Les participants aux tables rondes sur les maladies non transmissibles préconisent une taxation renforcée des tabacs, alcools et sucres
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Assemblée générale
Soixante-sixième session
Table ronde 1 – matin
LES PARTICIPANTS AUX TABLES RONDES SUR LES MALADIES NON TRANSMISSIBLES PRÉCONISENT UNE TAXATION RENFORCÉE DES TABACS, ALCOOLS ET SUCRES
Dans le cadre de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles, tenue ce jour au Siège de l’ONU à New York, deux tables rondes interactives ont été organisées pour permettre aux délégations de débattre en profondeur de certains aspects essentiels du thème général de la Réunion.
La première table ronde, organisée dans la matinée, était consacrée à la progression des maladies non transmissibles et leurs incidences socioéconomiques. Elle avait pour coprésidents le Secrétaire d’État à la santé du Royaume-Uni, M. Andrew Lansley et la Ministre de la santé de l’Indonésie, Mme Endang Rahayu Sedyaningsih.
Au cours de leurs échanges, les participants ont reconnu que les maladies non transmissibles (MNT) représentent le plus grand défi se posant actuellement aux systèmes de santé, et que ce fait a des incidences notables sur le développement des pays. À cet égard, le représentant de Nauru a noté que 72% des décès survenus dans son pays sont attribuables à ce type de maladies, pendant que sa collègue du Mexique indiquait que 75% des cas de décès dans son pays sont liés à des maladies non transmissibles, tandis que 39% de la population mexicaine souffre d’obésité et d’excès de poids. Le représentant de l’Union européenne a pour sa part regretté que les MNT soient la cause directe de 4 millions de décès par an dans les 27 pays de la communauté, ce qui représente 86% des décès dénombrés dans toute l’Union européenne.
Par de l’impact économique de certaines de ces maladies, le représentant de la Thaïlande a estimé qu’en 2009, les méfaits du tabac et de l’alcool ont coûté près de 7 milliards de dollars à son pays. Tirant l’alarme face aux coûts induits des maladies non transmissibles sur les économies, le représentant de l’École de santé publique de l’université de Harvard a fait remarquer que des études récentes indiquent que le monde va dépenser plus de 47 000 milliards de dollars dans les 20 prochaines années pour la prise en charge des malades souffrant des MNT. Il a relevé que ce montant représente près de 25 fois le montant total de l’aide publique au développement de ces 20 dernières années.
TABLE RONDE SUR LE THÈME « PROGRESSION DES MALADIES NON TRANSMISSIBLES, PROBLÈMES QU’ELLES POSENT, NOTAMMENT POUR LE DÉVELOPPEMENT, INCIDENCES SOCIOÉCONOMIQUES ET FACTEURS DE RISQUE »
Prenant la parole au début de cette table ronde tenue ce matin dans le cadre de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (MNT), le représentant de Nauru a noté que 72% des décès dans son pays sont attribuables aux MNT. Ces affections, a t-il regretté, coûtent pour près de 10% du produit national brut (PNB) du pays et diminuent le réservoir de main d’œuvre disponible.
Le représentant de Trinité-et-Tobago a souligné que près de 40% de la population adulte de son pays souffrent d’affections respiratoires aigües. Il a souligné que les solutions à apporter aux MNT devraient tenir compte à la fois des niveaux national et global du problème posé par ces maladies.
Le représentant de la Jamaïque a indiqué que les MNT ont sapé la productivité de l’économie de son pays, et que l’État a, de ce fait, pris des mesures pour faire face au fléau.
Le représentant du Kenya a affirmé que les MNT représentent la moitié des hospitalisations dans son pays, et il a regretté le manque de personnels de santé qualifiés en soulignant, par exemple, que le Kenya ne compte que cinq spécialistes du cancer pour une population estimée à plus de 40 millions d’habitants.
Le représentant du Guyana a souligné que son pays tire la sonnette d’alarme depuis 10 ans sur l’impact qu’ont les MNT sur le développement, et il a regretté que la communauté internationale ne réagisse qu’assez tardivement. Il s’est aussi alarmé des stratégies de marketing agressives qu’utilisent les multinationales des secteurs du tabac et de l’alcool pour se faire de plus en plus de consommateurs et de clients.
Le représentant de l’Iraq a pour sa part noté que le Ministère de la santé de son pays a lancé, en partenariat avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), des programmes de prise en charge des cancers et d’autres MNT.
La représentante de la Banque mondiale a indiqué que les MNT ont un impact majeur sur l’économie, car elles augmentent les prix des assurances et absorbent des fonds que les États et les entreprises privées auraient investis dans d’autres domaines. Les MNT, a-t-elle relevé, touchent les populations en âge de travailler, réduisant le nombre de travailleurs disponibles. « Les MNT réduisent les heures de travail de 50% en Égypte et conduisent à la perte de 12% du produit intérieur brut du pays (PIB)». Elle a souhaité la mise en place de mesures multidimensionnelles et une réaction des autorités nationales des différents pays, ceci en appui aux mesures internationales.
Le représentant d’Israël a suggéré l’augmentation des mesures précoces de dépistage. Il a indiqué que le taux de tabagisme est passé de 45% à 22% dans le pays depuis que la décision de l’interdiction de fumer dans les lieux publics a été prise. Il s’est félicité de la couverture universelle de santé qui a cours dans son pays et a indiqué qu’Israël mettra en œuvre des programmes pour assurer le suivi des mesures de prévention et de prise en charge des MNT.
La représentante de l’Alliance internationale des aliments et des boissons a relevé que depuis 2008, cette association a mis en circulation plus de 20 000 produits nouveaux contenant moins de graisse et de sucre, et elle a souligné que le secteur privé est un partenaire efficace et disponible dans le combat contre les MNT.
Le représentant de la Thaïlande a estimé qu’en 2009, les méfaits du tabac et de l’alcool ont coûté près de 7 milliards de dollars à son pays. Le représentant a rappelé « qu’hier est passé, demain n’est pas encore arrivé, mais nous avons aujourd’hui pour réagir aux méfaits des MNT ».
Le représentant des Îles Salomon a indiqué que près de 75% de morts dans son pays sont imputables aux MNT. Il a relevé que son pays compte 87 langues différentes, et que cette situation rend complexes les approches de prévention des MNT.
Intervenant ensuite, le représentant des Philippinesa souligné que son pays a pris la menace des MNT au sérieux et a adopté une approche intégrée de lutte contre ce fléau.
Le représentant de la Nouvelle-Zélande a indiqué que son pays a suggéré le renforcement de l’éducation des femmes afin de lutter contre les MNT, et il a également prôné une synergie de stratégies pour venir à bout des MNT et réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.
Le représentant du Suriname a relevé que 30% d’adultes fument dans son pays et a noté que les MNT ont une incidence sur les budgets des familles et de l’État. Il a souhaité que la communauté internationale se mobilise pour faire face aux MNT avec le même engouement qu’elle a montré dans la lutte contre le paludisme.
La représentante du Tchad a regretté le fait que seulement 3% de Tchadiens consomment des légumes au quotidien. Signalant que le taux élevé d’analphabétisme dans son pays est un frein à l’éducation des populations sur les causes des MNT, elle a noté que les services de santé tchadiens sont en pleine mutation afin de s’adapter aux nouvelles réalités des MNT.
Le représentant de l’Association médicale mondiale a relevé que cette organisation est préoccupée par la situation des MNT à travers le monde. Il a souhaité que les gouvernements accordent une place importante aux désordres psychiques et a insisté sur la prise en compte des déterminants sociaux de la santé, car, a-t-il noté, « il faut placer l’homme au centre du système de santé ».
La représentante de l’Inde, a affirmé que dans son pays où vivent 1,2 milliard de personnes, le problème posé par les MNT est crucial. Elle a relevé que la prise en charge des femmes et des enfants est essentielle, car la vaccination des jeunes femmes et les soins néonataux permettent de traiter des affections en amont. Entre 2012 et 2017, a-t-elle assuré, l’Inde va augmenter les ressources allouées aux MNT.
Le représentant de la Barbade a souligné que la région des Caraïbes a pris des mesures particulières pour faire face aux MNT et produit intérieur brut) de son pays.
Prenant la parole à la suite de la Barbade, la représentante de l’Alliance internationales des patients a indiqué que les patients ne sont pas seulement des victimes, mais aussi des acteurs de la lutte contre les MNT. Elle a signalé que plus de 60% des victimes des MNT vivent dans les pays en développement.
Le représentant du Zimbabwe a indiqué que les MNT poussent les familles dans le cycle de la pauvreté et a noté qu’il est urgent que des actions soient lancées pour faire face au fléau.
La représentante duCommonwealth a attiré l’attention sur l’approche genre qui doit sous-tendre les actions contre les maladies non transmissibles, et a plaidé en faveur d’une mobilisation globale contre la montée des MNT.
Le représentant de l’Italie a souligné que le taux de vieillissement élevé de la population de son pays influe sur l’augmentation des maladies chroniques et plus globalement des MNT. Il a indiqué que le Gouvernement italien a mis en place des mesures comme la lutte contre le tabagisme et la consommation excessive de sel. Rappelant que l’Italie est ouverte au marché intérieur européen, il a souligné la nécessité de la mise en œuvre de mesures transversales.
Dans son intervention, le représentant de l’Union européenne a regretté que les MNT soient la cause de 4 millions de décès par an dans les 27 pays de la communauté, soit 86% de décès dans toute l’Union européenne. Il a noté que le vieillissement de la population devrait malheureusement faire augmenter l’impact des MNT sur les populations. En outre, a-t-il relevé, des législations antitabac sont mises en œuvre au sein de l’Union européenne, et des mesures similaires sont engagées pour lutter contre la consommation d’alcool.
Le représentant du Y émen a regretté l’absence de statistiques dans les pays en développement, une situation préjudiciable pour la prise en charge des cas de MNT. Le représentant du Koweït a regretté que les pays fassent étalage de leurs réalisations et de leurs problèmes individuels et a souhaité que la mobilisation soit totale grâce à un plan d’action commun et concret.
La représentante du Nigéria, a indiqué que son gouvernement a créé quatre nouveaux centres de soins, qui viennent en appui au centre de Lagos qui prend en charge les affections néonatales. Elle a souligné que le Nigéria s’est engagé dans la lutte contre le tabagisme et accorde une importance majeure à l’alimentation des populations.
La représentante du Mexique a déclaré que 75% de la mortalité totale au Mexique est liée aux MNT tandis que 39% de la population souffre de surpoids. Elle a regretté que la crise économique mondiale influe sur les capacités des populations de bien s’alimenter convenablement afin de faire face à l’augmentation des MNT.
Prenant la parole au nom de l’OMS, une Ambassadrice de bonne volonté de cette Organisationa regretté que les femmes victimes de cancer ne soient pas assez soutenues dans leur combat contre la maladie. La campagne « Ruban rose » pour combattre les cancers dont sont victimes les femmes a été lancée afin de sauver la vie des femmes, a-t-elle noté.
Le représentant de la République dominicaine, a souhaité que les stratégies de lutte contre les MNT prennent en compte les manques de capacités des pays en développement. La représentante de l’ Union internationale contre les maladies respiratoires a pour sa part relevé que 35 millions de personnes sont affectées par l’asthme à travers le monde. Les maladies pulmonaires coûtent près de 2 milliards de dollars par an en termes de perte de productivité économique, a-t-elle souligné, tout en souhaitant que la qualité de l’air soit améliorée afin de baisser le taux d’affections pulmonaires et respiratoires.
Le représentant du Ga bon a soutenu que son pays souffre de consommation excessive d’aliments gras et d’alcool. Il a noté qu’à partir de 2012, le dépistage de certains cancers serait gratuit au Gabon, et en a appelé à la responsabilisation des multinationales opérant dans le domaine de l’agroalimentaire. Le représentant de la République-Unie de Tanzanie,a regretté que les communautés pauvres soient les plus affectées par les MNT car ayant un mode de vie à risque, et peu de moyens de faire face à ces maladies.
La représentante des Comores s’est félicitée de l’adoption d’une loi antitabac par l’Assemblée nationale de son pays, et a souligné que les Comores ont engagé les acteurs sociaux à s’engager contre les maladies non transmissibles à travers des programmes de communication de masse. La représentante de Sainte-Lucie a rappelé que les MNT touchent de façon particulière les petits États insulaires en développement (PEID) et a souhaité que la communauté internationale accorde une importance majeure à cette question.
Le représentant de l’École de santé publique de l’université de Harvard a noté que des études récentes font croire que le monde va dépenser plus de 47 000 milliards de dollars dans les 20 prochaines années pour la prise en charge des malades atteints par des MNT. Il a relevé que ce montant représente près de 10 fois le coût total des dépenses de santé publique et privée du monde en 2010, et 25 fois le montant total de l’aide au développement de ces 20 dernières années.
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