En cours au Siège de l'ONU

AG/11146

Assemblée générale: il est urgent de renforcer la coopération internationale pour lutter contre les maladies non transmissibles

20/09/2011
Assemblée généraleAG/11146
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-sixième session

7e, 8e & 10e séances plénières

Matin - après-midi & soir


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: IL EST URGENT DE RENFORCER LA COOPÉRATION INTERNATIONALE

POUR LUTTER CONTRE LES MALADIES NON TRANSMISSIBLES


La toute première Réunion de haut niveau sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (MNT), convoquée par l’Assemblée générale, s’est achevée, ce soir, en lançant un appel à la solidarité internationale et à la coopération pour réduire la mortalité, imputable notamment aux maladies cardiovasculaires, aux cancers, aux maladies respiratoires chroniques et au diabète.  Elle avait adopté, hier, à l’ouverture de ses travaux la Déclaration politique sur les MNT.


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le Ministre de la santé de l’Argentine, M. Eduardo Bustos Villar, a regretté que seulement 1% de l’aide publique au développement soit consacré à l’assistance à la santé, malgré l’impact des MNT sur les systèmes de santé.  En effet, face au manque de ressources et au poids croissant des MNT sur des systèmes de santé déjà fragiles, les pays en développement ont souvent du mal à faire face aux besoins en médicaments, en équipements et en personnel formé.


C’est notamment le cas du Tchad et de la République centrafricaine qui, s’ils disposent de programmes visant à réduire les facteurs à risque tels que la sédentarité, l’obésité, l’accès au tabac et l’alcool, ont demandé une assistance internationale pour les aider à se doter, respectivement, d’un réseau de diagnostic de santé publique et d’un mécanisme de prévention des MNT.


À l’instar de la République démocratique du Congo (RDC), plusieurs pays en développement, particulièrement africains, ont en outre réclamé la création d’un fonds mondial de lutte contre les MNT, sur le modèle de celui créé contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme qui a permis d’engranger des succès contre ces maladies.


De nombreuses interventions, comme celle de la Norvège, ont souligné que la lutte contre les MNT exigeait une implication de la société dans son ensemble, au niveau du gouvernement, du secteur privé, de la société civile et des individus.  Les succès sont possibles, a assuré la Vice-Ministre de la santé et du développement social de la Fédération de Russie, Mme Veronika Skvortsova.  En multipliant par 10 les investissements dans le domaine de la santé au cours de cette dernière décennie, la Fédération de Russie est parvenue sur une courte période à rallonger l’espérance de vie de la population de près de quatre ans et à réduire la mortalité de 9%, a-t-elle notamment assuré.


Cet après-midi, les conclusions des trois tables rondes organisées dans le cadre de la Réunion de haut niveau ont été présentées par leur Président respectif.  Ces tables rondes avaient pour thème le renforcement des capacités nationales* et la mise au point de politiques adaptées en vue de la prévention et de la maîtrise des MNT; la progression des MNT et leurs incidences économiques et sociales** et enfin la promotion de la coopération internationale*** et de la coordination face aux MNT.


Le Maire de New York, M. Michael Bloomberg, est intervenu par la suite pour présenter les avancées faites dans sa ville pour combattre les MNT, notamment en passant des réglementations restrictives sur la teneur en matières grasses des aliments, et sur le tabac interdit à la fois dans les lieux publics fermés, dans les parcs et sur les plages.  Les efforts consentis ont permis à la population de New York d’avoir une espérance de vie plus élevée que dans le reste des États-Unis, a-t-il assuré, annonçant que cette dernière a même augmenté de plus d’un an et demi entre 2000 et 2008.  M. Bloomberg a souligné que même si elle ne suffit pas, une action gouvernementale demeure essentielle.


Dans ses remarques de clôture de cette Réunion de haut niveau, le Président de l’Assemblée générale, M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser (Qatar) a annoncé que l’Assemblée se pencherait lors de sa soixante-septième session sur les moyens de renforcer et de faciliter les actions multisectorielles pour la prévention et la maîtrise des MNT.  Il a néanmoins enjoint les délégations à ne pas se focaliser uniquement sur certaines maladies, estimant que les maladies mentales, notamment la dépression, faisaient aussi peser une menace majeure sur la santé et le bien-être de la population à travers le monde.


L’Assemblée générale entamera son débat général annuel demain, mercredi 21 septembre, à 9 heures.


 * Voir communiqué de presse AG/11141

 ** Voir communiqué de presse AG/11140

  *** Voir communiqué de presse AG/11145


RÉUNION DE HAUT NIVEAU DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR LA PRÉVENTION ET LA MAÎTRISE DES MALADIES NON TRANSMISSIBLES


Suite donnée aux textes issus du Sommet du Millénaire


Suite des déclarations


M. VICTOR MAKWENGE KAPUT, Ministre de la santé de la République démocratique du Congo, a fait part de sa préoccupation face à la charge croissante des maladies non transmissibles (MNT) sur la santé publique et a indiqué que son pays avait pris plusieurs initiatives face à ce fléau.  La RDC a notamment créé une Division en charge de la lutte contre les MNT, mis en place un programme national de lutte contre le diabète et intégré des activités de prise en charge du diabète et de l’hypertension artérielle dans certaines grandes villes, dont Kinshasa, la capitale.  Le représentant a, toutefois, reconnu que maintenir l’approvisionnement des cliniques et étendre la couverture sanitaire à toutes les provinces représentaient un défi.  Confrontée à un manque de ressources pour le contrôle des MNT, la RDC sollicite la solidarité de la communauté internationale pour le renforcement de son système de santé, et la création d’un fonds spécial.


M. SOUMANA SANDA, Ministre de la santé du Niger, a présenté certaines des mesures prises par son pays pour lutter contre les maladies non transmissibles.  Il a ainsi évoqué l’adoption d’une loi relative à la lutte contre le tabac, la gratuité des prestations liées aux cancers féminins, la prise en charge du dépistage de cancers ou la création d’un centre national de lutte contre le cancer.  La mise en œuvre de ces plans nécessite la mobilisation de ressources additionnelles, a-t-il affirmé.  Pour aboutir à une synergie d’action efficace, il convient, a-t-il ajouté, de renforcer les systèmes de santé.  Les centres de formation sanitaire doivent être dotés de personnels suffisants et qualifiés, et bénéficier des équipements adéquats.  La communauté internationale est invitée à se mobiliser pour accompagner la dynamique du Niger, en particulier sur le plan financier, a-t-il dit.   


Mme ANN PETERS, Ministre de la santé de la Grenade, a énuméré certaines des mesures mises en œuvre par son pays pour mieux lutter contre les maladies non transmissibles.  Elle a notamment indiqué qu’une Commission nationale pour les maladies chroniques avait été mise en place et qu’un passeport de santé avait été établi.  En outre, la vérification et la surveillance des personnes souffrant des maladies chroniques ont été encouragées.  Des partenariats ont été noués, comme avec la Fondation américaine du cœur pour des programmes en faveur des communautés.  Des progrès significatifs ont été réalisés, mais il reste beaucoup à faire dans la lutte contre les MNT, a-t-elle dit.  La Ministre a en particulier mis l’accent sur la nécessité de développer des efforts pour associer l’industrie alimentaire à la lutte contre les MNT.


M. ALI YACOUB MAHAMOUD, Ministre de la santé de Djibouti, a déclaré que son pays, à l’instar de la majorité des pays les moins avancés, n’échappe pas aux conséquences meurtrières de ce qu’il est convenu d’appeler « l’épidémie du XXI siècle ».  En proie à une sècheresse endémique, Djibouti est particulièrement affecté par le double fardeau de la malnutrition, c’est-à-dire la sous et la suralimentation présentes au sein de la même population.  La sous-nutrition, a-t-il expliqué, prédispose non seulement à des maladies infantiles chroniques et rend vulnérables les femmes enceintes, mais aussi peut causer des déficits au niveau cognitif et une mauvaise nutrition, et entraînent une augmentation des maladies non transmissibles, a précisé le Ministre.  L’autre aspect de la malnutrition est le phénomène du surpoids chez les hommes et les femmes, qui est lié à une mortalité plus élevée et qui semble augmenter de manière significative le risque de diabète chez les enfants.  Pour y remédier, le budget alloué à la santé est passé de 4% à plus de 15% à Djibouti, sans parler d’importants investissements réalisés hors budget.  En outre, à travers une politique de la jeunesse et des mesures incitatives, et en coopération avec la société civile, le Gouvernement de Djibouti offre des possibilités d’insertion et d’accès à un mode de vie sain à cette frange importante de la population nationale.


M. ANTOINE GAMBI, Ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine, a déclaré que les maladies non transmissibles constituaient un problème majeur de santé publique et étaient particulièrement représentées dans son pays par des pathologies cardiovasculaires, le diabète et les maladies mentales.  Elles constituent un obstacle à son développement économique et social, a-t-il poursuivi, affirmant que son gouvernement était engagé à enrayer l’impact des MNT.  Il s’est notamment doté d’un programme de lutte assorti d’objectifs stratégiques visant à réduire les facteurs à risque tels que la sédentarité, l’obésité, l’accès au tabac et l’alcool.  Le Ministre a ajouté que son pays œuvrait aussi au renforcement du soutien institutionnel, des systèmes nationaux de santé, de la prise en charge précoce, de la recherche opérationnelle et de la promotion des modes de vie sains.  Mais la République centrafricaine éprouve des difficultés en raison du manque de ressources financières et humaines.  Aussi, a-t-il lancé un appel en faveur d’une assistance internationale pour l’aider à se doter d’un mécanisme de prévention des MNT.


M. JAMIE MAXTONE-GRAHAM, Ministre de la santé et du VIH/sida de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a souligné que l’urbanisation, la dégradation de l’environnement, des modes de consommation occidentaux, une vie sédentaire devenaient la norme dans son pays, tandis que l’économie se développe rapidement.  Les taux de maladies non transmissibles sont les plus élevés de la région pacifique, a-t-il expliqué.  Les maladies cardiovasculaires, le diabète, le cancer et les maladies respiratoires chroniques sont de plus en plus fréquentes et affectent surtout la population urbaine, tant les pauvres que les riches, a affirmé le Ministre.  Il a notamment indiqué que son pays avait, cette année, intégré la lutte contre les MNT dans une stratégie nationale pour la santé.  La Papouasie-Nouvelle-Guinée progresse dans un programme d’instruction à tous les niveaux, a-t-il dit.  Le Ministre a ainsi demandé à tous les habitants de s’approprier leur propre santé et d’adopter un style de vie sain.  Une réponse efficace face aux MNT exige que l’on mobilise toute la société, a-t-il également observé. 


M. SALOMÓN CHERTORIVSKI WOLDENBERG, Ministre de la santé du Mexique, a déclaré que les maladies cardiovasculaires et le diabète étaient la première cause de mortalité dans son pays.  Aussi, son gouvernement redouble-t-il d’efforts pour assurer la santé des générations futures et contribuer aux solutions globales à ces maladies, a déclaré le Ministre.  Son gouvernement, a-t-il précisé, déploie des efforts pour promouvoir la santé dans tous les établissements scolaires et les lieux publics.  Saluant les directives de l’OMS, le Mexique s’est dit convaincu des mérites du multilatéralisme, qui consiste non seulement à renforcer ses liens avec les différents États Membres, mais aussi avec les organisations internationales.  Avant de conclure, le Ministre a fait état de la mise en place de modèles novateurs de centres spécialisés dans tout le pays pour traiter les personnes souffrant de maladies non transmissibles.


M. VIKTOR YANUKOVYCH, Président de l’Ukraine, a fait remarquer que les maladies cardiovasculaires, entre autres, sont parmi les principales causes de mortalité prématurée en Ukraine.  « Les experts confirment que ces maladies peuvent, dans une très large mesure, être prévenues », a-t-il reconnu, avant de citer le programme mis en place par son pays dans l’objectif de créer des conditions de vie permettant à la population d’envisager avec confiance son futur, et de prendre en main son bien-être. « Notre priorité est la modernisation de notre système de santé primaire », a indiqué M. Yanukovych, en expliquant par ailleurs que l’une des autres ambitions de son gouvernement était la lutte contre le tabac.  Il a en outre mentionné le lancement du programme « Nouvelle Vie » dont l’objectif est de créer des infrastructures spécialisées en matière de prénatalité dans les quatre régions du pays où les soins maternels sont insuffisants.


M. ABDULKARIM YEHIA RASE, Ministre de la santé publique et de la population du Yémen, a affirmé que la santé constituait le point central pour un développement mondial.  La situation économique des pays en développement fait que ces MNT y sont encore plus dangereuses, a-t-il dit.  Le Ministre a ajouté que l’absence de données précises et de ressources pour mener des recherches ne faisait qu’aggraver le problème.  Il a souligné l’importance de la recherche scientifique qui, selon lui, devrait étayer des décisions souveraines dans le domaine de la santé.  Le Ministre a proposé la création d’un fonds mondial pour lutter contre les MNT, équivalent à celui existant dans le domaine de la lutte contre le VIH/sida.


Mme ZAINAB HAWA BANGURA, Ministre de la santé et de l’éducation de la Sierra Leone, a déclaré que les MNT représentaient 18% des décès dans son pays, qui s’efforce de renforcer sa capacité à prévenir et à maîtriser ce type de pathologies.  Or, la Sierra Leone se heurte à des défis graves, comme le manque d’infrastructures appropriées.  C’est la raison pour laquelle de nombreux patients sont envoyés à l’étranger afin de recevoir les soins dont ils ont besoin, a-t-il indiqué.  Le Gouvernement sierra-léonais a pris des mesures concrètes pour que tous les patients puissent être traités dans le pays, a assuré la Ministre.  En outre, le Gouvernement a lancé une enquête afin de déterminer les causes des MNT, et les résultats « choquants » nous ont poussés à prendre des mesures de lutte appropriées et à adhérer à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.  Il a en conclusion rendu hommage aux efforts des Gouvernements de Cuba et d’Afrique du Sud, qui ont déployé des personnels formés dans les premiers centres de traitement des MNT, établis en Sierra Leone.


Mme TOUPTA BOGUENA, Ministre de la santé du Tchad, a souligné que le problème des maladies non transmissibles dans son pays était en évolution.  Face à cette situation, a-t-elle dit, le Tchad a mis en place un cadre de prévention et de lutte contre les MNT.  Le Gouvernement du Tchad, qui a placé la lutte contre les MNT parmi ses priorités, est néanmoins confronté à de lourds défis, comme le manque d’un réseau national de diagnostic en santé publique et de personnel qualifié qui, a-t-elle dit, constitue un goulot d’étranglement.  La Ministre a souhaité que la communauté internationale, notamment les institutions spécialisées des Nations Unies, continuent, plus encore que par le passé, leur engagement aux côtés du Tchad dans la lutte contre ce fléau. 


M. RICHARD VISSER, Ministre de la santé et des sports d’Aruba, a mis l’accent sur les activités menées pour décourager les jeunes de consommer de l’alcool et de fumer.  Le Ministre s’est félicité que des stratégies accordant une attention particulière aux enfants aient pu être identifiées au cours de la Réunion de haut niveau.  M. Visser a ajouté que son gouvernement n’était pas favorable à une « approche verticale » de toutes les maladies mais plutôt à une approche intégrée qui inscrirait le traitement des MNT sur le long terme.  Le Gouvernement néerlandais est également engagé à mesurer les progrès pour réduire la prévalence de l’obésité et des facteurs de risque, a-t-il conclu.


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. EDUARDO BUSTOS VILLAR, Ministre de la santé de l’Argentine, a déclaré que les maladies non transmissibles représentaient une menace pour le développement durable et pour les chances d’atteindre les normes les plus élevées de santé mentale et physique.  Il a précisé que ces maladies étaient responsables de 60% des décès, dont 80% interviennent dans des pays en développement.  Il a ajouté que les MNT renforçaient les inégalités sociales, freinaient le développement durable et demeuraient un obstacle à la lutte contre la pauvreté.  Il a précisé que l’accès aux médicaments doit être privilégié aux intérêts commerciaux.  Il a rappelé qu’il y a 10 ans, la Déclaration de Doha sur l’accord de l’OMC sur les ADPIC et la santé publique avait confirmé le droit des pays d’utiliser tous les moyens d’assurer un accès aux médicaments.  Lutter contre les MNT et limiter leur impact passent par la nécessité de garantir un accès à un prix abordable à une médecine de qualité, a insisté le représentant du Groupe des 77.  Il a rappelé que la Déclaration de Doha sur l’accord sur les ADPIC et la santé publique soutenait la nécessité de mettre en œuvre efficacement la Stratégie mondiale et le Plan d’action sur la santé publique dans le souci de soutenir les capacités des pays en développement de promouvoir la santé publique et l’accès universel aux médicaments et soins. 


Malgré l’impact des MNT sur les systèmes de santé, seulement 1% de l’APD est consacré à l’assistance à la santé, a regretté le Ministre de la santé de l’Argentine en rappelant, par ailleurs, l’obligation pour les pays développés de consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide au développement.  Le Groupe des 77 et de la Chine exhorte toutes les organisations internationales concernées et leurs partenaires à augmenter l’assistance technique et le renforcement des capacités dans le souci d’améliorer la lutte contre les MNT, mais aussi l’accès aux soins et aux médicaments, a ajouté le Ministre.  Avant de conclure, il a souligné l’importance des facilités de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce et de la Déclaration de Doha sur l’accord sur les ADPIC et la santé publique ainsi que les dispositions d’assistance technique aux fins de la recherche. 


PRINCE TURKI BIN MOHAMED BIN SAUD AL KABEER, Sous-Secrétaire aux questions multilatérales de l’Arabie saoudite, a expliqué que son pays avait mis en place, dès 2003, un directorat général pour les maladies non transmissibles chargé de mettre en place des plans et mesures pour lutter contre ces maladies.  À titre d’exemple, il a cité les programmes de lutte contre le diabète et le cancer, ainsi que le programme de détection des risques des MNT.  Dans le cadre de cette approche, des comités nationaux pour la mise en œuvre de ces plans ont été créés.  Par ailleurs, des études ont été faites, en collaboration avec l’OMS, pour suivre l’évolution des MNT en Arabie saoudite, a également précisé le Prince Turki.  Il a ajouté qu’au niveau international, son pays avait participé à différentes réunions sur la question des MNT, notamment celle des ministres de la santé des pays du Golfe.


Mme KARIN JOHANSSON, Ministre de la santé et des affaires sociales de la Suède, a fait remarquer qu’il fallait faire preuve de patience et de persévérance pour passer à la formulation de stratégies et de plans d’action dans la lutte contre les MNT.  La Réunion de haut niveau d’aujourd’hui sera importance pour la santé au niveau mondial, a-t-elle estimé, à condition que des engagements concrets soient pris, au moins sur le plan national.  Ces efforts doivent essentiellement porter sur la prévention, a-t-elle estimé.  Chaque pays doit prendre en compte ses propres contextes politiques et sociaux dans la définition de ses politiques nationales de santé, cependant, dans la mesure où de meilleures pratiques existent déjà, il lui semble judicieux de les utiliser et de les partager le plus largement possible.  À ce titre, la Ministre a estimé que l’OMS doit jouer un rôle déterminant.  « Nous avons tous l’obligation de nous entraider dans la lutte contre les maladies », a-t-elle conclu.


M. JUN BYUNG YOOL, Vice-Ministre de la santé et du bien-être de la République de Corée, a affirmé que cette Réunion serait essentielle dans la lutte contre les maladies non transmissibles.  Il a souligné que son pays avait, en mars dernier, accueilli une réunion régionale de l’Organisation mondiale de la Santé sur les MNT.  Les mesures qui y ont été décidées, a-t-il précisé, engagent les États en matière de prévention et de maîtrise des MNT.  Les MNT peuvent être évitées de manière significative si l’on peut ensemble remédier aux grands facteurs à risque, a-t-il également expliqué.  Le Vice-Ministre a déclaré que son pays avait aussi mis en œuvre des politiques de contrôle du tabac depuis 2004.  Ainsi, a-t-il dit, une augmentation du prix du tabac a contribué à faire baisser de 18% le nombre des fumeurs.  Il a en outre fait état de la mise sur pied de services de gestion de la santé en faveur de personnes vulnérables.  Son gouvernement participe activement à la coopération internationale pour lutter contre les MNT, a assuré le Ministre, avant de conclure.


Mme BEATRÍZ LONDOÑO-SOTO, Vice-Ministre de la santé et du bien-être de la Colombie, a déclaré que son gouvernement, face à l’ampleur des maladies non transmissibles, avait entrepris de promouvoir des styles de vie sains, de promulguer une loi sur la lutte contre le tabac particulièrement stricte et d’augmenter les taxes sur le tabac et l’alcool.  La Colombie est par exemple parmi les premiers pays du monde à avoir fait des lieux publics et des lieux de travail des zones totalement exemptes de tabac, s’est félicitée la Ministre.  Son gouvernement procède actuellement à la révision de la politique nationale concernant l’industrie pharmaceutique, afin de permettre aux personnes souffrant d’une maladie non transmissible d’obtenir des médicaments de qualité.  Il a en outre augmenté les ressources pour les sciences et l’innovation, dont une partie significative allouée à la recherche contre les MNT, a ajouté Mme Londoño-Soto.


M. ROBERTO SABRIDO BERMÚDEZ, Vice-Ministre de la santé de l’Espagne, a partagé les inquiétudes exprimées par la communauté internationale relatives à l’impact négatif et aux risques liés aux maladies non transmissibles.  L’Espagne souscrit à la déclaration du Secrétaire général sur cette question, et prône la promotion de meilleures habitudes de vie en tant que priorité de santé publique.  Pour sa part, l’Espagne a interdit de fumer dans les lieux publics et s’est dotée d’une politique nationale pour lutter contre l’obésité.  En janvier 2009, elle a également lancé une stratégie nationale de lutte contre les drogues, axée dans un premier temps sur la consommation d’alcool chez les jeunes.  Pour le Vice-Ministre, il ne fait pas de doute que toutes les politiques publiques doivent impérativement tenir compte de la santé de la population, ainsi que de la dimension sexospécifique.  Des mesures doivent être adoptées au plan international pour doter tous les pays de systèmes de santé qui répondent aux attentes de leurs populations.  Dans cette perspective, le Gouvernement de l’Espagne est disposé à  participer à toute initiative de coopération internationale visant à assurer une meilleure santé à tous.


M. TORPHONG CHAIYASAN, Vice-Ministre de la santé publique de la Thaïlande, a souligné que les maladies non transmissibles constituaient les trois quarts des décès dans son pays.  Aujourd’hui, les pays à revenus intermédiaires, qui ne bénéficient que de ressources limitées dans la lutte contre ces maladies, portent un lourd fardeau, a-t-il dit.  Le Ministre a fait état des mérites de la mise en place en 2001 d’une fondation financée par une taxe de 2%, qui s’ajouterait aux taxes sur le tabac et l’alcool.  À cet égard, il a demandé à ce que la Convention-cadre pour la lutte antitabac soit mise en œuvre le plus tôt possible.  Il a également plaidé en faveur de partenariats avec le secteur privé dans ce domaine.


M. ADAM FRONCZAK, Sous-Secrétaire d’État et Ministre de la santé de la Pologne, a fait remarquer que son pays, qui préside le Conseil de l’Union européenne, a inscrit la santé au rang des priorités.  L’accent est mis sur la réduction des inégalités et sur la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT).  La Pologne se concentre tout particulièrement sur les modes de vie et sur les toxicomanies, a poursuivi M. Fronczak.  Au cours des 40 dernières années, la durée de vie s’est allongée en Europe mais les MNT sont responsables de 86% des décès.  Ces décès touchent 1,5 million de personnes de moins de 60 ans.  L’Europe a en outre le taux le plus élevé de consommation d’alcool du monde, soit deux fois plus par habitant que la moyenne mondiale.  Le représentant a souligné l’importance du Plan d’action pour la Stratégie mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la période 2008-2013 et la synergie entre l’Union européenne et les Nations Unies à cet égard.  Compte tenu de la prévalence des MNT en Europe, il convient d’accroître la prise de conscience du public et de reconnaître les droits des personnes handicapées, vulnérables ou victimes de l’exclusion sociale.     


Les maladies non transmissibles font peser une menace sur la santé de chacun et constituent un facteur macroéconomique et politique majeur qui affecte le développement de la société, a souligné Mme VERONIKA I. SKVORTSOVA, Vice-Ministrede la santé et du développement social de la Fédération de Russie.  Ces 10 dernières années, la Fédération de Russie a multiplié par 10 ses investissements dans le domaine de la santé, combattu le tabac et la consommation excessive d’alcool et élaboré des stratégies de promotion de régimes alimentaires équilibrés.  Ceci a permis sur une courte période d’augmenter l’espérance de vie dans le pays de près de quatre ans et de réduire la mortalité de 9%, a indiqué Mme Skvortsova, évoquant une conférence organisée avec l’OMS à Moscou en avril 2011 sur le contrôle des MNT.  La promotion de modes de vie sains nécessite des actions conjointes de l’ensemble de la société, à savoir le gouvernement, le secteur privé, la société civile et les individus, a-t-elle souligné.  En outre, la Fédération de Russie soutient à hauteur de 36 millions de dollars la lutte contre les MNT dans d’autres pays.


M. SOHIBNAZAR RAHMONOV, Vice-Ministrede la santé du Tadjikistan, a rappelé que la situation économique de son pays s’était aggravée ces dernières années, engendrant des conséquences sévères sur la santé de la population.  Des réformes ont été conduites, notamment pour conformer les structures du Tadjikistan aux normes internationales, a-t-il assuré.  En outre, 22% de la population adulte sont atteints d’hypertension et le taux de tabagisme est particulièrement élevé.  C’est pourquoi, le Gouvernement a mis au point un programme de prévention et a pris des mesures sur l’utilisation du tabac.  Toutefois, le Vice-Ministre a insisté sur les problèmes de financement auxquels son pays est confronté, notamment pour affronter les dépenses liées à la santé, en particulier dans le contexte actuel de crise économique mondiale.


Mme FATIMA FRANCO, Ministre adjointe de la santé de l’Équateur, a déclaré que le concept du « bien vivre » guidait l’action de son pays.  Le bien-être des êtres humains ne doit pas être soumis aux intérêts économiques.  Défendant le droit des êtres humains à la santé et l’accès universel aux médicaments, elle a réitéré son appui à la Déclaration de Doha et à la Stratégie globale sur la santé publique, l’innovation et la propriété intellectuelle.  Après avoir évoqué le conflit d’intérêt entre l’industrie du tabac et la santé publique, Mme Franco a souhaité que les États Membres appliquent dans leurs politiques nationales les mesures de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.  L’Équateur a ainsi adopté une loi organique de régulation et de contrôle du tabac.  Par ailleurs, la Ministre a appelé l’industrie alimentaire à lutter contre le diabète.


M. MUNAWAR SAEED BHATTI, Second Secrétaire du Ministère des affaires étrangères du Pakistan, a souligné que les MNT étaient les premières causes des décès dans son pays et qu’elles affectaient le budget des familles.  Cette Réunion de haut niveau est « l’occasion de faire preuve de notre volonté politique de faire face à ces défis », a-t-il dit.  Pour lutter contre les MNT, le Pakistan envisage des interventions dans tous les secteurs: sensibilisation et prévention, cartographie et évaluation des moyens existants, mise en place de normes uniformes pour les secteurs privé et public, et promotion de la recherche.  Il faudrait mettre en place des partenariats avec toutes les parties prenantes, y compris les organisations internationales, notamment pour « partager la technologie », a insisté M. Bhatti.  Les grandes entreprises pharmaceutiques, a-t-il dit, devraient assumer leur responsabilité sociale en mettant leurs médicaments à la disposition de tous à des prix abordables.


Mme ISABELLE PICCO (Monaco) a souligné que les habitants des pays en développement et les populations à faibles revenus étaient les plus durement touchés par les MNT.  Avec une somme de 300 euros par an et par habitant affectée à l’aide publique au développement, la Principauté de Monaco finance à hauteur de moitié de cette somme des actions dans les secteurs sanitaire et social, a-t-elle dit, et plusieurs partenariats hospitaliers ont été établis afin de contribuer au renforcement des capacités dans le monde en développement.  En outre, 139 enfants qui ne pouvaient être pris en charge dans leur pays ont pu être hospitalisés à Monaco dans le cadre d’un projet existant depuis 2008.  L’amélioration de la santé mondiale est un élément essentiel de la réalisation des OMD, a enfin rappelé Mme Picco, appelant à tirer profit de l’expérience acquise en matière de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme pour faire face à ce défi.


M. RUBEN DARIO MOLINA (Venezuela) a mis l’accent sur les liens qui existent entre santé et développement en exhortant les gouvernements à privilégier la responsabilité sociale aux intérêts capitalistes.  Parce que le droit à la santé est un droit de l’homme, le Gouvernement du Venezuela est fermement engagé à garantir l’exercice de ce droit par tous, a-t-il dit.  Il a indiqué que 9% du budget national sont consacrés à la santé en 2011.  Parmi les initiatives du Venezuela, il a cité la mise en place d’un programme national de lutte contre le tabac et l’adoption en 2011 d’une loi interdisant le tabac dans les lieux fermés.  Il a précisé que 80% des enfants naissant avec des maladies cardiaques bénéficient de soins gratuits.  Il a également cité la création, en août 2011, d’un institut national de lutte contre le cancer, qui aura pour but de formuler des politiques en collaboration avec les hôpitaux et services oncologiques.


M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) a déclaré que les coûts des MNT oscilleront entre 30 et 47 milliards par an dans le monde d’ici à 2030.  Il a précisé que le coût croissant des services de santé représente une menace sérieuse au développement durable et, dans un futur proche, à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a indiqué que l’espérance de vie dépassait les 80 ans à Saint-Marin, très certainement à la faveur du régime alimentaire méditerranéen et d’un système de santé très efficace.  Il a estimé que la prévention, la sensibilisation des plus jeunes face aux dangers de la cigarette et de l’alcool ainsi que la promotion de l’activité physique demeuraient des outils très efficaces pour lutter contre les MNT.  Il a estimé qu’il était indispensable d’établir des partenariats entre le secteur public et le secteur privé.  Il a souligné l’importance de l’adoption, hier, de la Déclaration politique sur les MNT pour renforcer les politiques nationales en matière de santé et a mis l’accent sur l’importance de la coopération internationale pour des petits pays comme Saint-Marin et les pays en développement, en général.   


En Afrique, a déclaré M.ABDERRAHIM OULD HADRAMI(Mauritanie), la double charge des maladies transmissibles et des maladies non transmissibles est source de décès prématurés.  En Mauritanie, les principales MNT sont le diabète, les cancers, les maladies cardiovasculaires et les maladies mentales, notamment les troubles psychiques, troubles anxieux et les changements d’humeur.  La Mauritanie s’est engagée dans la lutte contre ces maladies, en collaboration avec ses partenaires, pour créer un service de MNT et des programmes sur le tabagisme et la santé mentale.  Le représentant a ainsi mentionné la création des centres neuropsychiatrique et oncologique de Nouakchott et d’une caisse d’assurance maladie.  Le représentant a plaidé pour l’intégration de la santé dans toutes les politiques multisectorielles.  Les systèmes de santé doivent être renforcés et approvisionnés en médicaments, les infrastructures et les services de base doivent être améliorés.


M. ANASTASSIS MITSIALIS (Grèce) a déclaré que 40% des Grecs souffraient de maladies chroniques, 55% de surpoids et que 49% de la population fumaient.  Il a ajouté que les MNT représentaient 77% des maladies et 86% des décès en Europe, causant ainsi 800 000 morts prématurées par an.  Il a dit que les maladies cardiovasculaires étaient responsables de la moitié des décès en Europe et coûtaient 200 milliards d’euros à l’économie européenne.  Le représentant a assuré que la Grèce était engagée à mettre en œuvre les principes discutés à Moscou, l’an dernier.  Il a souligné l’importance de renforcer la coopération internationale, sous la direction de l’ONU et, en particulier de l’OMS.  Il a précisé que le Gouvernement de la Grèce travaillait à une réforme de son système de santé en définissant de nouvelles priorités pour faire face aux facteurs de risque des MNT.  À cet égard, il a cité la mise en place de campagnes de prévention et d’éducation soulignant l’importance de l’activité physique et d’une alimentation saine.  Il a aussi mentionné des nouvelles réglementations concernant les cantines scolaires, visant à décourager la consommation de boissons sucrées et d’aliments à haute teneur en graisses saturées ou en sel.  Il s’est réjoui de la baisse du nombre de fumeurs en Grèce.  La Grèce, a-t-il ajouté, a appuyé, lors de la Conférence ministérielle d’avril 2010 à Moscou, l’idée de renforcer la solidarité internationale pour lutter contre le tabac.  Enfin, il a indiqué que la Grèce a accepté d’installer à Athènes un bureau de l’OMS consacré aux MNT, qui aura comme objectif de soutenir les politiques de prévention de 53 pays européens.     


M. AFELEE F. PITA(Tuvalu) a déclaré que les ressources affectées à la lutte contre les MNT étaient insuffisantes.  Il a rappelé que le Forum des îles du Pacifique a conclu que les îles du Pacifique connaissaient une véritable crise des MNT.  Il a cité la mise en place d’une campagne de prévention mettant l’accent sur les dangers de l’alcool, du tabac, de l’inactivité physique et de la mauvaise alimentation.  Tuvalu, qui manque de ressources, a besoin de la coopération internationale pour assurer un accès universel aux médicaments et aux technologies afin de traiter et déceler ces maladies, a-t-il insisté.  Le représentant de Tuvalu a exhorté les États Membres à mettre en œuvre le Programme d’action pour les PMA, adopté à Istanbul en mai 2011.  Il a particulièrement remercié Taiwan, principal soutien de Tuvalu en matière de développement, en souhaitant que ce partenaire soit autorisé à participer aux débats de l’ONU. 


M. CARLOS ENRIQUE GARCIA CONZÁLEZ (El Salvador) a estimé que les maladies non transmissibles, aggravées pour les pays en développement par la transition démographique et la mondialisation des facteurs de risque, constituaient l’un des principaux défis pour le développement au XXIe siècle.  En conséquence, il est nécessaire de renforcer la coopération internationale en la matière, en complément des efforts nationaux, comme cela a été le cas pour El Salvador qui a bénéficié, entre autres, de l’aide au développement des États-Unis, de l’Union européenne, de l’Espagne, du Japon, de Cuba et de Taiwan.  Sur le continent américain, les MNT sont la principale cause de mortalité et réclament des politiques publiques et des actions intersectorielles, a déclaré le représentant.  Il a exhorté l’Assemblée générale à considérer la maladie rénale chronique comme un problème prioritaire de santé publique, en raison de son coût humain, social et économique.  Il a aussi insisté sur les facteurs des risques au travail et de la contamination environnementale, qui ne figurent pas dans la Déclaration politique adoptée hier.


M. LE HOAI TRUNG (Viet Nam) s’est aligné sur les déclarations faites par l’Indonésie, au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), et par l’Argentine, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Les maladies non transmissibles ont longtemps été associées au développement économique et appelées les « maladies des riches », mais ce n’est plus le cas, a-t-il dit.  Les MNT empêchent de nombreux pays de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les MNT tuent plus de 350 000 personnes par an au Viet Nam.  Le Ministère de la santé a développé un programme de prévention des MNT pour la période 2011-2015 qui prévoit notamment de faire passer le pourcentage de personnes en phase de cancers terminaux de 80% à 40%, de réduire les accidents vasculaires cérébraux de 15% à 20% et d’améliorer la détection du diabète.  Un projet de loi sur le contrôle du tabac devrait être adopté en mai 2012.


M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica) a déclaré que 8 habitants sur 10 aux Costa Rica meurent de MNT.  Il a précisé que 23% des décès liés aux MNT touchent des personnes de moins de 60 ans, avec un impact négatif sur la croissance économique et le bien-être des familles du Costa Rica.  Il a cité la mise en œuvre de politiques visant la réduction de la consommation de sel et la promotion de régimes plus équilibrés.  Le Costa Rica a mis en œuvre des programmes de coopération dans le souci de diminuer les facteurs de risque, a assuré son représentant.  Il a jugé essentiel une meilleure coopération internationale, dont la coopération Nord-Nord, Nord-Sud et triangulaire, pour améliorer la capacité des pays en développement de se doter des moyens technologiques et moyens en personnels pour lutter contre les MNT.  


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) s’est félicité de l’adoption, hier, de la Déclaration politique qui, a-t-il dit, met l’accent sur la prévention et des mesures permettant aux populations dans leur ensemble d’adopter des styles de vie plus sains.  Il a estimé que la mise en œuvre de la Déclaration nécessitera une action multisectorielle consacrée aux facteurs comportementaux, environnementaux, sociaux et économiques des MNT, mais avant tout le renforcement des systèmes de santé.  Soulignant l’importance d’objectifs et indicateurs clairs, il a déclaré que l’appel lancé à l’OMS de développer un cadre d’évaluation pour les MNT d’ici à 2012 démontrait la volonté de la communauté internationale de faire face à ce fléau.  Le représentant du Liechtenstein a mis l’accent sur les conséquences de la pollution intérieure liée aux fumées des fourneaux qui affectent trois milliards de gens et causent le décès prématuré de 1,9 million de personnes par an.  Il a précisé que le Liechtenstein était activement engagé aux côtés de l’organisation Women's Refugee Commission, d’OCHA et de l’Alliance mondiale pour des fourneaux propres pour sensibiliser l’opinion sur la question.  Par ailleurs, il a précisé que la couverture médicale était obligatoire au Liechtenstein et que les enfants de zéro à 9 ans bénéficiaient d’une série de contrôles médicaux préventifs. 


M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a dit que son pays s’était engagé à réaliser d’ici à 2015 l’objectif de réduire le taux de mortalité associé aux MNT chroniques.  Le Monténégro est d’avis qu’il faut une action préventive au niveau mondial, à court et moyen termes, pour réduire au minimum le nombre de fumeurs.  Il faut également promouvoir une alimentation saine, une activité physique accrue et réduire la consommation d’alcool.  « Nous sommes tous d’accord sur le fait que le coût de l’intervention est inférieur au coût de l’inaction, et que le coût de la prévention est inférieur au coût du traitement », a-t-il fait remarquer.  Pour M. Šćepanović, l’action contre les MNT est étroitement liée aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier la lutte contre la pauvreté, car le taux de mortalité dépend du mode de vie et de l’alimentation.  Il a réitéré l’importance de réaliser l’ensemble des OMD malgré la crise financière mondiale qui frappe toutes les économies.  Des mesures adéquates doivent être prises pour aider les États dont les capacités sont limitées à assurer la prévention des MNT et pour garantir des médicaments de haute qualité.


M. U KYAM TIN (Républiquede l’Union du Myanmar) a soutenu que la charge et les menaces que font peser les maladies non transmissibles sont devenues l’un des défis principaux qui minent aussi bien le développement économique que la santé de millions de personnes dans le monde.  Il est alarmant de constater que les MNT sont la cause majeure de plus de 60% des décès mondiaux et que 80% de ceux-ci surviennent dans les pays en développement, s’est inquiété M. Tin.  Il a ensuite souligné que la réponse effective à ce problème mondial exigeait une action collective et une participation informée de tous les acteurs intervenants.  Le Myanmar est pleinement conscient de l’impact négatif qu’ont ces MNT sur la santé et attache une grande importance à l’intégration de la question dans ses plans de développement, encore dit M. Tin.  C’est dans ce cadre qu’il a détaillé une série de mesures prises par son gouvernement pour s’attaquer aux MNT, notamment, l’adoption en 2006, d’une loi sur le contrôle de la consommation du tabac et la lutte contre le tabagisme.  « Nous avons également mis en place un plan d’action sur les bénéfices de l’activité physique pour la santé », a ajouté le représentant.


M. KOSAL SEA, Royaume du Cambodge, a déclaré que l’étendue des maladies non transmissibles dans son pays résultait en particulier de la pauvreté, la mondialisation et l’urbanisation.  Il a précisé que les causes les plus importantes de ces maladies sont le tabagisme, l’alimentation peu saine, le manque d’activité physique et l’alcoolisme.  Le représentant a mentionné le fait que 6% d’adultes vivant en zones urbaines au Cambodge sont atteints de diabète tandis que 17% souffrent d’hypertension artérielle.  Globalement, 8 personnes sur 10 au Cambodge présentent un ou deux risques de contracter une MNT, a-t-il ajouté.  Ces maladies sont à l’origine de 46% de décès dans le pays en 2008.  Rappelant que ces maladies sont évitables, M. Sea a évoqué des mesures prises par son gouvernement pour lutter contre le fléau.  Il a notamment souligné le développement et le renforcement de politiques publiques multisectorielles pour diminuer l’impact des MNT dans le pays, l’intégration des services relatifs aux MNT dans les soins de santé de base et l’accès des populations aux soins de santé de qualité et à moindre coût.


Invité à participer à cette Réunion de haut niveau pour présenter les initiatives de la ville de New York en matière de santé publique, M. MICHAEL BLOOMBERG, Maire de New York, a déclaré que New York a fait de la réduction des maladies non transmissibles le centre de sa politique de santé publique.  « Entre 2001 et 2008, l’espérance de vie a augmenté de 1,5 an à New York grâce à des efforts inlassables », a assuré le maire de New York.  « Nous avons reconnu que les MNT, en particulier les maladies cardiovasculaires et les cancers, sont la première cause de décès.  Nous avons interdit le tabac dans les bars et restaurants et, plus récemment, dans les parcs publics de la ville », a-t-il ajouté.  M. Bloomberg s’est aussi félicité de la mise en place de campagnes par les médias, qui décrivent de façon très graphique les dangers du tabac et ses conséquences.  Il a précisé que la ville de New York a augmenté les taxes sur les cigarettes où le prix du paquet atteint désormais 11 dollars.  « Il y a aujourd’hui 450 000 fumeurs de moins qu’en 2002 à New York, ce qui représente 1 500 vies sauvées chaque année », s’est félicité M. Bloomberg en souhaitant que cette expérience et ces résultats soient reproduits dans le monde entier. 


Le maire de New York a déclaré que la lutte contre les MNT était une course contre la montre que nous ne pouvons nous permettre de perdre.  L’industrie du tabac rend les pauvres dépendants avant que les gouvernements n’aient le temps de réagir, a-t-il dit en notant qu’un milliard de personnes mourront des conséquences du tabac au XXIe siècle.  En 2008, la ville de New York est devenue la première institution américaine à imposer aux chaînes de restaurants qu’elles affichent des informations sur les calories contenues dans leurs produits, a-t-il dit.  « En 2009, nous avons mis en place les premières restrictions sur les matières grasses artificielles et le cholestérol ».  Le maire de New York a aussi cité des campagnes d’information mettant l’accent sur les dangers des boissons sucrées en relation avec l’obésité.  Il a également précisé que toutes les initiatives visant à limiter l’empreinte carbone de la ville de New York ont aussi comme conséquence de préserver la qualité de l’air et donc la santé des habitants.  Citant les limites des pouvoirs des villes, M. Bloomberg a rappelé que seuls les gouvernements disposent des moyens de mettre en œuvre des politiques saines à l’échelle du pays.  Il a insisté que le principal souci d’un gouvernement doit être la santé et la qualité de vie de ses concitoyens. 


Mme SIMA BAHOUS, Secrétaire générale adjointe de la Ligue des États arabes, a souhaité que les États arabes et l’ONU unissent leurs efforts « pour réaliser les aspirations des populations arabes quant à une vie meilleure ».  La Ligue des États arabes, qui s’attache à améliorer les soins médicaux à travers ses mécanismes propres à la santé, accorde une importance spéciale à cette Réunion et à ses résultats car les MNT constituent l’un des plus grands obstacles au développement.  Les maladies cardiovasculaires sont la première cause des décès dans les pays arabes, a poursuivi Mme Bahous.  Le taux des MNT augmente de façon régulière, surtout pour la tranche de 15 à 59 ans.  Un plan stratégique arabe a été mis au point pour améliorer les services médicaux de base d’ici à 2016 et pour organiser un dépistage rapide afin de réduire le fardeau économique et social des familles et de la société en général.  Le Groupe des États arabes a demandé l’intégration de la lutte contre les MNT aux Objectifs du Millénaire pour le développement.  Pour réaliser des progrès tangibles, il faut prendre en compte des effets socioéconomiques des MNT, a-t-elle estimé.


Mme ANDA FILIP, Observatrice permanente l’Union interparlementaire (UIP), a estimé que les discussions sur les MNT souffrent d’une perception erronée.  En effet, ces maladies qui avaient été taxées de « maladies des riches », touchent maintenant de plein fouet les pays à faible et moyen revenus.  La situation est particulièrement grave en Afrique, a averti Mme Filip expliquant que les taux de mortalité liés aux MNT y progressent de manière alarmante et plus rapidement que partout ailleurs dans le monde, ce qui a des conséquences négatives sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  « Par conséquent, nous devons mettre en place des mécanismes appropriés le plus rapidement possible si nous voulons garantir l’avenir de nos enfants », a-t-elle souligné.  Pour l’UIP, il ne s’agit pas uniquement d’une question de santé, mais aussi de questions politiques relatives au style de vie.  Les parlementaires sont appelés, selon la représentante, à jouer un rôle crucial pour se battre en faveur de changements d’attitude et de comportement, aider leurs concitoyens à faire des choix sains, s’opposer aux intérêts commerciaux des grandes corporations et mettre en place les législations requises.  Le message à faire passer, a-t-elle estimé, est que l’on peut sauver des vies avec l’aide de réglementations efficaces!


M. STEFAN SEEBACHER, Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ( FICR), a rappelé que les pays à faibles revenus et à revenus intermédiaires souffrent le plus des conséquences économiques et sociales des MNT.  Il a estimé qu’une meilleure prévention des MNT permettra aux gouvernements de gagner du temps et de l’argent, notamment pour améliorer les services de santé.  Il a mis l’accent sur l’élaboration par la Fédération d’un cadre de prévention, d’innovation, de recherche et de plaidoyer pour lutter contre les MNT.


Mme SYLVIA J. ANIE, Secrétariat du Commonwealth, a rappelé que la famille du Commonwealth comprenait 54 pays répartis sur cinq continents et représentait un tiers de la population et un quart des pays.  Elle a précisé que sur 19,5 millions de décès dans le Commonwealth en 2009, 9,3 millions étaient dus à des maladies non transmissibles.  Un tiers de ces décès résultant des MNT frappent des gens de moins de 60 ans, a-t-elle indiqué.  Les MNT représentent une pression très forte sur les systèmes de santé déjà fragiles des pays en développement.  Elle a rappelé que les chefs d’État et de gouvernement du Commonwealth avaient, dans une déclaration de 2008 consacrée à la lutte contre les MNT, noté que les plus pauvres étaient aussi les plus vulnérables et demandé au Secrétariat du Commonwealth d’établir des politiques et de mieux diffuser les connaissances sur les pratiques optimales en matière de lutte contre les MNT.  La représentante du Secrétariat du Commonwealth a mis l’accent sur la vulnérabilité des femmes et des filles aux MNT, en précisant que le thème de la réunion intergouvernementale du Commonwealth en 2011 sera « Les femmes, agents de changement ». 


M. FRANCESCO MARIA AMORUSO, Vice-Président de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM), a déclaré que la charge que font peser les maladies non transmissibles sur les services de santé des pays de la région appelle à une action immédiate et coordonnée, tant au niveau régional qu’au niveau international.  C’est pourquoi, il a exhorté la communauté internationale à mener des actions concertées, à mobiliser les ressources appropriées et à renforcer les capacités utiles pour lutter contre ces menaces à la vie et au développement économique.  M. Amoruso a en outre fait part de l’engagement de l’APM à assister le nouveau Centre méditerranéen de l’OMS pour la réduction des risques sanitaires (WMC), inauguré en juillet 2010.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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