Table ronde: il faut promouvoir des modes de vie plus sains pour faire face aux maladies non transmissibles, préconisent des délégations
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Assemblée générale
Soixante-sixième session
Table ronde 2 – après-midi
TABLE RONDE: IL FAUT PROMOUVOIR DES MODES DE VIE PLUS SAINS POUR FAIRE FACE AUX MALADIES NON TRANSMISSIBLES, PRÉCONISENT DES DÉLÉGATIONS
Deux tables rondes ont eu lieu aujourd’hui dans le cadre de la Réunion de haut niveau sur les maladies non transmissibles.
Alors que les délégations avaient en matinée parlé de la progression de ces maux et des problèmes qu’ils posent, notamment pour le développement socioéconomique, la table ronde tenue dans l’après-midi était quant à elle axée sur le renforcement des capacités nationales et la mise au point de politiques adaptées en vue de la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles. Ses travaux étaient coprésidés par le Président de la République de Hongrie, M. Pál Schmitt, et le Ministre de la santé du Mexique, M. Salomón Chertorivski Woldenberg.
Au cours des débats, l’accent a été d’abord mis sur l’importance de la surveillance et de l’adoption de mesures préventives. « Il faut de toute évidence investir dans la prévention, en tant qu’élément du développement économique durable », ont ainsi insisté des participants au rang desquels le Président de la Hongrie. Tous ont reconnu que, pour réussir, la prévention, tout comme la maîtrise des maladies non transmissibles, il est important de mobiliser les volontés politiques au plus haut niveau de chaque État.
L’imposition de taxes et d’impôts spéciaux sur la vente des produits alcooliques et sucrés, mais aussi sur le tabac ainsi que sur certains produits alimentaires pouvant conduire à l’obésité a été l’une des mesures fortes préconisée par la majorité des intervenants, dont les délégations de la Norvège, du Pérou et la Finlande. « La lutte contre le tabagisme est également une des priorités du Canada », a ajouté la représentante de ce pays à la table ronde. Au cours des débats, un consensus s’est dégagé sur la nécessité de promouvoir des modes de vie et d’alimentation plus sains, notamment à travers un régime alimentaire assaini et allégé et la pratique d’activités physiques de plein air. Certains participants, comme le Brésil, ont en outre insisté sur le renforcement des capacités des prestataires de services en matière de santé dans les pays en développement, notamment à travers une coopération internationale plus soutenue et plus efficace.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), près de 36 millions des 57 millions de décès enregistrés dans le monde en 2008 étaient dus à des maladies non transmissibles, principalement des maladies cardiovasculaires, des cancers, des maladies respiratoires chroniques et le diabète. Près de 9 millions de ces décès sont survenus chez des individus dont l’âge était inférieur à 60 ans, et près de 80% d’entre eux, vivaient dans des pays en développement.
TABLE RONDE SUR LE THÈME: « RENFORCEMENT DES CAPACITÉS NATIONALES ET MISE AU POINT DE POLITIQUES ADAPTÉES EN VUE DE LA PRÉVENTION ET LA MAÎTRISE DES MALADIES NON TRANSMISSIBLES »
Cette table ronde, qui se tenait en après-midi, était coprésidée par M. PÁL SCHMITT, Président de la République de Hongrie et M. SALOMÓN CHERTORIVSKI WOLDENBERG, Ministre de la santé du Mexique.
Présentations liminaires
Dans ses remarques introductives, M. PÁL SCHMITT, Président de la République de Hongrie a souligné l’urgence de s’attaquer aux maladies non transmissibles, faute de quoi, « nous perdrons l’élan déjà entamé et le fardeau économique et social sera à un niveau insupportable ». Pour faire face à ces maladies non transmissibles (MNT), il faut de toute évidence investir dans la prévention, en tant qu’élément du développement économique durable a-t-il fait savoir, en plaidant pour la prise de décisions permettant des actions opportunes bénéfiques pour les populations. Il a aussi souligné la nécessité de répondre aux conditions locales et d’utiliser, aux mieux, les ressources disponibles. « Les stratégies internationales doivent permettre de combler les lacunes qui existent entre les États en matière de santé », a insisté le Président Hongrois.
Pour sa part, M. CHERTORIVSKI WOLDENBERG, Ministre de la santé du Mexiquea rappelé le poids des crises économiques et financières sur les capacités des États à répondre aux conséquences des maladies non transmissibles, « d’autant plus que ces maladies constituent des charges lourdes pour les pays en développement ». La Réunion de haut niveau d’aujourd’hui devra permettre de renforcer la coopération internationale dans la lutte contre ces maladies a-t-il souhaité, en relevant qu’il est indispensable d’appliquer des politiques multisectorielles pour lutter efficacement contre les risques liés aux maladies non transmissibles. Au Mexique, il a été mis en place des mesures financières drastiques pour lutter contre le tabagisme et l’abus d’alcool, a dit le Ministre. Il a été également mis en œuvre une série de mesures préventives pour faire face à l’obésité, particulièrement chez la femme enceinte, s’est-il félicité, avant de plaider pour l’octroi d’une couverture universelle aux millions de foyers en manque de ressources à travers le monde. Au Mexique l’État s’emploie à donner à des millions de nationaux une telle couverture.
Discussion interactive
Ouvrant le débat, le représentant à cette table ronde de l’État de Vanuatu, a indiqué que chaque année, près de 70% des décès survenus dans son pays sont liés aux maladies. Il a ensuite relevé la vulnérabilité de Vanuatu en la matière, face aux MNT, cette vulnérabilité étant due principalement à son isolement et aux menaces que représentent les changements climatiques. Des ressources financières adéquates et un cadre réglementaire pertinent sont une nécessité pour réussir la lutte entamée, a-t-il dit. Évoquant la réponse nationale, il a indiqué qu’en vue d’améliorer la lutte contre les MNT, il fallait « mieux les surveiller et planifier la réaction gouvernementale ». L’un des grands défis à relever pour Vanuatu est celui d’avoir les ressources humaines adéquates, et pour cela, « nous avons besoin de l’aide de nos partenaires internationaux », a insisté le Premier Ministre, avant de mentionner que la question sanitaire devait toujours être intégrée aux questions de politique générale.
Prenant la parole, le représentant du Botswana a évoqué les succès accomplis par son pays dans sa lutte contre le VIH/sida. Mais beaucoup reste à faire en ce qui concerne la lutte contre les MNT, a-t-il reconnu, avant de présenter les initiatives et politiques prises au plan interne pour combattre l’alcoolisme, telle que l’imposition de taxes et d’impôts sur la vente de produits alcooliques, mais aussi sur le tabac. Le Ministre a également fait état des mesures prises pour réglementer plus fermement la publicité concernant ces deux produits. Il a en outre fait part de la volonté de son gouvernement de mettre en œuvre une étude sur la prévalence des MNT, ce qui permettra de mieux cibler la réponse nationale.
Concernant la Finlande, la représentante de ce pays a estimé qu’il faut, au niveau des États, intégrer la santé dans tous les domaines de politique nationale. En matière de santé, a-t-elle poursuivi, il est fondamental de mettre l’accent sur la prévention et la promotion de l’exercice physique au niveau scolaire. Elle a, par ailleurs, révélé que son gouvernement avait mis en place de nouvelles taxes sur la vente de tabac et d’alcool et sur celle des produits pouvant conduire à l’obésité. Elle a estimé que toute action contre les MNT devait inclure les organisations de la société civile. Elle a enfin appelé la communauté internationale à apporter son soutien aux pays à faible revenu ayant besoin de ressources pour s’attaquer aux MNT.
« On ne peut lutter contre ces maladies non transmissibles que par le biais d’une stratégie intersectorielle » a, pour sa part, maintenu la représentante de la Norvège. Au titre des initiatives locales, elle a présenté la nouvelle signalétique sur les produits comportant des graisses et du sel à une quantité qui pourrait être à risque. « Mon pays a également mis en place une politique de taxe sur le tabac pour aller vers la réduction du nombre des fumeurs », a-t-elle dit, avant de s’insurger contre les menaces économiques faites par les industriels du secteur du tabac contre son pays.
« La lutte contre le tabagisme est également une des priorités du Canada », a dit la représentante de ce pays en soulignant que les écoles enseignent aux enfants les comportements sains à adopter en la matière. La stratégie contre le cancer montre aussi la détermination canadienne à lutter contre ces MNT, a-t-elle encore dit. « Il est important d’atteindre les populations reculées, a par ailleurs insisté la représentante, en soulignant que le Centre de recherche sur les MNT de son pays offrira son soutien aux pays à faible ou à revenus intermédiaires.
Le représentant du Brésil a, quant à lui, expliqué que dans son pays, l’usage du tabac est passé de 39% de taxation il y a quelques années, à 50% en 2010. La multiplication des taxes contre ce produit est certainement l’une des raisons explicatives a-t-il dit, en notant également une réduction des maladies cardiovasculaires ces dernières années. Pour réussir la lutte contre les MNT, le Gouvernement insiste aussi sur le renforcement des capacités des prestataires de service en matière de santé, et ce renforcement des capacités passe par une coopération plus soutenue et plus efficience des acteurs de la communauté internationale a aussi soutenu le représentant.
Intervenant à son tour, le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a plaidé pour une approche et des réponses aux MNT portant sur tout le cycle de vie d’un être humain. Il a ainsi refusé l’adoption de solutions de type sporadique. Ceci implique, a-t-il expliqué, de commencer à prendre des initiatives au bénéfice des enfants et des jeunes très tôt, en leur inculquant notamment l’adoption de modes de vie sain. Le Directeur exécutif a ensuite défendu la nécessité d’avoir un personnel de santé bien formé, tout comme, a-t-il dit, il faut renforcer les capacités des femmes et des filles, en les emmenant à prendre des décisions sur leur propre vie.
La représentante de la Suède a souligné le rôle de l’école dans la prévention contre les MNT et l’action de l’État dans la promotion de l’exercice physique auprès de la population suédoise. Pour son pays, a-t-elle indiqué, il est fondamental de mesurer les solutions les plus efficientes avant l’établissement de toute stratégie nationale. Sur un autre ton, le représentant du Malawi a expliqué qu’aujourd’hui, les MNT constituaient un lourd fardeau pour son pays. Pour mon gouvernement, la réponse la plus efficace aux MNT exige une coopération accrue au niveau international, a-t-il dit. « C’est ensemble que nous pourrons gagner cette lutte », a-t-il insisté.
La Première dame de la Géorgie a ensuite détaillé l’action de son pays marquée par la promotion du sport, la lutte contre le tabagisme, et l’obésité. Elle a également présenté, aux participants, deux personnages de dessins animés utilisés en Géorgie pour promouvoir l’adoption de comportements sains par les nationaux. Sans la coopération internationale on ne peut réaliser les OMD, et notamment une modification des modes de vie pour aller vers des comportements de vie sains, a-t-elle précisé.
Au cours du débat, la représentante de l’Indonésie a expliqué l’importance de la participation des communautés et des acteurs de la société civile dans la lutte contre les MNT. Le représentant du Pérou, a quant à lui rappelé l’importance du poids des individus et de leur mode de vie comme éléments à prendre en compte dans la lutte contre les MNT à travers le monde. Que faire alors? s’est-t-il demandé, en suggérant comme réponses l’amélioration des conditions de vie des populations, l’éducation des enfants aux modes de vie sains ainsi que la lutte contre le tabac et l’alcool. Il a aussi plaidé pour un contrôle strict de la publicité pour les produits alimentaires à risques. Le représentant de la Nouvelle-Zélande, a partagé ce dernier point de vue, avant de révéler l’engagement de son gouvernement à faire de la Nouvelle-Zélande « un territoire sans tabac à l’horizon 2025 ». Pour y arriver, il faudra absolument l’implication de la société civile, a-t-il soutenu. Le Gouvernement néo-zélandais continue à prendre des mesures spéciales pour aider à résorber les maux qui nourrissent les MNT chez les populations autochtones, a poursuivi le Ministre.
La prise de mesures pour lutter contre le tabac et l’abus d’alcool chez les populations a également été mise en exergue par le représentant de la Bulgarie qui a indiqué que les MNT étaient l’une des causes de nombreux décès. Le représentant de la Hongrie a aussi fait mention de lois nationales sur les boissons sucrées et le tabac. Constatant les nombreuses initiatives énumérées par les participants, le représentant de l’Irlande s’est demandé comment alors améliorer la santé des populations en dépit de tout ce qui est déjà fait. En Irlande a-t-il répondu, nous pensons que l’imposition de taxes contres certains produits responsables par exemple de l’obésité, est une intéressante réponse.
Le représentant de la France à cette table ronde a aussi rappelé que son gouvernement avait pris une série de mesures pour lutter contre le tabagisme. Mais en dépit de toutes ces mesures, on constate encore une hausse du nombre de fumeurs, notamment chez les femmes, en France, a-t-il reconnu, en plaidant pour la recherche de financements innovants afin de faire face aux conséquences de ce mal. S’agissant de la lutte contre l’obésité, il est important d’imposer des taxes sur les boissons sucrées. Ce sont des mesures qui aident à la santé des consommateurs et pèsent sur les industriels. Il y a des bonnes pratiques dans les différents pays, mais plus que jamais, il nous faut inclure cette question des MNT dans l’agenda général du développement, a-t-il souligné.
Le représentant de l’Organisation internationale de droit du développement (OIDD) a indiqué que son organisation s’est engagée à aider les gouvernements et les organisations de la société civile à aider les États dans leurs stratégies nationales de lutte contre les MNT. Le représentant de la République islamique d’Iran à la table ronde a souligné l’impact de l’action Gouvernementale iranienne dans la réglementation de la publicité pour produits à risques comme le tabac. Le traitement des MNT est important, mais il faut surtout faire de la prévention, a insisté l’orateur. Pour le représentant de l’Afrique du Sud, une démarche multisectorielle est importante pour lutter contre les MNT. Il est aussi nécessaire de renforcer les cadres médicaux et les services sanitaires dans le cadre de cette action. À l’instar des autres nations, l’Afrique du Sud va adopter les mesures idoines pour s’attaquer au tabagisme et à l’alcoolisme, a-t-il souligné.
Le représentant des Émirats arabes unis, a quant à lui, détaillé les mesures et efforts nationaux déployés dans les Émirats, notamment face au tabagisme. En la matière, une loi a été adoptée par le Parlement, a-t-il indiqué. Il a aussi plaidé pour l’instauration de meilleurs mécanismes de surveillance des MNT. La promotion de comportements sains et la lutte contre le tabagisme sont des politiques publiques en place depuis des années. La lutte contre l’obésité est aussi un des piliers de la stratégie nationale de lutte contre les MNT, a-t-il annoncé. Le représentant des États-Unis a pour sa part indiqué qu’en 2009, l’Administration Obama avait fait voter une loi permettant d’agir avec beaucoup d’efficience contre le tabac. La Première dame des États-Unis est également au cœur de la stratégie nationale de lutte contre l’obésité, a-t-il indiqué. Ceci montre l’importance accordée à la question, a-t-il dit. La représentante de la Ligue des États arabes a, quant à elle, fait part de l’intérêt des pays de la Ligue pour cette Réunion de haut niveau et surtout pour la recherche de solutions aux conséquences des MNT qui sont l’une des principales causes de mortalité dans la région arabe.
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