de réexaminer les résolutions tous les deux ou trois ans, au lieu de chaque année.  Elle a appelé à éviter de revoter des résolutions dépassées, ce qui détourne l’attention des questions actuelles et sape la crédibilité de l’Assemblée.  Son homologue de l’Union européenne a aussi invité à éviter les doublons, demandant une meilleure définition de l’ordre du jour de l’Assemblée générale et de ses grandes commissions.


Dans ce contexte, de nombreuses délégations ont accusé le Conseil de sécurité d’empiéter sur les prérogatives de l’Assemblée, notamment le représentant de l’Égypte qui a dénoncé des débats sur le développement, le climat ou la santé.   Les « puissances impériales » redoublent d’efforts pour affaiblir « le G-193 », a accusé son homologue du Venezuela.


Les appels au renforcement du Bureau du Président de l’Assemblée générale se sont donc multipliés.  Le Mouvement des non-alignés, représenté aujourd’hui par l’Algérie, a plaidé pour l’augmentation des ressources humaines et budgétaires, afin d’en renforcer, entre autres, la mémoire institutionnelle.


Enfin, les délégations ont voulu davantage de transparence dans le processus de sélection du Secrétaire général; la représentante du Brésil souhaitant que les Membres de l’Assemblée puissent s’entretenir avec les candidats.  L’Assemblée générale doit retrouver toute sa place dans ce processus, a aussi estimé le représentant de l’Inde, alors que les États-Unis ont au contraire jugé que le système actuel n’appelait aucun changement. 


L’Assemblée générale reprendra ses travaux demain, à 10 heures, en se prononçant sur les résolutions et décisions recommandées par sa Première Commission chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale.  Elle tiendra aussi un débat sur l’application des textes issus des grandes conférences des Nations Unies.


APPLICATION DES RÉSOLUTIONS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES; REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Débat commun


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER, Président de l’Assemblée générale, a estimé que plus que jamais, les évènements dans le monde nécessitaient une Assemblée plus forte et plus réactive.  Il a noté que trop de résolutions et de décisions n’étaient jamais mises en œuvre et a jugé que l’Assemblée ne devait pas limiter son rôle à un forum de délibération.  Elle doit devenir un forum de solutions, de réponses aux défis et de mobilisation du consensus mondial sur les questions communes. 


À ce jour, nous avons vu des développements sur plusieurs fronts, a-t-il dit, citant l’élection du Président de l’Assemblée trois mois au moins avant son entrée en fonctions, et sa prérogative de pouvoir organiser des débats thématiques sur des questions d’actualité.  M. Al-Nasser a néanmoins énoncé plusieurs pistes qui permettraient d’améliorer l’efficacité de l’Assemblée. 


Il a notamment prôné pour un rôle politique renforcé du Président afin de développer ses capacités en termes de médiation, et plaidé pour des progrès dans la procédure de nomination du Secrétaire général, ainsi que dans les méthodes de travail de l’Assemblée et l’application de ses résolutions.  La revitalisation de l’Assemblée générale doit être au cœur de la réforme des Nations Unies, a-t-il dit, rappelant son rôle central dans la gouvernance mondiale.  J’ai travaillé très étroitement avec le Secrétaire général pour réunir le Secrétariat et l’Assemblée sur les questions essentielles, a-t-il assuré, évoquant notamment une visite conjointe en Libye. 


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie), au nom du Mouvement des non-alignés, a souligné la nature politique du processus de revitalisation de l’Assemblée générale, en tant qu’organe représentatif principal de définition des politiques au sein du système des Nations Unies.  Ce processus doit donc être conduit de manière inclusive, transparente et efficace.  Il a jugé à cet égard que la reprise de l’évaluation du statut de mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée générale, entamée lors de la dernière session, et une identification claire des causes sous-jacentes derrière toute absence de mise en œuvre étaient de la plus grande importance. 


Le Mouvement des non-alignés souligne la nécessité de respecter pleinement les fonctions et les pouvoirs de chacun des organes des Nations Unies, en particulier l’Assemblée générale, et de maintenir l’équilibre entre eux.  M. Benmehidi a donc enjoint le Conseil de sécurité d’observer strictement toutes les dispositions de la Charte, s’inquiétant des tentatives d’empiètement sur les prérogatives de l’Assemblée générale. 


L’Assemblée a l’autorité et un rôle essentiel de définition du cadre de travail, des principes et des objectifs du système des Nations Unies, ainsi que de leurs nombreux organes, institutions et programmes.  Le représentant a insisté sur l’autorité absolue de l’Assemblée pour allouer ou réattribuer les ressources financières et humaines, nommer les hauts responsables du Secrétariat et pour gérer les opérations de maintien de la paix.  Le Mouvement des non-alignés s’opposera à toute tentative de diminuer le rôle ou de minimiser les résultats de l’Assemblée générale, a averti le représentant.


Notant que même si les prérogatives du Président de l’Assemblée générale n’ont pas changé, son rôle et ses activités ont évolué vers une présence internationale et une participation plus active à un grand nombre de questions, il a rappelé la nécessité de garantir les ressources adéquates à cette évolution, à la fois en termes de ressources financières et de ressources humaines.  Un effort particulier doit être fait dans l’application des résolutions visant à réexaminer le budget du Bureau du Président.  Enfin, M. Benmehidi a plaidé pour une sélection du Secrétaire général plus transparente, et une pleine mise en œuvre des résolutions sur le sujet dès le prochain processus de sélection. 


M. IOANNIS VRAILAS, Union européenne, a insisté sur l’importance de veiller à la mise en œuvre de toutes les résolutions de l’Assemblée générale, notamment celles qui traitent de la revitalisation de ses travaux.  Il s’est félicité à ce titre de la création prochaine, en vertu de la résolution 65/315, du Groupe de travail spécial.  Il a salué l’organisation de débats thématiques et leur aspect interactif et a invité le Président de l’Assemblée générale à envisager, lorsqu’il serait approprié, que ces débats débouchent sur des résultats.  


M. Vrailas a ensuite insisté sur la nécessité d’améliorer la transparence et la coopération entre les principaux organes de l’ONU, estimant notamment que l’Assemblée générale profiterait d’être informée des réunions entre les Présidents de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social (ECOSOC).  Le représentant a également réclamé une meilleure rationalisation des programmes de travail de l’Assemblée générale et de ses principales commissions.  Il conviendrait d’examiner la « biennalisation » ou la « triennalisation » de certaines questions ainsi que leur regroupement ou élimination, s’est-il expliqué.


M. LESTER DELGADO SÁNCHEZ (Cuba) a souhaité que le Groupe de travail spécial contribue au renforcement du rôle de l’Assemblée générale comme organe principal de l’ONU.  La revitalisation des travaux est une question de la plus haute importance et le principal obstacle en est l’absence de volonté politique de certains États qui continuent à imposer leurs critères.  La revitalisation, a-t-il insisté, n’est pas une question d’ordre technique, mais essentiellement d’ordre politique.  Les travaux sur cette matière ne peuvent se limiter à des discours.  La revitalisation est fondamentale pour parvenir à une véritable réforme des Nations Unies, a-t-il tranché. 


Mme ROSEMARY DICARLO(États-Unis) a insisté sur la rationalisation des travaux de l’Assemblée, souhaitant que ses résolutions soient réexaminées tous les deux ou trois ans, au lieu de chaque année.  L’adoption de résolutions sur des questions dépassées réduit la crédibilité de l’Assemblée.  Il faut une coopération renforcée entre les différents organes des Nations Unies, un élément fondamental pour supprimer les doublons.  Elle a, en revanche, estimé que la procédure de sélection du Secrétaire général ne devrait pas être changée.  Conformons-nous à ce qui est prévu par la Charte, a-t-elle dit.


M. LE HOAI TRUNG (Viet Nam), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est(ANASE), a, compte tenu des défis à relever dans les domaines de la paix, de la sécurité, des développements socioéconomiques, des changements climatiques, de la sécurité alimentaire et de l’affaiblissement des ressources naturelles et énergétiques, jugé essentiel de réformer l’Organisation pour la rendre plus efficace. 


La revitalisation des travaux doit souligner le rôle crucial de l’Assemblée générale, en tant que principal organe délibérant et représentatif des Nations Unies.  L’Assemblée doit devenir le principal forum de débat, où les États Membres peuvent discuter, échanger, dialoguer et prendre ensemble des décisions sur toutes les questions d’intérêt commun, dont le règlement pacifique des différends et des conflits.  La revitalisation des travaux de l’Assemblée doit s’accompagner de réformes dans les autres organes des Nations Unies et des agences.  Le représentant a souhaité une meilleure coordination entre l’Assemblée, le Conseil de sécurité et l’ECOSOC.


M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) a rappelé que 17 résolutions portant sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale avaient été adoptées depuis 1993 et a regretté que ces textes n’aient été que partiellement mis en œuvre, faute de volonté politique.  Le premier pas à franchir est d’assurer la mise en œuvre « honnête » de ces résolutions, a-t-il estimé.  Le représentant a dénoncé l’empiètement du Conseil de sécurité sur les travaux de l’Assemblée générale, critiquant les réunions sur les changements climatiques, les maladies ou encore le trafic de drogues et de personnes.  Il a engagé le Groupe de travail spécial à identifier les domaines d’empiètement lors de ses prochaines délibérations.


M. Abdelaziz a poussé l’Assemblée générale à jouer un rôle plus proactif face aux défis émergents, notamment ceux qui mettent en péril la paix et la sécurité internationales.  Il l’a appelée à adopter des mesures appropriées lorsque le Conseil de sécurité ne répond pas à des situations de génocide, de crimes contre l’humanité, de violation du droit international humanitaire ou encore d’hostilités continues. 


Le représentant a voulu la poursuite des débats thématiques inclusifs et interactifs et une plus grande interaction avec la société civile, les organisations non gouvernementales (ONG) et le secteur privé.  M. Abdelaziz a aussi évoqué l’importance de veiller à l’efficacité du Bureau du Président de l’Assemblée générale, en renforçant notamment sa mémoire institutionnelle.  Le Président doit continuer à être élu trois mois avant l’ouverture de la nouvelle session; et la Cinquième Commission ainsi que le CCQAB doivent réexaminer l’allocation des ressources à ce Bureau.


S’agissant de la nomination du Secrétaire général, le représentant a appelé l’Assemblée à veiller à la transparence, à la responsabilisation et à la concurrence dans le processus.  L’Assemblée, a-t-il dit, doit s’impliquer davantage.  Il a aussi réclamé une meilleure coordination entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité lorsqu’il s’agit d’accueillir de nouveaux États Membres à l’ONU.


M. YANG TAO (Chine) a rappelé que l’Assemblée devait renforcer son efficacité afin de mieux répondre aux défis actuels, conformément aux attentes des pays du monde, en particulier les pays en développement.  La revitalisation de cet organe est un élément essentiel de la réforme des Nations Unies, a-t-il dit.  Concernant le maintien de la paix, la Chine appuie un renforcement de la coordination avec le Conseil de sécurité, dans le cadre des dispositions de la Charte.  Le représentant a aussi voulu de nouvelles synergies avec le G-20.  Pour renforcer son autorité, a conclu le représentant, l’Assemblée doit améliorer ses méthodes de travail en se concentrant sur des approches qui permettront une plus grande mise en œuvre des résolutions. 


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a souligné qu’une meilleure volonté politique des pays était essentielle pour faire progresser les efforts collectifs de revitalisation.  La situation actuelle n’est pas liée à un manque de résolutions ou de décisions de l’ONU sur ce sujet mais bien à la lenteur dans leur mise en œuvre.


À cet égard, il a souhaité que le Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux poursuive et intensifie ses efforts pour identifier les moyens nécessaires pour renforcer le rôle et l’autorité de l’Assemblée.  Il a dit attendre une mise à jour des contraintes dans la mise en œuvre des résolutions pertinentes.  L’amélioration des méthodes de travail de l’Assemblée et de ses grandes commissions demeure une question importante.


Le représentant a estimé qu’il était vital que les principaux organes des Nations Unies et les institutions de l’ONU maintiennent des relations équilibrées et qu’ils travaillent ensemble dans les limites de leur mandat respectif.  S’agissant de la procédure de sélection et de désignation du Secrétaire général, il a réclamé une interaction substantielle des candidats avec l’Assemblée.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a estimé que les principaux organes de l’ONU devaient être complémentaires.  S’assurer que chaque organe fonctionne en vertu de la Charte ne suffit pas, il faut promouvoir davantage de coordination et de collaboration entre eux, a-t-elle affirmé, appelant notamment l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, l’ECOSOC, le Conseil des droits de l’homme et la Commission de consolidation de la paix à travailler de manière intégrée.  La représentante a également appelé à l’amélioration de l’interaction entre les États Membres et le Secrétariat.  Un dialogue direct plus fréquent entre l’Assemblée générale et les mécanismes internes de coordination, notamment le Conseil des chefs de secrétariat représenterait un pas important, a-t-elle notamment estimé.


Mme Dunlop s’est attardée sur la nécessité de renforcer le Bureau du Président de l’Assemblée et d’améliorer les procédures de transition entre les présidences.  Elle a ensuite appelé les États Membres à faire preuve de suffisamment de volonté politique pour éliminer les obstacles à la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée générale.  La représentante du Brésil a par ailleurs estimé que l’ensemble des États Membres devaient avoir la possibilité de s’entretenir avec les candidats au poste de Secrétaire général.  Elle s’est dite favorable à une participation plus directe de l’Assemblée générale au processus de sélection, de nomination et de confirmation des dirigeants des principaux fonds, programmes et agences de l’ONU.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a déclaré que si la revitalisation de l’Assemblée générale figurait sur Facebook, elle serait souvent commentée, mais probablement consignée à la catégorie des évènements dont le statut ne serait mis à jour qu’une fois par an.  Il a estimé, par exemple, que les principaux pays contributeurs de troupes auraient un rôle « extrêmement utile » à jouer au sein de l’ONU, mais qu’ils ne pouvaient le faire puisque l’ONU n’avait toujours pas été réformée de manière à refléter les réalités mondiales actuelles. 


L’Assemblée ne pourra être revitalisée que lorsque son rôle de principal organe délibérant, représentatif et politique sera respecté « dans la lettre et dans l’esprit » de la Charte.  Il s’est félicité du fait que la résolution 65/315 ait réussi à mettre en exergue certaines des principales étapes à franchir, mais a néanmoins estimé qu’il restait encore beaucoup à faire.


M. Puri a jugé particulièrement important que le Conseil de sécurité n’empiète pas sur le mandat de l’Assemblée générale en s’adonnant à des interprétations « extrêmement larges et permissives » de ce qui représente une menace à la paix et à la sécurité internationales et des situations qui l’autorisent à agir en vertu du Chapitre VII.  L’Assemblée, a aussi argué le représentant, devrait avoir plus de voix dans la sélection du Secrétaire général.  Puisque c’est l’Assemblée qui a limité elle-même son propre rôle à cet égard, c’est à elle d’user de tous les moyens pour retrouver sa place dans ce processus.


Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) a estimé que la revitalisation exige le renforcement du rôle de l’Assemblée, dans un souci de préserver l’équilibre avec d’autres organes comme le Conseil de sécurité et l’ECOSOC.  Le Bélarus s’oppose au transfert non fondé de questions relevant de l’Assemblée vers le Conseil de sécurité.  Elle a réclamé des consultations régulières entre les Présidents de ces deux organes et des séances d’information communes.  Elle a, en outre, estimé que la prise de décisions par consensus était essentielle car cela prouve qu’une décision est acceptable du point de vue des différents systèmes juridiques et politiques mondiaux. 


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a jugé qu’il serait plus pratique que les résolutions adoptées par consensus et celles qui ont un grand nombre coauteurs aient la priorité dans la mise en œuvre.  Le représentant a par ailleurs noté avec satisfaction une meilleure interaction entre les Présidents des principaux organes de l’ONU et a mis l’accent sur la nécessité de renforcer l’interaction entre les membres de ces deux organes qui pourraient tenir un dialogue ouvert, une fois par an. 


L’Assemblée générale et le Conseil de sécurité ne sont, en aucune manière, concurrents. Ils ont tous les deux un rôle important à jouer dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  C’est la raison pour laquelle ils doivent travailler ensemble.  Le représentant a noté, pour finir, que la question de la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale est inscrite à l’ordre du jour depuis 1991.  Il est temps de faire progresser la question, s’est-il impatienté. 


M. JARMO VIINANEN(Finlande) a expliqué que cet été, la Finlande avait organisé une retraite pour les Présidents sortant et actuel de l’Assemblée générale ainsi que les membres du Bureau afin qu’ils se familiarisent avec les méthodes de travail de l’Assemblée.  Le manuel rédigé du Président sortant a été considéré comme une excellente contribution au renforcement de la mémoire institutionnelle du Bureau du Président.  Les participants à la retraite ont aussi réfléchi aux moyens de renforcer l’Assemblée et estimé que le Bureau aurait un rôle à jouer en la matière.  Il a précisé que le compte rendu de cette retraite figurait dans le rapport A/65/945.


M. KAZUO KODOMA (Japon) a estimé que l’un des résultats de la revitalisation des travaux était le renforcement des relations entre l’Assemblée générale et les autres organes du système des Nations Unies, tels que l’ECOSOC et le Conseil de sécurité.  Il a mis l’accent sur les consultations régulières entre le Président de l’Assemblée et celui du Conseil.  S’agissant du processus de sélection et de nomination du Secrétaire, il a estimé que les rôles et les responsabilités distinctes étaient clairement explicités dans la Charte.  Le représentant s’est félicité du processus par lequel le Conseil et l’Assemblée ont nommé M. Ban Ki-moon, pour un second terme. 


Il a ensuite insisté sur la nécessité de renforcer la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée générale et a indiqué que son pays était prêt à discuter de cet objectif dans le cadre du budget-programme pour l’exercice 2012-2013.  Le meilleur moyen d’assurer la visibilité de l’Assemblée générale est, selon le représentant, de travailler le plus efficacement possible face aux défis mondiaux.  Il a invité le Président de l’Assemblée et celui du Conseil à s’adresser plus souvent à la presse.


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a estimé que le renforcement du rôle et de l’autorité de l’Assemblée générale nécessitait qu’elle se saisisse de questions émergentes et pressantes intéressant l’ensemble de la communauté internationale.  Il a souligné que le renforcement du rôle et de l’autorité de l’Assemblée requiert la reconnaissance de sa contribution aux questions de paix et de sécurité internationales.


Au cours de ces dernières années, plusieurs mesures relatives à l’amélioration des méthodes de travail de l’Assemblée ont été introduites, telles que le recours à des débats interactifs, à des tables rondes ou encore à des séances de questions-réponses.  Toutefois la rationalisation des travaux, un meilleur accès des pays en développement aux informations en ligne et une harmonisation des pratiques de travail au sein des commissions pourraient permettre d’améliorer encore ces méthodes.  M. Jerandi a aussi jugé essentiel de renforcer la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée.  Il faut que ce dernier soit doté de ressources humaines et financières adéquates et prévisibles. 


M. SHIN DONG-IK (République de Corée) a estimé que la « perte de vitalité » de l’Assemblée générale était le résultat de « défauts opérationnels chroniques » plutôt que le fruit de conflits entre elle et les autres organes de l’ONU.  Il a notamment pointé du doigt des résolutions répétitives, des « textes excessifs » qui rendent difficile la mise en œuvre et les inefficacités occasionnelles dans la gestion.  Il a estimé que les relations entre l'Assemblée, le Conseil de sécurité et l’ECOSOC, entre autres, devait être complémentaires et non pas compétitives. 


Il a prôné des réunions régulières entre les Présidents de ces trois organes et le Secrétaire général.  Il a aussi conseillé à l’Assemblée de nourrir sa créativité auprès d’autres forums internationaux et régionaux.  M. Shin a estimé que la « triennalisation », la « biennalisation », le regroupement et l’élimination de certains points à l’ordre du jour devaient être davantage examinés.  Il s’est dit favorable à la création de clauses de durée d’application limitée.  Il a aussi encouragé l’Assemblée à interagir davantage avec la société civile et les médias afin d’attirer l’attention sur son travail.  Enfin, a-t-il estimé, la nomination du Secrétaire général doit jouir du plus grand appui possible des États Membres de l’ONU.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a estimé que le calendrier de travail de l’Assemblée devait être rationnalisé de manière à mieux centrer ses débats, et que ses résolutions devaient être mises en œuvre de manière non sélective et non discriminatoire.  Il a proposé, à ce titre, la création, au sein du Bureau du Président de l’Assemblée, d’une unité spéciale chargée de veiller à l’état de mise en œuvre des textes.  Le représentant s’est cependant opposé aux concepts « arbitraires et réfractaires » tels que les clauses de durée d’application limitée.  Aucune question ne peut être exclue du programme de travail sans l’approbation de l’Assemblée et le consentement des États concernés, a-t-il souligné. 


M. Tarar a ensuite rappelé que le Pakistan avait proposé de créer une troïka constituée des Président sortant, en exercice et prochain de l’Assemblée pour renforcer la mémoire institutionnelle du Bureau du Président.  Il a cependant averti que les efforts déployés en la matière ne devaient pas limiter la latitude du nouveau président dans le choix de son personnel.


M. JULIO ESCALONA (Venezuela) a rappelé que les programmes et les plans d’action des grandes conférences internationales ont émané de l’Assemblée générale.  Pendant longtemps, a-t-il estimé, cet organe a constitué un cadre de référence et tous les résultats positifs qui ont découlé de l’ONU ont été atteints en son sein.  Toutefois, les peuples du monde ont perdu leur voix, a-t-il déploré.  Au lieu de se démocratiser, l’ONU a accentué sa nature élitiste et seules les puissances impériales décident des sujets traités au Conseil de sécurité, qui est en train de mettre au point une stratégie pour affaiblir les autres organes des Nations Unies.  Le représentant a dénoncé la tendance du Conseil à s’octroyer des thèmes dont la compétence ne lui revient pas. 


M. Escalona a souhaité que la transformation des Nations Unies se traduise par le renforcement du rôle de l’Assemblée et notamment dans les domaines de la paix et de la sécurité internationales.  Le Conseil de sécurité doit cesser d’imposer ses conditions.  Avec le Président Hugo Chávez, a-t-il dit, nous envisageons sérieusement de réviser les bases constitutionnelles du système des Nations Unies car nous souhaitons que soient renforcés la souveraineté, la légalité juridique des États et le principe de la libre autodétermination des peuples. 


M. TAUFIGH SEDDIGH MOSTAHKAM(République islamique d’Iran) a rappelé que de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale établissaient des critères clairs pour clarifier la relation entre elle et le Conseil de sécurité.  Cependant, d’année en année, nous sommes témoins de l’empiètement progressif mais constant du Conseil sur les fonctions de l’Assemblée générale.  Le représentant a avoué être particulièrement préoccupé par l’établissement, par le Conseil de sécurité, de normes, de définitions et de lois dans des domaines qui dépassent, selon lui, son domaine de compétence.  En vertu de l’Article 13 de la Charte, a-t-il rappelé, l’Assemblée générale est le seul organe habilité à veiller au développement progressif du droit international et à sa codification.


M. ALEXANDER LOMAIA (Géorgie) a salué la nomination de son pays, par le Président de l’Assemblée générale, en tant que Coprésident du Groupe de travail pour la revitalisation des travaux de l’Assemblée.  Il a indiqué que la Géorgie allait déployer tous ses efforts pour renforcer le rôle de l’Assemblée générale en tant que principale instance, ainsi que sa capacité d’agir de manière efficace et à coopérer avec les principaux organes des Nations Unies.  La Géorgie s’appuiera sur la coopération des États Membres et des groupes régionaux, notamment le Mouvement des non-alignés et l’Union européenne, a conclu le représentant.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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