Le Gouvernement du Timor-Leste doit maintenant axer ses efforts sur le développement économique et social du pays, déclare la Représentante spéciale, Mme Ameerah Haq
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6405e séance – matin
LE GOUVERNEMENT DU TIMOR-LESTE DOIT MAINTENANT AXER SES EFFORTS SUR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
ET SOCIAL DU PAYS, DÉCLARE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE, MME AMEERAH HAQ
Les membres du Conseil de sécurité s’attachent au transfert des responsabilités
de maintien de l’ordre à la Police nationale timoraise et à la transition future de la MINUT
La situation générale au Timor-Leste est demeurée stable durant les neuf derniers mois, ce qui a permis aux institutions nationales de se concentrer sur les défis auxquels le pays devra répondre à long terme, a déclaré aujourd’hui devant le Conseil de sécurité, Mme Ameerah Haq, Représentante spéciale du Secrétaire général au Timor-Leste et Chef de la Mission intégrée des Nations Unies dans ce pays (MINUT).
Présentant le rapport du Secrétaire général sur la question, Mme Haq a assuré que des avancées supplémentaires enregistrées dans les domaines prioritaires du mandat de la MINUT tels que le dialogue sur les grandes questions nationales, le rétablissement de la Police nationale du Timor-Leste (PNTL) dans sa fonction principale de maintien de l’ordre, le Plan de développement stratégique pour la période 2011-2030 ou encore le Plan stratégique pour le secteur de la justice. Elle a aussi évoqué la future transition de la MINUT.
La Représentante spéciale, appuyée en ce sens par les 22 délégations qui ont pris la parole lors du débat –membres du Conseil de sécurité, autres pays membres du Groupe central sur le Timor-Leste et Union européenne- ont accordé une grande attention à la reprise du transfert de la responsabilité du maintien de l’ordre par la police de la MINUT à la PNTL. À l’image du représentant du Royaume-Uni, ils se sont félicités qu’« aucune recrudescence de la criminalité n’ait été signalée après le transfert progressif du rétablissement de la Police nationale du Timor-Leste dans sa fonction principale de maintien de l’ordre ».
La prudence est toutefois restée de mise. Le transfert des responsabilités dans les districts restants, y compris à Dili, la capitale du Timor-Leste, doit se faire sans précipitation et être accompagné comme prévu de la réduction progressive du nombre de policiers de l’ONU, a ainsi déclaré le représentant de la France. Pour son homologue de l’Afrique du Sud, le transfert des responsabilités, « certes essentiel », devrait se faire « dans le cadre d’un processus crédible et durable ».
Plusieurs intervenants ont rappelé que des difficultés subsistaient. Les représentants du Japon et de l’Afrique du Sud, notamment, ont regretté le fait que des officiers de police non certifiés soient toujours en poste dans le district de Dili, ce qui freine le processus de transfert des responsabilités. Plusieurs délégations se sont également émues du manque de moyens de la Police nationale du Timor-Leste. Toutefois, la représentante du Timor-Leste a affirmé que son Gouvernement demeurait engagé à résoudre la question des officiers de police non certifiés et était « résolu à fournir un appui budgétaire adapté aux besoins logistiques de la Police nationale afin d’en renforcer l’action sur l’ensemble du territoire ».
Au nom de la lutte contre l’impunité, plusieurs représentants se sont dits préoccupés par les commutations de peines accordées récemment par le Président du Timor-Leste, M. José Ramos-Horta, à certains des responsables des événements sanglants de 2006. Bien qu’elle soit constitutionnelle, cette décision « n’envoie pas le bon signal », a fait remarquer le représentant de la France.
En revanche, les délégations ont salué les projets de loi présentés au Parlement pour créer une institution chargée de donner suite aux recommandations de la « Commission Accueil, vérité et réconciliation » et de la « Commission pour l’amitié et la vérité ». La Représentante spéciale a toutefois regretté que le débat au Parlement sur ces textes ait été suspendu le 29 septembre, à peine plus d’une semaine après avoir commencé.
L’amélioration de la situation en matière de sécurité doit permettre au Gouvernement d’accorder davantage d’attention au développement économique et social, ont estimé plusieurs délégations, qui se sont en outre félicitées de la mise au point d’un plan stratégique de développement pour les 20 prochaines années. La représentante du Brésil a souligné que « le renforcement des capacités de sécurité doit maintenant aller de pair avec la création d’emplois », tandis que le représentant de la Malaisie a invité le Gouvernement à investir davantage dans les infrastructures et dans les activités susceptibles de créer des emplois et de bénéficier à la population locale. La représentante du Timor-Leste a reconnu que, dans un contexte de consolidation de la paix, le taux élevé du chômage des jeunes posait des problèmes de sécurité.
L’avenir de la MINUT et la future transition ont également été abordés par de nombreuses délégations. Affirmant que la MINUT était « la mission de l’ONU la plus performante », le représentant du Japon a toutefois fait observer que les services qu’elle fournit, par exemple en matière de sécurité, « ne pourront l’être indéfiniment ». La représentante des États-Unis a souhaité que cette transition soit préparée « de manière responsable ». Pour le représentant de la Nouvelle-Zélande, la planification de cette transition doit commencer « sans délai », et le nouveau mandat que le Conseil de sécurité confèrera à la MINUT en février 2011 devra « refléter les aspects clefs de cette transition ».
Plusieurs délégations ont toutefois encouragé à faire preuve de prudence, notamment dans la perspective des élections nationales de 2012, que la Turquie a qualifiées de « test essentiel pour le pays ». Le représentant du Royaume-Uni a insisté sur la nécessité de « s’attacher, dès maintenant, à prévenir les risques de déstabilisation qui pourraient intervenir en cas de retrait trop rapide de la MINUT, en 2012 ». De même, le représentant des Philippines a rappelé que la crise de 2006 avait démontré qu’un « retrait prématuré peut avoir des conséquences catastrophiques pour le Timor-Leste ».
Une délégation du Conseil de sécurité, conduite par le Japon, se rendra au Timor-Leste, le mois prochain. Le représentant des Philippines a estimé que les membres du Conseil pourront alors obtenir des informations de première main et exprimer l’engagement des Nations Unies en faveur du pays, notamment dans la perspective de 2012. À cet égard, Mme Haq s’est félicitée que deux « membres très actifs » du Groupe central pour le Timor-Leste, l’Afrique du Sud et le Portugal, siègeront au sein du Conseil de sécurité pour un mandat de deux ans, à partir du 1er janvier 2011.
LA SITUATION AU TIMOR-LESTE
Rapport du Secrétaire général sur la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste pour la période du 21 janvier au 20 septembre 2010 (S/2010/522)
La situation générale au Timor-Leste est demeurée calme pendant la période examinée, ce qui a permis au Gouvernement de concentrer à nouveau son attention sur les défis que le pays devra relever à long terme, écrit le Secrétaire général dans son rapport. Celui-ci est soumis en application de la résolution 1912 (2010), par laquelle le Conseil de sécurité a prorogé le mandat de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) jusqu’au 26 février 2011.
Le Secrétaire général se félicite des avancées supplémentaires enregistrées dans les quatre domaines prioritaires du mandat de la MINUT: le dialogue sur les grandes questions nationales, le rétablissement de la Police nationale du Timor-Leste (PNTL) dans sa fonction principale de maintien de l’ordre, la promulgation de la législation relative à la sécurité nationale, le Plan de développement stratégique pour la période 2011-2030 et le Plan stratégique pour le secteur de la justice.
M. Ban note ainsi avec satisfaction que tous les partis politiques ont « montré leur attachement à l’expression politique au sein d’instances démocratiques représentatives » et estime que l’opposition a « joué son rôle de manière responsable ». Le Secrétaire général signale aussi les initiatives du Président Ramos-Horta et le soutien apporté par l’Église catholique, qui « contribuent très utilement au dialogue politique et à la réconciliation ». Il encourage toutes les parties à continuer d’y participer activement et ajoute que sa Représentante spéciale, Mme Ameerah Haq, « poursuivra sa mission de bons offices auprès de tous les acteurs » politiques afin de faciliter le dialogue, lequel deviendra encore plus important dans la perspective des élections nationales qui doivent se tenir d’ici à 2012, « sur fond peut-être d’incertitudes accrues ».
M. Ban constate que la police timoraise « reprend progressivement sa fonction principale de maintien de l’ordre ». Il estime toutefois que la réussite de sa reconstitution et de son développement dépendra de nombreux facteurs et « nécessitera un partenariat renforcé avec la police de la MINUT ». Celle-ci, écrit le Secrétaire général, a continué à s’acquitter de ses fonctions de maintien de l’ordre à titre provisoire, mais elle a davantage concentré ses efforts sur l’appui à la formation, le développement institutionnel et le renforcement de la Police nationale. M. Ban précise que les « profils d’emploi de la police de la MINUT ont été ajustés » pour refléter cette réorientation.
Le Secrétaire général, qui rappelle que l’effectif de la police de la MINUT a été légèrement réduit, passant de 1 045 à 1 023 personnes, tandis que ceux des unités de police constituées restaient inchangés à 560 membres, prévient que sa reconfiguration « doit être abordée avec prudence », en tenant compte notamment de la nécessité d’assurer dans tous les districts et unités une présence suffisante pour assumer les tâches de surveillance, de conseil, de formation, d’accompagnement et d’appui. Il précise qu’outre une réduction annoncée de 70 policiers d’ici à mars 2011, une décision concernant les réductions supplémentaires envisagées pour les six premiers mois de 2011 -qui devraient ramener l’effectif policier total à 800 personnes au 30 juin 2011- sera prise « à la lumière de l’évaluation prévue pour fin 2010 ou début 2011 ».
M. Ban, qui se félicite des grandes orientations définies pour le secteur de la sécurité en général, souhaite que les nouveaux textes clarifient les attributions et responsabilités respectives de l’armée et de la police, « notamment sur la question d’offrir aux militaires un rôle significatif en temps de paix ». Il estime en effet que, « bien que les rapports entre les deux corps se soient nettement améliorés depuis 2006, ce manque de clarté pourrait être une source de tensions ou d’incidents futurs ». La MINUT continuera pour sa part d’appuyer le renforcement des capacités des organes de sécurité, conjointement avec le PNUD.
Le Secrétaire général salue les progrès accomplis en matière de renforcement des capacités nationales et de l’efficacité de la justice et se félicite tout particulièrement de l’avancement des projets de lois relatifs aux réparations ainsi qu’à l’institution qui prendra le relais de la Commission accueil, vérité et réconciliation et de la Commission pour l’amitié et la vérité. En revanche, il dit craindre des « répercussions défavorables » des commutations de peine prononcées le 20 août sur les enquêtes et les futurs procès touchant les affaires retenues par la Commission d’enquête, estimant que les Timorais « pourraient être amenés à penser que les autorités réservent un traitement privilégié aux membres des forces de sécurité ».
Le Secrétaire général salue les efforts du Premier Ministre Xanana Gusmão pour tenir compte des aspirations de toutes les communautés dans la préparation du Plan national de développement stratégique, qui portera sur la période 2011-2030. M. Ban estime que l’effort de développement « doit porter en premier lieu sur la réduction des inégalités entre zones rurales et zones urbaines » et doit « refléter les valeurs et la culture du pays ». Tout en suggérant une réorientation des ressources du Fonds du pétrole vers l’investissement dans les secteurs productifs, M. Ban estime que la mise en œuvre du Plan stratégique « passe par l’engagement réitéré des donateurs ».
Le Secrétaire général rappelle enfin que la MINUT « planifiera la transition en étroite consultation avec le Gouvernement » et précise que des discussions ont commencé sur la stratégie qui régira le plan de transition et « guidera les activités de la MINUT jusqu’en 2012 ». Il a ainsi été convenu d’établir un mécanisme conjoint de planification et d’exécution et de désigner un comité directeur de haut niveau chargé de le superviser, écrit le Secrétaire général. Une première réunion trimestrielle doit avoir lieu fin novembre, précise-t-il, avant d’annoncer qu’il fera le point des progrès du processus de transition dans son prochain rapport au Conseil.
Déclarations
Mme AMEERAH HAQ, Représentante spéciale du Secrétaire général au Timor-Leste et Chef de la Mission intégrée des Nations Unies dans ce pays (MINUT), a présenté le rapport du Secrétaire général, qui couvre la période allant du 21 janvier au 20 septembre 2010, en rappelant que la situation, stable dans l’ensemble, avait permis aux institutions nationales de se concentrer sur les mesures à long terme. La vie politique n’a pas été affectée par la démission du Vice-Premier Ministre, M. Mario Carrascalao, ni par les mises en accusation de deux membres du Gouvernement.
La Représentante spéciale a attribué une bonne part de la stabilité dont bénéficie le pays à la Police nationale du Timor-Leste (PNTL) et à la police de la MINUT, ainsi qu’à une bonne coopération avec les forces internationales de sécurité de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Elle a expliqué que l’état de la sécurité n’avait pas évolué dans les districts dont la PNTL a repris le contrôle et s’est par ailleurs félicitée qu’une femme ait pris le commandement de Liquiça, l’un des districts transférés à la PNTL. Le Gouvernement et la MINUT travaillent en étroite coopération sur les stratégies qui devront orienter la poursuite de la formation de la PNTL et le renforcement de ses institutions, a ajouté Mme Haq. Elle a précisé que le Gouvernement avait annoncé que le projet de budget pour 2011, qui sera présenté au Parlement le 15 novembre, contiendrait des ressources importantes destinées à satisfaire les besoins logistiques de la PNTL.
Mme Haq s’est néanmoins inquiétée du fait que plus de 200 membres de la PNTL n’ont toujours pas été certifiés, ajoutant que la plupart ont été transférés à Dili, en attendant la fin de l’évaluation. Un nouveau mécanisme a été mis en place par le Gouvernement, a ajouté Mme Haq, qui a cependant fait remarquer que cette lenteur nuisait à l’intégrité de la police en général et qu’il faudrait donc y remédier rapidement. Mme Haq a déclaré que le Gouvernement avait précisé que les élections municipales n’auraient pas lieu avant les élections nationales, dont la date était fixée à la mi-2012. Ces élections seront la grande première mise à l’épreuve de la capacité de la PNTL de faire face à un événement de grande ampleur et aux multiples aspects, a déclaré la Représentante spéciale. Elle a déclaré qu’il était souhaitable de maintenir une forte présence de la police de la MINUT, y compris ses unités constituées, durant cette période électorale. Entre-temps, la police de la MINUT continuera de se concentrer sur le renforcement des capacités de la PNTL, a précisé la Représentante spéciale.
Mme Haq a regretté que le Parlement, qui avait commencé le 20 septembre à examiner les projets de loi sur les réparations et sur la mise en place d’une institution chargée d’assurer le suivi de la Commission Accueil, vérité et réconciliation et de la Commission pour la vérité et l’amitié, ait décidé le 29 septembre de reporter ses débats. Les projets de loi sont des textes importants, non seulement en raison de leur contenu, mais aussi de leur processus d’élaboration, durant lequel le Parlement avait veillé à prendre en compte les points de vue de la population par le biais d’audiences publiques, a déclaré Mme Haq.
Concernant l’avenir, Mme Haq a insisté sur le fait que la transition de la MINUT consistait en une reconfiguration des activités de la Mission au sein de son mandat, de manière à garantir que, lors du retrait de la MINUT, tout aura été fait pour garantir le succès des institutions nationales. Cette transition impliquera de mettre un accent de plus en plus fort sur la formation et le renforcement des capacités nationales, non seulement dans le domaine de la police, mais dans tous ceux du mandat de la Mission, a précisé la Représentante spéciale. Une autre question à régler sera le possible transfert des biens de la MINUT aux institutions nationales, a-t-elle fait observer. Dans ce cas, a ajouté Mme Haq, il faudra bien coordonner les mesures et veiller à ce que les mécanismes budgétaires appropriés soient en place. Il faudra aussi veiller à limiter les éventuels effets économiques négatifs du retrait de la Mission.
Mme SOFIA MESQÍTA BORGES (Timor-Leste) a abordé la situation en matière de paix et de stabilité en assurant que son gouvernement demeurait engagé à résoudre la question des officiers non certifiés de la Police nationale du Timor-Leste. « Mon gouvernement est également résolu à fournir un appui budgétaire adapté aux besoins logistiques de la Police nationale afin d’en renforcer l’action sur l’ensemble du territoire », a-t-elle assuré. Pour la représentante, la présence de la police de la MINUT dans tous les districts contribue toujours à accélérer le développement des capacités de la Police nationale. Concernant la croissance économique et la réduction de la pauvreté, Mme Borges a indiqué que le nombre de Timorais pauvres avait baissé de 9% ces dernières années. Le taux de mortalité infantile est passé de 60 à 44 pour 1 000 et celui de la mortalité infantile de moins de 5 ans de 83 à 64 pour 1000, a-t-elle fait remarquer.
Soulignant ensuite que la population du Timor-Leste est l’une des plus jeunes au monde avec 60% d’individus âgés de moins de 25 ans, la représentante a reconnu que, dans un contexte de consolidation de la paix, un taux élevé de chômage chez les jeunes posait des problèmes. Les jeunes doivent être impliqués plus avant dans les efforts d’édification de la nation et, à cette fin, le Gouvernement se montre particulièrement proactif, a déclaré Mme Borges. S’agissant de la justice et de la promotion des droits de l’homme, elle a assuré attendre beaucoup de la coopération entre le Gouvernement, la MINUT et les institutions de l’ONU en vue de mettre pleinement en œuvre le Plan stratégique pour le secteur de la justice. Le Plan prévoit une protection juridique accrue des femmes et des enfants, l’égalité entre les sexes devant être une problématique au cœur de l’activité de l’ensemble des ministères de l’État timorais, a-t-elle également indiqué.
Le Plan de développement stratégique national, a précisé Mme Borges, servira de feuille de route pour les 20 ans à venir. Les partenaires du Timor-Leste pourront, dans ce cadre, adapter leur appui aux priorités identifiées par les autorités, a-t-elle dit. Concernant les relations avec les autres pays de la région, la représentante a fait savoir que le Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie s’était récemment rendu au Timor-Leste pour assister à l’inauguration d’un nouveau système douanier destiné à faciliter la libre circulation des biens et de personnes entre les deux pays. Concluant son intervention, Mme Borges a demandé au Conseil de sécurité et à la communauté internationale de maintenir leur engagement et de fournir l’assistance nécessaire à la création d’un Timor-Leste prospère et stable.
M. TSUNEO NISHIDA (Japon) a regretté le fait que des officiers non certifiés soient toujours en poste dans le district de Dili, ce qui représente le principal obstacle au rétablissement de la Police nationale du Timor-Leste dans sa fonction principale de maintien de l’ordre dans la zone. Le représentant s’est déclaré d’avis que la sécurité locale est d’autant mieux assurée qu’il existe une relation forte de confiance entre la population et la police. Pour que la Police nationale puisse travailler de manière efficace, il faut également qu’elle s’appuie sur des capacités logistiques adéquates, a poursuivi le représentant. Le Japon, qui présidera la réunion du Groupe de travail sur le maintien de la paix du Conseil de sécurité le 22 octobre prochain, placera cette question au centre des discussions, a-t-il assuré. Le représentant a ensuite affirmé que la MINUT était « la mission de l’ONU la plus performante ». Toutefois, les services fournis par la Mission, en matière de sécurité par exemple, ne pourront l’être indéfiniment, a-t-il indiqué, appuyant l’idée de l’ONU d’établir un forum de haut niveau pour examiner, en détail et à intervalles réguliers, les modalités de retrait de la Mission, prévue pour 2012.
Mme BROOKE ANDERSON (États-Unis) a déclaré que son pays était encouragé par la poursuite de la stabilité au Timor-Leste malgré la réduction progressive de la police de la MINUT, et s’est dite réconfortée de voir que le pays était en mesure de planifier son avenir à long terme. Elle a estimé que le renforcement des capacités locales, et notamment de la PNTL, était la clef du succès de la MINUT. Elle s’est félicitée que la MINUT veille à ce que sa composante de police ait les capacités et ressources adéquates pour s’acquitter de son mandat. Elle a noté les progrès effectués tant par la PNTL que par les Forces nationales de sécurité et a ajouté que les États-Unis, qui y contribuent déjà, augmenteraient encore leur assistance dans les années à venir.
Mme Anderson s’est dite heureuse des progrès effectués dans la mise en œuvre des recommandations de la Commission Vérité et amitié. Elle s’est toutefois dite préoccupée par les mesures de réduction ou de commutation de peine accordées aux responsables des événements de 2006 qui, a-t-elle fait remarquer, ne vont pas dans le sens de la lutte contre l’impunité. Mme Anderson a par ailleurs félicité la MINUT d’avoir prévenu tout cas d’abus sexuel durant la période considérée. La MINUT doit continuer de renforcer les capacités nationales du Timor-Leste, a poursuivi la représentante, qui a encouragé les efforts de la Mission pour une transition responsable.
M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) s’est félicité de la stabilité retrouvée au Timor-Leste, où « aucune recrudescence de la criminalité n’a été signalée après le transfert progressif du rétablissement de la Police nationale du Timor-Leste dans sa fonction principale de maintien de l’ordre ». Le Gouvernement doit, à présent, accorder la priorité au règlement des questions en suspens en matière de sécurité, en particulier la certification des agents de police de la Police nationale sur l’ensemble du territoire, a-t-il ajouté. Pour le représentant, « il faut dès maintenant s’attacher à prévenir les risques de déstabilisation qui pourraient intervenir en cas de retrait trop rapide de la MINUT, en 2012 ». Poursuivant, M. Grant a souligné l’importance de lutter conter l’impunité et de traduire en justice les auteurs de crimes contre l’humanité. Les commutations de peine prononcées le 20 août et les futurs procès touchant les affaires retenues par la Commission d’enquête envoient, a-t-il estimé, « un message négatif » sur l’état du système judiciaire timorais. Les élections de 2012 seront la prochaine grande étape sur la voie de la démocratisation et du développement du Timor-Leste, et le Gouvernement et le peuple timorais pourront compter sur l’appui de l’ONU pour l’aider à préparer cet important rendez-vous, a-t-il assuré, avant de conclure.
Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a salué les progrès réalisés par le Timor-Leste en matière de sécurité, la Police nationale étant désormais à même « d’assumer ses responsabilités dans la majorité des districts ». Ce n’est pas un hasard si depuis notre dernière réunion sur le Timor-Leste en février dernier, la criminalité a diminué nettement et qu’aucun incident violent majeur n’a été déploré, a-t-elle dit. Pour la représentante, « le renforcement des capacités de sécurité doit maintenant aller de pair avec la création d’emplois ». Elle a ensuite espéré que les élections nationales de 2012 se tiendront dans le calme et contribueront à renforcer les valeurs démocratiques ainsi que la stabilité et les institutions du pays. La MINUT doit être prête à fournir un soutien logistique au Gouvernement pour l’aider à préparer ce scrutin, a souhaité Mme Ribeiro Viotti. Après s’être félicitée des bons résultats enregistrés par le Timor-Leste sur la voie de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), elle a estimé que la communauté internationale devra continuer à assister le pays pour renforcer ses systèmes éducatifs et de santé et améliorer ses moyens de production alimentaire.
M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche), se ralliant à la déclaration faite par l’Union européenne, a salué les développements positifs dans les domaines prioritaires du mandat de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) depuis le dernier débat du Conseil de sécurité sur la question, il a huit mois. Il a salué la fermeture du dernier camp pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays, le Plan national de développement stratégique et les récentes avancées en matière de gouvernance, avec l’instauration d’une Commission nationale contre la corruption, le lancement d’un Plan stratégique pour la justice, l’établissement d’une Commission nationale sur les droits de l’enfant et une nouvelle législation sur les violences domestiques. La pleine application des nouvelles lois est d’une importance décisive, a-t-il déclaré.
Il est également encourageant que certaines étapes aient été franchies pour juger les auteurs des crimes commis pendant la crise de 2006, comme l’avait recommandé la Commission spéciale d’enquête indépendante, a estimé le représentant, en soulignant qu’il restait encore beaucoup à faire. La responsabilité des violations des droits de l’homme commises pendant et avant 1999 reste une source de préoccupation, a souligné le représentant de l’Autriche, qui a prévenu que l’impunité des individus accusés de ces crimes risquerait, à long terme, de devenir un facteur de déstabilisation pour le pays. À cet égard, l’Autriche encourage l’Équipe chargée des enquêtes sur les infractions graves de la MINUT à poursuivre ses efforts et salue les travaux en cours pour créer une institution chargée de donner suite aux recommandations de la Commission Accueil, vérité et réconciliation et de la Commission pour la vérité et l’amitié, notant les consultations engagées par le Parlement sur ce sujet. M. Mayr-Harting a en outre noté les progrès enregistrés en termes de sécurité et de police nationale, notant le rôle décisif de la MINUT dans le renforcement des capacités. Il a espéré que ces efforts mènent à une réforme complète du secteur de la sécurité.
M. CLAUDE HELLER (Mexique) s’est félicité que le Timor-Leste continuait de bénéficier d’un climat de sécurité et de stabilité, y compris dans cette période de transfert progressif des responsabilités de maintien de l’ordre de la police de la MINUT à la PNTL. Il a estimé que les échéances fixées en la matière devraient rester souples et tenir compte de l’évolution sur le terrain. Il s’est félicité que les efforts conjoints du Gouvernement du Timor-Leste et de l’Indonésie aient contribué à assurer la stabilité du pays.
M. Heller a estimé qu’il faudrait axer les efforts sur la stabilité dans les domaines économique et social du pays, en particulier en faveur de la création d’emplois à l’intention des jeunes. Il faut aussi renforcer les institutions du pays qui seront chargées de l’organisation des élections générales de 2012, a ajouté le représentant. M. Heller a insisté sur la nécessité de traiter les affaires en suspens concernant les crimes perpétrés en 1999 et 2006. On ne peut tolérer l’amnistie ou l’impunité en cas de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité ou de génocide, a-t-il rappelé. Le représentant s’est félicité du renforcement du système judiciaire du Timor-Leste ainsi que de la présentation d’un projet de loi devant le Parlement, le 20 septembre, pour créer une institution chargée de mettre en œuvre les recommandations de la Commission Accueil, vérité et réconciliation et de la Commission pour la vérité et l’amitié.
Mme CAROLINE ZIADE (Liban) a salué les progrès réalisés par le Gouvernement du Timor-Leste en matière de stabilité, de renforcement de la sécurité et des institutions nationales ainsi que dans le domaine clef du développement économique et social. Dans ce contexte, la MINUT a contribué avec succès à la consolidation de l’état de droit et des processus de paix et de réconciliation, a ajouté la représentante. Il faut à présent renforcer la culture démocratique et donner un coup d’accélérateur dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) pour pouvoir inscrire rapidement le pays sur la liste des pays à revenu moyen, a-t-elle estimé. La lutte contre l’impunité touche directement à une paix et à une sécurité durables, a fait remarquer la représentante, avant de se féliciter de la forte croissance économique qui prévaut actuellement au Timor-Leste. Elle a cependant prévenu que le chômage des jeunes était une « bombe à retardement » et appelé les autorités du pays à axer leur action sur une participation plus active des plus jeunes aux projets visant à développer les capacités de l’État. Il est temps également que le Timor-Leste, qui est encore un jeune État, joue un rôle plus prépondérant au niveau régional, a-t-elle estimé avant de conclure.
M. IVAN BARBALIĆ(Bosnie-Herzégovine) a salué le rôle de la MINUT ainsi que celui du Gouvernement du Timor-Leste, des partis politiques nationaux et la population en général, et s’est félicité du calme qui a régné durant les derniers mois dans le pays. Il s’est notamment dit encouragé par le fait que le Président Ramos-Horta a continué dans la voie de son initiative intitulée « Route de la paix et l’unité nationale » pour encourager le dialogue et la réconciliation au sein des communautés rurales ou urbaines. Le représentant a souligné qu’il était essentiel de renforcer le secteur de la sécurité et s’est félicité de la reprise progressive par la PNTL de la responsabilité principale du maintien de l’ordre, en émettant l’espoir que le processus soit achevé avant la fin de l’année. Il a aussi souhaité la délimitation la plus claire possible entre le PNTL et les forces de sécurité nationales (F-FDTL).
M. Barbalić s’est félicité de la fermeture du dernier camp de personnes déplacées ainsi que du lancement du Plan stratégique pour le secteur de la justice. Il a également salué la présentation devant le Parlement des projets de loi sur les réparations et sur l’institution chargée de succéder à la Commission Accueil, vérité et réconciliation et à la Commission pour l’amitié et la vérité. Plus la lutte contre l’impunité sera efficace, plus les perspectives d’une vraie réconciliation et d’une unité nationales seront grandes, a-t-il estimé. Les élections nationales de 2012 constitueront un véritable test pour le processus démocratique timorais, a-t-il dit, avant de saluer le rôle de la MINUT et du PNUD pour renforcer les institutions électorales nationales afin qu’elles soient en mesure d’organiser les élections avec un appui international réduit.
M. WANG MIN (Chine) s’est félicité du maintien de la stabilité au Timor-Leste ainsi que de la formulation par le Gouvernement de sa Stratégie nationale de développement pour les 20 prochaines années. Il a aussi relevé que la Police nationale du Timor-Leste (PNTL) avait commencé à reprendre ses fonctions de maintien de l’ordre. Pour réaliser la paix et la sécurité à long terme, il faudra également prendre de nouvelles initiatives, a déclaré le représentant, qui a notamment invité le Gouvernement et l’opposition à coopérer pleinement, avant de se féliciter des derniers développements en la matière. Le représentant a aussi estimé que la MINUT devrait continuer de veiller à la stabilité en renforçant les capacités de la PNTL. Il a appuyé les efforts de renforcement de la capacité économique et sociale et de développement entrepris par le Gouvernement du Timor-Leste. La communauté internationale doit continuer d’apporter son assistance au développement du pays, a ajouté le représentant. Il a souhaité que le retrait de la MINUT du pays soit harmonieux et puisse servir de modèle pour les stratégies de sortie d’autres missions. L’ONU devra ensuite continuer à apporter son assistance au Timor-Leste, a-t-il conclu.
M. KONSTANTIN DOLGOV (Fédération de Russie) a déclaré que les forces politiques du Timor-Leste se montraient de plus en plus responsables et attachées aux principes de la démocratie et du dialogue. Cela est encourageant dans le contexte de la préparation des élections nationales de 2012, a-t-il noté. Le représentant a salué, à son tour, les progrès réalisés dans le processus de réforme du secteur de la sécurité, soulignant que cette réforme devrait « être complétée d’efforts de formation accrue en suivant un échéancier précis ». Concernant « le rôle de l’ONU au lendemain des élections de 2012 », le représentant a estimé qu’il faudrait tenir compte des réalités sur le terrain. Il a précisé que la mission que le Conseil de sécurité conduira, en novembre prochain, dans le pays devrait, justement, « permettre de recueillir des informations de première main sur les besoins de l’État ».
M. MARTIN BRIENS (France) s’est félicité que le rapport du Secrétaire général et la présentation de la Représentante spéciale aient qualifié de calme la situation au Timor-Leste. Cette situation a été rendue possible grâce au comportement du Gouvernement et de l’opposition, a-t-il dit, estimant que cela est un signe de la maturité du peuple timorais. Il s’est en outre dit encouragé par le transfert contrôlé des fonctions de maintien de l’ordre à la PNTL, qui a été réalisé sans qu’on observe de changement dans la sécurité des districts concernés. Le transfert des responsabilités dans les districts restants, y compris à Dili, doit se faire sans précipitation et être accompagné comme prévu de la réduction progressive du nombre de policiers de l’ONU déployés individuellement, a poursuivi le représentant.
Le renforcement des capacités de la police est une priorité, mais il ne faut pas perdre de vue qu’à moyen terme, c’est l’ensemble du secteur de la sécurité qui doit en profiter, a déclaré le représentant. Il a en outre noté que le processus de certification des policiers timorais n’était pas achevé et que les progrès pour juger les auteurs de violations des droits de l’homme en 1999 et 2006 restaient limités. Il a aussi déclaré que sa délégation prenait note de la décision du Président Ramos-Horta de commuer certaines condamnations ayant frappé des responsables des événements de 2006. Bien que constitutionnelle, cette décision « n’envoie pas le bon signal », a déclaré le représentant.
M. Briens a pris note des perspectives économiques fixées dans le rapport, qu’il a qualifiées d’impressionnantes et s’est félicité de l’adoption du plan stratégique de développement pour les 20 prochaines années. L’année 2012 verra à la fois la fin du mandat de la MINUT dans sa configuration actuelle et des élections générales, a rappelé le représentant. Les Nations Unies doivent en tenir compte et le renouvellement du mandat de la MINUT en février 2011 devra être l’occasion de réexaminer le mandat de la Mission dans cette perspective, a déclaré le représentant. Il a souhaité que le futur mandat reflète en outre le principe de l’appropriation nationale. La mission que le Conseil de sécurité conduira dans le pays le mois prochain permettra de faire le point, a-t-il estimé, avant d’assurer l’appui de sa délégation à la MINUT et à la Représentante spéciale du Secrétaire général,
M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a estimé que le Timor-Leste aura besoin d’un appui à long terme et prévisible pour lui permettre d’exploiter efficacement ses ressources naturelles et de moderniser ses activités dans les secteurs agricole et du tourisme. Il est essentiel de garantir la paix et l’harmonie politique pour consolider l’unité nationale et maintenir le pays sur la voie de la démocratisation et de la prospérité, a également souligné le représentant, qui a salué à cet égard le rôle de la MINUT. Il a en outre appelé à une féminisation accrue des processus décisionnels de l’État et exhorté le Gouvernement du Timor-Leste à faire plus en faveur de l’emploi des jeunes, ces derniers devant « prendre toute leur part à l’essor du pays ». Rappelant les récentes inondations qui ont frappé le pays et qui l’ont exposé à de grandes difficultés sur le plan alimentaire, il a déclaré que les institutions de l’ONU devraient pouvoir intervenir efficacement sur place.
M. ERTUGRUL APAK (Turquie) a dit appuyer les efforts des Nations Unies au Timor-Leste et s’est félicité que la situation dans le pays reste stable, avant de rendre hommage au peuple timorais et à ses dirigeants pour leur esprit de dialogue. Dans 10 des 13 principaux districts du pays, la PNTL avait repris le contrôle du maintien de l’ordre sans que les activités criminelles n’augmentent, a-t-il noté. Le représentant a toutefois fait remarquer que la Police nationale manquait encore de moyens logistiques et de formation. Il a pris note des retraits d’effectifs de la police des Nations Unies prévus dans les mois à venir et a estimé qu’il serait utile, dès maintenant, de réfléchir à la transition et à la fin de la MINUT. Toutefois, a-t-il averti, il faut être prudent et garder à l’esprit le test essentiel pour le pays que constitueront les élections générales de 2012. Il a par ailleurs rappelé que son pays avait suggéré l’an dernier de former les forces de défense du pays au maintien de la paix et s’est félicité que l’idée ait été retenue. Malgré la croissance forte de l’économie nationale, le Gouvernement du Timor-Leste doit être conscient des efforts à fournir, notamment pour lutter contre le chômage des jeunes, qui représente un risque pour la sécurité du pays, a déclaré le représentant. Tout en se disant convaincu que le pays serait en mesure de surmonter ses difficultés, le représentant a estimé qu’il faudrait poursuivre le dialogue national. Il a ajouté que la communauté internationale devrait continuer à appuyer le pays. La visite que le Conseil de sécurité effectuera au Timor-Leste en novembre prochain permettra de mieux appréhender la situation et de réfléchir à la stratégie de sortie de la MINUT, a-t-il assuré.
M. ALFRED MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) a réaffirmé son soutien au Gouvernement du Timor-Leste, notamment dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative intitulée « Route de la paix et unité nationale ». Il s’est félicité de l’engagement d’organiser des élections crédibles et transparentes en 2012, saluant l’assistance technique apportée par la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) et par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
S’agissant de la sécurité, le représentant a salué les mesures prises en vue de renforcer l’appareil judiciaire et les capacités des forces de la Police nationale. La MINUT joue un rôle essentiel dans le transfert des responsabilités du maintien de l’ordre à la police nationale, a-t-il jugé. Concernant les aspirations des communautés, le représentant a insisté sur l’importance du Plan stratégique de développement dans l’avenir du pays. Il est essentiel que le Gouvernement du Timor-Leste poursuive ses efforts de bonne gouvernance, a-t-il ajouté, notamment pour l’utilisation des ressources issues du secteur pétrolier. Avant de conclure, il a rappelé l’importance des relations de bon voisinage entre le Timor-Leste et l’Indonésie.
M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a salué les progrès réalisés au Timor-Leste « au nom de la paix, de la stabilité et du développement ». La relance de l’économie, avec des perspectives très favorables de croissance, jettent les fondations d’un développement économique et social durable, a-t-il ajouté, notant que la lutte contre le chômage de masse des jeunes exigeait toutefois « un effort accru matière de formation professionnelle, des fonctionnaires notamment ». Le renforcement des institutions de l’État est essentiel au renforcement des institutions en vue de consolider l’état de droit dans le pays, a rappelé le représentant. Il s’est félicité du rôle décisif que joue la MINUT dans ce domaine, en particulier pour finaliser la formation du personnel de la Police nationale du Timor-Leste.
M. HAMIDON ALI (Malaisie) s’est dit encouragé par l’amélioration de la situation en matière de sécurité, qui augure bien de la reprise par la Police nationale timoraise (PNTL) de ses responsabilités en matière de maintien de l’ordre. Il a néanmoins souhaité que la Police de la MINUT reste présente dans les districts dont la PNTL a repris le contrôle afin de la superviser, de la conseiller et de l’appuyer si nécessaire. Le représentant a également félicité le Gouvernement du Timor-Leste après la publication de rapports faisant état d’un renforcement du secteur de la sécurité et de la justice destiné à rendre la PNTL plus redevable en matière de respect des droits de l’homme. L’adhésion des forces de sécurité à l’état de droit est essentielle pour leur assurer le soutien de la population, a estimé M. Ali.
Le représentant a estimé que le Gouvernement du Timor-Leste devrait accorder davantage d’attention au développement économique et social et l’a invité à investir davantage dans les infrastructures et dans les activités susceptibles de créer des emplois et de bénéficier à la population locale. La Malaisie continuera d’encourager ses propres hommes d’affaires à investir dans le pays, a-t-il affirmé. De manière plus générale, le représentant a réaffirmé le soutien de son pays au Timor-Leste, tant sur le plan multilatéral par le biais de la MINUT que sur le plan bilatéral par le biais du Programme de coopération technique malaisien ou encore du Programme malaisien de coopération en matière de défense, destiné aux forces de défense timoraises.
M. MARY QUINLAN (Australie) a, lui aussi, salué les résultats accomplis par le Timor-Leste dans le domaine de la sécurité. Tout a été fait pour renforcer les compétences de la Police nationale du Timor-Leste (PNTL) et lui permettre ainsi d’assumer seule le maintien de l’ordre dans tous les districts, a-t-il dit. Le représentant a assuré que l’Australie, à travers la Force de stabilisation internationale et sa présence dans la police de l’ONU, continuera d’apporter son plein appui au Gouvernement et à la MINUT pour maintenir le niveau de sécurité actuel. Il a ensuite souligné l’efficacité des programmes de formation de la Police nationale et des Forces armées timoraises établis en vertu d’accords bilatéraux entre son pays et Timor-Leste. En tant que premier donateur du pays, l’Australie continuera également de soutenir activement le Gouvernement de Timor-Leste dans ses efforts de développement et de stabilité, a-t-il noté, faisant observer que la contribution de son pays pour 2010 pour assister le Timor-Leste est de plus de 100 millions de dollars.
M. LIBRAN N. CABACTULAN (Philippines) a déclaré qu’en tant que membre du Groupe central pour le Timor-Leste, son pays se félicitait des derniers développements. Il a noté que la mission de la plupart des 137 policiers philippins de la MINUT prendra bientôt fin. Grâce à l’amélioration de la sécurité, il faudrait maintenant mettre l’accent sur les mesures visant à renforcer la stabilité, la démocratie et l’état de droit et pour réduire la pauvreté et renforcer les institutions judiciaires et civiques, a déclaré le représentant. Il a estimé que, sur le front économique, les nouvelles incitaient à l’optimisme et que la criminalité, en légère baisse, ne représente pas actuellement de menace particulière pour la stabilité et la paix. M. Cabactulan s’est félicité de la mission du Conseil de sécurité que le Japon conduira le mois prochain au Timor-Leste, qui devrait permettre aux membres du Conseil d’obtenir des informations de première main et renforcer l’engagement des Nations Unies en faveur du pays.
Tout en se disant encouragé, M. Cabactulan a rappelé que certaines préoccupations demeuraient, la première d’entre elles concernant la capacité de la PNTL à remplacer la police de la MINUT. Il faudrait déployer des efforts constants pour renforcer les institutions policières à long terme et assurer la formation de leur personnel. Il faudrait aussi renforcer le contrôle civil sur les forces de sécurité nationales, a ajouté le représentant. M. Cabactulan a estimé que la MINUT devrait désormais mettre au point une stratégie de sortie réaliste, pratique, transparente et efficace en termes de coût. Comme la crise de 2006 l’avait montré, un retrait prématuré peut avoir des conséquences catastrophiques pour le Timor-Leste, a-t-il prévenu, avant de demander un renforcement de la coopération entre la Mission, le Gouvernement timorais et tous les autres acteurs. Les Philippines sont prêtes à contribuer au succès de la MINUT et des efforts de paix au Timor-Leste, a-t-il assuré.
M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a reconnu que la situation actuelle au Timor-Leste « incitait à l’optimisme ». Il a estimé que la préparation des élections de 2012 devrait être l’occasion de consolider les gains acquis dans le domaine politique et économique. La communauté internationale doit tout faire pour que ce scrutin contribue à renforcer davantage la culture démocratique et à accélérer le transfert de responsabilités vers les autorités nationales, a-t-il souligné. Le représentant a estimé que la planification du retrait de la MINUT devrait commencer sans délai, le prochain mandat de la Mission pour 2011 devant « refléter les aspects clefs de cette transition ». De l’avis de M. McLay, la gestion de la transition sera particulièrement cruciale dans le domaine de la sécurité. L’achèvement du rétablissement de la Police nationale du Timor-Leste dans sa fonction principale de maintien de l’ordre doit se poursuivre et couvrir l’ensemble des districts au premier rang desquels celui de Dili, qui est le cœur politico-économique du pays, a-t-il affirmé. Le représentant a ensuite souligné que son pays jouait un rôle actif dans le soutien au développement institutionnel de la Police nationale. « Nous avons contribué à l’intégration de ses agents dans les communautés afin de rétablir la confiance entre les forces de l’ordre et la population », a-t-il précisé. Le représentant a par ailleurs assuré que la Nouvelle-Zélande se tiendra aux côtés du Gouvernement et du peuple timorais pour les aider à mettre en œuvre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il s’est dit convaincu que le meilleur moyen d’améliorer les conditions de vie des Timorais et d’assurer une paix et une sécurité durables dans la région est de répondre à leurs besoins rapidement et efficacement.
M. PEDRO SERRANO, Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne, a insisté sur les défis présents et à venir pour les quatre priorités en rapport avec la Mission d’appui des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT). Il s’agit d’abord de l’examen et de la réforme du secteur de la sécurité. Le renforcement du Timor-Leste passe par une police professionnelle, impartiale et fiable. La MINUT possède un rôle essentiel dans la formation de la Police nationale du Timor-Leste (PNTL), a-t-il ajouté. La réforme de la sécurité nécessite aussi un meilleur contrôle des frontières, des douanes et du secteur de la justice. La deuxième priorité est le renforcement de la primauté du droit. L’Union européenne est particulièrement investie dans ce domaine, a-t-il poursuivi, tout comme le Gouvernement du Timor-Leste, compte tenu de l’augmentation du budget et le Plan stratégique du secteur de la justice. Il a souligné que malgré les progrès réalisés en la matière, il existe encore un sentiment que la justice n’est pas toujours faite et l’impunité persiste. L’Union européenne reste préoccupée par les abus des droits de l’homme perpétrés par les forces de sécurité et par les incidents de violences contre les femmes. À cet égard, il s’est félicité des efforts fournis par la Commission de vérité et de réconciliation et la Commission de vérité et d’amitié.
M. Serrano a estimé que la troisième priorité est le développement économique et social. Le Timor-Leste se remet progressivement des difficultés économiques du passé, a-t-il indiqué, avec une diminution de 9% de la pauvreté ces trois dernières années. Il se félicite de l’utilisation prudente des revenus du pétrole ainsi que de l’adoption du Plan national de développement stratégique. L’Union européenne se positionne comme un partenaire du développement du Timor-Leste, a-t-il assuré. Concernant la promotion de la culture de la gouvernance démocratique et du dialogue, a estimé M. Serrano, le Timor-Leste a marqué de grands progrès dans ce domaine. La gestion des finances publiques a été réformée, et la Commission sur les fonctionnaires et la Commission contre la corruption sont véritablement opérationnelles. Concernant le futur de la MINUT, le chef par intérim de la délégation de l’Union Européenne a estimé que la présence de la mission doit être maintenue et, en particulier, dans le contexte des élections générales prévues en 2012.
Mme MONÉ DYE (Afrique du Sud) s’est félicitée du calme qui règne au Timor-Leste et crée les conditions favorables qui permettent au Gouvernement de se concentrer sur les défis auxquels le pays est confronté. Le Gouvernement doit redoubler d’efforts pour renforcer les institutions du pays et renforcer son dialogue avec la population pour mieux répondre à ses besoins, a-t-il estimé. Elle s’est félicitée de la mise au point du Plan stratégique de développement pour les 20 ans à venir, et notamment de la large consultation de la population entreprise par le Premier Ministre à cette occasion. La représentante a également salué l’initiative de dialogue politique du Président Ramos-Horta, qui marque, a-t-elle dit, un pas important en faveur de la réconciliation nationale et du renforcement de la paix. Elle a souhaité que cette mesure, qu’elle a jugée efficace, se poursuive, puisque le FRETILIN, principal parti d’opposition, sans reconnaître la légitimité du Gouvernement actuel, respecte les institutions nationales.
La représentante a dit accueillir favorablement la reprise du transfert progressif du contrôle du maintien de l’ordre à la police nationale timoraise. Elle a cependant exprimé des préoccupations concernant le fait que les districts non encore transférés à la PNTL sont tous situés autour de Dili, où se trouvent aussi les policiers n’ayant pas encore été certifiés. Elle s’est en outre inquiétée du manque de ressources logistiques de la PNTL. Il est certes essentiel que la Police de la MINUT remette à la PNTL la responsabilité principale du maintien de l’ordre, mais elle ne peut le faire que si ce processus est crédible et durable. Mme Dye a aussi salué la promulgation par le Président Ramos-Horta de l’ensemble de lois sur le renforcement des secteurs de la justice et de la sécurité, et a pris note des inquiétudes exprimées par le Secrétaire général dans son rapport. La représentante a appuyé l’idée d’une reconfiguration de la MINUT tenant compte de la nécessité de fournir à la PNTL des capacités suffisantes en termes de renforcement des capacités, de formation, de conseil, de supervision et de développement institutionnel. En même temps, il faut veiller à assurer le transfert des compétences dans les délais imposés par le Conseil de sécurité, y compris dans sa résolution 1912 (2010), a déclaré Mme Dye, qui a encouragé la MINUT à poursuivre ses consultations avec le Gouvernement sur le processus de transition. En ce sens, elle s’est félicitée de la mise en place d’un mécanisme conjoint de supervision.
M. JOSE FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a estimé que les élections nationales de 2012 seront l’occasion de tester la capacité de résilience durable des institutions nationales et la viabilité des progrès réalisés sur la voie de la démocratisation ces dernières années. Aujourd’hui, l’accent doit être mis sur la lutte contre les obstacles à cette démocratisation et à la prospérité que sont la pauvreté et le chômage des jeunes, a-t-il dit. En dépit des avancées notables que relève le Secrétaire général dans son rapport, des efforts supplémentaires doivent en outre être consentis pour surmonter les faiblesses politiques, institutionnelles et économiques actuelles qui, sous une autre forme, ont conduit aux graves incidents de 2006, a également estimé M. Cabral. Il a ensuite assuré que le Portugal continuera de soutenir le développement du pays au côté du Gouvernement et du peuple timorais, la communauté internationale devant fournir, selon lui, une aide accrue dans le domaine de la formation professionnelle et de l’éducation. Le Portugal est lié au Timor-Leste par de nombreux accords bilatéraux touchant aussi bien à la gouvernance qu’à la justice, l’éducation ou la sécurité, a rappelé le représentant. En conclusion, il a rendu hommage à l’action exemplaire des quelques 200 officiers de police, militaires et de liaison portugais qui avaient servi dans le cadre de la MINUT.
Reprenant la parole à l’issue du débat, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Timor-Leste a remercié les membres du Conseil de sécurité qui ont exprimé leur accord sur le mécanisme conjoint mis en place pour superviser la transition de la MINUT. Elle a également noté qu’il faudrait mettre l’accent sur l’appropriation nationale lors de la transition. La Représentante spéciale a, en outre, dit prendre note des observations formulées sur la reconfiguration de la MINUT et sur les invitations à la prudence concernant le processus de transfert du contrôle. Elle a indiqué qu’elle a pris note, outre les nombreux commentaires positifs, des préoccupations exprimées par certains membres du Conseil sur la formation à long terme de la PNTL comme sur les retards dans la certification de certains policiers. La Représentante spéciale a assuré le Conseil que la MINUT continuera à encourager le dialogue et la réconciliation au Timor-Leste avant de se féliciter de la prochaine visite du Conseil de sécurité dans le pays. Elle a conclu en se félicitant de l’élection au Conseil de sécurité, pour la période 2011-2012, de l’Afrique du Sud et du Portugal, qu’elle a présentés comme « deux membres actifs du Groupe central pour le Timor-Leste ».
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