Assemblée: appel à un financement adéquat du Programme décennal de renforcement des capacités pour l’Union africaine
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Assemblée générale
Soixante-cinquième session
83e séance plénière - matin
ASSEMBLÉE: APPEL À UN FINANCEMENT ADÉQUAT DU PROGRAMME DÉCENNAL
DE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS POUR L’UNION AFRICAINE
Les représentants de Maurice, d’Égypte, d’Afrique du Sud, du Nigéria et du Gabon ont appelé aujourd’hui à un financement adéquat du Programme décennal de renforcement des capacités pour l’Union africaine. Ils sont intervenus à l’Assemblée générale qui examinait la question de la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine, dans le cadre notamment de la Déclaration pour le Programme décennal.
Par cette Déclaration, signée en 2006, les États Membres des Nations Unies avaient décidé de s’employer à renforcer les capacités de l’Union africaine et des organisations sous-régionales africaines dans les domaines de la paix mais aussi du développement.
La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.
COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET L’UNION AFRICAINE
Rapport du Secrétaire général sur l’examen du Programme décennal de renforcement des capacités pour l’Union africaine A/65/716)
Dans ce rapport, le Secrétaire général note que d’une manière générale, le système des Nations Unies fournit un appui substantiel aux programmes visant à renforcer la paix, la sécurité, la gouvernance et le développement sur le continent. Cet appui a notamment pris la forme d’une assistance technique, de services de conseil, d’un soutien institutionnel et programmatique, et de mesures de renforcement des capacités.
Compte tenu du fait que, dans un premier temps, le Programme décennal de renforcement des capacités mettait l’accent sur la paix et la sécurité, le présent rapport porte essentiellement sur les activités et programmes ayant trait à ces domaines. Dans ses conclusions, le Secrétaire général estime que le Plan décennal bénéficie d’un appui considérable de la part de toutes les institutions de la Commission de l’Union africaine, même si celles-ci reconnaissent que le Programme n’a pas encore apporté tout ce qui était attendu de lui.
Une des principales difficultés posées concerne les divergences de vues entre les divers acteurs sur le concept de renforcement des capacités. Une autre difficulté, poursuit-il, est celle de la capacité d’absorption des institutions de l’Union africaine. Cependant, les progrès accomplis par la Commission de l’Union africaine dans la gestion des fonds et en matière de transparence dans les relations avec les donateurs rendent parfaitement compte des efforts entrepris pour remédier à cette insuffisance.
Le Secrétaire général rappelle dans ses recommandations que la Déclaration sur le renforcement de la coopération entre l’ONU et l’Union africaine a été adoptée à un moment où l’Union africaine prenait de plus en plus l’initiative du règlement des crises en Afrique. Depuis son adoption, le Programme décennal de renforcement des capacités pour l’Union africaine a contribué à renforcer la collaboration entre l’ONU et l’Union africaine et à consolider le partenariat stratégique qui les lie. Il a également aidé à raffermir les liens entre les Secrétariats des deux organisations à différents niveaux, notamment en ce qui concerne les questions de stratégie à long terme et les questions actuelles relatives à la paix et la sécurité.
Le Secrétaire général demande instamment à toutes les parties de poursuivre la coordination de l’appui au renforcement des capacités de l’Union africaine dans les divers domaines d’action. Il juge tout à fait opportun et pertinent qu’à la prochaine session du Mécanisme de coordination régionale, on réfléchisse à la tenue d’une session thématique sur le Programme décennal de renforcement des capacités pour l’Union africaine, qui, en plus des activités menées au titre du groupe thématique sur le plaidoyer et la communication, contribuerait à mieux faire connaître le Programme.
Il prévient que faute d’un programme de travail bien défini et de ressources pour mettre en œuvre le Programme décennal, les efforts déployés ont été sérieusement compliqués. Si les contraintes liées à l’absence de ressources et de structures de mise en œuvre adéquates étaient levées, des progrès importants seraient enregistrés dans la réalisation des objectifs du Programme décennal. Le Secrétaire général demande donc à tous les partenaires et acteurs, y compris les États Membres, de contribuer à la mobilisation des ressources nécessaires aux organismes des Nations Unies chargés de la mise en œuvre du Programme décennal de renforcement des capacités pour l’Union africaine.
Dans la mesure du possible, il serait aussi judicieux de coordonner les cycles de programmation et de planification de l’Union africaine avec ceux du système des Nations Unies, de façon à permettre aux organismes des Nations Unies d’arrêter et de mettre en œuvre des activités conformes à leurs plans annuels d’exécution des programmes.
Dans l’appui à la Commission de l’Union africaine, le système des Nations Unies doit tenir compte du Cadre stratégique du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) pour le développement des capacités et du fait que l’Agence de planification et de coordination du NEPAD est maintenant pleinement intégrée dans les structures et processus de l’Union africaine. Dans le cadre du Mécanisme de coordination régionale, la Commission économique africaine (CEA), en coordination avec le Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine, doit continuer à jouer le rôle de chef de file dans les activités menées avec les institutions de l’Union africaine pour mettre en œuvre le Programme décennal.
Le Secrétaire général conclut en souhaitant que les activités du Programme décennal soient progressivement élargies et ne restent pas concentrées sur les seules questions de paix et de sécurité. On ne parviendra à une paix et un développement durables en Afrique que si dans l’appui aux institutions de l’Union africaine, l’on adopte une démarche globale qui intègre la paix, la sécurité et les activités économiques, sociales et humanitaires. C’est dans cet esprit que l’Équipe spéciale interdépartementale chargée des affaires africaines qui est établie à New York doit être renforcée.
Le Secrétaire général dit son intention de présenter en 2013 un rapport à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité sur le prochain examen triennal des activités de mise en œuvre du Programme décennal.
Pour l’examen de cette question, l’Assemblée était également saisie du Rapport du Secrétaire général sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales ou autres (A/65/382)
Déclarations
M. MILAN J. MEERTARBHAN (Maurice), au nom du Groupe des États d’Afrique, a rappelé que le Programme décennal de renforcement des capacités, originellement centré sur le maintien de la paix, prévoyait également une coopération accrue dans des domaines d’action cruciaux pour l’Afrique tels que les sciences et la technologie, les changements climatiques, la lutte contre la pauvreté, l’agriculture et l’économie verte.
Soulignant le rôle majeur joué par l’Union africaine et ses communautés économiques régionales dans le maintien de la paix et le développement qui a permis d’alléger la tâche des Nations Unies, il a plaidé pour un meilleur partage de l’information entre l’Union africaine et l’ONU, ainsi que pour le financement adéquat du Programme décennal. Dans l’optique de la pleine mise œuvre de ce Programme, il s’est réjoui de son inclusion au sein du Mécanisme de coordination régionale pour l’Afrique ainsi que de l’intégration du Programme du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) au sein de la Commission de l’Union africaine.
M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a lui aussi souligné l’importance adéquate du Programme décennal. Il a estimé que les exemples de la Guinée et du Niger illustrent parfaitement l’énorme impact de la coopération entre l’ONU et l’UA. Rappelant la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA avec la Commission de consolidation de la paix (CCP), le représentant a plaidé pour que le soutien le plus ferme soit apporté aux pays inscrits à l’ordre du jour de la Commission, qui sont tous des pays africains sortant d’un conflit. Il a aussi appelé au financement adéquat du Fonds pour la consolidation de la paix.
Dans le champ de la coopération économique entre les deux organisations -qui mériterait d’être renforcée-, il a plaidé pour un soutien accru au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Il a aussi estimé que les Conférences sur les pays les moins avancés (PMA) et le développement durable seront l’occasion de réaffirmer l’engagement des Nations Unies. Il s’est félicité des progrès accomplis dans la coordination entre l’ONU et l’UA en matière économique.
M. LIZWI NKOMBELA (Afrique du Sud) a souligné que l’efficacité de la coopération entre l’ONU et l’UA dépend de la mise à disposition de ressources durables, prévisibles et souples pour les opérations de maintien de la paix en Afrique. Les Nations Unies et l’Union africaine ont mené conjointement des activités de diplomatie préventive et des initiatives de paix qui ont conduit au règlement de crises majeures à travers tout le continent africain ».
Il a poursuivi en notant que l’objectif prioritaire devait être désormais de renforcer l’architecture africaine de paix et de sécurité, pour permettre à la force africaine en attente de devenir opérationnelle. « L’Afrique du Sud appuie une approche la plus large possible pour appréhender au mieux les défis auxquels font face les pays africains. Le principal défi sera d’assurer un financement soutenu au Programme décennal. Non seulement l’Afrique mérite la paix, mais elle mérite également de la conserver, a-t-il clamé.
« La paix et le développement se renforcent mutuellement », a rappelé Mme Joy Ugwu (Nigéria). C’est ainsi qu’elle a attiré l’attention sur la nécessité de faire avancer les relations entre l’Union africaine, le Conseil économique et social (ECOSOC) et le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique. Elle a par ailleurs plaidé pour l’élaboration d’un traité traçant, contrôlant et interdisant in fine l’utilisation des armes légères « qui, avec le fléau du trafic de stupéfiants, exacerbe la situation déjà préoccupante en matière de sécurité dans de nombreuses régions africaines ».
Faisant écho à la déclaration de la déléguée du Nigéria, Mme MARIANNE BIBALOU (Gabon) s’est réjouie de l’ouverture, le 2 mars dernier, du Bureau régional de l’ONU pour l’Afrique centrale. « Cette ouverture s’inscrit plutôt dans le cadre de la prévention que dans l’intervention. Elle aidera à consolider la paix, favoriser la prévention des conflits, lutter contre les problèmes transfrontaliers tels que le trafic de drogues et le crime organisé », a-t-elle déclaré.
Elle a enfin souligné que l’adoption en 2010 - lors de la Conférence des 11 membres du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale, de la Convention de Kinshasa, instrument juridiquement contraignant de contrôle des armes légères en Afrique centrale, œuvrait au renforcement des capacités tant de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) que de celles de l’Union Africaine.
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