SOC/4771

La lutte contre la pauvreté a besoin d’actions urgentes, soulignent les délégations à l’ouverture de la 49e session de la Commission du développement social

09/02/2011
Conseil économique et socialSOC/4771
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-neuvième session

2e et 3e séances – matin et après-midi                      


LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ A BESOIN D’ACTIONS URGENTES, SOULIGNENT LES DÉLÉGATIONS

À L’OUVERTURE DE LA 49E SESSION DE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL


La Commission complète la composition de son Bureau et adopte son ordre du jour


Cinq ans avant la date butoir de 2015 fixée pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, et notamment le premier d’entre eux (OMD nº1), dont l’atteinte devait permettre de réduire de moitié le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour à travers le monde, la Commission du développement social se penchera, au cours de sa quarante-neuvième session dont les travaux ont débuté ce matin, sur le thème prioritaire de la lutte contre la pauvreté et lancera notamment un débat sur le thème émergent de la protection sociale.


Même si l’OM nº1 était atteint, près de 900 millions de personnes continueraient toujours de vivre dans l’extrême pauvreté en 2015, indique le Secrétaire général dans son rapport sur l’élimination de la pauvreté.  Dans une région comme l’Afrique australe, environ 45% de la population vivent avec 1,25 dollar par jour, a précisé le représentant de la Namibie, qui s’exprimait au nom des États de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).


Cette session de la Commission du développement social, qui se tient au Siège de l’ONU, à New York, du 9 au 18 février, « est un moment opportun pour faire le bilan des stratégies adoptées ces dernières années pour éradiquer la pauvreté », a estimé M. Jorge ValeroBriceño, du Venezuela, qui préside la Commission.  Il a rappelé qu’il fallait évaluer les résultats du Sommet de Copenhague et de la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, tout en réfléchissant aux véritables causes de la pauvreté.


Parmi celles-ci, plusieurs intervenants, comme M. Lazarous Kapambwe, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), ont souligné le lien qui existe entre le manque d’éducation et la perpétuation de la pauvreté.  Or, à moins que nous ne prenions des mesures d’urgence, 56 millions d’enfants ne seront pas scolarisés en 2015, a prévenu le Président de l’ECOSOC.


Au cours du débat général qui a commencé aujourd’hui et auquel ont participé plusieurs ministres et membres de gouvernements d’États Membres, beaucoup de délégations ont remarqué combien l’élimination de la pauvreté dépendait de l’adoption de politiques inclusives. 


Le Ministre d’État à l’inclusion sociale de la Hongrie, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a parlé de la Plate-forme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale, adoptée en décembre dernier, qui vise à mobiliser l’action politique dans les domaines de la protection sociale, de l’emploi et de l’éducation.  En ce qui la concerne, sur ces questions, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) dispose d’une feuille de route pour la période 2009-2015 qui entend assurer le bien-être et le développement des populations de la région, a expliqué le Vice-Ministre chargé de la coordination des politiques de promotion du bien-être de l’Indonésie, qui s’exprimait au nom des États membres de l’ANASE.


Le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, qui sera célébré en 2014, a été évoqué à plusieurs reprises comme étant une occasion de renforcer le rôle des familles comme source de protection sociale dans les pays pauvres.  Le représentant du Groupe des 77 et de la Chine a annoncé à cet égard que les pays de ce Groupe présenteront un projet de résolution sur les préparatifs de cette célébration.


Ce matin, Mme Catherine Ferguson, Présidente du Comité des organisations non gouvernementales pour le développement social, a présenté le document élaboré hier par le Forum de la société civile, qui appelle à modifier le modèle actuel de développement, en tenant compte des besoins particuliers de chaque pays ou société humaine, ce qui n’a pas été le cas des politiques imposées à ce jour.


Dans l’après-midi, dans le cadre d’une Table ronde, une discussion interactive a eu lieu après une intervention de Mme Ana Maldonado, Ministre adjointe au Ministère du pouvoir populaire pour les communes et la protection sociale du Venezuela, qui a affirmé qu’au rythme actuel l’OMD nº1 serait réalisé, non pas en 2015 comme préconisé, mais en 2200.  Mme Maldonado a donc appelé les délégations à s’attaquer aux principaux obstacles qui entravent l’accession des populations à une vie digne, notamment le système actuel de commerce multilatéral qui, selon elle « vise à promouvoir seulement les intérêts des pays les plus développés ».  M. Donald Lee, Chef de la branche des perspectives sociales sur le développement de la Division pour la politique sociale et le développement, au Département des affaires économiques et sociales, a présenté les différents rapports soumis aujourd’hui à la Commission.


Au cours de cette session, dont l’ordre du jour provisoire a été adopté ce matin, les membres de la Commission discuteront aussi de la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse et du Cadre stratégique pour le Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, adopté en 2002.  Les membres de la Commission s’entretiendront également avec le Rapporteur spécial chargé d’étudier la situation des personnes handicapées.


En début de séance, la Commission du développement social a élu M. Eduardo Meñez (Philippines), Mme Olisu Cifligu (Albanie) et Mme Susanne Fries-Gaier (Allemagne) aux sièges de Vice-Présidents de son Bureau.  Le quatrième Vice-Président est Mme Najla Abdelrahman (Soudan), qui avait été élue lors de la première séance de la quarante-neuvième session de la Commission, le 19 février 2010.  Mme Susanne Fries-Gaier assumera aussi les fonctions de Rapporteur de la Commission.


La Commission du développement social (CDS), commission fonctionnelle de l’ECOSOC créée en 1946, est devenue l’organe clef de l’ONU chargé du suivi et de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, tenu en 1995.  Elle compte 46 membres, élus pour un mandat de quatre ans.


La prochaine séance de la Commission aura lieu demain, jeudi 10 février, à 10 heures.


SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Suite donnée à la résolution 2010/12 du Conseil économique et social intitulée « Promouvoir l’intégration sociale » (E/CN.5/2011/2)


Dans ce rapport, le Secrétaire général rend compte des politiques et programmes en faveur de l’intégration sociale adoptés au plan national, dans différentes régions, et de leurs incidences sur l’élimination de la pauvreté.  Il fait une large place à la protection sociale, à l’emploi, aux interventions ciblant des groupes donnés, ainsi qu’à la participation générale de la population, qui sont autant de moyens d’intégration sociale.  Il relève dans ce rapport les limites de certaines interventions et expose les problèmes restant à régler.  Il montre qu’il importe d’intensifier les échanges concernant les pratiques et politiques optimales en la matière.  Enfin, il présente des recommandations quant aux mesures à prendre pour aller de l’avant.


Parmi celles-ci, il invite les autorités nationales à formuler et mettre en œuvre des politiques et programmes destinés à promouvoir l’intégration sociale, et à les inclure dans les politiques et stratégies nationales de développement.  Les autorités nationales devraient aussi continuer à consolider les politiques et interventions ciblant des groupes sociaux spécifiques et, parallèlement, faire en sorte que l’intégration sociale soit systématiquement prise en compte dans toutes les politiques et tous les programmes.


Le Secrétaire général recommande aussi que les autorités nationales formulent des programmes de protection sociale dans le cadre d’une stratégie globale visant à réduire les inégalités et à faire reculer l’exclusion sociale et qu’elles favorisent l’accès universel aux services sociaux de base, ceci étant un moyen de faire progresser l’intégration sociale.  Les autorités nationales devraient aussi privilégier des politiques et stratégies en faveur du plein emploi et du travail décent de sorte à faciliter l’intégration sociale des groupes vulnérables et l’égalité entre les sexes, recommande Ban Ki-moon.


En outre, ajoute le Secrétaire général, les autorités nationales devraient intensifier la participation de la population et des collectivités à la planification et la mise en œuvre des politiques et stratégies d’intégration sociale, abattre les obstacles qui l’entravent et consolider les dispositifs institutionnels visant à la promouvoir.  Elles pourraient envisager d’échanger systématiquement des informations relatives aux pratiques optimales en matière d’intégration sociale, recommande enfin le Secrétaire général.


Thème prioritaire: élimination de la pauvreté (E/CN.5/2011/3)


Dans le présent rapport, le Secrétaire général décrit les tendances actuelles en matière de pauvreté et donne un aperçu général des principaux obstacles qui se posent à l’élimination de la pauvreté.  En dépit de la crise, le monde est bien parti pour diminuer de moitié la proportion de la population vivant avec moins de 1,25 dollar par jour d’ici à 2015, souligne-t-il.  Cependant, le fait d’atteindre la cible fixée en matière de pauvreté dans les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) n’est qu’une étape vers son élimination –engagement pris lors du Sommet mondial pour le développement social– puisque, même si cette cible est atteinte, près de 900 millions d’individus à travers le monde vivront encore dans la pauvreté extrême en 2015.  De plus, même dans les pays qui ont réussi à faire reculer la pauvreté due à l’insuffisance des revenus, il reste encore des obstacles de taille à lever pour garantir à tous l’accès à l’éducation, aux soins de santé, à l’alimentation et à d’autres biens et services de base, constate Ban Ki-moon.


Le Secrétaire général note que les tendances régionales dissimulent la diversité des situations nationales, même dans des pays dont le revenu individuel des personnes est similaire.  Dans certains pays, une croissance économique viable, allant de pair avec un accroissement suffisant de l’emploi productif et du travail décent, a entraîné un déclin rapide de la pauvreté.  Dans de nombreux autres pays, cependant, le travail n’est pas un vecteur de sécurité des revenus ou de protection sociale.  L’évolution économique n’a pas abouti à une croissance économique soutenue, sans exclusive et équitable, nécessaire pour faire reculer la pauvreté, déplore M. Ban.


L’accroissement des inégalités en termes de revenus, qui s’ajoute aux inégalités entre les sexes et à d’autres formes de marginalisation et d’exclusion sociale, vient encore atténuer l’influence positive de la croissance économique sur la réduction de la pauvreté.  Enfin, les conflits, les catastrophes dues aux phénomènes atmosphériques et les autres conséquences des changements climatiques, constituent un frein supplémentaire à la croissance économique des pays qui en sont les victimes.  Les conséquences sociales de tels chocs ont été les plus graves dans les pays où les systèmes de protection sociale étaient le moins développés, relève Ban Ki-moon.


Globalement, les pays qui sont parvenus à réduire la pauvreté due à l’insuffisance des revenus et ont obtenu une amélioration à grande échelle de la situation sociale de leur population avaient conçu des politiques de protection sociale intégrées destinées à la majorité de leurs habitants.  Les données dont on dispose indiquent qu’un socle de protection sociale est économiquement accessible et que les conséquences du refus d’investir dans la protection sociale sont lourdes.  Sans dispositifs de base de transferts sociaux qui donnent accès aux soins de santé, à l’éducation et à une nutrition adéquate, et qui favorisent la stabilité sociale, un pays ne peut pas débloquer son potentiel productif, souligne le rapport.  Les réponses à la crise économique la plus récente suggèrent qu’il existe une dynamique politique en faveur des investissements dans la protection sociale et dans l’amélioration des services sociaux.  Il faut donc s’employer à préserver « l’enveloppe sociale », préconise le Secrétaire général.


Ce sont les pays où la croissance économique a entraîné des gains de productivité agricole et une amélioration durable sur le plan de l’emploi décent qui ont le plus progressé sur la voie de la réduction de la pauvreté, note le rapport.  Dans les pays dotés d’un secteur agricole développé qui se concentrent sur l’augmentation de la productivité des petits exploitants, dans le domaine agricole et dans d’autres, en leur facilitant l’accès aux intrants, aux infrastructures, à l’information et aux marchés, la production agricole croît notablement et la pauvreté décline de manière significative tant dans les villes qu’à la campagne, note le Secrétaire général.


Les succès enregistrés dans la lutte contre la pauvreté montrent que les politiques sociales doivent faire partie intégrante d’une stratégie de développement plus vaste pour apporter des remèdes aux situations qui sont la cause de cette pauvreté et qui la pérennisent.  L’accès universel à une protection sociale et à des services sociaux de base, en particulier en matière de santé et d’éducation, est une nécessité pour que le cycle de la pauvreté qui se perpétue de génération en génération soit brisé et pour que la cohésion sociale maintenue et le contrat social renforcé.


Cependant, toutes ces initiatives n’auront qu’un impact limité sur la pauvreté et sur la vulnérabilité si elles ne s’accompagnent pas d’interventions de portée plus vaste, qui aient pour effet d’améliorer l’accès aux ressources et leur redistribution, conclut le Secrétaire général.


Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de groupes sociaux (A/66/62-E/2011/4, A/66/61-E/2011/3, E/CN.5/2011/7 et E/CN.5/2011/9)


Rapport du Rapporteur spécial de la Commission du développement social chargé d’étudier la situation des handicapés sur le suivi de l’application des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés (E/CN.5/2011/9)


Une note du Secrétaire général soumet à la Commission et aux délégations le Rapport du Rapporteur spécial de la Commission du développement social chargé d’étudier la situation des handicapés sur le suivi de l’application des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés.  Ce rapport rappelle que le Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées (1982) a jeté les bases des droits et du développement des handicapés.  Depuis, l’élaboration d’un certain nombre d’instruments importants a façonné le discours politique international sur les personnes handicapées, qui se traduit notamment à travers les Règles pour l’égalisation des chances des handicapés (1993) et la Convention relative aux droits des personnes handicapées (2006).  Les trois instruments mentionnés ci-dessus constituent le cadre normatif international central de toute action visant à promouvoir les droits des personnes handicapées dans le monde, rappelle le rapport.


Le Rapporteur spécial indique qu’au cours des neuf mois que couvre le rapport, il a effectué des missions dans plusieurs pays et noté que l’on porte une attention croissante à la question des personnes handicapées, comme en attestent la signature et la ratification rapides de la Convention les concernant.  Au 15 novembre 2010, 96 pays l’avaient ratifiée, précise-t-il.  Toutefois, il indique qu’il a pu aussi constater que davantage doit être fait pour traduire les engagements concernant les droits des personnes handicapées en mesures et en pratiques concrètes pour assurer que les personnes handicapées jouissent de tous les droits fondamentaux universels.


Le rapport indique qu’il est fermement convaincu de la nécessité de placer fermement les questions relatives au handicap au centre des programmes de développement.  La mise en œuvre intégrale et effective des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés, conformément à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, peut continuer de jouer un rôle important dans les efforts des États Membres visant à égaliser les chances des handicapés par rapport à celles des autres catégories de personnes et à assurer leur pleine participation à tous les aspects du développement, ajoute-t-il.


Le Rapporteur spécial cite les obstacles les plus courants à un développement qui prendrait en compte les handicapés: attitudes négatives à leur égard, manque de ressources, absence de volonté politique pour leur venir en aide, faiblesse du soutien pour l’intégration des handicapés parmi les spécialistes du développement, absence de cadre juridique clair et insuffisance des capacités de mise en œuvre des politiques qui sont éventuellement prises en leur faveur.  Il manque aussi un mécanisme efficace d’échange de renseignements et de connaissances sur les meilleures pratiques pro handicapés entre les États Membres, relève le Rapporteur spécial.


Il note aussi qu’en adoptant la résolution intitulée « Réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs aux personnes handicapées d’ici à 2015 et au-delà », l’Assemblée générale a réaffirmé son engagement ferme de promouvoir les droits des personnes handicapées dans le programme d’action mondial en faveur du développement, et de promouvoir un développement qui les intègre.


Le Rapporteur spécial recommande aux États Membres et au système des Nations Unies d’aborder d’urgence la question du manque de statistiques et de données sur les personnes handicapées et celle concernant l’analyse de leur situation dans le développement économique et social.  Il leur recommande aussi d’échanger les bonnes pratiques et exemples relatifs à la promotion d’un développement tenant compte des handicaps et de l’intégration des personnes handicapées dans le développement.  En outre, le Rapporteur spécial propose de créer, dans le cadre des Nations Unies, un fonds d’affectation spéciale à donateurs multiples ou toute entité qui soit similaire.  Des points de coordination pour les questions de handicap devraient être établis dans chacun des organismes des Nations Unies, préconise-t-il.  Il faut aussi autonomiser et soutenir les personnes handicapées et leurs organisations et faciliter une meilleure coordination entre les alliances de personnes handicapées, poursuit-il.  Enfin, il suggère d’intégrer la question des personnes handicapées dans les politiques, programmes et projets internationaux de coopération pour le développement par le truchement de partenariats mondiaux.


Mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse: coordination et collaboration des organismes des Nations Unies pour leurs activités concernant les jeunes » (A/66/61–E/2011/3)


Dans son rapport, le Secrétaire général énonce les mécanismes de coordination et de collaboration des entités compétentes des Nations Unies pour leurs activités visant les jeunes.  À cet égard, le Réseau interinstitutions des Nations Unies pour l’épanouissement des jeunes est le principal mécanisme des programmes à appliquer.  Il existe d’autres mécanismes au sein d’ONUSIDA, ainsi que le Réseau pour l’emploi des jeunes; l’Équipe spéciale interinstitutions des Nations Unies pour les adolescents; l’Initiative-cadre conjointe des Nations Unies sur les enfants, les jeunes et le changement climatique; le Réseau interinstitutions de l’éducation dans les situations d’urgence, et le Groupe d’action pour la protection des enfants dans le tourisme.  Au niveau régional, par exemple, le rapport mentionne que le Paraguay, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation internationale du Travail (OIT), le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) coopèrent avec 12 organismes gouvernementaux dans le cadre d’un projet intitulé « Jeunesse: capacités et possibilités économiques au profit de l’insertion sociale au Paraguay ».


Le Secrétaire général note que la collaboration sur des questions relatives à la jeunesse au sein du système des Nations Unies s’est considérablement développée au cours des dernières années.  Cette collaboration accrue a conduit à l’adoption d’approches plus stratégiques de la promotion du développement de la jeunesse ainsi que, de plus en plus souvent, à la mise en œuvre de programmes communs au sein du système.  Mais beaucoup reste à faire pour bénéficier pleinement des avantages de la coordination interorganisations, indique M. Ban Ki-moon.


Il recommande à l’Assemblée générale de prier les organismes concernés du système des Nations Unies de continuer à coordonner davantage l’action qu’ils mènent en faveur de la jeunesse et de poursuivre leur collaboration dans ce domaine.  L’Assemblée générale devrait aussi prier les mécanismes de coordination régionale des Nations Unies d’adopter et/ou de mettre en œuvre des plans d’action régionaux interorganisations visant à appuyer les efforts déployés par les États Membres en vue de définir des politiques en faveur de la jeunesse qui soient globales et intégrées et qui se fondent sur le Programme d’action mondial.  Enfin, le Secrétaire général recommande de prier les organisations concernées du système des Nations Unies de continuer à mettre au point des mécanismes accessibles et n’excluant personne qui permettent aux jeunes de participer aux projets interorganisations concernant le développement de leur classe d’âge.


Rapport sur les modalités du deuxième cycle d’examen et d’évaluation de la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002) (E/CN.5/2011/7)


Dans le présent rapport, le Secrétaire général passe en revue ces modalités qui seront appliquées lors du Deuxième cycle d’examen et d’évaluation, et il donne un premier aperçu des projets des organismes des Nations Unies et de la société civile.  Il met également en lumière les enseignements tirés de l’expérience et les questions que le Deuxième cycle d’examen et d’évaluation devra approfondir.


La Commission a décidé de procéder à l’examen et à l’évaluation du Plan d’action de Madrid tous les cinq ans.  Elle a en outre prié les commissions régionales de promouvoir et de faciliter à l’échelon régional l’application, l’examen et l’évaluation du Plan d’action de Madrid, ainsi que la diffusion de données sur la question.


Le présent rapport du Secrétaire général contient notamment une liste et un calendrier préliminaires des initiatives envisagées par les organismes des Nations Unies et la société civile dans le cadre des préparatifs du deuxième cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action de Madrid.  Il expose les enseignements tirés du deuxième cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action, comme le manque de capacités en matière de collecte de données qualitatives et quantitatives, et présente le projet de calendrier du Deuxième cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action.


Le Secrétaire général invite la Commission du développement social à demander aux gouvernements de commencer à recenser les actions qu’ils ont engagées depuis le premier cycle d’examen et d’évaluation afin de présenter ces informations à la Commission à sa cinquantième session en 2012.  La Commission voudra peut-être également prier les gouvernements de constituer un organe ou mécanisme national de coordination dont fera partie l’organisme chef de file –ou renforcer l’organe ou le mécanisme en place– afin de faciliter la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid, ainsi que son examen et son évaluation, indique M. Ban Ki-moon.


La Commission voudra d’autre part peut-être inciter les États Membres à recourir davantage à une approche participative de l’examen et de l’évaluation qui parte de la base, poursuit le Secrétaire général.  Elle désirera peut-être en outre encourager les États Membres qui le souhaitent à utiliser la méthode de coordination ouverte lors du processus national d’examen et d’évaluation.  Le Secrétaire général encourage aussi la Commission « à inciter les commissions régionales à continuer de faciliter le processus d’examen et d’évaluation au niveau régional », notamment par l’intermédiaire de leurs organes intergouvernementaux, en favorisant le travail en réseau et la mise en commun des informations et données d’expérience; en aidant les gouvernements à rassembler, diffuser et analyser les informations et à présenter les résultats des processus nationaux d’examen et d’évaluation et en leur donnant des conseils à cet effet; et en conduisant une analyse régionale et arrêtant les priorités des initiatives à venir.


La Commission pourrait décider de prier le système des Nations Unies de soutenir les actions engagées par les pays aux fins de l’examen et de l’évaluation en leur fournissant, à leur demande, une aide technique au renforcement des capacités, indique M. Ban.  Le Secrétaire général propose aussi à la Commission d’encourager les États Membres et les organismes des Nations Unies, le cas échéant, à fournir un appui aux commissions régionales pour faciliter le processus d’examen et d’évaluation et organiser des conférences régionales pour dresser le bilan des résultats des processus nationaux d’examen et d’évaluation en 2012.


Suite donnée à la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille et au-delà » (A/66/62–E/2011/4)


Le rapport du Secrétaire général sur lasuite donnée à la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille et au-delà se penche sur la lutte contre la pauvreté des familles, la promotion de la solidarité entre les générations, la conciliation du travail et de la vie de famille et la collecte de données nationales et régionales sur le bien-être des familles.


Dans ce rapport, le Secrétaire général invite les États Membres, dans le cadre de la prochaine célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, à examiner le respect des engagements pris envers la famille au niveau international dans les instruments relatifs aux droits de l’homme et les documents finaux des grandes conférences et réunions au sommet.  Ce sera une occasion sans précédent de replacer la famille au cœur des objectifs de développement, estime Ban Ki-moon.


Le succès des initiatives prises dans le cadre de la célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, juste un an avant l’échéance fixée pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, dépendra de la volonté des États Membres de soutenir les objectifs fixés dans le cadre de cette Année internationale et de l’application de son processus de suivi.  Le soutien concret qu’apporte la communauté internationale à la famille témoigne de sa volonté d’atteindre les objectifs fixés en matière de développement social, notamment en ce qui concerne la cohésion sociale et la solidarité entre les générations, estime le Secrétaire général.


Il propose à la Commission du développement social de recommander l’adoption des mesures appropriées aux niveaux national, régional et international pour les préparatifs de la célébration du vingtième anniversaire.  La Commission pourra appuyer l’adoption des grands thèmes suivants dans le cadre des préparatifs du vingtième anniversaire, conformément aux trois grands objectifs fixés lors de la Conférence de Copenhague que sont la réduction de la pauvreté: lutte contre la pauvreté des familles et l’exclusion sociale; le plein emploi et le travail décent: conciliation de la vie professionnelle et de la famille; et l’intégration sociale: promotion de l’intégration sociale et de la solidarité entre les générations au sein des familles et des communautés.


Le Secrétaire général propose aussi à la Commission du développement social de demander aux gouvernements, aux organismes et organes des Nations Unies, aux organisations de la société civile et aux établissements universitaires de partager de bonnes pratiques et échanger des données en ce qui concerne la formulation, l’application, et le suivi des politiques axées sur la famille et le bien-être de la famille.


Déclarations liminaires


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela), Président de la Commission du développement social, a relevé que le modèle économique et social actuel empêche le développement social de toute la population et complique le processus d’élimination de la pauvreté.  Le droit au travail et le droit à la santé sont bien souvent violés, ainsi que le droit à l’alimentation, qui est soumis aux spéculations du marché international des produits alimentaires, a-t-il constaté.  Nous devons faire un choix: soit on promeut un développement assorti d’équité et de justice sociale, soit on promeut des politiques économiques et financières qui aggravent les inégalités, a-t-il expliqué.  Il faut plus que jamais concrétiser nos idéaux de justice et de solidarité, a-t-il dit.  M. Valero a estimé que cette quarante-neuvième session de la Commission du développement social est un moment opportun pour faire le bilan des stratégies adoptées ces dernières années pour éradiquer la pauvreté.  Il nous incombe d’examiner les résultats du Sommet de Copenhague et de la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, a-t-il rappelé, soulignant que c’est l’occasion de lancer un débat en profondeur sur les véritables causes de la pauvreté.  Le Président de la Commission a espéré voir tous les pays dotés de systèmes de protection sociale permettant d’éliminer la pauvreté et les inégalités, ce qui implique de répartir mieux les gains économiques afin d’en faire profiter toute les populations.  Il nous faut aussi garantir un accès à la santé, à l’éducation, à un travail décent et à un logement, a-t-il notamment estimé. 


M. LAZAROUS KAPAMBWE (Zambie), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a indiqué qu’il favorisait une coopération renforcée entre le Conseil économique et social (ECOSOC) et ses différentes commissions, afin de travailler de manière plus stratégique, ambitieuse et tournée vers l’avenir.  Un succès de la lutte contre la pauvreté nous semble encore bien lointain, a-t-il enchaîné, relevant que de nombreux pays ne réaliseraient pas le premier Objectif du Millénaire pour le développement qui vise à diviser par deux le nombre de pauvres à travers le monde.  Neuf cent millions de personnes vivront toujours dans la pauvreté en 2015, a-t-il notamment relevé.  Rappelant que le prochain Examen ministériel annuel (EMA) de l’ECOSOC serait axé sur l’éducation, il a souligné l’interdépendance entre l’éducation et la pauvreté.  L’éducation, a-t-il observé, est nécessaire afin de pouvoir s’extirper de la pauvreté.  Selon le Président de l’ECOSOC, des progrès notables ont été réalisés dans le domaine de l’éducation primaire, mais beaucoup reste encore à faire.  À moins de prendre des mesures d’urgence, a-t-il notamment relevé, 56 millions d’enfants ne seront pas scolarisés en 2015.  M. Kapambwe a par ailleurs estimé que trop peu d’attention avait été accordée à la qualité de l’éducation.  Il a engagé la Commission du développement social à formuler des recommandations quant au rôle essentiel que joue l’éducation en matière de lutte contre la pauvreté.  Selon lui, il importe notamment de trouver de nouvelles sources de financement de l’éducation par le truchement de partenariats novateurs.  Il a également appelé les délégations à mettre l’accent sur l’adoption de mesures politiques concrètes.


M. JOMO KWAME SUNDARAM, Sous-Secrétaire général chargé des questions du développement, intervenant au nom de M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a estimé que la fragilité de l’environnement social et économique actuel avait rendu la lutte contre les dimensions multiples de la pauvreté d’autant plus difficile.  Il a notamment évoqué l’adoption de mesures d’austérité fiscale et l’émergence d’une nouvelle crise alimentaire.  Le Sous-Secrétaire général a ensuite affirmé que l’élimination de la pauvreté dépendait de l’adoption de politiques inclusives et équitables répondant aux besoins des groupes les plus vulnérables, notamment les jeunes, les personnes âgées, les autochtones et les personnes handicapées.  Il a engagé les gouvernements à profiter de la célébration, cette année, de l’Année internationale de la jeunesse, pour mobiliser une action aux plans national et international pour répondre aux besoins et ambitions des jeunes.  Il a également fait savoir que la Commission était particulièrement concernée par le lancement de la seconde évaluation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement.  M. Sundaram a aussi engagé les délégations à reconnaître le fait que la question du handicap est une question transversale de la problématique du développement en général.


Le Sous-Secrétaire général a par ailleurs relevé que les pays qui avaient réussi à réduire leurs taux de pauvreté et à améliorer les conditions sociales de leurs populations sur une large échelle avaient mis sur pied des programmes exhaustif de protection sociale.  Les gouvernements devraient donc envisager d’établir des systèmes de protection sociale, a-t-il préconisé.  Remarquant par ailleurs que les familles sont les principales sources de protection sociale dans les pays pauvres, M. Sundaram a engagé les gouvernements à promouvoir la célébration, en 2014, du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille.  Il a également évoqué le lancement, en 2012, de l’Année internationale des coopératives et a appelé la Commission à se joindre aux efforts tendant à renforcer le rôle des coopératives, ces dernières contribuant notamment à la création d’emplois et à la cohésion sociale.


Mme CATHERINE FERGUSON, Présidente du Comité des organisations non gouvernementales pour le développement social, a présenté les résultats du Forum de la société civile qui s’est tenu hier, le 8 février 2011, et a donné lieu à la rédaction d’un document.  Ce document explique d’abord que l’élimination de la pauvreté s’est révélée illusoire, malgré son inclusion dans l’ordre du jour international, a indiqué Mme Ferguson.  Le modèle de développement dominant a mis en danger l’avenir durable des populations du monde par les émissions de gaz à effet de serre qu’il génère et a favorisé les riches par rapport aux pauvres.  Le manque de revenu ne peut pas à lui seul servir d’étalon de mesure ou permettre de mesurer la pauvreté, a expliqué Mme Ferguson.  Par ailleurs, elle a souligné l’importance des investissements visant à mettre à la disposition de tous les pays les technologies qui leur permettraient de faire face aux défis actuels.


Le document de la société civile appelle à modifier le modèle actuel de développement, en tenant compte des besoins particuliers de chaque pays ou société humaine et en faisant participer les personnes qui vivent dans la pauvreté aux politiques de développement et à leur mise en œuvre.  Il faut aussi réformer l’architecture financière internationale, ajoute-t-il, notant que les institutions de Bretton Woods ne sont pas appropriées.  En outre, il est important de réduire les dépenses militaires et de redistribuer les sommes ainsi rendues disponibles dans des secteurs tels que ceux de l’éducation et de la santé.


Parmi les secteurs principaux dans lesquels il faut progresser pour réduire la pauvreté, le document cite l’éducation, l’égalité entre les sexes, l’égalité des droits fonciers, un emploi productif avec une protection des travailleurs dans les secteurs formel et informel, ainsi que tout ce qui a trait à l’inclusion sociale, a précisé Mme Ferguson.  Nous réaffirmons que les pays doivent mettre au point différents modèles de développement et modes d’action en tenant compte des situations qui prévalent au niveau local.  L’élimination de la pauvreté exige aussi une gouvernance transparence et la participation de chaque communauté locale, a ajouté Mme Ferguson.  Elle a enfin souligné l’utilité du « Projet de principes directeurs sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme », élaboré par le Conseil des droits de l'homme.


Débat général


M. ZOLTAN BALOG, Ministre d’État à l’inclusion sociale de la Hongrie, intervenant au nom de l’Union européenne, a indiqué qu’en 2008, 80 millions de personnes, dont 20 millions d’enfants, vivaient en dessous du seuil de pauvreté en Europe, plus de la moitié d’entre elles étant des femmes.  Il a également fait savoir que 8% des Européens vivaient dans des conditions matérielles précaires et que 8% de la force de travail étaient constitués de travailleurs vivant dans de situations d’emplois précaires.  M. Balog a estimé que l’intégration sociale des personnes vulnérables ainsi que dans le monde du travail était un élément clef pour assurer une croissance durable et inclusive.  Il a ensuite expliqué qu’à l’occasion de la célébration, en 2010, de l’Année européenne de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, l’UE s’était accordée, pour la première fois, sur l’objectif de réduire, d’ici à 2020, d’au moins 20 millions le nombre de personnes susceptibles de sombrer dans la pauvreté et l’exclusion sociale sur le sol européen.  Le représentant hongrois a également indiqué que la Plate-forme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale, qui a été adoptée en décembre dernier, entend mobiliser l’action politique dans les domaines de la protection sociale, de l’emploi et de l’éducation.


M. Balog a ensuite indiqué que depuis l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le développement, l’Union européenne appuyait de plus en plus les efforts déployés par les pays en développement pour lutter contre la pauvreté.  Ma délégation, a-t-il ajouté, estime au nom des pays européens membres de l’UE, que les OMD pourront être réalisés si les parties font preuves de suffisamment de volonté politique et adoptent des mesures politiques concrètes.  Le représentant a également évoqué l’importance d’identifier des sources de financement novatrices et de mobiliser les ressources domestiques des pays en développement.  Les politiques de développement doivent servir de catalyseur pour renforcer les capacités des pays en développement, notamment leurs propres ressources économiques, naturelles et humaines, a-t-il souligné.  M. Balog a par ailleurs estimé que la création d’emplois devait bénéficier de davantage d’attention en matière de coopération au développement.  Il a également cité les mérites de l’élargissement des systèmes de protection sociale.


M. DIEGO LIMERES (Argentine), qui a pris la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a noté qu’en dépit des progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté depuis le Sommet sur le développement social, il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.  La pauvreté est une question complexe qu’il n’est pas possible de résoudre uniquement par la croissance économique, a-t-il relevé.  Les mesures prises dans la poursuite de cet objectif doivent soutenir une croissance favorable aux pauvres et à la protection sociale, a estimé M. Limeres.  Il s’est préoccupé en particulier des obstacles à la lutte contre la pauvreté que posent les crises mondiales actuelles.  Depuis l’Année internationale de la famille en 1994, la communauté internationale a lancé de nombreuses activités pour mettre en œuvre les programmes qui permettraient d’atteindre les objectifs fixés dans ce domaine, a-t-il rappelé.  Alors que le vingtième anniversaire de cette Année approche, a-t-il dit, le Groupe des 77 tient à annoncer qu’il présentera un projet de résolution sur les préparatifs de la célébration de cet anniversaire.


Notant aussi que la population mondiale vieillit, le représentant a appelé à mettre pleinement en œuvre le Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, dont l’application n’en est encore qu’a ses débuts.  Nous espérons pouvoir débattre des moyens les plus appropriés pour garantir le plein exercice des droits des personnes âgées, a dit M. Limeres.  Il a par ailleurs insisté sur l’importance qu’il y a à surmonter les obstacles qui entravent l’exercice par certains peuples de leurs droits à l’autodétermination.  Le représentant a ensuite souligné que les efforts nationaux ne suffisent pas, dans bien des cas, à surmonter les obstacles qui se posent à l’élimination de la pauvreté.  Il nous faut nous attaquer aux causes mêmes de la pauvreté, a-t-il dit, en citant notamment les blocages dus à des causes structurelles au sein de chaque société.  L’élimination de la pauvreté ne sera une réalité que si la communauté internationale unit ses forces, a ajouté M. Limeres en plaidant en faveur d’une coopération internationale accrue dans ce domaine.  Cette coopération devrait permettre d’alléger la dette des pays en développement, de donner à ceux-ci un accès aux marchés, de les aider à renforcer leurs capacités et de leur fournir un appui technique, a-t-il préconisé.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili), intervenant au nom du Groupe de Rio, a relevé que la lutte contre la pauvreté représentait un défi éthique, politique et économique pour tous, et qu’il était donc nécessaire d’établir et de promouvoir de nouvelles formes de coopérations et de solidarité internationales afin d’appuyer les efforts déployés sur le plan national.  Le Groupe de Rio, a-t-il ajouté, est convaincu de la nécessité de concentrer les efforts de politique sociale sur les segments les plus vulnérables de la société afin de répondre aux défis posés par la pauvreté, l’iniquité et la faim, et ce, sur la base de la reconnaissance de la personne humaine en tant qu’entité juridique.  M. Errázuriz a notamment estimé que l’accès universel aux services de protection sociale de base et l’augmentation des investissements opérés dans ce secteur auraient un impact limité, à moins d’être accompagnés d’interventions en matière de lutte contre la discrimination, d’accès et de redistribution équitable et juste des ressources.  M. Errázuriz a ajouté que l’investissement dans les mères, les enfants et les jeunes était essentiel pour briser le cycle générationnel de la pauvreté et de l’exclusion.


Le représentant a ensuite indiqué que la prévalence de la féminisation de la pauvreté demeurait un important défi à relever et qu’il importait donc d’intégrer une perspective sexospécifique dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de tous les programmes sociaux, politiques ou économiques.  Il a expliqué que dans le cadre du Consensus 2010 de Brasilia, les membres de la Communauté économique des États de l’Amérique latine et des Caraïbes (CEPALC) s’étaient engagés à promouvoir des politiques d’emploi qui favorisent la participation des femmes au marché du travail et leur présence à des postes de prise de décisions.  Ma délégation, a-t-il poursuivi, estime au nom du Groupe de Rio que la promotion d’un cadre favorable à l’emploi décent est l’une des stratégies les plus efficaces d’élimination de la pauvreté, et pour ce faire, un plus grand investissement dans l’éducation et la formation est nécessaire.  M. Errázuriz a par ailleurs affirmé que l’incertitude de l’environnement économique actuel appelait au renforcement de l’action en faveur de la cohésion sociale.  Il a qualifié d’essentiel le respect de l’engagement pris par les pays développés de verser 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement (APD) et a estimé que les accords commerciaux régionaux et internationaux devaient prendre en compte les besoins de développement, assurer aux populations pauvres l’accès à des aliments nutritifs et promouvoir la mise en œuvre durable des programmes permettant de parvenir aux OMD.


M. WILFRIED EMVULA (Namibie), a pris la parole au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et a rappelé que sa région est une des moins développées au monde, bien que dotée de grandes ressources humaines et naturelles.  Environ 45% de la population de cette région vivent avec 1,25 dollar par jour, a-t-il indiqué.  Il a expliqué que la pauvreté, due essentiellement au faible niveau de développement économique et social, est aggravée par les catastrophes naturelles, les pandémies et des facteurs humains tels que les politiques de colonialisme et d’apartheid, qui ont isolé et marginalisé l’Afrique et la région de la SADC dans le passé.  La pauvreté a réduit les options de subsistance des personnes vulnérables, comme les femmes et les personnes handicapées, qui sont les plus touchées par le chômage, a-t-il aussi relevé.  La pauvreté dépend aussi de la présence ou non de ressources naturelles sur le territoire d’un pays et de la gestion macroéconomique mise en œuvre dans un pays.


M. Emvula a en outre rappelé que la région de l’Afrique australe est également la plus touchée par le VIH/sida, pandémie qui est l’origine de taux de mortalité élevés et qui est responsable de grandes dépenses en matière de santé.  Ce fléau réduit le nombre et la qualité de la population active et ralentit le développement économique, a-t-il ajouté.  La région de la SADC est aussi frappée par le paludisme et la tuberculose, a indiqué le représentant.  Il a regretté que les politiques adoptées visent avant tout les seuls traitements médicaux en oubliant souvent les besoins sociaux qu’impliquent ces maladies, comme l’accès à l’eau salubre.


La SADC met au point un plan de développement régional qui identifie la pauvreté comme un obstacle majeur au développement, a poursuivi M. Emvula.  Son but est de réduire de moitié la population vivant avec moins d’un dollar par jour entre 1990 et 2015.  Ce plan a aussi permis de mettre en place une zone de libre-échange, en 2008, et vise l’établissement d’un marché commun en 2015 et d’une union monétaire en 2016, avec l’adoption d’une monnaie régionale dès 2018.  Cela devrait permettre une amélioration du niveau de vie, a-t-il espéré, en se basant sur les valeurs communes aux pays de la région.  La SADC s’attend à recevoir une aide de la part de ses partenaires et nous demandons aux pays développés de respecter leurs promesses en matière d’aide au développement, a conclu le représentant. 


M. WILLEM RAMPANGILEI, Vice-Ministre chargé de la coordination des politiques de promotion du bien-être de la population de l’Indonésie, est intervenu au nom des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).  Il a déclaré qu’en matière de lutte contre la pauvreté, sa délégation mettait l’accent sur le développement de communautés rurales « progressistes, prospères, et autonomes ».  Il a indiqué que la Déclaration de l’ANASE, contenue dans la feuille de route de la Communauté de l’ANASE pour la période 2009-2015, entendait assurer le bien-être et le développement de toutes les populations de l’ANASE et notamment des groupes les plus vulnérables et les plus défavorisés.  Du point de vue de l’ANASE, a-t-il ajouté, la paix et la stabilité économique et politique, appuyées par un partenariat énergique en matière de développement, sont les éléments fondamentaux de la lutte contre la pauvreté.  Le Vice-Ministre a évoqué les mérites de la création de partenariats régionaux visant à promouvoir la croissance des segments les plus pauvres de la société et à assurer des perspectives d’emploi pour tous.  Ceci est essentiel pour trouver des réponses à la situation des pays connaissant des défis en matière de réalisation des OMD, a-t-il ajouté.


Le Vice-Ministre a ensuite expliqué qu’afin de réaliser les OMD, les États membres de l’ANASE axaient leur action sur le plaidoyer, l’acquisition et l’utilisation des connaissances, la recherche de ressources et de l’expertise, ainsi que la coopération régionale.  Il a également évoqué la création, par les membres de l’ANASE, d’un Plan-cadre d’action pour le développement rural et l’élimination de la pauvreté pour la période 2004-2010.  Consciente de l’augmentation de la population âgée sur le plan mondial, l’ANASE déploie de nombreux efforts pour réduire les risques que connait cette tranche de la population par le biais de la création de systèmes d’appuis sociaux et de l’amélioration de la capacité des familles à s’occuper des personnes âgées.


Mme ISABEL MARTINEZ, Ministre des affaires sociales de l’Espagne, a expliqué que le Gouvernement espagnol a présenté un projet de réforme pour 2011 afin de poursuivre sa lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.  Nous relancerons ainsi un plan d’inclusion sociale en nous basant sur la croissance, l’emploi, l’amélioration de l’éducation, ainsi que sur l’égalité homme-femme.  Des mesures sont prévues pour accroître les revenus des foyers dont les membres sont au chômage, ainsi que pour les victimes d’exclusion sociale, a indiqué Mme Martinez.  Nous avons lancé une réforme des politiques d’emploi et déployé un personnel spécialisé chargé de se pencher sur les groupes les plus exclus, a-t-elle ajouté.  Pour les personnes âgées de puis de 65 ans, nous garantissons des pensions minimales, a-t-elle aussi indiqué.  La Ministre a également mentionné que l’Espagne dispose d’une loi sur l’autonomie et sur les soins aux personnes qui sont dépendantes du fait de leur âge.  « Notre système d’éducation publique obligatoire a par ailleurs permis d’accroître fortement le taux de scolarisation », a-t-elle souligné.  Mme Martinez a enfin expliqué que des mesures avaient permis d’augmenter le taux d’emploi des personnes handicapées.  Elle a aussi signalé la politique de logement du Gouvernement espagnol.


La Ministre des affaires sociales de l’Espagne a cependant reconnu la difficulté de concilier l’austérité budgétaire et le maintien de bonnes politiques sociales, mais elle a assuré que le Gouvernement espagnol faisait son possible pour ne pas laisser les espagnols perdre leurs acquis sociaux et maintenir tous les bénéfices qu’apporte une cohésion sociale.  D’autre part, elle a relevé la portée mondiale des incidences sociales de l’actuelle crise financière et économique, et a demandé que tous les gouvernements préservent leurs politiques sociales.  Elle a enfin salué la création d’ONU-Femmes, « un organe qui contribuera à l’élimination de la pauvreté féminine », a-t-elle espéré.


M. YURI VIKTOROVICH VORONIN (Fédération de Russie) a expliqué que malgré la crise, la Fédération de Russie avait pu maintenir un taux de croissance favorable et avait même réussi à augmenter ses dépenses dans le secteur social afin d’assurer la protection de sa population.  Il a précisé que les principales mesures prises étaient axées sur la création d’emplois, par le biais notamment d’un programme de recyclage professionnel destiné aux personnes susceptibles d’être licenciées.  La politique anticrise a permis à l’économie russe de se redresser rapidement, s’est-il félicité.  Il a par ailleurs indiqué que la couverture médicale des personnes était dorénavant obligatoire et que le niveau des retraites avait augmenté.  Il a également évoqué l’existence de projets nationaux destinés à améliorer la situation en matière d’éducation et de logement.  M. Viktorovich Voronin a ensuite assuré que les dépenses sociales de la Fédération de Russie continueraient d’augmenter en fonction de l’essor de l’économie nationale.


M. ENOCH TEYE MENSAH, Ministre de l’emploi et du bien-être social du Ghana, a estimé qu’à l’heure de la mondialisation, les pays devaient s’entraider en partageant leurs ressources, leurs compétences, leurs connaissances et les meilleures pratiques en matière de lutte contre la pauvreté.  Le Ghana poursuit depuis des années des politiques et des programmes visant cet objectif, a-t-il assuré.  La part de la population rurale vivant en dessous du seuil de la pauvreté au Ghana a baissé, ainsi que l’extrême pauvreté, a-t-il dit.  Ceci permet au pays d’atteindre, avant 2015, l’Objectif nº1 des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Mais malgré ces progrès, nous continuons à nous concentrer sur des stratégies visant les personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté, grâce à des mesures de protection sociale spécifiques, a poursuivi M. Teye Mensah.  Le Ghana a également mis en œuvre un programme pilote pour la promotion du travail décent, en collaboration avec l’Organisation internationale du Travail (OIT), a-t-il ajouté.  Le Ministre a par ailleurs souhaité voir renforcer les partenariats internationaux en matière d’aide au développement.  Il a enfin appuyé le concept de « seuil de protection sociale » en tant que stratégie d’élimination de la pauvreté.


M. WANG MIN (Chine) a affirmé qu’en matière de lutte contre la pauvreté, il était essentiel de promouvoir un environnement pacifique et stable, tant au niveau local qu’international.  Il a appelé les États Membres à œuvrer au maintien de la paix internationale et à adhérer aux principes de solidarité internationale pour le bénéfice de chacun.  M. Wang a également estimé qu’en matière de promotion de la coopération internationale relative à la réduction de la pauvreté, les pays en développement devaient mettre l’accent sur l’autonomie, être adeptes d’efforts autocentrés et « durs à la tâche», ce qui implique de savoir tirer parti du potentiel que représentent leurs propres populations.  M. Wang a par ailleurs souligné le rôle que jouent les organisations internationales en matière de lutte contre la pauvreté et les a engagées à promouvoir la coopération Nord-Sud et à renforcer la coopération Sud-Sud.


Rappelant les avancées remarquables réalisées par la Chine en matière d’élimination de la pauvreté, le représentant a précisé que le nombre de pauvres en milieux ruraux y était passé de 250 millions en 1978 à 35,97 millions en 2009.  Il a expliqué que le Gouvernement de la République populaire de Chine mettait un accent particulier sur la création d’emplois, la promotion des petites et moyennes entreprises, et la création de perspectives d’emplois pour les diplômés, les travailleurs migrants des zones rurales et les citadins à faible revenu.  La Chine s’efforce également d’accélérer la réforme institutionnelle du secteur de la santé et d’élargir son système de couverture sociale, a fait savoir M. Wang, qui a par ailleurs ajouté que le douzième plan quinquennal chinois serait lancé cette année.  L’élimination de la pauvreté, le renforcement de la protection sociale et l’amélioration des moyens de subsistance de la population seront prioritaires, a-t-il précisé.


M. TETSUYA KIMURA (Japon) s’est dit préoccupé par le fait qu’à travers le monde, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté extrême et souffrant de la faim dépasse un milliard.  La pauvreté revêt des formes multiples, a-t-il noté, citant, entre autres manifestations de ce fléau, le manque de revenus suffisants, la faim, l’accès limité à l’éducation, une faible participation à la prise de décisions et à la vie civile et culturelle.  Il a souligné l’importance des services de protection sociale pour rompre le cycle de la pauvreté, ainsi que le caractère indispensable de la création d’emplois.  Le programme promu par le Japon en matière d’emplois repose sur trois piliers, a-t-il précisé: connexion, création et protection.  Signalant que le nombre d’emplois à plein temps obtenus par les diplômés de l’université est en diminution au Japon, il a expliqué que le Gouvernement japonais a pris à cet égard des mesures pour examiner comment et par quels moyens on pourrait trouver des solutions à ce problème.  Le Gouvernement a aussi accru le nombre de bourses accordées aux étudiants de l’université, a précisé M. Kimura.  Le Japon a toujours soutenu la promotion d’une croissance économique durable et accorde une priorité absolue à l’éducation, au bien-être des personnes, à l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’agriculture, a encore précisé M. Kimura.  Nous avons également une politique en matière d’aide publique au développement (APD) qui vise la sécurité humaine, a ajouté le représentant.  Le Japon continuera de contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015, a-t-il assuré en ajoutant que son pays continuera de travailler en collaboration étroite avec le reste de la communauté internationale.


Table ronde de la Commission du développement social: élimination de la pauvreté


Mme ANA MALDONADO, Ministre adjointe de l’économie communale et Ministre du pouvoir du peuple pour les communes et la protection sociale du Venezuela, a affirmé qu’au rythme actuel, l’OMD nº1, qui préconise que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté à travers le monde soit réduit de moitié serait réalisé, non pas en 2015 comme préconisé, mais en 2200. 


Elle a donc appelé les délégations à adopter des mesures efficaces afin de s’attaquer aux principaux obstacles qui entravent l’accession des populations à une vie digne.  Elle les a notamment engagées à lancer une réflexion sur le fait que le système actuel de commerce multilatéral vise à promouvoir seulement les intérêts des pays les plus développés.  On essaie de négocier en vain depuis 10 ans, dans le cadre des négociations du Cycle de Doha, un meilleur accès aux marchés, surtout en ce qui concerne les produits agricoles, mais en vain a-t-elle déploré.  L’adoption de politiques sociales justes et non exclusives doit devenir partie intégrante de toute politique de développement, a-t-elle recommandé.  Dans cette quête de politique de justice sociale, a-t-elle ajouté, il faut adopter des mesures concrètes visant les groupes de personnes les plus vulnérables, notamment les femmes, les personnes âgées et les autochtones.


Mme Maldonado, qui était l’oratrice de marque de la Table ronde, s’est ensuite attardée sur le domaine de la santé, arguant que l’utilisation de termes comme « accès » et « services » posait problème.  Il faut percevoir les besoins humains comme un droit à avoir des droits et à pouvoir en jouir, a-t-elle préconisé.  Si on estime que ce sont des services, on risque de confondre citoyen et client, et ce serait la problématique du « citoyen-sujet » face au « citoyen-consommateur », a argué la Ministre adjointe du Venezuela, pour qui le système économique actuel entrave la jouissance de ces droits.  Elle a réclamé l’adoption de mesures structurelles pour briser le cercle vicieux de la pauvreté et assurer une meilleure distribution des revenus.  Il ne faut pas s’attacher à la thèse selon laquelle la croissance économique peut seule générer des bénéfices.  Si elle n’est pas assortie de davantage d’inclusion sociale, elle ne sert à rien, car on ne peut alors ni diminuer, ni éliminer la pauvreté dans aucun pays, a-t-elle affirmé.  Il ne faut pas soutenir un modèle dont nous savons tous qu’il a un potentiel destructif illimité, a-t-elle insisté.


Suite à cette intervention, le représentant de l’Union européenne a voulu avoir des précisions sur le rôle que pouvait jouer la protection sociale dans l’élimination de la pauvreté.  Comment garantir l’efficacité des mécanismes d’intégration et parvenir à briser le cycle générationnel de la pauvreté? a-t-il notamment demandé.  À l’instar de son homologue de l’Uruguay, il a également voulu en savoir davantage sur l’expérience nationale du Venezuela en la matière.  Le représentant de la société civile a pointé du doigt, quant à lui, l’iniquité des systèmes d’impositions fiscales existant dans de nombreux pays qui frappent davantage les pauvres, et s’est dit partisan de la création d’un système de contributions qui soient proportionnelles au revenu de chacun.  Il a également attiré l’attention sur les répercussions humaines négatives de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).  L’élimination des tarifs a permis à du maïs américain bon marché d’inonder les marchés du Mexique, provoquant ainsi la faillite de nombreux petits agriculteurs, a-t-il rappelé.  Certains ont bénéficié de l’ALENA mais, du point de vue des droits de l’homme, le coût de cet accord libéral a été énorme, a-t-il constaté.


« Il faut démystifier l’idée selon laquelle une personne qui a un emploi n’est pas une personne pauvre » a réagi Mme Ana Maldonado, Vice-Ministredu Venezuela.  Le plein emploi doit se faire dans des conditions décentes, a-t-elle souligné.  Elle a fait savoir que le Gouvernement vénézuélien luttait toujours pour prendre en charge l’orientation politique économique et sociale de son pays, par le truchement de la réalisation des OMD, de la démocratie et de la justice sociale.  Elle a notamment évoqué l’existence de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), qui permet d’assurer aux peuples de la région un autre degré d’intégration en privilégiant, outre l’intégration économique, l’aspect social, politique et humain, ainsi que l’échange d’expériences en matière de protection sociale.  Parlant des accords de libre-échange imposés par le cadre ultralibéral de l’économie de marché, elle a ajouté qu’il est inacceptable que, dans certains de ces traités, on constate qu’il a été délibérément fait « que les marchandises aient plus de valeur que les êtres humains ».  Mme Maldonado a également commenté le rôle important que jouent les petites entreprises dans la chaine de production.


Mme CATHÉRINE BAKANG MBOCK, Ministre des affaires sociales du Cameroun, a mentionné les outils élaborés par le Gouvernement camerounais pour lutter contre la pauvreté.  Elle a ainsi cité le Document de stratégie de réduction de la pauvreté, le Document de la « Vision du développement du Cameroun à l’horizon 2035 », ou encore le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi.  La lutte contre la pauvreté au Cameroun intègre aussi les femmes et les personnes handicapées, a-t-elle dit.  Elle a également indiqué que le Gouvernement du Cameroun a affiné le concept de « stratégie du social rentable », qui vise à faire de l’intégration sociale un investissement pour la croissance.  Des journées de l’action sociale sont organisées au Cameroun, souvent sous le patronage de la Première Dame du pays, a aussi indiqué Mme Bakang Mbock.


La Ministre des affaires sociales du Cameroun a ensuite mentionné les progrès accomplis par son pays, grâce à l’aide de ses partenaires, dans des domaines comme le développement rural, la gratuité de l’école primaire, ou encore les prestations gratuites de traitement du paludisme pour les enfants de moins de 5 ans.  En outre, a-t-elle ajouté, il existe au Cameroun une politique de protection des personnes handicapées.  Le Chef de l’État camerounais, M. Paul Biya, a mis en place des chantiers économiques et industriels qui doivent faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon de 2035, a-t-elle également précisé.  Enfin, elle a réitéré les différents appels lancés par le Président Biya à la tribune de l’ONU pour une « solidarité internationale agissante » dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Mme Bakang Mbock a d’autre part soulevé la question de la « gestion participative de la diaspora » qui doit être incluse dans le système mondial de l’Organisation internationale du Travail.


M. GUSTAVO PACHECO (Uruguay) a indiqué que son pays cherchait à mettre l’économie au service de la politique et la politique au service de sa population.  Il a expliqué qu’en 2007, le Gouvernement uruguayen avait lancé un plan d’urgence social et créé un Ministère des affaires sociales.  Un plan d’équité a également été mis sur pied sur la base d’une réforme structurelle de l’imposition et de taxation, et la création d’un réseau de protection sociale amélioré et plus performant, qui cible, entre autres, les personnes âgées et les personnes handicapées, a dit M. Pacheco.  Il a ensuite indiqué que l’Uruguay connaissait actuellement une « alerte démographique » et que le secteur de l’éducation avait besoin d’être amélioré.  Des mesures de lutte contre le chômage, chez les jeunes notamment, sont également nécessaires, a-t-il indiqué.  Le représentant a également évoqué la nécessité de promouvoir l’égalité des salaires et de résoudre le problème de la violence faite aux femmes, tout en assurant aux Uruguayens une meilleure distribution des richesses nationales.


M. LUCA ZELIOLI (Italie) a signalé que le nombre de femmes sur le marché du travail décroit en Italie, tandis que le taux de chômage des jeunes y reste élevé (25%).  Selon les statistiques nationales, la pauvreté est quatre fois plus élevée dans le sud du pays, a indiqué M. Zelioli.  Nous nous concentrons donc sur l’appui aux personnes qui vivent dans les conditions les plus difficiles et cherchons à faciliter l’accès au travail des chômeurs les plus pauvres, a-t-il dit.  Il a mentionné un programme adopté par le Gouvernement italien qui vise à inclure les femmes sur le marché du travail, en leur permettant de concilier plus facilement travail et vie de famille.  Le Gouvernement promeut aussi l’embauche des jeunes par différentes mesures d’incitation, a-t-il ajouté.  M. Zelioli a d’autre part évoqué les directives datant de 1999 et qui portent sur la lutte contre la pauvreté.  Elles sont en cours de révision afin d’y inclure l’égalité entre les sexes, l’intégration sociale et la lutte contre la discrimination et l’intolérance.  Une autre initiative prise en Italie consiste à réduire le coût des envois internationaux de fonds, afin d’en faire bénéficier les travailleurs migrants et leurs familles, a-t-il expliqué.  Il a enfin soutenu l’initiative sur l’établissement de mesures de « plancher social » lancée par l’ONU et l’OMS.


Mme MARJA VAARAMA (Finlande) a estimé qu’il serait préférable de se concentrer sur l’interdépendance de tous les OMD plutôt que sur des projets isolés de lutte contre la pauvreté.  Elle a également convenu que la protection sociale était nécessaire pour réaliser des avancées dans le domaine social et économique.  Elle a ensuite expliqué que le processus de marginalisation de nombreux jeunes Finlandais avait commencé suite à l’adoption par le Gouvernement de mesures d’austérité fiscale pour faire face à la récession du début des années 90.  Le Gouvernement actuel de la Finlande a cependant décrété que les familles et les enfants seraient protégés des mesures d’austérité actuelle, a-t-elle indiqué.


Mme Vaarama a par ailleurs insisté sur l’importance de l’appropriation nationale en matière de développement, estimant notamment que si la coopération internationale est importante, son rôle principal devrait être celui de catalyseur, car elle ne peut tout faire.  Elle a également fait savoir que la Finlande avait l’intention d’augmenter le niveau de son aide publique au développement (APD).  La représentante a par ailleurs estimé que l’investissement dans les enfants devait être considéré comme un élément central du développement durable.  La gouvernance mondiale doit réagir à l’appel lancé en faveur de l’équité et de la protection sociale pour tous, a-t-elle souligné.


Mme NAJLA A. H. ABDELRAHMAN(Soudan) a rappelé que les crises récentes n’avaient pas permis aux États de réduire suffisamment le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, malgré les efforts considérables déployés par certains pays en développement.  Au Soudan, nous avons créé un Conseil chargé de cette question en 1999 et nous avons adopté un plan stratégique dont la mise en œuvre s’étale sur 25 ans (2008-2031) afin d’investir dans le service public et le développement économique, a indiqué la représentante.  Les dépenses du pays en faveur des pauvres ont augmenté de 9%, a-t-elle précisé.  Grâce aux dividendes de la paix et aux ressources tirées du pétrole, le PIB du Soudan a augmenté ces dernières années, a-t-elle ajouté, précisant que le revenu par habitant a ainsi atteint 1 400 dollars en 2009.  Nous avons aussi réduit le taux de chômage des jeunes en cherchant à leur créer des opportunités de travail décent, a-t-elle ajouté.  Elle a par ailleurs reconnu les disparités de niveau de vie selon les régions, certaines restant encore très pauvres.  En ce qui concerne l’éducation, elle a précisé qu’elle est obligatoire et gratuite au Soudan.  La représentante a enfin plaidé en faveur de la solidarité internationale, soulignant l’importance pour les donateurs de respecter les engagements pris envers les pays sortant de conflit.


M. ELMAR D. LEDERGERBER (Suisse) a indiqué que sa délégation estimait que la Commission devait traiter en priorité des relations et des interactions entre la lutte contre la pauvreté et l’élimination de la pauvreté d’une part, et d’autre part, de l’intégration sociale, de l’emploi productif et du travail décent.  À l’instar des faits énoncés dans le rapport du Secrétaire général, il a estimé que la croissance économique était une condition nécessaire, mais pas suffisante pour réduire la pauvreté.  L’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale et la promotion de leur croissance durable constitue un but important de la coopération au développement de la Suisse, a-t-il dit.  Il a estimé que cette croissance devait générer de nouvelles opportunités d’emplois et de revenus, et que le but de la création d’emplois productifs et d’un travail décent devait figurer au centre des politiques macroéconomiques.  Il faut aussi améliorer l’accès des pauvres aux ressources productives, a-t-il ajouté.


M. Ledergerber a ensuite expliqué que la Suisse avait adopté, en 2010, une Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté qui met l’accent sur les enfants de familles touchées par la pauvreté, ainsi que sur la transition entre l’école et la formation et la formation et l’emploi.  Cette Stratégie prend également en compte la pauvreté des familles et cherche à prévenir le chômage de longue durée et à assurer l’autonomie et l’intégration des personnes âgées.


Mme MARY MORGAN MOSS (Panama) a constaté que la pauvreté est multidimensionnelle et influencée par de nombreux facteurs tels que la géographie, les limites dues à l’âge, ou encore le manque d’accès à la vie socioéconomique.  La pauvreté extrême marginalise l’être humain, a-t-elle déploré.  Elle a expliqué la politique sociale adoptée par le Gouvernement du Panama, qui cible les groupes prioritaires tels que les jeunes enfants et les populations autochtones.  Pour les enfants de moins de 6 ans, par exemple, le Gouvernement panaméen a fait de gros investissements sociaux et adopté une politique publique de prise en charge de la petite enfance, a-t-elle indiqué.  Elle a aussi parlé du système de bourses universelles, qui bénéficie à tous les élèves des écoles publiques. Mme Morgan Moss a aussi mentionné la politique sociale mise en place par son pays en faveur des personnes âgées, des populations autochtones, des femmes et des familles.


M. VUSI MADONSELA (Afrique du Sud) a indiqué que la lutte contre la pauvreté était la pierre angulaire de la stratégie de développement du Gouvernement sud-africain.  Il a expliqué que le Programme d’action de l’Afrique du Sud en la matière était axé sur la promotion d’une croissance économique soutenue et l’amélioration de la coopération internationale.  Un Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté a également été mis sur pied afin d’élargir les perspectives d’emploi et de fournir des filets de sécurité aux personnes les plus vulnérables, afin de minimiser l’impact de la crise économique, a-t-il fait savoir.  En matière de lutte contre le cycle générationnel de la pauvreté, M. Madonsela a indiqué que 10 millions d’enfants sud-africains issus de familles pauvres avaient accès à des programmes d’éveil, d’éducation de base, de santé et d’alimentation.  Les effets cumulatifs de ces programmes ont débouché sur la levée des frais de scolarisation des enfants issus de familles pauvres dans le cycle primaire, s’est-il félicité.


Le représentant a ensuite indiqué que son gouvernement avait adopté à la fin de l’année 2010 une nouvelle stratégie de développement économique, la « New Growth Path », qui met l’accent sur l’interaction entre les politiques économiques et sociales, ceci afin de répondre au problème de l’iniquité et du chômage qui lui a été légué par le régime de l’apartheid.  L’accès universel aux services sociaux de base, et la promotion du plein emploi sont sur la bonne voie, a-t-il assuré.


M. SIDNEY MHISHI (Zimbabwe) a signalé que le Zimbabwe avait eu de mauvaises performances en ce qui concerne les principaux indicateurs économiques, qui révèlent une pauvreté encore présente et qui a même augmenté au cours de ces dernières années.  Le Gouvernement zimbabwéen a donc mis en place une stratégie générale de lutte contre la pauvreté ainsi que des programmes spécifiques dans des domaines tels que la santé.  Nous investissons dans le capital humain, a-t-il ajouté, citant notamment les grandes améliorations apportées aux secteurs de la scolarisation et de l’alphabétisation des enfants.  Des efforts sont également faits en faveur des enfants handicapés, a-t-il dit.  En ce qui concerne le système de santé, il a indiqué que le traitement des femmes et des enfants était gratuit en zone rurale comme en zone urbaine.  Il a aussi parlé des efforts accomplis pour améliorer l’accès aux médicaments antirétroviraux.  Le Gouvernement agit aussi dans le secteur agricole en faveur de la redistribution des terres, a-t-il ajouté.  Le programme de travail décent pour tous est une autre priorité du Gouvernement du Zimbabwe, a indiqué M. Mhishi.


M. WIM BEL (Pays-Bas) a indiqué que son pays avait mis en œuvre une politique nationale de lutte contre la pauvreté assortie de mesures ciblant les politiques applicables au marché du travail et le système de sécurité sociale.  La politique néerlandaise se fonde sur la conviction qu’un emploi décent est un élément clef de la lutte contre la pauvreté extrême, a fait savoir le représentant, pour qui le plein emploi et l’emploi décent devraient bénéficier de la plus haute priorité lors des travaux de la Commission.  Il a ajouté que l’emploi des jeunes et la lutte contre le travail des enfants méritaient une attention particulière car, a-t-il expliqué, là où la pauvreté sévit, les enfants sont obligés de travailler et, de ce fait, ne peuvent recevoir une bonne éducation.  En matière d’emploi des jeunes, M. Bel a estimé qu’une attention particulière devait être accordée à l’éducation et à la formation ainsi qu’à la transition vers le marché du travail.  Le représentant s’est également attardé sur l’importance des seuils de protection sociale préconisés par l’Organisation internationale du Travail (OIT).  Ces seuils doivent garantir un minimum de sécurité aux populations pauvres et vulnérables, en garantissant notamment l’accès à des services de base, sans pour autant imposer un modèle qui prétendrait imposer une politique ou une taille uniques, a-t-il estimé.


Mme AMNA ALI ALMUHAIRY (Émirats arabes unis) a estimé que l’élimination de la pauvreté doit être une réalisation collective et qu’elle concerne donc tous les pays.  C’est pourquoi les Émirats arabes unis (EAU) prennent une part active aux efforts de lutte contre la pauvreté à tous les niveaux, a-t-elle expliqué.  Dans notre pays, nous avons pu éliminer complètement la pauvreté et atteindre un revenu par habitant qui figure parmi les plus élevés au monde, a-t-elle affirmé.  Elle a mentionné la stratégie adoptée à cet égard, qui a été mise en œuvre par le biais de politiques économiques et sociales conformes aux recommandations du Sommet du Millénaire et à celles issues du Sommet de Copenhague.  Dans les politiques sociales des EAU, l’individu a fait l’objet d’une attention particulière, a précisé la représentante.  Le Gouvernement des Émirats assure l’éducation gratuite, des services de santé et une alimentation saine à tous les membres de la société.  « Nous garantissons aussi l’égalité des sexes et la promotion de la femme », a-t-elle souligné.  La représentante a en outre parlé de la loi sur la sécurité sociale, qui assure la protection des personnes âgées, avant de mentionner les dispositions favorables aux personnes handicapées.  La représentante a en outre fait valoir que les EAU font partie des grands donateurs internationaux en matière d’aide publique au développement, cette aide représente 1% de leur PNB et dépasse ainsi l’objectif fixé sur le plan international, qui est de 0,7% du PIB.


M. JOÃO ALBERTO DOURADO QUINTAES (Brésil) a indiqué que son pays avait réalisé d’importantes avancées en matière de lutte contre la pauvreté, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté extrême au Brésil ayant chuté de 25% à 5% depuis 1990.  M. Quintaes a également fait état d’une réduction des disparités internes au niveau régional, d’une baisse substantielle des inégalités dues à des considérations raciales et d’une réduction de l’écart entre les milieux ruraux et les milieux urbains.  Le représentant a ensuite passé en revu le fonctionnement de « Bolsa Familia », un programme de subventions destinées aux familles pauvres créé en 2003 et qui a profité à presqu’un quart de la population du Brésil.  Le représentant a également expliqué que son pays avait haussé le niveau de son salaire minimum en l’ajustant à l’inflation annuelle et en y incorporant le taux de croissance du PNB brésilien.  Le pouvoir d’achat d’un récipiendaire du salaire minimum a augmenté de 60% depuis 2003, a-t-il précisé.  M. Quintaes a par ailleurs estimé que les programmes de protection sociale étaient des instruments efficaces de promotion de l’égalité et de l’inclusion sociale.


M. KAMEL CHIR (Algérie) a indiqué que le Gouvernement algérien a adopté une série de réformes visant à assurer la durabilité de son processus de développement, à préserver la cohésion sociale et à garantir la répartition équitable des bénéfices de la croissance au sein de la population.  Il a précisé notamment que deux plans quinquennaux de développement ont ainsi été mis en place, avec un investissement de 200 milliards de dollars.  Ces investissements ont favorisé la réduction de la pauvreté et des inégalités sociales, a-t-il indiqué, précisant que le PIB par habitant de l’Algérie est passé de 1 801 dollars en 2000 à 5 021 dollars en 2008, soit une hausse de 11% par an, en moyenne.  Le représentant a ensuite expliqué que les dépenses sociales de l’État dans les secteurs de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle ont vu leurs montants budgétaires doubler tous les cinq ans.  Il a aussi mentionné les efforts accomplis sur le plan de la santé publique et dans le secteur de l’emploi, signalant notamment la forte baisse du taux de chômage.  M. Chir a également parlé du Plan national de développement agricole et rural, lancé en 2000.  En matière de protection sociale, il a mentionné plusieurs initiatives visant les personnes handicapées et les personnes âgées.


Mme PRICE, de la Compagnie des Filles de la Charité de St Vincent de Paul, a estimé que le problème de l’inégalité était de plus en plus souvent absent des débat sur la pauvreté.  Elle a indiqué que les femmes, notamment celles vivant en milieu rural, étaient vulnérables à une multitude de formes d’inégalités.  Elle a notamment évoqué certaines perceptions culturelles et pratiques traditionnelles, notamment l’absence d’identité juridique, de droit à la propriété ou à l’héritage, ou encore l’exclusion des femmes du processus de prise de décisions.  En milieu rural, en l’absence de droit à la propriété et à l’héritage foncier, l’indépendance et la sécurité économique des femmes sont très limitées, a relevé la représentante.  La garantie d’une citoyenneté pleine et équitable est une voie à suivre en matière d’élimination de la pauvreté, a-t-elle ajouté.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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